Jean-Jacques Laffont
Modèle:Confusion Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Jean-Jacques Laffont, né le Modèle:Date de naissance à Toulouse et mort le Modèle:Date de décès à Colomiers<ref>Laffont, Jean-Jacques (1947-2004), notice no FRBNF11910595, catalogue Bn-Opale plus, BnF. Créée le 15 janvier 1975, mise à jour le 8 juin 2007.</ref>, est un économiste français spécialiste de l'économie publique et de la théorie de l'information. Professeur d'économie à l'université Toulouse I et directeur d'études à l'EHESS, il fut le fondateur en 1990 de l'Institut d'économie industrielle (IDEI) qui est devenu un des tout premiers centres européens de recherche en économie<ref>[1]</ref>, Jean-Jacques Laffont a publié 17 livres et plus de 200 articles scientifiques.
Études
Après avoir effectué ses études secondaires au lycée Pierre-de-Fermat<ref>Modèle:Lien web</ref>, et obtenu, en 1968, une maîtrise de mathématiques et une licence d'économie à Toulouse, Jean-Jacques Laffont reçoit le diplôme d'ingénieur-statisticien de l'Ensae en 1970. Il est titulaire d'un DEA en analyse stochastique (1969), d'un DEA en mathématiques économiques (1970), d'un doctorat de troisième cycle en mathématiques appliquées (1972) de l'université Pierre-et-Marie-Curie<ref>Modèle:SUDOC</ref>,<ref name=":0" />, et d'un Ph.D. en sciences économiques de l'université Harvard obtenu en 1975<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Sa thèse doctorale lui vaut le Wells Prize à Harvard<ref>Modèle:Article</ref>.
Enseignements
Après sa thèse à Harvard, Jean-Jacques Laffont rejoint le CNRS (1975-1977) et devient maître de conférences à l'École polytechnique, poste qu'il conserve jusqu'en 1987. En 1979, il est nommé professeur à l'université Toulouse I - Capitole, puis en 1980, directeur d'études à l'EHESS, il occupe ces deux fonctions jusqu'à sa mort en 2004<ref name=":0" />.
Il est également professeur invité à l'université de Pennsylvanie (1980), au California Institute of Technology (1987-1988), à l'université nationale australienne (1988), à l'université Harvard (1988) et à l'université de Californie du Sud (2001-2004)<ref name=":0" />.
Entre 1986 et 2003, il dirigea la rédaction de 24 thèses de doctorat<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Travaux académiques
Il a apporté des contributions dans la plupart des domaines de la microéconomie, en particulier la théorie des incitations, l'économie publique, la régulation économique (NB : ne pas confondre avec la théorie de la régulation - une approche macroéconomique hétérodoxe), en économie industrielle et en économie du développement.
Il a écrit plusieus livres de référence en économie indutrielle parmis lesquels A Theory of Incentives in Procurement and Regulation (MIT Press, 1993), écrit en collaboration avec Jean Tirole, prix Nobel d'économie en 2014 ou The Theory of Incentives: the Principal-Agent Model (Princeton University Press, 2001) avec David Martimort. Par ailleurs, son dernier manuel intitulé Regulation and Development (Cambridge University Press, 2005) rassemble ses travaux et réflexions sur l'économie du développement.
Il a reçu de nombreux honneurs : médaille d'argent du CNRS (1990), lauréat du prix scientifique de l'UAP (1991), membre honoraire de l'American Economic Association (1991), membre honoraire étranger de l'Académie américaine des arts et des sciences (1993), le prix du meilleur économiste de l'année 1993 décerné par le mensuel Le Nouvel Économiste, et docteur honoris causa de l'université de Lausanne (1998). Il a été président de la Société d'économétrie en 1992 et de l'Association européenne d'économie en 1998. De plus, il a reçu en 1993, en association avec Jean Tirole, directeur scientifique de l'Institut d'économie industrielle, le prix Yrjö Jahnsson de la European Economic Association, qui récompense le meilleur économiste européen de moins de 45 ans. En France, il a été nommé membre senior de l'Institut universitaire de France en 1991 pour une durée de cinq ans<ref>Arrêté du 2 décembre 1991 portant nomination à l'Institut universitaire de France, JORF no 286 du 8 décembre 1991, Modèle:P.16074, NOR MENH9102797A, sur Légifrance.</ref>, renouvelée en 1996<ref>Arrêté du 8 août 1996 portant nomination des membres seniors et juniors de l'Institut universitaire de France, JORF no 191 du 17 août 1996, Modèle:P.12453, NOR MENK9602306A, sur Légifrance.</ref>, et a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1991, puis officier en 2001<ref name="Légifrfance">Décret du 31 décembre 2001 portant promotion et nomination, JORF no 1 du Modèle:1er janvier 2002, Modèle:P.9, texte no 3, NOR PREX0105272D, sur Légifrance.</ref>.
Contribution à la mise en place de l'école d'économie de Toulouse
Jean-Jacques Laffont a eu pour ambition de positionner l’Université de Toulouse 1 comme l’un des meilleurs pôles économiques européens. Il avait l’habitude de dire : « Toulouse, c’est mon Amérique à moi. »<ref>Modèle:Article</ref>
Dans les années 1980, il fonda un premier groupe de recherche à Toulouse, le GREMAQ. Il convainquit certains des meilleurs économistes français qui travaillaient alors en France de venir à Toulouse.
En 1990, Jean-Jacques Laffont créa l’IDEI, l’Institut d’Économie Industrielle, une association à but non lucratif qui poursuit de la recherche en partenariat avec des organismes publics et privés. Sous sa direction, l’IDEI, avec des dizaines de partenaires industriels, fut une source majeure de financement et d’inspiration pour les économistes de Toulouse et un excellent outil pour le recrutement.
En 1991, Jean Tirole prend une année sabbatique à Toulouse pour se consacrer à la finalisation du livre "A Theory of Incentives in Regulation and Procurement" avec Jean-Jacques Laffont. Séduit par l’esprit collectif et la volonté d’améliorer l’environnement universitaire en France, Jean Tirole, accompagné de sa famille, traverse l’océan Atlantique vers la ville rose en 1992. « J’ai surtout été porté par une totale confiance en Jean-Jacques. Au-delà d’un talent intellectuel et d'une créativité bien connus, il possédait des qualités humaines et un talent de manager remarquables », souligne Jean Tirole.
Outre une reconnaissance internationale pour leurs travaux en matière de réglementation des industries de réseau, les deux amis parviennent à "hisser" le groupe toulousain parmi le duo de tête des meilleures universités européennes en économie.
Décorations
- Modèle:Déco Officier de la Légion d'honneur (2001)<ref name="Légifrfance"/>
Prix et distinctions
- 1993 : Prix Yrjö Jahnsson
On peut raisonnablement penser que si Jean-Jacques Laffont n'était pas décédé prématurément, il aurait partagé avec Jean Tirole le prix de la Banque de Suède en sciences économiques, communément nommé « Prix Nobel d'économie », en 2014<ref>[https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2015-1-page-1.htm#no5 « Pouvoir de marché, stratégies et régulation : Les contributions de Jean Tirole, Prix Nobel d’Économie 2014 », David Encaoua dans Revue d'économie politique 2015/1 (Vol. 125), pages 1 à 76.</ref>.