Le Bec-Hellouin est une commune du Centre-Ouest du département de l'Eure. Son territoire, au nord-est de celui de la ville de Brionne, s'étend au cœur de la vallée du Bec et déborde au sud-ouest et au nord-est sur les plateaux limitrophes.
Cette incertitude s'explique par le caractère bocager et boisé des paysages de la commune comparables à ceux de la vallée de la Risle et donc totalement opposés à ceux du plateau du Neubourg, largement tournés vers la culture.
Toutefois, le Bec-Hellouin est à la fois situé<ref>Modèle:Article.</ref> : à l'est de la vallée de la Risle (limite naturelle entre le Lieuvin et le Roumois) et au sud des vallées d'Écaquelon et de l'Oison (limites naturelles entre le Roumois et le pays du Neubourg).
En conséquence, cette position géographique tend à confirmer l'appartenance du Bec-Hellouin à la campagne du Neubourg.
La commune est traversée par le ruisseau du Bec<ref>Modèle:Sandre.</ref> qui prend sa source sur le territoire de la commune voisine, Bosrobert. Ce ruisseau fait son entrée au Bec-Hellouin par le sud-est, au lieu-dit Mémoulin, puis s'écoule en direction du nord-ouest. Il longe la départementale 39, et passe à proximité du monastère Sainte-Françoise-Romaine, au lieu-dit Saint-Martin-du Parc. Entre le Pont Boy et l'Ancien Moulin du Cat, le cours d'eau s'éloigne de la Modèle:Nobr et se divise en deux bras qui évoluent globalement de façon parallèle dans les terres de l'abbaye Notre-Dame du Bec, puis à l'ouest du bourg. Ces deux bras finissent par se rejoindre dans le nord-ouest de la commune avant de s'écouler vers l'ouest jusqu'à Pont-Authou.
Voies de communication et transports
Le Bec-Hellouin est traversé :
dans le sens sud-est/nord-ouest par la départementale 39 qui relie Le Neubourg à Pont-Audemer ;
dans le Sud-Est de son territoire, par la départementale 38 qui relie, entre autres, Bourgtheroulde à Bernay.
Par ailleurs, la commune se trouve sur le tracé de l'ancienne voie de chemin de fer qui a relié Évreux à Honfleur de 1889 à 1969. Cette voie, qui a participé à l'essor de l'agriculture locale et à l'émergence du tourisme balnéaire sur la côte normande, a été transformée en 2007 en une voie verte reliant le Bec-Hellouin à Évreux.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole<ref name=Joly>Modèle:Article</ref>. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000Modèle:Note. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000<ref name=Joly/>
Nombre de jours avec une température inférieure à Modèle:Tmp : 3,2 j
Nombre de jours avec une température supérieure à Modèle:Tmp : 2,6 j
Amplitude thermique annuelle<ref group=Note>L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.</ref> : Modèle:Tmp
Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,4 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,5 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat<ref>Modèle:Lien web.</ref> complétée par des études régionales<ref>Modèle:PdfModèle:Lien web</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lieurey », sur la commune de Lieurey, mise en service en 2000<ref>Modèle:Lien web</ref> et qui se trouve à Modèle:Unité à vol d'oiseau<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group=Note>La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.</ref>, où la température moyenne annuelle est de Modèle:Tmp et la hauteur de précipitations de Modèle:Unité pour la période 1981-2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Sur la station météorologique historique la plus proche<ref group=Note>Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).</ref>, « Rouen-Boos », sur la commune de Boos, dans le département de la Seine-Maritime, mise en service en 1968 et à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la température moyenne annuelle évolue de Modèle:Tmp pour la période 1971-2000<ref>Modèle:Lien web</ref> à Modèle:Tmp pour 1981-2010<ref>Modèle:Lien web</ref>, puis à Modèle:Tmp pour 1991-2020<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Urbanisme
Typologie
Le Bec-Hellouin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La commune est en outre hors attraction des villes<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (51,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (47,8 %), zones agricoles hétérogènes (31,3 %), terres arables (14,9 %), prairies (4,9 %), zones urbanisées (0,9 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Beccus Herlevini vers 1160 (charte de Henri II, dans le Monasticon anglicanum)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Beccus Helloini vers 1190 (registre Philippe Auguste), Beccus Heluyni en 1261 (cartulaire du Bec), Bec Heloyn en 1416<ref name="de Blosseville">Modèle:Ouvrage.</ref>, Bechelwim en 1428 (archives de l’Eure), Bois Helloin en 1451 (trésor des chartes), Behellouin en 1469<ref name="de Blosseville"/>, Bec Aeluyn en 1521 (aveu des religieux)<ref name="de Blosseville"/>.
Le village tire son nom du ruisseau le Bec, appellatif normand d'origine norroise signifiant précisément « ruisseau », du scandinave bekkr « ruisseau ».
Hellouin se rapporte au bienheureux Herluin, fondateur de la célèbre abbaye de ce lieu<ref>Toponymie générale de la France, Volume 2, Ernest Nègre page 1011.</ref>. Nom de personne d'origine germanique Herlewinus<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> formé des éléments Herle, de sens obscur, mais qu'on retrouve dans Modèle:Page h', issu de Herleva (Herlève) et dans Arlequin, issu de *Herlacyning, nom français Hellequin (cf. la Maisnie Hellequin), Hennequin. et win, ami (cf. norvégienvenn, ami).
Histoire
Fondée vers 1035 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne, l'abbaye Notre-Dame du Bec devint très tôt un des centres de la spiritualité chrétienne grâce à l'arrivée du clerc italien Lanfranc, qui y fonda les écoles où allaient être formés les grands esprits des {{#switch: XII
}}, avant qu'il soit nommé abbé de Saint-Étienne de Caen puis archevêque de Cantorbéry et primat d'Angleterre. Mais c'est avec l'arrivée d'un autre Italien, saint Anselme, en 1059, que la pensée religieuse et philosophique atteint son point culminant et marqua tout l'Occident. Le rayonnement de l'abbaye fut important jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La guerre de Cent Ans, puis le régime de la commende la ruinèrent. Elle fut réformée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les mauristes qui reconstruisirent les bâtiments monastiques, rétablirent les études et la discipline. Donnée en 1792 à l'administration militaire, elle fut transformée en caserne, puis en dépôt de remonte de cavalerie. Ce n'est qu'en 1948 que les moines olivétains des communautés de Mesnil-Saint-Loup et Cormeilles s'y installèrent et redonnèrent à l'abbaye son rayonnement spirituel et international. L'abbaye se développe alors, notamment en vue de l'œcuménisme, prôné par le concile Vatican II, que l'abbaye vit dans ses liens privilégiés avec la communion anglicane. En 1976, Dom Grammont envoie des moines refonder une abbaye en Terre Sainte à Abu Gosh<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais, en 1990, l'abbaye connaît un véritable séisme, avec le départ synchronisé du père abbé, Dom Philippe Aubin, et de Mère Faimpe-Marie-Ephrem, supérieure du couvent voisin, pour des "raisons affectives"<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Depuis les années 2000, l'abbaye vit un certain renouveau, en encourageant le volontariat des jeunes au service de la rénovation des vieux bâtiments<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui participent à la restauration du logis abbatial inauguré en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
l'ancienne gare. En 1889, une voie de chemin de fer reliant Évreux à Honfleur est créée. Elle participe de l'essor de l'agriculture locale et de l'émergence du tourisme balnéaire. Le Bec-Hellouin, qui se trouve sur le tracé de cette ligne, possède sa propre gare. Cette voie ferrée ferme en 1969 faute de trafic suffisamment important. Laissée à l'abandon pendant de nombreuses décennies, elle est bitumée en 2007 et convertie en voie verte d'Évreux à la vallée du Bec. La gare est toujours là pour témoigner de ce passé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs, le village comporte un ensemble de maisons à colombages typiques, groupées autour de l'abbaye Notre-Dame-du-Bec.
Le nom L'Aventure est cité dans le poème de 1943 écrit par Louis Aragon<ref>Modèle:Lien web.</ref> extrait de La Diane française, et intitulé « Le Conscrit des Cent Villages ». Les trois principales sources de géolocalisation (Géoportail de l'IGN<ref>Voir sur geoportail.gouv.fr.</ref>, ViaMichelin & Google Earth) localisent L'Aventure comme un hameau du Bec-Hellouin.
Patrimoine naturel
Natura 2000
Site Natura 2000 « Risle, Guiel, Charentonne »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La cavité de l'abbaye du Bec-Hellouin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les prairies du Bec-Hellouin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le site des prairies du Bec-Hellouin comprend plusieurs parcelles de prairies humides et de mégaphorbiaies de part et d'autre d'un ruisseau central. Les prairies humides abritent deux espèces végétales essentielles : le gaillet des fanges (Galium uliginosum) et la dactylorhize négligée (Dactylorhiza praetermissa). Par ailleurs, sur les bordures du ruisseau, pousse la petite berle (Berula erecta).
Les prairies du Moulin du Cat<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Fichier:Le champs des moines.jpgLe champ des Moines. Le site des prairies du Moulin du Cat comprend un ensemble de prairies pâturées mésophiles à hygrophiles, ainsi que quelques tronçons de haies et une rangée de peupliers en bordure du Bec. Dans les parties les plus engorgées des prairies, poussent deux espèces essentielles : le gaillet des fanges (Galium uliginosum) et la véronique à écussons (Veronica scutellata). Par ailleurs, le râle d'eau (Rallus aquaticus), qui est un oiseau nicheur, se rencontre dans cette partie de la vallée du Bec.
Les prairies et les petits bois de Mémoulin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette zone comprend des prairies mésophiles à mésohygrophiles, parcourues de petits ruisseaux et fossés, et quelques haies bocagères. Des agrions de mercure ont élu domicile près du ruisseau du Bec.
ZNIEFF de type 2
La vallée de la Risle de Brionne à Pont-Audemer, la forêt de Montfort<ref>Modèle:Lien web.</ref>.