Leo Perutz

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Leo Perutz, né le Modèle:Date de naissance à Prague, en Autriche-Hongrie, et mort le Modèle:Date de décès à Bad Ischl, est un écrivain autrichien de langue allemande du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Avant l'écriture

Fils aîné de Benedikt Perutz, industriel prospère dans le textile, Leo Perutz est issue d'une famille d'ascendance juive-espagnole établie depuis au moins 1730 dans la ville de Rakovník. La famille, de confession juive, s'avère essentiellement laïque et peu religieuse. Leo hésite pour ses études entre les mathématiques et la littérature, pour se lancer finalement dans la première voie. Il quitte Prague à 17 ans pour étudier à Vienne. Il découvre une formule qui porte son nom, et publie un traité de jeu de bridge fondé sur le calcul des probabilités. En Modèle:Date-, il est employé comme actuaire par la compagnie d'assurances italienne Assicurazioni Generali, où Franz Kafka travaille aussi à la même période pendant quelques mois.

La capitale de l'Empire austro-hongrois est alors un foyer culturel de premier plan en Europe, à l'avant-garde du monde littéraire et intellectuel. La communauté culturelle viennoise, qui se réunit notamment dans les cafés, voit à cette époque l'émergence d'artistes de renom comme Robert Musil, Gustav Klimt ou Egon Schiele. La Première Guerre mondiale met cependant un terme à cette époque d'effervescence culturelle. Profondément anti-nationaliste, Perutz est appelé à servir sur le front de l'Est où il sera blessé, recevant une balle dans le poumon. Une fois rétabli, Perutz passe le reste de la guerre à travailler au bureau de presse avant de se marier en 1918. L'un de ses premiers ouvrages, Le Marquis de Bolibar, renvoie d'ailleurs à une situation de guerre, et sa description de la réalité cruelle d'une armée en campagne semble « authentique »<ref name="polansky">Modèle:Lien web</ref>.

Le succès

Leo Perutz publie en 1915 son premier roman, La Troisième Balle, ouvrage caractéristique de son style, qui fait suivre au lecteur une poursuite inexorable dans l'Amérique du Sud en cours de colonisation par les Espagnols.

Il lit Émile Zola, Robert Louis Stevenson, Anatole France, G. Lenotre, et continue ses romans et ses voyages. Au printemps 1925, il séjourne à Tunis, Sfax et Kairouan, puis en URSS en 1926-1927.

Les années d'après-guerre seront l'apogée du succès de Perutz, ses romans étant traduits dans toute l'Europe et adaptés au cinéma. Publié en 1918, Le Tour du cadran est ainsi un succès populaire qui attire l'attention d'Hollywood. Les droits du livre sont en effet achetés en 1920 par la M.G.M. qui toutefois n'en fait rien. Le cinéaste Friedrich Wilhelm Murnau a souhaité, en vain, les racheter en 1925. Quant à Alfred Hitchcock, il avoue dans ses entretiens avec François Truffaut qu'il s'est inspiré du roman pour son film Les Cheveux d'or (The Lodger)<ref name="JJP2">Modèle:Ouvrage</ref>. Ces succès s'accompagnent d'une vie familiale épanouie qui voit la famille Perutz et leurs enfants s'installer dans une relative aisance matérielle et financière<ref name="polansky" />.

Le Cosaque et le Rossignol, écrit en 1927 avec l'écrivain autrichien Paul Frank, sert de base à un film tourné en 1935. Perutz collabore à nouveau avec Frank pour l'écriture de plusieurs pièces de théâtre. En collaboration avec Hans Adler, il signe en 1930 la pièce de théâtre Die Reise nach Preßburg (littéralement : Le Voyage à Presbourg) qui ne rencontre pas le succès espéré. En 1931, Ian Fleming, le créateur de James Bond, lui écrit son admiration.

L'exil

En 1933, son roman La Neige de Saint Pierre est interdit par les nazis dès sa parution<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À la suite de l'Anschluss, il prend la décision de fuir l'Autriche en 1938, d'abord à Venise avant de rejoindre son frère en Palestine<ref name="polansky" />. Installé à Tel-Aviv, il reprend son métier d'actuaire, sans rien publier jusqu'en 1953.

Il supporte mal sa nouvelle vie au Proche-Orient, se languissant d'une Europe cosmopolite disparue, le tout sous une chaleur écrasante qu'il peine à supporter. En outre, son anti-nationalisme, hérité de l'époque austro-hongroise, se conjugue mal avec la vie quotidienne et politique du nouvel État d'Israël, tout comme son objection au traitement réservé aux Palestiniens. Il partagera alors son temps entre sa nouvelle patrie et l'Autriche, qui n'est cependant plus le pays qu'il a connu, brisé par la guerre et où les grandes figures littéraires et intellectuelles ont disparu. Sa production littéraire se tarit : son dernier ouvrage, La Nuit sous le pont de pierre, n'est publié qu'en 1953, plus de quinze ans après le précédent<ref name="polansky" />.

Reçu à la Gorsedd de Bretagne à Riec-sur-Bélon en 1927, il devient membre actif du Comité de patronage d’An Oaled, une revue éditée par François Jaffrennou. Il rédigera deux lettres, adressées l'une au procureur général de la Cour d'appel de Rennes le Modèle:Date, l'autre au général de Gaulle le Modèle:Date, pour la défense de François Jaffrennou, emprisonné après la libérationModèle:Refnec.

C'est lors d'un de ces séjours à Bad Ischl, près de Salzbourg, qu'il meurt le Modèle:Date de décès ; il y est enterré. L'après-guerre voit une certaine désaffection pour son œuvre, mais il est bientôt tiré de l'oubli d'une part grâce à Jorge Luis Borges, qui avait préfacé trois de ses livres, d'autre part en France où le Prix Nocturne lui est attribué à titre posthume en 1962<ref name="Kubišta2005">Modèle:Lien web</ref>. Sa popularité en dehors du monde germanophone reste limitée et son œuvre a néanmoins progressivement sombré dans l'oubli<ref name="polansky" />.

À propos de son œuvre

Réception et postérité

L'œuvre de Perutz est reconnue par ses pairs. Ainsi, Jorge Luis Borges le considère comme l'un des grands auteurs policiers de son époque, notamment pour son roman Le maître du jugement dernier ; Robert Musil dit de lui qu'il a inventé son propre genre littéraire ; Italo Calvino, Graham Greene, Ian Fleming ainsi qu'Alfred Hitchcock ont compté parmi ses fidèles lecteurs<ref name="polansky" />.

Jean Paulhan et Roger Caillois l'ont révélé au public français, en lui attribuant notamment en 1962 le prix Nocturne, créé par Roland Stagliati et un des animateurs de la revue Fiction. Paulhan écrivait en juillet 1962 dans La Nouvelle Revue française : Modèle:Citation. C'est ce livre qui est cité par les critiques de la revue Fiction parmi les grands romans fantastiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Refnec.

Analyse

Perutz a oscillé entre de nombreux genres différents. Cette extrême diversité a pu jouer un rôle dans l'oubli critique et populaire dans lequel son œuvre est tombée progressivement. Celle-ci mêle fiction populaire, par ses intrigues millimétrées et au rythme soutenu, et grande littérature, par la « complexité surréaliste » des thèmes abordés<ref name="polansky" />. Nombre de ses romans ont les atours de récits historiques, « souvent proches du conte », ou mêlent fantastique et intrigues policières<ref name="Kubišta2005"/>.

Dès Le marquis de Bolibar, l'un de ses premiers romans publié en 1920, Perutz a recours à ce que Musil a appelé la « fiction journalistique ». En effet, l'auteur puise son inspiration de ses souvenirs de guerre et décrit tant la réalité cruelle d'une armée en campagne que les sentiments des soldats. Néanmoins, cette apparence de réalité et d'authenticité se mêle à un récit étrange au dénouement surréaliste. De même, dans Le maître du jugement dernier paru en 1923, Perutz mélange les genres, entre polar, « cauchemar existentialiste lovecraftien » et subtil commentaire sur le caractère ineffable de l'inspiration artistique<ref name="polansky" />.

Les intrigues élaborées par Perutz, complexes, révèlent dès ses premières oeuvres une grande maîtrise de la narration. Le marquis de Bolibar est à cet égard un exemple remarquable, de nombreuses révélations imbriquées parsèment l'intrigue et n'éclosent que plusieurs dizaines ou centaines de pages plus loin. Cette complexité n'empêche pas une efficacité remarquable, faisant de ses romans de véritables page-turner<ref name="polansky" />.

Le thème de l'identité revient fréquemment dans l'œuvre de Perutz. Son obsession pour cette question se transmet à ses personnages, lesquels assument ou endossent contre leur gré de fausses personnalités. Le protagoniste de Où roules-tu, petite pomme ? crée un faux personnage si puissant qu'il s'y perd ; dans Le Cavalier suédois, il interroge la capacité à s'approprier une nouvelle identité. À la lecture de ces deux œuvres, il semble que de tels efforts soient inévitablement voués à l'échec<ref name="polansky" />.

Œuvres

Romans

Recueils de nouvelles

Théâtre

  • Die Reise nach Preßburg (1930), écrit en collaboration avec Hans Adler
  • Morgen ist Feiertag (1935), écrit en collaboration avec Hans Adler et Paul Frank
  • Warum glaubst Du mir nicht? (1936), écrit en collaboration avec Paul Frank

Autres publications

  • Die Feldgerichte und das Volksgericht (1919), pamphlet politique, publié de façon anonyme, dénonçant le système judiciaire de l'armée pendant la Première Guerre mondiale
  • Das Gasthaus zur Kartätsche. Eine Geschichte aus dem alten Österreich (1920)
  • Die Geburt des Antichrist (1921)

Études

Adaptations

Le Pont des ombres, un opéra par et pour les enfants, composé par Olivier Dejours, est inspiré de La Nuit sous le pont de pierre. La création de cet opéra a eu lieu début Modèle:Date- à l'Opéra du Rhin de Strasbourg<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Notes et références

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Liens externes

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