Louis Vicat

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Louis Joseph Vicat, né le Modèle:Date de naissance- à Nevers et mort le Modèle:Date de décès- à Grenoble, est un ingénieur et chimiste français, ayant effectué de nombreuses recherches expérimentales sur la chaux, le ciment, les mortiers ordinaires et les bétons.

Biographie

Orphelin de mère, son père ancien sous-officier se remarie (issu d’une famille protestante du Dauphiné) il est pris sous la protection du frère de sa belle-mère. À sa sortie de l’École centrale de Grenoble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, à l’âge de dix-huit ans, en 1804, il intègre, sur les conseils du mathématicien Joseph Fourier, alors préfet de l’Isère, l’École polytechnique. Deux ans plus tard, à sa sortie, il entre à l'École des Ponts et Chaussées, en 1806.

Promu ingénieur le Modèle:Date-, il est affecté à Périgueux et doit réaliser la construction de deux ponts : le premier doit traverser la Dronne (sur la route entre Bordeaux et Angoulême), le second à Souillac, sur la Dordogne. Pour cette seconde réalisation le fait qu'une partie des piles du pont soit immergée le conduit à étudier la prise de la chaux dans l'eau et sa résistance à la dissolution. En étudiant les anciens auteurs, il comprend les mécanismes de prise de la chaux, il comprend leurs principes d'hydraulicité.

Il publie ses recherches en 1817 et permet ainsi des avancées significatives dans la compréhension, la fabrication et l'utilisation du ciment.

Volontairement, il ne dépose pas de brevet pour la diffusion de cette invention<ref name="Lfdlh">Modèle:Citation Pierre-Olivier Boyer, Vicat (société), La réinvention du béton, La fabrique de l'histoire, diffusé le 27/06/2019</ref>. Le brevet sur le ciment Portland est déposé par l'Anglais Joseph Aspdin en 1824<ref>Dans la revue La Jaune et la Rouge de l'Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique, il est précisé qu’« en 1824, à la suite de la découverte de Louis Vicat, l’Écossais Joseph Aspdin dépose un brevet de ciment artificiel, appelé Portland (comme la roche grise extraite de la presqu’île de Portland). Puis, en 1833, un polytechnicien, Léon Pavin de Lafarge, installe des fours à chaux au Teil d’Ardèche, et en 1848, la première usine de ciment, créée par Dupont et Demarle, s’installe à Boulogne-sur-Mer.</ref>.

Par ailleurs, en contrôlant avec minutie les gâchées des ouvriers maçons, Vicat a pu montrer que le bon dosage en eau conditionnait la qualité du mortier. Il a inventé un instrument de mesure pour tester la résistance du produit qui devient l'aiguille Vicat<ref>Modèle:Article.</ref>.

La construction du pont de Souillac commence en 1812. En 1824, le pont de Souillac est achevé et entre dans l’histoire, il est la première construction au monde réalisée avec du ciment artificiel, il mesure 180 mètres de long sur 9 mètres de large et compte 7 arches surbaissées reposant sur 6 piles<ref>À l'occasion des travaux de restauration du pont de Souillac le journal Enjeux-Les échos écrit en 2014 : « L'ouvrage, bientôt bicentenaire, a besoin d'un bon lifting tant ses superstructures ont subi l'outrage des ans. Mais si le département tient tant à restaurer ce pont de facture classique avant, espère-t-il, d'obtenir de l’État son inscription aux monuments historiques, c'est avant tout pour ses piles, ancrées dans le lit de la rivière. Des sondages ont révélé qu'elles sont en bien meilleur état que les superstructures. Sauver l'ensemble a donc du sens. Surtout, leur réalisation a été à l'origine d'un bouleversement radical de l'industrie mondiale du bâtiment et des travaux publics, car c'est à Souillac que naquit la « chaux hydraulique factice ». Ce que nous appelons aujourd'hui… le ciment. » Modèle:Lien web.</ref>.

Reconnaissance scientifique et sociale de son vivant

Fichier:Dordogne - panoramio.jpg
Pont de Souillac première réalisation en ciment artificiel en France de Louis Vicat polytechnicien.

L'ingénieur-chercheur Vicat a été reconnu de son vivant, tant par l'Académie des sciences que par l’État, qui lui a accordé, à titre de reconnaissance nationale, une rente. On trouve dans le rapport<ref name=":0">Modèle:Article.</ref> que François Arago a écrit pour l'Assemblée nationale à cette occasion, une description précise de la nature des travaux et découvertes de Louis Vicat, suivie d'une présentation des conséquences positives pour la nation.

Arago présente les découvertes en les situant dans le mouvement des travaux antérieurs de scientifiques et techniciens :

  • sur les chaux hydrauliques<ref name=":0" /> : « Les plus anciennes études que nous connaissions sur les compositions des chaux hydrauliques datent de l'année Modèle:Date-, c'est-à-dire de l'époque où Smeaton se préparait à la construction si difficile, si hardie, du phare d'Edystone… » Arago précise l'apport de Louis Vicat : « M. Vicat composa une chaux artificielle supérieure à celles de Senonches. Il obtint ce résultat capital en faisant calciner, dans des proportions convenablement choisies, de la craie ou de la chaux pure à l'argile. Par cette expérience, la lumière succédait à l'obscurité, la certitude au doute, l'art de bâtir venait de s'enrichir d'une admirable découverte » ;
  • sur les ciments : « Ce ciment qui, à l'origine, s'appelait ciment aquatique, fut fabriqué, dès l'année 1796, par MM. Parker et Wyatts. Il était le résultat de la torréfaction de certains galets calcaires ovoïdes qu'on trouve, en assez grande abondance, à quelque distance de Londres. » Louis Vicat a poursuivi les travaux et découvert que « lorsque l'on force la dose d'argile jusqu'à 33 ou 40 % on obtient une chaux qui ne s'éteint pas ; elle se pulvérise facilement et donne, quand on la détrempe, une pâte qui prend corps sous l'eau très promptement ».
  • sur les pouzzolanes : François Arago cite les travaux de Chaptal et indique que Louis Vicat a repris ses recherches et qu'il montra que « l'on peut obtenir des pouzzolanes artificielles, supérieures, ou tout au moins égales aux meilleures pouzzolanes d'Italie, par une modification particulière de l'argile la plus pure possible ; en se bornant à lui enlever son eau de combinaison ; en ne portant sa température qu'entre 600 et 700 degrés centigrades »

L'attribution d'une rente de 6 000 francs-or

Arago consacre plusieurs pages<ref name=":0" /> à chiffrer les économies qui ont pu être réalisées sur les travaux des dernières décennies grâce aux découvertes de Louis Vicat et il conclut : « une conclusion ressort avec évidence de tout ce qui précède : c'est qu'en supposant l'art des constructions tel qu'il était en 1818 avant les recherches de M. Vicat, la plupart des grandes entreprises en cours seraient entièrement paralysées par des considérations de temps et de dépenses… » Il met alors en parallèle les économies avec la rente à attribuer à L. Vicat que sont les 6 000 francs de rente viagère à côté des économies colossales dont le pays est redevable aux travaux de M. Vicat ? »

Une compensation pour n'avoir pas fait breveter ses découvertes

François Arago ajoute : « M. Vicat a libéralement livré sa découverte au public. Il est certain qu'en s'assurant, à l'aide d'un brevet d'invention, la fabrication privilégiée de la chaux hydraulique artificielle, cet ingénieur aurait fait une fortune immense. »

Sur ce rapport le projet de loi du gouvernement, attribuant la rente à L. Vicat a été adopté sans discussion, le Modèle:Date-.

Distinctions

Fichier:Pont béton - Jardin des Plantes (Grenoble).jpg
Le pont du Jardin des plantes de Grenoble, un des premiers ouvrages au monde en béton coulé<ref>Note : Le premier pont en béton non armé a été construit en 1840, à Grisolles, par l'architecte François-Martin Lebrun, aujourd'hui détruit.</ref>, construit en 1855 par Joseph et Louis Vicat.

Cité par Honoré de Balzac dans le Curé de village en Modèle:Date- : « Quelle sera la récompense de Vicat, celui d'entre nous qui a fait faire le seul progrès réel à la science pratique des constructions ? »

Louis Vicat eut un fils, Joseph Vicat, qui fut son assistant pendant 20 ans, puis fonda la société des ciments Vicat en 1853 à Vif, dans la vallée de la Gresse, en Isère.

Publications

  • Recherches expérimentales sur les chaux de construction, les bétons et les mortiers ordinaires, 1818 Modèle:Lire en ligne
  • Recherches sur les propriétés diverses que peuvent acquérir les pierres à ciments et à chaux hydrauliques par l'effet d'une complête cuisson précédées d'observations sur les chaux anormales qui forment le passage des chaux éminemment hydraulique aux ciments, 1840.
  • Traité pratique et théorique de la composition des mortiers, ciments et gangues à pouzzolanes et de leurs emploi dans toutes sortes de travaux suivi des moyens d'en apprécier la durée dans les constructions à la mer, Paris, Imprimerie Maisonville, 1856.

Annales des ponts et chaussées

Hommages

Fichier:Buste de Louis Vicat (Musée Champollion).jpg
Buste en terre cuite de Louis Vicat réalisé par Aimé Charles Irvoy en 1884 (coll. Bibliothèque municipale de Grenoble, en dépôt au musée Champollion de Vif).
  • Louis Vicat a fait partie des personnalités retenues par le Haut Comité des célébrations nationales pour l'année 2011<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Un bâtiment de l'école spéciale des travaux public de Paris (ESTP) construit en 2019 porte son nom.
  • Vicat donne son nom à la rue principale du Genevrey de Vif, l'avenue Louis Vicat.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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