Mérovée

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique Mérovée (ou encore Merowig, Mérovech) est considéré comme le deuxième roi des Francs saliens. Son existence est entourée de tant d'obscurité que certains historiens en ont fait un roi légendaire<ref>Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps Mérovingiens, Bartillat, 1996, Modèle:P., notice « Mérovée » Modèle:ISBN.</ref>.

Mérovée a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens. Les rois mérovingiens n'ont jamais contesté son existence et se glorifièrent d'appartenir à sa lignée.

Biographie

Nom

Le nom de Mérovée peut se traduire par « fameux au combat » ou « combattant réputé ». Il proviendrait du francique mare, méere « réputation », « message » et vech « bataille », « combat »<ref>Modèle:Cf. Dr. J. Van Der Schaar, Woordenboek van Voornamen: l'adverbe 'meer', 'mehr' : « plus », « grand » n'était pas utilisé pour les noms / Mare: en anglais (night)mare; en néerlandais maretak (branche-[porte]-message [des dieux]) gui ; en français cauchemar (de l'ancien français chaucher, fouler, presser) + (néerlandais) mare - Larousse étymologique / Vech: comparez en anglais : fight et néerlandais: vecht.</ref>.

Une existence incertaine

Peu de documents attestent l'existence de Mérovée. Grégoire de Tours dans ses Dix Livres D'Histoire lui concède une brève référence et en fait le descendant possible de Clodion le Chevelu : Modèle:Citation<ref>Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Modèle:Nobr, Modèle:IX, 592.</ref>.

Une légende, relatée à une époque plus tardive Modèle:Incise entretient le doute quant à la réelle existence de Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une « bête de Neptune semblable au Quinotaure » alors qu'elle se baignait dans l'océan. Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens<ref>Régine Le Jan, « La sacralité de la royauté mérovingienne », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2003, p. 1223, lire en ligne.</ref>.

Certains historiens<ref>Georg Waitz,Deutsche Verfassungsgeschichte, Modèle:T., Modèle:P..</ref> se réfèrent au vieil allemand supérieur pour faire de Mérovée un personnage mythologique qui serait le fils de la mer (mari en Franc), c'est-à-dire un dieu ou un demi-dieu que les Francs honoraient avant leur conversion au christianisme<ref>Georg Waitz, Modèle:Ibid.</ref>. Selon Godefroid Kurth, Modèle:Citation<ref>Godefroid Kurth, Modèle:Op. cit., Modèle:VI, Modèle:P..</ref>.

Il a également été suggéré que Merowig soit une référence à la Merwede, une rivière néerlandaise dont le cours initial correspondait, si l'on en croit les historiens romainsModèle:Référence souhaitée, à l'aire dans laquelle résidaient alors les Francs saliens<ref>Emil Rückert, Oberon von Mons und die Pipine von Nivella, Leipzig, Germany, 1836.</ref>. Là encore, l'étymologie ne semble pas corroborer cette thèse<ref>Godefroid Kurth, Modèle:Op. cit., Modèle:VI, Modèle:P..</ref>.

Enfin, en se fondant sur une nouvelle interprétation de deux généalogies royales des {{#switch: X

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}} (dites généalogies A et B), l'historien Étienne Renard pose le postulat que la généalogie B ne retient que la patrilignée, faisant de Chlodebaude le père de Modèle:Noble- et de Clodion son grand-père paternel (Chlodius genuit Chlodebaudum. Chlodebaudus genuit Chlodericum). Il en résulte que les trois noms supplémentaires repris dans la généalogie A désigneraient les ascendants en ligne maternelle de Modèle:Noble-. Ainsi Chlodebaude, fils de Clodion, aurait épousé Genildis, fille de Childéric, de la lignée royale des Merowingi (Merowinga en francique), ou descendants de Mérovée. Plutôt que le grand-père de Genildis ce Mérovée serait l’ancêtre éponyme fondateur de la lignée, l'auteur précisant que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Une existence envisageable ?

Fichier:Buste du Roi de France Mérovée.png
Camée du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle représentant Mérovée de profil, à droite. Bibliothèque nationale de France.

L'existence de Mérovée ne serait pas à exclure. Une généalogie austrasienne réalisée entre 629 et 639<ref>Godefroid Kurth, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> mentionne que Modèle:Citation<ref>Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne - Addenda, Paris, 1990.</ref>. Pour le généalogiste Christian Settipani, il s'agirait d'une liste de rois saliens dans laquelle les filiations auraient été établies postérieurement à sa constitution. La généalogie serait ainsi à corriger de la manière suivante : Modèle:Citation. Mais l'historien Jean-Pierre Poly estime pour sa part que si Mérovée (Merow'ih) est le fils de Chlodebaude (Hl'udbead), marié en 435, il aurait difficilement pu avoir pour fils Childéric (Hildrih), lui même roi vers 456. Il en déduit que Mérovée (Merow'ih) est le surnom de Chlodebaude (Hl'udbead), fils de Chlodion (Hl'udio)<ref>Modèle:Article.</ref>.

Priscus fait allusion à des événements qui se produisirent dans un royaume franc à l'époque de Mérovée : Modèle:Citation<ref>Fragment 20 de Priscus, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Les historiens sont partagés sur la question de savoir si Mérovée est l'un des protagonistes de ce récit :

  • certains comme Erich Zöllner pensent que comme le royaume des Francs rhénans se trouve sur le chemin d'Attila, au contraire de celui des Francs saliens, ce passage concerne des rois des Francs rhénans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ;
  • d'autres comme Émilienne Demougeot pensent que Mérovée est le roi mort en 451 et son fils Childéric est le fils adoptif d'Aetius<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ;
  • enfin, Christian Settipani estime que, si on considère que le fragment s'applique aux Francs saliens, ce dont il n'est pas sûr, chronologiquement, Clodion est le roi mort en 451 et Mérovée est le fils allié de Rome<ref>Modèle:Ref-Settipani-PreCapetiens.</ref>.

Qu'il soit l'un des princes francs mentionné par Priscus ou non, Mérovée se serait installé en Gaule belgique, dans la région du Modèle:Page h' et aurait établi sa résidence à Tournai.

Il semble admis que liés par un fœdus avec l'Empire romain, les Francs Saliens ont combattu aux côtés du général romain Aétius à la bataille des champs Catalauniques, (une plaine près de Châlons-en-Champagne et de Troyes), en 451. Les sources ne précisent toutefois pas qui les a menés au combat<ref>Pour Godefroid Kurth, Modèle:Citation, Modèle:Op. cit., Modèle:VI, Modèle:P..</ref>. Si les Francs ont subi de lourdes pertes lors d’un engagement préliminaire contre les Gépides<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>, l’Histoire n’en dit rien de plus, alors qu'elle a retenu la mort de Modèle:Noble, roi des Wisigoths, tué le lendemain dans la bataille. Peut-être la renommée des chefs francs n'était-elle pas suffisante comparée à celle d'un roi. De fait, il n'est fait mention de Mérovée ni pendant les combats, ni après. Rien ne permet donc d'affirmer qu'il a conservé le commandement des Francs Saliens après la victoire, s'il l'a jamais eu.

Il est également troublant que ce soit Clodion qui ait légué son nom à une lignée, du très énigmatique Chlodebaude à Modèle:Noble, en passant par Clovis, Clodomir et Modèle:Noble. Modèle:Noble donne à son fils Clovis (*Hlodwig) un nom dont le radical hlod l'affilie à son grand-père Clodion (voire à Chlodebaude), en dépit d'une référence mineure à Mérovée (dans le suffixe wig, vech). Certes, Modèle:Noble prénommera son premier fils Mérovée et Modèle:Noble en fera de même. Mais il s'agit de références tardives à un ancêtre déjà lointain, illustrant plus l'appartenance à une lignée.

Pour finir, Grégoire de Tours mentionne dans son Histoire des Francs l'épisode de l'exil de huit années de Modèle:Noble en Thuringe, survenu entre 450/451 et 457/458<ref name=":0" />. Il précise qu'à cette occasion, les Saliens choisissent de se ranger sous l’autorité du général romain Aegidius.

En définitive, ces dates laissent peu de place à un règne de Mérovée, entre deux rois à l'historicité démontrée, Clodion et Modèle:Noble. S'il ne peut être exclu qu'il ait combattu à la bataille des champs Catalauniques, rien n'explique, sauf à ce qu'il y ait trouvé la mort, qu'il disparaisse ensuite des chroniques et ne joue plus aucun rôle politique. Le constat est d'ailleurs le même pour ce qui concerne Chlodebaude.

Qu'il se soit nommé Mérovée ou Chlodebaude, le père de Modèle:Noble n'est associé à aucun événement historique de manière vérifiable. Il est en revanche indiscutable que ce dernier était devenu un personnage important en Gaule romaine du Nord ; en témoigne la fibule cruciforme en or retrouvée dans sa tombe, « une distinction qu'il avait certainement reçue de l'empereur avec le paludamentum » (K.-F Werner)<ref>Modèle:Article.</ref>. De là, peut-être, le besoin de s'inscrire dans la lignée prestigieuse d'un ancêtre éponyme lointain.

Allusions dans la culture populaire

Fichier:Victory of King Merovech.png
Victoire du Roi Mérovée - Monture d'armoire en bronze argenté, Emmanuel Frémiet, 1867. Metropolitan Museum of Art.

La conception légendaire de Mérovée constitue la source de L'Énigme sacrée. Dans cet essai paru en 1982, Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh conjecturent que l'origine mythologique du roi des Francs cacherait une filiation entre Jésus Christ et la dynastie des Mérovingiens. Cette théorie romanesque a été reprise en 2003 par Dan Brown dans son roman Da Vinci Code<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Par ailleurs, le personnage du « Mérovingien », joué par Lambert Wilson dans les films de science-fiction Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, est présenté comme le détenteur d'un savoir inhérent aux puissantes intelligences artificielles (tels l'Oracle et Modèle:Lien) qui ont choisi l'exil plutôt que d'être effacées par la Matrice. Programme informatique dévoyé, le Mérovingien s'apparente donc à l'un des membres d'une ancienne classe dirigeante défiant peu ou prou le système en place. Son Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

Notes et références

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Sources

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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