Emmanuel Frémiet

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Modèle:Infobox Biographie2

Emmanuel Frémiet<ref group=note>Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.</ref> sculpteur français né à Montrouge le Modèle:Date de naissance-<ref>Extrait d'acte de naissance sur le site de la base Léonore.</ref> et mort à Paris le Modèle:Date de décès-.

Ses plus fameuses œuvres sont le Gorille enlevant une femme (1887) aujourd'hui à Nantes, le St-Michel terrassant le dragon (1897) du Mont-St-Michel, la Jeanne d'Arc (1874) de Paris, le Monument à Ferdinand de Lesseps (1899) de Port-Saïd aujourd'hui à Port-Fouad, le Du Guesclin (1902) de Dinan, l'Éléphant pris au piège (1878) aujourd'hui devant le musée d'Orsay et ses nombreux sujets animaliers.

Parallèlement à ses œuvres monumentales commandées par l'État, il était reconnu comme un excellent sculpteur animalier réaliste. Emmanuel Frémiet se consacra particulièrement aux statues équestres. Neveu du sculpteur Rude, il fut le beau-père du musicien Gabriel Fauré.

Biographie

Par sa tante, l'artiste peintre Sophie Rude, née Frémiet, il était le neveu et l'élève du sculpteur François Rude, dont Louis Frémiet, père de Sophie, fut le soutien. Fils d'une surveillante à l'hôpital de la Pitié, il était également le neveu du préfet de Paris Nicolas Frochot.

Sa fille épousa le compositeur Gabriel Fauré<ref name="Hillairet">Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, Modèle:T. (« A-K »), « Boulevard de Beauséjour », Modèle:P..</ref>.

Sa tante Sophie Rude l'initia au dessin vers 1837. Comme plusieurs artistes d'origine modeste (Carpeaux, Dalou, Rodin...), il suivit à partir de 1848 l'enseignement gratuit de l'école de dessin de la rue de l'École de médecine à Paris, devenue peu après l'École spéciale de dessin et de mathématique appliqués aux arts industriels. Il y obtint en 1849 le deuxième prix de dessin d'animaux. Virtuose, il ne suivit pourtant pas l'enseignement dispensé à l'École des Beaux-Arts et ne se présenta jamais au prix de Rome.

Il débuta en 1840 comme lithographe scientifique (ostéologie) et travailla dans l'atelier des peintres de la morgue, effectuant des moulages d'anatomie comparée à la demande de naturalistes et de médecins.

En 1843, il envoya au Salon une étude de gazelle, prélude à une production prolifique d'animaux d'un réalisme minutieux, dans des attitudes simples mais remarquables. Son Ours blessé et son Chien blessé furent acquis par l'État pour le musée du Luxembourg à Paris en 1850.

A l'accession au pouvoir du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, Frémiet s'attela à des œuvres révérencieuses, à commencer par les bassets du prince, Ravageot et Ravageole (1848) qu'il exposa au Salon de 1853, ce qui lui ouvrit la porte des commandes officielles. Cette année là, il reçut commande d'une série de statuettes à sujet militaire pour l'empereur Napoléon III, exécutées avec minutie de 1855 à 1859. Il réalisa le Monument à Napoléon Ier en 1868 et celui de Louis d'Orléans en 1869 pour décorer le château impérial de Pierrefonds.

L'établissement de la III° République l'amena à concevoir en 1874 son premier Monument de Jeanne d'Arc, érigé place des Pyramides à Paris, qu'il remplaça à la suite de critiques sur les proportions par une autre version en 1900<ref>« Monument à Jeanne d’Arc – Paris 1er arr. », notice sur le site e-monumen.net.</ref>. Le modèle en serait une certaine Valérie Laneau, selon l'EAS de Ph. Fauré-Frémiet daté de février 1936 sur un exemplaire de sa monographie du sculpteur (arch. pers.). Un bas-relief évoquant cette œuvre de profil orne le piédestal de sa statue par Gréber (1924) au Jardin des plantes de Paris (reproduit supra).

Pendant cette période, il exécuta aussi Pan et les oursons ou l'Eléphanteau pris au piège (Paris, musée d'Orsay)<ref>Musée d'Orsay - Emmanuel Frémiet - Pan et les oursons, (1867), sur le site musee-orsay.fr, consulté le 31 janvier 2015.</ref>.

Fichier:Gorille enlevant une négresse.jpg
Gorille enlevant une négresse (Salon de 1859)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Fichier:"Gorille enlevant une femme" (Palais de Tokyo) (7670344022).jpg
Gorille enlevant une femme (1887), musée des Beaux-Arts de Nantes<ref group=note>Gorille enlevant une femme (1887). Analyse de l'œuvre par le musée des Beaux-Arts de Nantes : Modèle:Citation</ref>.
Fichier:Le grand singe.jpg
Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo (1895, galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris).

Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un thème à la mode inspire Frémiet et d'autres artistes : celui de l'affrontement entre l'Homme et la Bête. Un fait divers rapporté par le journal Le Temps relatait que dans un village gabonais, un gorille égaré et furieux aurait enlevé et molesté une femme, après avoir détruit des cabanes, en 1880. Par ailleurs, les récits d'explorateurs comme Alfred Russel Wallace emplissaient les journaux d'articles et de gravures illustrant l'attaque d'un pisteur malais par un orang-outang. Ce thème inspira à Frémiet plusieurs œuvres majeures dont l’Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo.

Le Gorille enlevant une négresse fut d'abord refusé au Salon de 1859, puis présenté derrière un rideau. Nadar écrivit dans le Petit journal pour rire : Modèle:Citation<ref>Albert Ducros et Jacqueline Ducros, « Gare au gorille : l’audace de Frémiet », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Volume 4, Modèle:N°, 1992, Modèle:P..</ref>. 28 ans plus tard, Frémiet en proposa une nouvelle version : Gorille enlevant une femme, qui reçut une médaille d'honneur au Salon de la Société des artistes français de 1887<ref group=note>Modèle:Citation, cité dans Visiter l'exposition avec une classe, Modèle:P..</ref>, dont il fut membre jusqu'en 1908<ref>« Catalogue du Salon des Artistes Français, 1881, 1887, 1889 », Univers des Arts, hors-série n°1, juillet 1996.</ref>, mais ne fut pas agréée par le Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Cette œuvre, célèbre à son époque<ref group=note>Modèle:Citation, cité in Jean-Charles Hachet, Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs de l’Antiquité à nos jours.</ref>, fit scandale<ref group=note>Modèle:Citation, cité in Jean-Charles Hachet, Modèle:Opcit</ref> : un épouvantable gorille blessé (la flèche a disparu de son épaule) enlève une femme nue qui se débat, suggérant un prochain viol<ref group=note>C'est l'avis de Charles Baudelaire Modèle:Citation, cité dans Albert Ducros, Jaqueline Ducros, Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Volume 4, Modèle:N°, 1992, Modèle:P..</ref> — acte dont un vrai gorille, femelle de surcroît, n'aurait pas la moindre idée<ref group=note>Modèle:Citation, cité in L'Artiste, Revue de l'art contemporain, n°[?], 1893Modèle:Refinc.</ref>. Cependant, cette scène n'en a pas moins, selon Baudelaire Modèle:Citation du public<ref>Philippe Dagen, « Le Premier Artiste », in Romantisme, Année 1994, volume 24, Modèle:N°.</ref>. On trouve dans sa postérité l'affiche Destroy this mad brute (1917), puis le film King Kong (1933).

De la même veine est L'Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo (1895), commande de remplacement du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, inspirée par les récits d'Alfred Russel Wallace, rapportés avec beaucoup d'exagérations par The Times<ref>Illustration dans The Malay Archipelago, PapuaWeb, 1890 (10th) edition : [1].</ref>. Cette fois l'animal est un mâle, comme le signalent ses excroissances faciales, mais néanmoins accompagné d'un petit (ce qui est l'apanage des femelles en réalité) et, en étranglant le Modèle:Citation, il accomplit un acte aussi impossible, physiquement et éthologiquement, que le viol d'une femme par un gorille. Mais l'art opère et des générations de visiteurs du Muséum ont été horrifiés par la force émanant de l'œuvre, d'autant que les trois protagonistes sont condamnés : le chasseur humain est déjà mourant ou mort, mais l'orang-outang adulte a une entaille à l'abdomen par où ses intestins sortent, et un orang aussi jeune que le petit représenté n'a aucune chance de survivre seul<ref>Philippe Dagen, Le Premier Artiste, Romantisme, 1994, volume 24, n° 84.</ref>.

Artiste parmi les plus sollicités par l'État pour des commandes officielles, Frémiet réalisa en 1893 le Monument à Velázquez pour le jardin de la Colonnade du palais du Louvre à Paris<ref group=note>Déposé à la Casa de Velázquez à Madrid au début des années 1930, détruit pendant la guerre civile espagnole, remplacé par une nouvelle fonte en 1959.</ref>,<ref>« Monument à Diego Velasquez – Madrid (détruit et remplacé) », notice sur le site e-monumen.net.</ref>, en 1897, la statue sommitale de Saint Michel terrassant le dragon, d'inspiration néo-gothique, pour la flèche de l'abbatiale du Mont Saint-Michel<ref>« Statue de Saint-Michel – Le-Mont-Saint-Michel », notice sur le site e-monumen.net.</ref>ou en 1899 le Ferdinand de Lesseps du canal de Suez à Port-Saïd.

Élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1892, il succède à Antoine-Louis Barye comme professeur de dessin animalier au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Et il reste membre de la Société des artistes français jusqu'en 1908.

Ses statuettes d'édition, reproductions en bronze par la Maison Barbedienne de ses œuvres monumentales, ont connu un beau succès commercial et ont assuré à l'artiste un confortable revenu. Certaines sont toujours reproduites industriellement de nos jours : St-Michel terrassant le dragon.

Fichier:Henri-Léon Gréber - Monument à Emmanuel Frémiet - Jardin des Plantes - Paris.jpg
Henri-Léon Gréber, Monument à Emmanuel Frémiet, jardin des Plantes (Paris), 1924. Emmanuel Frémiet sculptant la version miniature du Dénicheur d’oursons.

Il vécut au 43, boulevard de Beauséjour (Modèle:16e arrondissement de Paris)<ref name="Hillairet"/>. Il meurt à son domicile, dans le même arrondissement, le Modèle:Date- puis est enterré au cimetière de Passy (Modèle:15e)<ref>Tombeau d'Emmanuel Fremiet, sur le site Cimetières de France et d'ailleurs, consulté le 31 janvier 2015.</ref>,<ref>Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, Modèle:T. (« L-Z »), « Rue des Réservoirs », Modèle:P..</ref>. Gabriel Fauré repose à ses côtés depuis 1924.

Œuvres

Fichier:Henri-Léon Gréber - Monument à Emmanuel Frémiet - Jardin des Plantes - Paris- Autre Détail.jpg
Détail.
Fichier:StatueEquestreNapoleonLaffrey.jpg
La statue équestre de Napoléon à Laffrey.
Fichier:Napoleon I by Emmanuel Fremiet-MG 1204-IMG 1247-gradient.jpg
Statuette équestre de Napoléon en réduction de celle de Laffrey, musée de Grenoble.

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Le parc de l'ancien château Neudeck (Świerklaniec, Pologne)

Des œuvres d'Emmanuel Fremiet sont conservées dans le parc de l'ancien château Neudeck, en Silésie, (actuellement Świerklaniec, en Pologne). Le château a été achevé en 1875, brûlé en 1945, détruit en 1961 puis rasé en 1962<ref>Musée d'Orsay - Vue perspective du château Neudeck en Silésie, sur le site musee-orsay.fr, consulté le Modèle:Date-.</ref>.

Outre le jardin, le bassin, la fontaine des Trois Grâces (Modèle:Lang), et un mât, seules subsistent les statues d'Emmanuel Fremiet dans le parc, ainsi que quelques sculptures de l’atelier du sculpteur allemand Modèle:Lien<ref>Le crépuscule de la marquise et le Neudeck neue schloss, sur le site peintresdeco.canalblog.com, consulté le Modèle:Date-.</ref>.

Esther Lachmann (dite la Païva), épouse du comte allemand Guido Henckel von Donnersmarck, commanda à Frémiet par l’intermédiaire d'Hector Lefuel, l'architecte du château, quatre groupes de sculptures animalières de grande taille : Le Cerf et l’Ours, Le Cheval et la Lionne, L'Autruche et le Serpent, Le Pélican et le Poisson les bronzes furent réalisés en 1872 en France à la fonderie Antoine Durenne.

Fremiet ne fit pas le voyage en Silésie pour superviser l’installation; les éléments de la fontaine ainsi que le mât ont été restaurés et redorés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Świerklaniec : Rénovation de la fontaine et du mât Fremiet, sur le site designerofdreams.pl, consulté le Modèle:Date-.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Świerklaniec : Les animaux de Fremiet, sur le site designerofdreams.pl, consulté le Modèle:Date-.</ref>. Modèle:Saut

Élèves

Distinctions

Hommage

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Bibliographie

  • Dictionnaire Bénézit
  • Philippe Fauré -Fremiet, Fremiet (Plon, collection « Les maîtres de l'art », 1934)

Liens externes

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