Machine de Marly
La machine de Marly à Bougival est un gigantesque dispositif de pompage<ref>« Une perle du patrimoine ; la machine de Marly ».</ref> des eaux de la Seine destiné à l’alimentation hydraulique des jardins du château de Marly et du parc de Versailles. Construite entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, sous le règne de Louis XIV par le maître charpentier et mécanicien liégeois Rennequin Sualem, d'après le projet d’Arnold de Ville, elle s'inspirait des machines d'exhaure des mines de Liège et du Harz, ce qui en faisait l'une des machines les plus complexes de son temps. Elle fonctionna Modèle:Nombre, mais ne parvint jamais longtemps à fournir le débit attendu, et fut remplacée, en Modèle:Date-, par plusieurs pompes successives plus performantes, jusqu'à des électro-pompes en Modèle:Date-.
Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc
Contexte historique
Dès la construction du château et du parc de Versailles s'est posé le problème de l'approvisionnement en eau. Le site choisi par Louis XIV sur un ancien pavillon de chasse de Louis XIII était loin de toute rivière et en hauteur. La volonté du souverain de disposer d'un parc avec toujours plus de bassins, de fontaines et de jets d'eau marquera son règne par l'extension ou l'amélioration quasi permanente du système d'adduction d'eau avec la construction de nouvelles pompes, aqueducs et réservoirs pour aller chercher toujours plus d'eau, toujours plus loin. Modèle:Article détaillé L'idée d'amener l'eau de la Seine jusqu'à Versailles était déjà dans l'air. Mais plus que la distance - le fleuve se situe à près de Modèle:Unité du château - se posait le problème du dénivelé à franchir, près de Modèle:Unité. Depuis 1670, Colbert s'était ainsi opposé à plusieurs projets, dont celui de Jacques de Manse, tant pour des raisons de faisabilité que de coût<ref name="revue CdV">Modèle:Article.</ref>.
Mais Arnold de Ville (1653-1722), un jeune et ambitieux bourgeois de Huy dans le pays de Liège, qui avait déjà fait construire une pompe à Saint-Maur, réussit à présenter au roi son projet pour pomper les eaux de la Seine pour le château du Val en forêt de Saint-Germain, en assurant pouvoir faire de même pour alimenter Versailles. Cette machine, sorte de modèle réduit de ce que pouvait être la machine de Marly, ayant été mise en œuvre avec succès<ref name="S&V">Modèle:Article.</ref>, le roi accepta alors de lui confier la réalisation d'une machine sur la Seine pour approvisionner les jardins de Versailles, mais aussi ceux du château de Marly<ref name="revue CdV"/> alors en construction.
Situation géographique
La machine de Marly se trouve à Modèle:Unité au nord du château de Versailles et à Modèle:Unité à l'ouest de Paris centre, sur la Seine dans le département des Yvelines. Les anciennes machineries des pompes et les bâtiments d'administration ont été situés à Bougival ; les puisards, les chevalets, l'aqueduc et les réservoirs ont été situés à Louveciennes. Un réservoir se trouve toujours à Marly-le-Roi.
Entre Port-Marly et Bezons, la Seine est, sur sa longueur, divisée en deux bras par une suite d'îles et d'atterrissements que l'auteur propose de réunir par des digues de charpente, de façon à former comme deux lits de rivière parallèles, sans communication, sur plus de dix kilomètres de longueur. En travers du bras de gauche, un peu au-dessous du petit village de la Chaussée, en aval de Bougival, est établie une pompe avec machine hydraulique, refoulant l'eau de la rivière jusqu'au sommet du coteau qui borde la Seine<ref name="GrEaux">
Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
Le barrage de Bezons et la machine ont ainsi créé sur la rivière une chute de Modèle:Unité qui est utilisée par les roues hydrauliques<ref name="GrEaux"/>Modèle:Rp.
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Situation des éléments de la Machine de Marly.
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La Seine entre Bezons et Marly avec les liaisons entre les îles par les digues pour établir la chute d'eau à la machine.
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Digue de Chatou, plan, coupe et profil (1763-1765).
La construction
Pour concevoir et construire cette machine, Arnold de Ville, qui n'avait pas les compétences techniques, fit appel à deux Liègeois, le maître charpentier et mécanicien Rennequin Sualem (1645-1708) et son frère Paulus. Il avait déjà travaillé avec eux pour une pompe au château de Modave et Rennequin Sualem était le concepteur de la pompe du château du Val. L'ensemble des travaux, chenal et digues sur la Seine, construction de la machine et du réseau d'aqueducs et de bassins, allait durer six ans. Le site choisi sur la Seine fut celui de Bougival (à hauteur des actuelles écluses de Bougival)
Assez loin en amont, Colbert fit canaliser une partie de la Seine en reliant les îles par des digues depuis l'île de Bezons et séparant ainsi le fleuve en deux bras, un bras occidental laissé à la navigation et un bras oriental destiné à alimenter la machine en créant un rétrécissement et une chute artificielle d'un<ref name="revue CdV"/> à deux mètres<ref name="S&V"/> pour entraîner les 14 roues à aubes de la machine.
La construction allait mobiliser Modèle:Unité et nécessiter plus de Modèle:Unité de bois, Modèle:Unité de fer et Modèle:Unité de plomb et autant de fonte<ref name="S&V"/>.
Une légende assez souvent reprise<ref>Fonderie des Vennes sur le site La Braise, Liège.</ref> veut que les pièces et les matériaux aient été importés du pays liégeois. En fait seules des manivelles furent réalisées par les frères Cox, cousins des Sualem. Arnaud de Ville tenta également, pour accroître son profit financier, de faire fabriquer par son père, à Huy, des corps de pompes, mais ceux-ci ne convinrent pas. Le bois ayant servi à la construction de la plate-forme et des roues de la machine, pour l'endiguement entre les îles ou pour les bâtiments, vint des forêts environnantes, le fer pour les tringles vint du Nivernais, puis de Champagne et la plupart des tuyaux de fonte furent produits en Normandie<ref name="revue CdV"/>.
Un grand nombre de Wallons vinrent travailler sur le chantier. Ils possédaient un savoir-faire acquis par les travaux d'hydraulique dans les mines. Beaucoup s'exilèrent aussi à cause des difficultés économiques rencontrés alors dans une Wallonie qui avait été ravagée par les guerres. Illettrés, les frères Sualem étaient issus d'une famille de maîtres-charpentiers des mines de Liège. Ils avaient travaillé pour les mines du comte d'Arenberg et pour celles de l'abbaye du Val-Saint-Lambert, à Liège. Ils firent aussi venir des membres de leur famille, charpentiers ou menuisiers. Les frères Sualem étaient les seuls à maîtriser le mécanisme de commande à distance, la feldstange nécessaire au bon fonctionnement de la machine de Marly. Les principaux artisans qui ensuite assureront son entretien seront d'ailleurs ces Wallons<ref name="revue CdV"/>.
Le chantier commença en Modèle:Date- par la canalisation de la Seine. La construction de la machine commença à la fin de 1681. Le Modèle:Date-, une démonstration réussie se déroula en présence du roi<ref name="revue CdV"/>. L'eau put être acheminée en haut du coteau. La machine fut inaugurée le Modèle:Date-<ref name="S&V"/> par Louis XIV et sa cour. L'aqueduc de Louveciennes fut achevé en 1685 et l'ensemble des travaux, trois ans plus tard, en 1688.
Le coût total du chantier fut de Modèle:Unité de livres tournois. Il comprenait les travaux de construction de la machine proprement dite (Modèle:Unité), des bâtiments, des aqueducs et bassins, la fourniture des matériaux, les salaires des ouvriers et artisans (Rennequin Sualem était le mieux payé avec Modèle:Unité par an<ref name="revue CdV"/>).
Après la fin des travaux et la démonstration réussie, Rennequin Sualem fut nommé Premier ingénieur du Roy par Louis XIV et anobli. Au roi, qui lui demandait comment il avait eu l'idée de cette machine, Rennequin répondit en wallon: « Tot tuzant, sire » (« En y réfléchissant, sire »)<ref>«Rennequin Sualem» de: Famous Belgians, in Belgium, the place to be.</ref>. Arnold de Ville gagna beaucoup d'argent dans la réussite de cette machine et en profita pour se hisser dans l'aristocratie<ref name="revue CdV"/>.
Description
De bas en haut: les roues et les pompes; les petits et les grands chevalets ; les puisards et le réservoir de la mi-côte.
Actionnées à Modèle:Unité par minute par le courant de la Seine et la chute d'eau artificielle créée, 14 (le "chiffre" du roi) grandes roues à aubes de Modèle:Unité de diamètre<ref name="S&V"/> entraînaient des pistons refoulants. Par un système de balancier et de chaînes, chaque roue actionnait ainsi en continu Modèle:Unité immergées dans la Seine et une série de pompes situées aux niveaux supérieurs<ref name="S&V"/> sur les Modèle:Unité du coteau<ref name="S&V"/>. La dénivellation était trop forte, plus de Modèle:Unité, pour faire monter l'eau d'un seul jet<ref name="arts-et-metiers.net" /> jusqu'à l'aqueduc. Les cuirs des pistons n'auraient pas résisté à la pression de Modèle:Unité, si bien qu'il fut nécessaire de diviser la montée en trois paliers de Modèle:Unité avec deux puisards qui seront creusés à Modèle:Unité et Modèle:Unité au-dessus du fleuve et deux bassins intermédiaires, eux-mêmes munis de pompes. Chaque roue à aubes était munie d'un varlet qui, pivotant autour d'un axe vertical, transformait le mouvement parallèle au fleuve des roues en un mouvement perpendiculaire<ref name="S&V"/>. Celui-ci actionnait alors des doubles tringles en fer maintenues par des balanciers, eux-mêmes fixés sur un chemin de bois continu comprenant Modèle:Référence nécessaire et qui actionnaient les pompes intermédiaires sur le coteau.
La partie amont des transmissions s'arrêtant à la station intermédiaire dite de mi-côte était appelée « transmission des petits chevalets ». La partie d'aval montant jusqu'à la station intermédiaire supérieure s'appelait « transmission des grands chevalets ». Elle actionnait aussi au passage un ensemble de pompes à la station de mi-côte. La machine comptait au total plus de Modèle:Unité<ref name="S&V"/>. La puissance théorique de la machine était de Modèle:Unité environ et son débit théorique maximal de Modèle:Unité (Modèle:Unité de litres) par jour.
L'eau effectuait sa dernière remontée dans la tour du Levant, haute de Modèle:Unité et construite par Mansart au sommet du coteau de Louveciennes.
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Maquette numérique de la Machine de Marly.
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Aqueduc et réservoirs
Modèle:Article détaillé Cette tour du Levant était l'extrémité septentrionale de l'aqueduc de Louveciennes (appelé quelquefois aqueduc de Marly) qui acheminait l'eau par simple gravité sur Modèle:Unité à son autre extrémité, la tour du Jongleur ou du Couchant, haute de Modèle:Unité, d'où elle était déversée par un siphon jusqu'au regard du Jongleur, qui répartissait l'eau vers les réservoirs destinés aux jardins du château de Marly et ceux pour Versailles. Depuis ces derniers, un aqueduc souterrain, dit de Picardie ou de Marly, long de Modèle:Unité acheminait l'eau, toujours par gravité, vers ce qui était alors nommé la « montagne » de Picardie dans un bassin homonyme<ref name="revue CdV"/>. De là, un autre aqueduc, dit mur de Montreuil, acheminait l'eau jusqu'au mont de Montbauron<ref name="revue CdV"/>, une hauteur de Versailles où quatre réservoirs avaient été construits. Ceux-ci recueillaient aussi les eaux des étangs dit inférieurs, situés au sud du château<ref name="revue CdV"/>. Des tuyauteries enterrées partaient de Montbauron vers les réservoirs dits intermédiaires du parc situés sous le parterre ou au-dessus de l'aile Nord<ref name="revue CdV"/>.
Le stockage continue de fonctionner de nos jours à Montbauron, fournissant une heure de réserve d'eau pour l'alimentation des grandes eaux de Versailles<ref>Chronologie du dispositif hydraulique mis en place pour alimenter les eaux de Versailles [1]</ref>.
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Tour du Levant de l'aqueduc de Louveciennes.
Un réservoir à son sommet recueillait l'eau des pompes de Marly. -
Tour du Levant.
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Les Arches.
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Tour du Couchant.
Fonctionnement et difficultés
Cette machine est souvent considérée comme « la plus complexe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="S&V"/> ». En plus des artisans wallons, plus d'une soixantaine d'ouvriers assuraient jour et nuit son fonctionnement et entretien. Il y avait des charpentiers, des menuisiers, des plombiers ou de simples poseurs de tuyaux, des forgerons mais également des gardes. Les frères Sualem resteront chargés du bon fonctionnement des pompes, tringles et autres mécanismes jusqu'à leur mort<ref name="revue CdV"/>, Paulus en 1685 et Rennequin en 1708<ref>Rennequin Sualem est enterré dans l'église de Bougival avec écrit sur sa pierre tombale « seule inventeur de la machine de Marly ».</ref>.
Très bruyante, la machine fonctionnait sans cesse, jour et nuit sauf lors des crues, des basses eaux ou en hiver si la Seine venait à geler<ref name="revue CdV"/>. En amont, un dispositif de brise-glaces et un « dégrilleur » furent installés pour éviter la dégradation des aubes.
Avant même son achèvement, une organisation administrative fut mise en place pour gérer la machine. Louvois, qui venait d'être nommé Surintendant des Bâtiments du roi à la mort de Colbert, nomma Joachim Cochu avec le titre de Contrôleur des bâtiments du roi. Homme de confiance de Louvois, son rôle était de surveiller les travaux et d'autoriser les paiements. Louvois lui demanda aussi de surveiller Arnaud de Ville. Ensuite, et pendant une trentaine d'années, Cochu allait administrer l'établissement responsable de la machine de Marly. La totalité du site sur le coteau fut enclos, des logements, des ateliers et des réserves, à l'écart du village de Bougival, furent construits sur le site pour héberger artisans, ouvriers et gardes<ref name="revue CdV"/>.
La machine de Marly devait initialement fournir Modèle:Unité par jour<ref name="S&V"/> pour une puissance théorique de Modèle:Unité. Mais en raison d'une mauvaise synchronisation du dispositif, le rendement initial n'était que de 83 % environ. Malgré l'entretien continu de la machine par de nombreux charpentiers, forgerons, plombiers ou goudronneurs<ref name="S&V"/>, les pièces s'usaient prématurément à cause du frottement et cassaient souvent<ref name="S&V"/>. Au-dessus des Modèle:Nombre roues, un système anti-incendie permettait d'éteindre rapidement les fréquents embrasements résultant de frictions excessives sur l'axe principal des roues. La production initiale de Modèle:Unité/jour chutera à Modèle:Nombre à Modèle:Unité au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="revue CdV"/>,<ref name="S&V"/>.
Ce rendement insuffisant poussera assez rapidement à la recherche d'une nouvelle source d'approvisionnement pour le parc de Versailles et au lancement de la construction du canal de l'Eure<ref name="S&V"/>, canal qui ne sera cependant jamais achevé. Dès 1685, l'usage de la machine de Marly était presque entièrement réservé aux jardins du château de Marly<ref name="AdY"/>. À partir de 1739, elle alimentera les fontaines et certains hôtels particuliers de Versailles<ref name="revue CdV"/>.
La machine était bruyante et son entretien coûteux. Le coût annuel, entre les salaires des personnes affectées à son entretien et le coût d'achat des matériaux, fer, bois, charbon, plomb ou cuir, se montait à Modèle:Nombre<ref name="revue CdV"/>.
Constituée à 90 % de bois, elle se détériora au fil des ans. On arrêta finalement de l'entretenir dans le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, accélérant sa dégradation. Son rendement continuera de baisser, passant de Modèle:Unité par jour en 1798 à Modèle:Unité par jour en 1803. Sous la Révolution, on envisagea même de la détruire<ref name="AdY"/>.
Néanmoins, la machine de Marly fonctionna durant Modèle:Nombre<ref name="arts-et-metiers.net">http://www.arts-et-metiers.net/pdf/machine-marly.pdf</ref>. Elle sera détruite en 1817 et remplacée par une machine provisoire<ref name="AdY">Modèle:Lien web</ref>.
Machines suivantes
Machine provisoire
La machine « provisoire » construite par l'ingénieur Louis Martin et l’architecte François-Charles Cécile pour remplacer la machine de Marly devait laisser le temps de construire une pompe plus performante. Elle allait rester en service Modèle:Nombre et fonctionna ensuite en même temps que la machine à vapeur<ref name="AdY"/>.
On construisit d'abord une machine d’essai qui réutilisait une roue de l’ancienne installation, ce qui permit, dès 1814, d’obtenir l’élévation de l’eau en une seule fois. L'essai étant convaincant, la machine hydraulique provisoire fut réalisée à partir de deux roues restaurées de l’ancienne machine de Louis XIV, pour un débit bien supérieur à celui que les pompes de la première machine avaient fini par donner à la fin du Modèle:S mini- siècle<ref name="MusProm"> Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
Huit pompes élevaient ensemble, d'un seul jet, en 24 heures, plus de Modèle:Nombre d'eau à Modèle:Unité de hauteur<ref> Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
Les conduites étaient faites de tuyaux provenant de l'ancienne machine. La machine provisoire fut mise en marche pour la première fois le Modèle:Date-, jour de la fête du roi<ref name="GrEaux"/>Modèle:Rp.
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Machine hydraulique provisoire. Plan, projet Modèle:N° par Cécile (1811).
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Machine hydraulique provisoire. Section, projet Modèle:N° par Cécile (1811).
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Vue de la machine en 1827 avec la machine de Louis XIV en premier plan en service comme machine provisoire et la pompe à vapeur en deuxième plan.
Pompe à vapeur
Martin et Cécile conçurent pendant ce temps une « pompe à feu<ref name="AdY"/> ». Assemblée en 1825 et installée à Bougival dans le bâtiment Charles X (du nom de son inaugurateur), elle fut mise en service en 1827<ref name="AdY"/>. Fonctionnant à la vapeur, elle délivrait une puissance de Modèle:Unité pour un débit de Modèle:Unité par jour et une consommation de Modèle:Unité de charbon par jour<ref name="GrEaux"/>Modèle:Rp. La « pompe à feu » était une machine à vapeur à double effet de type Watt. Elle fonctionna de façon satisfaisante dès son démarrage en 1827.
Cependant, ses coûts d'exploitation ayant été jugés trop élevés<ref name="AdY"/>, la décision de son remplacement fut prise en 1837<ref name="MP">Musée promenade de Marly</ref>.
Machine de Dufrayer
La pompe à vapeur fut remplacée en 1859, sous Napoléon III, par une machine hydraulique conçue par l'ingénieur Dufrayer<ref name="AdY"/> (les deux machines fonctionneront simultanément entre 1858 et 1859<ref name="AdY"/>). Cette machine comportait six roues<ref name="AdY"/> de Modèle:Unité de diamètre et Modèle:Unité de large, pesant Modèle:Unité et entraînant quatre pompes. Chaque roue était capable d'assurer un débit de Modèle:Unité par jour, soit Modèle:Unité par jour pour l'ensemble de l'installation. Un bâtiment sur la Seine, dit bâtiment Napoléon III, fut construit pour l'abriter<ref name="AdY"/>. En 1893, elle arrêta de pomper l'eau du fleuve<ref name="AdY"/>, trop polluée, pour pomper dans la nappe phréatique<ref name="AdY"/>.
Un petit édifice, construit au milieu de la Seine et visible de nos jours, servait à remiser les « aiguilles », lattes de bois de Modèle:Unité de longueur, posées les unes à côté des autres qui régulaient le débit de la Seine.
En 1910, la machine de Dufrayer fut renforcée par une machine à gaz actionnant des pompes et en 1938 par des moteurs diesel actionnant deux pompes d'une puissance de Modèle:Unité pour environ Modèle:Unité refoulés par heureModèle:Référence nécessaire.
La machine de Dufrayer fut arrêtée en 1963<ref name="AdY"/> et détruite en 1968<ref name="AdY"/>.
Groupe d'électro-pompes
En 1968, un groupe d'électro-pompes a remplacé la machine du Second Empire. Celui-ci fournit une puissance de Modèle:Unité pour Modèle:Unité refoulés par heure, en renforcement des autres groupes. Le service n'a cessé d'évoluer jusqu'à nos jours, avec des meilleurs rendements de pompe. Modèle:Quand, en heures de pointe, le refoulement atteint Modèle:Unité par heure ; il fournit Modèle:Référence nécessaire.
Les vestiges
De l'ensemble des machines installées jadis, ne subsistent de nos jours que quelques bâtiments, dont les réservoirs de Marly, le Regard du Jongleur, l’aqueduc de Louveciennes, la conduite d’eau sur le coteau de Bougival, des canalisations souterraines et des vestiges hydrauliques dans le parc de Marly, restant de la machine du roi Louis XIV, le bâtiment Charles X abritant à l'époque la machine à vapeur et le petit édifice sur la Seine, vestige de la machine de Dufrayer<ref name="MP" />.
Références historiques
À propos de la visite du tsar Pierre Ier le Grand de Russie en France, en 1717, Jean Buvat écrit :
Dans le poème de M. Cassan publié dans le Mercure galant en l'année 1699, une nymphe de la Seine est captée par la machine de Marly et est forcée vers le haut dans les aqueducs. Elle est rassurée par Apollon et arrive à Marly, qu'elle trouve si belle qu'elle s'endort. Louis XIV se réveille, trouve la nymphe dans le jardin avec le premier de l'eau de la Seine, et lui demande d'en faire sa maison<ref> Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
L'auteur décrit d'abord le cours de la Seine avant son arrivée au château de Marly. Au moment où le fleuve se resserre par suite des travaux d'endiguement, il décrit ainsi la machine<ref> Modèle:Ouvrage</ref>:Modèle:Rp
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Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp. |
Le bruit de la machine était légendaire.
Elizabeth-Francoise-Sophie de la Live, Comtesse d'Houdetot, était une des offensée pendant un séjour au château de Fourqueux en 1778 :
« Malheureusement, on entendait le bruit de la machine de Marly, bruit confus, formé de sons discordants et désagréables. Elle écrivit alors ces vers :
- SUR LA MACHINE DE MARLY
- Cet appareil de fer et ces grands mouvements,
- Ces efforts redoublés et ces gémissements
- Offrent partout aux sens la nature offensée ;
- Elle semble gémir d'avoir été forcée,
- Et, cédant à regret aux entraves de l‘art,
- Aux caprices des rois se plaint d'avoir en part.»<ref>
Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
Modèle:Mme Vigée Le Brun, venue à Louveciennes en 1786 peindre le portrait de la comtesse du Barry, tout en étant plus laconique n'en est pas moins autant affectée : « son bruit lamentable m'ennuyait fort…<ref name="Lay"> » déplore-t-elle dans ses Souvenirs Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.
Et « dans le magnifique jardin de madame Dubarry, pres du Temple de l'Amour entouré de fleurs» elle se plaint du « bruit sinistre de la machine<ref> Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp.»
Illustrations
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Canalisations de la première machine de Marly.
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La « pompe à feu », en 1841, pompe qui remplace la machine de Marly.
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Bâtiment Charles X abritant la machine à vapeur de Cecile et Martin.
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Vue de la machine en 1827 avec la machine de Louis XIV en premier plan et la pompe à vapeur en deuxième plan.
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La Machine de Marly par Sisley en 1873 avec vue sur le bâtiment Napoléon III construit pour abriter la machine de Dufrayer.
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Site de l'ancienne machine de Marly aujourd'hui, vu de l'aval.
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L'édifice sur la Seine, vestige de la Machine de Dufrayer.
Contrôleurs des bâtiments du roi et de la machine de Marly
- Arnold de Ville, maître de forges, a été chargé de la métallurgie et de la gestion générale de la machine. Il reçoit Modèle:Unité entre 1680 et 1685, et une pension de Modèle:Nombre.
- Louis Petit, fils de Louis Petit, contrôleur général des Bâtiments du roi jusqu'à sa mort en 1672. Il a travaillé avec son père jusqu'en 1665. À cette date il est nommé par Jean-Baptiste Colbert contrôleur des bâtiments du roi au château de Saint-Germain-en-Laye. Il conserve cette fonction jusqu'en 1682. Quand Louis XIV décide de construire le château de Marly, le domaine de Marly est ajouté à ses fonctions en 1679. La machine de Marly a probablement fait partie de son contrôle<ref>Château de Versailles : Petit (Louis)</ref>.
- L'ingénieur Joachim Cochu (1645-1706), ingénieur des fortifications de Maubeuge, appelé par Louvois en 1683. Il reste en place jusqu'à sa mort, en 1706<ref>Château de Versailles : Cochu (Joachim)</ref>,<ref>Rodolphe Kohler, La fin de Joachim Cochu, premier contrôleur de la Machine de Marly, Modèle:P., Le Vieux Marly : bulletin de la Société archéologique, historique et artistique de Marly-le-Roi, 1967, tome III, no 2 (lire en ligne)</ref>.
- Pierre Delespine (1676-1745) succède à l'ingénieur Cochu en 1706. Il est le fils de Nicolas Delespine, beau-frère de Jacques V Gabriel, neveu de Thomas Gobert. Il a d'abord été avocat au parlement de Paris, puis contrôleur des bâtiments du roi au château de Monceaux avant de devenir contrôleur des bâtiments du roi et de la machine de Marly. Il s'est marié en 1703 à Françoise-Perrette Hardouin, sœur de Jules-Michel Hardouin et petite-nièce de Jules Hardouin-Mansart. Il reçoit une gratification ordinaire de Modèle:Nombre pour les années 1706 et 1707<ref>Jules Guiffrey, Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, Tome 5, Jules Hardouin-Mansard et le Duc d'Antin, 1706-1715, Modèle:P., Imprimerie nationale, Paris, 1901 (lire en ligne)</ref>,<ref>Rodolphe Kohler, Notes sur Pierre de l’Espine, contrôleur à la Machine de Marly, Modèle:P., Le Vieux Marly : bulletin de la Société archéologique, historique et artistique de Marly-le-Roi, 1980, tome III, no 9 (lire en ligne)</ref>.
- Pierre-Jules Delespine, fils du précédent. Son père le fait admettre comme adjoint en 1742. Il lui succède à sa mort mais doit démissionner en 1749.
- Antoine Lucas, contrôleur des bâtiments du roi, directeur de la Machine de Marly à partir de 1776. Il est le fils de Jean-Baptiste-Jacques Lucas, entrepreneur des ouvrages de plomberie des bâtiments du roi<ref>Marquis de Granges de Surgères, Artistes français des {{#switch: XVIII
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}} (1681-1787): Extraits des Comptes des États de Bretagne, Modèle:P., Charavay frères éditerus, Paris, 1893 (lire en ligne)</ref>, et le petit-fils de Jacques Lucas, plombier des Bâtiments du roi qui est intervenu sur tous les Bâtiments royaux de Paris et d'Ile-de-France. Il s'est occupé notamment de la fourniture et de la pose des conduites de plomb de la Machine de Marly.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Rodolphe Kohler, « À propos de la Machine de Marly : Arnold de Ville, sa famille, ses descendants. La chapelle de la Machine de Marly. Deux maquettes au Conservatoire des Arts et Métiers », Le Vieux Marly : bulletin de la Société archéologique, historique et artistique de Marly-le-Roi, 1974, Modèle:P..(lire en ligne)
- Pierre Nickler, De la Machine de Marly à l'Observatoire de Paris. Le transfert de la Tour de bois en 1685, Modèle:P., Le Vieux Marly : bulletin de la Société archéologique, historique et artistique de Marly-le-Roi, 2005 (lire en ligne)
- Louis Bruyère, État des divers mémoires, rapports et dessins relatifs à l'art de l'ingénieur et recueillis par M. Bruyère. Volume 15, Machine de Marly et eaux de Versailles (lire en ligne)
- Henri Navier, Notice sur M. Bruyère, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1833, Modèle:2e semestre, Modèle:P. (lire en ligne)
Articles connexes
- Hydraulique du parc du château de Versailles
- Aqueduc de Louveciennes
- Château de Marly
- Château de Versailles
- Histoire des pompes
- Machine hydraulique de Chaumot (Yonne)
- La Machine de Marly (La Seine à Bougival) : peinture de Giovanni Boldini
Liens externes
- Vidéo sur l'histoire de l'acheminement de l'eau à Versailles par le site du château de Versailles montre de plus amples détails.
- Vidéo sur le fonctionnement d’une pompe aspirante et refoulante de la machine de Marly par le site du château de Versailles.
- La machine de Marly et vidéo sur l'historique de l'hydraulique du parc de Versailles, exposition « Sciences et curiosité à la cour de Versailles », chateaudeversailles.fr
- Marly Machine {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}
- Bougival et la Machine de Marly
- Video de la Machine de Marly
- Mairie de Louveciennes : Historique de la Machine de Marly. Circuit chemin à mi-côte à Louveciennes