Marguerite de Bourgogne (v. 1290-1315)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien
Marguerite de Bourgogne (v. 1290 – Château-Gaillard, Modèle:Date) est reine de Navarre et de France par son mariage avec le roi Modèle:Noble.
Biographie
Famille et mariage
Marguerite de Bourgogne est la seconde fille de Modèle:Noble, duc de Bourgogne, et d'Agnès de France<ref name="dynasties">Jiri Louda et Michael MacLagan, Les Dynasties d’Europe, Bordas, 1995 Modèle:ISBN, tableau 74.</ref>, et donc, par sa mère, petite-fille de Modèle:Noble, dit saint Louis<ref>Jiri Louda et Michael MacLagan, op. cit., tableau 64.</ref>. Elle est la sœur, notamment, des ducs Modèle:Noble et Modèle:Noble, ainsi que de Jeanne, reine de France en 1328 par son mariage avec le futur roi Modèle:Noble<ref name=dynasties/>.
Le mariage par contrat de Marguerite avec Louis, fils aîné du roi de France Modèle:Noble et de la reine de Navarre Modèle:Noble, est négocié successivement à l'abbaye de Longchamp le Modèle:Date-, puis à Vincennes le Modèle:Date-. Le Modèle:Date, à Corbeil, Marguerite épouse formellement Louis, devenu roi de Navarre le Modèle:Date- précédent sous le nom de Modèle:Noble-<ref>Christian Bouyer, Dictionnaire des reines de France, Librairie académique Perrin, 1992 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. C'est donc comme reine de Navarre qu'elle assiste en janvier 1308 à Boulogne-sur-Mer au mariage de sa belle-sœur, Isabelle de France avec Modèle:Noble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
De son mariage avec Louis le Hutin est issue une fille, Jeanne<ref>Jiri Louda et Michael MacLagan, op. cit., tableau 65.</ref>, écartée de la succession au trône de France, qui ne recouvre qu'une partie de ses droits sur la Navarre en 1328, par un arrangement entre son mari Philippe d'Évreux et le roi de France Modèle:Noble-.
Adultère et incarcération
Modèle:Article détaillé Au mois d'Modèle:Date-, Modèle:Noble- fait arrêter ses trois brus, Marguerite, Jeanne et Blanche de Bourgogne. Elles sont accusées d'adultère avec deux jeunes écuyers, Philippe et Gauthier d'Aunay. Ce scandale est aujourd'hui connu sous le nom d'affaire de la tour de Nesle.
Sous la torture, les deux écuyers auraient avoué leurs relations avec les princesses. Marguerite et Blanche sont finalement convaincues d'adultère. Jeanne de Bourgogne est reconnue complice, mais est innocentée de l'accusation d'adultèreModèle:Sfn. À Pontoise, Philippe et Gauthier d'Aunay sont suppliciés le Vendredi saint, Modèle:Date, sur la place du Grand MartroyModèle:Sfn. Ils meurent roués, écorchés vifs, châtrés et décapités, après quoi leurs dépouilles sont suspendues à un gibet<ref name=Bouyer>Christian Bouyer, op.cit, Modèle:P..</ref>. Marguerite, enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard avec sa belle-sœur Blanche, y est tenue au secret.
Mort
Marguerite devient reine de France à la mort de son beau-père Modèle:Noble-, survenue le Modèle:Date. Elle reste cependant enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard, son époux, le roi Modèle:Noble-, ne levant pas la sanction prise à son encontre pour adultère.
Marguerite de Bourgogne meurt à Château-Gaillard le Modèle:Date. Seule une chronique contemporaine, la Chronique métrique, donne quelques détails: Marguerite aurait été enfermée dans une partie élevée du château (contrairement à Blanche, internée dans une partie basse). Selon cette chronique, elle y serait morte de maladie, sans autre précision, peut-être à cause des mauvaises conditions de détention ou du froidModèle:Sfn.
Le moment et les circonstances de sa mort ont suscité bien des spéculations. Après cet adultère, il était difficile pour Modèle:Noble- d'obtenir l'annulation d'un mariage qui avait déjà donné un enfant (cette cause n'était pas suffisante) et, de plus, le trône papal était vacant depuis la mort de Modèle:Noble-, survenue le 20 avril 1314. Quoi qu'il en fut, la mort de Marguerite intervint opportunément pour Modèle:Noble-Modèle:Sfn.
Marguerite est inhumée dans l'église du couvent de Cordeliers Saint-Éloi à Vernon (anciennement église des Frères Mineurs).
Alors qu'il était encore engagé dans les liens du mariage avec Marguerite, Modèle:Noble- a choisi pour nouvelle épouse Clémence de Hongrie, qui débarque en Provence au début d'Modèle:Date- et épouse le roi à Troyes le 19 du même mois.
De nombreux historiens se sont penchés par la suite sur la vie et la mort de Marguerite de Bourgogne et ont apporté des précisions nouvelles, non confirmées par les écrits contemporainsModèle:Sfn. Giovanni Villani écrit au quatorzième siècle dans sa Nuova Cronica qu'elle périt étouffée avec une serviette. François de Belleforest, en 1579, écrit qu'elle fut emmurée. Henri Martin, en 1836, écrit qu'elle fut étouffée entre deux matelas. De nombreuses théories existent actuellement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon Christian Bouyer, « elle meurt [...], peut-être assassinée, plus sûrement des suites du traitement qu'on lui a fait subir »<ref>op. cit., Modèle:P..</ref>, alors que Michel Mourre dans son Dictionnaire d'histoire, soutient que Modèle:Noble- « la fit étrangler l'année suivante », thèse reprise par Maurice Druon dans son œuvre transposée à la télévision Les Rois maudits.
Postérité
Fiction
- L'histoire de Marguerite de Bourgogne sert de toile de fond à La Tour de Nesle, pièce de théâtre de Frédéric Gaillardet et Alexandre Dumas (1832) et à deux romans de Michel Zévaco, Buridan, le héros de la tour de Nesle (1913), adapté au cinéma en 1923, et La Reine sanglante, Marguerite de Bourgogne (1914). La pièce de Gaillardet et Dumas a été adaptée plusieurs fois au cinéma, notamment dans La Tour de Nesle, réalisé en 1955 par Abel Gance, avec Silvana Pampanini dans le rôle de Marguerite.
- Marguerite de Bourgogne fait l'objet d'un roman éponyme de 1700 pages, par Henri Demesse en 1897.
- Marguerite de Bourgogne est un personnage des deux premiers tomes (Le Roi de fer et La Reine étranglée) du roman de Maurice Druon Les Rois maudits et des deux premiers épisodes des adaptations télévisées de 1972 et 2005 où son rôle est interprété, respectivement, par Muriel Baptiste et Hélène Fillières. Maurice Druon résout la question de sa mort en la faisant étrangler (d'où le titre du second tome) par un sbire de Robert d'Artois.
- Dernière scène de la mort de Marguerite de Bourgogne, nouvelle de Gustave Flaubert.
- son personnage apparaît dans la saison 2 de la série Knightfall, sortie en 2019.
De ces romans il ressort que l'adultère des cousines de Bourgogne aurait été dénoncé par Isabelle de France, reine consort d'Angleterre, qui aurait vu à la ceinture des frères d'Aunay des aumônières qu'elle avait auparavant offertes à ses belles-sœurs. C'est Alexandre Dumas qui, le premier, indique que Marguerite de Bourgogne attirait ses futurs amants dans la tour de Nesle, au bas de laquelle on retrouvait le matin des corps de jeunes hommes. Mais la légende de la tour de Nesle est plus ancienne puisque déjà en 1460, François Villon se fait écho de Modèle:", sans pour autant faire le lien avec Marguerite de Bourgogne. Là encore, aucun de ces éléments ne repose sur des écrits d'époque.
Peinture
Le scandale de la Tour de Nesle, et, surtout, la pièce de théâtre La Tour de Nesle de Gaillardet et Dumas, inspirent au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle quelques peintres d'histoires. Un an après les débuts de la pièce, Joseph-Désiré Court présente au Salon de 1833 Marguerite de Bourgogne, reine de France, ordonnant l'arrestation du ministre Marigny<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans ce tableau, la reine est représentée seule, à une croisée<ref>C. V., « Exposition au Louvre (huitième article) », Journal des artistes et des amateurs, Modèle:7e année, vol. 1, no 16 (21 avril 1833), Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>.
En 1840, Charles-Alexandre Debacq expose au Salon La Tour de Nesle. Des pêcheurs trouvent un cadavre au pied de cette tour<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1842, le peintre exploite le même sujet en présentant Marguerite de Bourgogne et Blanche, sa sœur, convaincues d'adultère, sont conduites au Château-Gaillard, forteresse de Normandie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1845, Frédéric Peyson expose au Salon Marguerite de Bourgogne écoutant Buridan (ou Marguerite de Bourgogne et Buridan dans la prison de la Tour de Nesle), dont il fera don l'année suivante au musée Fabre<ref>Notice de l'œuvre, Musée Fabre, Montpellier (page consultée le 8 décembre 2017).</ref>. Le même musée conserve aussi de Peyson une Marguerite de Bourgogne assise, non datée <ref>Notice de l'œuvre, Musée Fabre, Montpellier (page consultée le 8 décembre 2017).</ref>.
-
Frédéric Peyson, Marguerite de Bourgogne assise, vers 1844.
-
Frédéric Peyson, Marguerite de Bourgogne écoutant Buridan, 1844.
Chanson
Dans le troisième couplet de la chanson Ah ! Si vous connaissiez ma poule (publiée en 1938, paroles d'Albert Willemetz et René Toché, sur une musique de Charles Borel-Clerc), Maurice Chevalier compare le tempérament sexuel débordant de sa "poule" à celui de Marguerite de Bourgogne :
« Marguerite de Bourgogne, auprès d'elle,
N'avait que nib comme tempérament.
Il faut l'entendre quand elle appelle
Son petit Momo au grand moment.
Son corps frissonne d'une façon telle
Que la maison tremble également.
Et ça vous explique
Les secousses sismiques
Dont les journaux parlaient récemment. »
Ascendance
Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Centrer Modèle:Boîte déroulante/fin
Notes et références
Notes
<references group="Note"/>
Références
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Gaëlle Audéon, « Marguerite de Bourgogne », notice biographique, sur Dictionnaire des Femmes de l'ancienne France [en ligne], Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR), 2020.
- (en) Elizabeth A. R. Brown, « Philip the Fair and His Family: His Sons, Their Marriages, and Their Wives », Medieval Prosopography, 2017, vol. 32, Modèle:P..
- (en) Elizabeth A. R. Brown, « Philip the Fair’s Sons: Their Statues, and Their Landed Endowments », Medieval Prosopography, 2017, vol. 32, Modèle:P..
- Modèle:Ouvrage.