Marguillier
Le marguillier, soit en latin médiéval le matricularius, est d'abord celui « qui tient un registre ou un rôle (matricula) ». La première fonction connue du matriculaire, officier de la religion chrétienne (religion attentive à la pauvreté christique), était d'immatriculer les pauvres de l'église, c'est-à-dire de les inscrire sur le registre d'aumône. La seconde est l'administration des registres de ces pauvres personnages. Il existait donc, dans chaque paroisse, un marguillier qui avait la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes de l'Église. Le marguillier servait d'aide au sacristain. Ce n'était pas une profession, mais une charge.
À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, ce mot peut désigner de manière générale un fabricien, membre du conseil de fabrique.
Marguilliers laïcs et marguilliers clercs
- Un marguillier membre du conseil de fabrique est un laïc, chargé de la construction et de l'entretien de l'église, de l'administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les affaires qui doivent être portées au conseil. Les membres de ce conseil sont au nombre de trois : un président, un trésorier, un secrétaireModèle:Note.
Chaque année, le conseil de fabrique procédait à l'élection de deux d'entre eux. Le plus ancien était sortant et ne pouvait se représenter.
Dans le dictionnaire de Trévoux, tome 2, on relève cette explication : la fabrique « est gouvernée par des laïcs qu'on nomme marguilliers à Paris, fabriciens dans quelques provinces ou procureurs fabriciens, et à la campagne, gagers ». Dans certaines provinces, du moins il semblerait que ce soit le cas en Lorraine, la fonction était assurée dans la paroisse par un « chastollier » ou « chastelier », élu par les chefs des familles de la paroisse comme en témoigne le registre paroissial de la commune de Gye : « L'an mil sept cent trente deux le vingt unième jour du mois de décembre Jean Mangeot a esté élu à la pluralité des voyes pour exercer la charge de « chastelier » en présence de tous les chefs des familles ».
Il existait aussi des marguilliers clercs (matricularii clerici), possesseurs d'une marelle cléricale. Dans un chapitre de chanoines ils tenaient par exemple les registres capitulaires. Ce pouvait être, par exemple, un personnage âgé, anciennement maître de musique (maître de chapelle) ou membre du chœur, l'un et l'autre ayant exercé dans cette église, ou bien un choriste en activité qui recevait des gages en supplément pour cette seconde activité, ou qui ne remplissait plus ses fonctions musicales, pour diverses raisons<ref>Cf. Louis Homet ; Médiathèque d'Orléans. Ms. 836. Martirologium Insignis Ecclesiœ Aurelianensis, 1706, 1736, 84 fos (f° 64 r°).</ref>.
Le terme de « marguillier » est encore utilisé de nos jours dans le christianisme orthodoxe francophone : il désigne un laïc élu par l’assemblée des paroissiens et chargé d'administrer les biens de la communauté. Les paroisses de tradition russe utilisent aussi le terme de « staroste »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Langue française
Modèle:Autres projets Le mot marguillier fait partie des pièges orthographiques de la célèbre dictée de Mérimée ; la prononciation est « marguihier », si bien que le Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques préconise d'écrire marguiller<ref>§ III.11 Le texte sur Wikisource</ref>.
Citations
Images de marguilliers laïcs, par deux romanciers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle :
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- Victor Hugo, Les Misérables - Troisième partie - Livre troisième - chapitre V.
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