Martin Gray

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Mieczysław (Mietek) Grajewski<ref name="figaro_25-26/4/2016">Modèle:Lien web.</ref> , dit Martin Gray, est un écrivain franco-américain d'origine juive polonaise, né le Modèle:Date de naissance à Varsovie (Voïvodie de Varsovie) et mort le Modèle:Date de décès à Ciney (Wallonie/Belgique).

Dans son œuvre la mieux connue, Au nom de tous les miens (1971), il décrit une partie de sa vie et notamment le drame d'avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d'abord dans les camps d'extermination nazis, puis dans l'incendie de sa maison dans le sud de la France. Ces mémoires, rédigés avec l'aide de l'historien et romancier français Max Gallo, ont fait l'objet d'une controverse en raison de la façon dont sont mêlées réalité et fiction.

Biographie

Fichier:Monument Martin Gray (Uccle).jpg
Modèle:Citation (Martin Gray). Monument érigé non loin de sa résidence bruxelloise<ref>Seconde partie du texte de la plaquette fixée sur le socle du monument.</ref>.

Seconde Guerre mondiale

Le Modèle:Date, les nazis allemands envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans<ref>Site officiel de Martin Gray (la notice biographique du Who's Who in France indique toutefois le 27 avril 1925).</ref>. Né d'un père gantier et d'une famille juive, il est transféré avec ses proches dans le ghetto de Varsovie<ref name="lemonde.fr_25/4/2016">Modèle:Lien web.</ref>. Pour franchir les murs du ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il soudoie des soldats nazis, des gardes polonais et des hommes du Jüdischer Ordnungsdienst (police juive du ghetto). Il devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des aller-retours pour rapporter de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d'une rafle son père est arrêté pour être déporté. Grâce à ses connaissances Martin lui sauve la vie en l'aidant à s'échapper.

Une première fois arrêté, il réussit à s'évader. Plus tard, il se livrera pour accompagner sa mère et ses deux frères, déportés à Treblinka<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>. Là-bas, sa mère et ses frères sont exterminés immédiatement<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>. Compte tenu de sa santé physique, il n'est pas tué et travaille dans divers kommandos, dont les sonderkommandos, qui sont chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il réussit à s'échapper de ce secteur et à retravailler dans les secteurs de réception des déportés.

Il travaille alors dans un kommando chargé de trier le linge et de le charger dans les wagons. Il peut ainsi s'enfuir de Treblinka en se camouflant dans un wagon. De nuit, il se jette hors du train et traverse divers villages où il informe la population de ce qui se passe à Treblinka, mais personne ne le croit. Il est ensuite arrêté, mais parvient à nouveau à s'échapper.

À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu'il croyait mort, et fait désormais partie de la résistance militaire<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>. Cependant, quelques jours plus tard, lors de l'insurrection du ghetto, son père sera abattu devant ses yeux, parmi un groupe de juifs qui s'étaient jetés sur des SS après s'être rendus<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il rejoint ensuite les partisans, puis l'Armée rouge, au sein de laquelle il finit la guerre, et marche sur Berlin le Modèle:Date. Il est lieutenant du NKVD (ancêtre du KGB).

Son chef lui dit : Modèle:Citation et Modèle:Citation Modèle:Citation. Martin Gray accepte, la mort dans l'âme, dit-il<ref>Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, Modèle:P..</ref>, mais il dit aussi avoir cherché à utiliser ses fonctions pour se venger. Modèle:Citation Dans les prisons, il recherche des policiers polonais du temps de son marché noir dans le ghetto, notamment un qui avait refusé de Modèle:Citation, c'est-à-dire de fermer les yeux contre rétribution<ref name="MG_258"/>. Quand un collaborateur des nazis est circoncis, il le fait relâcher<ref>Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, Modèle:P..</ref>. Ses fonctions suivantes dans le NKVD consistent à faire avouer à des garçons du Werwolf qu'ils ont Modèle:Citation : Modèle:Citation. Modèle:Citation. Pour lui, ces garçons de Berlin étaient innocents, comme le montre ce qu'il dit de cas semblables qu'il rencontra dans d'autres localités : Modèle:Citation<ref name="MG_328_280-281">Martin Gray, Au nom de tous les miens, Le Livre de Poche, Modèle:P. ; éd. Pocket, 1998, Modèle:P..</ref>. Il a l'impression de se retrouver dans le camp des bourreaux<ref name="MG_328_280-281"/>.

Il est décoré d'ordres prestigieux de l'Armée rouge pour son action au sein du NKVD : ordre de l’Étoile rouge, ordre de la Guerre patriotique et ordre d'Alexandre Nevski<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cent dix membres de sa famille sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale<ref name="Express">Modèle:Article.</ref>.

Après la guerre

Après la guerre, il décide d'aller rejoindre sa grand-mère maternelle à New York en 1947.

Il fait fortune en vendant à des antiquaires américains des copies de porcelaines et de lustres qu'il fait fabriquer en Europe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Certains critiques relevèrent sévèrement le fait que Martin Gray, d'après le livre même dont il était coauteur avec Max Gallo, ait vendu, directement aux acheteurs finaux dans un magasin d'antiquités à lui et indirectement via d'autres antiquaires, des copies d'objets anciens qu'il fabriquait lui-même ou faisait fabriquer. Pierre Vidal-Naquet, qui avait d'abord avalisé ces critiques, écrivit ensuite : « Enfin, si M. Martin Gray peut à juste titre se plaindre d'être présenté comme un marchand de fausses antiquités alors que les documents qu'il m'a montrés établissent qu'il ne dissimulait pas le caractère récent des objets qu'il vendait, il ne peut que s'en prendre à M. Max Gallo, qui le présente effectivement comme fabricant et faisant fabriquer des “antiquités”<ref>Pierre Vidal-Naquet, « Une lettre de M. Vidal-Naquet. Martin Gray et le camp de Treblinka. », Le Monde, 29/30 janvier 1984, Modèle:P..</ref>. » Pourtant, en 2006, une nouvelle édition de langue anglaise d'Au nom de tous les miens reproduit un avant-propos, écrit en 1971, où David Douglas Duncan, ami de Martin Gray, évoquait « ce sourire de petit garçon quand il avouait avoir produit en masse des lustres de haute époque dans la cave de son magasin d'antiquités de la IIIe Avenue. » Dans un nouvel avant-propos à cette même édition, on lit : « Bien que Martin admette qu'il a parfois donné un coup de pouce quand il mettait sur pied son commerce d'antiquités (...)<ref>Martin Gray, For Those I Loved, 35th Anniversary Expanded Edition, Hampton Roads, 2006, Foreword de David Douglas Duncan (1971), p. xiii, et Foreword de William R. Forschen (2006), p. xii.</ref> ».

Il est naturalisé citoyen américain en 1952<ref name=ww>Notice biographique, Who's Who in France, 2008.</ref> et devient Martin Gray<ref>Philippe-Jean Catinchi, « L’écrivain Martin Gray, auteur d’ 'Au nom de tous les miens', est mort », Le Monde, 25 et 26 avril 2016, en ligne.</ref>. Il rencontre Dina Cult, jeune mannequin américaine d'origine hollandaise<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>, et l'épouse en 1959. Ils s'installent dans le sud-est de la France, à Tanneron, non loin de Mandelieu.

Le Modèle:Date il perd son épouse et ses quatre enfants dans l'incendie du Tanneron<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>. Au bord du suicide<ref>Modèle:Ouvrage :

Modèle:Citation bloc</ref>, il déclare avoir décidé de lutter pour devenir un témoin et trouver encore une fois la force de survivre<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc</ref>, l'écriture devenant alors, d'après lui, une thérapie.

Depuis lors, Martin Gray, remarié deux fois, est père de cinq autres enfants (Barbara, Larissa, Jonathan, Grégory et Tom)<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.

En 2001, après plus de quarante ans passés dans le Var, Martin Gray s'installe en Belgique, à Uccle, commune aisée dans l'agglomération de Bruxelles<ref>Modèle:Article.</ref>, où il est fait citoyen d'honneur en 2007.

À partir de 2005 il habite à Cannes<ref>Modèle:Article.</ref>. En 2012 il s'installe à Ciney dans le Condroz belge où il est fait citoyen d'honneur le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Il est retrouvé mort à son domicile, dans sa piscine, dans la nuit du 24 au Modèle:Date-, deux jours avant son Modèle:90e<ref>« L'écrivain Martin Gray, célèbre pour son livre Au nom de tous les miens, retrouvé mort à son domicile de Ciney », La Libre Belgique, 25 avril 2016.</ref>,<ref name="lemonde.fr_25/4/2016" />.

Activités philanthropiques

Fondation Dina Gray

S'attachant à faire vivre le souvenir des siens, il crée la fondation Dina Gray<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à vocation écologique, chargée de lutter contre les incendies de forêts et pour la protection de l'Homme à travers son cadre de vie. À l'automne 1971, la Fondation lance la campagne « Un arbre un enfant »<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>.

Arche de la Défense

Martin Gray a été le président de l'Arche de la Défense à Paris durant plusieurs années (1989-2001)<ref name="rtbf.be">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>D'après Nice Matin, 25 avril 2016, en ligne, il fut nommé président du Toit de la Grande Arche de la Défense en 1995.</ref>.

Coordination française pour la Décennie

Il a été également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence<ref name="rtbf.be"/>.

Écrivain

Malgré une douzaine d'ouvrages publiés<ref>Bibliographie commentée, avec des extraits, sur le site officiel de Martin Gray.</ref>, Martin Gray dit ne pas se considérer lui-même comme écrivain, mais plutôt comme un témoin. « Je n'écris pas, je crie », affirme-t-il dans une interview en 2004<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ses livres sont au service de ses activités philanthropiques, comme le montre la préface de Max Gallo à Au nom de tous les miens : « Martin Gray voulait dire sa vie. Parce que, pour les siens disparus, pour lui-même, pour sa fondation, il avait besoin de parler, besoin qu'on sache<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. » À la sortie d'Au nom de tous les miens, la Shoah est encore peu médiatisée, et le livre publié chez Robert Laffont connaît un franc succès. Il est par la suite traduit en Modèle:Nobr<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>. Il fait l'objet d'une adaptation cinématographique sous le même titre par Robert Enrico en 1983.

Controverse

Modèle:Article détaillé Une controverse existe au sujet de la véracité d’Au nom de tous les miens. Gitta Sereny<ref>Sunday Times, 2 mai 1973, et New Statesman, 2 novembre 1979, Modèle:P.670-673.</ref> accuse Gray et Max Gallo d'avoir inventé le séjour de Gray à Treblinka. Pierre Vidal-Naquet, après avoir d'abord emboîté le pas à Gitta Sereny, s'est laissé convaincre par des attestations fournies par Martin Gray et a retiré ses accusations contre lui, mais a continué à reprocher à Max Gallo d'avoir pris des libertés avec la vérité<ref>Le Monde, 27-28 novembre 1983, Modèle:P.9.</ref>,<ref name="lemonde.fr_25/4/2016"/>.

En 2010, Alexandre Prstojevic<ref>Modèle:Lien web.</ref>, universitaire spécialiste de littérature, mentionne dans une même phrase les livres de Martin Gray, de Jean-François Steiner et de Misha Defonseca comme exemples de récits Modèle:Citation.

Publications

Distinctions

  • 2007 : citoyen d'honneur de la commune d'Uccle en Belgique.
  • Prix international Dag Hammarskjoeld pour Au nom de tous les miens.
  • Docteur honoris causa de l'université américaine de Paris, de l'université de Genève de diplomatie et relations internationales
  • Médaille d'or du Mérite européen.
  • 2013 : citoyen d'honneur de la ville de Ciney en Belgique.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Documentation

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Portail