Werwolf
Modèle:Homonymes La Werwolf (loup-garou en allemand) était un corps franc formé de volontaires nazis, créé en septembre 1944 par Heinrich Himmler pour mener un combat subversif et résister derrière les lignes de front, particulièrement sur le front de l'Est, contre les Alliés envahissant l'Allemagne. La propagande faite autour de la Werwolf dépasse largement ses réalisations concrètes.
Historique
En Allemagne nazie, une opposition armée à l'avancée des troupes alliées est mise en place pendant et après 1945 tant à l'Ouest qu'à l'Est.
Au printemps 1944, Heinrich Himmler charge le SS-Obergruppenführer Hans-Adolf Prützmann de créer des unités spécialisées dans l'infiltration des lignes adverses ; Joseph Goebbels qui choisit de ressusciter l'ancien mythe du loup-garou pour nommer ces unités, en référence à un roman de Hermann Löns, qui raconte la geste d'une bande de paysans de la lande de Lunebourg, tenant en échec des mercenaires en maraude pendant la guerre de Trente Ans<ref name="Himmler p.688">Peter Longerich, Himmler, Modèle:P..</ref>.
Sa création est annoncée lors du discours du Modèle:Nobr, en même temps que la création du Volkssturm, la milice populaire allemande qui devait épauler la Wehrmacht dans la défense du territoire du Reich. Himmler voit ces unités comme l'« organisation concrète de la résistance allemande », par unités menant des actions de sabotage sur les arrières des troupes alliées<ref>Peter Longerich, Himmler, Modèle:P..</ref> ; ces petites unités doivent être formées dans le camp des Groupes de chasse dirigés par Otto Skorzeny, unités spéciales de lutte contre les partisans soviétiques<ref name="Himmler p.688"/>. Ce mouvement était plutôt voué à faire pression sur les soldats et les populations civiles qui allaient se retrouver face à l'ennemi, pour les empêcher de se rendre ou de cohabiter pacifiquement avec l'occupant. Une station de radio diffusait quotidiennement de la propagande « anti-défaitiste » et des ordres visant à susciter un « sursaut de la nation allemande » et à rassembler des volontaires au sein du Landsturm Werwolf. Les jeunes endoctrinés répondirent les premiers à cet appel, complétés de Waffen-SS qui se transformèrent pour l'occasion en instructeurs de contre-guérilla.
Cette stratégie générale était calquée sur la « politique de la terre brûlée » initialement conduite par les partisans soviétiques. Les zones d'action étaient surtout rurales car facilement utilisables pour cacher des armes, abriter et nourrir les groupes Werwolf. Le Werwolf-Winke für Jagdeinheiten, guide pratique édité en [[janvier 1945 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], désignait les priorités :
- couper les lignes de retraite et de ravitaillement ;
- attaquer les hôpitaux ;
- conduire des raids de nuit ;
- détruire les installations militaires, civiles et industrielles ;
- exterminer les défaitistes.
Bien que dépourvue d'état-major centralisé, la Werwolf se distingua dans un certain nombre d'opérations de sabotage, de coupures de lignes de communications et de tireurs d'élite visant des officiers alliés, mais aussi des Allemands en instance de se rendre. En [[Seconde Guerre mondiale : mars 1945|Modèle:Date-]], Modèle:Nobr intègrent le groupe de combat Ostharz puis la Werwolf, encadrés par des officiers SS. Après de violents combats contre les blindés américains en avril, il ne restait que cinq survivants à la fin du mois. Le Modèle:Date-, le Modèle:Dr., maire de la ville d'Aix-la-Chapelle, première ville occupée par les Américains en terre allemande, est assassiné par trois Werwolf, sur ordre personnel d'Himmler<ref name="Himmler p.688"/>. En Forêt-Noire, Modèle:Nobr équipés de Panzerfaust causent de sérieuses pertes aux forces américaines.
À l'Est, du Modèle:Date au Modèle:Date, des éléments Werwolf et de Jeunesses hitlériennes défendent fanatiquement la ville de Pyritz en Poméranie contre des unités du [[9e corps de chars|Modèle:9e de chars]].
Conçues au départ comme moyen de défense des régions frontalières menacées par l'avance alliée, les unités se voient attribuer au fil des semaines de l'écroulement du Reich, un rôle dans la continuation des hostilités, sans limitation de durée, pour démontrer que le « peuple allemand préfère mourir plutôt que se rendre »<ref name="Himmler p.688"/>.
Actifs au milieu des ruines de Berlin, dans des combats rapprochés contre des unités blindées, pendant aux réverbères ceux qui déposaient les armes ou ceux qui en évoquaient l'éventualité, Modèle:Nobr de la Werwolf continuèrent la lutte contre les forces russes jusqu'à l'automne 1945, repliés dans des caves et des usines dévastéesModèle:Ref nec.
Freies Deutschland
C'est l'une des plus importantes formations de la Werwolf, regroupant en 1946 près de Modèle:Nombre<ref name="Koop">Modèle:Ouvrage.</ref> sur un secteur allant de la Haute et Basse-Silésie à la Poméranie. Mais dès l'hiver 1945-1946, ce corps fut mis hors d'état de nuire. Parmi eux, les Modèle:Nobr (Schwarzer Wolf) du commando Von Hubertus, répartis en deux groupes : Modèle:Nobr dans le triangle Opole-Strzelce-Olesno et 170 dans le secteur de Gliwice, en Haute-Silésie qui furent les derniers à être dispersés en 1947 ; certains furent identifiés et capturés des années plus tard<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A. Kilian, Stalins Prophylaxe. Maßnahmen der sowjetischen Sicherheitsorgane im besetzten Deutschland, Deutschland Archiv : Zeitschrift für das vereinigte Deutschland Modèle:N°, 1997, 558Modèle:Nb p. Modèle:ISSN.</ref>. C'est aussi le cas de divers membres réfugiés aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse, en Autriche ou au Danemark<ref>« Die Lüge vom Werwolf » (Radiosendung incl. Skript)], swr.de.</ref>.
Suites
Dans la mesure où, dans les pays occupés par l'URSS conformément au protocole secret du pacte Hitler-Staline en 1940 puis à nouveau en 1944-1945, tout acte de résistance, voire de simple dissidence anti-stalinienne, était considéré par la justice soviétique comme une Modèle:Citation<ref>Emmanuel Droit, Vers un homme nouveau ? L’éducation socialiste en RDA (1949-1989), coll. « Histoire », Presses universitaires de Rennes 2009, 354Modèle:Nb p.</ref>, les populations locales furent accusées en bloc d'avoir soutenu le régime nazi, subirent des déportations répétées et leurs organisations de résistance, comme en Lettonie (jusqu'en 1951) ou en Estonie (les « Frères de la forêt » jusqu'en 1956) furent présentées comme des essaimages locaux de la Werwolf nazie<ref>Павел Полян : Не по своей воле… История и география принудительных миграций в СССР, монография. Любимые игрушки диктатора. Размышления о советской депортационной политике // Индекс/Досье на цензуру, № 14, 2001 (Pavel Polian, Le Jeu préféré des dictateurs : les déportations politiques soviétiques).</ref>.
En Allemagne, en 1979, le néo-nazi Michael Kühnen forme la milice d'autodéfense « Werwolf ». Ce terme se trouve depuis dans des fanzines et dans le black metal nazi, notamment dans deux groupes, l'un allemand, l'autre Modèle:Lien<ref>Robert Müller, « Werwolf. Zeitenwende - Only The Strong Survive », dans Metal Hammer, janvier 1996, Modèle:P.</ref>. En Modèle:Date-, le procureur général d'Allemagne diligente des enquêtes, menées par Modèle:Nobr de police fédérale et des services de police criminelle de l'État, sur un réseau clandestin « Werwolf » ayant des bureaux en Suisse, aux Pays-Bas et en Allemagne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Razzia gegen Werwolf-Kommando », Handelsblatt, 17 juillet 2013 ; « Ermittler nehmen Werwolf-Kommando hoch » ; « Mutmaßliches Terror-Netzwerk: Europaweite Razzia gegen rechtsextreme „Werwolf“-Zelle », Der Spiegel, 17 juillet 2013 ; « Razzia gegen Nazi-Organisation „Werwolf“ », Süddeutsche Zeitung, 18 juillet 2013 ; « „Werwolf-Kommando“ – Razzia gegen Nazi-Terrorgruppe », blog Zeit Online, 18 juillet 2013.</ref>.
Dans les arts et la culture populaire
Filmographie
Cinéma
- 1959 : Ordres secrets aux espions nazis de Samuel Fuller.
- 1991 : Europa de Lars von Trier.
Télévision
Documentaire
2022 : Dans le chaos d'après-guerre en Europe de Kurt Mayer.
Notes et références
Modèle:Références Modèle:Crédit d'auteurs
Bibliographie
- Peter Longerich, Heinrich Himmler. Biographie, München (Siedler) 2008 ; trad. française, Himmler. L'éclosion quotidienne d'un monstre ordinaire, éditions Héloise d'Ormesson, Paris, 2010 Modèle:ISBNModèle:Nobr
- Arno (dessins) et José-Louis Bocquet (texte), Anton Six et Kriegsspiel.
- Jacques Roucolle, Werwolf, le dernier carré, Toulouse, éd. Auda Isarn, 2005, 156Modèle:Nb p.
Annexes
Articles connexes
- Unités de la Waffen SS
- Stay-behind, réseaux de résistance clandestins que l'OTAN développera pendant la guerre froide en cas d'invasion de l'Allemagne.