Moldave

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Infobox/Début Modèle:Infobox/Titre Modèle:Infobox/Image optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Image Modèle:Infobox/Notice Modèle:Infobox/Fin{{#if:||{{#if:||}}}}

En français, l'adjectif moldave désigne tout ce qui relève de la région géographique et historique de Moldavie ; dans le domaine des langues, le substantif moldave peut désigner deux choses :

  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API) aux termes de la déclaration d'indépendance de 1991 et de l'arrêt Modèle:N° de la Cour constitutionnelle du Modèle:Date-<ref>Arrêt de la Cour Constitutionnelle moldave sur [2]</ref> (c'est le nom utilisé par les pro-européens et par la Roumanie) et « moldave » (Modèle:Lang
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API) aux termes de l'article 13 de la Constitution adopté en 1994 et jusqu'en 2023<ref name="ref_auto_1">Constitution de la république de Moldavie.</ref>. « Moldave » est toujours utilisé par les pro-russes et les non-moldaves de Moldavie, ainsi que par les sources transnistriennes et russes. Ces dénominations concernent la même langue [[Typologie sociolinguistique des langues|Modèle:Lang, « moderne » ou « savante »]], parlée en Moldavie, Roumanie et Ukraine par environ Modèle:Nombre de locuteurs, dont Modèle:Nombre en République de Moldavie.
Fichier:Lagekarte Moldauisches Platte.png
En violet le plateau calcaire moldave (adjectif) en Europe.
Fichier:Moldovans.PNG
Aire du « parler moldave » (gris foncé superposé) et « roumain langue officielle » (jaune).
Fichier:Ethnic-Ukrainians.jpg
Carte soviétique de 1946 des « langues » ukrainienne (en rouge) et roumaine (en violet) incluant la Moldavie.
Fichier:Romanian Language.png
Le roumain comme langue officielle, seul (rose) ou avec d'autres langues.
Fichier:GraiuriDaco-Române.jpg
Parlers régionaux du roumain (Modèle:Lang)
en rouge – parlers du nord : banatéen, transylvain, maramuréchois et moldave;
en bleu – parlers du sud ou valaques : oltéan, monténien et dicien.

Linguistique

Du point de vue sociolinguistique, parler savant et parlers régionaux, dont les locuteurs peuvent se comprendre spontanément et complètement sans traducteur ni dictionnaire, sont une Modèle:Citation<ref>Christina Ossenkop, Otto Winkelmann (eds.), Les frontières linguistiques dans la Romania, éd. De Gruyter (coll. Manuals of Romance Linguistics 11), Berlin, Modèle:ISBN.</ref>. Les linguistes s'accordent pour appliquer l'appellation « moldave » au parler Modèle:Lang de la Moldavie historique, l'une des variantes régionales du roumain, scientifiquement vérifiable. En revanche, lorsque « moldave » désigne la langue roumaine moderne standard Modèle:Lang uniquement dans les pays issus de l'ex-Union des républiques socialistes soviétiques (Moldavie et Ukraine principalement), il s'agit d'un choix purement politique remontant à un décret soviétique du Modèle:Date- en République socialiste soviétique autonome moldave, annulé le Modèle:Date- et remis en vigueur le Modèle:Date-<ref>Gheorghe Negru, Modèle:Lang (Politique ethnolinguistique en RSS Moldave), éd.: „Prut Internaţional”, Chişinău, 2000, 132 pp., Modèle:ISBN.</ref>.

Comme les nombreuses sources soviétiques (sauf entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-<ref>Entre le 2 février 1932 et le 27 février 1938, les autorités soviétiques, elles aussi, étaient revenues durent six ans à la dénomination de « roumain » : voir G. Negru, op. cit.</ref>), la majorité des sources, russes, russophiles ou russophones récusent les travaux des linguistes en affirmant que « moldave » et « roumain » seraient deux langues différentes, la première parlée en Moldavie et la seconde en Roumanie, ou bien que le moldave serait un dialecte local parlé exclusivement en République de Moldavie tandis que le roumain serait une langue savante née en Roumanie et adoptée par une minorité de citadins moldaves : voir le débat autour de l'identité moldave<ref>Nicolas Trifon, La Langue roumaine au cœur de la problématique de reconstruction nationale de la république de Moldavie, in Wanda Dressler (éd.), Le Second Printemps des nations, Modèle:P., Bruylant, Bruxelles, 1999 ; Retour sur une trouvaille stalinienne, la langue moldave, dans « Au sud de l'Est », no 3, Non-lieu, Paris, 2007.</ref>. La législation moldave reconnaissait les deux dénominations comme « analogues »<ref>Source : [3]</ref>.

Histoire ancienne

Avant qu'Edgar Quinet, Jules Michelet, Émile Ollivier et Élisée Reclus, dans le Mercure de France, les Légendes démocratiques du nord et la Géographie universelle ne généralisent pour les roumanophones et leur langue le nom de « roumain », la langue romane parlée par la majorité de locuteurs de Moldavie, de Valachie, de Transylvanie et de Dobrogée, nommés en français Valaques et/ou Moldaves, était nommée « valaque » ou « moldo-valaque » (mais « Modèle:Lang » en roumain<ref>Bien qu'Ernest Gellner ait écrit que Modèle:Citation, la notion de « Roumain » ou « Aroumain » n'apparaît pas avec la Roumanie moderne (comme l'affirment les historiens soviétiques et russes de Moldavie) mais la précède. Les premières attestations des Valaques se désignant eux-mêmes avec le nom de « romain » datent du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, alors que des humanistes italiens commencent à rendre des récits écrits sur leurs voyages dans les zones habitées par des Valaques. Ainsi, Maria Holban (ed.) cite, dans {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Călători străini despre Țările Române [« Récits de voyageurs étrangers au sujet des pays roumains »], Vol. 1, Editura Științifică, Bucarest 1968, et vol. 2 à 6, Bucarest 1976 :

L'union des principautés danubiennes de Valachie et de Moldavie est l'aboutissement de la renaissance culturelle roumaine sous l'influence (comme ailleurs en Europe) des Lumières, manifestée par les révolutions de 1821 et de 1848. Ce processus menaçait l'intégrité territoriale de l'Autriche-Hongrie en Transylvanie et en Bucovine moldave ainsi que celle de l'Empire russe en Bessarabie. Il a donc suscité, dans les historiographies austro-hongroise et russe puis soviétique, la diffusion de la théorie dite du « Désert des Avars », initialement formulée par Modèle:Lien<ref>Edouard Robert Rösler, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871.</ref>. Cette thèse postule qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les Avars ont vidé de tout habitant sédentaire les pays situés au nord du bas-Danube (dont la future Moldavie) jusqu'à ce que les Magyars s'y installent trois siècles plus tard, les Roumains arrivant seulement ensuite depuis les Balkans. Comme de leur côté les historiographies serbe et bulgare affirment que les Slaves méridionaux n'ont trouvé dans les Balkans au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que des Illyriens ou des Thraces non-romanisés, et que les Roumains sud-danubiens n'y sont arrivés que six siècles plus tard depuis la Transylvanie et en très petit nombre<ref>Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015, Modèle:ISBN, pp. 289-316.</ref>, il en résulte que la thèse la plus largement véhiculée par les cartes et les sources secondaires est que les roumanophones ont purement et simplement Modèle:Citation pour envahir tardivement des territoires hongrois ou slaves, tandis que leur identité roumaine serait une Modèle:Citation<ref>Gheorghe Brătianu, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} O enigmă și un miracol istoric: poporul român, ed. Fundația Academia Civică, Bucarest 2019, Modèle:ISBN</ref>. Avant l'URSS, l'Empire russe, tout en colonisant le pays, avait déjà combattu l'usage du roumain/moldave en Bessarabie après avoir annexé cette partie de la Moldavie en 1812 : en 1829, cette langue est interdite dans l'administration ; en 1833, elle est interdite dans les établissements d'enseignement secondaire, puis dans les écoles primaires en 1860 ; enfin en 1871 le roumain/moldave est purement et simplement interdit dans toute la sphère publique par ukase impérial<ref>K. Heitmann : Modèle:Lang in Holtus, G., Metzeltin, M. et Schmitt, C. (dir.) : Modèle:Lang, Tübingen, vol 3. 508-21, 1989.</ref>.

En mars 1918, la République démocratique moldave proclamée l'année précédente en Bessarabie, s'unit à la Roumanie, reformant ainsi la Moldavie historique, au sein de la « Grande Roumanie ». La langue romane parlée par ses habitants a alors été nommée « roumain », et non « moldave », comme le faisaient les ethnographes russes.

Ce fut aussi le cas dans la « république autonome socialiste soviétique moldave » créée le Modèle:Date- par les soviétiques en République socialiste soviétique d'Ukraine, jusqu'au décret du Modèle:Date- qui réintroduisit officiellement la dénomination de « moldave » et l'écriture cyrillique, dans un contexte politique précis : l'URSS venait de signer un traité de non-agression avec la Roumanie, renonçant à « soviétiser » toute la Roumanie et ne revendiquant plus que la Bessarabie, développant pour cela une nouvelle ligne idéologique, le « moldavisme » : les ethnographes soviétiques affirment dès lors que les « Moldaves » ne sont plus une partie du peuple roumain (celle habitant à l'Est des Carpates, dans le sens géographique du mot « Moldaves »), mais un peuple « différent des Roumains » et vivant exclusivement dans la « RASSM » et en Bessarabie<ref>Gheorghe Negru: La politique ethnolinguistique de la R.S.S. Moldave, éd. Prut International, Chisinau 2000, Modèle:ISBN, pages 20-24.</ref>.

Lorsque l'URSS annexe la Bessarabie en 1940, conformément aux accords du pacte Hitler-Staline, le terme de « moldave » redevient officiel dans la nouvelle République socialiste soviétique moldave. Dès lors, la position soviétique fut que la Bessarabie aurait eu dès le départ une « histoire différente de la Moldavie », appartenant successivement à la Russie kiévienne, à la Lituanie puis à l'Empire ottoman, et qu'en raison de la cohabitation, dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, des latinophones avec une majorité de locuteurs d'origine slave, une « langue moldave différente du roumain » y serait apparue. Selon cette thèse officielle<ref>Grande Encyclopédie Soviétique, article « Moldave »</ref>, le roumain serait une langue née en Valachie puis diffusée en Moldavie occidentale roumaine, langue beaucoup plus romane que le moldave, avec beaucoup moins d'influences slaves. Cette thèse était développée en URSS, au moment où dans la nouvelle Roumanie communiste, l'Académie roumaine promouvait les études slaves et insistait sur l'importance de l'influence slave en roumain. En URSS, l'alphabet latin pour le moldave avait été abandonné en 1938 pour l'alphabet cyrillique russe (différent de l'alphabet cyrillique gréco-slavon du roumain médiéval) et la langue russe est devenue pour les roumanophones la condition d'accès à un meilleur niveau d'éducation, d'ascension sociale et de pouvoir politique.

Histoire récente

Les positions de l'historiographie, de la linguistique et de l'ethnologie des pays communistes ont imprégné durant des décennies les sources secondaires et, encore au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, de nombreux atlas historiques figurent la Bessarabie comme une région extérieure à la Moldavie historique, avec une histoire russe ou ottomane distincte, et présentent le « moldave » comme différent du roumain.

L'existence du « moldave » en tant que « langue différente de la langue roumaine » est l'objet d'une controverse politico-linguistique proche de l'alternative « canard-lapin ». Depuis 1986 (avènement de la perestroïka et de la glasnost en URSS), le « moldave » est l'enjeu d'une lutte politique en Moldavie, les roumanophones l'utilisant pour affirmer leur identité face à la russification, et les russophones pour affirmer l'identité postsoviétique de la Moldavie face aux partisans d'une union avec la Roumanie ou d'une adhésion à l'Union européenne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1989, le moldave a été déclaré langue officielle de la république de Moldavie (qui était encore une république socialiste soviétique) et l'usage de l'alphabet latin a été rétabli. Le Modèle:Date- le « moldave » fut officiellement reconnu comme « roumain ». Lors de l'indépendance de la république de Moldavie en août 1991, la constitution (article 13-1) établit que : Modèle:Citation. Un drapeau et des armoiries proches du drapeau et des armoiries roumaines furent adoptés, ainsi que la devise : « Virtus Romaniae rediviva ». L'hymne d'État de la Roumanie « Réveille-toi, roumain » fut également adopté en Moldavie<ref>Conférence de Mircea Snegur sur Rétrospective de l'indépendance.</ref>.

Craignant pour leurs avantages, les non-roumanophones réagissent très vivement, la Russie et l'Ukraine (cette dernière avait alors des dirigeants pro-russes) menacent de couper le gaz et l'électricité (« journées noires » de 1991-92) et empêchent les autorités moldaves de prendre le contrôle de la totalité de leur territoire (guerre du Dniestr en 1992, perdue par la Moldavie et gagnée par la Modèle:14e russe, commandée par Alexandre Lebed). À la suite de ces défaites, les partisans de l'union moldo-roumaine deviennent minoritaires dans l'électorat alors que les communistes reforment leur parti et recrutent massivement, devenant rapidement très influents<ref>{{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Site officiel du PCRM</ref>.

Depuis l'indépendance de la Moldavie en Modèle:Date-, la position officielle des autorités moldaves varie selon leur majorité politique :

  • de 1991 à 1993 elle a été qu'il n'y a pas de « langue moldave », la langue de la Moldavie étant alors dénommée « roumain », à égalité avec les autres langues du pays qui n'ont pas été dénommées « moldoslave » ou « moldoturc », mais bien « russe », « ukrainien » et « gagaouze » comme le souhaitaient leurs locuteurs<ref>Mircea Snegur cité sur Jurnal de Chișinău, 22 august 2006 - 15 ani de la declararea independenței</ref>;
  • en 1993, les proportions et les nuances chromatiques du drapeau sont changés, la devise est modifiée en « Modèle:Lang », un autre hymne d'état est adopté (« Notre belle langue ») et surtout, la langue et l'identité des romanophones sont à nouveau officiellement définies comme Modèle:Citation par l'article 13 de la nouvelle constitution, adoptée en 1994<ref name="ref_auto_1" />;
  • en 1996, une proposition du président de la république Mircea Snegur de revenir au nom « roumain » de la langue pour des raisons scientifiques et historiques, fut rejetée par le parlement moldave à majorité pro-russe<ref>Tatiana Ețco, Mircea Snegur sur Mircea Snegur: Cetățenii sunt eroii Independenței, Le veilleur Modèle:N° du 25 août 2011 consulté le 21 octobre 2011, et Rétrospective depuis l'indépendance sur [4].</ref> ;
  • entre 2001 et 2009, alors que les communistes sont au pouvoir, le « moldave » était défini comme une langue « différente du roumain », et les personnes affirmant que c'est du roumain, sont considérées comme des Modèle:Citation : des enseignants furent mis à pied et condamnés pénalement pour cette raison, déclenchant en Modèle:Date- de grandes manifestations dans la capitale ;
  • de 1994 à 2001 et depuis 2009, la position officielle est un compromis : le moldave serait une langue « par elle-même » (Modèle:Lang) mais « analogue au roumain » (Modèle:Lang)<ref>Conférence commémorative de l'ancien président Mircea Snegur sur Retrospectiva Independenței R. Moldova în fapte și declarații ale președinților RM</ref> ;
  • du Modèle:Date- au Modèle:Date-, officiellement Modèle:Citation selon la cour constitutionnelle de Moldavie<ref>Chisinau Recognizes Romanian As Official Language, Radio Free Europe, 5 décembre 2013, sur [5]</ref> ;
  • depuis le Modèle:Date-, officiellement le nom « moldave » pour la langue du pays doit être partout remplacé par celui de « roumain »<ref>Loi Modèle:N° du 16 mars 2023 modifient l'article 13 de la Constitution [6].</ref>.

Entre 2001 et 2009 le gouvernement pro-russe de la république de Moldavie entreprend de rendre au russe ses privilèges d'avant l'indépendance, en décrétant son apprentissage comme langue étrangère obligatoire à l'école en 2002, et le déclarant « langue de communication inter-ethnique » (язык межнационального общения, comme à l'époque soviétique) en 2006, ce qui dispense les minorités non roumanophones de connaître la langue d'État du pays, mais oblige la majorité autochtone à connaître le russe. Cette mesure a provoqué des manifestations massives, durement réprimées, à Chișinău et dans d'autres grandes villes. En 2003, le gouvernement moldave fait publier un dictionnaire bilingue moldave-roumain, accompagné d'une préface virulente avec pour objectif de démontrer que les deux pays parlent des langues distinctes. Les linguistes de l'Académie roumaine ont rappelé que tous les mots présentés dans ce dictionnaire comme moldaves sont aussi des mots roumains. Même en république de Moldavie, le doyen de l'Institut de Linguistique, Ion Bărbuță, a qualifié ce dictionnaire d'« absurdité qui ne sert qu'à des fins politiques ».

L'article 13 de la Constitution, inspiré du droit du sang, avait, dans sa formulation de 1994, créé une double discrimination linguistique<ref>Lois discriminatoires concernant les langues sur [7].</ref> :

  • d'une part, la dénomination « Moldave » n'était plus également appliquée à tous les citoyens du pays comme le font le droit du sol et le droit international : seuls les indigènes roumanophones et leur langue étaient considérés « Moldaves », excluant ainsi les minorités de la construction de l'identité du pays ;
  • d'autre part, seules les minorités pouvaient développer librement leur langue, leur culture et leur identité en lien avec des cultures dépassant les frontières du pays (culture russe, ukrainienne, bulgare, turcophone…) ; les « Moldaves », s'ils se référaient à la culture roumaine, étaient considérés comme « minorité nationale » dans leur propre pays et s'exposaient à des discriminations.

Cependant l'article 13 n'empêchait pas les roumanophones de se déclarer au choix « Moldaves » ou « Roumains » ni un « Moldave » de déclarer le « roumain » comme langue maternelle. Au recensement de 2014, parmi les roumanophones (78 % de la population), seuls 3 % ont osé se déclarer « Roumains », les autres jugeant plus neutre de se déclarer « Moldaves » ; toutefois 22 % de ces derniers ont déclaré le roumain comme langue maternelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Après des années de manifestations, d'arrestations, de controverses, de limogeages de chercheurs et d'enseignants, de plaintes et de procès, la Cour Constitutionnelle moldave fut saisie de cette « querelle des dénominations » et, le Modèle:Date-, par son arrêt Modèle:N°, décréta que Modèle:Citation<ref>Arrêt de la Cour Constitutionnelle moldave (lire en ligne).</ref>, mettant ainsi un terme à toutes les poursuites entamées entre 2001 et 2009 par les gouvernements à majorité communiste de Vladimir Voronine pour Modèle:Citation… mais sans abolir l'article 13.

Fichier:Md2002 kramar.jpg
Manifestation à Chișinău en février 2002 pour la reconnaissance de la roumanité du « moldave ».

Le Parti action et solidarité au pouvoir depuis les élections législatives moldaves de 2021 a décidé, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, d'entamer une procédure d'adhésion de la Moldavie à l'Union européenne et d'aligner la législation moldave sur le « droit du sol », pour que tous les citoyens du pays soient également des « Moldaves » quelles que soient leurs langues, et que cessent les tensions politiques générées par la double-appellation de la langue majoritaire, conforme au « droit du sang »<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, le parlement moldave a modifié l'article 13 de la Constitution, en remplaçant le nom « moldave » par « roumain » sur proposition de l'Académie des sciences de Moldavie, selon le modèle belge ou suisse où tous les citoyens du pays sont également des « Belges » ou des « Suisses » quelles que soient leurs langues. Depuis, les citoyens de la Moldavie sont désormais tous des Moldaves, avec le roumain comme langue usuelle de 78 % d'entre eux, à côté du russe, de l'ukrainien, du gagaouze et du bulgare. L'opposition pro-russe soit le bloc électoral des communistes et socialistes et le parti Șor, a voté contre<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Sur la rive gauche du Dniestr, administrée par l'état autoproclamé de Transnistrie et où l'autorité de la Moldavie ne s'exerce pas, le roumain est toujours appelé « moldave » il est écrit, comme à l'époque soviétique, en caractères cyrilliques russes (« лимба молдовеняскэ » = « limba moldovenească »)<ref>Dérivé de l'alphabet cyrillique russe, et utilisé pour la langue roumaine en URSS depuis 1938, l'alphabet cyrillique moldave moderne est différent de l'ancien alphabet cyrillique gréco-slavon utilisé par la langue roumaine avant 1857 : cf. Denis Deletant, Modèle:Lang, éd. Enciclopedică, Bucarest, 1991, et Costache Negruzzi, Courrier des deux sexes,Modèle:Rom-maj, Modèle:N°, Modèle:P.</ref>, conformément à l'article 12 de la constitution transnistrienne<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La Russie, qui ne cesse d'accuser la Moldavie de persécuter les russophones<ref>Rusia acuză din nou Republica Moldova că ar încălca drepturile cetățenilor vorbitori de limbă rusă. Autoritățile de la Chișinău: o retorică falsă” Bogdan Nigai, „La Russie accuse la Moldavie de piétiner les droits des russophones” sur Radio-Moldova du 18 février 2023 - [8].</ref>, a abrogé le Modèle:Date un décret de 2012 exprimant la volonté du Kremlin de Modèle:Citation, abrogation pouvant permettre à la Russie de reconnaître officiellement la sécession transnistrienne<ref>Laurent Lagneau, « Guerre en Ukraine : La Russie accentue sa pression sur la Moldavie », dans Zone militaire du 23 février 2023 - [9].</ref>, comme elle l'a déjà fait avec L'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud en Géorgie<ref>« La Russie reconnaît l'indépendance sud-ossète et abkhaze », Le Point, 26 août 2008.</ref>.

Dans la culture populaire

Les humoristes moldaves, tels Valentin Stratan, préfèrent en rire : « - Qu'est-ce que le moldave ? » demandent-ils. « - C'est notre langue » répondent-ils, « sauf que nous ne le savions pas, parce que nous ne comprenions pas le russe ! ». Lorsqu'on leur demande quelle langue ils parlent, ils répondent « notre langue ! » pour éviter de la nommer (on trouve une attitude analogue chez les locuteurs du serbo-croate qui, craignant les réactions nationalistes respectivement bosniennes, croates, monténégrines ou serbes, la nomment simplement naš jezik « notre langue »<ref>E. C. Hawkesworth, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Serbian-Croatian-Bosnian Linguistic Complex » (« Le complexe linguistique serbe-croate-bosnien »), in Keith Brown et Sarah Ogilvie (dir.), Concise Encyclopedia of Languages of the World (« Petite encyclopédie des langues du monde »), Elsevier, Oxford 2009, Modèle:ISBN, p. 935-937.</ref>.

En français, le dictionnaire Larousse signale que le nom « moldo-valaque » signifie familièrement : « langue incompréhensible, charabia » et l'adjectif « originaire d'un pays éloigné et bizarre, peut-être inexistant »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans la série Les Aventures de Tintin, une injure du capitaine Haddock est « Moldo-Valaque ! »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Sources bibliographiques

Modèle:Palette Modèle:Portail