Nicolas a pu résider à Paris pour ses études (entre 1685–90Modèle:Sfn) et en tout cas il y venait assez fréquemmentModèle:Sfn, notamment vers ses trente ans (1693). Sa tante Marguerite et son oncle Edme Raisin (un élève de Louis) mariés depuis 1745Modèle:Sfn, s'établissent à Paris vers 1660, pour créer une troupe de comédiens. Leurs enfants sont de troupes prestigieuses, à l’hôtel de Bourgogne ou à la Comédie-FrançaiseModèle:Sfn. On imagine ses séjours facilités par ce milieu familial d'artistes. Il y a rencontré François Couperin, peut-être chez Jacques-Denis Thomelin, organiste du roi depuis 1678 et de l'église Saint-Jacques-la-BoucherieModèle:Sfn dès 1669 (poste repris par Couperin)Modèle:Sfn. Dans sa dédicace du premier livre, il dit en parlant de Couperin : Modèle:Citation.
Sa connaissance du milieu parisien et de la facture d'orgue, lui permet, une fois attaché à Troyes, de solliciter les facteurs parisiens pour les restaurations des différents instruments de la ville : orgues de la cathédrale en 1705, de l'église Sainte-Madeleine en 1711 ; en 1749, réception du nouvel orgue de Saint-Pantaléon du facteur troyen François Mangin, avec Jacques Cochu, facteur de Châlons. Enfin, Siret sollicite un devis de François Mangin pour la restauration de l'orgue de l'Église Saint-Jean en 1752, mais la mort du musicien ou les raisons économiques, ne permirent pas l'aboutissement du projetModèle:Sfn.
Il se marie à l'âge de 45 ans à Troyes, en 1708, avec une Troyenne, Jeanne Le Clerc. Mariage malheureux qui se termina au tribunal avec séparation de corps et de biensModèle:Sfn. Il se remarie après le décès de Jeanne, avec Marie-Françoise Bibelet, âgée de 30 ans, dont le père est huissier au Châtelet de Paris. Elle occupe le poste d'organiste à l'église Sainte-Madeleine de Troyes de 1712 jusqu'à sa mort en 1762Modèle:Sfn. Herlin émet l'idée que Siret ne serait pas étranger à sa nominationModèle:Sfn. Les époux s'installent dans une maison mitoyenne du cimetière de l'église Sainte-Madeleine et eurent trois enfants.
En 1719, pour compléter ses revenus, outre les leçons de clavecin, il ajoute à ses charges celle de receveur des eaux et forêts de la maîtrise de TroyesModèle:Sfn.
Œuvre
Nicolas Siret a laissé deux livres de suites de danses pour le clavecin, soit une cinquantaine de pièces réunies en cinq suites. Les deux recueils sont gravés à ses frais et publiés, le premier, paru sans date (mais pas avant 1705Modèle:Sfn,<ref>La mention de la dédicace dit : Modèle:Citation, appelé aussi éperons d'or. L'octroi du titre n'est pas daté mais attesté en mars 1705, date de la publication des troisièmes Versets.</ref> et certainement avant 1709Modèle:Sfn), et le second en 1719. Une seule pièce d'orgue subsiste en manuscrit (20 mesures) : Fugue du premier ton.
Il faut remarquer que pendant cette décennie 1710-1720, Siret semble le seul, avec Couperin, à publier des pièces pour le clavecin, à la différence de la décennie antérieure qui a vu la diffusion, coup sur coup, des livres de Dieupart (1701), Marchand (1702), Clérambault (1704), Le Roux (1705), Dandrieu (1705), Rameau (1706) et Jacquet de la Guerre (1707).
Sa musique peut rivaliser avec les émules de Couperin, notamment et particulièrement, avec François d'AgincourtModèle:Sfn.
Livre I
Dans le premier livre qui comprend deux suites (ré majeur et ré mineur), les pièces initiales sont des ouvertures à la française dans la tradition de Lully, trait original en France pour les suites de clavecin, mais qui se rencontrait déjà dans l'œuvre de Charles Dieupart (1701), par exemple. Mais contrairement à Dieupart, dont l'œuvre se teinte d'italianismes, Siret se situe délibérément dans la tradition française qui privilégie les danses et leurs rythmes caractérisés, ce que souligne le titre de la première allemande du recueil, Le Bouquet, puisqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, présenter le bouquet, c'était inviter au balModèle:Sfn.
Ce recueil est dédié à François Couperin, ce qui à l'époque est assez inhabituel (généralement les ouvrages sont dédicacés à un membre de la noblesse)<ref>D'autres exemples étant Les Principes de la musique (1709) de Michel Pignolet de Montéclair, dédié lui aussi à Couperin, le livre d'orgue de Louis-Nicolas Clérambault dédié à son maître André Raison (1710), ou le Premier livre de clavecin de Bernard de Bury. Une des raisons avancées par Herlin Denis étant que Siret ne faisait pas partie de la cour.</ref>. Le volume de format oblong est gravé par Henry de Baussen qui avait gravé le troisième livre d'orgue de Nicolas Lebègue dès 1685 et d'autres jusqu'en 1716, dont cinq ouvrages de clavecinModèle:Sfn,<ref>de La Guerre (1687 et 1707), Marchand (1702), Le Roux (1705) et Siret.</ref>.
Daté de vers 1690, et conservé à Troyes, le Ms. 2682<ref>Modèle:BNF et Modèle:BNF</ref> contient outre des anonymes, une compilation de pièces de Nivers, Lebègue, Boyvin, Raison, d'Anglebert et Siret. Il s'agit d'une copie réalisée par Claude Herluyson (1658–1736), prêtre et chanoine des cathédrales de Troyes et de Sens<ref>Modèle:BNF olim S.11.2451.</ref>. C'est ce manuscrit qui contient l'unique et courte pièce pour orgue, une fugue du premier ton, attribuée à « Mr. Siret » sans que soit indiqué le prénom. Selon le style, les musicologues, dont Denis Herlin, penchent pour Nicolas plutôt que Louis, le père.
Louis Morin, Deux familles troyennes de musiciens et de comédiens, les Siret et les Raisin, Mémoires de la Société académique de l'Aube, Troyes, 1927, imprimerie Paton, 74 pages Modèle:OCLC, Modèle:BNF.