Osorkon II
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité de l'Égypte antique Osorkon Modèle:II est un pharaon de la [[XXIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXIIe{{#if:| }} }} dynastie]], de -874 à -850, dont la capitale est à Tanis, dans le nord-est du delta du Nil. Il s'agit d'une des deux dynasties d'origine libyenne (berbère) (l'autre est la [[XXIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXIIIe{{#if:| }} }}]], installée à Bubastis).
L'épisode libyen de l'histoire égyptienne est compliqué, comme en témoigne le fait que jusqu'à cinq "roitelets" ont pu "régner" simultanément.
Osorkon nous est rendu célèbre en particulier par la splendide statuette d'or et de lapis-lazuli, dite « [[Triade d'Osorkon II|triade d'Osorkon Modèle:II]] », qui se trouve au Musée du Louvre.
Elle représente au centre le dieu Osiris, accroupi sur un socle-pilier ; à sa gauche, debout et effectuant de la main un geste de protection, Isis ; de l'autre côté, et avec le geste symétrique, leur fils Horus. Une inscription comporte la titulature du roi, et des propos d'Osiris lui accordant ses bienfaits.
Généalogie
Il est le fils de Modèle:Monarque et de la reine Kapes.
Osorkon Modèle:II a quatre épouses, dont Modèle:Monarque Méritmout, Djedmoutesânkh, et Isetemhekhbet ; il est le père de sept ou huit enfants, dont Modèle:Monarque qui lui succède, Modèle:Monarque, qu'il nomme grand prêtre d'Amon (-855 à -845), et Sheshonq, qu'il nomme à la tête du clergé memphite.
Règne
Son règne est marqué, au début, par deux "orientations" contraires. Un début de règne contesté notamment au sud, à Thèbes, puis une seconde partie de règne qui voit le redressement du pouvoir royal.
Lors de son accession au trône, face aux pontifes de Thèbes, qui rejettent sa légitimité, Osorkon Modèle:II doit démontrer qu’il est le vrai souverain. Il édicte cependant un décret, par lequel il reconnaît à la ville de Thèbes un statut de principauté autonome, et accepte que son cousin Modèle:Monarque succède à Modèle:Monarque, son père, dans la charge de grand prêtre d'Amon. Cette concession, qui instaure un précédent de transmission héréditaire de charges, affaiblit le pouvoir du roi. Cette décision va condamner l’Égypte à rester scindée en deux, et amorce la scission, car en -870, Modèle:Monarque se proclame roi à Thèbes.
À la disparition de ce dernier, Osorkon reprend la main. Imitant la politique de ses glorieux ancêtres, à commencer par celle du fondateur de la dynastie, Modèle:Monarque, il place ses fils aux postes clés du pays. À Memphis, il installe son fils Sheshonq, dont la lignée fera souche à la tête du pontificat memphite. À Tanis, il nomme à la tête du temple d'Amon son jeune fils Hornakht<ref>Cf. N. Grimal, Les Libyens, Modèle:P..</ref>. Enfin, une fois les mains libres, à Thèbes, il intronise son fils Nimlot comme grand prêtre d'Amon.
Son trône assuré, Osorkon s'attache à poursuivre la politique monumentale de ses prédécesseurs, voire la développe :
- il fait restaurer le temple d’Éléphantine par son petit-fils, vice-roi de Kouch.
- Il intervient aussi à Memphis.
- Il entreprend également des travaux à Léontopolis.
- Il embellit le temple de Bastet, dans sa ville de Bubastis où, en l'an 22, il fait bâtir, à l'entrée du grand temple de Bastet, un édifice jubilaire en prévision de la fête-Sed. Ce portail monumental tout en granit est orné d'une colonnade à chapiteaux hathoriques colossaux, dont certains exemplaires sont visibles dans les grandes collections égyptologiques. L'étude des reliefs a révélé une haute maîtrise du bas-relief sur granit, et le programme iconographique des scènes rituelles représentées remonte au moins à la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:| }} }} dynastie]]<ref>notamment les scènes du même événement représentées au temple de Soleb, fondation jubilaire d'Modèle:Monarque.</ref>.
- À Tanis, il entreprend un monumental programme architectural dans le grand temple d'Amon. Du côté ouest, face à l'entrée principale de l'enceinte, il fait édifier un grand pylône, qu'il fait précéder d'un kiosque à colonnes palmiformes. Ces monolithes de granit gisent encore au sol du site et sont toujours visibles aujourd'hui. À l'est, en dehors de l'enceinte, il fait construire un temple, qu'il dote également d'une grande colonnade palmiforme en granit. Enfin, il semble être le premier souverain de la [[XXIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXIIe{{#if:| }} }} dynastie]] à réutiliser la nécropole royale de Tanis, aménageant, pour lui-même et ses proches parents, un véritable caveau familial.
À l'étranger, le traité d'alliance avec Byblos est menacé par l’expansion des rois d’Assyrie, Modèle:Monarque et son fils Modèle:Monarque, qui étendent leurs frontières du nord de la Mésopotamie au Moyen Euphrate, jusqu'en Syrie, à l'Oronte et la côte d'Amourrou. Les royaumes de Damas et d’Israël s'allient, pour protéger la Syrie du nord des nouveaux envahisseurs.
En -853, pour prêter main-forte à cette alliance, Osorkon Modèle:II envoie un contingent de mille mercenaires égyptiens à Adad-Idri, roi de Syrie, afin d'arrêter la progression assyrienne. Le combat a lieu dans la vallée de l'Oronte, près du village de Qarqar. Ceci marque une nouvelle phase de la politique extérieure égyptienne : celle d'un appui aux royaumes de Syro-Palestine.
L’Égypte, grâce à cette alliance avec les Hébreux et la Syrie, va résister aux soldats assyriens de Modèle:Monarque. Les royaumes de Syro-Palestine vont constituer désormais le dernier rempart qui protège l'Égypte de l’invasion Assyrienne.
La longueur du règne d'Osorkon Modèle:II est estimée en général à 22 années, sur la foi de la plus haute date le concernant, retrouvée jusqu'à ce jour sur ses monuments.
Cependant, l'édifice jubilaire qu'il fait construire à Bubastis semble indiquer qu'il a régné plus longtemps. De plus, ses fils ne lui survivent pas.
À Memphis, Sheshonq meurt, et Osorkon le fait enterrer à l'ouest du temple de Ptah, dans une tombe surmontée d'une chapelle le représentant officiant devant les dieux. C'est alors Padiiset, petit-fils d'Osorkon, qui succède à son père à la fonction de pontife du clergé memphite. Ce dernier avait pour épouse la propre fille d'Osorkon, Tjesbastperet, qui elle aussi décède avant la fin du règne de son père. Avec son épouse Isetemhekhbet, Osorkon offre alors quatre vases canopes pour le viatique funéraire de leur fille, qui a probablement été enterrée dans la région de Memphis<ref>Pour une copie des textes qu'ils portent, cf. K. R. Lepsius Abt. Modèle:III. Bl. 255 fig, e, f, g et h.</ref>.
À Tanis, c'est son plus jeune fils Hornakht qui décède, et qu'il fait inhumer dans son propre caveau, qu'il agrandit pour la circonstance.
L'ensemble de ces inhumations, portant la trace de l'intervention directe ou de la dédicace du roi, militent en faveur d'un long règne, à l'instar d'autres exemples connus au cours de l'histoire dynastique égyptienne<ref>on citera, pour comparaison, les règnes d'Modèle:Monarque ou de Modèle:Monarque, dont les fils aînés, héritiers de la couronne, sont morts avant eux. Le règne d'Osorkon Modèle:II, sans aller jusqu'à la longueur de celui de Modèle:Monarque, a très bien pu dépasser les trente années.</ref>.
Dès la génération suivante, ses héritiers vont se disputer le pouvoir entre lignées différentes, et plusieurs rois vont régner en même temps. Sa succession varie selon la place du règne de Modèle:Monarque, qui est donné pour être son fils, et lui aurait donc succédé directement<ref>Cf. G. Broekman, Modèle:P..</ref>. Cependant, l'étude du protocole royal de ce dernier révélerait que ce Takélot n'aurait en fait régné que sur la Haute-Égypte, à Thèbes où l'on trouve son intervention, en effet, dans certains monuments. Ce serait donc Modèle:Monarque, dont la généalogie reste discutée, qui aurait succédé à Osorkon, et vécu en effet l'éclatement des chefferies, créant les véritables conditions d'une anarchie qui ouvrira la voie à la [[XXIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXIIIe{{#if:| }} }} dynastie]].
Sépulture
Osorkon meurt après un règne d'au minimum vingt-quatre ans<ref>Voir paragraphe précédent</ref>, et est enterré à Tanis, dans la nécropole royale, où son tombeau a été retrouvé pillé, par la mission Montet, le Modèle:Date-<ref>Cf. P. Montet, Lettre Modèle:N°.</ref>.
Il comprenait deux caveaux, dont la décoration et les textes indiquent clairement qu'ils ont été commandés par le roi. L'un d'eux est utilisé pour un "Takélot" qui pourrait être son père ; le second, pour lui-même, est bâti en granit. À la mort de son jeune fils Hornakht, Osorkon fait agrandir son propre caveau, afin d'ensevelir le prince grand prêtre de Tanis, dont le sarcophage a été retrouvé partiellement pillé.