Outremeuse
Modèle:À sourcer Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Quartier
Outremeuse est un quartier administratif et une île de la ville de Liège en Belgique. Il est dénommé en wallon Dju d'la Mouse (« au-delà de la Meuse »), ou plus simplement Djud'la. Dans l'ancienne principauté de Liège, il faisait partie du quartier Vinåve des Prés (un des trois anciens vinåves (« quartiers ») de la Cité de Liège).
À l'origine, le terme désignait le faubourg situé en rive droite de la Meuse, face au centre historique de Saint-Lambert situé en rive gauche, au-delà du pont des Arches. Actuellement, il désigne l'ensemble du quartier situé entre le fleuve et la Dérivation depuis les réaménagements fluviaux du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Le quartier a également abrité durant plusieurs siècles l'hôpital de Bavière, dont une grande partie a été démolie à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
C'est un des plus anciens et des plus populaires quartiers de la ville. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les bras de la Meuse et ses biefs sont comblés, et de grandes artères y sont créées. Outremeuse a conservé le même aspect au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Les origines du quartier
Entre Ourthe et Meuse
Entre Ourthe et Meuse<ref>Modèle:Ouvrage : peut-être à l'origine du nom, vide : entre Urte et Mouse.</ref> était autrefois un immense marécage habité par quelques pêcheurs. Anciennement Vinåve des Prés<ref>en wallon : Vinåle des Preit</ref>, qui comme l'Île ne reçoit des remparts qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, cette île fut rattachée à la Cité au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le prince-évêque Réginard ordonna la construction d'une chaussée reliant Liège à Aix-la-Chapelle dans le but de faciliter les contacts avec l'empire. Outremeuse a d'abord eu une enceinte assez restreinte qui passait par la rue Large<ref>Modèle:Référence nécessaire</ref>, le long du vieux Saint-Pholien, pour rejoindre la Meuse le long du boulevard Saucy où coulait le bief du Barbou<ref>Modèle:Article</ref>. Une deuxième enceinte est construite en 1537 sous la conduite de Paul de Richelle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Un balloir<ref>Modèle:Référence nécessaire</ref> de Modèle:Unité de hauteur prévu pour tirs canonniers est prévu de part et d'autre de la rue Curtius. Modèle:Référence nécessaire
La chaussée d'Aix-la-Chapelle
Le long de cet axe, prolongement du pont des Arches, et qui englobait la chaussée des Prés, Puits-en-Sock et Entre-Deux-Ponts séparé par le pont Saint-Nicolas, s'élevèrent dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle des propriétés cossues épargnées par les crues des nombreux biez que comptait l'île et qui inondaient régulièrement les habitats modestes répartis dans les autres artères.
Le Barbou
Déjà au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le biez du Barbou séparait l'actuel Outremeuse en deux. À l'origine, seul le quartier entre le pont des Arches et le Barbou s'appelait Outremeuse. Au-delà du pont Saint-Nicolas, on trouvait à gauche les Terres-de-Bèche, En-Roture et Le-Chok et à droite Les-Oies et Les-Prés. Comblé, le Barbou devient le boulevard Saucy et le boulevard de la Constitution.
Le Val-des-Écoliers
L'abbaye du Val-des-Écoliers de Notre-Dame de l'Isle à Liège, fondée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les Écoliers du Christ, fermait le quartier d'Outremeuse au Nord. L'ordre du Val-des-Écoliers y installa un prieuré dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et une abbaye dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qui sera un des trois plus importants de leurs prieurés. Le bâtiment principal abrite toujours l'antique salle capitulaire aux six voûtes à nervures en tuffeau, seul témoin de l'architecture gothique du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à Liège. L'abbaye deviendra à la Révolution une caserne et récemment une école supérieure d'art et d'architecture.
Les tanneurs quittent le Lulay pour le Barbou
L'importance économique d'Outremeuse
Modèle:Référence nécessaire<ref>Outremeuse est systématiquement appelé par la ville "Quartier de l'Est" dans ses rapports</ref>.
Commerce et moulins
Dès 1830, dans la Cité de Liège, les cours de la Meuse et de l'Ourthe ont été modifiés, les bras d'eau ont disparu pour faire place à de nouvelles rues et à quelques boulevards mais Outremeuse garde son caractère de faubourg<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est une caractéristique des villes coupées par un fleuve, la division n'est jamais égale, en général l'établissement originel se fait sur l'une des deux berges. Outremeuse n'est pas au départ un site favorable. Entourée et traversée de bras d'eau, l'île est sujette à de nombreuses inondations et cette humidité constante va provoquer une insalubrité élevée<ref>O. Tulipe, Cours de géographie humaine, t. II, Géographie de l'Habitat, Liège 1944, Modèle:P. sq.</ref>. Mais la construction du pont des Arches et le principal itinéraire Est-Ouest vers les grandes foires allemandes permet le développement du commerce de part et d'autre de la chaussée et les bras d'eau apportent la force motrice nécessaire à la Cité. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle on comptera 33 moulins<ref>Plan figuratif des moulins et usines situé sur le cours de l'Ourthe : Modèle:Ouvrage</ref>.
Moulins d'Outremeuse
Absence de rénovation
Cette importance économique explique qu'une population dense se soit installée dès avant la révolution industrielle, mais elle est groupée dans un réseau de rues, ruelles et impasses qui se développe de part et d'autre de l'itinéraire vers l'Allemagne. Les rues sont considérées comme des annexes de la maison, l'endroit où les gens vivent, se rencontrent, et l'étroitesse est leur défaut majeur, des rues de trois mètres sont bordées d'immeubles de douze mètres, la bourgeoisie ne s'y installe pas<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est probablement ce qui explique qu'Outremeuse fut le dernier quartier à profiter des embellissements du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Les épidémies
La nécessité de rénover se fait fortement sentir au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des rapports rédigés à l'initiative de la ville, en 1860 et 1890, font état de l'insalubrité du quartier et des mauvaises conditions de logement des habitants, ainsi que de l'urgence des travaux pour y remédier. La dégradation progressive des cours d'eau qui traversaient le quartier en accentue la dégradation. Il semble que jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les autorités curaient les biefs et assuraient leur bon état. Mais au fil des ans, ils vont devenir des égouts à ciel ouvert : la Dérivation, la suppression du bras d'Avroy et du bras de la Sauvenière a comme conséquence une diminution du débit des petits biez qui, pendant l'été, stagnent et deviennent source d'épidémies. Les déchets des égouts mélangés à ceux du terre-plein de la rue des Tanneurs, ceux des pêcheurs (derrière le quai van Beneden), ceux de l'hôpital de Bavière, (à l'époque place de l'Yser), ou encore les déchets des chevaux de la Caserne des écoliers, ne vont pas arranger les choses. La mortalité dans le quartier lors des épidémies est double par rapport au quartier du Marché de la Cité. Les autorités<ref>Hubert-Guillaume Blonden, Travaux publics, rapport sur l'assainissement, 1871</ref> de l'époque constatent en 1866, que la rue Puits-en-Sock a quatre fois moins de décès que la rue Porte-aux-Oies, la Måle vôye, ou la Rualette. L'épidémie de 1883 a semble-t-il eu d'autres origines puisque les travaux qui comblaient les biez et certains boulevards étaient faits. Les tranchées faites pour les égouts et le gaz sans précautions de désinfections et le reflux des égouts dans les caves lors des inondations propagent à nouveau l'épidémie.
Les grands travaux du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Entre le quartier d'Outremeuse en 1830 et celui de 1880, la différence est nette. D'un côté une semi campagne, de l'autre un ensemble complètement urbaniséModèle:Sfn. De l'ancien Dju dla Moùse, il reste au début des années 2000 la voie commerciale qui conduit du pont des arches au pont d'Amercœur et les rues et impasses adjacentes. Du quartier Saint-Pholien, dont l'emplacement de l'église même est modifié<ref>Modèle:Ouvrage : ce changement fut tellement controversé que la nouvelle église ne fut terminé qu'en 1914 alors que les mesures avaient été adoptées par le collège en 1872</ref>, le plus populeux et le plus insalubre d'Outremeuse, il ne reste que la Gravioûle, la rue (du Couvent) des Écoliers, la rue des Tanneurs et la place Sainte-Barbe. L'hôpital de Bavière est démoli, pour laisser la place à la place de Bavière<ref>seule la Maison Porquin subsiste jusqu'en 1904</ref>(aujourd'hui la place de l'Yser), l'abattoir de 1823 déménage du quai des Pêcheurs (aujourd'hui le quai van Beneden) au quai de l'abattoir réalisé en 1864 et le nouvel abattoir en 1866<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (aujourd'hui le quai Godefroid Kurth).
Comblement des cours d'eau et des biefs
Les cours d'eau, la Bêche (quai van Beneden), le bief Saucy (boulevard Saucy) se divisant en deux parties (boulevard de l'Est d'une part et rue Henri de Dinant et rue Gaston Grégoire d'autre part), le bief Saint-Nicolas (boulevard de l'Est), le Barbou (boulevard de la Constitution), la Rivelette (de l'institut van Beneden à la place Delcour, la rue de Berghe et la rue Saint-Julien où elle se jetait dans le Barbou), la Gravioûle devant la caserne des écoliers, les biefs des Grandes Oies et les Petites Oies (disparu sous le quartier autour de la place du Congrès), sont tous comblés, transformés en égouts et recouverts. La Meuse, l'Ourthe et la Dérivation sont canalisées, enfermées dans leurs digues de pierres. Il ne reste aucun prés ou cotillages des Prés Saint-Denis. On construit aligné selon des plans bien précis : du début de la Rue Méan on voit le quartier Bavière à près de Modèle:Unité.
Le comblement des bras d'eau signifie la mort des moulins et des fabriques qui en dépendaient. Modèle:Article détaillé
Des lignes droites
Sur un plan moderne, les nouvelles percées du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle apparaissent clairement : les rues Méan, Jean d'Outremeuse et Saint-Pholien ont été tracées par les ingénieurs et aux Prés Saint-Denis (actuellement place du Congrès), ils ont adopté un tracé en étoileModèle:Sfn. Modèle:Référence nécessaire. Le nouveau visage du quartier ne va plus se modifier jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Seule grande modification, la rue Louis Jamme qui va accueillir, en 1939, un ensemble social.
Célébrités
Le quartier de Simenon
C'est en Outremeuse que Georges Simenon a vécu les premières années de sa vie. Son roman Pedigree décrit dans le détail la vie dans ce quartier au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Le Pendu de Saint-Pholien fait référence à l'une des deux paroisses du quartier.
Le quartier de Tchantchès
Tchantchès, avec sa commère Nanesse, est l'autre figure populaire du quartier, au cœur des festivités annuelles en l'honneur de Sainte Marie le 15 août.
Le 15 août en Outremeuse
Le Modèle:Date- est un moment fort avec des festivités mêlant événements profanes et sacrés :
- tir de campes
- défilé folklorique
- messe en wallon
- procession de la Vierge noire
- sortie du bouquet d'Outre-Meuse
- bénédiction des amoureux
- visite des potales
- enterrement de Matî l'Ohê (enterrement le Modèle:Date- de Mathieu, l'os du lendemain de la fête)
Art public
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Statue d'Édouard Van Beneden devant l'institut de zoologie.
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Le monument Tchantchès dans le cœur du quartier.
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Le buste de Zénobe Gramme devant l'athénée Saucy.
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Le zouave de la rue Surlet.
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Monument Lieutenant général Bertrand place Théodore Gobert.
À l'entrée de l'institut de zoologie se dressent deux statues l'une représentant Édouard Van Beneden, l'autre Theodor Schwann. Toujours sur le quai Édouard Van Beneden, se dresse L'Envol de la Wallonie de René Julien. Le quartier rend hommage à Simenon avec un buste du célèbre auteur placé au centre de la place du Congrès et au Général Bertand avec une statue de 1934 sise place Gobert.
Le monument Tchantchès
Cette sculpture en pierre et bronze réalisée par Joseph Zomers en 1936 se situe rue Pont-Saint-Nicolas, au croisement des rues Puits-en-Sock et Surlet.
L’œuvre montre une monumentale hiercheuse<ref>ouvrière qui tire les wagonnets de charbon en wallon</ref> qui présente de la main droite la marionnette de Tchantchès. Un grand socle porte en son centre l’inscription Tchantchès en lettres massives dites « lettres-blocs » et sur le côté une plaque apposée en 2002 rappelant les cérémonies du Modèle:75e de la République libre d'Outremeuse. La sculpture constitue un hommage à l’industrie minière liégeoise et aux traditions folkloriques de la cité.
Buste de Zénobe Gramme
Située devant l'entée de l'athénée Maurice Destenay (ancienne École industrielle où étudia Zénobe Gramme) sur le boulevard Saucy, Zénobe Gramme, est représenté en buste. Sa barbe, son front plissé et son regard grave soulignent le sérieux de l’inventeur de la dynamo.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Denys Boussart, in La Vie Liégeoise, t.4, Echevinat du Commerce et des Classes Moyennes, Liège, 1974.
- Théodore Gobert, Liège à travers les âges, Les rues de Liège, 12 vol, 1975-1978
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Ouvrage
Articles connexes
- Quartiers de Liège
- Liste des voies de Liège
- 15 août en Outremeuse
- Patrimoine religieux de Liège
- La Zone
- République libre d'Outremeuse