Paul III
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Prélat catholique Alexandre Farnèse (Alessandro Farnese en italien), né le Modèle:Date de naissance à Canino, devient le Modèle:220e de l’Église catholique le Modèle:Date de décès sous le nom de Modèle:Nobr (en latin Modèle:Nobr, en italien Modèle:Nobr) et règne jusqu'à sa mort, le Modèle:Date de décès à Rome.
Avec son soutien est créée la compagnie de Jésus (jésuites), dont l'un des membres est son représentant au concile de Trente (dit aussi « concile de la Contre-Réforme catholique ») qu'il convoqua.
Il réorganisa l'Inquisition, mettant en place l'Inquisition romaine et autorisant la création de l'Inquisition portugaise.
On lui doit également la condamnation officielle par l'Église catholique de l'esclavage des Indiens Modèle:Citation en 1537.
Biographie
Jeunesse
Modèle:Article détaillé Alexandre Farnèse est le fils de Pier Luigi Farnèse et de Giovanelle Gaetani, sœur du seigneur de Sermoneta et descendante de la famille du pape [[Boniface VIII|Modèle:Nobr]].
Il reçut la meilleure éducation que son époque pouvait offrir, d'abord à Rome, où il eut comme tuteur Pomponio Leto, puis à Florence au palais de Laurent le Magnifique, où naquit son amitié avec le futur [[Léon X|Modèle:Nobr]], de sept ans son cadet. Ses contemporains louent son érudition dans toutes les disciplines de la Renaissance, particulièrement sa maîtrise des lettres classiques latines et italiennes. Avec de tels avantages de naissance et de talent, son avancement dans la carrière ecclésiastique fut rapide.
Carrière curiale
Le Modèle:Date, à peine âgé de Modèle:Unité, il fut élevé au rang de cardinal-diacre de SS. Côme et Damien par [[Alexandre VI|Modèle:Nobr]]. Certains ironisent sur la rapide consécration et surnomment Alexandre Farnèse, Modèle:Lang, avec une allusion évidente aux avantages obtenus grâce à la faveur de sa sœur Giulia Farnèse, maîtresse d'[[Alexandre VI|Modèle:Nobr]]. Il porta la pourpre pendant plus de quarante ans, traversant tous les grades jusqu’à devenir doyen du Sacré Collège. En phase avec les abus de son temps, il accumula nombre d’opulents bénéfices, mais dépensait son immense revenu avec une générosité qui lui valait la louange des artistes et l’affection du peuple romain. Ses capacités naturelles et son habileté diplomatique, acquise de longue expérience, lui valaient un grand prestige parmi ses collègues du Sacré Collège, d’autant plus que son Palais Farnèse excédait en magnificence toutes les autres places de Rome<ref>Sur le palais Farnèse et la famille Farnèse en général, voir Ferdinand de Navenne, Rome. Le palais Farnèse et les Farnèse, Paris, Albin Michel, 1914 et 1923.</ref>. Qu’il continuât de grandir en faveur sous des pontifes de caractères aussi opposés que les Borgia, Della Rovere et Médicis, est une preuve suffisante de son habileté.
Évêque de Montefiascone et Corneto de 1499 à 1519, et de Saint-Pons-de-Thomières de 1514 à 1534, il était déjà, en deux occasions précédentes, passé à deux doigts de la tiare quand le conclave de 1534, presque avec la formalité d’un plébiscite, le proclama successeur de [[Clément VII (pape)|Modèle:Nobr]]. Il est à mettre au crédit de sa réputation et à la bonne volonté des cardinaux, que les factions qui divisaient le Sacré Collège s’entendirent sur son élection. Il était universellement reconnu comme l’homme du moment, et la piété et le zèle qui l’avaient caractérisé depuis sa prêtrise permirent d’oublier les extravagances de ses jeunes années.
Pendant l'époque des beylerbeys à Alger, en 1541, le pape Modèle:Nobr joint les galères de la papauté à la flotte de Charles Quint contre les Turcs d'Alger lors de l'Expédition d'Alger. Les Espagnols débarquent dans la région d'Alger le Modèle:Date-. La tempête détruit la moitié de leur flotte, les troupes sont paralysées, une intervention des soldats du bey oblige les Espagnols à rembarquer à la fin du mois<ref>Modèle:Cf. Pierre Mesnard, "Charles Quint et les Barbaresques", Revue hispanique, 1959, (Modèle:Vol., 2-3), Modèle:P..</ref>.
Pape
Le peuple de Rome se réjouit de l’élection à la tiare du premier citoyen de leur ville depuis [[Martin V|Modèle:Nobr]]. Modèle:Nobr fut couronné le Modèle:Date et ne perdit pas de temps pour s’atteler aux réformes. L’élévation au cardinalat de ses petits-fils, Alessandro Farnese, âgé de quatorze ans, et Guido Ascanio Sforza, âgé de seize, déplurent au parti de la réforme et entraînèrent les protestations de l’empereur Charles Quint, mais cela fut pardonné, quand peu après, il introduisit au Sacré Collège des hommes de la trempe de Reginald Pole, Contanini, Sadoleto et Caraffa.
Les atrocités commises sur la place Maubert à Paris finirent par émouvoir le pape Paul III qui écrivit à [[François Ier de France|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]<ref>Aspects de la propagande religieuse de G. Berthoud.</ref> en Modèle:Date- : Modèle:Citation<ref>Visite du Paris protestant au temps de la Réforme.</ref>,<ref>voir Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.</ref>
Le concile de Trente
[[Fichier:Titian – Portrait of Pope Paul III with his Grandsons – Google Art Project – edited.jpg|vignette|[[Portrait de Paul III avec ses petits-fils|Portrait de Modèle:Nobr avec ses petits-fils]] (Titien, 1545-1546).]] Peu après son élévation, le Modèle:Date, Modèle:Nobr convoqua un concile œcuménique à Mantoue pour le mois de mai suivant ; mais l’opposition des princes protestants et le refus du duc de Mantoue d’assumer la responsabilité du maintien de l’ordre contrecarrèrent le projet. Il publia une nouvelle bulle, convoquant un concile à Vicence pour le Modèle:Date ; l’obstacle majeur y fut le regain d’hostilité entre Charles Quint et [[François Ier de France|Modèle:Nobr]]. Le vieux pontife parvint à les convaincre de tenir avec lui une conférence à Nice et de conclure une trêve de dix ans. Comme gage de bonne volonté, une petite-fille de Paul fut mariée à un prince français, et l’empereur donna sa fille, Marguerite, à Octave (Ottavio), le fils de Pierre Louis (Pier Luigi), fondateur de la dynastie Farnèse de Parme.
Bien des causes contribuèrent à retarder l’ouverture du concile. L’accroissement de puissance qu’une Allemagne réunifiée aurait mis entre les mains de Charles était si intolérable à Modèle:Nobr, que lui, qui persécutait dans son propre royaume l'hérésie avec tant d'acharnement, au point que le pape dut l’appeler à réfréner sa violence, devint l’allié fidèle de la ligue de Smalkalde et la poussa à rejeter toutes les offres de réconciliation. Charles-Quint lui-même n’était pas à blâmer car, favorable à la tenue d'un concile, il s'imaginait que les différends religieux en Allemagne pouvaient être réglés par des conférences réunissant les deux parties. Ces conférences, comme toute tentative de ce genre en dehors des cours normales de l’Église, entraînaient des pertes de temps, et faisaient beaucoup plus de mal que de bien. Charles se faisait aussi une idée fausse de l'objet d’un concile œcuménique. Dans son désir d’unir toutes les parties, il croyait possible l'adoption de formulations larges auxquelles tous auraient pu souscrire.
Pendant ce temps, Modèle:Nobr s’occupait de la réforme de la cour papale avec une vigueur qui pavait la voie des canons disciplinaires de Trente. Il nomma des commissions pour relever les abus de toutes sortes ; il réforma la cour apostolique, le tribunal de la Rote, la pénitencerie apostolique, et la chancellerie apostolique. Il renforça le prestige de la papauté en faisant lui-même ce que ses prédécesseurs confiaient à un conseil. Dans la querelle permanente entre Modèle:Nobr et Charles-Quint, Modèle:Nobr garda une stricte neutralité, bien que Charles le pressât de soutenir l’Empire et de soumettre François aux censures de l’Église. L’attitude de Modèle:Nobr, comme patriote italien, suffit à empêcher l’Empereur d'être le seul arbitre en Italie. C’est autant pour préserver les territoires pontificaux que pour promouvoir ses intérêts familiaux que Paul exhorta Charles et ses cardinaux affidés à consentir à l’érection de Plaisance et Parme en un duché pour son fils Pier Luigi Farnese. Une querelle survint avec Gonzague, le gouverneur impérial de Milan, qui se termina plus tard par l’assassinat de Pier Luigi et la perte définitive de Plaisance pour les États pontificaux.
Quand la trêve de Crépy-en-Laonnois négociée par le duc [[François Ier de Lorraine|Modèle:Nobr de Lorraine]] (Modèle:Date) mit fin aux guerres entre Charles-Quint et Modèle:Nobr, Modèle:Nobr relança énergiquement le projet de tenue d’un concile œcuménique.
Pendant ce temps, l’Empereur avait développé son propre programme, sur plusieurs points essentiels en porte-à-faux avec celui du pape. Puisque les protestants répudiaient un concile présidé par le Pontife romain, Charles était résolu à soumettre les princes par les armes. Paul ne s’y opposa pas et il promit de l’aider avec trois cent mille ducats et vingt mille hommes de pied ; mais il ajouta sagement la condition que Charles ne devrait conclure aucun traité séparé avec les hérétiques et ne passer aucun accord préjudiciable à la Foi et aux droits du Saint-Siège. Charles souhaitait alors que le concile fût prolongé jusqu’à la victoire des catholiques. De plus, prévoyant que la lutte avec les prédicateurs de l’hérésie serait plus obstinée que le conflit avec les princes, il pressa le pontife d’éviter de formuler des dogmes de foi pour le présent et de confiner les travaux du concile au renforcement de la discipline. Le pape ne pouvait souscrire à aucune de ces demandes. Il adresse un bref flatteur à Jean Maynier, fait chevalier de l'Éperon et Comte palatin après avoir dirigé l'expédition de 1545 au cours de laquelle furent massacrés près de 3 000 vaudois du Luberon.
Finalement, après d’incessantes difficultés, il fut décidé que le concile se tiendrait en terre impériale et le Modèle:Date, le concile tint sa première session à Trente. En sept sessions, la dernière ayant eu lieu le Modèle:Date, les Pères s'attaquèrent avec vigueur aux questions les plus importantes de la foi et de la discipline ecclésiastique. Sans écouter les menaces ni les protestations du parti impérial, ils formulèrent pour tous les temps la doctrine catholique sur les Écritures, le péché originel, la justification et les sacrements. Le concile avait bien entamé ses travaux quand l'irruption de la peste à Trente obligea à un ajournement : le concile fut transféré dans les États pontificaux à Bologne. Le pape Paul n'en fut d'ailleurs pas l’instigateur, il entérina seulement la décision des Pères. Cependant, quinze prélats dévoués à l’Empereur refusèrent de quitter Trente et Charles exigea le retour du concile en territoire allemand. Néanmoins, les délibérations se poursuivirent à Bologne jusqu’à ce que, finalement, le Modèle:Date, le pape, dans le but d’éviter un schisme, ajournât le concile pour une durée indéterminée. La pertinence de la résolution du concile à proclamer les vérités fondamentales du credo catholique devint bientôt évidente quand l’Empereur et ses conseillers semi-protestants infligèrent à l’Allemagne leur religion intérimaire : elle fut méprisée par les deux parties. Le pape Paul, qui avait apporté à l’Empereur une aide essentielle dans la guerre smalcaldique, mesurait maintenant l’amateurisme théologique de Charles-Quint, et leurs dissensions durèrent désormais jusqu’à la mort du pontife.
Condamnation formelle de l'esclavage
Dès 1537, Modèle:Nobr condamne solennellement, par la lettre apostolique Veritas ipsa et la bulle pontificale Sublimis Deus, la pratique de l'esclavage en général, et des Indiens en particulier, y mettant le poids de son autorité papale. Dans ces deux actes apostoliques, Paul III déclare que les Indiens sont de Modèle:Citation, Modèle:Citation et qui ont le droit d'être libres et de posséder des biens, et cela Modèle:Citation. Il y ajoute que, grâce à une évangélisation responsable, beaucoup d'Indiens Modèle:Citation vers la foi chrétienne. Paul III y déclare encore que ceux qui présentent les Indiens comme des bêtes, devant être utilisés sous prétexte qu'ils ne connaissent pas la foi catholique, sont des Modèle:Citation dont le but est d'Modèle:Citation. Le pape Paul III ne cesse de dénoncer fortement la façon dont les Indiens sont maltraités : Modèle:Citation. Le problème ne se posant pas encore nettement de son temps, Paul III ne mentionne pas dans ces documents solennels le cas futur des peuples africains. Il sera peu écouté par les gouvernements européens de l'époque, qui feront plus ou moins la sourde oreille à ses condamnations, en raison de la concurrence économique entre leurs États et de la diminution manifeste de l'influence politique de la papauté, notamment à la suite de la sécession anglicane. Seul Charles Quint l'écouta et avait, sur recommandation de sa Commission des Indes, interdit l'esclavage<ref>Qu'il avait lui-même réinstauré dix ans plus tôt.</ref> avant que l'Église ne prît position.
Cependant cette interdiction pontificale fut respectée quelque temps par l'Espagne<ref>Si l'on en croit le film Mission.</ref>, ce qui ne fut toutefois pas le cas pour le Portugal.
En 1550, peu de temps après son décès, la controverse de Valladolid traite et parle de la manière dont devaient se faire les conquêtes dans le Nouveau Monde.
Fin de vie
La fin de Modèle:Nobr survient subitement. Après l'assassinat de Pier Luigi, il se bat pour retenir Plaisance et Parme dans le giron de l'Église et prive Ottavio, le fils de Pier Luigi et beau-fils de Charles Quint, de ces duchés. Ottavio, confiant dans la générosité de l'empereur, refuse d'obéir, ce qui brise le cœur du vieil homme lorsqu'il apprend que son petit-fils favori, le cardinal Farnèse, est partie prenante dans la transaction.
Il est pris d'une fièvre violente et meurt au Quirinal, le Modèle:Date, à l'âge de quatre-vingt-un ans.
Il repose à la basilique Saint-Pierre, dans la tombe dessinée par Michel-Ange et érigée par Guglielmo della Porta<ref>Tous les papes ne reposent pas dans un monument en rapport avec leur rôle historique.</ref>.
Descendance
Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, encore diacre, et avant de devenir prêtre, Alexandre Farnèse avait eu avec Sílvia Ruffini quatre enfants :
- Modèle:Lien (Modèle:Date- - Modèle:Date-), mariée à Bosio II Sforza ;
- Pier Luigi (Modèle:Date- - Modèle:Date-), duc de Parme et de Plaisance et premier duc de Castro, il épouse Gerolama Orsini en 1519 ;
- Paolo (1504-1512) ;
- Ranuccio (1509-1529).
Les deux premiers enfants seront légitimés par [[Jules II|Modèle:Nobr]]<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Postérité
La jeunesse d'Alexandre Farnèse, encore dans la vie civile, relatée de manière tumultueuse et romancée dans un manuscrit italien anonyme, a inspiré à Stendhal (1783-1842) l'action du héros de La Chartreuse de Parme (1839) : Fabrice Del Dongo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Paul III donne son nom à la chapelle Pauline, qu'il fait construire au palais du Vatican de 1537 à 1539 et orner, par Michel-Ange, de deux fresques célèbres, ses dernières œuvres peintes, la Conversion de saint Paul et le Martyre de saint Pierre.
Les Quinze tableaux de Sebastiano Ricci
Le peintre du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Sebastiano Ricci réalisa entre 1687 et 1688, quinze huiles sur toiles sur le thème de son histoire. Elles sont conservées au palais Farnèse à Plaisance : Paul III approuve la compagnie de Jésus ; Paul III approuve l'ordre des capucins ; Paul III parmi les cardinaux ; Paul III bénit une flotte partant contre les Sarrasins; Paul III avec une statue de la Madone ; Paul III et les cardinaux se rendant à Trento ; La Foi pointe vers une statue de Paul III ; Apothéose de Paul III ; Paul III approuve le projet du château de Piacenza<ref>Collection du Palais</ref>.
-
Paul III nomme son fils Pier Luigi, duc de Piacenza et de Parme. -
Paul III réconcilie François Ier et Charles Quint. -
Paul III inspiré par la Foi pour convoquer le Concile de Trente.
Notes et références
Sources
- P. Sforza Pallavicini (Modèle:Trad.H. Migne), Histoire du concile de Trente, imp. Migne, 1844.
- O. Ponvinio, Pontificorum Romanorum vitæ.
Bibliographie
- M. Artaud de Montor, History of the Popes, New York, 1867.
- L. Pastor, Histoire des papes, Plon, Paris, 1892-1938.
- L. Von Ranke, Histoire de la papauté, Fayard, Paris, 1986.
- Fred Bérence Les Papes de la Renaissance Éditions du Sud & Albin Michel, Paris, 1966.
- Roman
- Amélie de Bourbon-Parme, Les Trafiquants d'éternité - L'Ambition, éditions Gallimard, 2023.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Giulia Farnèse
- [[Alexandre VI|Modèle:Nobr]]
- [[Liste des cardinaux créés par Paul III|Liste des cardinaux créés par Modèle:Nobr]]
- Sexualité des papes
- Chapelle Pauline
À la télévision
- Le pape Modèle:Nobr est interprété par Peter O'Toole dans la série télévisée Les Tudors.
- Borgia, série télévisée franco-allemande créée par Tom Fontana et diffusée sur Canal+ à partir d'octobre 2011. Alessandro Farnese est interprété par Diarmuid Noyes.