Sublimis Deus

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Le pape Paul III.

Sublimis Deus est une bulle pontificale de Paul III, du Modèle:Date<ref name="Sy">Modèle:Ouvrage</ref>, qui interdit l'esclavage des Indiens d'Amérique Modèle:Citation.

Il reprend presque les mêmes termes que dans sa lettre Veritas ipsa au cardinal Juan Pardo de Tavera, l'archevêque de Tolède.

Contexte

Dans cette bulle pontificale, le pape Paul III condamne vigoureusement la pratique de l'esclavage, pratique renouvelée depuis la découverte du Nouveau Monde et la volonté des Espagnols d'asservir les populations indigènes. Paul III dénonce une telle pratique comme directement inspirée par l'Ennemi du genre humain (Satan), ce qui montre clairement son absence de tergiversation sur ce point. Toutefois, non seulement la Réforme s'est installée, mais l'Angleterre d'Henri VIII, en délicatesse avec le pape, a fait sécession avec Rome en 1534 en créant l'anglicanisme. Ainsi, la voix du pape n'a plus sur les souverains chrétiens l'effet disciplinaire qu'elle avait du temps de Théodose, ou même encore quelques siècles auparavant (ainsi, l'interdiction par Rome de l'arquebuse resta toujours lettre morte).

La condamnation papale interdisait l'esclavage en refusant toute distinction entre les droits fondamentaux des chrétiens et ceux des populations non chrétiennes, mais elle concerne avant tout l'esclavage des Indiens sans mentionner celui des populations noires<ref name="PETE70">Modèle:Harvsp</ref>. Les souverains feignirent de croire que les populations africaines n'étaient pas concernées. Elles n'étaient d'ailleurs enlevées, il est vrai, que par les populations non chrétiennes de l'époque. La bulle pontificale fut, sans surprise, complètement ignorée par les souverains non catholiques. La papauté se résigna à l'immobilisme pour ne pas trop nuire aux puissances coloniales restées fidèles à Rome face aux pays protestants et à l'Angleterre<ref name="PETE70"/> que cette main d'œuvre gratuite faisait monter rapidement en puissance économique. Elle maintint toutefois ses missionnaires en fonction.

Les textes chrétiens antérieurs étaient ambigus : le mot latin servus désignait simplement un serviteur, sans préciser sa condition. Le christianisme avait émergé par ailleurs dans une société romaine où l'esclavage était admis, et où des esclaves faisaient partie des premiers chrétiens, alors clandestins. Postérieur, le discours de Saint Augustin<ref>« Pour saint Augustin, (la Cité de Dieu, livre XIX, chapitre XV), l'esclavage est en effet perçu comme la sanction divine d'une faute, collective ou individuelle » Modèle:Harvsp</ref> pesa également lourd dans la balance. Édouard Biot estime que la « doctrine primitive » du christianisme<ref>Édouard Biot, De l'abolition de l'esclavage ancien en Occident, Paris, 1840</ref>, qui s'incarne dans l'Épître aux Galates de saint Paul (« Il n'y a plus ici ni Juifs ni Grecs, il n'y a plus ni esclaves ni libres, il n'y a plus ni homme ni femme, mais tous sont en Jésus-Christ »), pouvait également être utilisée par les opposants à l'esclavage. Cependant l'abolition de toute distinction religieuse entre homme et femme ne signifiait pas pour autant l'abolition de leurs rôles sociaux respectifs.

Cette ambiguïté des textes bibliques sur l'esclavage fut mise à profit par les deux parties : justification de l'esclavage noir pour les esclavagistes en rappelant la malédiction de Cham, contestation par les antiesclavagistes appuyée sur l'idée que tous les hommes sont égaux devant Dieu, ensuite<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Texte intégral (dans sa version française)

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Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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