Religion au Japon
Il existe de nombreuses religions au Japon mais les deux principales sont le shintoïsme et le bouddhisme. Ces deux religions peuvent s'exprimer simultanément sous la forme d'un syncrétisme ancien appelé Modèle:Japonais.
Histoire des religions au Japon
Le shintoïsme, natif du Japon
Le shintoïsme est né au Japon d’un mélange entre animisme, chamanisme, et culte des ancêtres. Peu à peu, tous ces cultes de la fertilité, ces vénérations de la nature, parfois capricieuse (tremblements de terre, typhons, tsunamis, etc), se sont amalgamés et codifiés pour former le shinto.
Les origines du shintoïsme remontent très loin dans le passé. On se pose encore la question de savoir si la culture Jōmon (environ 11 000 à 300 av. J.-C.) possédait une religion centrée sur la vénération de dieux ressemblant peu ou prou à ce qu’on connaît aujourd'hui. Avec la culture Yayoi (d'environ 300 av. J.-C. à 300 {{#if:|{{#ifeq:|l|{{#if:|[[| apr. J.-C.]]|apr. J.-C.}}| Modèle:Abréviation discrète}}|Modèle:Abréviation discrète}}), plus complexe, commence à apparaître une iconographie de style shintoïste nettement plus marquée. L'introduction de la culture du riz semble avoir apporté avec elle des rites liés aux semailles et à la moisson, probablement très proches des rituels shintoïstes encore pratiqués aujourd’hui dans les campagnes japonaises.
Le bouddhisme, importé de Chine et de Corée
Le bouddhisme fut quant à lui importé de Chine et de Corée à partir des Modèle:S mini et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècles, il est donc fortement influencé par les bouddhismes chinois et coréen, mais aussi par le shintoïsme. En 592, après des luttes d'influence avec le shinto, le bouddhisme fut déclaré religion d'État. Le bouddhisme s'est introduit par le « haut », dans les classes sociales dominantes, avant d'atteindre le peuple, car ses enseignements relativement difficiles ne pouvaient pas encore être compris par l'ensemble de la population, non lettrée, du Japon.
Son histoire peut être divisée en trois périodes, ayant chacune vu l'introduction de nouvelles doctrines ou l'évolution d'écoles existantes, des trois grands courants du bouddhisme :
- époque de Nara (710-794) : écoles Hossō, Kegon et Ritsu ;
- époque de Heian (794-1185) : Tendai et Shingon ;
- époque de Kamakura (1185-1333) : bouddhisme de Nichiren, écoles inspirées par la Terre pure ou amidisme (Jōdo, Jōdo shin, Yūzū nenbutsu et Ji) et écoles Zen (Rinzai, Sōtō et Ōbaku).
Le christianisme
Les activités missionnaires catholiques au Japon débutent en 1549, lancées par les Jésuites soutenus par le Portugal, avant que les Ordres mendiants soutenus par les Espagnols n'accèdent à leur tour au Japon. Les Jésuites s'adressent dans un premier temps aux hommes de pouvoir, pour ensuite diffuser la religion au reste de la population.
Les chrétiens du Japon de cette époque sont appelés kirishitan.
La grande majorité d'entre eux abandonnent leur foi après les persécutions, par suite de l'interdiction du christianisme par le shogunat Tokugawa en 1614. Survivent des chrétiens cachés (Kakure kirishitan, principalement aux Îles Gotō et à Urakami (Nagasaki)), par peur de la torture, dont la technique de tsurushi, ou d'exécution : vingt-six martyrs du Japon (1597), grand martyre de Nagasaki (1622), seize martyrs de Nagasaki (1633-1637), Modèle:Lien (1598-1632). La rébellion de Shimabara (1637-1638) est menée entre autres par le jeune Amakusa Shirō (1621-1638)
Le Modèle:Date, à la fin de la période de sakoku (isolement volontaire du Japon), au début de la Restauration de Meiji, l'interdiction est levée.
En 1901, Uchimura Kanzō (1861-1930) crée un mouvement chrétien méthodiste japonais, le Mukyōkai, fortement engagé contre les injustices sociales.
La Convention baptiste du Japon a été officiellement fondée en 1947<ref> William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Rowman & Littlefield, USA, 2021, p. 326</ref>.
Le District de Nasu (Préfecture de Tochigi, au centre de Honshū) abrite l'Modèle:Lien, colonie japonaise anabaptiste huttériste (1972), branche Modèle:Lien, proche de la branche Schmiedeleut.
L'Église orthodoxe du Japon est une juridiction autonome de l'Église orthodoxe rattachée canoniquement au Patriarcat de Moscou et de toute la Russie.
D'autres mouvements ont été établis, comme l'Modèle:Lien et les Modèle:Lien.
Le shinto d'État, militariste
Avec la refonte de la constitution en 1868 sous l'ère Meiji, le shinto devint une religion d'État : le Modèle:Japonais. Dès 1872, tous les prêtres devinrent des employés de l'État, et chaque citoyen devait s'enregistrer comme membre de son sanctuaire local, devenant par le fait même membre du sanctuaire d'Ise. L'empereur du Japon, descendant de la déesse Amaterasu et désormais chef de l'État et commandant suprême de la Marine et de l'Armée, fut l'objet d'un véritable culte.
Ce culte prit une importance primordiale lors de l'expansionnisme du Japon durant l'ère Showa. L'empereur Shōwa fut ainsi instrumentalisé pour justifier l'expansionnisme et la militarisation auprès de la population japonaise. La manifestation tangible qui faisait de l'empereur le représentant des dieux était les insignes impériaux. Le Kokka shinto perdura jusqu'en 1945 lorsque MacArthur, le Commandant suprême des forces alliées, exigea la réforme de la Constitution et priva l'empereur de ses pouvoirs exécutifs. Le shinto d'État fut alors démembré, mettant un terme au principe de la religion officielle au Japon.
Judaïsme
Il existe une présence juive relativement récente au Japon et deux synagogues se trouvent dans la capitale à Tokyo, une orthodoxe et une reformée : la synagogue Beth David. La synagogue de Nagasaki date de 1889. À Kobé existe une communauté juive très active originaire de juifs arrivés de Syrie, du Yémen et d’Iran entre 1845 et 1865. Une seconde vague arriva au Japon : il s’agissait de juifs fuyant la guerre civile en Russie de 1917 à 1920 en provenance de Mandchourie (région japonaise à l’époque).
L'islam, venu de Turquie et d'Asie centrale
L’histoire de l’islam au Japon est récente. En 1877, l’islam est introduit sur l’archipel en tant que philosophie occidentale. C’est durant cette période que la vie du prophète Mahomet sera traduite. En 1889, l'Ertuğrul (frégate), navire ottoman, quitte le port d'Istanbul pour le Japon afin d’y nouer des relations diplomatiques. Mitsutaro Takaoka et Torajiro Yamada seraient ainsi les premiers japonais à s’être convertis à l’islam.
La progression de l’islam a avant tout commencé après la Première Guerre mondiale avec l’arrivée de musulmans d’Asie centrale. La mosquée de Kobe sera construite en 1935 et la mosquée de Tokyo en 1938. Les chocs pétroliers des années 1970 ont fait prendre conscience aux Japonais la nécessité de créer des liens avec le monde musulman. Les statistiques actuelles incertaines indiquent que 100 000 à Modèle:Nombre vivraient au Japon, concentrés principalement dans de grandes villes urbaines telles que Hiroshima, Kyoto, Nagoya, Osaka et Tokyo. En 1970, le centre islamique de Tokyo est créé dans le but de promouvoir la religion musulmane notamment en éditant des ouvrages traduits en japonais<ref>L’Islam au Japon sur Buddhachannel</ref>.
Aujourd'hui
Syncrétisme shinto-bouddhiste
La plupart des Japonais ont une vision neutre de la religion et en pratiquent plusieurs dans leur vie. Ils s'identifient au bouddhisme et au shintoïsme, sous la forme d'un syncrétisme ancien appelé Modèle:Japonais. Ainsi, en 2015 (sur une population totale de 127 millions<ref name="census">Modèle:Lien web</ref>), l'Agence pour les Affaires culturelles du ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie japonais comptabilisait<ref name="stats">Modèle:Lien web</ref> :
- Modèle:Unité de shintoïstes (plus de 70 % de la population) ;
- Modèle:Unité de bouddhistes (près de 70 % de la population) ;
- Modèle:Unité de chrétiens (moins de 2 % de la population) ;
- Modèle:Unité de Japonais pratiquant d'autres religions (7 % de la population).
En 2010, le centre islamique du Japon estimait à 100 000 le nombre de musulmans dans le pays<ref name="Yomiuri">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Japan Muslims worried by graveyard shortage », Yomiuri Shinbun, 16 août 2010</ref>. Seuls 10 % d'entre eux seraient japonais<ref>Benjamin Gauducheau, « Le manque de places dans les cimetières inquiète les musulmans du Japon », Aujourd'hui le Japon, 19 août 2010</ref>.
Une même personne peut aller prier au sanctuaire shinto au nouvel an pour une bonne année et avant les examens d'entrée à l'école pour implorer son succès, puis plus tard avoir un mariage à l'occidentale dans une église<ref>Un mariage chrétien nécessite que les deux époux soient baptisés et préparés à ce sacrement, ce qui exige un réel investissement et du temps ; sinon, il s'agit d'une bénédiction et non d'un mariage.</ref> plutôt qu'un mariage shinto, et enfin des funérailles dans un temple bouddhiste. Les rites funéraires, d'origine bouddhiste et shintoïste, consistent en une crémation du corps puis une mise en terre des cendres dans la tombe familiale. Les chrétiens au Japon suivent généralement ces rites, contrairement aux musulmans qui souhaitent être enterrés sans crémation<ref name="Yomiuri"/>. Selon l'association des musulmans japonais et le centre islamique du Japon, seuls trois cimetières au Japon leur offrent cette possibilité : à Kōshū, Kobe (réservé aux résidents de la ville) et Yoichi (sous-préfecture de Shiribeshi, Hokkaidō)<ref name="Yomiuri"/>. Le cimetière à Kōshū, le plus accessible, se situe dans le temple Modèle:Japonais de l'école Sōtō : Modèle:Nombre sont réservés aux musulmans, Modèle:Nombre sont pour le moment occupées<ref name="Yomiuri"/>. Il devrait cependant être plein d'ici quelques années, et la pratique de non-crémation effrayant une partie de la population, une nouvelle parcelle semble difficile à construire<ref name="Yomiuri"/>.
L'Agence pour les Affaires culturelles dénombrait en 2005 plus de Modèle:Unité religieuses pour près de Modèle:Unité religieux (chaque édifice religieux d'une même organisation pouvant avoir sa propre personnalité juridique)<ref name="stats2005">Modèle:Lien web</ref>. Dans le détail, on trouvait :
- Modèle:Unité shintoïstes (Modèle:Unité ayant une personnalité juridique) ;
- Modèle:Unité bouddhistes (Modèle:Unité) ;
- Modèle:Unité chrétiennes (Modèle:Unité) ;
- Modèle:Unité organisations (Modèle:Unité).
En 2013, le Japon compte environ Modèle:Nombre, la plus grande étant la mosquée de Tokyo<ref>« Tokyo Camii : La plus grande mosquée du Japon », Nippon.com, 16 août 2013</ref>.
Nouvelles religions
Un certain nombre de nouvelles religions (Shinshūkyō) se sont établies au Japon au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et ont aujourd'hui une place relativement importante au Japon. Beaucoup de ces sectes sont des syncrétismes entre la pensée traditionnelle japonaise et la pensée occidentale, et certaines incorporent des éléments de l'hindouisme et du fondamentalisme. Appelées shinshūkyō, les principales sont Sōka Gakkai, Sūkyō Mahikari, Konkokyo et Omoto Kyo. L'une d'elles, Aum Shinrikyo, est responsable de l'attaque d'une station de métro de Tokyo au gaz sarin le Modèle:Date. Le bilan de cet attentat s'établit à Modèle:Unité tuées et plus de Modèle:Unité. Cependant, cet acte isolé n'est pas représentatif du climat de paix qui règne entre les différentes communautés religieuses au Japon.
Un mouvement religieux fondé par Ikurō Teshima en 1948, la secte Modèle:Japonais forte de plus de Modèle:Unité qui croient que les Japonais sont originaires de la tribu de Zébulon l’une des dix tribus perdues d’Israël arrivée au Japon il y a Modèle:Unité, est connu au Japon. Une branche protestante chrétienne proche du judaïsme est connue à Kyoto sous le nom de Beit Shalom Yapan.
Religieux célèbres
Modèle:Colonnes À partir de 1547 ou 1549 plusieurs saints viendront contribuer au risque de leurs vies à la propagation la foi au Japon. Ainsi on verra 26 saints martyrs dans la liste des premiers martyrs du Japon : Paul Miki – François Fahelente – Pierre Sukégiro – Come Tachégia – Michel Cozaki – Jacques Kisaï – Paul Ibarki – Jean de Goto – Louis – Antoine – Pierre-Baptiste – Martin de l'Ascension – Philippe de Jésus – François Blanco – François de Saint-Michel – Mathias – Léon Carasumaro – Bonaventure – Thomas Cosaki – Joachim Saccakibara – François de Méaco – Jean Kimoia – Gabriel de Dcisco – Paul Suzuki – Thomas Danki – Gonzalve Garcia. Leur sang et leurs vêtements furent recueillis par les fidèles. On dit que les toucher opère des miracles. Ils furent canonisés le 8 juin 1862 par Pie IX<ref>Les Saints Martyrs du Japon, Magnificat</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Bouddhisme au Japon et les 13 écoles, Panthéon bouddhiste japonais
- Shugendō (tradition spirituelle ascétique), Terre pure
- Architecture bouddhiste japonaise, Liste de temples bouddhistes au Japon, Temples bouddhistes au Japon
- Néoconfucianisme (Chine, Japon, Corée), Yangmingisme, Modèle:Lien
- Hindouisme au Japon (Modèle:Nb, Modèle:Nb, estimations)
- Modèle:Lien, Kuji In, Modèle:Lien (temples shinto), sanctuaires jingū (autres temples shinto)
- Shinbutsu shūgō, syncrétisme des kamis et bouddhas
- Shinbutsu kakuri, séparation des kamis et des bouddhas
- Modèle:Lien
- Mariage shinto
- Rites funéraires au Japon
- Cimetières étrangers au Japon
- Liste de divinités japonaises
- Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires)
- Liste des Trésors nationaux du Japon (temples)
- Islam au Japon (Modèle:Nb, estimation 2020, et 80 mosquées)
- Modèle:Lien (environ Modèle:Nb)
- Modèle:Lien, Antisémitisme au Japon
- Modèle:Lien
- Modèle:Lien
- Yōkai, créatures surnaturelles du folklore japonais, Liste des yōkai
- Mukyōkai (1901), Uchimura Kanzō (1861-1930)
Liens externes
- L’héroïsme missionnaire au Japon et La rentrée du Christ au Japon par Georges Goyau : récit des missions catholiques au Japon