Responsabilité

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La responsabilité est l'obligation qu’a une personne de répondre de ses actes, de les assumer, d’en supporter les conséquences du fait de sa charge, de sa position, etc. C'est aussi la charge, mission conférée à quelqu’un par une autorité devant laquelle il doit répondre de ses actes<ref>Dictionnaire de l'Académie française, Modèle:9e édition, lire en ligne</ref>.

Sur le plan juridique, il en résulte que la responsabilité est l'obligation de réparer le préjudice résultant soit de l'inexécution d'un contrat (responsabilité contractuelle) soit de la violation du devoir général de ne causer aucun dommage à autrui par son fait personnel, ou des choses dont on a la garde, ou du fait des personnes dont on répond (responsabilité du fait d'autrui).

Étymologie

Le terme « responsable » trouve son origine dans le terme latin respondere qui signifie « répondre de ses actes ».

Cela rejoint l'origine de la responsabilité utilisée dans le cadre de la responsabilité civile : Modèle:Citation<ref>Code civil, article 1240</ref>.

Domaines où s'applique la responsabilité

Cette notion s’applique à différents domaines incluant notamment :

Responsabilité et conscience

Public/privé, va-et-vient

La responsabilité n’est pas seulement un fait, mais aussi une valeur. En tant que valeur sociale, suivant la perspective adoptée, elle peut prendre des significations diverses : elle renvoie donc inévitablement à des valeurs éthiques (ou morales), et est, pour une part, dépendante des idéaux d’une époque, de leur vivacité et de leur configuration sociale, – en un mot : de la volonté de croire de cette époque, et d’être obéie. Aussi, l'injonction sociale à être responsable, à être l’auteur d’une vie bien réglée, s’applique notamment à la question de la manière dont nous nous rapportons chacun à nous-mêmes, entre risque et transgression. Supports de la responsabilité, un individu serait Modèle:Citation tenu à un ensemble de devoirs ou d'obligations, y compris la toute première, l'obligation virtuellement coupable d'être «autonome », par quoi la société entend notre responsabilisation dans un système de compétition sociale<ref>Numa Murard, La morale de la question sociale, La Dispute, 2003, Modèle:2e : « État-providence et subjectivités », chap.1 : « Les métamorphoses de la responsabilité ».</ref>.

Pour autant, l’individu anti-conformisme ne dissocie pas forcément l'exigence sociale d'autonomie et la responsabilité morale envers lui-même. Cette inflexion individualiste de l'exigence de responsabilité, au sens fort, de la problématisation du rapport du privé et du public hante notamment la littérature américaine sur la désobéissance civile, comme chez Ralph Waldo Emerson : Modèle:Citation bloc

Passage à l'acte

Être l’auteur de ses actes ne signifie pas maîtriser la détermination de son destin personnel : être hommes, c'est être parmi les hommes, et, selon Hannah Arendt, les affaires humaines sont marquées du sceau de la fragilité, du fait de l'imprévu logé au cœur de toute action comme sa condition de possibilité<ref>Condition de l'homme moderne, Calmann-Lévy, 1961.</ref>. C'est la capacité d'inaugurer du neuf qui marque le singulier d'une vie humaine. Pour Theodor Adorno, cette condition d’incertitude et de fragilité, de Modèle:Citation<ref>Probleme der Moralphilosophie, Suhrkamp Verlag, 1997.</ref> apparaît comme le fondement de la capacité d’agir et de la responsabilité morale, dès lors que le sujet y est engagé dans une enquête sur la genèse et les significations sociales des normes morales auxquelles son existence est d’emblée confrontée.

Décisions

Sortir du cercle reviendrait à apprécier le milieu relationnel dans lequel s'enracine l'existence humaine, du microcosme au macrocosme. Ainsi, l'Modèle:Citation défendue par l'américaine Starhawk répond au souci pragmatique d'évaluer les effets que l'acte provoque, ses conséquences inhérentes, mais encore les raisons qui le déterminent, sa cohérence interne. Dans cette perspective, les choix Modèle:Citation<ref>Femmes, magie et politique, Les Empêcheurs de penser en rond, 2003, p. 68, 70.</ref>.

Aussi Toni Negri met-il l'accent sur une certaine qualité de l'exister de l'individu et de la communauté : Modèle:Citation<ref>Exil, Mille et une nuits, 1998, p. 50-51.</ref>.

La responsabilité en ce qui a trait à l'écologie et à la crise de notre temps

Modèle:Article détaillé

Sur le plan philosophique

La puissance que l'être humain tire de la technoscience crée des problèmes éthiques inconnus à ce jour : auparavant, l'homme pouvait penser que les interventions techniques sur la nature étaient superficielles et sans danger, que la nature était capable de rétablir ses équilibres fondamentaux de sorte qu'elle n'en était pas affectée vis-à-vis des générations à venir. Aujourd'hui, nous savons, du fait des multiples dégradations environnementales (effet de serre, érosion de biodiversité, pollutions diverses…) que la technique peut avoir des effets irréversibles sur la nature de par son ordre de grandeur et sa logique cumulative. Pour le philosophe Hans Jonas, la responsabilité doit par conséquent faire l'objet d'une nouvelle définition, non plus comme réponse de ses actes, mais comme réponse à un donné. Il ne s'agit plus de répondre de ses faits et gestes, d'en subir les conséquences, de réparer le tort causé à autrui. Modèle:Citation<ref>Hans Jonas, Le Principe responsabilité, p. 132.</ref>. L'objet de cette nouvelle responsabilité, c'est la possibilité d'une perpétuation indéfinie de l'humanité dans l'avenir. L'homme devient responsable devant les générations futures. Pour Jonas, le concept de responsabilité s'exprime sous forme d'un impératif catégorique, dont l'une des formulations est : Modèle:Citation<ref>Hans Jonas, Le Principe responsabilité, p. 30-31.</ref>. Avec Le Principe responsabilité (1979), Jonas établit un nouveau paradigme du concept de responsabilité.

Vittorio Hösle, disciple de Hans Jonas, exprime la conviction que la philosophie doit aujourd’hui se poser les questions de son époque. Il estime que les philosophes contemporains ont eux-mêmes des responsabilités à prendre face à la crise écologique et à la crise du temps présent en général<ref>Vittorio Hösle, La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie, Nîmes, Champ social, 2004.</ref>.

Sur le plan religieux

Le christianisme a été confronté à une polémique avec les représentants de la nouvelle conscience écologique au sujet de sa responsabilité dans la crise écologique<ref>Anne-Marie Reunen, « Maître ou parasite ? Habiter la nature en toute conscience », Revue théologique de Louvain, 2000, p. 160-189, lire en ligne.</ref>.

Vittorio Hösle estime que les Églises ont aussi une responsabilité sur les questions d'écologie, qu'elles doivent sensibiliser leurs fidèles<ref>Aujourd'hui, les différentes Églises s'accordent généralement sur le terme « Sauvegarde de la Création ».</ref>, mais qu'elles ont tardé à se préoccuper de ces questions. Il pense qu'il existe des besoins de formation des théologiens en ce qui concerne l'écologie<ref>Vittorio Hösle, Philosophie de la crise écologique, 1990, p. 122.</ref>.

Dans l'encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde de la maison commune » (2015), le pape François commente le passage de la Genèse (Gn 2, 15) qui invite à « cultiver et garder » le jardin du monde, en disant que cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature<ref>Laudato si', § 67.</ref>.

Dans le domaine de l'écologie politique

La responsabilité est l’une des trois valeurs centrales de l’écologie politique, avec la solidarité et l’autonomie. Elle consiste dans la prise de conscience des conséquences de nos actes présents, que ce soit pour l'avenir (dimension temporelle) ou pour l’ensemble des territoires affectés (dimension spatiale). Elle suppose un système économique, juridique et politique capable de mettre en relation nos décisions avec les effets qui s’ensuivent, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cette responsabilité s’exerce pour certains par des stratégies de développement durable, qui allient les aspects environnementaux, sociaux et économiques, au niveau des gouvernements, des régions, ou des collectivités territoriales<ref>Jean-Christophe Mathias, Politique de Cassandre, Sang de la Terre, 2009.</ref>.

Dans le domaine de la gestion d'entreprise

Modèle:Article détaillé

Dans le domaine de la gestion d'entreprise, la responsabilité en ce qui a trait à l'environnement est inséparable des aspects économiques et sociaux. L'environnement constitue ainsi, avec le social et l'économie, l'un des trois piliers du développement durable. L'application des principes de développement durable aux entreprises constitue la responsabilité sociétale des entreprises. Il s'agit d'un nouveau type de stratégie des entreprises dans lequel l’analyse approfondie des relations avec les parties prenantes occupe une place déterminante.

Xavier Pavie montre que, dans le processus d'innovation, les principes de développement durable de Brundtland ne suffisent plus<ref>Xavier Pavie, Innovation responsable, stratégie et levier de croissance des organisations, Eyrolles, 2012</ref>, et qu'il faut leur adjoindre trois questions complémentaires pour que l'innovation soit vraiment responsable<ref>Les enjeux de l’innovation responsable</ref> :

  • Questionner les besoins des individus ;
  • Mesurer les impacts directs des innovations ;
  • Mesurer les impacts indirects.

Autres responsabilités dans le domaine de la gestion d’entreprise

En gestion, la responsabilité du fait des produits défectueux est un risque que les entreprises doivent intégrer de plus en plus dans leur mode de gestion, sous peine de s’exposer à des risques juridiques (voir sécurité juridique) ou au versement d’intérêts compensatoires. Cet enjeu devient de plus en plus important pour les dirigeants, dans la mesure où il devient difficile, aujourd’hui, de cacher un vice dans un produit, ou un service rendu à un client. En effet, les facilités de communication offertes par l’internet, les messageries électroniques, et autres mobiles, permettent de se rendre compte assez vite des vices des produits.

La responsabilité administrative

L'irresponsabilité de la puissance publique et donc de ses agents apparaissait dans la première moitié du XIXème siècle comme intimement liée à l'exercice de la souveraineté. En effet l'article 2 de la loi du Modèle:Date- puis la constitution de l'an VIII avaient institué une garantie des fonctionnaires qui subordonnait les poursuites dirigées contre un agent à l'autorisation du Conseil d'État, ce qui n'était que bien rarement accordée.

La responsabilité pénale

L'un des phénomènes marquant des dernières années réside dans l'accroissement de la responsabilité pénale des fonctionnaires. Ceci peut s'expliquer par l'inflation et l'instabilité grandissante des normes, l'augmentation des incriminations pénales, la recherche d'une plus grande transparence de l'administration, une amélioration de l'État de droit, une modification du comportement des justiciables qui cherchent des responsables ainsi que du juge pénal. Cet type de responsabilité regroupe le manquements au devoir de probité et les fautes non intentionnelles<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Aspects philosophiques

Développement durable

Aspects juridiques

Aspects économiques

Liens externes

Modèle:Liens

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