Sébastien Ier

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Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Politicien

Modèle:Souverain- (Dom Sebastião) fut roi de Portugal de 1557 à 1578. Il naquit à Lisbonne le Modèle:Date de naissance, jour de la Saint-Sébastien (d’où son prénom)<ref name="Michaud">Modèle:Michaud</ref>,<ref name="Antas 1">Modèle:Harvsp</ref>, et mourut à la bataille des Trois Rois, à Ksar El Kébir, le Modèle:Date de décès. Il est l’avant-dernier monarque de la maison d'Aviz.

Biographie

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Sébastien, roi de Portugal, en 1562.

La régence

Fils du prince héritier Jean-Manuel et de l'infante Jeanne d'Espagne, il naît dix-huit jours après le décès de son père<ref name="Antas 1"/>. À trois ans, il succède à son grand-père Modèle:Souverain2. Sa mère Jeanne étant rentrée en Autriche peu après la mort de son mari<ref name="Antas 2">Modèle:Harvsp</ref>, la régence est menée par sa grand-mère espagnole Catherine de Castille de 1557 à 1562. Très populaire, elle se démet toutefois du pouvoir au bout de cinq ans, et le transmet au grand-oncle du roi, le cardinal Henri d'Evora de 1562 à 1568<ref name="Antas 2"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le jeune roi reçoit l'enseignement des jésuites et des dominicains<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est soumis à l'influence de son confesseur, Luis Gonçalves de Camara, et du frère de celui-ci, Martim, qui sera à la majorité ministre principal de Sébastien, faveur qu'il gardera jusqu'en 1576<ref name="Antas 3">Modèle:Harvsp</ref>.

L'époque de la régence correspond à l'expansion coloniale portugaise en Angola, au Mozambique, à Malacca et l'annexion en 1557 de Macao. Au niveau législatif, la plus grande partie de la régence est consacrée au développement des affaires de l'Église : nouveaux évêchés en métropole et en outre-mer, renforcement de l'Inquisition et extension de son pouvoir jusqu'aux colonies indiennes, ratification et application des décisions du concile de Trente, établissement d'une nouvelle université à Évora (1559) dont l'enseignement est confié à la Compagnie de Jésus<ref name="Oliveira 223">Modèle:Harvsp.</ref>. L'érection de la cathédrale Sainte-Catherine de Goa est commencée en 1562 pour célébrer la conquête de la ville par Afonso de Albuquerque en 1510.

En échange de cette soumission à l'Église, les régents obtiennent des bulles pontificales qui obligent le clergé portugais à soutenir la défense des colonies et du territoire métropolitain.

Au pouvoir

Dès sa majorité en 1568, Sébastien prend en main le pouvoirModèle:Sfn. “Roi vierge” et “roi chevalier”, dom Sébastien s'intéresse aussi bien au gouvernement qu'aux plans de conquêtes visant l'Afrique du Nord, afin de propager la foi chrétienne<ref name="Oliveira 223"/>. Pour De Oliveira Marques, il est Modèle:Citation ; pour d'Antas, il est Modèle:Citation. Religieux, austère, chaste, il est d'un caractère violent, emporté, voire despotique ; passionné par tous les exercices du corps, tels la chasse ou la joute, il est également fort belliqueux, trait dans lequel le confortent ses courtisans<ref name="Antas 3"/>. S'il laisse encore au début de son règne des bribes de pouvoir à sa grand-mère, il finit par se passer de ses conseils, et se lance avec ses favoris dans la construction d'un Empire. Pour ce faire, il exige de l'Église les fonds nécessaires, et lève des impôts supplémentaires pour prélever sur la population ce que le clergé ne peut débourser<ref name="Oliveira 223"/>. Le financement n'étant toujours pas suffisant, Sébastien est obligé de faire des emprunts, et doit en échange accorder certains bénéfices, comme le monopole de la vente d'épices pour une durée limitée<ref name="Oliveira 224">Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi échange également des fonds aux nouveaux convertis contre la promesse papale de ne pas confisquer les biens des condamnés de l'Inquisition<ref name="Oliveira 224"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Refnec.

Fichier:16- Rei D. Sebastião - O Desejado.jpg
Sébastien roi.

Durant cette période, et jusqu'à la fin du règne de Sébastien, le gouvernement intérieur du Portugal est en proie aux luttes d'influence entre la reine-mère Catherine et ses opposants<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Harv.</ref>. Une loi somptuaire est promulguée en 1570, soutenue par le clergé qui y voit le respect des commandements de l'Église : cette loi définit notamment les viandes permises ou interdites, comment dépenser son argent, proscrivant la majeure partie des importations tout en oubliant de préciser ce qui était luxe et ce qui ne l'était pas<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais le roi s'intéresse de toute façon trop peu à la situation intérieure de son pays : passer en Afrique se couvrir de gloire est son seul souci. Modèle:Souverain- avait abandonné certaines conquêtes africaines pour reconcentrer l'effort colonisateur portugais sur l'Inde, mais Sébastien compte bien cueillir des lauriers là où son grand-père avait renoncé, et étendre encore le Maroc portugais<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L'Afrique

Préparatifs et alliances

Fichier:Conquetes Saadiennes.PNG
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les Saadiens prennent le pas sur les Wattassides et sur les Européens pour la domination du territoire marocain.

Ayant organisé un corps d'infanterie d'élite en 1571, Sébastien souhaite l'exercer sur le champ de bataille. En 1574, il se rend donc au Maroc durant trois mois, afin d'affronter les Maures. Mais son armée, peu nombreuse, ne peut que lancer quelques escarmouches sans lendemain<ref name="Antas 6">Modèle:Harvsp</ref>. À son retour, il prépare une nouvelle expédition contre les Maures. Dans ce but, il promet son aide à Mulay Muhammad Al-Mutawakkil, Sultan du Maroc détrôné en 1575 par son oncle Mulay 'Abd al-Malik<ref name="Oliveira 224"/> qui avait le soutien du sultan ottoman Modèle:Souverain2<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Toujours prêt à franchir le détroit, Sébastien tente une nouvelle fois d'intéresser Modèle:Souverain- à son expédition<ref name="Antas 18">Modèle:Harvsp</ref>. Son émissaire à la cour espagnole négocie également un mariage avec la fille (aînée selon quelques historiens<ref name="Antas 18"/>). Le roi d'Espagne accepte de prêter des galères et des hommes, mais ne croit guère en la réussite du projet, tout comme le puissant duc d'Albe, favori de Philippe<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Toutefois, Philippe reçoit Sébastien à Guadalupe à la Noël 1576, et accepte l'intervention du Portugal en Afrique, sous conditions que l'expédition se déroule courant 1577, et n'aille pas plus loin que Larache<ref name="Antas 21">Modèle:Harvsp</ref>. Mais Philippe abandonne le roi de Portugal face aux Marocains, sans doute en partie à cause de la reprise des hostilités en Flandres, et en partie également à cause du manque de préparatifs du côté portugais<ref name="Antas 21"/>.

Malgré l'opposition de Juan de Mascarenhas, général portugais, suivie des conseils de prudence de Catherine d'Autriche<ref name="Ephemeride">Modèle:Ouvrage.</ref>, l'offensive tant souhaitée est préparée pour l'été 1578. Le pape accorde apparemment au roi de Portugal une bulle de croisade<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le roi d'Espagne renouvelle encore plusieurs fois ses conseils de prudence (notamment à l'occasion des condoléances offertes après la mort de Catherine, en Modèle:Date-), même si certains chroniqueurs avancent que l'Espagne avait beaucoup à gagner quel que soit le résultat de l'aventure africaine<ref>Modèle:Harvsp</ref>. De même, de Tanger, Mulay Muhammad exhorte le souverain à ne pas se mettre à la tête de l'expédition, par crainte, dit-il, que les Maures croient que les Portugais viennent soumettre le pays (ce qui est sans doute le plan de Sébastien)<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mais en 1577, la ville d'Arzila, tenue par un partisan d'Al-Mutawakkil, se soumet au gouverneur portugais de Tanger, plutôt qu'aux forces d'Abd al-Malik. Cette « victoire » attise la hâte du roi de Portugal de passer en Afrique à la tête de ses troupes<ref name="Antas 30">Modèle:Harvsp</ref>.

Le corps expéditionnaire ne constitue alors qu'une armée faible, indisciplinée et inorganisée<ref name="Oliveira 224"/>. Outre les forces portugaises, des mercenaires « allemands » (en fait flamands, envoyés par Guillaume de Nassau), italiens (devant être envoyés par le Grand-duc de Toscane, et finalement subtilisés au pape<ref>La troupe avait été recrutée par un Anglais, Thomas Esternulie, créé récemment marquis par le pape, et doit servir à lutter contre Modèle:Souverain2, en Irlande. Sébastien convainc le marquis de se joindre à son expédition Modèle:Harv.</ref>) et castillans<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J. M. Anderson, The history of Portugal, Ed. Greenwood Publishing Group, 2000, Modèle:P. et suivantes Modèle:ISBN, Modèle:Lire en ligne</ref> (enrôlés directement par Sébastien) accompagnent l'expédition<ref>Modèle:Harvsp</ref> : en tout Modèle:Nombre, plus de Modèle:Nombre et quelques centaines de surnuméraires<ref>Modèle:Harvsp</ref> embarquent à Lisbonne le Modèle:Date- (ou le 24<ref name="Antas 30"/>) et débarquent à Tanger le Modèle:Date-, sous le commandement direct du roi<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La moitié environ des troupes n'est pas portugaise<ref name="Michaud"/>.

Début de l'expédition

Fichier:Braun Asilah UBHD.jpg
Le port d'Arzila en 1572.

Trois jours après Tanger, les troupes s'embarquent pour Arzila, où elles attendent encore douze jours les fournitures de l'expédition<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Durant cette attente, un affrontement a lieu avec un petit corps envoyé en reconnaissance par Abd al-Malik, promptement repoussé par l'armée portugaise et ses alliés. Sébastien est trompé par ce léger succès, au point de mépriser les avertissements que lui fait Abd al-Malik le Modèle:Date-. Celui-ci lui envoie par lettre des remarques, notamment sur le fait que le roi de Portugal soutient celui qui a assiégé Mazagan, et y a massacré des chrétiens ; malgré les promesses de Mulay Muhammad, ce dernier n'a aucun territoire sous son autorité alors qu'Abd al-Malik peut proposer, en échange de la paix, de donner certains territoires et villes (sauf les plus importantes) au protégé du Portugal<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Sébastien voit cette missive comme une preuve de la terreur que ses troupes susciteraient chez l'ennemi<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Harv.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Harv.</ref>, et convoque aussitôt un conseil de guerre pour décider de la conduite à tenir.


Trois options sont examinées lors de ce conseil : transporter par bateau la troupe et débarquer à Larache pour prendre la ville, conduire la troupe le long de la côte sans perdre de vue la flotte, passer par l'intérieur des terres afin d'abréger le trajet et de rencontrer l'ennemi directement. La dernière proposition est celle que retient le roi, malgré les recommandations du Modèle:Lien, qui recommande la prise rapide de Larache, afin d'y avoir un havre qui rendrait plus simple toute autre opération<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Harv.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Harv.</ref>. Mais Sébastien souhaite partir au plus court, directement sur l'armée ennemie, prendre au besoin Alcácer-Quibir et ensuite se rabattre sur Larache. La flotte a pour ordre de rejoindre directement Larache par la mer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ne prenant que quelques jours de vivres, l'armée terrestre quitte Arzila le Modèle:Date-, et, après un détour pour se ravitailler en eau, progresse désormais difficilement dans le territoire africain, en butte à la chaleur et aux harcèlements des troupes autochtones<ref name="Antas 38">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est rapidement décidé de rentrer sur Arzila, mais la flotte a déjà quitté ce point, et ne peut donc les secourir : Sébastien ordonne le Modèle:Date- de reprendre la marche en avant, suivant l'Oued al-Makhazin, affluent du Loukkos, qui n'est pas encore à sec<ref name="Antas 38"/>.

Pressés par la difficulté de traverser le Loukkos, les Portugais préfèrent franchir le Makhazin afin de s'affranchir des contraintes de la marée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après ce franchissement, fait le Modèle:Date-, l'armée se trouve dans une position très favorable, couverte par le Makhazin et les différents bras du Loukkos. Deux choix s'offrent à eux : traverser à son tour le Loukkos, en direction d'Alcácer-Quibir, où se trouve l'armée d'Abd al-Malik, ou se diriger sur le gué en direction de Larache. Malgré les exhortations de Mulay Muhammad, qui se retrouve bientôt menacé directement par les favoris royaux, la troupe se dirige vers les forces ennemies, qui font de même : la confrontation se fait aux heures les plus chaudes de la journée, celles qui sont les moins favorables aux Européens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Bataille

Modèle:Article détaillé

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La bataille des Trois Rois, les troupes portugaises (à gauche) font face aux Maures (à droite).
Fichier:Reconhecimento do corpo de dom sebastiao.jpg
Reconnaissance du corps de Sébastien.

L'armée de Sébastien, outre les Modèle:Nombre qui avaient débarqué à Tanger, compte désormais plus de Modèle:Nombre grâce aux fidèles de Mulay Muhammad, ainsi que trente-six canons<ref name="Antas 50">Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, cette armée est composée essentiellement de troupes lourdement armées, alors qu'il aurait fallu pour combattre dans ces conditions des troupes bien plus légères<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En face, l'armée d'Abd al-Malik est forte de plus de Modèle:Nombre et plus de Modèle:Nombre, et accompagnée également de troupes irrégulières et d'une quarantaine de canons<ref name="Antas 50"/>. De plus, les espions maures sont parfaitement au courant de la composition des troupes portugaises. Les Portugais ne connaissent pas la composition de l'armée adverse, ignorant totalement la présence de l'artillerie chez leurs adversaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le matin du Modèle:Date-, c'est donc la bataille d'Alcácer-Quibir (Ksar El Kébir) : Sébastien fait défense à ses troupes d'attaquer sans son ordre, et monte à l'assaut avec l'avant-garde, laissant le reste de son armée sans chef pour la commander, ce qui le prive de la majeure partie de ses hommes<ref name="Antas 54">Modèle:Harvsp.</ref>. L'avant-garde étant très avancée dans le centre du dispositif d'Abd al-Malik, un cri de retraite se fait entendre, afin de refaire la jonction avec le gros des troupes royales, se changeant rapidement en débandade devant la charge des troupes maures<ref name="Antas 54"/>. L'artillerie portugaise est rapidement réduite au silence, et prise par l'ennemi<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La bataille se change en mêlée, et Sébastien, qui a refusé la proposition de sauver sa personne en retournant à Arzila ou Tanger<ref>Modèle:Harvsp.</ref> finit par être tué. Environ 7 000 autres combattants portugais suivent son exemple, le reste étant fait prisonnier, et moins d'une centaine de Portugais peuvent rentrer à Lisbonne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Abd al-Malik meurt durant la bataille, tout comme Mulay Muhammad qui se noie dans l'oued Makhazin en s'enfuyant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'aventure cause donc la plus désastreuse défaite de l'histoire du Portugal, ainsi qu'un coût d'un million de cruzades, soit environ la moitié des recettes annuelles de la couronne portugaise<ref name="Oliveira 224"/>. Parmi les prisonniers et les morts se trouve la quasi-totalité de l'élite gouvernante et militaire, tuée ou retenue en otage pendant de longues années, dont son cousin Antoine, grand-prieur de Crato. Les restes du roi de Portugal sont préservés par le successeur d'Abd al-Malik, Ahmed al-Mansour, qui fait reconnaitre par les prisonniers la dépouille royale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le corps est d'abord enseveli le Modèle:Date- à Alcácer-Quibir, tandis que des cérémonies mortuaires sont organisées à Lisbonne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En Modèle:Date-, les restes royaux sont déterrés et transportés à Ceuta, pour être réenterrés à l'église des Trinitaires<ref name="Valensi 47">Modèle:Harvsp</ref>. Enfin, ils sont exhumés en Modèle:Date- pour être rapportés au Portugal sur ordre de Modèle:Souverain- et transférés au monastère des Hiéronymites de Bélem, en compagnie des infants de Modèle:Souverain2 et Modèle:Souverain2, dont les corps sont acheminés jusqu'à Bélem depuis Évora, escortant le cortège funéraire<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Valensi 47"/>.

Succession problématique

Modèle:Article détaillé Entre le 12<ref name="Valensi 28">Modèle:Harvsp</ref> et le Modèle:Date-, les nouvelles du désastre arrivent peu à peu à Lisbonne. Une censure officielle est rapidement mise en place, n'évitant toutefois pas la diffusion des rumeurs les plus alarmistes<ref name="Valensi 28"/>. Les gouverneurs assurant la régence durant l'expédition font appel à Henri, l'oncle de Sébastien, puis annoncent la déroute le 22<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le 27, le représentant des prisonniers encore tenus par les Maures fait connaître à la cour les détails de la mort du roi, et de la défaite de son armée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Henri prend alors la succession sous le nom d'Modèle:Souverain2, mais il meurt également sans descendant deux ans plus tard. Quatre prétendants se font alors connaître, tous faisant remonter leurs prétentions à Modèle:Souverain3, Modèle:Souverain2 n'ayant plus d'héritiers vivants<ref name="Oliveira 224"/>. Modèle:Souverain3, est le fils de Marie, petite-fille de Manuel ; Catherine est l'autre petite-fille de Manuel, et mariée au duc de Bragance Modèle:Souverain2, parent de la maison de Portugal<ref name="Oliveira 224"/> ; Modèle:Souverain2 est le petit-fils de Manuel par sa mère Isabelle et roi de l'Espagne voisine ; Antoine, grand prieur de Crato, est le petit-fils illégitime de Manuel<ref name="Oliveira 224"/>,<ref name="Michaud"/>.

Le père de Ranuce, Alexandre Farnèse, gouverneur des Pays-Bas espagnols, revendique les droits de son fils à la couronne, mais finit par y renoncer. Malgré les revendications de Catherine et de son mari, ces derniers n'obtiennent pas de soutien réel, et c'est Antoine, qui a le soutien du peuple et de l'Église, qui est proclamé roi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à Santarém ; Henri de France<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et Élisabeth d'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref> lui apportent également leur soutien. Mais l'Espagnol Modèle:Souverain2 fait entrer une armée aux ordres du duc d’Albe au Portugal, armée qui atteint Lisbonne. Antoine est défait à la bataille d'Alcántara le Modèle:Date et contraint à l'exil en France<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : le royaume est conquis, l'Union ibérique faite<ref name="Oliveira 224"/>. Le Modèle:Date-, la flotte franco-portugaise menée par Philippe Strozzi est défaite dans les Açores à la bataille de Terceira, sonnant le glas du retour d'Antoine. Le duc de Bragance, se désistant de ses prétentions, est honoré de la charge de connétable de Portugal, fonction qu'il avait demandé en vain auparavant à Modèle:Souverain-, et du collier de la Toison d'or<ref name="Antas 90">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Péninsule ibérique en 1598.png
Carte de la péninsule ibérique en 1598.

Les faux Sébastien

Modèle:Article détaillé

Fichier:Dom Sebastian on Incoberta.jpeg
Sébastien sur l'île imaginaire d'Incoberta, attendant le moment du retour.

Les contradictions entre les récits sur la mort de Sébastien<ref>Modèle:Harvsp</ref>, ainsi que l'absence apparente de cadavre (qui ne reviendra au Portugal qu'après la conquête du pays par Modèle:Souverain-), firent que beaucoup de Portugais estimèrent que le roi avait juste disparu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harv</ref>,<ref>Modèle:Lien, Histoire du Portugal ; Modèle:Ouvrage Modèle:Harv.</ref>, et qu'il avait échappé à la mort en compagnie de son favori Christovam de Tavora et de Modèle:Lien, duc d'Aveiro<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dès le retour de la flotte de Tanger en Modèle:Date-, une rumeur se répandit prétendant que le roi était en fait à son bord<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. On se référa alors au « roi dormant » qui reviendrait au Portugal en cas de difficulté pour sauver le royaume<ref name="Michaud"/>.

Les Portugais considéraient les Espagnols comme des envahisseurs, et nombre de manifestations hostiles eurent lieu pour résister à la domination étrangère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La réaction espagnole envers cette hostilité n'épargna pas les partisans de Modèle:Souverain-, qui virent leurs services peu ou pas récompensés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi n'accordait que des faveurs personnelles, mais refusait toute demande qui concernait la généralité : l'amnistie demandée après les luttes fratricides de la crise de succession fut acceptée mais comporta cinquante-deux exceptions, visant notamment le clergé qui avait apporté un fort soutien à Antoine<ref name="Antas 87">Modèle:Harvsp.</ref>. Les courtisans espagnols étaient encore plus extrêmes, soutenant que l'université de Coimbra devait être fermée, afin que ses étudiants viennent étudier dans les universités espagnoles<ref name="Antas 87"/>. De son côté, Jean de Bragance se plaignait des faibles récompenses qu'il avait reçues, alors qu'on lui avait promis le royaume du Brésil, la grande maîtrise perpétuelle de l'Ordre du Christ, et le mariage d'une de ses filles à l'infant Diego, et qu'on venait de lui retirer la connétablie<ref name="Antas 90"/>. Après un an et demi passés à Lisbonne, Modèle:Souverain- repartit le Modèle:Date- pour Madrid, non sans avoir convoqué les Cortes de Tomar : garantie de la conservation des lois portugaises, indépendance vis-à-vis de l'Espagne (Modèle:Souverain- gouvernant les deux royaumes par une union personnelle), et reconnaissance de l'infant Philippe comme héritier de la couronne portugaise<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En son absence, le gouvernement était remis dans les mains du cardinal Albert, assisté de l'évêque de Lisbonne, de Pedro de Alcáçova et de Modèle:Lien, mais cette forme de gouvernement n'offrit pas plus de libéralités au peuple portugais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pendant la période qui suivit, plusieurs personnes prétendirent être le roi Sébastien<ref name="Michaud"/>, et reçurent un soutien important de la part des Portugais, largement dû au sentiment nationaliste<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Quatre prétendants se firent donc connaître entre 1584 et 1598 :

  • le premier était un fils de paysan du pays d'Alcobaça ; il s'établit à Penamacor en 1584 et y forma une petite cour, jusqu'à son arrestation. Condamné aux galères, il s'échappa lors du désastre de l'Invincible Armada et finit ses jours à Paris ;
  • le second prétendant, fils d'un ouvrier de l'île de Terceira, s'établit en ermite près d'Ericeira. En 1585, il y organisa une armée assez importante au point de revendiquer ses droits à la couronne et de promettre la fin de l'occupation espagnole. Défait par les troupes fidèles au gouvernement de Lisbonne, il fut jugé coupable, tout comme ses principaux partisans, pendu et démembré ; s'ensuivit une répression féroce auprès de ses soutiens dans la population ;
  • le troisième prétendant fut arrêté en Espagne, à Valladolid en 1594. S'étant établi à Madrigal comme pâtissier, il complota pour faire sortir Dona Anna, la fille naturelle de Juan d'Autriche, de son couvent de Madrigal (avec le soutien du confesseur de celle-ci), sans doute pour l'épouser. Peu enclin à expliquer ses projets devant la justice, il fut tout de même pendu en 1595 ;
  • le quatrième et dernier prétendant important fut un Italien de Calabre, il apparut à Venise en 1598, et fut mis en prison sur les plaintes de l'ambassadeur d'Espagne auprès de la Sérénissime. Malgré une apparente ressemblance physique<ref>D'après l'historien d'Modèle:Souverain2 Modèle:Harv.</ref>, et l'appui de la diaspora portugaise, ce Sébastien fut chassé des terres de la république de Venise. Il tenta de quitter l'Italie vers la France, avec l'aide de ses partisans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, mais fut livré à l'Espagne par le duc de Florence dont il traversait le territoire. Il fut ensuite envoyé à Naples, y avoua son imposture, et fut condamné aux galères, puis à nouveau emprisonné au château de Sanlúcar pour avoir tenté de s'évader, et y fut pendu finalement avec certains de ses complices en 1603, après avoir été jugé une troisième fois.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle encore, des paysans « sébastianistes » du Brésil croyaient que le roi Sébastien viendrait les libérer de l'« athée » république du Brésil<ref>Histoire des religions, Modèle:Nobr, Encyclopédie de la Pléiade, Gallimard, (1976), p.1093-1102</ref>.

Ascendance

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Titre complet

Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de dieu.

Dans la culture

Le roi Sébastien et son expédition servit notamment d'inspiration pour :

Notes et références

Modèle:Références

Annexe

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail