Tupac Yupanqui

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien Tupac Yupanqui (du quechua Tupaq Inka Yupanki<ref name="britannica">Modèle:Lien web</ref>) est le Sapa Inca Modèle:Nobr rom (ou dixième souverain inca) et le deuxième empereur historique de l'Empire inca dans la deuxième moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="britannica" />. Il est reconnu comme étant le plus grand conquérant de l’histoire Inca. Sous son règne l’Empire voit son extension la plus large et la plus rapide.

Biographie

Montée sur le trône

Au départ c'est son frère Amaru aussi appelé par certains « Yamque » qui est désigné « dauphin » de leur père Pachacutec. Amaru va d'ailleurs co-régner avec son père pendant une période de 5 à Modèle:Nombre, avec déjà droit de faire construire son palais « Hatun kancha »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Amaru est un fils obéissant, sérieux qui s'efforce de satisfaire son père en tout<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Mais cet essai se révèlera infructueux, il ne montrera pas d'aptitudes militaires remarquables et aura du mal à imposer son autorité<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Donc il ne satisfait pas pleinement Pachacutec, d'autant que des échos de succès et de talents innés lui arrivent des éducateurs de son autre fils Tupac.

Tupac Yupanqui est alors rappelé vers Q'usqu (Cusco) la capitale ; jaugé sur place, et ayant confirmé ses talents et son aptitude à gouverner, il lui est alors proposé de devenir l'héritier et de co-régner en attendant avec Pachacutec. Ce qu'il accepte.

Son frère lui laisse la place. Toutefois il semble que, même s'il n'a pas atteint le niveau qu'attendait son père, il ne tombe pas en disgrâce. Il garde une position importante dans l'État aux côtés de son père et de son frère<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il peut garder son palais et la formation de grand lignage, facultés attribuées généralement à l'Inca régnant. Il passe en quelque sorte du statut d'Inca co-régnant à celui de vice-Inca de son frère.

Un général brillant

Modèle:Article détaillé Tupac fait construire alors son propre palais le « Pucamarka » ou « palais pourpre », dans le Hanan Q'usqu (Haut Cusco) et choisit pour « coya », ou épouse royale, sa sœur Mama Ocllo aussi appelée Tucta Cuca dont il a notamment un fils qui lui succèdera à son tour sous le nom de Titu Kusi Huallpa, qui changera plus tard son nom en Wayna Kapak ou Huayna Capac (Wayna Qhapaq en quechua, « Jeune Chef »)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Durant le règne de son père, c'est un grand général qui, par ses conquêtes, permet à l'Empire inca d'atteindre son extension à la fois la plus large et la plus rapide<ref group="N">Nota bene : mais le Tawantin suyu, « l'Empire (inca) des quatre quartiers », connaîtra son extension maximale sous son fils Huayna Capac, même si Tupac demeure le plus grand conquérant de l'histoire des Incas</ref>. Pachacútec l’envoie au nord afin de consolider les territoires déjà soumis et en conquérir de nouveaux<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>. Après avoir atteint Cajamarca, Tupac Yupanqui dirige des expéditions militaires contre l’Empire Chimú (guerre chimú-inca), dirigés par Minchansaman, lesquels il soumet en coupant l’irrigation de sa capitale, contre les Chachapoyas et contre les Chumbivilcas. Puis dans une deuxième campagne il soumet les Cañaris, les Quillaco ou Quitus au nord, les Mantas et les peuples du golfe de Guayaquil pour étendre sa domination sur la presque totalité de l'actuel Équateur<ref name="Le Grand Inca Pachacútec Inca Yupanqui">Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1471, à la suite de la mort de Pachacutec, Tupac devient unique seigneur des incas<ref name=":1" />.

Premières années de règne

Tupac se lance dans de grandes campagnes terrestres et même maritimes et donne au territoire inca sa plus grande et fulgurante extension.

Il débute son règne par une expédition militaire contre les peuples de l’Amazonie, appelés les « Chunchos » par les Incas<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Après de dures combats dans l’humide forêt tropicale, ces peuples sont eux aussi soumis, tandis que dans l’altiplano andin un cacique du nom de Coaquiri fomente des révoltes. Ce-dernier prétend que l’Inca serait mort et que les armées inca dans la forêt amazonienne aurait disparues<ref name="Le Grand Inca Pachacútec Inca Yupanqui" />.

Révolte de l’altiplano et conquête du sud

Modèle:Article détaillé Tupac Yupanqui, enragé, se dirige à toute hâte vers la région de l’altiplano afin d’une fois pour toutes soumettre ses anciens peuples. Après avoir éteint le cœur de la révolte au lac Titicaca, il se dirige contre les peuples plus au sud, vainquant les Charcas, les Chichas, et les Cochabambas. Puis il continu par le désert d’Atacama, atteignant les terres Mapuches, où, malgré la résistance des guerriers Araucans, Túpac Yupanqui repousse les frontières de l'Empire jusqu'au río Maule, au cœur de l'actuel territoire chilien<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>. Il n’arrive toutefois pas à soumettre les peuples au delà de ce fleuve. Durant son séjour au Chili, une terrible sécheresse éclate aux environs de Cuzco. Amaru, qui est chargé du gouvernement de la capitale en l’absence de son frère, fait de son mieux pour gérer la situation<ref name=":2" />.

Administration

Suivant ces campagnes, Tupac n’entreprend plus d’expéditions militaires, se concentrant sur l’administration de l’état. Ainsi il envoie plusieurs inspections dans toutes les régions de l’empire. Ces inspecteurs doivent surveiller le fonctionnement et implanter le système d’organisation de l’état. Les chroniqueurs espagnols rapportent alors la « tyrannie » de Tupac Yupanqui, qui exige via ces inspections de plus grands grands tributs<ref name=":0" />.

Cependant l’un des principaux inspecteurs, Tupac Capac, un frère de l’Inca, prépare un coup d’état pour renverser le souverain. Malgré la grande discrétion des comploteurs, Tupac Yupanqui est informé du plan des insurgés et les fait tous exécuter<ref name=":2" />,<ref name=":3" />.

Succession

L'étendue de l'empire, la géographie et la diversité des cultures rend fragile l'autorité de l'Inca. Des intrigues de cour pour le pouvoir<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, la course à la succession au sein de l'aristocratie Inca et de sa propre famille génère ainsi des complots contre l'empereur et Tupac Yupanqui meurt assassiné (probablement empoisonné). Le meurtre a probablement été accomplie par Chuki Ocllo, l’une des concubines de l’Inca, la mère de Cápac Huari, qui tente d’arracher le pouvoir au successeur désigné, Titu Kusi Huallpa (Huayna Capac)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Malgré les efforts des comploteurs Huayna Capac monta sur le trône et Cápac Huari sera exilé à Chinchero<ref name=":0" />.

Expedition Maritime

Modèle:Article détaillé Selon l’historien péruvien Modèle:Lien<ref>José Antonio del Busto Duthurburu, Túpac Yupanqui. Descubridor de Oceanía, 2006.</ref>, soutenu notamment par María Rostworowski et Waldemar Espinoza, qui a retracé un document rédigé par le conquistador Pedro Sarmiento de Gamboa<ref> De Gamboa, Pedro Sarmiento, History of the Incas and The Execution of the Inca Tupac, 2007.</ref>, l’Inca Tupac aurait effectivement réalisé une expédition d’envergure dans le Pacifique durant sa campagne au golfe du Guayaquil, pendant le règne de son père. En effet, d'après del Busto, les deux îles abordées par Tupac seraient fort probablement les deux îles les plus proches du continent sud-américain, soit Mangareva, l’île principale de l’archipel des Gambier, et l’île de Pâques.

D'après Jean Hervé Daude<ref name="Daude1">Jean Hervé Daude, Île de Pâques. L'empreinte des Incas, Les monuments, Canada; http://rapanui-research.com/, Les monuments (2016).</ref>, les soldats de la garde d’élite de l’Inca suprême, surnommés plus tard « Orejones » par les Espagnols, c’est-à-dire « Longues oreilles » ou littéralement « Oreillards », auraient été à l’origine de l'arrivée du fameux peuple des « Longues oreilles » tel que rapporté par la tradition orale des habitants de l'île de Pâques. Ces nouveaux arrivants avaient les oreilles percées et fortement distendues pour l'insertion de grands ornements. Différents des Polynésiens sur l'Île, ils étaient trapus et furent qualifiés de « Hanau Eepe », alors que les Polynésiens se qualifiaient d'hommes minces: les « Hanau Momoko ».

Anoblis par l’Inca suprême, ces Orejones (ou encore « Oreillards ») avaient le privilège de porter des pendentifs qui permettaient de leur allonger les lobes d’oreilles. Originaires des hauts plateaux andins, ils étaient d’apparence trapue. Cette deuxième migration aurait été extrêmement significative dans l'histoire de l'Île de Pâques. Les Incas seraient arrivés sur l'Île avec une compétence poussée en architecture monumentale et ils auraient été les instigateurs de la construction des différents monuments de pierre. Des comparaisons entre des monuments de l'île, inconnus ailleurs en Polynésie, et des monuments andins ont permis de trouver une équivalence<ref name="Daude2">Jean Hervé Daude, Île de Pâques : L'empreinte des Incas, Canada, 2010 et Denise Wenger et Charles-Edouard Duflon, L'île de Pâques est ailleurs, Ed. Frédéric Dawance, 2011, p. 24.</ref>.

Œuvre

Fichier:Expansion Imperio Inca3.svg
Les conquêtes de Tupac Yupanqui.

Tupac Yupanqui a poursuivi et parachevé l’œuvre constructrice et organisatrice remarquable initiée par son père Pachacútec<ref> Modèle:Ouvrage. </ref>. Il dote ses États d’une solide administration, d'un réseau routier très développé qui franchit des cols élevés, reliant les différentes provinces et permettant une rapide transmission des ordres du pouvoir central aux nombreux fonctionnaires locaux. Sous son règne, une élite est formée dans les écoles de la capitale pour gérer l’administration. Ces « oreillards », nommés ainsi en raison des lourds anneaux qu’ils portent aux oreilles, jouissent de biens personnels assez considérables.

Épouses et descendance

Fichier:Tupa-inca-tunic.png
Tunique en fine laine de vigogne et coton de Tupac Yupanqui. « Chaque nation s’habillait avec un vêtement similaire à celui que portaient les membres de sa communauté »<ref> Molina El Cuzqueño, cité par Modèle:Lien, in : ▶Réédition de la version originale en espagnol, Modèle:Ouvrage. ▶Édition en français : Modèle:Ouvrage. </ref>. Ici la tunique de Tupac Yupanqui reprend probablement la plupart des symboles des nations composant l’empire inca (date : après 1450, conservée à la Dumbarton Oaks library, Washington). Voir aussi le portrait ci-dessous de Tupac Yupanqui par Guamán Poma, où il semble porter justement cette tunique.

Avec Mama Ocllo Qoya

Mama Occlo Qoya<ref name="Qoya" group="N">Cette sœur-épouse principale de Tupac Yupanqui est appelée en quechua Mama Uqllu. La "Qoya" (ou "Modèle:Lien" en orthographe hispanique, et "Quya" en quechua) était le titre honorifique de l'impératrice, l'unique épouse légitime de l'empereur le Sapa Inca, et généralement la mère de son héritier présomptif, titré "Auqui". C'est elle qui dirigeait le gouvernement de la capitale Cuzco en l'absence de l'empereur. Traditionnellement, depuis le couple mythique du premier Inca Manco Cápac et de sa sœur-épouse Mama Ocllo, tous deux enfants du dieu soleil Inti, la Qoya était choisie parmi les sœurs de l'empereur, un peu comme c'était le cas pour la grande épouse royale du Pharaon à l'image du couple divin Isis-Osiris, à la fois frère et sœur et époux dans l'Égypte antique (voir la section : « Légende de Manco Cápac et Mama Ocllo  » de l'article consacré à Manco Cápac). Cependant beaucoup d’historiens considèrent que cette pratique commence avec le règne de Tupac Yupanqui. Le terme de Qoya pouvait être aussi attribué à d'autres princesses (ou Ñustas) de la famille impériale. Pour distinguer cette épouse de Tupac Yupanqui de son homonyme et ancêtre mythique Mama Ocllo épouse de Manco Cápac, il est d'usage de la nommer Mama Ocllo Modèle:Nobr rom, de même qu'on le fera pour le petit-fils de Tupac Yupanqui : [[Manco Capac II|Manco Cápac Modèle:Nobr rom]] Modèle:Incise, afin de le différencier du premier des grands Incas semi-légendaires. </ref> est sa sœur, qu'il épouse en 1459 ou 1460 selon la coutume rituelle impériale du mariage consanguin<ref group="N">On peut remarquer que, dans des religions solaires à vocation impériale qui ont des traits communs comme celle des Incas et celle de l'Égypte ancienne, l'inceste royal (par exception anthropologique au tabou de l'inceste) du mariage entre frère et sœur (ou plus rarement père et fille) répond à un principe théogamique comparable, à savoir préserver la « pureté » du sang divin et fonder religieusement la légitimité dynastique, pour un souverain qui est toujours un « dieu vivant sur terre », qu'il s'agisse du Pharaon comme du Sapa Inca. Voir notamment : ▶Modèle:Lien web. Ainsi que : ▶Modèle:Article.</ref>. Il aura avec elle :

  • Amaru Tupaq, (né en 1460); probablement père de :
    • Mama Chimpu Runtu Qoya, qui épouse son oncle Wayna Qapaq Inca (soit le nom en quechua du suivant)
  • Titu Kusi Wallpa (Huayna Capac de son nom de règne, Sapa Inca Modèle:Nobr rom successeur de Tupac Yupanqui)
  • Qewar Tupaq, mort en 1527
  • Tupaq Wallpa (aussi appelé Topa Hualpa<ref group= "N">D'autres sources indiquent que Topa Hualpa serait plutôt le fils de Huayna Capac, donc le petit-fils de Tupac Yupanqui. C'est notamment le cas de l'article de la Wikipedia en espagnol, voir : Topa Hualpa.</ref>, futur roi inca sous domination espagnole, mort en 1533), père de :
    • Chumbicama Palla
    • Cusi Wallpa, né en 1519; baptisé Francisco Tupaq Inca Yupanqui
    • Chimpu Ocllo (1520 - 1571) baptisée Palla Isabel Yupanqui<ref group="N">Certaines sources indiquent de même qu'Isabel Chimpu Ocllo était la petite-fille de Huayna Capac et non de Tupac Yupanqui, voir : Modèle:Lien web.</ref> ; maîtresse du conquistador espagnol Modèle:Lien (1506 - 1559) dont elle eut Inca Garcilaso de la Vega (1539 - 1616), le célèbre chroniqueur et écrivain métis ; veuve, elle épousera en deuxièmes noces Juan de Pedroche (deux filles : Ana Ruíz et Luisa de Herrera).
    • Leonor Yupanqui, qui épousera Juan Ortiz de Zárate
  • Titu Rimachi
  • Mayta Yupanqui
  • Mama Cusirimay Qoya, mariée à son frère Huayna Capac
  • Mama Kuka; supérieure des mamakunas ; †1527

Avec Chuqui Ocllo

Chuqui ou Chuki Ocllo est une concubine, exécutée à cause de complots.

  • Capac Huari (Qhapaq Wari), également exécuté.

Avec Curi Ocllo

Curi Ocllo est une concubine, elle exécutée à cause de complots.

De mères inconnues

  • Sinchi Roqa
  • Tomay
  • Atoq

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Bibliographie

  • Modèle:Ouvrage
  • José del Busto Duthurburu, Tupac Yupanqui descubridor de Oceanía
  • Guy Vanackeren, Le Pérou Empire du Soleil...et de la Lune
  • Jean Hervé Daude (2013). Ile de Pâques L'empreinte des Incas
  • Jean Hervé Daude (2016). Île de Pâques : L'empreinte des Incas, Les monuments.
  • Les Chroniques de Modèle:Lien (explorateur et chroniqueur espagnol, traducteur et lexicologue espagnol/quechua, conseiller des conquistadores Francisco et Gonzalo Pizarro : « Suma y Narración de los Incas » (« Résumé et Récit des Incas » : histoire de l'Empire Inca et de la conquête espagnole, en partie vues par les incas), Ediciones especiales unsaac - SIGLO XX. Terminées vers 1560, ces chroniques sont presque un témoignage de première main sur l'histoire incaïque, car Juan de Betanzos a recueilli scrupuleusement les récits de son épouse la princesse inca (ñusta) Cuxirimay Ocllo (Doña Angelina), qui était auparavant une des épouses du Sapa Inca Modèle:Nobr rom Atahualpa, le dernier empereur. Elles n'ont été redécouvertes, partiellement, qu'en 1880, et publiées par Marcos Jiménez de la Espada. Puis elles ont été complétées en 1987 par la découverte d'un exemplaire manuscrit complet et par les travaux de la doctoresse María del Carmen Martín Rubio. La version (incomplète) de 1880 a été numérisée en 2008 sur le site « Projet Gutenberg EBook » : page d'accueil de l'entrée "Juan de Betanzos" [1]. Accès direct au texte de 1880 : [2]. Voir aussi les articles scientifiques et commentaires suivants :
  • Miguel Cabello de Balboa Miscelánea Antártica - Una historia del Perú Antiguo de 1586 édité par l’Universidad Nacional de San Marcos, Facultad de Letras, Instituo de Etnología 1951
  • Modèle:Lien, Historia General del Perú (1616) : voir le texte complet publié en espagnol sur le site web Arte Historia : Historia General del Perú

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