Zouave du pont de l'Alma
Le Zouave, dit Zouave du pont de l'Alma, est une statue en pierre de Georges Diebolt datant de 1856, l'une des quatre sculptures représentant les troupes ayant participé à la guerre de Crimée, initialement fixées sur les piles de l'ancien pont de l'Alma à Paris, et la seule qui subsiste aujourd'hui à cet emplacement.
Description
André-Louis Gody (1828-1896), né et mort à Gravelines, est souvent présenté comme le soldat ayant servi de modèle à cette statue ; il aurait été repéré par Napoléon III lui-même, lors d'une revue<ref name="Beaupuy et Gay" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cependant, d'autres parlent d'un Breton nommé Nérigot<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ou Bérizot<ref>Jocelyne van Deputte, Ponts de Paris, Monaco, Sauret Modèle:ISBN, et Paris, Paris Musées Modèle:ISBN, 1994, 230Modèle:Nb p., Modèle:P.197.</ref>.
Représenté en uniforme de zouave (régiments d'Afrique du Nord), arborant un fez, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile, des culottes bouffantes, des guêtres et des jambières, il est adossé à des drapeaux. Il prend appui sur son fusil et, en position légèrement hanchée, regarde vers sa droite.
La statue mesure Modèle:Unité de haut<ref>Modèle:Article. Modèle:Citation étrangère.</ref>, pèse Modèle:Unité<ref name="Beaupuy et Gay">Modèle:Ouvrage.</ref> et a coûté Modèle:Nombre, y compris la fourniture des matériaux et des frais d'échafaudage<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Histoire
Le pont tient son nom de la bataille de l'Alma en Crimée, remportée en 1854 par les Anglais, les Français, les Turcs Ottomans et un corps expéditionnaire piémontais contre les Russes. Le [[3e régiment de zouaves|Modèle:3e de zouaves]] s'était particulièrement illustré pendant la bataille de l'Alma en réussissant à prendre les canons de l'ennemi.
Entre 1970 et 1974, le pont est reconstruit du fait de l'étroitesse et du tassement du pont d'origine, et le Chasseur à pied, l’Artilleur et le Grenadier sont déplacés sur d'autres sites. Le nouveau pont ne possédant plus qu'une pile côté rive droite ([[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e]]), seul le Zouave est conservé. Contrairement à ce que certains prétendent, il n'a pas alors été déplacé de l'aval à l'amont du pont<ref name= Monde>Modèle:Article.</ref>. En effet, les photos citées par l'historien Jean-Luc Pinol, et celle de la crue de 1924 ci-dessous, montrent que le Zouave était déjà sur la partie amont du pont<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Localisation
Le Zouave est au pied du pont de l'Alma, côté amont de la pile (côté rive droite). Contrairement à ce qui est parfois indiqué, il a toujours été du côté amont du pont<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Ce site est desservi par la station de métro Alma - Marceau.
Culture populaire
Le Zouave, indicateur imprécis des crues de la Seine
Selon la tradition parisienne, lorsque « le zouave a les pieds dans l'eau », la Seine est en crue. Lors de la crue historique de 1910, le niveau de la Seine s'éleva jusqu'à Modèle:Unité et l'eau atteignit les épaules du Zouave<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, en raison de la reconstruction du pont en 1970 et du déplacement de la statue, le niveau auquel le Zouave est situé aujourd'hui a changé. L'incertitude demeure toutefois quant à cette position relative : des sources différentes parlent d'un rehaussement ou d'un abaissement<ref>« Le zouave du pont de l'Alma, jauge symbolique des crues parisiennes », yahoo.com, 3 juin 2016.</ref>,<ref name="Monde" />. Contactés par des journalistes du Monde, l’Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France et la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie n’ont pas été en mesure de répondre aux interrogations concernant la hauteur actuelle du Zouave<ref name="Monde" />. Le plus probable, c'est que l'erreur provient du changement de référentiel d'altitude en 1969. Auparavant, les cotes d'altitude étaient exprimées en système orthométrique (NGF-Lallemand), que conserve la Ville de Paris jusqu'à ce jour<ref>https://teleservices.paris.fr/ru/jsp/site/plugins/ru/lexique.html</ref>. Depuis 1969, le référentiel est le NGF-IGN69, qui est Modèle:Unité plus haut à Paris. Il est de ce fait possible de faire deux types d'erreur :
- Positionner, lors de la reconstruction en 1970, le socle de la statue en IGN69 comme si c’était de l’orthométrique, et dans ce cas il y a Modèle:Unité d’écart, le zouave est plus bas qu’avant. En supposant que la cote serait de 25,00 en ortho et qu'on place le socle à l'altitude 25,00 IGN69, il est en fait à 24,67 en ortho, donc plus bas ;
- Se tromper dans le rattrapage, c'est-à-dire déduire Modèle:Unité (placer le socle à 24,67 NGF69), et dans ce cas il y a Modèle:Unité d’écart vers le bas, car le zouave est en fait à 24,33 ortho. Un indice laisse penser que c'est probablement ce qui s'est passé : les marques de crue pour 1955 (ancien pont, Modèle:Unité) et 1982 (nouveau pont, Modèle:Unité) sont presque à la même hauteur sur la statue, alors qu’elles correspondent à Modèle:Unité de différence à AusterlitzModèle:Refnec. La crue de 2016, donnée à Modèle:Unité par Eaufrance, le corrobore, ainsi que le montre le montage ci-dessus.
La Ville de Paris considère que l'écart entre le NGF-Lallemand et le NGF-IGN69 est de Modèle:Unité, alors que la carte de l'IGN indique plutôt Modèle:Unité<ref>https://geodesie.ign.fr/contenu/fichiers/grillesorthonormales/GrilleOrthoNormale_Est.pdf</ref>.
L'habitude prise de comparer l'importance des crues en se basant sur ce dernier n'est donc pas fiable, et c'est pourquoi c'est l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz qui fait référence pour les scientifiques<ref>Pourquoi la crue de la Seine a-t-elle été sous-estimée ?, Le Monde, 3 juin 2016</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Zouave a souvent eu les pieds dans l'eau<ref>Niveau élevé de la Seine : la Compagnie des bateaux-mouches suspend ses navettes, lepoint.fr, dépêche AFP, 26 décembre 2010.</ref> et a connu de nombreuses crues historiques, notamment en 1910, 1924, 1945, 1955, 1982, 1988, 1995, 1999, 2001<ref>Inondations : quels risques pour l’agglomération parisienne ?, par Vincent Chéry, chef du service Risques naturels, Hydrométrie et Annonce des crues, Diren Ile-de-France</ref>,<ref>Crue du siècle : l'inévitable rendez-vous, Banque des savoirs du Conseil départemental de l'Essonne</ref>, 2013, 2016<ref>Inondations : la Seine monte toujours, des évacuations envisagées à l'ouest de Paris, lefigaro.fr, 3 juin 2016</ref>, 2018.
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La crue de 1912.
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La crue de 1924.
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Les pieds au sec, en 2006.
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La crue de février 2013 : cote d'alerte.
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La crue de juin 2016 : l'eau atteint Modèle:Unité.
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La crue de janvier 2018, peu avant le pic de crue.
Le Zouave en politique
Le journal La Croix rapporte en janvier 1936 que le député de l'arrondissement, Louis Duval-Arnould, avait une grande ressemblance physique avec le Zouave : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref> Xavier Vallat rapporte également ce surnom donné à son collègue en politique, en raison de sa barbichette<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Zouave dans la chanson française
La chanson Le Zouave de ma grand-mère de Jeanne Aubert raconte, de manière humoristique, l'origine de la statue. Le Zouave est évoqué par :
- Serge Reggiani dans Le Zouave du Pont de l'Alma ;
- par Ray Ventura dans Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine ;
- par Jacqueline Maillan dans Sous le pont de l'Alma<ref>Modèle:YouTube</ref> ;
- par Georges Brassens dans Les Ricochets ;
- par Thomas Fersen dans sa chanson Ne pleure plus ;
- par Stanislas dans Le Zouave.
Le Zouave dans la littérature
Le Zouave a donné son nom à un roman écrit en 2001 par Roger Bordier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- [[Liste des œuvres publiques du 8e arrondissement de Paris|Liste des œuvres publiques du Modèle:8e de Paris]]