Étival-Clairefontaine se situe sur les rives de la Meurthe, à ses confluences avec le Rabodeau et la Valdange. Quatre formes montueuses et forestières sont remarquables aux alentours : la côte de Repy proche au nord et qui culmine à la Roche du Coucou (Modèle:Unité), les Jumeaux derrière Nompatelize au sud et, sur l'autre rive de la Meurthe, le Grand Fays au-dessus de Saint-Blaise et le massif de la Haute-Pierre à Moyenmoutier. La forêt domaniale du Ban d'Étival et la forêt communale s'étendent vers l'ouest, de part et d'autre du ruisseau des Vieux Prés, jusqu'à la Chipotte.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meurthe, le ruisseau la Hure, le ruisseau la Valdange, le ruisseau des Vieux Pres, le ruisseau Basse de la Fontaine et le ruisseau le Tapageur<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group=Carte>Modèle:Géoportail</ref>.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (70,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (70,1 %), prairies (13,3 %), zones agricoles hétérogènes (8,4 %), zones urbanisées (5,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), terres arables (0,9 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Le latin médiéval Sanctivagium, bientôt altéré en Stivagium donnant plus tard en français Estival, ne remonte pas au-delà de l'époque mérovingienne dans les milieux savants.
Comment peut-on comprendre sanctivagium ? Il est plausible de proposer le latin vulgaire vagium ou vagio au sens de plainte, voix plaintive, voix réclamant la justice. Le terme, proche du mot français vagissement, est de même racine que le verbe latin vocare et son substantif féminin, vox, vocis, la voix. Le mot allemand der Vokal, la voyelle, lui aussi est apparenté.
Sanctivagium serait ainsi un "saint cri", un langoureux appel aux voix célestes.
Les origines de Sanctivagium, altéré en latin médiéval sous la forme de Stivagium, puis Estival en ancien français, remontent au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. C'est le vœu de Leudinus Bodo, patron du ban d'Etival et connu sous le nom de saint Bodon ou saint Leudin d'ériger et peupler un monastère, dans la vallée à quelque distance d'une île sur la Meurthe nommée Chiarafontana, devenu Clairefontaine. On ne sait s'il y parvint<ref>Avant de devenir évêque de Toul, il fonde Bonmoutier pour les femmes vers 650.</ref>.
À l'époque carolingienne lors de la préservation d'une partie orientale du grand ban démembré par l'autorité de Charles le Gros à la suite d'une légendaire révolte fiscale. Après avoir mâté dans le sang toute résistance, l'empereur Charles attribue le cœur de la contrée récalcitrante à son épouse Richarde. C'est grosso modo le ban d'Étival qui traverse les siècles, avec son immunité impériale et sa charte, et l'autorité de plus en plus lointaine des chanoinesses d'Andlau, héritière de sainte Richarde.
Les hommes du ban d'Étival en révolte, après avoir été repris en main par les troupes de Charles le Gros, passent en 880 sous l'autorité de sa femme Richarde. Celle-ci accroît par une charte le territoire du ban restant car le ban primitif s'est déjà scindé en plusieurs entités autonomes. L'impératrice Richarde y installe douze chanoines et un prévôt. Léguant ce vaste domaine à l'abbaye des chanoinesses d'Andlau qu'elle a fondée en 881, elle devient la patronne et bienfaitrice féminine du monastère.
la situation des libres habitants révoltés, vaincus par la violente autorité impériale et soumis à l'esclavage.
le rôle légendaire d'avocate, de porte parole qu'endosse Richarde auprès de son mari au profit des habitants déchus.
la détresse légendaire de sainte Richarde après sa répudiation humiliante.
Il existe déjà un sanctuaire gallo-romain en un lieu que nous pourrions nommer Vagium ou Vavium, qui aurait laissé une trace toponymique, le Vivier. Il semble que ce soit un sanctuaire périphérique de Chiarafontana, Clairefontaine, alors île secrète sur la Meurthe. Le prénom Kiara en dialecte vosgien ou Modèle:Page h' en français vient du latin clara, signifiant illustre, renommé(e). La divinité celto-germanique de l'île qui préside au cycle naturel de l'eau et aux transports animaux et humains, ne pouvait être dérangée, à l'exception de la période printanière de son culte. Mais sa voix illustre pouvait être perçue à proximité. Le sanctuaire christianisé à l'époque mérovingienne, une hiérophanie mineure, a préservé cette spécificité, qui a été comprise par ses prestigieux visiteurs mérovingiens et carolingiens.
Entre 912 et 920, l'abbaye est dévastée par les Hongrois.
Au tiers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les religieux refusent d'être rattachés à l'ordre des Prémontrés. Ils sont forcés de s'enfuir à Autrey lorsque les prémontrés venu de Flabémont prennent pied sur le ban entre 1146 et 1147. Le corps des bâtiments ont des allures de fortification que renforcent les pièces d'eau qui l'entourent. On peut se faire une idée de cet agencement en parcourant la cour des moines et en découvrant l'ancien logis abbatial. Cet ensemble est malmené pendant la Révolution de 1789 et lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 1309, Thiébaut II, duc de Lorraine, accorde les droits de haute, moyenne et basse justice dans tout le ban. L'historien Hugo a prétendu que l'abbé d’Étival était évêque in partibus, ce qui lui donne des droits quasi épiscopaux dans son territoire et quelques paroisses de sa dépendance.
Archéologie
Modèle:Article détaillé
D'autres vestiges du passé témoignent des activités qui ont marqué la contrée d'Étival.
Les objets trouvés lors des fouilles de la Pierre d'Appel dans les habitations occupées à La Tène et à l’époque gallo-romaine se trouvent au musée de Saint-Dié. Sur ce domaine de la côte de Repy occupés pendant un laps de temps continu de moins de deux siècles, des traces de demeures celtiques sont encore observables. Un camp fortifié à la Pierre d'Appel a notamment été mis au jour lors de fouilles archéologiques. Alain Deyber a été l'archéologue responsable de la fouille. Ses rapports et observations peuvent être lues au musée de Saint-Dié. Il a notamment mis au jour les substructures d'un pont en bois gaulois qui franchissait la Meurthe.
Sur les hauteurs avoisinantes, quelques amateurs trouvent des pierres à cupules, dont la finalité n'est pas entièrement avérée : construction pour la réalisation de sacrifices, destinées à recueillir le sang lors de sacrifices, ou récupérateur d'eau de pluie, ou encore plus prosaïquement érosion différentielle des grès triasiques.
Certains historiens ont écrit que l'ancienne voie romaine de Langres à Strasbourg passe par Étival et le Donon<ref>Les confusions avec les via ferrata aménagées par l'industrie du bois et charbon au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle peuvent facilement abuser les érudits ou apprentis archéologues.</ref>. Beaucoup moins prestigieux, et peut-être à l'origine de la précédente confusion, une via salinatorum qui provient à l'origine de Charmes et Grand et franchit l'ancien ban de Nossoncourt, laisse plusieurs diverticules sur le ban d'Etival. En particulier la portion centrale la plus directe surplombait le col de Trace et descendait droit sur les Châtelles et franchissait la Meurthe pour faire halte à Saint-Blaise sur l'autre rive. La fréquentation de ce passage entre occident et orient du massif vosgien n'a fait que glisser vers le sud avec le temps, pour finalement la route actuelle du col de la Chipotte<ref>Le diverticule par la Haute Neuveville a toutefois subsisté jusqu'à aujourd'hui.</ref>. Par Saales puis Steige dans le Val de Villé, la voie se reliait après Schervillé au voie de piémont de la plaine d'Alsace.
Le sport est particulièrement représenté par l'équipe féminine de tennis de table, jouant au niveau national et qui a atteint son apogée en 2011 en disputant le championnat de Pro B.
Économie
Créées en 1858, les papeteries Clairefontaine sont implantées près de la gare et des bras de la Meurthe et sont le premier employeur de la localité.
Parmi les autres grandes entreprises figurent Gedimat Derrey (matériaux de construction) et Sommin (montage et maintenance industrielle).
Une pisciculture exploite sur dix hectares plusieurs étangs, dont l'un est réservé à la pêche familiale<ref>ESAlliance, no 595, janvier-février 2007, Modèle:P..</ref>. Elle produit dix tonnes de truites par an et développe plats cuisinés et conserves.
La première papeterie fut créée en 1512 par l'abbé Fagnozel, préfigurant une activité papetière qui ne cessera de se développer.
L'histoire de la commune est aussi liée à celle de l'industrie papetière. Dès 1512, un moine prémontré créa une première « papellerie » (c'est le fait qu'en cette année s'est créé un moulin à papier qui a donné l'idée de créer des papeteries à cet emplacement. En 1858, Jean-Baptiste Bichelberger fonde les Papeteries de Clairefontaine qui se caractériseront au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par leur couverture pelliculée et demeurent aujourd'hui celles qui fonctionnent le mieux des quatre de l'arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges et est même une des meilleures de France du point de vue des ventes. Étival-Clairefontaine possède même une partie du territoire des papeteries des Châtelles qui ont été créées en 1871.
Église romane à trois nefs appelée "église Notre-Dame"<ref>L'intérieur de l'abbatiale Notre-Dame</ref>, du Modèle:S mini-, remaniée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Dynamitée par l'occupant en 1944, elle fut reconstruite, mais son unique tour fut placée de l'autre côté de la façade avec un étage de moins. Il s'agit d'une des plus belles églises romanes de la région ayant été restaurée après la Seconde Guerre mondiale où les Allemands l'avaient à moitié détruite. Son style est semblable à la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges qui a d'ailleurs elle aussi été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. Autrefois c'était une chapelle qui déjà était d'une beauté très séduisante. Désormais une pancarte en face de l'église permet d'en savoir un peu plus sur elle.
L'église en grès rose est un chef-d'œuvre et un fleuron de l'art roman dans les Vosges, classé monument historique en 1986. Bâtie par les moines vers 1200 sur l'emplacement d'une chapelle, elle possède un portail de l'époque Renaissance et une façade du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Après les dégâts occasionnés par l'occupant allemand qui la dynamita le 9 novembre 1944, l'église fut reconstruite. Elle n'en reste pas moins l'un des plus remarquables édifices romans du département. Au cours des travaux de reconstruction, la tour unique qui se trouvait à gauche du portail en façade avant la destruction de 1944, fut placée à droite, à la place d'une petite tour.Fichier:Etival88 orgue.jpgL'orgue de l'abbaye<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Étival-Clairefontaine comporte une école de musique associée avec Moyenmoutier.
Mais il faut aussi noter que cette ville possède la particularité d'avoir des ateliers d'arts plastiques, un atelier d'arts créatifs dans la bibliothèque municipale et une association où sont enseignés des cours de langues pour adultes. Étival-Clairefontaine possède également une association musicale, qui, regroupée avec son homologue de Moyenmoutier, forment l'orchestre d'harmonie Étival-Moyenmoutier qui assure les concerts annuels (au printemps et à l'avent) ainsi que les animations des divers évènements stivaliens.
L'écomusée d'Étival-Clairefontaine, découverte des arts et traditions populaires, propose une reconstitution d'une ferme 1900 au 11, rue Sainte-Odile<ref>Site du musée</ref>.
À compter de 2004, une sorte de marché appelée « Foire aux écrevisses » est organisée tous les ans sur le Champ de Foire qui borde la salle polyvalente.
Cette ville présente deux salles de spectacle : la salle des fêtes et la salle polyvalente. C'est à la salle polyvalente qu'est organisé le CAJS (Cercle d'Animation Jeunesse Stivalienne) et autrefois qui servait pour la fête de carnaval qui proposait un défilé. Le concert de Printemps de l'Orchestre d'Harmonie se déroule dans cette salle, alors que le concert de l'Avent se déroule en l'église abbatiale<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Aux alentours de cette salle de spectacle, il y a un stade de football, un stand de tennis et un stand de tir.
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de A. Barbillat, Eugène Lefèvre-Pontalis, Mas, Camille Enlart, Georges Durand, (Amiens), Médéric Mieusement, Lucien Roy, Malesset, Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service de l'inventaire général de la Région Lorraine