Ainsi parlait Zarathoustra

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Ainsi parlait Zarathoustra ou Ainsi parla Zarathoustra, sous-titré « Un livre pour tous et pour personne » (en allemand : Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen), est un poème philosophique de Friedrich Nietzsche, publié en plusieurs volumes entre 1883 et 1885.

Présentation du texte

L'allemand autorise à traduire Also sprach Zarathustra par Ainsi parla Zarathoustra, le verbe étant mis au passé simple. Chaque discours se termine par cette formule (à quelques exceptions près). L'imparfait en français, généralement adopté par les traducteurs, indique une répétition, ou bien une activité continue mais située à l'arrière-plan. L'idée de répétition est compatible avec le fait que l'ensemble du livre présente une progression de discours en discours, l'exposé de la doctrine de Zarathoustra se faisant étape par étape.

Zarathoustra est le nom avestique de Zoroastre, prophète et fondateur du zoroastrisme, l'ancienne religion perse. En allemand, il garde cette forme ancienne. Nietzsche l'a choisi car il fut le premier à enseigner la doctrine morale des deux principes du bien et du mal. Ainsi, symboliquement, Zarathoustra abolit-il lui-même sa propre doctrine : Modèle:Citation bloc

Nietzsche a décrit, dans Ecce homo, la violente inspiration qui l'avait saisi lors de la composition de ce poème : Modèle:Citation bloc

Nietzsche considéra cette œuvre comme le péristyle de sa philosophie, et Le Gai Savoir et Par-delà bien et mal comme ses commentaires, l'un écrit avant le texte, l'autre l'expliquant d'une manière trop cultivée pour être accessible<ref>Pour cette idée sur Par-delà bien et mal, voir Lettres choisies, lettre au baron Seydlitz, Modèle:P., Paris, Gallimard.</ref>.

Nietzsche a présenté lui-même ce livre comme un « Modèle:5e évangile »<ref> Voir la lettre à son éditeur du 13 février 1883 : « Nietzsches Briefe. 1883 », sur thenietzschechannel.com</ref>, il veut en faire l'équivalent des poèmes de Goethe, de Dante Alighieri et des textes de Luther<ref>Voir les notes 14 et 15, page 248 dans The Nietzsche reader, Keith Ansell-Pearson et Duncan Large, Blackwell, 2006</ref>. Ainsi parla Zarathoustra est ainsi à la fois un long poème et une œuvre de réflexion sur une nouvelle promesse d'avenir pour l'homme. Mais c'est aussi une parodie<ref>Voir « Genèse, parodie et modernité dans Ainsi parlait Zarathoustra », Paolo D'Iorio.</ref>. Zarathoustra se retirant dix ans dans la montagne, et sentant un jour le besoin de partager sa sagesse, rappelle le séjour du Christ dans le désert, et certains passages du quatrième livre font songer à la Cène. Les symboles religieux ou ésotériques sont également très nombreux. Enfin on ne peut s'empêcher de songer à François d'Assise, modèle d'amitié entre les hommes et les animaux.

Destin de l'œuvre

Le texte fut publié par parties. Il n'eut aucun succès, et Nietzsche dut publier la dernière partie à compte d'auteur (1885). Les quatre parties furent publiées ensemble pour la première fois en 1892.

Nietzsche s'est fait une haute idée de son livre, et il ne pensait pas qu'on puisse le comprendre avant longtemps. Aussi, face à cette situation et à cette réception inattendue par des personnes qu'il méprisait, il écrivit plus tard, dans Ecce homo (1888) : Modèle:Citation bloc

La qualité poétique du livre a été diversement appréciée. Heidegger, par exemple, y trouve des passages saisissants par leur beauté, mais estime que bien d'autres passages sont plats ou insipides<ref>Voir Nietzsche.</ref>.

André Gide, qui demeure hermétique à ce livre, note dans son Journal, le Modèle:Date- : « Pour la septième ou huitième fois (au moins), essayé Also sprach Zarathustra. IMPOSSIBLE. Le ton de ce livre m'est insupportable. Et toute mon admiration pour Nietzsche ne parvient pas à me le faire endurer. Enfin il me paraît, dans son œuvre, quelque peu surérogatoire ; ne prendrait de l'importance que si les autres livres n'existaient pas. Sans cesse je l'y sens jaloux du Christ ; soucieux de donner au monde un livre qu'on puisse lire comme on lit l'Évangile. Si ce livre est devenu plus célèbre que tous les autres de Nietzsche, c'est que, au fond, c'est un roman. Mais, pour cela précisément, il s'adresse à la plus basse classe de ses lecteurs : ceux qui ont encore besoin d'un mythe. Et ce que j'aime surtout en Nietzsche, c'est sa haine de la fiction<ref>André Gide, Journal. Une anthologie, Paris, Gallimard (Folio), 1951/2012, Modèle:P..</ref>. »

Composition de l'œuvre

Ainsi parlait Zarathoustra se compose de discours, de paraboles, de poésies et de chants répartis en quatre livres. Bien que l'ensemble puisse au premier abord présenter une apparence disparate, Eugen Fink a souligné la forte unité de ce poème. En effet, Zarathoustra commence par annoncer la mort de Dieu, condition préalable à l'enseignement du Surhomme, abordé dans le prologue et dans le premier livre, où la parabole du chameau constitue une annonce de son destin. Le deuxième livre expose la pensée de la Volonté de puissance, qui est la pensée du dépassement de soi conduisant au Surhomme. Puis le troisième livre tourne autour de l'Éternel Retour, affirmation de la plus haute importance de la Volonté de puissance, et idée sélectrice destinée à poser les conditions qui dans l'avenir permettront l'avènement du Surhomme. La dernière partie tourne autour des hommes supérieurs et de la tentation de la pitié qui est pour Nietzsche la tentation nihiliste par excellence. C'est pour Zarathoustra le dernier obstacle à l'affirmation de la vie et le début d'une nouvelle transfiguration, avec laquelle l'œuvre se termine, transfiguration vers l'amour et la joie symbolisés par le lion devenu docile et rieur et entouré d'une nuée de colombes.

Le prologue

Fichier:Dawn - swifts creek.jpg
L’Aurore, l’une des grandes figures poétiques du livre, son commencement et sa fin.
Fichier:Friedrich Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue.ogg
Friedrich Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue

Le prologue constitue l'ouverture du premier livre. Dans ce prologue Zarathoustra, qui s'était retiré dans la montagne pendant dix ans, revient parmi les hommes pour leur faire partager sa pensée (§ 1). Une première version du premier paragraphe du prologue se trouve dans Le Gai Savoir, § 342. L'aphorisme est intitulé Incipit tragœdia et s'achève par les mêmes mots : « — Ainsi commença le déclin de Zarathoustra. »

Alors qu'il traverse la forêt, Zarathoustra rencontre un vieil ermite avec qui il discute. Mais lorsqu'il se rend compte que le vieillard a consacré sa vie à Dieu, Zarathoustra préfère s'en aller de crainte de le priver du sens de son existence en lui révélant que Dieu est mort (§ 2). Ce thème ouvre ainsi le voyage de Zarathoustra parmi les hommes, et marque le point de départ de la pensée du Surhomme que Zarathoustra va leur divulguer : Dieu n'étant plus la finalité de la volonté humaine, il faut que l'homme se fixe un but immanent qui passe par son propre dépassement.

Zarathoustra parvient ensuite à une ville, et commence à s'adresser à la foule rassemblée devant le spectacle d'un funambule. Il parle d'abord du Surhomme (§ 3 et 4), puis du dernier homme (§ 5), mais constate son échec dans les deux cas puisque dans le premier la foule se moque de lui et que dans le second elle l'acclame sans comprendre le sens profond de son message. Dès lors, il décide de s'adresser à un public choisi, qu'il conçoit, en opposition avec la figure du Christ, non comme des disciples, mais comme des compagnons : Modèle:Citation bloc

Première partie

Commence une phase de prédication, qui constitue le premier livre, tourné vers l'enseignement du Surhomme. Le livre commence par la célèbre parabole des trois métamorphoses qui apparaît comme un second prologue du livre : Modèle:Citation bloc

La compréhension de ce passage est ardue. Le chameau est une bête de somme, qui en se chargeant de valeurs héritées pour affronter le désert, se rend prisonnier. Les « valeurs millénaires » en question sont les valeurs chrétiennes et leurs succédanés. Le lion affronte ce fardeau de devoirs qui forment un « Grand Dragon ». Il le terrasse et détruit jusqu'à ses ruines même (le socialisme, l'anarchisme, mais aussi le positivisme sont pour Nietzsche issus du christianisme), c'est une figure nihiliste. Après s'être débarrassé de ses chaînes, le lion doit encore devenir enfant pour créer de nouvelles valeurs, bâtir en toute innocence — c'est-à-dire débarrassé du ressentiment caractéristique des faibles — un nouveau monde, celui d'un surhomme. Cette figure de l'enfant comme « innocence et oubli, commencement nouveau, jeu, roue qui se meut d'elle-même, premier mobile, affirmation saine »<ref>Ainsi parlait Zarathoustra, traduction révisée de Geneviève Bianquis aux éditions GF-Flammarion Modèle:P.</ref> est reprise d'Héraclite.

Il parle à ses compagnons des prédicateurs de la mort et des arrières-mondes, des vertus, de la justice, de l'État, de l'amitié, de la finalité de l'humanité (et donc du Surhomme), du suicide, de la générosité. Une grande partie de ces thèmes est issue des œuvres précédentes. Ils forment une critique de la métaphysique et de la morale, et invitent l'homme à créer par-dessus lui-même. Modèle:Citation bloc

À chaque fin de livre Zarathoustra sent le besoin de retourner dans la solitude, ce qui marque une progression dans l'état d'esprit de Zarathoustra. Il part ainsi à la fin du premier livre, en suppliant ses compagnons de rester fidèles à la terre et rappelle la grande promesse à laquelle la volonté doit se tenir : Modèle:Citation bloc

Deuxième partie

Le deuxième livre reprend sur le départ de Zarathoustra : Modèle:Citation bloc

Par cette progression, Nietzsche dramatise l'exposition de sa doctrine ; le livre n'est pas une suite de discours, mais le récit des métamorphoses de son personnage principal.

Cette partie voit surgir le thème du dépassement de soi et la Volonté de puissance : Modèle:Citation bloc

Cette partie se termine par un défi que Zarathoustra devra relever dans la troisième partie : Modèle:Citation bloc

Troisième partie

La troisième partie voit ainsi Zarathoustra vaincre la pesanteur de la pensée la plus lourde, l'Éternel Retour, et ce sont ses animaux qui formulent la pensée dont il est accablé :

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L'aigle, sagesse de Zarathoustra.

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Zarathoustra prend alors conscience qu'il est celui qui enseigne l'Éternel Retour, et que ceci est son destin et également son plus grand danger : Modèle:Citation bloc

Toutefois, Nietzsche a souligné que l'ensemble du livre est centré sur un chapitre de cette partie<ref>Ecce homo, « Ainsi parlait Zarathoustra », § 4 : Modèle:Citation bloc</ref>, chapitre sur les anciennes et les nouvelles tables de valeurs à créer : Modèle:Citation bloc

Quatrième partie

Fichier:Lion waiting in Namibia.jpg
L'un des signes de la dernière transfiguration de Zarathoustra.

Dans la quatrième partie, Zarathoustra rencontre des hommes supérieurs, et il s'entoure d'eux, les invitant à partager son repas. Les hommes supérieurs sont : le roi de droite et le roi de gauche, le vieil illusionniste, le pape, le mendiant volontaire, l’ombre, le scrupuleux de l’esprit, le morose devin, l’âne et le plus hideux des hommes. Chacun de ces hommes supérieurs représente un certain type d'homme dont l'idéal est brisé ou anéanti (Dieu, la vérité, l'art), mais qui ne peut se résoudre à en tirer les conclusions en se dépassant soi-même. Aussi ces hommes supérieurs sont-ils pour Nietzsche supérieurs par ironie, et souffrent intimement de leur incapacité à se réaliser. Ce sont, aux yeux de Nietzsche, des hommes faibles, maladifs, estropiés, comédiens de leurs anciennes vertus.

C'est de cette souffrance de l'homme supérieur, et du pessimisme qui en résulte (ce qui vise Schopenhauer), que Zarathoustra va devoir se garder, en vainquant la pitié qu'il éprouve pour eux : Modèle:Citation bloc

Il commence alors une nouvelle transfiguration, la dernière du livre : Modèle:Citation bloc

Les figures poétiques

Modèle:... Ainsi parlait Zarathoustra est une œuvre riche en figures philosophico-poétiques. On peut citer : l'enfant, le lion, le serpent, l'aigle, le soleil, Zarathoustra, le nain.

Le lion

Le lion apparaît tout d'abord dans le premier discours de Zarathoustra, intitulé « Les Trois métamorphoses. » Il symbolise la puissance, l'audace, l'indépendance et la révolte contre les valeurs établies. Mais c'est une puissance stérile : Modèle:Citation bloc

À partir du livre Modèle:Rom-maj, le lion devient un signe avant-coureur : Modèle:Citation bloc

Le caractère héroïque du lion (héroïsme de la connaissance) se transforme et s'adoucit : le lion devient rieur, son rugissement, qui était d'abord le signe de la révolte, devient un rugissement doux et calme. Sa dernière apparition est une image solaire inspirée de Goethe<ref>Voir les dernières lignes de Nouvelle de Goethe, disponible sur Wikisource.</ref>, image qui montre un Zarathoustra au seuil d'une nouvelle métamorphose, celle d'une nouvelle Modèle:Page h' et d'un Grand Midi, évoquée également dans Le Crépuscule des Idoles : Modèle:Citation bloc

Ainsi parla Zarathoustra dans l'art

Fichier:Buch Also sprach Zarathustra (1999).jpg
Le livre Ainsi parlait Zarathoustra illustré de photos des tableaux de Lena Hades.

Ainsi parla Zarathoustra inspira Richard Strauss pour la composition d'un poème symphonique en 1896, ainsi que Gustav Mahler dans sa Troisième Symphonie. L'organiste Louis Vierne en fit une courte pièce pour piano (op. 49, Modèle:Date-<ref>Notice de l'enregistrement de l'œuvre par le pianiste Georges Delvallee, éditions Arion</ref>). Stanley Kubrick utilise la musique de Strauss dans son film 2001, l'Odyssée de l'espace durant les phases clefs du développement de l'espèce humaine : du singe à l'Homme puis de l'Homme au Surhomme.

L'artiste peintre russe Lena Hades est célèbre pour sa série de peintures et d'œuvres graphiques inspirées d'Ainsi parla Zarathoustra<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'Académie des sciences russe a publié, en 2004, le texte de Nietzsche en russe et en allemand illustré de vingt reproductions des tableaux de la plasticienne<ref>Ницше Ф, Так говорил Заратустра, Moscou, Institut de philosophie de l'Académie des sciences de Russie, 2004 Modèle:ISBN</ref>, repris depuis dans des revues et monographies philosophiques<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Historique

Le texte de cette section est issu des notes de la traduction d’Henri Albert.

Idée

L’idée de Zarathoustra remonte chez Nietzsche aux premières années de son séjour à Bâle. On en retrouve des indices dans les notes datant de 1871 et 1872. Mais, pour la conception fondamentale de l’œuvre, Nietzsche lui-même indique l’époque d’une villégiature dans l’Engadine en Modèle:Date-, où lui vint, pendant une marche à travers la forêt, au bord du lac de Silvaplana, comme « un premier éclair de la pensée de Zarathoustra », l’idée de l’éternel retour. Il en prit note le même jour en ajoutant la remarque : « Au commencement du mois d’Modèle:Date- à Sils Maria, Modèle:Unité au-dessus du niveau de la mer et bien plus haut encore au-dessus de toutes les choses humaines » (Note conservée). Depuis ce moment, cette idée se développa en lui : ses carnets de notes et ses manuscrits des années 1881 et 1882 en portent de nombreuses traces et Le Gai Savoir qu’il rédigeait alors contient « cent indices de l’approche de quelque chose d’incomparable ». Le volume mentionnait même déjà (dans l’aphorisme 341) la pensée de l’éternel retour, et, à la fin de sa quatrième partie (dans l’aphorisme 342, qui, dans la première édition, terminait l’ouvrage), « faisait luire, comme le dit Nietzsche lui-même, la beauté diamantine des premières paroles de Zarathoustra »<ref name=":0">Modèle:Chapitre</ref>.

Première partie

La première partie fut écrite dans « la baie riante et silencieuse » de Rapallo près de Gênes, où Nietzsche passa les mois de janvier et Modèle:Date-. « Le matin je suis monté par la superbe route de Zoagli en me dirigeant vers le sud, le long d’une forêt de pins ; je voyais se dérouler devant moi la mer qui s’étendait jusqu’à l’horizon ; l’après-midi je fis le tour de toute la baie depuis Santa Margherita jusque derrière Portofino. C’est sur ces deux chemins que m’est venue l’idée de toute la première partie de Zarathoustra, avant tout Zarathoustra lui-même, considéré comme type ; mieux encore, il est venu sur moi » (jeu de mots sur er fiel mir ein et er überfiel mich). Nietzsche a plusieurs fois certifié n’avoir jamais mis plus de dix jours à chacune des trois premières parties de Zarathoustra : il entend par là les jours où les idées, longuement mûries, s’assemblaient en un tout, où, durant les fortes marches de la journée, dans l’état d’une inspiration incomparable et dans une violente tension de l’esprit, l’œuvre se cristallisait dans son ensemble, pour être ensuite rédigée le soir sous cette forme de premier jet. Avant ces dix jours, il y a chaque fois un temps de préparation, plus ou moins long, immédiatement après, la mise au point du manuscrit définitif ; ce dernier travail s’accomplissait aussi avec une véhémence et s’accompagnait d’une « expansion du sentiment » presque insupportable. Cette « œuvre de dix jours » tombe pour la première partie sur la fin du mois de Modèle:Date- : au commencement de février la première conception est entièrement rédigée, et au milieu du mois le manuscrit est prêt à être donné à l’impression. La conclusion de la première partie (De la vertu qui donne) « fut terminée exactement pendant l’heure sainte où Richard Wagner mourut à Venise » (Modèle:Date-)<ref name=":0" />.

Deuxième partie

Au cours d’un « printemps mélancolique » à Rome, dans une loggia qui domine la Piazza Barbarini, « d’où l’on aperçoit tout Rome et d’où l’on entend mugir au-dessous de soi la Fontanas », le Chant de la Nuit de la deuxième partie fut composé au mois de mai. La seconde partie elle-même fut écrite, de nouveau en dix jours, à Sils Maria, entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date- : la première rédaction fut terminée avant le Modèle:Date- et le manuscrit définitif avant le milieu du même mois<ref name=":0" />.

Troisième partie

« L’hiver suivant, sous le ciel alcyonien de Nice, qui, pour la première fois, rayonna alors dans ma vie, j’ai trouvé le troisième Zarathoustra. Cette partie décisive qui porte le titre : Des vieilles et des nouvelles Tables, fut composée pendant une montée des plus pénibles de la gare au merveilleux village maure Eza, bâti au milieu des rochers — ». Cette fois encore « l’œuvre de dix jours » fut terminée fin janvier, la mise au net au milieu du mois de février<ref name=":0" />.

Quatrième partie

La quatrième partie fut commencée à Menton, en Modèle:Date-, et achevée, après une longue interruption, de fin janvier à mi-Modèle:Date- : le Modèle:Date- le manuscrit fut envoyé à l’impression. Cette partie s’appelle d’ailleurs injustement « quatrième et dernière partie » : « son titre véritable (écrit Nietzsche à Georges Brandès), par rapport à ce qui précède et à ce qui suit, devrait être : La tentation de Zarathoustra, un intermède ». Nietzsche a en effet laissé des ébauches de nouvelles parties d’après lesquelles l’œuvre entière ne devait se clore que par la mort de Zarathoustra<ref name=":0" />.

Éditions

La première partie parut en Modèle:Date-, chez E. Schmeitzner, à Chemnitz, sous le titre : Ainsi parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne (1883). La seconde et la troisième partie parurent en Modèle:Date- et en Modèle:Date-, sous le même titre, chez le même éditeur. Elles portent sur la couverture, pour les distinguer, les chiffres 2 et 3. — La première édition complète de ces trois parties parut à la fin de 1886 chez E.W. Fritsch, à Leipzig (qui avait repris, quelques mois auparavant, le dépôt des œuvres de Nietzsche), sous le titre : Ainsi parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne. En trois parties (sans date)<ref name=":0" />.

Nietzsche fit imprimer à ses frais la quatrième partie chez C.-G. Naumann, à Leipzig, en Modèle:Date-, à quarante exemplaires. Il considérait cette quatrième partie (le manuscrit portait : « pour mes amis seulement et non pour le public ») comme quelque chose de tout à fait personnel et recommandait aux quelques rares dédicataires une discrétion absolue. Quoiqu’il songeât souvent à livrer aussi cette partie au public, il ne crut pas devoir le faire sans remanier préalablement quelques passages. Un tirage à part, imprimé en automne 1890, quand eut éclaté la maladie de Nietzsche, fut publié, en Modèle:Date-, chez C.-G. Naumann, après que tout espoir de guérison eut disparu et par conséquent toute possibilité pour l’auteur de décider lui-même de la publication. En Modèle:Date-, parut chez C.-G. Naumann la deuxième édition de Zarathoustra, la première qui contînt les quatre parties. La troisième édition fut publiée chez le même éditeur en Modèle:Date-<ref name=":0" />.

Traductions

  • Traduction partielle, sous le titre Ainsi parla Zarathustra (fragments), de W. P. (nom inconnu), in La société nouvelle, année 8, Paris, Bruxelles, 1892, T. 1, Modèle:P..
  • Traduction du chapitre « De l'homme supérieur », Ph. Otten et Hugues Rebell, in L'Ermitage, An. 4, Paris, 1893, no 4, Modèle:P..
  • Traductions de Henri Albert, Paris, Mercure de France :
  • Traduction de Maurice Betz, Paris, Gallimard, 1947 ; cette traduction est une version corrigée de la traduction de H. Albert.
  • Traduction de Marthe Robert, Paris, Club Français du Livre, 1958.
  • Traduction de Geneviève Bianquis, Paris, Bilingue, Aubier Flammarion, 1969.
  • Traduction Maurice de Gandillac, in Œuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1971.
  • Traduction de Georges-Arthur Goldschmidt, Paris, Librairie française générale, 1972.
  • Traduction partielle (9 chapitres du livre II) sous le titre Ainsi parla Zarathoustra, volonté, vérité, puissance, de François Guéry, Paris, Ellipses, 1999.
  • Traduction, sous le titre Ainsi parla Zarathoustra, de Maël Renouard, Paris, Rivages poche, Petite Bibliothèque, 2002.
  • Traduction de Hans Hildenbrand, Paris, Éditions Kimé, 2012.

Livres audio

Notes

Modèle:Références

Articles connexes

Bibliographie complémentaire

  • Le Magazine Littéraire, Modèle:Date-, Modèle:N°, pages 56 et 57.
  • Clément Bertot, Jean Leclercq, Nicolas Monseu et Patrick Wotling (dir.), Nietzsche, penseur de l’affirmation. Relecture d’« Ainsi parlait Zarathoustra », Presses universitaires de Louvain, coll. « Empreintes philosophiques », 2019. Modèle:ISBN
  • Pierre Héber-Suffrin, Le Zarathoustra de Nietzsche, Paris : PUF, 1988
  • Pierre Héber-Suffrin, Lecture d'Ainsi parlait Zarathoustra, 4 tomes, Kimé, 2012
  • Martin Heidegger, « Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ? », in: Essais et conférences, [Paris] : Gallimard, 1958
  • Xavier Tilliette, « Nietzsche et le dysangile de Zarathoustra », in Les philosophes lisent la Bible, Cerf, 2001
  • Paolo D'Iorio, « Genèse, parodie et modernité dans Ainsi parlait Zarathoustra », in Gilbert Merlio (éd.), Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, éditions du Temps, 2000, pp. 25-43.

Liens externes

Modèle:Autres projets

Textes

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Also Sprach Zarathustra, Digitale Kritische Gesamtausgabe Werke und Briefe (Édition critique numérique des Œuvres complètes et de la Correspondance, sur la base du texte critique établi par G. Colli et M. Montinari, sous la direction de Paolo D’Iorio), publié par Nietzsche Source
  • Ainsi parlait Zarathoustra livres 1 et 2, lu par Marie Lavigne, sur litterature audio.com: litteratureaudio.com

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