Aristides de Sousa Mendes

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Aristides de Sousa Mendes, également connu sous le nom d'Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches, (Modèle:Date de naissance - Modèle:Date de décès) est un diplomate portugais du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En poste à Bordeaux lors de la débâcle française de 1940, il refuse de suivre les ordres du gouvernement portugais de Salazar et délivre sans distinction plusieurs milliers de visas aux personnes menacées souhaitant fuir la France.

Il sera déclaré « Juste parmi les nations » en 1966, puis réhabilité par la République portugaise le 15 novembre 1986.

Biographie

Jeunes années

Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches est né à Cabanas de Viriato, petit village portugais du district de Viseu, dans une famille de la noblesse terrienne, catholique, conservatrice et monarchiste. Sa mère, Maria Angelina Ribeiro de Abranches de Abreu Castelo-Branco, est une petite-fille maternelle illégitime du Modèle:2e vicomte de Midões<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Fralon, Jose-Alain (2000). A Good Man in Evil Times: Aristides De Sousa Mendes - the Unknown Hero Who Saved Countless Lives in WWII. England: Viking. p. 6. ISBN 9780670888030.</ref>. Il descendrait de conversos du Moyen-Âge<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Son père José de Sousa Mendes est juge à la Cour d'appel de Coimbra<ref name="Fralon" />.

Fichier:Aristides20I.jpg

En 1907, Aristides et son frère jumeau César de Sousa Mendes obtiennent un diplôme de droit à l'université de Coimbra. César suit une carrière diplomatique et deviendra ambassadeur notamment en Suède avant d'être nommé ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Salazar en 1932. Aristides suit une carrière consulaire et occupera plusieurs délégations consulaires portugaises dans le monde : Zanzibar, Brésil, États-Unis. Pendant un séjour à San Francisco, de Sousa Mendes aide à établir un programme d'études portugaises à l'université de Californie à Berkeley<ref>Aristides de Sousa Mendes, "A Lingua Portuguesa na Universidade da California", O Lavrador Português, November 28, 1923, p.1.</ref>.

Fichier:Aristides and Angelina de Sousa Mendes with their first six children, 1917.jpg
Aristide et Angelina de Sousa Mendes, avec leurs six premiers enfants, en 1917.

Au cours de sa carrière de consul, Aristides accumule de nombreux incidents, surtout d'abus d'argent public<ref name="Fralon">Fralon, Jose-Alain - "Aristides de Sousa Mendes Le juste de Bordeaux" - Modèle:ISBN</ref>.

En 1923, il a provoqué la colère de certains membres de la communauté luso-américaine en raison de son insistance pour que certains candidats contribuent à une association caritative (le culte du Saint-Esprit). Les deux parties ont décidé de publier leurs arguments dans les journaux locaux. Le conflit a conduit le Département d'État américain à annuler son exequatur consulaire, ce qui l'a empêché de poursuivre ses services consulaires aux États-Unis<ref name="Fralon" />,<ref name="Milgram" />,<ref> Madeira, Lina Alves - Nacionalismo e antiamericanismo numa contenda jornalística: Aristides de Sousa Mendes e a comunidade portuguesa de S. Francisco. Revista Estudos do Século XX. Nº 7 (2007)</ref>.

En 1928, Aristides soutient la dictature militaire et est stationné à Vigo, où il se consacre à la persécution des réfugiés politiques portugais et en 1929, il écrit au Ministère des Affaires étrangères affirmant être la personne idéale Modèle:Citation et pour louer son travail de persécution politique des réfugiés. Dans cette même lettre, Aristides demande à être placé à Anvers, ce qui est accordéModèle:Sfn,<ref>Archive diplomatique portugais - Ministère des affaires étrangères du Portugal - Arquivo Histórico-Diplomático - Ministério dos Negócios Estrangeiros - Cota Caixa 32 - 1929.03.15</ref>,<ref>une copie de cette lettre peut également être trouvée sur le Web dans Museu Virtual Aristides de Sousa Mendes</ref>.

Après presque dix ans de service en Belgique, Salazar, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, le nomme consul à Bordeaux en 1938.

La Seconde Guerre mondiale

Fichier:Plaque à la mémoire de Aristides de Sousa Mendes à Bayonne.jpg
Plaque à la mémoire d'Aristides de Sousa Mendes à Bayonne.

Lorsque la guerre éclate, Aristides de Sousa Mendes a Modèle:Nombre et est père de quatorze enfants, dont trois encore mineurs. Sa famille et sa morale chrétienne lui servent de boussole mais ne provoquent aucun état d'âme quand il fréquente sa maîtresse française, Andrée Cibial qui lui annonce qu'elle est enceinte en mars 1940. Une petite Marie-Rose naîtra quelques mois plus tard, en novembre 1940, à Lisbonne<ref name="Fralon" />.

Lors du conflit, Salazar veut maintenir la neutralité du Portugal et éviter l'immigration de communistes et d'agitateurs politiques. Son gouvernement, par la circulaire 14 du Modèle:Date-, exige l'autorisation préalable de Lisbonne pour la délivrance de visas : les sujets dont la citoyenneté est « indéfinie, contestée ou en litige » ne peuvent obtenir de visa. Parmi les personnes discriminées par la circulaire, on trouve : les apatrides, les « porteurs de passeports Nansen » délivrés par la Société des Nations, les Russes, les Juifs « expulsés de pays dont ils détenaient la citoyenneté » ou expulsés des pays où ils résidaient, ainsi que toute personne dans l’impossibilité de « retourner librement au pays d’où elle venait sans la pré-autorisation du ministère », et les opposants politiques. La circulaire 14 déclare explicitement qu'il n'y avait aucune intention d'entraver ou de retarder l'octroi de visas aux passagers en transit vers d'autres pays. Autrement dit, les consulats ont reçu l'autonomie de délivrance d'un visa dans tous les cas où le passager démontre avoir un billet depuis le territoire portugais et un visa d'entrée dans le pays de destination.

Ainsi Salazar, alors à la fois premier ministre et ministre des affaires étrangères, avait interdit aux consulats de délivrer des visas, en particulier, à des ressortissants des pays de l'Est envahis par les Allemands, aux « suspects d’activités politiques contre le nazisme » et aux juifs, tous « gens indignes » selon le régimeModèle:Sfn.

La politique de Salazar depuis le début de la persécution des Juifs en Allemagne a été d'autoriser leur entrée, car ils pourraient quitter le pays rapidement, c'est-à-dire une politique d'émigration vers d'autres pays, principalement les États-Unis et le Brésil. Ce n'était pas dû au fait qu'ils étaient juifs, mais ils sont une source potentielle de tension avec l'Allemagne nazie, que craignait Salazar, ou sont considérés comme des agitateurs politiques et des subversifs. Salazar s'est toujours opposé à l'antisémitisme nazi. En 1937, il publie un recueil de textes qui critiquent la base des lois de Nuremberg et considère regrettable que le nationalisme allemand s'appuie sur des caractéristiques raciales<ref>Salazar, António de Oliveira – Como se Levanta um Estado, Modèle:ISBN</ref>. Et en 1938, il donne des instructions à l'ambassade en Allemagne, de sorte que les intérêts des juifs de nationalité portugaise soient défendus avec diplomatie mais très fermement<ref>Dez anos de Politica Externa, Vol 1, pag. 137. Edição Imprensa Nacional 1961</ref>.

Dès la fin 1939, Sousa Mendes désobéit et délivre quelques visas à des personnes visées par la circulaire sans demander l'autorisation préalable de Lisbonne. Ses irrégularités dans la délivrance de visas commencent pendant la « drôle de guerre » : il permet à une réfugiée autrichienne et au docteur Eduardo Neira Laporte<ref>Modèle:Lien web</ref>, communiste, basque, commandeur médical de l’armée républicaine espagnole et chef de la communauté de réfugiés espagnols républicains à Rivière (Landes) d'obtenir un visa le 3 février 1940<ref name="Fralon" />,<ref>Procès disciplinaire d’Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches, Archives du ministère des Affaires étrangères portugais (Lisbonne), feuilles 75-77.</ref>. On note des cas très singuliers parmi les personnes qu'il a aidées : par exemple Paul Miny et son épouse<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>, deux réfugiés luxembourgeois. Miny voulait échapper à son service militaire et sollicite l'aide de l'ambassade pour obtenir un passeport portugais, et en mai 1940, en pleine bataille de France, Mendes lui délivre un faux passeport, ce qui constitue un crime puni de deux ans d'emprisonnement et de l'exclusion définitive de la fonction publique. Le couple est arrêté à la frontière portugaise une semaine plus tard<ref name="Fralon" />,<ref>Procès disciplinaire d’Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches, Archives du ministère des Affaires étrangères portugais (Lisbonne), feuilles 41-55.</ref>.Modèle:Sfn

Avec la défaite française, à Bordeaux, où le gouvernement français s'est réfugié, affluent des dizaines de milliers de réfugiés qui veulent fuir l'avancée nazie et parvenir au Portugal ou aux États-Unis. Pour cela, il leur faut un visa du consulat portugais, que Sousa Mendes est chargé de dispenser avec parcimonie. Or, son consulat est envahi de réfugiés désirant atteindre Lisbonne.

Le 12 juin 1940, Salazar a donné des instructions aux consulats portugais en France pour fournir à Marie-Anne, Grande-Duchesse de Luxembourg (qui était la cinquième fille de Michel Ier ) et à sa sœur Maria Antonia du Portugal, duchesse de Parme, des passeports portugais. Avec ces passeports portugais, tout l'entourage des familles royales pouvait obtenir des visas sans créer de problèmes à la neutralité du gouvernement portugais. C'est ainsi que l'ex-impératrice d'Autriche Zita de Bourbon-Parme et son fils Otto von Habsburg, condamné à mort par le régime nazi à la suite de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazieModèle:Sfn, ont obtenu leur visa parce qu'ils étaient des descendants de citoyens portugais.

Le 13 juin, Salazar devait à nouveau agir vite, cette fois pour sauver la famille royale belge. Salazar a envoyé des instructions au consulat portugais à Bayonne indiquant que « le territoire portugais est complètement ouvert » à la famille royale belge et à son entourage. Plus tard, Sousa Mendes serait crédité d'avoir sauvé ces familles royales, mais en réalité, il avait reçu des instructions pour délivrer des visas à ces famillesModèle:Sfn <ref>AHDMNE, Telegramas expedidos, Consulado de Portugal em Bayonne, Lisboa, t de Oliveira Salazar para Faria Machado, 13.06.1940.</ref>.

Fichier:Rabbi Chaim Kruger with Aristides de Sousa Mendes, 1940.jpg
Sousa Mendes en compagnie du rabbin Kruger à Lisbonne<ref name=":0" />.

Le 16 juin 1940, un dimanche, Sousa Mendes accorde 40 visas réguliers, pour lesquels il facture des frais supplémentaires auxquels il a droit. Les visas sont accordés aux millionnaires, comme la famille Rothschild<ref>Procès disciplinaire d’Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches, Archives du ministère des Affaires étrangères portugais (Lisbonne)</ref>. Parmi ceux qu'il avait aidés, se trouve le rabbin Jacob Kruger<ref>Modèle:Lien web</ref> qu'il invite chez lui et qui lui fait comprendre que ce sont tous les réfugiés juifs qu'il faut sauver<ref name=LM2020>Modèle:Article</ref>. Le lendemain, il décide de délivrer des visas à tous les réfugiés qui en font la demande :

« À partir d’aujourd’hui je vais obéir à ma conscience. Je n’ai pas le droit en tant que chrétien de laisser mourir ces femmes et ces hommes (...) »<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>. Modèle:Citation<ref name=":2" />.

Aidé de ses enfants et neveux, ainsi que du rabbin Kruger, il tamponne les passeports à tour de bras, signe des visas sur formulaires, puis sur des feuilles blanches et tout morceau de papier disponible. Aux premiers avertissements de Lisbonne, il aurait déclaré:

« S'il me faut désobéir, je préfère que ce soit à un ordre des hommes qu'à un ordre de Dieu »<ref name=":2" />.

Le rabbin Kruger témoigne : « Je suis allé à Lisbonne avec ma famille, et là Mendes nous a rendu visite. Il nous a dit qu'il avait été renvoyé à cause de son aide, mais qu'il était content, et si des milliers de juifs souffraient à cause d'un catholique, un catholique pouvait souffrir pour tous les juifs. Il a dit qu'il l'acceptait avec amour »<ref name=":0" />.

Fichier:Life saving visa issued by Dr. Aristides de Sousa Mendes in June 19, 1940..jpg
Visa de sauvetage délivré par le Dr Aristides de Sousa Mendes (19 juin 1940)

Le 17 juin, Sousa Mendes délivre 230 visas, le 18, il en délivre 231, et le 19 juin, 156 (soit un total de 657 visas en quatre jours)<ref name=":3">https://www.yadvashem.org/odot_pdf/microsoft%20word%20-%203230.pdf</ref>. Bon nombre de ces visas ont été accordés à des Portugais qui retournent dans leur pays d'origine et de nombreux autres ont été délivrés de façon régulière au nom de ses pouvoirs de consul ce qui a permis à ces ressortissants de quitter la France sans autorisation préalable . Mais d'autres ont été accordés dans la désobéissance<ref>Archives du ministère des Affaires étrangères portugais (Lisbonne)</ref>.

Le 20 juin 1940, l'ambassade britannique à Lisbonne informe le ministère des affaires étrangères portugais que Sousa Mendes retarde délibérément la délivrance de visas aux citoyens britanniques dans le but de percevoir des frais supplémentaires et de plus a exigé une contribution inappropriée à une œuvre de bienfaisance<ref name="Fralon" />,<ref name="Milgram" />. C'était la deuxième fois qu'il était accusé de demander des contributions inappropriées à une œuvre de bienfaisance, la première fois avait été quand il avait été expulsé des États-Unis en 1923<ref name="Milgram" />.

Le témoignage de l’écrivain américain {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eugene Bagger est conforme à la lettre de l’ambassade britannique qui dit que le 18 juin, il a fait la queue pendant quelques heures au consulat du Portugal dans l’espoir d’obtenir un visa. Bagger dit que les poussées et les coudes l'ont poussé au désespoir et il a abandonné après quelques heures<ref>Bagger, Eugene (1941). For the Heathen are Wrong: An impersonal autobiography. Little, Brown and Co; 1st edition. Modèle:P.</ref>.

Comme le rapporte dans un petit texte personnel Lodoïs Tavernier<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>, le futur père de la CECA, qui passa par Bayonne : Modèle:Refnec

Alors que Salazar a déjà ordonné des mesures contre lui, Sousa Mendes poursuit, du 20 au 23 juin, son activité à Bayonne dans le bureau du vice-consul médusé, alors même qu'il est entouré par deux fonctionnaires de Salazar chargés de le « rapatrier » d'autorité. Le 22, la France a demandé un armistice. Sur la route d'Hendaye, il continue à écrire et signer des visas pour les réfugiés d'infortune qu'il croise à l'approche de la frontière, alors que le 23, Salazar l'a démis de ses fonctions.

Après la fermeture du poste-frontière d'Hendaye et en dépit des fonctionnaires envoyés pour le ramener, il prend avec sa voiture la tête d'une colonne de réfugiés qu'il guide jusqu'à un petit poste de douane où, côté espagnol, il n'y a pas de téléphone. Le douanier donc n'a pas encore été informé de la décision de Madrid de fermer la frontière avec la FranceModèle:Sfn. Sousa Mendes use du prestige de sa fonction de consul (théorique puisque démis de ses fonctions) et impressionne le douanier qui laisse passer tous les réfugiés qui peuvent ainsi, munis de leur visa, gagner le Portugal<ref name=LM2020 />.

Le cas d'Aristides de Sousa Mendes pour désobéissance est loin d'être unique parmi les diplomates et agents consulaires portugais. La désobéissance à la circulaire 14 fut généralisée et a été pratiquée par des diplomates et des consuls de tous bords politiques portugais. Tels étaient, par exemple, les cas de {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Veiga Simões, ambassadeur à Berlin, le consul honoraire à Milan, Giuseppe Agenore Magno<ref name=":3" /> et le consul à Gênes, Alfredo Casanova<ref name="Milgram" />.

Le 26 juin 1940, Salazar a permis à la Société d'aide aux immigrants juifs (HIAS, Modèle:Lang) de s'installer et d'opérer au Portugal<ref name="Milgram" />.

Il est impossible de calculer le nombre exact de réfugiés qui ont pu bénéficier de la neutralité et de l'hospitalité du Portugal. Mais les chiffres sont impressionnants. Les estimations vont de 100 000 à 1 million, remarquable pour un pays dont la population était d'environ 6 millions d’habitants.

La déchéance

Le 8 juillet 1940, Aristides de Sousa Mendes est de retour au Portugal. Placé sur liste noire, il plonge, « lui et sa famille de 15 personnes, dans un état de grande solitude et d’extrême pauvreté »<ref name=":6">Modèle:Lien web</ref>.

Il est traduit devant le Conseil de discipline à Lisbonne, accusé de désobéissance, préméditation, récidive et cumul d'infractions. Le procès retient contre Aristides la délivrance de visas non autorisés, la falsification de passeports (pour aider le déserteur luxembourgeois Paul Miny<ref name=":1" />) et le crime d'extorsion (à la suite de la plainte de l'ambassade britannique).

Miséricordieux, le ministère décide de ne pas enquêter sur la plainte de l'ambassade britannique et également décide d'ignorer le crime de fabrication de faux passeports, donc Sousa Mendes se voit épargner les accusations qui signifieraient l'emprisonnement et exclusion définitive de la fonction publique.Modèle:Sfn L'accusation fait remarquer que si la désobéissance de juin 1940 a été extraordinaire, elle avait toutefois commencé pendant la drôle de guerre et bien avant que le chaos ne soit arrivé à Bordeaux.

Le ministère des Affaires étrangères propose que Sousa Mendes soit rétrogradé, mais Salazar lui applique une peine plus légère qui permet à Sousa Mendes de continuer à recevoir son salaire de consul jusqu'à sa mort en 1954Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sousa Mendes n'est pas expulsé de la carrière consulaire et son nom continue à apparaître dans l'annuaire diplomatique portugais jusqu'en 1954.Modèle:Sfn

Avant et après l'épisode Sousa Mendes, le Portugal (un pays neutre favorable aux Alliés), autorisa plusieurs milliers de réfugiés à se rendre dans le port de Lisbonne. Le 26 juin 1940, seulement 4 jours après l'épisode Sousa Mendes, des organisations juives américaines et françaises, sont autorisées à se déplacer de Paris à Lisbonne, et apportèrent leur aide aux réfugiés arrivés à Lisbonne pour les acheminer aux États-Unis et en Amérique du Sud.

Fichier:Aristides de Sousa Mendes, 1950.jpg
Sousa Mendes à Cabanas do Viriato (1950).

Quand en décembre 1940, Antoine de Saint Exupéry traverse le Portugal pour se rendre aux États-Unis, il dit que « Lisbonne m’est apparue comme une sorte de paradis clair et triste.»

Lisbonne devient le port d'embarquement vers le Nouveau Monde et vers l'espoir. Entre 40 000 et Modèle:Unité se réfugièrent au Portugal pendant la guerre<ref>Portugal, Salazar, and the Jews… fuzzy numbers ranging between Yehuda Bauer’s estimate of 40,000 Jews passing through Portugal in 1940–41 (Modèle:P.) and the American Jewish Yearbook’s (1944) estimate of 100,000 mostly Jewish refugees.</ref>,<ref>Les dictateurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Sophie Chautard</ref>.

Le 16 octobre 1949, Aristides de Sousa Mendes épouse Andrée Cibial, rencontrée à Bordeaux en 1939, reconnaissant ainsi sa fille Marie-Rose née en novembre 1940 à Lisbonne. Andrée n'était pas bien vue par la population du village de Cabanas do Viriato. Ils l'appelaient « la francesa », « l'étrangère » ou « Penucha », en raison des « panaches de plumes » dont elle avait orné son chapeau.

Ce fut aux côtés de sa seconde épouse que Sousa Mendes finit par mourir loin de tous ses enfants<ref name="Fralon" />, endetté, le 3 avril 1954, à l'hôpital da Ordem Terceira do Chiado à Lisbonne, un grand hôpital privé au Portugal.

Les sauvés

Le consul Aristides de Sousa Mendes aurait émis des visas pour plus de Modèle:Unité, dont Modèle:Unité de confession juive. Le nombre de visas délivrés par Aristides de Sousa Mendes ne peut être estimé exactement, mais selon l'historien Avrham Milgram, dans une étude publiée par le Shoah Resource Center, International School for Holocaust Studies, en 1999, et rapportée sur le site de Yad Vashem, les chiffres habituellement annoncés (jusqu'à Modèle:Unité) sont exagérés<ref name="Milgram">Modèle:Harv</ref>,<ref name=":5">https://www.yadvashem.org/odot_pdf/Microsoft%20Word%20-%203230.pdf</ref> ; Sousa Mendes a toutefois rédigé de façon certaine 2 862 visas entre le 1er janvier et le 22 juin 1940<ref name=":5" />.

Parmi ceux qui ont obtenu un visa du consul portugais, se trouvent :

  • Des hommes politiques :
    • Otto de Habsbourg<ref name=LM2020 />, fils de [[Charles Ier d'Autriche|Charles {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Autriche]], dernier empereur. Détesté par Hitler, le prince Otto fuyait avec sa famille son exil belge pour rejoindre les États-Unis et alerter l'opinion publique.
    • Charlotte, grande duchesse du Luxembourg qui a dit de Sousa Mendes : «...son mérite, dans un temps de tragédie et de panique, sera toujours rappelé par les réfugiés luxembourgeois et ceux de ma propre famille, qui ont été sauvés par son initiative d'une persécution certaine et ont ainsi pu atteindre les pays libres. Son action humanitaire restera à jamais exemplaire de l'abnégation avec laquelle il s'est dévoué à la cause de la liberté et de la compréhension entre toutes les nations et toutes les races. »
    • Plusieurs ministres du gouvernement belge en exil.
  • Des érudits :
    • Lodoïs Tavernier<ref name=":4" />, Ingénieur, Président du Comité des experts du charbon pour le Comité interallié, Père de la CECA<ref>Bertrand Tavernier, L'idée de la CECA de par sa nécessité - Lodoïs Tavernier, un père de l'Europe oublié, Avant-Propos, coll. Essais, 2014</ref>
    • Guy Tavernier (fils de Lodoïs), physicien, savant atomiste et Père du nucléaire belge
    • le Président de la Croix-Rouge internationale de Genève
  • Des artistes :
  • Un militaire :

Réhabilitation et hommages

L'histoire de Sousa Mendes a, « dans un premier temps, été gommée de l’histoire portugaise par la dictature de Salazar, au motif qu’elle glorifiait l’insubordination »<ref name=":6" />.

Fichier:Praça Aristides de Sousa Mendes 01.jpg
Place Aristide de Sousa Mendes, Agualva-Cacém (Portugal).

Le Modèle:Date-, le mémorial de Yad Vashem en Israël lui décerne le titre de Juste parmi les nations<ref>Site du Comité français pour Yad Vashem.</ref>,<ref name=LM2020 />. Dès 1961, vingt arbres avaient été plantés en sa mémoire sur le terrain du musée Yad Vashem.

Vingt ans plus tard, le 15 novembre 1986, il est décoré à titre posthume de l'ordre de la Liberté avec le grade d'officier par le président de la République portugaise Mário Soares et sa famille reçoit des excuses publiques.

Fichier:Aristides de Sousa Mendes do Amaral e Abranches (1885 - 1954), Bordeaux, Aquitaine, France - panoramio.jpg
Buste d'Aristide de Sousa Mendes à Bordeaux.

En 1994, la ville de Bordeaux donne son nom à une rue<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et à une école du quartier des Chartrons, et le président portugais Soares dévoile un buste du consul à Mériadeck<ref>Modèle:Lien web</ref>, ainsi qu'une plaque au Modèle:N° quai Louis-XVIII, adresse du consulat du Portugal en 1940<ref>Texte de la plaque : «Il sauva 30 000 réfugiés, dont 10 000 juifs, fuyant l’envahisseur nazi, en leur délivrant des visas d’entrée au Portugal, désobéissant ainsi aux ordres de ses supérieurs hiérarchiques, n’écoutant que la voix de sa conscience, au mépris de sa carrière.»</ref>.

Depuis 1995, le prix littéraire Aristides de Sousa Mendes est décerné chaque année par l'Acção Sindical dos Diplomatas Portugueses<ref>Modèle:Lien web</ref> pour récompenser des travaux ou des études dont le contenu traite de politique internationale.

En 1995, le président Mario Soares réhabilite la mémoire d'Aristides de Sousa Mendes et l'élève à la dignité de grand-croix de l'ordre du Christ à titre posthume pour ses actions à Bordeaux<ref>D'après le récit de Jean-Paul, fils d'Aristides de Sousa Mendes.</ref>.

En 2010, la Fondation Sousa Mendes est créée par Olivia Mattis, une descendante de ceux qu'il a sauvés, « pour rendre hommage à la mémoire de ce héros injustement méconnu, et le faire connaître »<ref name=":6" />.

Fichier:Aristides de Sousa Mendes ' Homage (5943355648).jpg
Azulejo portugais : « Aristides de Sousa Mendes - Un homme de cœur »

La même année, la ville de Bayonne nomme une rue « Aristides de Sousa Mendes » en son honneur. Le Modèle:Date-, une plaque commémorative est solennellement inaugurée sous la coupole du Panthéon national à Lisbonne en mémoire d'Aristides de Sousa Mendes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Fichier:Memorial plaque in the square on Zangvil Street in Jerusalem named after Aristides de Sousa Mendes.jpg
Plaque commémorative sur la place de la rue Zangvill à Jérusalem au nom d'Aristides de Sousa Mendes.

En septembre 2022, est inaugurée dans les [[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e]] et [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e]] de Paris la Promenade Aristides-de-Sousa-Mendes, sise à proximité du siège du Consulat général du Portugal. Une autre promenade Aristides-de-Sousa-Mendes existe aussi à Vienne, en Autriche.

Une place de Jérusalem dans le quartier de Kiryat Hayovel (Israël) est dédiée au diplomate portugais, lors d'une cérémonie en novembre 2022, en présence notamment de l'un de ses petits-fils Gérald Mendes, de l’ambassadeur de Lisbonne en Israël Jorge Cabral, du maire de Jérusalem et de descendants de ceux qu'il a sauvés<ref name=":6" />.

Aristides de Sousa Mendes n'est pas le seul fonctionnaire dont le pays a puni sévèrement la désobéissance pendant la Seconde Guerre mondiale malgré la justesse de ses actes. Parmi eux, on trouve à la même époque : Chiune Sugihara consul japonais à Kaunas (Lituanie) et Paul Grüninger, chef de la police du canton suisse de Saint-Gall.

L'historien Yehuda Bauer a pu déclarer : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans les arts

Littérature

  • Le Consul, roman de Salim Bachi, Paris, Gallimard, 2014.
  • Aristides, pièce de théâtre de Béatrice Hammer, Écritures Théâtrales du Grand Sud Ouest, vol. 10, 2010.

Cinéma

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

Documentaire

Liens externes

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