Béryl (essai nucléaire)

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Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Essai nucléaire

Béryl est le nom de code du deuxième essai nucléaire souterrain de la France, qui a eu lieu le Modèle:Date à In Ecker, au nord de Tamanrasset, dans le Sahara algérien.

Un accident nucléaire s'est produit lors de cet essai. En effet, tout était prévu pour que l'explosion soit confinée à l'intérieur de galeries creusées dans la montagne du Taourirt Tan Afella, mais un défaut de confinement a conduit à libérer des éléments radioactifs associés à des laves et des scories, ainsi qu'à des aérosols<ref name=CEA/>. Une centaine de personnes ont été exposées à une dose supérieure à Modèle:Unité, dont Pierre Messmer, alors ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche scientifique<ref name=CEA>Modèle:Lien web, CEA.</ref>.

Des populations locales ont aussi été exposées a des radiations<ref>Film At(h)ome, réalisé par Élisabeth Leuvrey, auteur des photographies et de l’enquête Bruno Hadjih.</ref>.

Localisation

Le site choisi pour le test était In Ecker (Sahara algérien), à environ Modèle:Unité au nord de Tamanrasset. La montagne Taourirt Tan Afella, l'un des massifs granitiques du Hoggar (sud de l'Algérie), après avoir fait l'objet de sondages géotechniques (faussement présentés comme étant une prospection minière d'or et d'uranium)Modèle:Référence nécessaire est retenue comme site de tir. Le site est aménagé à partir de 1961 (aérodrome construit au nord-est d'In Amguel et base vie entre le village targui de In-Amguel et le puits de In-Eker dont le fort était alors contrôlé et occupé par les gendarmes). Une base CEA-DAM dite Oasis 1 est alors construite de manière à ne pas être visible de la route à quelques kilomètres à l'est du Tan Afella<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après l'accident elle sera transférée vers la base Oasis 2, à mi chemin d'In Amguel, plus éloignée de la zone contaminée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'essai Béryl est tiré le Modèle:Date- au point Modèle:Coord<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web. Cite Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'engin est placé au fond du tunnel E2, dont l'entrée est située environ Modèle:Unité à l'est, au point Modèle:Coord<ref>Coordonnées du prélèvement ALG-8 effectué sur la coulée de lave située devant l'entrée du tunnel E2, d'après Modèle:Ouvrage.</ref>.

Description de l'accident

Un confinement défaillant

La France, ayant dû abandonner les essais aériens et les remplacer par des essais souterrains moins polluants, a opté pour des essais souterrains en zone marine (atolls) ou désertique. Les tirs sahariens étaient ici réalisés « en galeries », celles-ci étant creusées horizontalement dans le Tan Afella sur le site d'In Ecker.

Ce type de galeries de tir était creusé de manière à se terminer en colimaçon. Cette forme de tunnel d'une part fragilise fortement le sol à cet endroit, et d'autre part freine en ce point l'expulsion des gaz, des poussières et des laves produits par la vitrification du sol. Selon les calculs des ingénieurs, en raison de ces deux facteurs, la galerie devait en ce point s'effondrer et se colmater. Elle était de plus refermée par un bouchon de béton. En fait 4 portes en acier très résistantes fermaient la galerie à différents niveaux recouvertes pour étanchéité de mousse de polyuréthane. Ces mesures étaient réputées permettre le meilleur confinement possible de la radioactivité, ce qui avait justifié qu'on ait invité de nombreux « officiels » à assister au tir.

Un nuage radioactif s'échappe

Le Modèle:Date-, lors de ce deuxième essai souterrain, le colimaçon semble ne pas s'être effondré assez tôt et le bouchon a été pulvérisé. La porte fermant la galerie à son extrémité fut projetée à plusieurs dizaines de mètres, laissant s'échapper un nuage radioactif de gaz et de particules hors de la galerie de tir. Une fraction de la radioactivité a été expulsée avec les gaz, laves et scories. Les laves se sont solidifiées sur le carreau de la galerie, mais les aérosols et produits gazeux ont formé un nuage qui a culminé à près de Modèle:Unité d'altitude, à l'origine d'une radioactivité détectable jusqu'à quelques centaines de kilomètres.

Selon le témoignage de Pierre Messmer, quelques secondes après le tremblement du sol provoqué par l'explosion, les spectateurs ont vu Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web. Pour en savoir plus, voir « Expériences nucléaires françaises » ; IHRIC-GREPHAN, 1993.</ref>.

Contamination des spectateurs

Le nuage radioactif était poussé par le vent vers l'est, avec dans cette direction, une contamination atmosphérique significative mesurée jusqu'à environ Modèle:Unité. Un certain nombre de personnalités, dont deux ministres (Pierre Messmer, ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche scientifique) assistaient aux essais, ainsi que des militaires et des civils, soit au total un millier de personnes<ref name=CEA/>.

Fermeture de la galerie

Ultérieurement la sortie de la galerie fut couverte de béton faute de meilleurs moyens de décontamination.

Conséquences sanitaires

Gaston Palewski mourra d'une leucémie en 1984, soit 22 ans après les faits, à l'âge de 83 ans. Selon Pierre Messmer<ref>Voir la partie de cette page citant l'entretien de P. Messmer (du 5 décembre 1995).</ref>, il était persuadé que ce cancer avait été causé par l'accident. Pierre Messmer est également mort d'un cancer, mais à un âge plus avancé (91 ans), sans qu'il soit possible de lier ce cancer à cet accident. Selon les comptes rendus officiels disponibles, la plupart des militaires n'ont reçu qu'une irradiation externe<ref>Compte rendu fait au Sénat, relatant au paragraphe 5.1 « L'accident Béryl (Modèle:Date-) ».</ref>. Aucune information n'est en revanche disponible sur l'état de santé des populations civiles touareg du Sahara.

Effet sanitaire selon les rapports officiels

Neuf personnes situées dans un poste isolé ont traversé la zone contaminée après avoir, au moins temporairement, ôté leur masque. Dès leur retour en base vie (H+6), elles ont fait l'objet d'une surveillance clinique, hématologique (évolution des populations cellulaires sanguines) et radiologique (spectrogammamétrie, mesures d'activité dans les excrétas). Les équivalents de dose engagée reçus par ces personnes ont été évalués à environ 600 mSv<ref name="Bataille2001">Modèle:Lien web.</ref>. Ces neuf personnes ont été ensuite transportées à l'hôpital militaire Percy à Clamart pour surveillance et examens radiobiologiques complémentaires. Le suivi de ces neuf personnes n'a pas révélé de pathologie spécifique<ref name="Bataille2001"/>.

Des conséquences sanitaires sont envisageables pour la quinzaine de personnes fortement contaminées (à plus de Modèle:Unité) par l'essai Béryl.

Les estimations donnent les chiffres suivants :

Contamination
Nombre de personnes Dose reçue
9 Modèle:Unité<ref>Note : Modèle:Unité (soit Modèle:Unité) : un dixième de la dose létale instantanée.</ref>
15 > Modèle:Unité
100 > Modèle:Unité
~ 240 < Modèle:Unité

Les équivalents de dose qui auraient été reçus par des populations présentes au moment de la retombée et qui auraient ensuite séjourné au même endroit ont été évalués. Les populations nomades du Kel Torha, les plus exposées (Modèle:Nombre évoluant à la frange nord de la retombée) auraient ainsi pu recevoir des équivalents de dose cumulée allant jusqu'à Modèle:Unité (de l'ordre de grandeur d'une année de radioactivité naturelle)<ref name="Bataille2001"/>.

Le nombre d'Algériens contaminés reste inconnu à ce jour, et la contamination éventuelle de la chaîne alimentaire à la suite de ré-envols et/ou concentrations locales de radionucléides ne semble pas avoir fait l'objet d'études. Le nuage radioactif formé était dirigé plein Est. Dans cette direction, la contamination atmosphérique était significative jusqu'à environ Modèle:Unité, distance sur laquelle il n'y avait pas de population saharienne sédentaire<ref name=senat>Modèle:Pdf Rapport OPECST, Modèle:Lien web, Bataille et Revol, février 2001.</ref>.

Postérité

Cinéma

Le téléfilm Vive la bombe !, réalisé par Jean-Pierre Sinapi en 2006, relate cet événement vécu par des militaires irradiés lors de cet incident. Il a été diffusé sur Arte le Modèle:Date- puis sur France 2 le Modèle:Date- et à nouveau sur Arte le Modèle:Date-.

Le documentaire Gerboise bleue, réalisé par Djamel Ouahad et sorti en 2009, évoque largement cet accident, avec en particulier le témoignage d'un rescapé.

Sorti en 2013, At(h)ome<ref>Production : Les Écrans du Large.</ref>, documentaire de 53 min, réalisé par Élisabeth Leuvrey avec des photos de Bruno Hadjih, recueille les témoignages de populations exposées.

Littérature

Le roman L’Affinité des traces, de Gérald Tenenbaum, évoque l’accident à travers les yeux d’une jeune secrétaire employée sur la base, qui choisit ensuite de vivre avec les Touaregs.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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