Bataille de Khalkhin Gol

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Conflit militaire

La bataille de Khalkhin Gol (mongol : Халхын гол), quelquefois orthographiée Halhin Gol ou Khalkhyn Gol, aussi appelée Modèle:Japonais par les Japonais, est un incident de frontière en Mongolie qui dégénéra en deux batailles opposant l'Union soviétique à l'empire du Japon du Modèle:Date au Modèle:Date.

Au départ un simple accrochage entre troupes frontalières dans l'actuelle province mongole de Dornod, l'incident prend bientôt l'allure d'une guerre non déclarée entre les deux pays. Cette guerre se déroule sur trois périodes bien définies. La première, en mai, voit s'affronter des forces limitées de part et d'autre et se termine par une défaite japonaise. La deuxième est une offensive japonaise en juillet, qui se termine par un échec. Enfin, une offensive soviétique en août permet la reprise de toute la zone contestée et frappe durement l'armée du Kwantung.

L'issue défavorable de ces affrontements a une influence déterminante sur la stratégie japonaise puisqu'elle incite le Quartier général impérial, en désavouant les partisans d'une attaque vers le nord, à repousser les limites de l'empire plutôt vers les îles du Pacifique et l'Asie du Sud-Est.

Cet engagement est aussi la première victoire du général soviétique, Gueorgui Konstantinovitch Joukov, dont les faits d'armes seront célèbres au cours de la Grande Guerre patriotique (1941-1945).

Contexte

La bataille de Khalkhin Gol est le produit du double expansionnisme de la Russie impériale et de l'empire du Japon, qui, depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, se disputent le contrôle de l'Extrême-Orient.

La Russie a annexé l'est de la Mandchourie (Modèle:Citation) en Modèle:Date-Modèle:Date, l'île de Sakhaline en Modèle:Date, a occupé la péninsule du Liaodong et Port-Arthur (sud de la Mandchourie chinoise, ou Modèle:Citation) en Modèle:Date ; elle a occupé militairement la Mandchourie intérieure en Modèle:Date et a fini d'y mettre en place en Modèle:Date le chemin de fer de l’Est chinois, extension du transsibérien, qui traverse le territoire du nord au sud.

Le Japon, quant à lui, a pris les îles Kouriles entre 1855 et 1875, la péninsule du Liaodong et de Port-Arthur une première fois en Modèle:Date et une seconde fois en Modèle:Date, puis s'est emparé de toute la Mandchourie chinoise en Modèle:Date.

Ces deux poussées contraires n'ont cessé de provoquer des tensions politiques et militaires entre les deux pays au cours de toute la période.

Oppositions de deux empires

Modèle:Article détaillé

Carte de l'Asie montrant en rouge le Japon et en vert la Mandchourie et les attaques russes sur cette région.
La prise de contrôle russe de la Mandchourie entre Modèle:Date et Modèle:Date, cause de la guerre russo-japonaise de Modèle:Date-Modèle:Date.

À compter du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'affaiblissement de la Chine des Qing devient patent. Les ambitions se développent à l'encontre de son territoire.

Les Britanniques mènent les guerres de l'opium et s'emparent de Hong Kong dès Modèle:Date. Les Français prennent également des gages, comme lors de la seconde guerre de l'opium de Modèle:Date-Modèle:Date ou lors de la guerre franco-chinoise de Modèle:Date-Modèle:Date.

Les Russes s'emparent de la Mandchourie extérieure (nord du fleuve Amour et est de la rivière Oussouri)Modèle:Sfn d'abord par le traité d'Aigun (Modèle:Date), puis par la convention de Pékin (Modèle:Date). Khabarovsk et Vladivostok y sont construits.

Les Japonais, à leur tour, veulent s'emparer de territoires chinois. Lors de la guerre sino-japonaise de Modèle:Date-Modèle:Date (traité de Shimonoseki), ils prennent Taïwan ainsi que la presqu-île du Liaodong (qui comprend Port-Arthur)Modèle:Sfn, territoire chinois du sud de la Mandchourie.

Carte du nord du Japon montrant en rouge les évolutions de frontière avec l'empire russe.
Carte du nord du Japon montrant les évolutions de frontière avec l'empire russe

Les ambitions japonaises et russes en Mandchourie et dans les îles avoisinantes finissent par se heurter.

À l'origine, les deux puissances négocient. Par le traité de Shimoda (Modèle:Date) puis par celui de Saint-Pétersbourg (Modèle:Date), la Russie obtient le contrôle de Sakhaline et le Japon celui des îles Kouriles.

La prise du Liaodong par le Japon en Modèle:Date tend cependant la situation, les deux empires se trouvant désormais concurrents pour le contrôle de la Mandchourie chinoise et de la Corée, État indépendant mais déliquescentModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La Russie, alliée à la France et à l'Allemagne, déclenche alors la Triple intervention de Modèle:Date, qui oblige le Japon à restituer la péninsule du Liaodong et Port-Arthur à la ChineModèle:Sfn. Début Modèle:Date, toutefois, la Russie impériale se fait concéder Port-Arthur par la ChineModèle:Sfn. Le Japon se sent humilié et est frustré dans sa volonté d'expansion vers la Corée et la Mandchourie. À partir de Modèle:Date, en réponse au soulèvement des boxers et pour sécuriser le chemin de fer de l’Est chinois, la Russie prend même le contrôle militaire de la MandchourieModèle:Sfn. En Modèle:Date, elle achève de mettre en service ce chemin de fer qui, connecté au transsibérien, traverse la Mandchourie du nord au sud jusqu'à Port-Arthur, et renforce ainsi encore son influence sur la Mandchourie chinoise, devenue de fait un protectorat russeModèle:Sfn.

En Modèle:Date-Modèle:Date, le Japon prend sa revanche lors de la guerre russo-japonaise. La Mandchourie est envahie par les troupes nipponesModèle:Sfn. Le Japon écrase alors les troupes russes, qu'il chasse de Mandchourie, s'empare de la péninsule du Liaodong, de Port-Arthur et du sud de l'île russe de Sakhaline. Après le traité de Portsmouth, les troupes russes et japonaises se retirent de MandchourieModèle:Sfn, qui repasse sous contrôle chinois. Cependant, les deux parties restent intéressées par la région. À sa périphérie, la Corée devient partie intégrante de l'empire du Japon entre 1905 et 1910.

Profitant de la guerre civile russe de 1918-1921, le Japon pousse encore son avantage et déploie des troupes de Vladivostok à la Sibérie orientale, en suivant le transsibérien. Après la victoire des bolcheviks, l'armée impériale se retire en 1922Modèle:Sfn avec réticence.

Les années Modèle:Date voient une accalmie de la poussée japonaiseModèle:Sfn. Cependant, à la fin des années Modèle:Date, de nombreux hommes politiques japonais estiment que le Japon, trop pauvre en matières premières et en production agricole et soumis à une forte croissance démographique (Modèle:Unité habitants de plus chaque année pendant les années Modèle:Date), doit reprendre son expansionModèle:Sfn.

Le Mandchoukouo et la montée des tensions

Modèle:Article détaillé

Carte de l'Asie montrant en rouge l'empire du Japon et en vert le Mandchoukouo.
Carte de la République populaire de Mongolie et du Mandchoukouo en 1939.

En Modèle:Date, l'expansion japonaise reprend lors de l'incident de Mukden. Provoqué par l'armée du KwantungModèle:Sfn, il lui permet de s'emparer de toute la Mandchourie, sans opposition directe de la Russie, désormais soviétique. Début 1932, un protectorat formellement indépendant mais totalement inféodé au Japon Showa est créé : l'État du MandchoukouoModèle:Sfn.

Toutefois, cette victoire ne suffit pas aux nationalistes japonais, dont certains visent désormais l'Extrême-Orient soviétique. C'est la mouvance dite Modèle:Citation, ou Hokushin-ron. Une autre faction militaire, dite Kōdōha, particulièrement radicale, considère, elle, que le Japon doit détruire le communismeModèle:Sfn, ce qui l'amène à des conclusions compatibles avec celles du Modèle:Citation.

Cette vision n'est cependant pas partagée par tous les militaires, une autre faction, soutenue par l'empereur Hiro-Hito, étant plus tournée vers une action sur les îles du PacifiqueModèle:Sfn.

La majeure partie des officiers de la faction dite du Modèle:Citation est regroupée au sein de l'armée du Kwantung, stationnée en Mandchourie, et va multiplier les initiatives pour provoquer les Soviétiques de façon à déclencher un conflit ouvert contre une nation qu'ils considèrent comme faible et vulnérable, pour ensuite s'emparer de la Sibérie, au moins jusqu'au lac Baïkal.

Consciente de cette menace, Modèle:Citation et dès le début des années 1930 Modèle:CitationModèle:Sfn.

Dès la fin de Modèle:Date, les forces japonaises et soviétiques se font face le long d'une frontière de Modèle:Unité de long. Staline propose alors aux Japonais un pacte de non-agression pour sécuriser la zone, pacte refusé par le Japon, qui considère que l'Asie orientale est sa zone naturelle d'expansion. Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le Mandchoukouo va servir de base à l'armée du Kwantung pour des tentatives d’expansion impériale vers l'ouest (déclenchement de la guerre contre la Chine en 1937), vers l'est (bataille du lac Khassan contre les Soviétiques en Modèle:Date), et enfin vers le nord et la Mongolie (occupation de deux îlots sur le fleuve Amour en Modèle:Date et bataille de Khalkhin Gol en Modèle:Date).

Preuve de l’intérêt précoce de l'armée du Kwantung pour la Mongolie, le général Shigeru Honjō, alors à sa tête, déclare dès le Modèle:Date sa volonté Modèle:CitationModèle:Sfn. En Modèle:Date, le futur empereur Puyi est pressenti pour devenir Modèle:CitationModèle:Sfn. L'absence de reconnaissance internationale à l'indépendance de la République populaire de Mongolie, qui est un protectorat soviétique, ouvre tous les espoirs d'expansion aux Japonais.

Le Japon devient le premier objet d'inquiétude du régime soviétique, et Modèle:CitationModèle:Sfn. De Tokyo, l'ambassadeur soviétique Troyanovsky alerte Moscou sur le général Sadao Araki, ministre de la guerre de Modèle:Date à Modèle:Date, car il pense que lui Modèle:CitationModèle:Sfn. De fait, l'insistance de Sadao Araki en faveur d'une guerre préventive contre l'URSS justifie cette inquiétudeModèle:Sfn.

À son tour, le Japon impérial s'alarme du renforcement soviétique et élabore des plans de guerre préventive, dès Modèle:DateModèle:Sfn.

Photo en noir et blanc d'un avion portant sur son hélice un drapeau représentant un soleil.
Polikarpov I-16 avec les cocardes chinoises.

Le déclenchement de la guerre contre la Chine en Modèle:Date aurait dû réduire les tensions, le Japon étant maintenant concentré sur une expansion vers l'Ouest, mais il n'en est rien. Les Soviétiques interviennent dans la guerre en soutenant la Chine nationaliste, une politique assez constante depuis les années Modèle:Date. En Modèle:Date, ils envoient des avions de combat Polikarpov I-15 et Polikarpov I-16 avec quelque 200 pilotes Modèle:Citation et des équipes techniques au solModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Via la Mongolie, des armes sont envoyées aux troupes de Tchang Kaï-chek. La tension grandit donc entre les parties.

De son côté, l'armée du Kwantung constate l'effet des terribles purges que connait l'Armée rouge en 1937-1938<ref group="Note">Modèle:Citation - Michel Heller et Aleksandr Nekrich, L'Utopie au pouvoir – Histoire de l'U.R.S.S. de 1919 à nos jours, Modèle:P..</ref>, et en déduit que celle-ci n'est plus un adversaire sérieuxModèle:Sfn.

Chaque adversaire tentant de se renforcer, Modèle:CitationModèle:Sfn .

La situation est rendue difficile à contrôler par la structure décisionnelle très particulière de l'empire du Japon : le gouvernement civil n'a qu'un pouvoir limité, et doit compter avec l'empereur, la Marine impériale japonaise et l'armée japonaise, chacune de ces deux structures militaires bénéficiant d'une assez large autonomie décisionnelle. C'est ainsi sur une initiative locale de l'armée du Kwantung qu'a été lancée l'invasion japonaise de la Mandchourie en Modèle:DateModèle:Sfn. Dans le cas spécifique des combats de l'été Modèle:Date, l'escalade découle également de Modèle:CitationModèle:Sfn.

Les possibilités de la diplomatie sont donc limitées non seulement par les puissantes pulsions nationalistes qui traversent le gouvernement japonais, mais aussi par le pouvoir restreint dont celui-ci dispose sur ses militaires.

En Modèle:Date, la tension est à son comble. Elle éclate une première fois à grande échelle en Modèle:Date avec la bataille du lac Khassan.

La trahison de Liouchkov et la bataille du lac Khassan (juin-août 1938)

Modèle:Article détaillé

portrait en noir et blanc d'un homme en uniforme portant la moustache.
Henrick Samoilovitch Liouchkov

Le Modèle:Date, fuyant les Grandes Purges militaires de Modèle:Date-Modèle:Date, le chef du NKVD en Extrême-Orient Henrick Liouchkov déserte et rejoint les rangs de l'armée japonaiseModèle:Sfn. Il livre à cette occasion les détails du dispositif de défense soviétique dans la région, et évoque les sentiments anti-staliniens au sein d'une partie de l'Armée rouge.

Forte de ces précieux renseignements, l'armée japonaise de Mandchourie passe à l'attaque (de nouveau de sa propre initiativeModèle:Sfn) en juillet-août dans la région du lac Khassan (aussi appelé lac KhankaModèle:Sfn) au sud de Vladivostok, près de la frontière coréenne.

La bataille du lac Khassan est un échec formel pour les Japonais. Les Soviétiques s'étant fortement engagés, la bataille Modèle:CitationModèle:Sfn. Toutefois, en réalité, la prestation militaire soviétique a été médiocre. Modèle:CitationModèle:Sfn. Furieux, Staline fait exécuter le maréchal Blücher et son état-majorModèle:Sfn.

Les Japonais, qui ont décrypté le code soviétique, savent tout des résultats de la bataille et de l'exécution de l'état-major ennemi. Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cependant, les purges ont été proportionnellement moins importantes dans les forces soviétiques d'Extrême-Orient (même en prenant en compte l'exécution de Blücher) que dans celles stationnées plus à l'ouestModèle:Sfn.

Encouragés, les Japonais vont tenter l'année suivante un coup de main encore plus gros. L'objectif va être de détacher la Mongolie de l'orbite soviétique et d'en faire un allié ou un satellite de TokyoModèle:Sfn,Modèle:Sfn, coupant ainsi une des voies de ravitaillement soviétique d'une Chine nationaliste en lutte contre le JaponModèle:Sfn.

Oppositions des doctrines militaires

La bataille de Khalkhin Gol a été la rencontre (et en partie la conséquence) de deux visions stratégiques très éloignées.

Du côté japonais, la vision de l'art militaire reste assez proche de l'idéal du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : la stratégie vise à définir le lieu et le moment d'une bataille décisive, laquelle détruira le corps de bataille de l'adversaire, et mettra fin à la guerre dans un délai relativement court.

Ainsi Modèle:CitationModèle:Sfn. Ces paris datent des années Modèle:Date. Comme la Marine impériale japonaise consommait une grosse partie du budget militaire de la puissance industrielle alors moyenne qu'était le Japon, Modèle:CitationModèle:Sfn, en particulier un nombre suffisant de blindés. L'état-major japonais comprit rapidement que le Japon n'avait pas les moyens industriels d'une longue guerre d'attritionModèle:Sfn. Le refus de renoncer à une politique agressive d'expansion territoriale menait donc à une contradiction stratégique entre l'objectif et les moyens. Modèle:CitationModèle:Sfn. Sur le plan tactique, cette doctrine se traduisit par une insistance extrême sur l'agressivité, la mobilité, l'initiative, l'attaque de nuit, l'encerclement, couplés avec un entraînement particulièrement poussé et une capacité de sacrifice élevée. Modèle:CitationModèle:Sfn. À compter des années Modèle:Date, ce pari doctrinal devient l'affirmation de la supériorité intrinsèque de l'esprit militaire traditionnel japonais sur le matériel moderne, sous l'impact de factions militaires comme la Kōdōha, réticentes à l’industrialisationModèle:Sfn.

Du côté soviétique, la vision de la stratégie a été radicalement repensée dès les années Modèle:Date par des théoriciens comme Alexander Svetchine, Gueorgui Isserson, Mikhaïl Toukhatchevski ou Vladimir TriandafillovModèle:Sfn. En contestant la notion de bataille décisive au profit d'une guerre industrielle longue et d'opérations en profondeur visant à déstructurer l'adversaire, perçu d'abord comme un système dont la valeur combattante est liée à sa capacité d'organisation, l'accent n'est plus mis sur l'encerclement et la destruction du corps de bataille adverse, mais sur sa désorganisation. L'art opératif soviétique favorise donc des notions comme la logistique, la percée puis l'exploitation de la percée dans une perspective à long termeModèle:Sfn. Proche dans la seconde moitié des années Modèle:Date de IssersonModèle:Sfn, Gueorgui Joukov connaît parfaitement cette doctrine, et sa minutieuse préparation logistique de la bataille en porte la marque. Face à des Japonais jouant tout sur une victoire éclair, le planificateur soviétique privilégie la durée (grâce à la logistique) et la puissance de feu (artillerie et blindés). Son corps de bataille est en termes d'entraînement et d'encadrement nettement moins compétent que les troupes japonaises, particulièrement après les grandes purges qui ont décapité le corps des officiers l'année précédenteModèle:Sfn. Il doit donc compenser cette faiblesse par une maîtrise stratégique et logistique supérieure, ainsi que par une nette supériorité en armes mécaniséesModèle:Sfn.

La préparation des phases 2 et 3 (juillet et août) de la bataille montre bien la différence de doctrine. Sur le papier, les Japonais ont un fort avantage logistique. La frontière mandchoue est proche de leurs chemins de fer (le terminus ferré de Arshaan est à quelques dizaines de kilomètres de la zone des combatsModèle:Sfn) et des bases industrielles de Mandchourie. À l'inverse, les Soviétiques sont dans une situation logistique très défavorable, loin de leurs bases industrielles, à Modèle:Unité du chemin de fer le plus proche (Oulan-Bator)Modèle:Sfn ou même de toute route carrossable. Pourtant, Modèle:Citation, les Japonais Modèle:CitationModèle:Sfn. À l'inverse, Modèle:Citation, et met en place une logistique complexe et de très grande envergureModèle:Sfn. L'affrontement de Khalkhin Gol est donc le produit des choix politiques des deux parties (la volonté commune de contrôler la Mongolie), mais aussi des choix doctrinaux japonais, à savoir la croyance à la possibilité d'une guerre courte menée avec agressivité, sans soutien logistique à long terme.

L’incident de mai

Entre le 11 et le Modèle:Date, une première escarmouche voit s'affronter des troupes soviéto-mongoles et nippo-mandchoues.

La question des frontières

Photo en noir et blanc d'un homme asiatique en uniforme portant la moustache.
Le général Ueda Kenkichi, commandant de l'armée du Kwantung.

Depuis le début des années Modèle:Date, la Mongolie, une région périphérique de l'empire des Qing, a proclamé son indépendance, et est devenue un protectorat soviétique. Cette indépendance n'est pas reconnue par la ChineModèle:Sfn,<ref group="Note">La position officielle soviétique était que la république populaire de Mongolie était toujours chinoise en principe, mais bénéficiait d'une telle autonomie qu'elle pouvait décider de sa politique internationale, et donc de son alliance avec l'URSS. Cette position contradictoire visait à préserver les relations avec la république de Chine, tout en conservant le contrôle de la Mongolie.</ref> (qui ne l'acceptera qu'après l'arrivée au pouvoir de Mao Zedong). Les frontières mongoles ne sont pas toujours bien délimitées, et la frontière commune entre la République populaire de Mongolie et le Mandchoukouo japonais expansionniste augmente les risques de conflits.

Compte tenu de la tension très forte entre les parties, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Dans cette région où les deux protectorats (soviétique et japonais) se touchent, la frontière acceptée par les deux parties suit sur sa partie sud la Modèle:Lien (ou Khalkhin Gol, ou Halhin Gol), sauf à un saillant, au village de Nomonhan. Dans cette zone, les Japonais considèrent que la frontière continue à suivre le cours d'eau, alors que pour les Soviétiques et les Mongols, elle s'en éloigne sur une trentaine de kilomètres vers l'est, jusqu’à inclure le village de NomonhanModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le terrain

carte de la Mongolie montrant en rouge une frontière.
Carte schématique du terrain de l'affrontement de Khalkhin Gol en 1939. La zone revendiquée par les Japonais pour le Mandchoukouo est entre la frontière actuelle et la rivière.

La zone où se déroule le conflit est de type semi-désertique avec des dunes de sable et une maigre végétation. Zone de pâture pour les pasteurs nomades, elle est régulièrement disputée par les différents clans régionaux, et fait une quinzaine de kilomètres de largeModèle:Sfn.

On peut distinguer trois espaces, qui vont structurer et orienter les affrontements.

La partie du terrain située à l'ouest de la rivière (en territoire mongol non contesté) est marquée par une forte déclivité aboutissant à un plateau dominant la vallée de Modèle:Unité environ. Son contrôle est donc important pour surveiller le terrain, mais aussi pour y placer de l'artillerieModèle:Sfn.

La partie centrale de la zone de conflit est la rivière elle-même (Modèle:Unité de large) et sa vallée, marécageuse, d'environ Modèle:Unité de large. La rivière Halha (ou Khalkhyn Gol) coule du nord au sud, avant de tourner vers l'est dans le sud de la zone contestéeModèle:Sfn.

Enfin, la partie est du futur champ de bataille va de la vallée au village de Nomonhan, plus à l'est. Elle constitue l'essentiel de la zone contestée. Elle est située en dessous du plateau mongol et est constituée de petites collines. Elle est coupée en deux parties (sud et nord) par un affluent de la Halha, la rivière Holsten (Modèle:Unité de large), qui coule de l'est vers l'ouest avant de se jeter dans la HalhaModèle:Sfn.

Le terrain ouest (le plateau mongol) et le terrain est (la zone entre la Halha et Nomonhan) se prêtent bien aux déplacements d'infanterie et de blindés, alors que la zone centrale, c'est-à-dire la vallée de la Halha, est rendue plus difficile à traverser par la rivière et les zones marécageusesModèle:Sfn.

L'incident

Photo en noir et blanc de trois hommes en tenue militaire à cheval.
Cavalerie mongole à Khalkhin Gol (1939).

Lopez et Otkhmezuri indiquent que Modèle:CitationModèle:Sfn. Alain Lothian fait une présentation légèrement différente, et indique que des cavaliers mongols de la tribu Tsirit, comprenant entre 70 et 90 cavaliers, à la recherche de pâturages, sont attaqués le Modèle:Date par des centaines de cavaliers de la tribu des Bargut dirigés par les JaponaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Deux jours plus tard (le Modèle:Date), les Bargut reviennent en force dans la zone qu'ils revendiquent, mais cette fois renforcés par 300 cavaliers japonaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn menés par le lieutenant-colonel Yaozo Azuma, qui repousse les cavaliers Tsirit au-delà de la rivière en leur infligeant quelques pertes.

Fichier:Klim voroshilov.JPG
Le Commissaire à la défense Kliment Vorochilov

L'incident est mineur, mais, après les affrontements de Modèle:Date et Modèle:Date avec les Japonais, Staline est inquiet d’une poussée japonaise dans la région, qui menacerait le transsibérien, colonne vertébrale de l'Extrême-orient soviétiqueModèle:Sfn. Modèle:Citation. Vorochilov, commissaire du peuple à la défense, est donc chargé de répondre fermement à l'action japonaise.

Sur le terrain, c'est le Modèle:Langue (commandant de division) Nikolai Vladimirovitch FeklenkoModèle:Sfn qui dirige les Soviétiques du Modèle:57e spécialModèle:Sfn, sous les ordres du Modèle:Langue (commandant d'armée) Grigori Stern, commandant du district de Transbaïkalie des forces d'extrême-orientModèle:Sfn.

Photo en noir et blanc floue d'un homme en tenue militaire.
Le lieutenant-général Michitarō Komatsubara, commandant des forces japonaises.

Dans l'autre camp, c'est l'ancien attaché militaire japonais à Moscou, le général Komatsubara, commandant la Modèle:23e japonaise, qui est chargé par l'état-major de l'armée du Kwantung de contrer les SoviétiquesModèle:Sfn.

Photo en noir et blanc d'un homme en uniforme
Grigori Stern, commandant de l'armée de transbaïkalie.

Le Modèle:Date, le gouvernement du Mandchoukouo (donc l'autorité japonaise) transmet une note de protestation au gouvernement mongol (donc de fait à l'autorité soviétique)Modèle:Sfn.

Ce jour-là, les Japonais envoient leur aviation bombarder un camp militaire, et font pénétrer un millier d'hommes sur Modèle:Unité en territoire mongolModèle:Sfn. C'est le début de l'escalade.

À ce stade, comme les forces soviéto-mongoles ont été repérées en plein territoire contesté, au nord de la Holsten et à l'est de la Halha, le plan japonais consiste à fixer ces forces par une attaque directe du bataillon Yamagata, tandis que la colonne conduite par Azuma doit passer derrière ces troupes, et prendre les ponts sur la Holsten (au sud des troupes soviéto-mongoles) et sur la Halha (à l'est), les coupant de leurs arrières, et permettant ainsi de les détruireModèle:Sfn. C'est la mise en œuvre de la doctrine militaire japonaise : encerclement et destruction.

Le Modèle:Date, les premiers affrontements dans les airs entre aviations japonaise et soviétique ont lieu au-dessus de la zone contestéeModèle:Sfn.

Dans la nuit du Modèle:Date, le major Bykov, représentant local du Modèle:57e spécial soviétique commandé par Feklenko, fait une reconnaissance en vue de reprendre les ruines du village de Nomonhan, mais les Japonais lui tendent une embuscade, et il doit battre en retraite. Le Modèle:Date, Bykov recommence ; cette fois, il a Modèle:Unité et il arrive au bout de deux jours à reprendre le village.

Le Modèle:Date, les Japonais contre-attaquent sur le terrain contesté avec un bataillon placé sous les ordres du colonel YamagataModèle:Sfn en plus des Bargut, et Bykov doit se retirer une nouvelle fois. Modèle:CitationModèle:Sfn. L'objectif est de couper les arrières soviétiquesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le Modèle:149e soviétique arrive alors en renfort. Affrontant des troupes motorisées et blindées soviétiques appuyées par l'artillerie, ce sont les Japonais qui sont terriblement défaits en deux joursModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'infanterie et les chars attaquent en même temps le bataillon de Yamagata et encerclent la colonne d'AzumaModèle:Sfn. La force d'Azuma est taillée en pièces, perdant 63 % de son effectif, avec 8 officiers et 97 hommes tués et 33 blessésModèle:Sfn. Les pertes soviétiques auraient été de 138 tués et disparus et 198 blessés, auxquels s'ajoutent 33 Mongols tués.

Les forces japonaises survivantes se retirent, et les Soviétiques reviennent sur la rives ouest de la Halha. La zone contestée est de nouveau libre de troupes, permettant aux Japonais, le Modèle:Date, de venir récupérer les corps de leurs soldatsModèle:Sfn.

Le mois de juin ne voit pas d'offensive généralisée, mais une série d'affrontements limités, doublés par des combats aériens, parfois assez violents. Ainsi, le Modèle:Date, ce sont deux cents appareils soviétiques et japonais qui s'affrontent au-dessus de la rivièreModèle:Sfn. Le Modèle:Date, les Japonais se lancent dans l'escalade en frappant avec la Modèle:2e Hikodan (brigade aérienne) la base aérienne soviétique de Tamsak-Bulak, en Mongolie. Il ne s'agit plus là d'incidents de frontière, mais de frappes en profondeurs, qui laissent craindre une généralisation du conflitModèle:Sfn.

Conséquences à court terme de l'incident de mai

Photo en noir et blanc de trois hommes en tenue militaire.
Le supérieur hiérarchique de Joukov, Grigori Stern (à gauche), Joukov lui-même (à droite) et Horloogiyn Choybalsan (au centre), dirigeant de la République populaire mongole, à Khalkhin Gol.

L’incident de mai se termine par une défaite locale japonaise, que l'armée du Kwangtun n'entend pas accepter. Le degré de préparation des Soviétiques et la puissance de leur riposte ont surpris l'état-major japonais. Dans le courant de juin, l'armée du Kwantung décide une riposte de plus grande envergure afin de briser rapidement le corps de bataille soviétiqueModèle:Sfn et ne pas rester sur une défaite. La Modèle:23e du général Komatsubara est renforcée par un régiment de la Modèle:7e, par des unités d'artillerie de la réserve stratégique et par deux régiments de blindésModèle:Sfn. Des unités de chasse sont déployéesModèle:Sfn, en particulier la Modèle:2e (brigade aérienne)Modèle:Sfn, avec Modèle:Nobr et bombardiersModèle:Sfn. Néanmoins, le commandement japonais persiste à sous-estimer nettement les forces de l'adversaire, croyant n'avoir à affronter à l'avenir qu'une à deux divisions d'infanterie, une ou deux brigades blindées et des unités mongoles d'appuiModèle:Sfn.

Le gouvernement japonais n'intervient pas vraiment, car il laisse l'initiative à l'armée du Kwantung, qu'il se contente de soutenir de loin.

Côté soviétique, la gestion de la crise est immédiatement centralisée et prise très au sérieux. Staline est pris entre deux contraintes, toutes deux liées à la situation en Europe, où une attaque allemande contre la Pologne se profile, et où Modèle:CitationModèle:Sfn.

D'une part, Staline ne veut pas d'un conflit général avec les Japonais, conflit qui pourrait l'affaiblir face aux Allemands. Trente ans après les faits, le maréchal Zakharov (alors adjoint du chef d'état-major) rapporte une conversation dont il a été témoin au Kremlin, sans doute fin Modèle:Date : un des militaires présents propose de ne pas respecter la frontière mandchoue, et de pénétrer en profondeur pour détruire le maximum de forces japonaises. Zakharov indique que Staline Modèle:Citation.

D'autre part, Modèle:Citation. Molotov rapporte que Staline a alors demandé d'avoir un commandant qui puisse nettement écraser les JaponaisModèle:Sfn. Fin mai 1939<ref group="Note">Dans ses mémoires, Joukov parle du Modèle:Date pour sa rencontre avec Vorochilov, mais dans une lettre datée du Modèle:Date et publiée après-coup, il écrit à sa femme pour lui annoncer cette rencontre le même jour.</ref>,Modèle:Sfn, Joseph Staline fait appel à un jeune officier encore inconnu, le Modèle:Langue (commandant de division ; c'est une fonction et non un grade, ceux-ci n'ayant pas encore été réintroduits dans l'Armée rouge) Gueorgui Konstantinovitch Joukov. Révélateur de l'ambiance dans l'Armée soviétique post-purge, Joukov craint au début que la convocation de Vorochilov qu'il vient de recevoir ne l'envoie devant le NKVDModèle:Sfn. L'ordre émis par le commissaire à la défense Vorochilov le Modèle:Date lui donne deux missions : Modèle:Citation et Modèle:CitationModèle:Sfn. À ce stade, les combats ne sont pas terminés, et la victoire du 28-Modèle:Date n'est pas acquise. Joukov n'est pas encore le commandant des forces soviétiques dans la zone de combat, mais juste le représentant de Vorochilov et de Staline, envoyé contrôler le Modèle:57e du Modèle:Langue Feklenko.

Pendant son inspection, Joukov est lui-même contrôlé par un officier politique proche de Vorochilov, le Modèle:Langue (commandant d'armée) Koulik, Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans ses mémoires, Joukov affirme que l'état-major du Modèle:57e spécial ne s'était pas rendu sur le front, à l'exception de son commissaire politique. Joukov s'y rend immédiatement, et assiste aux derniers combats des 28-30 mai, qui voient la victoire soviétique. Dès le Modèle:Date, Joukov fait un rapport mettant en cause la désorganisation des forces soviétiques. Confirmé par un rapport plus complet du Modèle:Date, Joukov pointe trois sujets : Modèle:Citation ; le responsable local a été laissé Modèle:Citation par Feklenko ; Modèle:Citation installé trop loin des lignesModèle:Sfn.

De son côté, le Modèle:Langue Chmuchkevitch, commandant adjoint de l'aviation soviétique, est envoyé en Mongolie le Modèle:Date Modèle:CitationModèle:Sfn. Son télégramme à Vorochilov indique également que le commandement du corps Modèle:Citation, et conseille que Joukov soit laissé sur placeModèle:Sfn.

Enfin, le Modèle:Date, les services de Beria envoient à Vorochilov, commissaire à la défense, un rapport de Panine, chargé de la surveillance politique du Modèle:57e, qui met également en cause une désorganisation généraleModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, le Modèle:Langue Joukov est nommé au commandement du Modèle:57e spécial en remplacement de FeklenkoModèle:Sfn. Dans les jours qui suivent, il réorganise les forces sur place avec le soutien de son Modèle:Langue Grigori Stern, construit une logistique, mais les renforts n'arrivent que lentement : environ Modèle:Unité hommes (dont Modèle:Unité Mongols), soutenus par Modèle:Nobr d'artillerie, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, et Modèle:NobrModèle:Sfn. Joukov dispose donc fin juin surtout des forces déjà à la disposition de Feklenko : la Modèle:36e d'infanterie motorisée, une division de cavalerie mongole, les Modèle:7e, Modèle:8e et Modèle:9e mécanisées, la Modèle:11e blindée et un régiment d'artillerie lourdeModèle:Sfn. L'accent est rapidement mis sur une puissante logistique, très compliquée à mettre en œuvre eu égard aux Modèle:Unité entre le front et les voies ferrées, mais indispensable pour fournir les munitions et le carburant des unités lourdes (artillerie et blindés). Un deuxième échelon encore plus puissant est prévu, et va être effectivement déployé courant juilletModèle:Sfn. Toutefois, à fin juin, n'ayant pas les moyens de mener une offensive, Joukov est encore dans une perspective défensiveModèle:Sfn, tout en préparant une offensive quand les conditions seront remplies.

Joukov porte aussi un grand intérêt au renseignement militaire. À ce titre, il étudie soigneusement le déploiement de Komatsubara, parfois en s'approchant personnellement des lignes ennemies. Modèle:CitationModèle:Sfn. Son adversaire, quant à lui n'y a guère recours, persuadé de Modèle:CitationModèle:Sfn.

Les différences dans les suites données à la bataille sont donc frappantes. Bien que vainqueurs, les Soviétiques ont analysé sans concession leurs faiblesses, et ont mis tout en œuvre pour les compenser, en termes d'organisation, de commandement, de logistique, de renseignement et avec un appui clair de Moscou.

Côté japonais, aucune analyse des raisons de l'échec n'est faite. Le renforcement de la logistique, du renseignement ou de l'appui des blindés n'est pas à la mesure de l'enjeu. Le soutien de Tokyo est lointain, l'armée du Kwantung décidant elle-même de la politique à mener.

L'attaque aérienne japonaise du 27 juin est un bon exemple de la structure diffuse de la chaîne du commandement japonais : la Modèle:2e (brigade aérienne) attaque la base aérienne soviétique de Tamsak-Bulak, en Mongolie. Les Japonais remportent cet engagement, mais la frappe est décidée par l'armée du Kwantung sans la permission de l'Armée impériale japonaise. Dans un effort pour empêcher l'incident de dégénérerModèle:Sfn, Tokyo ordonne rapidement aux forces locales de ne pas procéder à des frappes aériennes contre d'autres bases aériennes soviétiquesModèle:Sfn. Cependant, si Tokyo ne veut pas, au moins à ce stade, d'une guerre généralisée, rien n'est fait pour stabiliser la situation sur la frontière. L'armée du Kwantung conserve son autonomie décisionnelle.

À la fin du mois de juin, le commandant local de l'armée du Kwangtun, le lieutenant-général Michitarō Komatsubara, reçoit l'ordre de repousser l'Modèle:Citation de la zone revendiquée par le Mandchoukouo. L'attaque doit débuter le Modèle:Date et s'achever avant les pluies d'automneModèle:Sfn.

L'offensive japonaise du début juillet

Carte détaillée de la Mandchourie montrant en rouge les défenses soviétiques et en rose les attaques japonaises.
Carte des attaques japonaises et des défenses soviétiques du début Modèle:Date à Khalkhin Gol.

Komatsubara dispose d'environ Modèle:Unité, Modèle:Nobr de tous types, des unités blindées et Modèle:NobrModèle:Sfn. Il répartit ses forces en deux groupements pour mener une attaque en tenaille sur le pont de Kawamata (sur la Halha) destinée à chasser les Soviétiques et les Mongols de la zone contestée. C'est une attaque assez classique, une force menant un assaut frontal destiné à fixer les Soviétiques sur la rive est (autour de la colline 733)Modèle:Sfn, tandis qu'une force d'enveloppement doit traverser la Halha et prendre les Soviétiques à revers, par la rive ouestModèle:Sfn, les deux forces convergeant vers le pont.

La force d'enveloppement est le groupement principal, sous les ordres directs de Komatsubara, et doit chasser l'adversaire de la colline 721 puis traverser la Halha au nord pour attaquer les hauteurs de Baintsagan, sur le plateau mongol.

Une fois ces objectifs capturés, le groupement doit se diriger vers le sud en direction du pont de Kawamata, en détruisant l'artillerie et la base logistique adverses disposées sur la rive ouest.

Pendant ce temps, plus au sud et plus à l'est, un autre groupement, sous les ordres du lieutenant-général Yasuoka, doit attaquer les forces soviéto-mongoles sur la rive est, en forçant le passage en direction du pont.

Toujours en train de se renforcer, Joukov est nettement en infériorité, avec Modèle:Unité seulementModèle:Sfn. Il dispose par contre d'une bonne artillerie, d'une meilleure logistique et d'une supériorité blindée, avec Modèle:Nobr et automitrailleusesModèle:Sfn.

L'offensive japonaise commence le Modèle:Date.

La force d'encerclement

Photo en noir et blanc d'un groupe d'hommes pagayant sur un canot pneumatique.
Soldats japonais traversant la Halha, début Modèle:Date.

Au début, l'attaque de la force d'enveloppement menée par Komatsubara se déroule bien pour les JaponaisModèle:Sfn. Les Modèle:71e et Modèle:72e d'infanterie, plus un bataillon du Modèle:64e d'infanterie et le Modèle:26e d'infanterie du colonel Shinichiro Sumi, emprunté à la Modèle:7e d'infanterie, s'emparent de la colline 721 le Modèle:Date.

La nuit suivante, ces unités traversent la Halha puis commencent un mouvement sur la rive ouest vers le sud, visant à détruire l'artillerie soviétique et les réservesModèle:Sfn. Joukov s'est laissé surprendre, et l'endroit est mal gardé. Des éléments de la Modèle:6e de cavalerie mongole sont dispersésModèle:Sfn. Le lendemain, les Japonais s'emparent des hauteurs de Baintsagan (sur le plateau mongol) et progressent de Modèle:Unité en direction du pont, menaçant l'arrière des Soviétiques déployés sur la rive est autour de la colline 733. Les Mongols n'ont pas prévenu les Soviétiques de leur défaite locale, et ce n'est qu'à l'aube du Modèle:Date que les Soviétiques découvrent le franchissement de la Halha par les JaponaisModèle:Sfn.

Un pont de bateaux est établi sur la portion nord de la Halha, pour assurer la logistique japonaise.

Joukov est toujours en phase de réorganisation de son dispositif, et s'est placé en défensive pour permettre l'arrivée de renforts. Surprise par l'avancée japonaise, son infanterie s'avère incapable de stopper l'infanterie adverseModèle:Sfn, nettement mieux entraînée. La première réponse soviétique est donc conforme aux attentes japonaises : insuffisante.

La bataille n'est pas que terrestre, et Modèle:CitationModèle:Sfn.

Joukov réagit vigoureusement à la menace pesant sur ses arrières : pour ne pas laisser le temps aux Japonais de fortifier leurs positions acquises sur la rive ouest, et de s'emparer des zones où est déployée son artillerie, il lance les forces blindées, à savoir la Modèle:11e de chars du Modèle:Langue Yakovlev (Modèle:Nobr d'après les mémoires de JoukovModèle:Sfn). L'attaque contre les hauteurs de Baintsagan se fait dans l'urgence, sans attendre le soutien de l'infanterie. En raison de l'absence de cette dernière, l'attaque blindée soviétique subit de lourdes pertes dues aux armes antichars (surtout des canons de Modèle:Unité, mais aussi aux cocktails molotovs et aux Modèle:Langue, des bombes humaines qui se sacrifient en se jetant contre les charsModèle:Sfn). Les pertes sont lourdes pour les Soviétiques, mais les Japonais doivent s'enterrer. L'après-midi, Joukov peut lancer de nouvelles forces : les Modèle:7e et Modèle:36e motorisées, qui perdent, de nouveau, de nombreux véhiculesModèle:Sfn. En tout, ce sont Modèle:Nobr et Modèle:Nobr qui sont engagés en deux vaguesModèle:Sfn.

De ces quelque 450 chars et automitrailleusesModèle:Sfn, Modèle:Citation, et les pertes s'alourdissent encore les jours suivants. Malgré ces pertes, le choc sur l'infanterie japonaise est violent. Les Soviétiques ont attaqué de trois côtés, et ont failli encercler les forces japonaises. La progression nippone le long de la Halha est enrayée. Les Japonais, matraqués par l'artillerie, pressés par les blindés, menacés d'encerclement, à court de munitions et de ravitaillement et voyant leur seul point de ravitaillement à travers la rivière (un pont de bateaux) menacé, sont contraints de repasser sur la rive est dans la nuit du 4 au Modèle:Date pour éviter l'anéantissement. Ces troupes ont perdu 20 % de leur forcesModèle:Sfn.

Dès lors, Komatsubara perd toute possibilité de mener la bataille d’enveloppement prônée par la doctrine japonaise, toutes ses troupes se retrouvant concentrées en face des Soviétiques sur la rive est de la HalhaModèle:Sfn. Il est condamné à l'attaque frontale.

La force d'attaque frontale

Le détachement chargé de l'attaque de fixation sur la rive orientale est commandé par le lieutenant-général Masaomi Yasuoka. Il est composé des Modèle:3e et Modèle:4e de blindés (soixante-treize chars et quatorze chenillettes au total), du Modèle:64e d'infanterie et du Modèle:2e du Modèle:28e d'infanterie (ce dernier emprunté à la Modèle:7e), du Modèle:2e du Modèle:13e d'artillerie de campagne, et du Modèle:24e du génieModèle:Sfn.

Les blindés

Les tanks de Masaomi Yasuoka, regroupés dans le Modèle:1er corps blindéModèle:Sfn, sont des chars moyens ou légersModèle:Sfn.

Modèle:3e régiment de blindés :

Modèle:4e régiment de blindés :

Le char moyen Type 89 I-Go (33 chars) a été conçu dans les années Modèle:Date. Son canon de Modèle:Unité, avec une vitesse de tir de Modèle:Unité ne peut que percer un blindage de Modèle:Unité à Modèle:Unité de distance. Lors de la bataille, il est déjà considéré comme obsolèteModèle:Sfn, et va être d'ailleurs retiré du service à partir de 1942.

Le Type 97 Chi-Ha (4 chars) est un char moyen moderne datant de Modèle:Date dont le blindage reste modeste (8 à Modèle:Unité)Modèle:Sfn, et son armement principal est le même Modèle:Unité que pour le Type 89 I-Go.

Le Type 95 Ha-Go (35 chars), un char moyen assez récent (mis en production en Modèle:Date), n'a qu'un blindage de 6 à Modèle:Unité, et n'embarque qu'un canon de Modèle:Unité, suffisant contre de l'infanterie mais pas contre des blindés.

Le type 94 Te-Ke (10 chenillettes) n'est qu'une chenillette avec un blindage de Modèle:Unité (aisément percé par des tirs de mitrailleuse Modèle:Unité) et une simple mitrailleuse de Modèle:Unité comme arme offensive. Elle est en fait prévue plus pour la reconnaissance que pour le combat directModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle aussi est considérée comme obsolète dès l'époque de la bataille.

Enfin, le Type 97 Te-Ke (4 chenillettes) est plus récent, puisque sa production ne date que de Modèle:Date, mais cette machine n'en reste pas moins une simple chenillette au blindage mince (Modèle:Unité) et à l'armement limité : un canon de Modèle:Unité pour certaines chenillettes (suffisant contre l'infanterie ou des petits bunkers, mais inefficace face à n'importe quel type de blindé), ou une mitrailleuse de Modèle:Unité pour la majorité des casModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Ces blindés sont donc, dans l'ensemble, peu performants.

L'attaque frontale

Craignant l'action de l'artillerie soviétique, Yasuoka décide d'attaquer dans la soirée du Modèle:Date, pour bénéficier de la couverture de la nuit. L’assaut frontal est dirigé contre les concentrations soviétiques situées sur la rive nord de la Holsten, à l'est de la Halha. L'objectif est d'atteindre la rivière Halha, et de rejoindre la force d'encerclement de Komatsubara, prenant ainsi les forces soviéto-mongoles de la rive est dans la nasse.

Comme la faiblesse de la résistance initiale lui fait craindre un repli soviétique rapide, le commandement japonais va agir de façon précipitée. L'absence de reconnaissances préalables ne permet pas aux Japonais de connaître les positions des troupes soviétiques, ce qui va nuire à la coordination des attaques.

Les Modèle:3e et Modèle:4e régiments de blindés foncent en têteModèle:Sfn.

Le Modèle:3e régiment de chars, après avoir chargé à travers le barrage d'artillerie soviétique, réussit à repousser l'infanterie motorisée soviétique, et à prendre pied sur la colline 733, d'où les Soviétiques se retirent. Cependant, dès Modèle:Heure le Modèle:Date, le contre-feu des batteries soviétiques commence à marteler les nouvelles positions japonaises, et le Modèle:3e doit se retirerModèle:Sfn.

Le Modèle:4e régiment de chars, qui avait été séparé du Modèle:3e, s’avance vers son objectif sous le couvert d'un orageModèle:Sfn, mais, tout à coup, des éclairs illuminent les chars japonais, déclenchant immédiatement le feu des Soviétiques avec leurs canons antichars, leurs mitrailleuses lourdes et leur artillerie lourdeModèle:Sfn positionnée sur le plateau mongol, au-dessus des Japonais. Toutefois, la zone de bataille est si proche que l'artillerie soviétique ne peut pas baisser son angle de tir pour couvrir les zones voisines de la rivière, que tentent d'atteindre les Japonais. Le Modèle:4e reçoit donc l'ordre de charger à environ Modèle:Heure le Modèle:Date. Les tirs d'artillerie soviétiques passent au-dessus des tanks, et ceux-ci pénètrent profondément dans les lignes soviétiquesModèle:Sfn. Cependant, isolé dans les lignes soviétiques, le Modèle:4e de chars préfère finalement reculer de plusieurs kilomètresModèle:Sfn pour reprendre contact avec l'infanterie japonaise qui avance derrière lui. Sa percée est donc de courte durée. Au cours de son action, le Modèle:4e de chars a tiré Modèle:Unité de Modèle:Unité et Modèle:Nobr de Modèle:Unité, ainsi que Modèle:Unité de mitrailleuses.

Du fait de cette séparation entre les blindés et l'infanterie et du retrait des chars qui s'ensuit, l'attaque frontale ne perce pas les défenses soviéto-mongoles structurées autour de la colline 733 (dans l'angle nord-est formé par la Holsten et la Halha). Les blindés japonais perdent la moitié de leurs effectifs au cours de la nuitModèle:Sfn : treize ne peuvent être réparés, environ quatorze autres ne seront remis en service qu'après des réparations majeures, et dix-sept chars sont réparés sur le champ de batailleModèle:Sfn.

Les unités de l'Armée rouge sont néanmoins bousculées et certaines reculent en direction du pont. La progression japonaise est ensuite plus prudente : Yasuoka arrive le Modèle:Date aux abords du pont sur la Halha qui assure la communication de l'arrière de Joukov avec ses forces défensives déployées sur la rive est. Pourtant, les troupes soviétiques restent fortement présentes, y compris pour certaines sur les arrières des Japonais. Ceux-ci s'attendent à trouver des défenses linéaires, plus faciles à pénétrer, mais Joukov a organisé Modèle:Citation. L'avancée japonaise est limitée, et les retranchements soviétiques tiennent. L'artillerie retranchée sur le plateau pilonne les assauts japonais et les brise à plusieurs reprises. Les contre-attaques blindées de Joukov stoppent définitivement les Japonais le Modèle:DateModèle:Sfn. Le retrait des troupes d'encerclement de la rive ouest de la Halha le même jour laisse cependant comme seule option la poursuite de l'attaque frontale.

Tout aussi grave pour les Japonais, la bataille traîne en longueur plus que ce qu'ils ont prévu, et leur consommation en munitions dépasse progressivement leurs médiocres réserves logistiques.

À la fin de l'après-midi du Modèle:Date, la coordination des attaques se détériore du fait d'un tir d'artillerie régulier qui gêne les communications. Néanmoins, les Japonais renouvellent leur offensive les jours suivants, pensant notamment que la logistique soviétique va être incapable de soutenir un tel volume de feu sur plusieurs jours. La minutieuse préparation de Joukov dans ce domaine va au contraire faire la différence : bien que considérablement plus éloigné de ses bases arrières que les Japonais, Joukov a réussi à réunir une flotte de Modèle:Unité qui lui assure tout le ravitaillement dont il a besoinModèle:Sfn.

Les 6 et Modèle:Date, Komatsubara tente une nouvelle offensive sur la confluence des deux rivières, mais au prix de lourdes pertes. Pour réduire celles-ci, dans les nuits du 7 au Modèle:Date, le corps expéditionnaire japonais passe alors aux attaques de nuit, une spécialité de l'infanterie japonaise. Malgré quelques succès, les pertes humaines augmentent sans gain territorial significatif tandis que les forces soviéto-mongoles continuent à se renforcerModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, à la suite d'une contre-attaque soviétique que Vorochilov, commissaire à la défense avait déconseillée, le détachement Yasuoka recule et est dissous ; Yasuoka est relevé de son poste. Le même jour, du fait de ses pertes élevées, le Modèle:64e japonais est renforcé par le Modèle:26e de la Modèle:7e.

Les troupes japonaises commencent à souffrir de la faim et de la soif, leur ravitaillement assuré par des colonnes hippomobiles peinant à leur fournir l'appui nécessaire. Le moral, au départ excellent, se détériore.

Du 10 au Modèle:Date, la pression japonaise se poursuit, mais sans véritable gain. La pression est cependant forte. Dans la nuit du 11 au 12, deux bataillons du Modèle:603e régiment de la [[82e division territoriale de fusiliers|Modèle:82e soviétique]] se débandent. La Modèle:82e est une unité de territoriaux trop hâtivement déployée, sans entraînement, sous-encadrée, et dont la majorité des hommes n'a même pas d'uniformeModèle:Sfn. C'est Joukov qui est blâmé, un télégramme de Boris Chapochnikov et Vorochilov du Modèle:Date lui reprochant d'avoir déployé ces hommes non aguerris. Semble-t-il justifié (Vorochilov rappelant avoir ordonné de ne pas engager le Modèle:603e régiment), le télégramme est aussi révélateur de l'étroitesse de la surveillance par Moscou, qui passe par-dessus l'autorité de SternModèle:Sfn.

Le front semble craquer, et, le Modèle:Date, le Modèle:Langue Koulik, l'officier politique (proche de Vorochilov) qui surveille Joukov, ordonne à celui-ci d'évacuer la rive orientale et de se retirer sur la rive occidentale, plus facile à défendre. Joukov accepte, mais, apprenant l'ordre, Chapochnikov et Vorochilov l'annulent immédiatement depuis Moscou ; ils rappellent Koulik dans la fouléeModèle:Sfn et le remplacent par Lev Mekhlis. Cette fois-ci, la surveillance de Moscou a aidé Joukov.

Malgré ces difficultés, le front soviétique tient, et les Japonais restent totalement bloqués devant la colline 733 et les défenses soviétiquesModèle:Sfn. À la mi-juillet, Komatsubara décide de suspendre l'attaque, en vue de préparer une nouvelle offensive pour la fin du mois.

Bien que l'infanterie japonaise ait été globalement supérieure à son homologue soviétique, l'attaque japonaise a échoué du fait de la supériorité de Joukov en matière de blindés, d'artillerie et de logistique, ainsi que grâce à la qualité de ses lignes défensives en profondeur.

Le Modèle:Date, le Modèle:57e spécial devient le Modèle:1er d'armée, une promotion de fait pour JoukovModèle:Sfn.

La bataille aérienne

Photo en noir et blanc d'avions de combat au sol.
Des chasseurs japonais Nakajima Ki-27 à Khalkhin Gol, 1939.

À compter du Modèle:Date, l'aviation soviétique commence sérieusement à se déployer sur le terrain. Le Modèle:Langue Chmuchkevitch, commandant adjoint de l'aviation soviétique, commande les troupes. De nouveaux terrains d'aviation sont construits, et des renforts arrivent tout au long des mois de juin, juillet et août. En parallèle avec la bataille au sol, Chmuchkevitch maintient une forte présence aérienne. L'objectif est de conquérir la supériorité aérienne, d'aveugler les Japonais sur l'organisation des forces soviétiques et d'assurer un soutien aux forces au sol, soutien sans lequel une contre-offensive ne peut espérer percer dans la profondeurModèle:Sfn.

Modèle:CitationModèle:Sfn. D'une part, dans ce domaine comme les autres, Moscou renforce régulièrement le front, donnant à celui-ci les moyens de sa domination. D'autre part, les témoignages japonais recueillis montrent une forte capacité d'apprentissage, les erreurs n'étant pas répétéesModèle:Sfn. Le pilote Hiromichi Shinohara devient en trois mois le plus grand as de l’aviation du service aérien de l'Armée impériale japonaise, obtenant 58 victoires avant d'être abattu le 27 août 1939 ; plusieurs autres pilotes de cette arme obtiennent des palmarès impressionnants.

L'attaque japonaise de fin juillet

Une nouvelle fois, le haut commandement japonais refuse de s'avouer vaincu et décide de regrouper toutes ses forces pour mener une attaque frontale contre le pont. Plusieurs unités d'artillerie supplémentaires sont engagées, et on compense les pertes des unités en vue d'une nouvelle offensive.

De son côté, Joukov a reçu des renforts conséquents : les Modèle:82e et Modèle:57e d'infanterie, une brigade aéroportée, la Modèle:6e blindée, un groupement d'artillerie lourde, un groupement d'artillerie antiaérienne, une division de cavalerie mongole, Modèle:Nobr (des Polikarpov I-16 ou Polikarpov I-153 Modèle:Langue)Modèle:Sfn. De nouveaux aéroports militaires sont construits en urgence, et l'Armée rouge en aura quarante-deux lors de la contre-offensive du Modèle:DateModèle:Sfn.

L'attention extrême que Joukov porte à la logistique lui donne également une capacité à tenir le feu dans la durée que son adversaire ne peut égaler.

Déclenchée le Modèle:Date, l'offensive japonaise a pour fers de lance les Modèle:64e et Modèle:72e. L'artillerie japonaise tire ce jour-là plus de quinze mille obus, et vingt-cinq mille en trois joursModèle:Sfn. Ce barrage massif consomme en deux jours plus de la moitié des réserves japonaises de munitions. Toutefois, l'artillerie des Soviétiques répond de façon encore plus massiveModèle:Sfn.

Au bout de deux jours, l'offensive est finalement annulée, la logistique japonaise, contrairement à celle des Soviétiques, se montrant de nouveau incapable de soutenir ce rythme. À cette date, les Japonais ont perdu Modèle:Unité, mais ils disposeraient encore d'un effectif de Modèle:UnitéModèle:Sfn (beaucoup moins d'après SapirModèle:Sfn ou Lopez et OtkhmezuriModèle:Sfn).

Le lieutenant-général Komatsubara décide alors de passer à la défensive, en espérant se renforcer tout en épuisant et démoralisant l'Armée rouge par une guerre d'usure, avant de reprendre de nouveau l'initiative.

Contre-attaque soviétique d'août

Du côté soviétique, le succès défensif de juillet n'a pas permis de reprendre le contrôle de la zone contestée, et on ne reste donc pas inactif. La bataille a cependant permis aux Soviétiques de conserver des positions continues à l'est de la rivière, n'obligeant pas l'armée à franchir celle-ci lors de son attaque future.

L'objectif reste la reprise de toute la rive est du Halha et, de façon plus large, l'affaiblissement de la menace japonaise sur les frontières soviéto-mongoles.

Joukov est pressé par Staline qui s'inquiète de la situation en Europe et veut éviter d'être distrait par des problèmes en Asie. Il prend néanmoins le temps de préparer méthodiquement son offensive générale. En attendant celle-ci, il fait mener quelques attaques limitées contre les forces japonaises, et, surtout, il masse méthodiquement les troupes et le ravitaillement de façon à agir de façon décisive au moment opportun.

La préparation logistique

Bien que le champ de bataille soit éloigné de près de Modèle:Unité de la voie ferrée la plus proche, Joukov réussit sa préparation, en particulier grâce à l'emploi d'un nombre impressionnant de camions : son parc de Modèle:Unité est encore renforcé par Modèle:Unité supplémentaires à la mi-août, ainsi que par des autobus, denrée rare en Union soviétiqueModèle:Sfn. Cette noria de camions va lui permettre d'amener à pied d'œuvre une force très supérieure à celle des Japonais, non pas en infanterie mais en artillerie et en blindés. Le transfert depuis Oulan-Bator dure cinq jours sur des routes en mauvais état, Modèle:CitationModèle:Sfn. Eu égard au problème du terrain, Komatsubara et ses supérieurs n'envisagent pas possible un tel effort et ils sous-estiment une nouvelle fois gravement les Soviétiques et leur capacité à tenir une bataille longue.

Joukov dispose avant sa contre-attaque d'environ Modèle:Unité, soutenus par une artillerie puissante et de nombreux chars de combatModèle:Sfn.

L’entraînement

À partir du Modèle:Date, après la fin des offensives japonaises, Joukov peut réorienter ses troupes pour la préparation de la contre-offensive, ce qui passe en particulier par un renforcement de l’entraînement, lequel avait souvent péché lors des affrontements de juillet. Modèle:Citation.

Les témoignages des officiers japonais après la bataille montrent à la fois le besoin et l'efficacité de cet entraînement. Pour les contre-attaques de juillet, le jugement sur la qualité des unités soviétiques est assez critique : manque d'initiative, mauvaise coordination inter-armes (blindés-infanterie-artillerie), tendance des hommes à se débander après la mort de leur officierModèle:Sfn. Pour l'offensive d'août, ces critiques sont toujours d'actualité, mais avec une nette amélioration dans tous les domainesModèle:Sfn.

Modèle:Langue

Dans l'art militaire soviétique, la Modèle:Langue (Modèle:Citation) est l'art de la désinformation de l'adversaire. Il ne s'agit pas d'une pratique spécifiquement soviétique, mais, durant la Seconde Guerre mondiale, le commandement soviétique en général et Joukov en particulier montreront une attention toute particulière à cette question, allant jusqu'à créer un commandement spécifique chargé de la question dans le cadre de certaines grandes opérationsModèle:Sfn.

On trouve déjà durant la bataille de Khalkhin Gol le soin particulier que Joukov apporte à sa préparation dans ce domaineModèle:Sfn. Durant la préparation de l'offensive, Joukov fait en effet en sorte que son adversaire ne se doute à aucun moment qu'une offensive est en préparation, et que les Soviétiques, jusqu'alors sur la défensive, s’apprêtent à reprendre l'initiative.

Pour ce faire, les concentrations de troupes et les redéploiements ont été faits dans la nuit, les radios et les téléphones ont été utilisés pour transmettre de fausses informations, et les groupes d'attaque ont été déplacés vers leurs positions de départ peu de temps avant l'attaque. La nuit, des haut-parleurs diffusent des bruits de terrassement pour donner l'impression que l'armée soviétique se concentre sur des travaux défensifsModèle:Sfn. Des chars roulent toutes les nuits de long en large pour habituer les Japonais aux bruits de leur déplacement, ce qui rendra indiscernables leurs véritables mouvements vers leurs positions de départsModèle:Sfn. Les tirs nocturnes d'artillerie (en moyenne un tir chaque seconde) sont permanents sur les positions japonaises, à la fois pour empêcher l'ennemi de dormir et pour l’empêcher de se déplacer librement dans ses retranchementsModèle:Sfn. Modèle:CitationModèle:Sfn.

Cet effort de désinformation fut un franc succès. D'après un rapport du commandement de l'armée du Kwantung Modèle:Citation.

Le plan de bataille

Photo en noir et blanc d'hommes en uniforme avec au second plan des chars de combat.
Officiers, soldats et blindés soviétiques peu avant l'offensive, 1939.
Photo en noir et blanc de deux militaires.
Joukov (à l'avant-plan) en août 1939.

L'élaboration du plan de l'attaque est mal connue.

Dans ses mémoires, Joukov se l'attribue, sans citer son supérieur hiérarchique Grigori Stern. Lopez et Otkhmezuri considèrent que le plan est Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans le même temps, les deux auteurs notent que, d'après l'écrivain Constantin Simonov (qui interviewa Joukov après-guerre), dès la fin de la bataille, les officiers se partagent entre pro-Stern et pro-Joukov quant à l'attribution de la paternité du plan de bataille. Le major Grigorenko, de l'état-major de Stern et futur dissident, l'attribue intégralement à SternModèle:Sfn. De fait, la directive datée du Modèle:Date qui décrit l'offensive, envoyée à Moscou, est signée par Stern et son chef d'état-major, Bogdanov, pas par JoukovModèle:Sfn. Bogdanov fait d'ailleurs fonction également de chef l'état-major de Joukov à compter de juillet, ce qui favorise le lien avec Stern, et s'explique peut-être par sa maîtrise du plan s'il l'a élaboré avec SternModèle:Sfn.

Cependant, Lopez et Otkhmezuri considèrent qu'il est difficile de ne pas y voir la patte de Joukov. À la fois du fait d'un style qu'on retrouve dans les campagnes de celui-ci lors de la Seconde Guerre mondiale, et parce que Modèle:CitationModèle:Sfn.

Achevé courant août, le plan est typique de la vision soviétique (Modèle:Citation) en matière d'attaque : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le plan remonté à Moscou le Modèle:Date prévoit donc plusieurs étapes. La première est une offensive aérienne, couplée à des attaques limitées au sol, visant à améliorer les positions de départ des Soviétiques. La seconde étape vise à percer le dispositif ennemi en plusieurs points. La troisième phase consiste à introduire des moyens rapides dans les percées, en particulier mécanisés, pour déstructurer et segmenter le corps de bataille impérial, et déboucher sur les arrières ennemis en frappant ses bases de logistique et de commandement. La quatrième étape consiste à placer de l'infanterie en plein cœur du dispositif de l'adversaire pour l'immobiliser et gêner son regroupement, pendant qu'un encerclement par les divisions blindées empêche la fuite ou les renforts. Une cinquième phase d’annihilation est alors prévueModèle:Sfn. Enfin, une frappe en profondeur dans le Mandchoukouo est envisagée si le pouvoir soviétique la juge utileModèle:Sfn, mais, comme le maréchal Zakharov (alors adjoint du chef d'état-major) le rapporte, Staline souhaite éviter un affrontement généralisé avec les JaponaisModèle:Sfn, et cette option reste une sixième étape très hypothétique, à laquelle les Soviétiques n'auront d'ailleurs pas recours.

Comme les reconnaissances soviétiques ont montré que les forces japonaises sont massées au centre de leur dispositif, la pression principale des Soviétiques se portera donc sur les ailes, des attaques frontales sur les deux rives de la HolstenModèle:Sfn étant destinées à fixer le gros des forces ennemiesModèle:Sfn. Cette dernière mission est confiée aux Modèle:82e et Modèle:36e d'infanterie (la Modèle:82e d'infanterie est cette unité de territoriaux dont 2 bataillons se sont débandés en juillet), appuyées par une brigade de mitrailleusesModèle:Sfn.

La pince nord comprend un régiment d'infanterie, une brigade blindée renforcée de bataillons de chars, des unités d'artillerie et la Modèle:6e de cavalerie mongoleModèle:Sfn.

La pince sud est l'axe d'attaque principal, et comprend la Modèle:57e d'infanterie, la Modèle:8e de cavalerie mongole, une brigade mécanisée, deux brigades blindées, une unité de chars lance-flammes, un régiment d’artillerie et un bataillon anticharModèle:Sfn.

Les Japonais lancent généralement le gros de leurs forces dès le début de la bataille, en cohérence avec leur vision d'une bataille d'encerclement courte, brutale et décisive, et c'est ce qu'a fait Komatsubara jusqu'alorsModèle:Sfn.

À l'inverse, Joukov est cohérent avec cette idée d'opération en profondeur pouvant durer assez longtemps. Il entend donc exploiter le point culminant de la bataille, celui après lequel la force adverse décline (fatigue des combattants, pertes, tensions logistiques), et ne lancer qu'alors ses réserves stratégiques pour faire la différence. C'est cette recherche d'un deuxième échelon qui l'amène à prévoir de conserver d'importantes réserves, qu'il pourra lancer dans l'attaque quand l'adversaire montrera des signes de fatigue. Le renforcement reçu en juillet-août en troupes et matériel lui en donne les moyensModèle:Sfn, et il structure ces réserves autour de la Modèle:212e brigade aéroportée ainsi qu'autour d'unités de charsModèle:Sfn.

La surveillance politique et la discipline

Portrait en noir et blanc d'un homme en uniforme.
Lev Mekhlis (en 1941).

Dans la RKKA post-purges (il y en aura encore quelques-unes jusqu'en Modèle:Date, qui mèneront d'ailleurs à l'exécution de Grigori Stern), il est inévitable qu'une surveillance politique tatillonne s'exerce sur le commandement et la troupe déployés en Mongolie. Le Modèle:Langue Koulik jusqu'à la mi-juillet, puis Lev Mekhlis (membre du Comité Central, rédacteur en chef de la Pravda et chef de l'administration politique (PUR) de l'Armée rouge) coiffent le réseau des commissaires politiques. Des meetings politiques sont organisés avec la troupe pour expliquer le sens de l'affrontement en cours, mais la nomination de Mekhlis, un des grands organisateurs des sanglantes purges militaires de Modèle:DateModèle:Sfn est aussi un message de Staline à l'armée, qui ne peut que se souvenir de l’exécution du maréchal Blücher l'année précédente après la médiocre prestation de ce dernier contre les Japonais. Les commissaires politiques interrogent la troupe sur les décisions des officiers. À cette date, et cette règle ne disparaîtra que pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont un droit de veto absolu sur les décisions militaires, et peuvent faire arrêter les officiers. Alexandre Koutchev, chef d'état-major du Modèle:57e a d'ailleurs été arrêté le Modèle:Date et condamné à vingt ans de goulag à la suite de la perte d'une carteModèle:Sfn.

Mekhlis et Joukov se retrouveront pendant la Grande Guerre patriotique, et Joukov ne cachera pas après guerre sa haine absolue pour Mekhlis, Modèle:Citation, et pour son Modèle:Citation<ref group="Note">Interview de Joukov à Constantin Simonov, rapportée par Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri</ref>,Modèle:Sfn.

Toutefois, Joukov n'est pas non plus le dernier à utiliser la pression, voire Modèle:CitationModèle:Sfn. L'armée soviétique a un niveau faible, particulièrement après les purges. L’indiscipline, l'alcoolisme (Joukov ne boit pas), l'automutilation, le manque d'initiative, la négligence, et même les crimes de droit commun sont des plaies largement rencontréesModèle:Sfn. Joukov maintient donc une pression de tous les instants. Pendant la préparation de l'offensive, en juillet et août, il relève les officiers négligents, fait fusiller des soldats et des officiers soupçonnés d'automutilation ou d'autres fautes (Stern en graciera certains). Les unités qui reculeraient lors de l'offensive savent qu'elles seraient impitoyablement châtiéesModèle:Sfn. Modèle:Citation. S'il ne sacrifie pas ses hommes sans raison, Joukov n'a jamais caché que Modèle:CitationModèle:Sfn.

Préparatifs japonais

photo en noir et blanc d'un militaire portant la moustache.
Le général Rippei Ogisu (ici en 1942).

Si les Japonais n'ont pas vu venir l'offensive soviétique et se sont concentrés sur la préparation de leur propre attaque, ils ont cependant mené des travaux de fortification et de défense en profondeur, avec des centres de résistance antichars, des nids de mitrailleuses et des bunkersModèle:Sfn.

Malgré les centaines de coups d'artillerie tirés chaque nuit par les Soviétiques, les Japonais, qui estiment toujours inutile de mettre en place une logistique robuste, rationnent leurs coups et leur riposteModèle:Sfn, souvent à 2 ou Modèle:Nobr par jour et par tube seulementModèle:Sfn. Ce défaut logistique ne pèse pas seulement sur l’artillerie, mais sur tout le corps de bataille, et en particulier sur les armes mécanisées.

Les Japonais renforcent par contre nettement leur infanterieModèle:Sfn.

Le 10 août, peu après la promotion du Modèle:57e spécial au statut de Modèle:1er d'armée, se met en place son pendant japonais, la Modèle:6e, sous les ordres du général Rippei Ogisu, qui intègre la Modèle:23e de Komatsubara. La Modèle:6e représente un nouveau renforcement des troupes japonaises. Rippei Ogisu envisage de reprendre l'offensive à partir du Modèle:Nobr. Les Soviétiques vont le prendre de vitesse le Modèle:Nobr.

Forces en présence

Les sources divergent quelque peu sur les forces en présence à la veille de l'offensive du Modèle:Date.

Selon Jacques SapirModèle:Sfn :

Belligérants Bataillons d'infanterie Escadrons de cavalerie Mitrailleuses lourdes ou légères Canons de Modèle:Unité ou plus Canons de moins de Modèle:Unité Mortiers Chars Automitrailleuses
Forces soviéto-mongoles 35 20 2 255 216 286 (surtout des Modèle:Unité antichars) 40 498 346
Forces japonaises 25 17 Modèle:Unité 135 142 (Modèle:Unité antichars et obusiers légers de Modèle:Unité) 60 120 n.d.

Selon Lopez et OtkhmezuriModèle:Sfn :

Belligérants Nombre de soldats Canons et mortiers Chars Voitures blindées
Forces soviéto-mongoles Modèle:Unité hommes 634 498 385
Forces japonaises Modèle:Unité hommes 300 135 (chars et voitures blindées confondus) Comptées avec les chars

Les Soviétiques, d'après cette seconde étude, ont également 515 avions à cette dateModèle:Sfn, soit deux fois plus de chasseurs et trois fois plus de bombardiers que leur adversaire. Coox est d'accord avec cette estimation, et donne Modèle:Nobr et bombardiersModèle:Sfn.

Les blindés soviétiques sont essentiellement des BT-5 et BT-7, des chars moyens similaires qui diffèrent surtout par leur motorisation (à essence dans les deux cas), mais partagent un blindage relativement faible (6 à Modèle:Unité), ainsi qu'une ou deux mitrailleuses DT de Modèle:Unité et un canon de Modèle:Unité (sauf le BT-7A qui a un Modèle:Unité beaucoup plus puissant). Comme le montreront les combats, le Modèle:Unité obtiendra de très bons résultats contre les chars japonaisModèle:Sfn. Par contre, le moteur à essence (et non à gazole) rendra ces blindés dangereusement inflammables, et donc vulnérables aux frappes japonaises, et en particulier à l'utilisation importante de bouteilles incendiairesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Les deux études sont à peu près concordantes sur le nombre de soldats, mais une troisième donne, par contre, Modèle:Unité aux Japonais, soit plus que ce dont disposent les SoviétiquesModèle:Sfn.

L'offensive soviétique

La carte est constituée de flèches montrant l'enveloppement des japonais par les forces soviétiques.
Carte simplifiée de l'offensive soviétique d'août 1939.
photo en noir et blanc montrant un char soviétique BT-7 traversant la rivière au cours de l'offensive d'août 1939.
Un char soviétique BT-7 traverse la rivière au cours de l'offensive.
photo en noir et blanc de deux hommes souriants en tenue de pilote devant un avion
Pilotes soviétiques près d'un Polikarpov I-16, en août 1939 à Khalkhin Gol.

Au cours des deux semaines qui précèdent l'attaque, Joukov a mené des séries d'attaques limitéesModèle:Sfn. Elles ont contribué à l'entraînement des troupes, à quelques améliorations des positions soviétiques sur la rive orientale, et elles ont empêché les Japonais de constituer des stocks suffisants de munitions, une faiblesse logistique qui se fera sentir lors de l'offensiveModèle:Sfn.

L'aviation de Chmuchkevitch, renforcée d'unités venues de différents districts militaires, a multiplié les sorties contre les JaponaisModèle:Sfn. Après avoir été dominés en juin et juillet, les aviateurs soviétiques maîtrisent mieux les points forts et les faiblesses de leurs adversaires. Ainsi, ils évitent désormais de se laisser entraîner dans les combats tournoyants où les aviateurs japonais excellent. Ils utilisent par contre la vitesse et surtout l'armement supérieur du Polikarpov I-16 pour privilégier les combats dans le plan vertical, tout comme les Américains le feront lors de la guerre du Pacifique. Les pertes japonaises se mettent alors à croître considérablement, et l'aviation impériale devra Modèle:Citation.

Bénéficiant maintenant de la domination aérienne et matérielle, les Soviétiques déclenchent le Modèle:Date au matin une vaste offensive en pince sur les positions japonaises de la rive orientale de la Halha. L'attaque commence à Modèle:Heure par un violent bombardement aérien (Modèle:Nobr escortés par Modèle:NobrModèle:Sfn), se poursuit à Modèle:Heure avec un non moins violent bombardement par l’artillerie du futur maréchal Nikolaï VoronovModèle:Sfn pendant Modèle:Nobr et demie, pour aboutir à partir de Modèle:Heure à une attaque générale du nord au sud du frontModèle:Sfn, au son de l'internationale, diffusée par des camions munis de haut-parleursModèle:Sfn.

Dès le début, la riposte de l’artillerie japonaise est insuffisante, par manque de canons et de munitionsModèle:Sfn.

Au centre, directement commandées par Joukov, la Modèle:36e motorisée et la Modèle:82e de fusiliers (sauf le Modèle:601e régiment), avec le gros de l'artillerieModèle:Sfn, font face aux troupes japonaises de part et d'autre de la Holsten et mènent des attaques frontales de fixation.

Au nord et au sud, les deux ailes soviétiques formées par de nombreuses troupes mécanisées réalisent un enveloppement pour piéger les Japonais.

Au nord, l'attaque est dirigée par ChevnikovModèle:Sfn, et comprend la Modèle:11e blindée et la Modèle:7e mécanisée appuyées par le Modèle:601e régiment de la Modèle:82eModèle:Sfn. Ces troupes doivent s'emparer de la colline 721 (ou colline Fui).

La pince sud, commandée par Potapov, est la plus puissante : elle regroupe la Modèle:57e de fusiliers, la Modèle:6e blindée et la Modèle:8eModèle:Sfn. Cependant, au moment de l'attaque, seul un tiers des troupes sont sur leurs positions de départ, le reste des unités ayant pris du retardModèle:Sfn.

De chaque côté du champ de bataille, Joukov a aussi disposé ses deux divisions de cavalerie mongole, les Modèle:6e (au nord) et Modèle:8e (au sud), qui couvrent les flancs des groupements mobiles.

Les troupes du front centre ne sont là que pour fixer les Japonais, et, le premier jour, elles ne progressent en conséquence que de Modèle:Unité, car elles sont sévèrement freinées par deux régiments japonaisModèle:Sfn, qui les obligent à prendre les blockhaus un par unModèle:Sfn.

Au sud, malgré l'indisponibilité temporaire d'une partie des attaquantsModèle:Sfn, le front principal progresse de façon satisfaisante. La Modèle:57e Modèle:CitationModèle:Sfn et avance plein est, puis remonte progressivement vers le nordModèle:Sfn en approchant de la frontière mandchoue, la décision restant de ne pas mordre sur ce territoire dans la mesure du possible. Dès le soir du premier jour, les unités avancées de la pince sud sont près de NomonhanModèle:Sfn, encerclant de fait toute la partie sud du dispositif japonais. Mais l'avancée ralentit à cause de la forte résistance nippone, et la fermeture des arrières n'est pas encore totale.

Au nord, la première avancée est rapide, et la défense (qui ne semble constituée au départ que d'unités mandchoues de couverture) est faibleModèle:Sfn. Toutefois, très vite, les Soviétiques se heurtent aux défenses impénétrables et fortifiées de la colline Fui (nom japonais de la colline 721)Modèle:Sfn.

Le soir du 20, les Soviétiques ont fortement progressé au sud, et de façon plus limitée au nord et au centre. La défense japonaise est vigoureuse, mais le manque de moyens mécanisés et d'artillerie la rend relativement statique.

Prisoniers japonais avec l'air abattu.
Prisonniers japonais après la bataille, août 1939.

Modèle:Citation. Plutôt que de contourner la colline Fui, les Soviétiques s'acharnent au début à s'en emparer, sans succès, mais Joukov décide rapidement d'engager une grosse partie de ses réserves au nord en demandant un contournement de la colline par le nord-est, avant de se rabattre vers Nomonhan et de couper les routes du ravitaillement japonais de la collineModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Joukov affirme (dans ses mémoires) s'être opposé à Grigori Stern le Modèle:Date, alors que ce dernier souhaitait un ralentissement dans l'attaque, eu égard à l'ampleur des pertes. Stern n'ayant pas souhaité imposer sa position, Joukov peut maintenir le rythme de l'attaqueModèle:Sfn. Le Modèle:Date, la pince nord contourne la colline 721 et oblique vers le sud avec l'aide des dernières réserves, la Modèle:212e brigade aéroportéeModèle:Sfn.

Au centre, l'attaque de fixation continue sans chercher à percerModèle:Sfn.

Au sud, l'attaque soviétique submerge les positions du Modèle:71e et ferme les arrières japonais sud.

Le 23, les pinces nord et sud se rejoignent vers Nomonhan. Du fait de la rupture de leurs lignes arrières, le ravitaillement des troupes impériales devient quasiment impossibleModèle:Sfn.

L'as japonais Yoshihiko Yajima, tué en mission le 25 août 1939. Ici en 1938, posant en grand uniforme.
L'as japonais Yoshihiko Yajima, tué en mission le 25 août 1939. Ici en 1938.

Dans la nuit du 23 au 24, l'état-major japonais fait une erreur d'analyse. Constatant la violence des combats autour de la colline Fui (ou 721), il en déduit qu'il s'agit là de l'attaque principale. Constatant la lenteur de la progression des troupes du front central, il en déduit que l'attaque s'épuise. Bien que coûteuse et tenue en échec, l'attaque sur la colline va donc induire en erreur la direction japonaise, qui décide de lancer une contre-offensive au nord, en y dirigeant les réserves impériales. Cependant, dès le 24 août, les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les Japonais : la contre-attaque est l'objet de bombardements d’artillerie massifs qui l'épuisent, et elle se heurte à des attaques locales nombreuses. Sur la colline Fui, les défenseurs sont maintenant la proie d'attaques au char lance-flamme, et les positions commencent à tomberModèle:Sfn. Jacques Sapir indique que les Japonais ont eu des problèmes importants de communication du fait des barrages d’artillerie, et que ce n'est que le soir du 24 août qu'ils comprennent vraiment que leur encerclement devient sérieux et que leur défense est en train de céderModèle:Sfn. La Modèle:7e (dont un seul régiment était engagé) et la Modèle:5e (engagée sur le front chinois) sont appelées en renfortModèle:Sfn, mais trop tard. Le 24-25, la zone nord s'effondre. Au bout de quatre jours de lutte sanglante, les Soviétiques s'emparent enfin de la hauteur 721.

Le 26, l'ordre est donné de stopper les contre-attaques et de tenter de briser l'encerclement à l'est, mais les tentatives en la matière échouent, Modèle:Citation.

Les 26 et 27, les blindés soviétiques détruisent l’artillerie lourde japonaise, laissée sans troupes de couverture. La situation défensive des Japonais se délite en poches fragmentées le long de la Holsten (centre du front). L'eau et les munitions manquent de plus en plusModèle:Sfn. Chaque position est méthodiquement réduite par les Soviétiques qui emploient massivement leur artillerie et leurs blindés.

Des petits groupes parviennent à regagner le territoire mandchou dans la nuit du 27 au 28. Le 31, toute résistance cesse dans les zones encercléesModèle:Sfn, et la Modèle:13e n'existe plus en tant qu'unité combattante, avec 73 % de pertesModèle:Sfn. La fraction déployée de la Modèle:7e est également presque détruite. Les Japonais encerclés préfèrent mourir que de se rendre. Ainsi, Modèle:Citation. Après la réduction des poches, des combats limités se poursuivent sur la frontière, que les Soviétiques n'entendent pas franchir.

Recours à l'arme bactériologique par les Japonais

Selon le témoignage de trois anciens soldats de l'unité 731, rapporté en 1989 dans le Asahi Shimbun, l'armée impériale japonaise déverse, à la fin du mois d'août, Modèle:Unité de gélatine contaminée par la typhoïde dans la rivière Holsten, en amont des positions soviétiques, dans le but de créer une épidémie dans les rangs ennemis. Ce témoignage confirme les dépositions de prisonniers japonais faites lors du procès de Khabarovsk en 1949Modèle:Sfn.

Retour sur les positions d'avant mai et bilans

Photo prise à l'extérieur montrant des officiers.
Rencontre entre les dirigeants militaires japonais et soviétiques de Khalkhin Gol, le Modèle:Date-, après la signature de l'armistice du Modèle:Date-.
Photo de la signature officielle du traité de non-agession avec Staline observant la cérémonie.
Le ministre japonais des Affaires étrangères Yōsuke Matsuoka signant le pacte de non agression, le 13 avril 1941.

Pendant que les troupes s'affrontent sur le terrain, l'Union soviétique et l'Allemagne signent le Modèle:Nobr le Pacte germano-soviétique, ce qui met fin aux espoirs japonais de voir l'Armée rouge obligée de s'impliquer sur deux fronts.

Dès le 30 août 1939, l'armée du Kwantung reçoit un ordre clair de la part de l'état-major impérial de préparer la fin des hostilités. La direction militaire japonaise en Mandchourie tente de gagner du temps et déploie le reste de la Modèle:7e sur la frontière, espérant reprendre l'offensive le Modèle:NobrModèle:Sfn, mais, le Modèle:Nobr, des ordres plus directs encore lui parviennent : suspendre toute opération offensive. Après une dernière demande de contre-attaque, des ordres stricts sont donnés à l'armée du Kwantung le Modèle:Nobr, avec une citation explicite de la volonté de l'empereur d'opérer un repli, et d'accepter la démission de certains générauxModèle:Sfn. Le chef de l'armée du Kwantung est relevéModèle:Sfn.

La décision du gouvernement de reprendre en main la très autonome armée du Kwantung semble liée à la fois au pacte germano-soviétique, qui augmente le risque de déploiement de nouvelles troupes soviétiques, à la priorité au front en Chine, pays que les Japonais souhaitent conquérir, et aux doutes grandissants sur la capacité de l'armée du Kwantung à tenir contre les SoviétiquesModèle:Sfn.

Le 15 septembre, l’ambassadeur du Japon, Togi Shigenori, signe avec MolotovModèle:Sfn le cessez-le-feu proposé par les autorités soviétiques dès le Modèle:Nobr. Celui-ci s'applique dès le lendemain Modèle:NobrModèle:Sfn, les deux armées revenant sur les positions d'avant mai. Des négociations s'engagent pour définir la frontière. En 1940, le Japon accepte la frontière défendue par la Mongolie et l'URSSModèle:Sfn. Le Modèle:Nobr 1941, l'Union soviétique et le Japon signent un traité de non-agressionModèle:Sfn : les deux parties savent qu'un affrontement contre d'autres adversaires est plausible (Chine et États-Unis pour le Japon, Allemagne pour l'URSS), et ne veulent pas d'une guerre à revers. En 1942, les instruments de ratification au sujet de la frontière et de la fin de l'état de belligérance sont échangés entre les deux parties, mettant juridiquement et diplomatiquement fin à cet «incident»Modèle:Sfn.

Japon : le bilan

Photo en noir et blanc montrant, au premier plan, un char de combat et, au second plan un camion.
Char japonais Type 95 capturé par les Soviétiques après la bataille

À la suite de sa lourde défaite, l'armée du Kwantung perd son autonomie et sa grande influence sur la politique du Japon, étant dorénavant placée sous le contrôle direct du Quartier général impérial. Michitarō Komatsubara, le commandant de la Modèle:23e, tombe en disgrâce, et le général Ueda, commandant de l'armée du Kwantung, est rappelé en métropole.

La défaite japonaise est la conséquence de trois points faibles de l'armée de terre, points de faiblesse récurrents au cours de toute la guerre en Chine et pendant la guerre contre les États-Unis :

  • l'insuffisance marquante de la logistique,
  • le manque d'artillerie lourde,
  • le manque de divisions de chars, ces derniers étant de plus, généralement, de qualité médiocre et de puissance insuffisante.

Modèle:CitationModèle:Sfn.

La majorité des pertes japonaises sont dues à l'artillerieModèle:Sfn.

Tués et blessés Armes d'infanterie Artillerie Autres (maladie, aviation, accidents...)
Tués 37,3 % 51,2 % 11,5 %
Blessés 35,9 % 53,9 % 11,1 %

La doctrine japonaise, misant tout sur l'agressivité de l'infanterie, trouve ici ses limites. Toutefois, l'armée de terre japonaise ne tente pas de tirer les leçons de sa défaite, et elle ne renforce pas notablement sa mécanisation ou son armement lourd dans les années suivantes. Modèle:Citation.

Diffusé parmi tout l'état-major impérial après la promotion d'officiers de cette armée entre la Modèle:Nobr et 1940Modèle:Sfn, ce refus de prendre en compte dans l'organisation de l'armée de terre les impératifs de la guerre moderne (artillerie lourde, logistique puissante, cavalerie blindée, appui d'aviation), et la volonté d'en rester à une doctrine fondée sur l'infanterie et l'assaut se feront sentir pendant toute la Seconde Guerre mondiale.

Après l'attaque allemande de juin 1941 contre l'Union soviétique, le Japon hésitera à se lancer dans une attaque contre la Sibérie, qui remettrait en cause le tout récent pacte de neutralité soviéto-japonais du Modèle:Date ; la décision fut finalement écartée après une série de conférences réunissant l'empereur, le cabinet et les militaires, tenues entre le Modèle:Nobr et le Modèle:NobrModèle:Sfn. Cette décision de privilégier le front de Chine et l'avance vers le sud (Indochine française, Indonésie néerlandaise)Modèle:Sfn fut en partie liée à l'affaiblissement du courant favorable à une guerre au nord, affaiblissement datant lui-même de la nette défaite de 1939<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

D'après les archives de l'Armée impériale, les Japonais ont subi Modèle:Unité et Modèle:UnitéModèle:Sfn. Ces chiffres sont probablement sous-estimésModèle:Sfn. Lopez et Otkhmezuri donnent des chiffres équivalents : Modèle:Unité dont Modèle:UnitéModèle:Sfn. Les Soviétiques ont affirmé avoir mis entre Modèle:Unité/2 japonais hors de combatModèle:Sfn. L'ancien ministre japonais de l'agriculture et des forêts a pour sa part estimé, en octobre 1939, les pertes japonaises de Modèle:Unité à Modèle:Unité hommes hors de combat <ref>Modèle:Lien web</ref>.

Union soviétique : le bilan

Joukov est promu et reçoit le commandement du district militaire spécial de Kiev, dont le rôle serait primordial en cas de guerre contre l'Allemagne en Europe.

Les Soviétiques indiquent avoir eu Modèle:Unité et blessésModèle:Sfn. L'ouverture des archives après la fin de l'Union soviétique montre un bilan beaucoup plus lourd, avec Modèle:Unité et disparus et Modèle:UnitéModèle:Sfn. Lopez et Otkhmezuri donnent des chiffres un peu inférieurs : Modèle:Unité et Modèle:UnitéModèle:Sfn.

Filmographie

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article

Autres ouvrages utilisés

Illustrations littéraires

Sources Internet

Autres ouvrages existant sur le sujet

Liens externes

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