Gueorgui Joukov
Modèle:Redirect Modèle:Infobox Personnalité militaire Gueorgui Konstantinovitch Joukov (en Modèle:Lang-ru), né le Modèle:Date de naissance- et mort le Modèle:Date de décès-, est un militaire et homme politique russe, puis soviétique. D'abord sous-officier dans l'Armée impériale russe pendant la Première Guerre mondiale, il devient officier de l'Armée rouge et du Parti lors de la guerre civile. Il monte progressivement en grade pendant l'entre-deux-guerres jusqu'à ce que Joseph Staline le nomme chef de l'État-Major général en Modèle:Date-.
Les défaites de l'été 1941 entraînent son envoi par Staline comme représentant de la Stavka (le commandement des forces armées) sur les fronts les plus sensibles ; c'est ainsi que Joukov va avoir un rôle important sur le front de l'Est de la Seconde Guerre mondiale, coordonnant les troupes soviétiques lors de plusieurs opérations militaires majeures : il joue notamment un rôle important au début du siège de Léningrad, puis décisif lors de la bataille de Moscou ; il participe à la préparation de la contre-offensive de Stalingrad mais échoue devant Rjev ; il coordonne la partie nord de la bataille de Koursk, une partie de la reprise de l'Ukraine et la moitié sud de l'opération Bagration. Nommé commandant du principal front soviétique, le premier front biélorusse, Joukov dirige l'action principale de l'offensive Vistule-Oder, peine sur les hauteurs de Seelow et prend le centre de Berlin. C'est devant lui que les forces armées allemandes capitulent, le Modèle:Date-.
Staline, méfiant face à la popularité de Joukov, le limoge dès 1946, l'envoyant à Odessa puis à Sverdlovsk. La mort de Staline en 1953 lui donne un certain poids politique : c'est lui qui arrête Beria ; il devient ensuite vice-ministre (1953-1955) puis ministre de la Défense (1955-1957), soutenant Khrouchtchev lors de la déstalinisation. Méfiant à son tour, Khrouchtchev le fait démettre de toutes ses fonctions et le met définitivement à la retraite en 1957.
Il est décrit comme parfois brutal, désigné comme le « maréchal de Staline » voire l'« ombre de Staline ». L'historien Jean Lopez, qui lui a consacré une biographie en 2013, le considère comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le maréchal Joukov est l'officier général le plus décoré de l'histoire de l'Union soviétique.
Famille et jeunesse (1896-1914)
Selon les historiens Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, reprenant les travaux de Boris Sokolov, les origines extrêmement pauvres de Gueorgui Joukov sont exagérées. Cette construction, due aux Mémoires écrits entre 1958 et 1969 par Joukov lui-même (avec l'aide d'Anna Davydovna Mirkina) et reprise par presque toutes les biographies, a été faite pour correspondre à la propagande. La jeunesse d'un maréchal soviétique doit être politiquement correcte, pour satisfaire les censeurs de la commission militaire du Comité central du PCUS, reprenant des stéréotypes : une famille très pauvre, un père banni de Moscou à cause de la révolution de 1905, un riche koulak qui exploite les paysans, une formation autodidacte, un patron voleur et exploiteur d'enfants, une conscience politique, etc.Modèle:Sfn
Famille
Il est né dans une famille de paysans du village de Strelkovka (environ Modèle:Unité en 1897)Modèle:Sfn, près de la petite ville de Ougodski Zavod (renommée Joukovo en 1974, puis Joukov en 1996 à l'occasion du centenaire de la naissance du maréchal), dans le gouvernement de Kalouga (aujourd'hui l'oblast de Kalouga), à Modèle:Unité au sud-ouest de Moscou.
Son père, orphelin, était né en 1841 et fut recueilli par une vieille dame, Anouchka (Anna) Joukova, qui habitait une isba d'une seule pièce : Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. La vieille dame l'appela Constantin (Konstantin Artemovitch). Quand elle mourut en 1849, il commença à travailler dans un atelier de cordonnerie à Ougodski Zavod à l'âge de huit ans. Trois ans plus tard, il partit à pied pour Moscou travailler chez un bottier allemand de renom, Weiss. Il se maria une première fois en 1870 avec Anna Ivanova, de Strelkovka ; le couple eut deux enfants, Grigori et Vassili (ce dernier mort avant d'avoir deux ans), mais sa femme mourut en 1892Modèle:Sfn.
La mère du maréchal est Oustinia Artemievna, du village voisin de Tchernaïa Griaz. Oustinia est née le Modèle:Date-, elle est la fille aînée d'Artemi Merkoulovitch et d'Olympiada Petrovna (les deux n'ont pas encore de nom de famille : ils prendront celui de Pilikhine dans les années 1880). Oustinia épouse en 1885 Faddeï Stefanovitch, qui meurt quatre ans plus tard de tuberculose : elle se retrouve veuve avec un enfant, Ivan. En 1890, elle donne naissance à un Gueorgui, sans père, qui décède au bout de quelques moisModèle:Note. En 1892, à 28 ans, elle épouse Konstantin Artemovitch Joukov, qui a environ Modèle:UnitéModèle:Sfn. Si Konstantin apporte au couple un peu de numéraire grâce à son métier de cordonnier, Oustinia possède quelques dessiatines de terre cultivée ; ils possèdent une vache et une jument, qui permet à madame de faire du transport de produits entre Maloïaroslavets et leur village. Ces revenus leur permettent de payer un impôts annuel non négligeable de Modèle:Unité et trois kopecksModèle:Sfn.
Le couple a un premier enfant le Modèle:Date-, Maria. Puis deux ans plus tard naquit Gueorgui, le Modèle:Date-Modèle:Note. Son prénom fait référence à saint Georges, le saint patron de Moscou qui figure sur les armoiries de la Russie, fêté le Modèle:Date- de l'ancien calendrierModèle:Sfn. Il hérite de la robuste constitution physique de sa mère, qui était capable de porter largement plus de Modèle:Unité sur ses épaules, et de celle de son grand-père maternel, qui était capable de soulever un cheval<ref name=Mémoires_14>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date- se rajoute Aliocha, qui meurt avant ses dix-huit moisModèle:Sfn. En 1901, Gueorgui eut un petit frère appelé Alekseï ; le bébé était très maigre et avant la fin du sevrage la maman avait dû reprendre le travail. Durant l'été 1901, le toit de la maison familiale s'écroula ; de ce fait la famille fut obligée de vendre sa seule vache et son cheval (qui servait à la mère pour le transport de marchandises) pour acheter une nouvelle charpente et construire une nouvelle maison. Cette maison avait été faite dans la précipitation, de bric et de broc, et bien que « neuve » elle était le reflet de la misère familiale : Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. La famille ne put faire face à toutes ces dépenses ; le bébé finit par mourir à l'automne.
Jeunesse
Gueorgui chasse (lièvre et canard) et surtout pêche avec les enfants du village dont son meilleur ami Lechka Kolotyrny ; il travaille aussi aux champs comme les garçons de son âge au temps des fenaisons et des moissons ; maladroit, il se coupe à l'annulaire gauche (une cicatrice qu'il garde à vie). En 1903, Iegor (comme le surnomme son père), âgé de sept ans, a l'âge de raison : il entre pour trois ans à l'école paroissiale de Velitchkovo, à un kilomètre et demi de Strelkovka, qui compte seulement six élèves. Le père de l'instituteur étant pope, celui-ci assure l'instruction religieuse à raison d'un quart du temps scolaire. Joukov apprend à lire, écrire et compter très approximativementModèle:Sfn. Dans ses Mémoires, Joukov rapporte que Modèle:Citation<ref name=Mémoires_14/> Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> Selon l'historien Jean Lopez, il n'y a aucune trace de cette interdiction dans les archives de la police ou des tribunaux moscovites. Son père restera au village jusqu'à sa mort en 1921.
Gueorgui voulait devenir employé d'une imprimerie mais son oncle maternel, Mikhaïl Artemovitch Polikhine, a réussi en tant que fourreur à Moscou ; aussi sa mère décide de le retirer de l'école et de l'envoyer dans la grande ville à l'automne 1908 pour apprendre le métier. Il y reste quatre ans et demi, revenant au village chaque été pendant deux mois (comme tous les autres ouvriers). Selon la version traditionnelle, son métier est dur et il est souvent battu par ses patrons. L'autre version le décrit comme complètement intégré dans la famille de son oncle (diadia Micha : « oncle Micha »)Modèle:Sfn ; Gueorgui se fait remarquer par ses qualités intellectuelles et son honnêteté ; il se lie d'amitié avec le fils aîné du patron (son cousin germain Alexandre : « Sacha ») qui lui donne des livres à lire (Sherlock Holmes, mathématiques, vulgarisation scientifique, etc.). À partir de 1910, il fait des livraisons dans Moscou et participe aux foires de Nijni Novgorod et OurioupinoModèle:Sfn. À la fin de l'année 1911, il termine son apprentissage et devient ouvrier-fourreur. De 1911 à 1914, il vit avec un salaire plutôt confortable de Modèle:Unité par mois (18 selon les Mémoires)Modèle:Sfn, prend quelques cours du soir puis les abandonne pour profiter d'une vie agréable (cinéma et théâtre)Modèle:Sfn. D'abord logé chez son oncle, Joukov loue probablement à partir du début 1913 une chambre pour Modèle:Unité par mois chez la veuve Malycheva, à l'angle de la très chic rue Tverskaïa et d'Okhotnyi RiadModèle:Sfn ; il tombe amoureux de Maria Malycheva, la fille de sa logeuse, et il est question de leur mariageModèle:Sfn.
Début de carrière (1914-1922)
La Première Guerre mondiale réoriente la vie de Joukov vers une carrière militaire. En 1915 et 1916, dans l'Armée impériale russe, il passe cinq semaines sur le front à faire des patrouilles avant d'être blessé. Son expérience combattante est plus longue de 1918 à 1921 au sein de la Modèle:Page h' (l'Armée rouge), participant pendant six mois à la lutte contre les Blancs, puis pendant treize mois à la répression des paysans insurgés. Plus important, il bénéficie d'une série de formations qui le fait monter en grade.
Première Guerre mondiale (1914-1917)
Modèle:Article connexe L'empereur d'Allemagne déclare la guerre à son cousin l'empereur de Russie le Modèle:Date- du calendrier grégorien. L'Armée russe n'a pas attendu pour lancer sa mobilisation, d'abord partielle (concernant seulement quatre districts militaires sur douze) dès le Modèle:Date-, puis générale à partir du 31, se terminant trois mois plus tard. Joukov n'est pas appelé car trop jeune : seuls les hommes de Modèle:Unité/2 aptes au service sont concernés. Par contre, son cousin (et ami) Alexandre Pilikhine se porte volontaire, échouant à emmener Joukov avec lui ; Modèle:Citation Dans ses Mémoires, Joukov dit Modèle:Citation Effectivement, Moscou est marquée en Modèle:Date- par la vandalisation de quelques boutiques allemandesModèle:Note ; une seconde vague plus violente d'agressions et de pillages a lieu du 26 au Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Joukov ne s'est pas porté volontaire mais sa Modèle:Page h' de conscrits est appelée de façon anticipée à partir de Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il est incorporé à la caserne de Maloïaroslavets, prêtant le serment d'allégeance : Modèle:CitationModèle:Sfn Comme Joukov sait monter, il est versé dans la cavalerie, faisant d'abord ses classes à Kalouga, dans la caserne du Modèle:189e d'infanterie de réserveModèle:Sfn. En Modèle:Date-, après un mois de cette formation initiale, il est versé au Modèle:10e de dragons de Novgorod, dont les quartiers sont à Balakleïa, près de Kharkov : l'uniforme est kaki, aux rabats et passepoils cramoisis, avec une casquette blanche pour la parade (Joukov avoue préférer la tenue des hussards)Modèle:Sfn. La formation de cavalerie au dépôt dure huit mois de plus, puis les recrues partent pour le front en Modèle:Date- dans le contexte de la préparation de l'offensive Broussilov mais sans Joukov, qui est choisi pour le peloton d'instruction des sous-officiers (dont l'Armée russe manque gravement), à IzioumModèle:Sfn. Il est reçu à l'examen final, nommé mladchyi unter-ofitser (« sous-officier en second », souvent traduit par « sergent en second ») et envoyé avec quatorze camarades rejoindre son régiment au frontModèle:Sfn.
Son unité, le Modèle:10e de cavalerie, fait partie de la Modèle:10e de cavalerie, elle-même une subdivision du Modèle:3e de cavalerie qui forme l'aile gauche de la [[9e armée (Empire de Russie)|Modèle:9e russe]], intégrée au front du Sud-Ouest. L'escadron de Joukov est attaqué dès sa descente du train à Kamenets-Podolsk le Modèle:Date- par un avion autrichien, tuant un cavalier et blessant cinq chevaux<ref name=Lopez_65>Modèle:Harvsp.</ref>. Le premier fait d'arme de Joukov est la capture d'un Allemand (sûrement un officier de liaison détaché auprès de la Modèle:9e austro-hongroise) en Modèle:Date- près de Bystritsa (à l'ouest de la Bucovine), ce qui lui vaut sa première croix de Saint-Georges<ref name=Lopez_65/>. Mais en Modèle:Date-, lors d'une patrouille de reconnaissance, l'explosion d'une mine fait trois blessés dont Joukov qui tombe dans le coma. Il reprend conscience le lendemain à l'hôpital, puis il est évacué à Kharkov où il reste jusqu'en Modèle:Date-. Il garde des séquelles aux oreilles (petite surdité et des vertiges), reçoit une seconde croix de Saint-Georges et son affectation à l'escadron de renforcement, stationné à Lagueri (près de Balakleïa)Modèle:Sfn. Il n'a passé que cinq semaines sur le front.
Joukov consacre deux pages de ses Mémoires (sur Modèle:Unité) aux révolutions de 1917, restant plutôt vague et imprécis, consignant trois événements. Selon lui, le Modèle:Date- (le Modèle:Date- du calendrier julien), premier jour de la révolution de Février, son escadron à Balakleïa se serait mutiné, aurait formé un comité de soldats et arrêté ses officiers, ce que Jean Lopez juge peu vraisemblableModèle:Sfn. Courant mars, le sergent Joukov est élu au sein du soviet de son escadron et représentant (parmi trois) auprès de celui du régimentModèle:Sfn. Enfin, sa Modèle:Citation<ref>Joukov, autobiographie de 1938, citée dans Modèle:Harvsp.</ref> ; d'où la nécessité selon lui de se cacher face aux menaces de mort des nationalistes ukrainiens partisans de Symon PetliouraModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, dans un contexte de désagrégation de l'armée (la démobilisation commence le Modèle:Date-) et de proclamation de l'indépendance de l'Ukraine (le Modèle:Date-), Joukov rentre à Moscou, où règne la faim, puis en Modèle:Date- chez ses parents à StrelkovkaModèle:Sfn.
Guerre civile (1917-1922)
Modèle:Article connexe Selon Joukov dans ses Mémoires de 1969, Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> Moscou et Strelkovka sont alors déjà aux mains des Rouges, tandis que le typhus ravage une population affaiblie par la faim, manquant d'hygiène et couverte de poux. Mais dans son autobiographie de 1938, Joukov écrit : Modèle:Citation - le RKKA étant l'armée rouge des ouvriers et paysans, ancienne armée rouge. Selon Jean Lopez, la seconde date est plus probable (d'autant qu'en 1938, pendant les Grandes Purges, il est suicidaire de mentir), après la première victoire de l'Armée rouge des ouvriers et paysans (Modèle:Lien le Modèle:Date-), et le décret de levée des anciens sous-officiers (le Modèle:Date-)Modèle:Sfn. Pour la seconde fois, Joukov est incorporé dans la cavalerie, prêtant encore serment : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Iz Knijki krasnoarmeitsa, PPR I, Modèle:P., cité dans Modèle:Harvsp.</ref> Le Modèle:4e de la division de cavalerie de Moscou est créé le Modèle:Date-, avec casernement sur le Modèle:Lien au nord-ouest de la capitale soviétique. L'unité y reste pendant huit mois, touchée par la faim et la désertion, manquant d'équipement et d'encadrement. Comme les grades ont été abolis, Joukov est un simple « militaire rouge » (Modèle:Lang, krasnoarmeets), avec au bout de quelques semaines la fonction de commandant d'escouadeModèle:Sfn (Modèle:Lang). Le Modèle:Date-, Joukov est accepté comme membre (ou comme candidat selon Krasnov) du Parti communiste russe bolchevikModèle:Sfn, ce qui a aidé dans sa carrière militaire.
Le Modèle:Date-, la division est regroupée et envoyée par train à Ierchov, pour être mise à disposition de la Modèle:Lien et du commandant Frounze pour combattre l'armée blanche de l'amiral Koltchak. Son régiment s'avance jusqu'à Chipovo au début Modèle:Date-, où il affronte les cosaques jusqu'en juilletModèle:Sfn. Sa division est ensuite envoyée au sud, contre l'aile droite blanche du général Dénikine, commandée par le baron Wrangel, qui vient de prendre Tsaritsyne en juin. Le Modèle:Date-, le régiment stationne à Krasny KoutModèle:Sfn. Ce mois-là, Gueorgui Konstantinovitch rencontre le commissaire politique de sa division, son presque homonyme Gueorgui Vassilievitch Joukov, qui lui conseille de suivre la formation pour devenir un des cadres de l'Armée rouge<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, le Modèle:4e de cavalerie est redéployé en train à Vladimirovka ; le Modèle:Date-, il rencontre les cosaques et Kalmouks blancs du Modèle:1er du Kouban : une grenade explose sous le ventre du cheval de Joukov Modèle:Citation Démonté et isolé, il est sauvé par le commissaire politique Anton Mitrofanovitch Ianin, qui le charge ensuite sur une télègue et l'emmène à Saratov. Joukov passe un mois à l'hôpital, de nouveau touché par le typhus (tombant amoureux de Maria Nikolaevna Volokhova, qui a à peu près l'âge de Gueorgui, étant née en 1897), puis un autre mois en convalescence chez ses parentsModèle:Sfn. En Modèle:Date-, il est sélectionné par la cellule communiste de sa division pour intégrer la formation des cadres de la cavalerie à Modèle:Lien, près de RiazanModèle:Sfn.
À la mi-Modèle:Date-, les « élèves commandants » (équivalent au grade d'aspirant) sont regroupés avec leurs camarades des écoles d'infanterie de Moscou et de Tver à la caserne de Lefortovo pour former une brigade mixte destinée à partir au combat. Joukov revoit Maria Malycheva à cette occasion mais les deux se fâchentModèle:Sfn. En Modèle:Date-, la brigade est envoyée dans le Kouban, où Joukov sert d'adjoint à un commandant de compagnie. Leur mission est de contrôler la région ; dans ses Mémoires, Joukov évoque des discussions politiques avec les paysans, un travail de propagande couplé avec des travaux de remise en état des granges, isbas et puits par les militaires. Il mentionne tout de même des opérations contre Modèle:Citation. Mais la réalité a dû être plus violente, les cosaques du Kouban subissant la répression anti-koulaks et payant leur soutien aux Blancs : entre Modèle:Unité/2 sont exécutés ou déportés entre 1919 et 1921, sur un total de Modèle:Unité environ<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À la fin de l'année, il est nommé sur proposition du commissaire Anton Ianin commandant d'un peloton (Modèle:Lang, Komvzvoda), puis l'équivalent de chef d'escadron ((Modèle:Lang, komesk)Modèle:Note au Modèle:1er de cavalerie de la Modèle:14e, rattachée à la Modèle:14e de tirailleurs de la Modèle:9e à IekaterinodarModèle:Sfn. L'escadron de Joukov participe à la traque de la bande « verte » d'Ivan Kolesnikov (composée de déserteurs et de paysans soulevés) en Modèle:Date- dans le sud du gouvernement de Voronej, où Joukov rencontre Modèle:Lien, une institutrice née en 1900, qu'il recrute comme secrétaire de l'escadronModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Kolesnikov rejoint les frères Antonov, qui sont à la tête du soulèvement paysans de Tambov (l'« armée bleue », d'inspiration socialiste-révolutionnaire) ; la Modèle:14e à leurs trousses. Joukov participe à la lutte contre les antonovistes. Aux environs de la gare de Jerdevska, au cours d'une seule journée, Joukov a par deux fois son cheval tué au combat. Le Modèle:Date-, Joukov reçoit l’ordre du Drapeau rouge : Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> Selon Samochkine, le combat de la gare de Jerdevska a été le fait de Modèle:Unité menés par Kolesnikov, qui ont repoussé le Modèle:1er rouge, tuant Modèle:Unité dont 25 de l'escadron Joukov, celui-ci se distinguant pendant la retraite de dix km qui suivit<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'unité de Joukov occupe la région jusqu'à l'été 1922, les Mémoires n'évoquant pas les opérations de déportations et d'exécutions des habitants.
Entre-deux-guerres (1922-1941)
De 1922 à 1941, Joukov occupe à peu près tous les postes qu'il est possible d'occuper pour un officier, de commandant d'escadron à chef de l'État-Major général, le tout sans faire d'études supérieures : une telle carrière militaire n'est pas rare en Union soviétique, où la plupart des cadres sortent du rang. Cela s'explique par la haine contre les anciennes noblesse et bourgeoisie, par la très forte croissance de l'Armée rouge, mais aussi par la grande méfiance des bolcheviks vis-à-vis des militaires professionnels, les exécutions permettant des promotions rapides.
Montée en grade (1922-1938)
En Modèle:Date-, la guerre civile russe est terminée, donc la majorité de l'Armée rouge est redéployée le long de la frontière occidentale, face aux pays baltes, à la Pologne et à la Roumanie. Joukov y commande pendant quelques mois un escadron du Modèle:38e de cavalerie (de la Modèle:7e de cavalerie, dite de Samara), dont les quartiers sont établis au camp de Vetka, en Biélorussie. Selon sa fille, Joukov se serait marié en 1922 avec Modèle:Lien<ref>Modèle:Article.</ref> qui passe la majorité de son temps dans sa famille à VoronejModèle:Sfn. Puis il est promu adjoint du commandant du Modèle:40e de la même division. Le Modèle:Date-, il est nommé commandant du Modèle:39e de cavalerie de BouzouloukModèle:Sfn, soit l'équivalent du grade de colonel (Modèle:Lang, kompolka). Dans le contexte de la démobilisation massive de l'Armée rouge, il reste parmi ceux Modèle:Citation : les casernes sont souvent en ruine, les soldats clochardisés et la discipline s'est effondrée<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Lors des manœuvres de l'été 1924, Joukov se fait particulièrement bien noter par son commandant de division Gaïa Dmitriévitch Gaï et par Mikhaïl Toukhatchevski pour la bonne tenue de son régimentModèle:Sfn. En conséquence, il est sélectionné pour intégrer à l'automne 1924 l'école supérieure de cavalerie de Léningrad, alors dirigée par Vitaly Primakov puis par Modèle:Lien ; la formation initialement prévue pour deux ans s'achève prématurément à l'été 1925 par des manœuvres, faute d'argentModèle:Sfn.
De retour en Biélorussie après une permission à Strelkovka, il retrouve son régiment renommé le Modèle:39e de Melekess-Pougatchevsk ; le régiment composé jusque-là de quatre escadrons passe à six (réforme de l'armée de 1925). Tous les étés des manœuvres de grande ampleur ont lieu pour exercer les troupes. Il est inspecté par Semion Boudienny et Aleksandr Iegorov en personne. Durant l'hiver 1926, il assume les deux charges de commandant de régiment et de commissaire politique (c'est le commandement unique, la edinonachalié)Modèle:Sfn ; c'est une marque de confiance, réservée à un membre du Parti, et une reconnaissance de la valeur de Joukov, mais cela lui demande aussi deux fois plus de travail. Joukov habite Minsk chez l'habitant, avec comme voisin son ami Anton Mitrofanovitch Ianine, l'épouse de ce dernier Polina Volokhova et sa belle-sœur Maria Nikolaïevna Volokhova, qui redevient la maîtresse de Joukov<ref name=Lopez_145>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1928, Alexandra Dievna s'installe à Minsk, accouchant le Modèle:Date- d'Era Joukova ; mais Maria donne naissance le Modèle:Date- à Modèle:Lien, que Joukov reconnaît comme son enfant. Alexandra menace de défigurer sa rivale à l'acide et dénonce l'attitude de Joukov à la section locale du Parti. Finalement, Gueorgui et Maria se séparent, celle-ci se met en couple avec Anton devenu veuf et ils partent vivre avec Margarita à Mineralnye Vody, au pied du Caucase<ref name=Lopez_145/>.
Vers la fin de 1929, il est envoyé suivre un « cours avancé pour les commandants » (KUVNAS en russe) pendant trois mois à Moscou, dans les locaux de l'académie militaire FrounzeModèle:Sfn : le but est d'élever le niveau d'instruction des chefs sortis du rang. Joukov loge alors à l'hôtel réservé à côté de la Maison de l'Armée rouge, dans la bibliothèque de laquelle Joukov étudie les livres des grands stratèges soviétiques : Modèle:Lien de Boris Chapochnikov, le Strateguia (Stratégie) d' Alexandre Svetchine, les Questions de stratégie moderne de Toukhatchevski, ainsi que les ouvrages d'Aleksandr Iegorov, de Vladimir Triandafillov, d'Ieronim Ouborevitch, d'Iona Yakir, etc. qui font découvrir à Joukov la théorie de l'art opératif et des opérations en profondeurModèle:Sfn. C'est là qu'il apprend l'importance des chars : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage.</ref>. À la suite de ce séjour à l'école militaire, les promotions s'enchaînent : après son retour à Minsk, en Modèle:Date-, il est promu commandant de la Modèle:2e de cavalerie (mais il obtient le rang de Modèle:Lang, kombrig, que le Modèle:Date-)<ref name=promotion>Modèle:Lien web.</ref>, qui regroupe les Modèle:39e et Modèle:40e, toujours au sein de la Modèle:7e de cavalerie, désormais commandée par Rokossovski ; puis, à la fin de 1930, il est promu à l'inspection générale de la cavalerie, dirigée à l'époque par Boudienny. Joukov revient donc à Moscou en Modèle:Date-, avec Alexandra et Era, se logeant dans un deux-pièces au 11 de la rue SokolnikiModèle:Sfn. La fonction de Joukov en tant qu'adjoint de Boudienny est de travailler à la direction de l'instruction, notamment sur la refonte des règlements d'emploi des différentes armes, avec pour collègues Alexandre Vassilievski, Alexandre Verkhovski, Ivan Tioulenev et Piotr SobennikovModèle:Sfn. Selon les Mémoires, il travaille avec Toukhatchevski sur le début de la motorisation (un régiment mécanisé est rajouté à chaque division de cavalerie)Modèle:Sfn.
En Modèle:Date-, Joukov est nommé commandant de la Modèle:4e de cavalerie (avec le titre de Modèle:Lang, komdiv, que le Modèle:Date-)<ref name=promotion/>, qui vient d'être avancée à Sloutsk, en Biélorussie : sa mission est de remettre à niveau la division, qui manque d'entraînement. Après les inspections d'Ouborevitch (commandant du district militaire) et de Boudienny, la division prend le nom à l'été 1935 de « Modèle:4e des cosaques du Don », avec le bénéfice d'un uniforme prestigieux (pantalon et casquette bleus à bande rouge)Modèle:Sfn. Lors des manœuvres de l'automne 1935, il affronte la division voisine, la Modèle:4e de fusiliers commandée par Gueorgui Isserson, avec succès selon les Mémoires<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:10e, 1990, Modèle:P..</ref>. L'année suivante, pendant les manœuvres de Modèle:Date- en Biélorussie, Vorochilov (commissaire du peuple à la Défense) et Chapochnikov (chef d'État-Major général de la RKKA) assiste au rapide franchissement de la Bérézina par les chars BT-5 de la division de Joukov : le chef et son unité y gagne l'ordre de Lénine et font l'objet d'un article dans L'Étoile rouge (le journal de la RKKA). À l'automne 1936, il contracte une brucellose, dont la difficile convalescence de huit mois lui fait cesser de fumerModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, Georgui Kontantinovitch reprend ses fonctions, au moment où le Sovnarkom annonce le rétablissement des commissaires politiques dans toutes les unitésModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Ouborevitch est arrêté. Le Modèle:Date-, la Pravda et les radios annoncent que huit des principaux commandants, notamment le maréchal Toukhatchevski et le komkor Ouborevitch, ont été jugés pour Modèle:Citation et condamnés à mort (ils sont fusillés le même jour)Modèle:Sfn. C'est le début du volet militaire des Grandes Purges (la iejovchtchina) marquées par de très nombreuses dénonciations, arrestations et exécutions des cadres : en deux ans disparaissent trois maréchaux sur cinq, 14 commandants d'armée sur 16, 8 amiraux sur 9, 60 komkors sur 67, 136 komdivs sur 199<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Vers la fin de Modèle:Date-, Joukov est convoqué à Minsk auprès du commandement de Biélorussie : il se retrouve alors devant le nouveau commissaire politique du district, Filipp Golikov, qui mène un interrogatoire sur ses rapports professionnels et amicaux avec les condamnésModèle:Sfn. Mais la purge laisse de nombreuses places vacantes, d'où des nominations en rafale : le Modèle:Date-, Georgui Kontantinovitch est promu commandant du Modèle:3e de cavalerieModèle:Sfn. En Modèle:Date-, Rossokovski et Gorbatov sont arrêtés à leur tour par le NKVD. Le Modèle:Date-, Joukov est muté au commandement du Modèle:6e de cavalerie ; c'est encore une promotion, car le Modèle:6e est considéré comme le meilleur de l'Armée. Enfin, le Modèle:Date-, il est nommé adjoint du commandant du district de BiélorussieModèle:Sfn, à SmolenskModèle:Sfn, juste avant la mobilisation partielle des districts de Kiev et de Biélorussie de Modèle:Date- en réaction à la crise des SudètesModèle:Sfn.
Bataille de Khalkin-Gol (1939)
Le Modèle:Date- (ou le Modèle:Date- selon les Mémoires)Modèle:Sfn, alors que Joukov achève un exercice de manœuvre militaire, il est convoqué à Moscou. Le Modèle:Date- (ou le Modèle:Date- selon les Mémoires), le maréchal Kliment Vorochilov, commissaire du peuple à la Défense, l'accueille et l'entraîne devant une grande carte : Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> Selon les ordres datés du Modèle:Date- et signés Vorochilov, Joukov doit inspecter le Modèle:57e spécial de fusiliersModèle:Note et rendre compte directement au ministreModèle:Sfn. Selon Jean Lopez, Joukov a été choisi parce qu'il est un cavalier connaissant bien les troupes mécanisées, mais surtout parce que son dossier le présente comme un chef intransigeant sur la disciplineModèle:Sfn. Pour sa mission, il est accompagné (et surveillé) par le commissaire politique Grigori Koulik. Modèle:Article connexe
Joukov est le Modèle:Date- à Tchita, siège du district militaire de Transbaïkalie commandé par le komandarm (Modèle:Lang, commandant d'armée) Grigori Chtern et centre logistique des opérations grâce au Transsibérien. Le Modèle:Date-, il arrive à Tamtsak-Boulak (à Modèle:Unité de la frontière sino-mongole) où il rejoint l'état-major avancé du Modèle:57e, commandé par le Komdiv Nikolai Feklenko et le commissaire Ivan NikichovModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il se rend à l'avant, où il assiste à un combat à côté de la rivière Khalkhin-Gol (Halha pour les Japonais) qui longe la frontière orientale de la RPM (contrôlée par les Soviétiques) avec le Mandchoukouo (contrôlé par les Japonais). Les Modèle:Date- et Modèle:Date-, il envoie deux rapports à Vorochilov, critiquant le commandementModèle:Sfn. Un troisième rapport, du Komkor Yakov Chmuchkevitch (commandant l'aviation), est tout aussi critique vis-à-vis de Feklenko : résultat, Staline approuve le renvoi de ce dernier, remplacé à la tête du Modèle:57e le Modèle:Date- par JoukovModèle:Sfn. Dès sa nomination, Joukov déplace son poste de commandement à Hamar-DabaModèle:Note, lançant des actions de renseignement (photos aériennes, reconnaissances terrestres et interrogatoires de prisonniers)Modèle:Sfn. Mais le Modèle:Date-, les forces japonaises franchissent la rivière : il faut deux contre-attaques mécanisées soviétiques pour les arrêterModèle:Sfn. En conséquence d'un ordre de retraite prématuré donné le Modèle:Date-, Koulik est remplacé sur ordre de VorochilovModèle:Sfn par Lev Mekhlis, un des organisateurs des purges et membre du Comité central du Parti. De son côté, Joukov donne l'ordre le Modèle:Date- d'exécuter des hommes qui s'étaient automutilésModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, le Modèle:57e devient le Modèle:1er d'armée, recevant ensuite des renforts importants : les Modèle:57e et Modèle:82e de fusiliers, la Modèle:6e blindée, une division de cavalerie mongole, la Modèle:212e aéroportée, un groupement d'artillerie lourde et plus d'avionsModèle:Sfn. Ces troupes sont, en outre, abondamment pourvues en ravitaillement, malgré la distance de Modèle:Unité à faire en camion depuis le terminus ferroviaire d'Oulan-Bator sur le TransmongolModèle:Sfn. Il peut lancer la décisive bataille de Khalkhin Gol (Nomonhan pour les Japonais), le Modèle:Date- au matin, largement relayée par la presse soviétique. Après des mesures de désinformations, Joukov fait mener une attaque frontale par deux divisions d'infanterie, tandis que ses deux ailes percent, y engageant ses brigades motorisées et celles blindées pour les faire déboucher sur les arrières nippons. Les deux groupes mécanisés se rejoignent le Modèle:Date- et encerclent les deux divisions de la Modèle:Nobr japonaise et capturent ses dépôts de ravitaillement, selon le principe des opérations en profondeur. Le Modèle:Date-, les dernières poches japonaises sont liquidées<ref>Modèle:Article.</ref>, le reste bat en retraite, abandonnant environ Modèle:Unité (presque tous blessés) et la majeure partie de leur matérielModèle:Sfn. Cette bataille est considérée par les Soviétiques comme une revanche de la débâcle russe de 1905 et Joukov, le premier commandant soviétique victorieux d'une puissance étrangère, est récompensé par le rang de Komkor (Modèle:Lang) le Modèle:Date-<ref name=promotion/> et le titre de « héros de l'Union soviétique » le Modèle:Date-. Modèle:Article détaillé
Succession des promotions (1940-1941)
Après l'armistice du Modèle:Date- entre l'empire du Japon et l'Union soviétique, Gueorgui Konstantinovitch s'installe à partir d'Modèle:Date- à Oulan-Bator avec son état-major en attendant la fin des négociations. En inactivité forcée, il fait venir Alexandra et ses deux filles, et participe à des parties de chasse au loup ou à l'élan avec Horloogiyn Choybalsan (le premier secrétaire du Parti révolutionnaire du peuple mongol)Modèle:Sfn. De retour à Moscou le Modèle:Date-, Joukov est logé avec sa famille dans le luxueux hôtel Moskva, rue Gorki. Le Modèle:Date-, il rencontre Joseph Staline en présence de Viatcheslav Molotov pour parler de Khalkhin-Gol ; puis les 3 et Modèle:Date-, il assiste en auditeur à des réunions du Politburo. Joukov consacre quatre pages admiratives de ses Mémoires à cette rencontre avec StalineModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Gueorgui Konstantinovitch est un des trois premiers promus au nouveau grade de Modèle:Page h' (Modèle:Lang, qui est supérieur au précédent rang de commandant d'armée, Komandarm)<ref name=promotion/> en même temps que Kirill Meretskov (qui vient d'échouer lors de la guerre d'Hiver) et Ivan Tioulenev (qui a participé à l'invasion soviétique de la PologneModèle:Note).
Au milieu du mois de Modèle:Date-, Joukov est nommé au commandement du district militaire spécial de Kiev, le principal commandement le long de la frontière occidentale par le nombre d'unités (il correspond au front du Sud-Ouest à l'entrée en guerre). Une fois en Ukraine, il essaye d'améliorer la discipline, l'entraînement et l'encadrement, mais, dès le Modèle:Date-, il doit faire engager une partie de ses forces contre le royaume de Roumanie, lors de l'occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord. Comme les Roumains tentent d'évacuer leur matériel de l'autre côté du Prout, Joukov décide (sans en demander l'autorisation, une initiative rare dans la RKKA) de larguer des aéroportés sur les nœuds ferroviaires de Belgorod, Cahul et Izmaïl. Selon les Mémoires, Staline l'aurait fait appeler au téléphone pour lui demander ce qu'il se passe ; la réponse de Joukov selon laquelle les Roumains ont cru au parachutage de blindés aurait fait rire le dictateur<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:10e, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. À Kiev, Joukov croise pour la première fois Nikita Khrouchtchev.
À partir de l'été 1940, la coopération germano-soviétique est entachée par des tensions diplomatiques : les Allemands soutiennent la Finlande, puis mettent sous tutelle la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie. Dans ce contexte inquiétant, les principaux généraux et le Politburo se réunissent à Moscou à partir du Modèle:Date- pour une conférence. Les orateurs se succèdent : d'abord Semion Timochenko, puis Kirill Meretskov ; Joukov prend la parole le Modèle:Date- sur le thème « le caractère des opérations offensives modernes », rapport qu'il a rédigé avec l'aide d'Ivan Bagramian et Maksim Pourkaïev (Joukov n'a pas fréquenté une académie militaire), analysant les combats en Mongolie, ainsi que ceux de FranceModèle:Sfn. La réunion se termine avec deux Modèle:Lang simulant une attaque allemande contre l'Union soviétique. Le premier dure du 2 au Modèle:Date- avec Joukov à la tête des bleus (les Allemands) et Dmitri Pavlov les rouges (les Soviétiques), assisté notamment par Ivan Koniev. Le second se déroule du 8 au Modèle:Date- en inversant les rôles. Timochenko, Chapochnikov, Meretskov, Vatoutine, Boudienny, Koulik et Golikov jouent aux arbitres. Ces exercices sur carte se terminent dans le premier cas à l'avantage des bleus, dans le second par une victoire plus nette des rougesModèle:Sfn. Dans les deux cas, le débriefing du Modèle:Date- confirme aux chefs soviétiques qu'ils peuvent maintenir un grand nombre d'unités le long de la frontière (sur la ligne Molotov) sans danger d'encerclement, qu'il faut plusieurs jours pour que les deux forces armées terminent leur déploiement, que l'attaque allemande se concentrerait au sud des marais du Pripet, et qu'une contre-offensive massive partant d'Ukraine occidentale vers la Pologne méridionale donnera la victoire aux SoviétiquesModèle:Sfn.
Selon Joukov, Staline le nomme chef de l'État-Major général dès le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il prend ses fonctions à Moscou<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ce qui fait de lui le Modèle:N° de l'Armée rouge (en dessous du commissaire du peuple à la Défense Timochenko) et un membre du Comité central. La famille emménage dans un appartement du quai Berseniev, donnant sur la Moskova, près du Kremlin, avec en primes une datcha à Arkhangelskoïe et d'autres privilèges. Pendant cinq mois, Joukov travaille d'arrache-pied et sous pression, signant notamment le Modèle:Date- avec Timochenko la mise à jour du « plan de déploiement stratégique » (MP-41), qui prévoit pour l'horizon 1942 la possibilité de mobiliser un total de Modèle:Unité d'hommes (soit Modèle:Unité et théoriquement Modèle:Unité)Modèle:Sfn. Après un discours plutôt belliciste de Staline le Modèle:Date-, le couple Joukov-Timochenko propose le Modèle:Date- un plan d'attaque préemptive prévoyant une mobilisation clandestineModèle:Note, idées qui met en colère Staline<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon les Mémoires, Timochenko et Joukov demandent les 13 et Modèle:Date- l'autorisation à Staline de mettre en état d'alerte les troupes de la frontière (ce qui est une mobilisation partielle), ce qu'il refuse pour ne pas provoquer les AllemandsModèle:Sfn. L'état d'urgence est finalement autorisé dans la nuit du 21 au Modèle:Date-, mais avec consigne de ne pas répondre aux provocationsModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Grande Guerre patriotique (1941-1945)
Pendant la Grande Guerre patriotique, comme disaient les Soviétiques et maintenant les Russes, Joukov assure d'abord le rôle de chef de l'État-Major général pendant Modèle:Unité, puis il devient jusqu'en 1943 le « pompier de service » envoyé là où les lignes craquent, comme représentant de la Stavka. Avec lui, Staline est parfois respectueux, d'autres fois menaçant et brutal. Les autres maréchaux et généraux soviétiques sont moins des collègues que des concurrents jalousés, voire dans quelques cas franchement des ennemis. Joukov participe ou commande à environ soixante opérations de l'Armée rouge sur quatre ans, sacrifiant sans compter les vies pour obtenir la victoire finale. Modèle:Article connexe
Premier mois (1941)
Joukov passe la nuit du 21 au Modèle:Date- au commissariat de la Défense. En fin de soirée, il appelle par radio les trois commandants des districts frontaliers, Kouznetsov (du district spécial de la Baltique, qui devient le lendemain le front du Nord-Ouest), Pavlov (du district de l'Ouest, ex-district de Biélorussie, futur front de l'Ouest) et Kirponos (du district spécial de Kiev, bientôt front du Sud-Ouest) pour leur annoncer la mise en alerte. À Modèle:Heure du matin, l'amiral de la flotte de la mer Noire signale un grand nombre d'avions inconnus arrivant par la mer : Joukov (qui n'en a pas l'autorité) lui donne l'autorisation d'ouvrir le feu ; à Modèle:Heure, c'est au tour du chef d'état-major du district de l'Ouest Modèle:Lien de signaler des bombardements aériens, puis celui de Kiev Pourkaïev et enfin celui de la Baltique à Modèle:HeureModèle:Sfn. Vers Modèle:Heure, Timochenko et Joukov font réveiller Staline et demandent par téléphone l'autorisation de riposter ; ce dernier répond en convoquant les deux militaires et le Politburo au Kremlin. La réunion commence à Modèle:Heure avec un Staline presque en état de choc ; Vatoutine, alors un des adjoints de Joukov, les informe qu'après une préparation d'artillerie, les troupes allemandes attaquent ; Joukov demande l'autorisation de contre-attaquer. À Modèle:Heure, l'ambassadeur d'Allemagne von der Schulenburg annonce à Molotov la déclaration de guerreModèle:Sfn ; à Modèle:Heure, Staline autorise enfin une riposte limitéeModèle:Note. De retour à l'État-Major général vers Modèle:Heure, Joukov n'arrive pas à joindre les différents états-majors de front et d'armée : les fils sont coupés (bombardements et sabotages) et personne ne semble encore capable d'utiliser les codes et fréquences radios. De retour au Kremlin à Modèle:Heure avec Timochenko, ils proposent d'ordonner la mobilisation générale et de former la Stavka, ce qui est refusé pour l'instant par StalineModèle:Sfn.
À Modèle:Heure, Staline appelle Joukov : Modèle:Citation<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> Vatoutine le remplace à la tête de l'État-Major général ; à Modèle:Heure, Joukov est à l'aéroport ; en fin d'après-midi, il arrive à Kiev qui vient d'être bombardée ; Khrouchtchev et lui rejoignent en voiture le Modèle:Abréviation du front à Ternopol, où ils arrivent dans la nuitModèle:Sfn. Au matin du Modèle:Date-, Joukov est en contact avec Vatoutine par radio, mais aucune liaison avec Pavlov et Kouznetsov, ni avec plusieurs grandes unités du front. Il ordonne malgré tout des contre-attaques avec les cinq corps mécanisés qu'il a sous la mainModèle:Note, notamment le [[8e corps mécanisé|Modèle:8e]] du lieutenant-général Modèle:Lien et le [[9e corps mécanisé|Modèle:9e]] du major-général Rokossovski ; ils se font tailler en pièces par le Modèle:Lang du général von Kleist pendant la bataille de Loutsk – Doubno – Brony du 26 au Modèle:Date-, ralentissant seulement les Allemands. Le Modèle:Date à midi, Staline rappelle Joukov à Moscou, où il arrive le soir du 26Modèle:Sfn. Fin Modèle:Date-, Alexandra Joukova et ses filles sont évacuées à Kouïbychev, où les rejoignent Ustenia (la mère de Joukov) et Maria (sa tante) en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Au milieu de la nuit du 26 au Modèle:Date-, Timochenko, Joukov et Vatoutine se retrouvent face à Staline au Kremlin pour s'occuper de la situation du front de l'Ouest, dont l'encerclement se profile dans les poches de Białystok et de Minsk. Résultat, Joukov ordonne plusieurs fois les 27 et 28 par télex à ce front de contre-attaquer, sans aucune efficacité. Le 29, Staline passe sa colère sur Joukov : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> Kouznetsov est rétrogradé, Meretskov arrêté, Pavlov et Klimovskikh exécutésModèle:Sfn. Le 10 ou le Modèle:Date-, la Stavka et l'État-Major général déménagent ensemble dans le QG de la DCA moscovite, rue Kirov, tout proche de la station Kirovskaïa qui sert d'abri anti-aérien. Joukov ordonne une série de contre-attaques limite suicidaires dans lesquels les corps mécanisés soviétiques sont anéantis : à Lepel du 6 au Modèle:Date- contre le flanc du Modèle:Lang du général Hoth ; à Jlobine le 13 contre le Modèle:Lang du général Guderian ; en Ukraine du 10 au 14 (opération Novograd-Volynski) ; près de Pskov du 14 au 18 contre le corps motorisé du général Manstein (opération Soltsy-Dno)Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Staline nomme Vorochilov à la tête d'une « direction Nord-Ouest » (coiffant plusieurs fronts) avec Jdanov comme politruk, Timochenko avec Boulganine à la direction de l'Ouest, Boudienny avec Khrouchtchev à la direction du Sud-OuestModèle:Sfn. Selon les Mémoires, c'est Joukov qui obtient de Staline le déploiement des armées tenues en réserve sur deux lignes, la première sur la Dvina et le Dniepr (s'appuyant sur la ligne Staline, par Polotsk, Vitebsk, Orcha, Moguilev et Mozyr), la seconde passant par Nevel, Smolensk, Roslavl et Gomel pour protéger la capitaleModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Staline autorise Joukov à constituer un « front de réserve » avec de nouvelles arméesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Smolensk est prise par les Allemands, d'où une nouvelle colère de Staline contre Joukov ; du 21 au 26, contre-attaque massive soviétique autour de Smolensk, Joukov engageant la majeure partie du front de réserve, ce qui arrête leur groupe d'armées CentreModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Elnia et Léningrad (1941)
Selon les Mémoires de Joukov, la réunion du Modèle:Date- avec Staline, en présence de Mekhlis et de Beria, se termine par son limogeage<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Les raisons invoquées sont sa responsabilité dans les menaces sur Kiev, ainsi que l'accumulation de défaitesModèle:Sfn. Quoi qu'il en soit, le Modèle:Date- le maréchal Chapochnikov prend les fonctions de chef d'État-Major général, tandis que Joukov est rétrogradé au commandement d'un front, tout en gardant sa place à la Stavka.
Le Modèle:Date-, Joukov quitte Moscou et rejoint l'état-major du Modèle:Lien, près de Gjatsk, Modèle:Unité à l'ouest de la capitale. Son politruk est Sergueï Krouglov, un proche de Beria ; ses unités composées de conscrits manquent d'officiers qualifiés, d'armement et d'équipement. Sa mission est de reprendre Elnia, qui se trouve au centre d'un saillant allemand entouré par les lignes soviétiques : son prédécesseur, Ivan Bogdanov (un lieutenant-général du NKVD) n'a pas réussi à reprendre la ville, d'où son remplacement. Joukov va ensuite au Modèle:Abréviation de la [[24e armée (Union soviétique)|Modèle:24e]], à Modèle:Unité de Gjatsk, où il rencontre le major-général Modèle:Lien (lui aussi issu des troupes frontalières du NKVD), qu'il entraîne avec ses officiers en reconnaissance dans les premières lignesModèle:Sfn. Du 2 au Modèle:Date- Joukov relance la Modèle:24e à l'attaque du saillant, sans succès, mais il s'entête, menaçant d'exécution les chefs qui échouentModèle:Sfn. Après une pause pour renforcer ses moyens, l'attaque reprend le Modèle:Date- : les Allemands (les fantassins du [[20e corps d'armée (Allemagne)|Modèle:20e]]) finissent par évacuer le saillant du 3 au Modèle:Date-, permettant aux Soviétiques d'entrer dans Elnia le 6. C'est une toute petite victoire, qui est utilisée par la propagande pour essayer de relever le moral soviétique (le correspondant de la BBC Alexander Werth visite la ville incendiée)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; quatre unités changent de nom : les Modèle:100e, Modèle:127e, Modèle:153e et Modèle:161e de fusiliers deviennent les Modèle:1re, [[2e division de fusiliers motorisés de la Garde|Modèle:2e]], Modèle:3e et Modèle:4e de fusiliers « de la Garde », les premières de l'Armée rouge. Mais Joukov ne peut poursuivre vers l'ouest, alors que ses ordres reçus de la Stavka le Modèle:Date- étaient de faire pivoter sa Modèle:24e vers le nord-ouest et Smolensk, tandis que sa Modèle:43e devait aller vers le sud-ouest et Roslavl (ce qui aurait menacé les arrières de Guderian, qui fonce alors vers Kiev)Modèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Joukov est convoqué de nouveau au Kremlin. Selon les Mémoires, Staline le reçoit dans la nuit du 8 au 9 et l'envoie organiser la défense de Léningrad, mais c'est le Modèle:Date- qu'une réunion avec tout le Politburo lui donne le commandement du front de Léningrad. Le 12, Joukov part en avion, manquant se faire descendre au-dessus du lac LadogaModèle:Sfn. Vorochilov est rétrogradé par Staline, tandis que Joukov essaye de rétablir la volonté de se battre en aboyant et menaçant, terrorisant tout le monde. Désormais encerclé par les troupes allemandes et finlandaises (Chlisselbourg est tombée le 8), il envoie au combat les troupes du NKVD, l'infanterie de marine, les matelots et la milice populaire (les divisions de Narodnoe Opolcheniye, Modèle:Lang : DNO), avec le soutien des canons de la flotte de la Baltique. Un tiers de la DCA est désormais utilisé comme armes antichars, les usines fabriquent un demi-million de mines, les Modèle:Lien font la chasse aux déserteurs, les familles de ceux qui se rendent sont exécutéesModèle:Sfn. La ligne de front se stabilise et le siège de Léningrad commence.
Protéger Moscou (1941)
Le Modèle:Date-, Staline rappelle Joukov à Moscou : depuis le Modèle:Date- les Allemands ont relancé leur offensive au centre, enfonçant et encerclant les unités des fronts de l'Ouest (Koniev), Modèle:Lien (Boudienny) et de Briansk (Eremenko) à l'ouest de Viazma et de part et d'autre de Briansk. Joukov est envoyé comme représentant de la Stavka : la nuit du 6 au 7, il rejoint en voiture l'état-major du front de l'Ouest installé près de Gjatsk. Le 7, toujours par la route et de nuit, il retrouve celui du front de réserve à Obninsk puis Boudienny à Maloïaroslavets (les deux sont séparés depuis trois jours) et rencontre des unités sans chefs et sans ordreModèle:Sfn. Le 8, Joukov est de nouveau nommé au commandement du front de réserve. À partir du 9, la pluie rend tout boueux, c'est la raspoutitsa qui commence, freinant considérablement les déplacements. Le 10, Joukov reçoit en plus le front de l'Ouest. Il installe son état-major à Perkhouchkovo, près de Moscou, abandonnant son projet de le déplacer à ArzamasModèle:Note. À partir de cette période, Joukov prend comme maîtresse une jeune aide-médecin, le premier lieutenant Lida ZakharovaModèle:Sfn.
La défense de Moscou (le « front de réserve de Moscou », absorbé par le front de l'Ouest le 12) est mise sur pied par l'état-major de Joukov avec les mêmes méthodes terroristes qu'à Léningrad un mois plus tôt. Les troupes survivantes sont renforcées par les divisions de milices populaires (ouvriers et étudiants encadrés par des membres du Parti), des conscrits (les Modèle:Page h' nées en 1921, 1922 et 1923, sont mobilisées par anticipationModèle:Sfn et envoyés au combat sans instruction ni parfois d'uniforme), en arc-de-cercle de Kalinine au nord à Kalouga au sud, passant par Volokolamsk et Mojaïsk, tandis que les forces allemandes sont encore occupées à réduire les poches de Viazma et de Briansk. Le groupe d'armées Centre allemand repart de l'avant à partir du Modèle:Date- seulement. Le 13, le Modèle:Lang du général Hoepner prend Kalinine, tandis que la Modèle:Lang de Guderian atteint Kalouga. Ce soir là, le théâtre Bolchoï est évacué à Kouïbychev (y compris les costumes, les décors et des fauteuils) ; le 16, c'est le gouvernement, le Komintern et les ambassades qui partent là-bas, Modèle:Unité plus à l'est. Des cadres moscovites prennent la fuite, accompagnés de vols massifs ; des charges explosives sont placées dans le métro, les ponts, les gares, sur les installations électriques et sanitairesModèle:Sfn. Le 19, l'état de siège est proclamé dans la capitale, ce qui rétablit l'ordreModèle:Sfn. Mojaïsk (à Modèle:Unité de Moscou) tombe le 18. Le 22, c'est au tour de Naro-Fominsk : le commandant de division et son politruk sont fusillés devant leurs soldats et Joukov fait contre-attaquer, d'où un combat de huit jours qui bloque les AllemandsModèle:Sfn. Même chose à Volokolamsk le 23, où Rokossovski échappe de peu à l'exécution pour avoir reculé. Le Modèle:Date-, les Allemands arrivent devant Toula, mais ils s'arrêtent partout le 30 devant la défense soviétique et surtout la boue qui les prive de ravitaillement (carburant, munitions et nourriture).
Le Modèle:Date-, Joukov est convoqué à la Stavka : Staline lui demande si, à l'occasion du Modèle:24e de la révolution d'Octobre, il est possible d'organiser un défilé militaire. Joukov répond affirmativement car le front est alors stable en attendant l'arrivée du gel. Le Modèle:Date-, sous la neige, Modèle:Unité et Modèle:Unité passent sur la place Rouge devant Boudienny sur son cheval et Staline à la tribune du mausolée de Lénine. La troupe défile, puis part de suite pour le front en tramway<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Joukov prévoit la reprise de l'offensive allemande une fois le sol gelé, comprenant une attaque au centre pour l'accrocher, sur la route Rjev-Volokolamsk-IstraModèle:Note, et surtout deux attaques sur les flancs, au nord sur le canal Volga-Moscou (à la liaison avec le front de Kalinine de Koniev) et au sud près de Toula (à la limite avec le front du Sud-Ouest de Timochenko). Si Joukov ne peut que se plaindre à la Stavka du manque de coordination avec les fronts voisins, il renforce ses deux flancs, faisant se retrancher ses Modèle:16e (Rokossovski) et Modèle:50e (Boldine) dans la profondeur et concentrant derrière elles ses grandes unités de cavalerie et de blindésModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov a la certitude d'une attaque allemande à partir du 15. Mais le 14, Staline ordonne une attaque préemptive devant Volokolamsk et Serpoukhov avec les unités de cavalerie et de blindés, refusant les arguments de Joukov et le menaçant pour obtenir l'obéissanceModèle:Sfn. Le 15, par Modèle:Tmp, le groupe d'armées Centre allemand attaque comme prévu au nord et au centre, avançant sur l'axe Kalinine-Klin-Moscou et frappant la Modèle:13e autour de Volokolamsk. La contre-attaque de la cavalerie soviétique le 17 y bloque les Allemands deux jours. Toujours le 17, Joukov reçoit l'ordre de la Stavka de détruire toutes les constructions sur 20 à Modèle:Unité de part et d'autre des routes qui mènent à Moscou, condamnant les civils à l'exilModèle:Sfn. Au sud, Guderian démarre le 18, contournant Toula par Stalinogorsk, vers Kachira. Joukov obtient progressivement des renforts : quelques unités sibériennes (trois divisions d'infanterie et deux blindées) et six armées (en cours de constitution). Les vannes du barrage sur l'Istra sont ouvertes, inondant temporairement la vallée. Au sud, la Modèle:Lang de Guderian est bloquée définitivement devant Kachira par le Modèle:1er de cavalerie de la Garde (Modèle:Lien), au nord le Modèle:Lang du général Reinhart est repoussé à Iakhroma par la [[1re armée de choc|Modèle:1re de choc]] (Kouznetsov) le Modèle:Date-.
Le Modèle:Date-, Staline accepte par télex la contre-offensive proposée par Joukov, que ce dernier doit désormais planifier. Le 30, la pince nord allemande atteint Modèle:Lien (à Modèle:Unité des limites de Moscou), un régiment allemand arrive même à Khimki, un des terminus du tramway moscovite<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Joukov couvre Rokossovski d'injures par téléphone à cette occasion<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'avance allemande au nord s'arrête à son tour, Reinhart à Lobnia le Modèle:Date- et Hoepner le 3. Le Modèle:Date-, Joukov lance les dix armées du front de l'Ouest en contre-offensive, repoussant frontalement les Allemands. Les combats durent jusqu'au Modèle:Date- avec une température variant entre –10 et Modèle:Tmp : les objectifs sont les villages et bourgs servant d'abris, la neige épaisse (jusqu'à Modèle:Unité) limite les mouvements, le ravitaillement est bloqué sur les axes ferroviairesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le portrait de Joukov est à la une de la Pravda, en quatre fois plus grand que les huit généraux qui l'entourentModèle:Sfn. Vers le Modèle:Date-, les deux forces blindées qui menaçaient Moscou sont de retour sur leurs positions de départ d'octobre, ayant perdu la quasi-totalité de leurs véhicules. Modèle:Article détaillé
Rjev (1942)
Le Modèle:Date-, une réunion au Kremlin entre Staline, VassilevskiModèle:Note et Joukov fixe les nouveaux objectifs des neuf armées du front de l'Ouest : l'aile droite (Modèle:1re, Modèle:20e et Modèle:16e) doit participer à la destruction du saillant de Rjev ; le centre (cinq armées) doit prendre Gjatsk et Youkhnov, puis Viazma ; l'aile gauche (Modèle:10e et corps de cavalerie de Modèle:Lien) doit réaliser un raid sur les arrières allemands pour rejoindre le Modèle:11e de cavalerie (du front de Kalinine) aventuré de la même façon, et encercler le groupe d'armées Centre allemand. Le Modèle:Date-, la Lettre directive de la Stavka Modèle:N°Modèle:Note (Stavka dirigée par Staline, mais dont Joukov est membre depuis sa fondation) ordonne une offensive générale immédiate vers l'ouest de tous les fronts soviétiquesModèle:Sfn ; selon ses Mémoires, Joukov s'y serait opposé, recommandant de concentrer les faibles renforts sur un seul front, le sien<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Le même jour, Joukov, installé avec son état-major à Obninsk, relance à l'attaque son front de l'Ouest et le front de Kalinine (de Koniev, placé sous les ordres de Joukov) : les deux fronts avancent par des assauts frontaux, mais échouent à reprendre Rjev, Viazma et Youkhnov. Les 3 et Modèle:Date-, la situation se retourne : la [[9e armée (Allemagne)|Modèle:9e allemande]] (du général Model) encercle une armée du front de Kalinine ; la Modèle:4e allemande (Kübler) fait de même avec la [[33e armée (Union soviétique)|Modèle:33e soviétique]] (Yefremov) et le corps de cavalerie (Belov), aventurés Modèle:Unité à l'ouest de Youkhnov. Joukov tente de secourir les encerclés, tandis que la Stavka lui fixe comme objectifs pour mars la Desna et le Dniepr, d'où une série d'assaut frontaux, composés de vagues d'infanterie, faute de munitions pour l'artillerie. Si les cavaliers de Belov réussissent à se sortir de la poche, les fantassins de la Modèle:33e sont écrasés près de l'Ougra (Yefremov se suicide le Modèle:Date-)Modèle:Sfn. La fonte des neiges interrompt à la mi-avril les combats dans un océan boueux.
Une fois le terrain plus sec, la Stavka ordonne une série d'offensives. En Ukraine, la direction du Sud-Ouest (Timochenko, avec Bagramian comme chef d'état-major et Khrouchtchev comme politruk) lance à l'assaut les fronts du Sud-Ouest et du Sud : la bataille de Kharkov du 12 au Modèle:Date- vire à la catastrophe pour les Soviétiques, qui y perdent Modèle:Unité dans un encerclement. En Modèle:Date-, Modèle:Lien rejoint son mari pendant dix joursModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, les Allemands reprennent l'initiative, la moitié sud de leurs forces percent de nouveau les lignes et foncent vers le Don, Stalingrad et Bakou. Pour fixer la moitié nord des forces allemandes, la Stavka (Vassilevski est nommé chef de l'État-Major général à la place de Chapochnikov le Modèle:Date-Modèle:Sfn) donne l'ordre aux autres fronts d'attaquer. Pour le front de l'Ouest de Joukov, la cible est d'abord Orel (près de Jizdra et de Bolkhov) entre les 5 et Modèle:Date- ; premier échec, faute de coordination interarmes (Joukov et Rokossovski manquent de se faire tuer quand des sturmoviks attaquent le Modèle:Abréviation de la Modèle:16e), d'obus et d'officiers capables. La deuxième attaque est de nouveau vers Rjev et sa voisine Sytchiovka, attaquées à partir du Modèle:Date- (« opération Pogoreloé-Gorodichtche » selon les Soviétiques) mais sans déboucher, complétée par une attaque plus au sud pour reprendre Gjatsk et Viazma, sans plus de succèsModèle:Sfn. Modèle:Article détaillé
Stalingrad (1942)
Le Modèle:Date-, Staline appelle Joukov à son Modèle:Abréviation, le nomme « adjoint du commandant suprême » et le rappelle à Moscou. Selon Jean Lopez, ça s'explique par les échecs de Vassilevski de juillet et d'août (à Voronej, Kalatch et dans la boucle du Don) qui permettent aux Allemands d'arriver devant Stalingrad : il faut donner à Joukov une autorité suffisante pour coordonner rapidement les différents frontsModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov prend l'avion pour arriver à Kamychine auprès du front de Stalingrad (commandé par Gordov) ; les ordres de Staline sont d'organiser à la hâte une attaque au nord de Stalingrad, entre le Don et la Volga (de Kotlouban à Erzovka), pour rompre l'encerclement. Le Modèle:Date-, Joukov lance à l'assaut la [[1re armée de la Garde (Union soviétique)|Modèle:1re de la Garde]] (Moskalenko), ce qui se termine par un échec sanglant. Staline ordonne d'attaquer de nouveau : le massacre reprend presque tous les jours du 4 au Modèle:Date-, avec la Modèle:1re, bientôt épaulée par les Modèle:24e et Modèle:66e, n'arrivant qu'à fixer le Modèle:Lang en défensive (qui ne peut attaquer le nord de Stalingrad). Le 12, Joukov est rappelé à MoscouModèle:Sfn.
Selon ses Mémoires et ceux de son collègueModèle:Note, Joukov et Vassilevski proposèrent le 13 à Staline l'idée d'un vaste encerclement, appelé « opération Uranus »<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref> : il faut masser loin sur les flancs les moyens de cette contre-offensive, tout en usant la [[6e armée (Allemagne)|Modèle:6e allemande]] (de Paulus) dans les combats urbains face à la [[62e armée (Union soviétique)|Modèle:62e soviétique]] (de Tchouïkov, armée régulièrement renouvelée). Pour cela, il faut une préparation de six semaines. De fin septembre au début octobre, un nouveau front du Sud-Ouest est créé (confié à Vatoutine) ; le front de Stalingrad devient le front du Don (Rokossovski) et le front du Sud-Est devient le celui de Stalingrad (Eremenko), le tout largement renforcé ; le Modèle:Date-, les trois chefs de front sont mis au courant. En octobre et Modèle:Date-, Joukov passe en revue le terrain autour de Serafimovitch, inspecte les deux fronts du Sud-Ouest et du Don, entraîne tous les états-majors sur le plan, tandis que Vassilevski fait de même pour le front de StalingradModèle:Sfn. L'opération est repoussée deux fois par JoukovModèle:Sfn, puis lancée le Modèle:Date- : les positions de la [[3e armée (Roumanie)|Modèle:3e roumaine]] (du général Dumitrescu) sont immédiatement percées. Le 23, les deux pinces se rejoignent à Kalatch, Modèle:Unité à l'ouest de Stalingrad. Modèle:Article détaillé
Opération Mars (1942)
Dès le Modèle:Date- au soir, Joukov arrive au Modèle:Abréviation du front de Kalinine (commandé par Pourkaïev) à Toropets, puis il fait la navette avec celui du front de l'Ouest (confié à Koniev)<ref name=Lopez_521>Modèle:Harvsp.</ref>. Au même moment où est planifiée la contre-offensive sur le Don, il a convaincu Staline de le laisser mener une offensive massive devant Moscou, avec ces deux fronts qui sont les plus puissants de l'Armée rouge. Si Vassilevski est chargé de mener l'opération Uranus (encerclement de Stalingrad), à laquelle doit succéder Saturne (en fonçant jusqu'à Rostov), Joukov se réserve l'opération Mars (encerclement du saillant de Rjev) et ensuite l'« opération Jupiter » (jusqu'à Smolensk) : quatre vastes opérations sont ainsi prévues, chacune avec encerclement<ref name=Glantz1999>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La météo pluvieuse ajourne d'abord Mars du 12 au Modèle:Date-, puis Joukov obtient un nouveau report. Quatre armées (Modèle:20e à l'est, Modèle:39e au nord, Modèle:41e et Modèle:22e à l'ouest) sont chargés de la percée, l'exploitation étant confiée à trois corps blindés et un corps de cavalerie, le tout dominant la [[9e armée (Allemagne)|Modèle:9e allemande]] du général Model (Modèle:Unité d'infanterie, cinq de panzersModèle:Note et une de cavalerie) à trois contre un pour les effectifs. La troisième bataille pour Rjev (surnommée Modèle:Lang, « voyage d'hiver », par les AllemandsModèle:Sfn, ou le « hachoir à viande de Rjev » par les Soviétiques) commence le Modèle:Date-, sous la neige et par Modèle:Tmp. Les armées soviétiques avancent d'abord lentement pendant quatre jours ; puis les états-majors engagent les corps d'exploitation. À partir du 29, la progression est stoppée par l'arrivée des réserves allemandes ; les panzers contre-attaquent, isolant puis détruisant deux corps soviétiques. Mais Joukov s'entête, lançant à l'attaque trois autres armées, puis un assaut général ; menaçant, hurlant, terrorisant et limogeantModèle:Sfn, n'obtenant pas de progrès (alors que tout réussit pour Vassilevski devant Stalingrad), il fait durer le massacre jusqu'au Modèle:Date-. Résultats : environ Modèle:Unité soviétiques, Modèle:Unité ou malades et Modèle:Unité détruits<ref name=Glantz1999/> ; les Modèle:20e et Modèle:41e sont carrément dissoutes. Modèle:Article détaillé
Joukov mentionne ces combats dans ses Mémoires, mais sans nommer l'opération, en trois pages et demie (contre vingt pages pour Uranus), accusant Koniev de l'échec, la présentant comme une diversion pour fixer les Allemands du GA Centre et les empêcher de renforcer Stalingrad<ref name=Lopez_521/>. Le Modèle:Date-, Joukov est de retour à Moscou. Staline ne lui fait aucun reproche, persuadé que Mars a servi Uranus en fixant une partie des forces allemandesModèle:Sfn. Son portrait fait la une du Time : Modèle:Citation bloc
Offensives d'hiver (1943)
Le Modèle:Date-, Joukov arrive à l'état-major du front de Voronej, commandé par son ennemi Golikov, pour travailler à la préparation de l'opération Ostrogorjsk-Rossoch et faire le tour des états-majorsModèle:Sfn. L'attaque commence le 12, enfonçant les positions de la [[2e armée (Hongrie)|Modèle:2e hongroise]] et du corps alpin italien ; elle se poursuit par l'opération Voronej-Kastornoe qui permet aux Soviétiques d'aller jusqu'à la ville de Koursk.
Le Modèle:Date-, Joukov rejoint le Modèle:Abréviation de Vorochilov pour superviser l'opération Iskra (« étincelle »)Modèle:Sfn. Le rôle de Joukov est de coordonner le front de Léningrad (Govorov) avec celui de Volkhov (Meretskov). Le 12, précédé d'une intense préparation d'artillerie, les deux fronts attaquent le couloir de Chlisselbourg par Modèle:Tmp : la jonction se fait au bout de cinq jours. Mais les Allemands s'accrochent aux hauteurs de Siniavino, malgré la pression que met Joukov sur le chef de la Modèle:136e : Modèle:Citation Modèle:Lien : Modèle:Citation Joukov hurle : Modèle:Citation<ref>Souvenir recueilli après guerre par Harrison Salisbury, correspondant du New York Times à Moscou, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le blocus de Léningrad est ainsi levé après Modèle:Unité, car les Soviétiques construisent rapidement une voie ferrée sur la rive du lac Ladoga. En récompense, le Modèle:Date-, Staline l'élève au grade de maréchal de l'Union soviétique et le décore de l'ordre de Souvorov : dans les deux cas, Joukov est le premier à être ainsi honoré depuis le début du conflitModèle:Sfn.
Pour dégager définitivement Léningrad, une vaste offensive est prévue un peu plus au sud, pour encercler tout le groupe d'armées Nord allemand : c'est l'opération Étoile polaire (Polyarnaya Zvezda). Le plan concerne d'une part les fronts de Léningrad et de Volkhov, qui doivent faire une diversion vers Mga, d'autre part le front du Nord-Ouest qui est chargé d'attaquer le saillant de Demiansk pour y encercler six divisions allemandes ; ensuite, la [[1re armée de choc|Modèle:1re de choc]] doit ouvrir une brèche dans laquelle un groupe mobile (dirigé par Khozine) composé de la [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars]] (de Katoukov) et de la Modèle:Lien (de Tolboukhine) doit foncer, jusqu'à Narva et Pskov. Joukov est chargé de la coordination de la préparation entre les différents états-majors. L'attaque démarre le Modèle:Date- au sud-est de Léningrad, sans efficacité ; mais, à Demiansk, les Allemands évacuent le saillant à partir du Modèle:Date-, soit quatre jours avant l'assaut. Les Soviétiques frappent donc majoritairement dans le vide. Pire, le groupe Khozin ne peut être engagé, un redoux ayant tout transformé en un océan de boue, le bloquant dans un énorme embouteillage. Staline ordonne de tout arrêter le Modèle:Date-, envoyant la Modèle:1re blindée ailleursModèle:Sfn.
En même temps plus au sud, Vassilevski est chargé de coordonner l'offensive générale lancée depuis le Donets vers le Dniepr, menée par les fronts de Voronej (Golikov), du Sud-Ouest (Vatoutine) et du Sud (Malinovski) depuis le Modèle:Date-. Mais les Allemands du groupe d'armées Don (commandé par le Feldmarschall Manstein) battent d'abord en retraite, puis contre-attaquent à partir du Modèle:Date-, taillant en pièces les corps blindés et mécanisés soviétiques trop dispersés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date-, Staline téléphone à Joukov pour le rappeler à Moscou ; soupant en tête-à-tête pendant la nuit du 13 au 14, le dictateur lui annonce qu'il l'envoie à Kharkov. Arrivé sur place, croisant des troupes en retraite, sa voiture se fait tirer dessus : Kharkov et Belgorod sont réoccupées par les Allemands les 14 et Modèle:Date-. Joukov rétabli un peu d'ordre à l'état-major du front de Voronej, dépassé par la situation ; il demande et obtient le renvoi à Moscou de Golikov (remplacé par Vatoutine le Modèle:Date-) et de Vassilevski (le 22), enfin il fait colmater la brèche au moment du dégelModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Koursk (1943)
Joukov reste auprès du front de Voronej, soit dans la partie sud du saillant de Koursk, jusqu'au Modèle:Date- ; les 23 et 24, il est au front central, dans la partie nord du saillant ; le 26, il est à Moscou pour une réunion de la Stavka, puis du Modèle:Date- au Modèle:Date- il est de nouveau auprès des états-majors. Vassilevski le rejoint alors pour dix jours de travail en commun. La concentration des unités mécanisés allemandes, dont la majorité des divisions panzers (repérés par le GRU, complété par Ultra) de part et d'autre du saillant annonce une attaque d'encerclementModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov envoie à Staline un Rapport stratégique préliminaire, donnant son avis sur les réactions soviétiques à avoir face à cette double manœuvre allemande d'encerclement :
Le 10, Vassilevski donne son accord. Le 12, les deux présentent avec Antonov l'idée générale à Staline, qui se laisse convaincre, alors que Vatoutine et Khrouchtchev plaident eux pour une attaque préventive soviétique. Le plan prévoit d'abord une défense active, puis une contre-offensive vers Orel au nord (opération Koutouzov), avec une seconde vers Kharkov au sud (opération Roumiantsev). Juste après, Joukov est envoyé avec Chtemenko dans le Caucase pour chasser les Allemands de la péninsule de Taman. Du 10 au Modèle:Date-, il est à Moscou ; le 14, il rejoint Rokossovski au front central. L'attaque allemande est prédite pour le 15, puis le 19, sans se produire : Joukov s'occupe en inspectant les positions. Ensuite il est envoyé au front de l'Ouest à partir du Modèle:Date-, il est à Moscou pour cinq jours jusqu'au Modèle:Date-, puis auprès des fronts du Sud-Ouest et du Sud. Du 16 au Modèle:Date-, il est de nouveau à la Stavka ; le 30, il est au front de Briansk. Le Modèle:Date-, les Allemands commencent à bouger : Joukov retourne au Modèle:Abréviation du front central (Rokossovski)Modèle:Sfn.
L'offensive allemande débute le Modèle:Date- au petit matin : Joukov réplique immédiatement par une contre-préparation d'artillerie et l'envoi de Modèle:Unité pour frapper les pistes de la Luftwaffe, sans demander l'autorisation à Staline : ce sont deux échecsModèle:Sfn. Au nord du saillant, le front central (Rokossovski épaulé/surveillé par Joukov) bloque en quelques jours la [[9e armée (Allemagne)|Modèle:9e allemande]] (Model) qui emporte seulement la Modèle:1re de défense. Au sud du saillant, le front de Voronej (Vatoutine supervisé par Vassilevski) encaisse moins bien l'assaut de la 4. Panzerarmee (Hoth) et de l'Armee-Abt. Kempf (Kempf), les deux supervisés par Manstein, qui percent la Modèle:2e et entament la Modèle:3e. Dans la nuit du 8 au Modèle:Date-, Joukov, Vassilevski et Staline se mettent d'accord pour engager des renforts venant du front de la steppe (confiés à Koniev et conservés en réserve par la Stavka) et pour déclencher la contre-offensive au nord. Joukov se rend le 9 auprès du front de Briansk, puis de la [[11e armée de la Garde|Modèle:11e de la Garde]] (Bagramian) du front de l'Ouest, les deux chargés du gros de l'assaut : en première ligne pour observer les positions allemandes, Joukov et son garde du corps se prennent une volée d'obus de mortier. Un obus explose à quatre mètres du maréchal, le commotionnant (d'où une surdité à une oreille et des douleurs à une jambe)Modèle:Sfn. Le 12, la contre-offensive démarre par une intense concentration d'artillerie de Modèle:Heure ; l'infanterie perce, le second échelon borde la brèche et les corps blindés sont engagés pour exploiter : Orel est reprise le Modèle:Date-, tandis que la Modèle:9e allemande bat en retraite méthodiquement, rétablissant une ligne de front devant Briansk (derrière la Modèle:Lang).
Joukov est envoyé le Modèle:Date- par Staline auprès du front de Voronej, au sud du saillant, pour arrêter l'offensive du sud qui vient de percer la Modèle:3e. Les 13 et 14, il est avec Vassilevski au Modèle:Abréviation de la [[5e armée de chars de la Garde|Modèle:5e de chars de la Garde]] (de Rotmistrov) qui vient de se faire hacher (bataille de Prokhorovka). Il ordonne de faire reculer la Modèle:69e qui risque d'être encerclée : le mouvement se fait dans l'ordre, une première pour les Soviétiques depuis le début du conflit, ce qu'observe Joukov en se montrant au bord de la route. Le 17, les blindés allemands s'arrêtent et commencent à revenir sur leurs positions de départModèle:Sfn ; du 16 au Modèle:Date-, Joukov prépare la riposte : l'opération Roumiantsev. L'assaut frontal concerne cinq armées des fronts de Voronej et de la steppe, qui attaquent successivement du 3 au Modèle:Date-, perçant après une puissante concentration d'artillerie ; quatre corps blindés ou mécanisés élargissent ensuite la brèche, où s'engouffrent enfin les [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars]] (Katoukov) et Modèle:5e blindée de la Garde (Rotmistrov)Modèle:Note. Manstein contre-attaque avec ses blindés, faisant perdre 75 % des chars à ces deux armées blindéesModèle:Sfn. Kharkov est reprise le Modèle:Date-. Modèle:Article connexe
Passer le Dniepr (1943)
Après la bataille de Koursk, l'Armée rouge a l'initiative, les Allemands restant sur la défensive. Selon les Mémoires de Joukov, ce dernier ainsi qu'Antonov estiment que les Soviétiques sont désormais capables de mener des opérations en profondeur d'encerclement (méthode plus rapide, mais risquée), tandis que Staline veut s'en tenir à des attaques multiples sur un large front (méthode plus sûre, mais lente et coûteuse en vies humaines). Ce débat les occupe à la mi-Modèle:Date-, mais c'est Staline qui impose son point de vue. Huit fronts sont concernés : ceux de Kalinine et de l'Ouest doivent reprendre Smolensk (opération Souvorov) ; ceux de Briansk, central, de Voronej et de la steppe doivent foncer jusqu'à Kiev et Tcherkassy ; enfin ceux de Sud-Ouest et du Sud jusqu'à Zaporojie. Joukov coordonne les fronts de Voronej et de la steppe dans le cadre de l'opération Tchernigov-Poltava, tandis que Vassilevski s'occupe des deux plus au sudModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, les fronts de Voronej (Vatoutine) et de la steppe (Koniev) lancent leurs Modèle:Unité à l'assaut, repoussant frontalement la Modèle:2e allemande. Le Modèle:Date-, Staline et Joukov réorientent le front de Voronej vers Kiev, au grand regret de Rokossovski (chef du front central) qui arrivait par le sudModèle:Sfn et sur demande de Khrouchtchev (membre de l'état-major de Vatoutine) qui veut le titre de « libérateur de Kiev »Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Manstein a enfin l'autorisation de Hitler pour battre en retraite derrière le Dniepr, évitant ainsi l'encerclementModèle:Sfn, d'où une course-poursuite entre les deux forces armées, qui se termine le Modèle:Date- par la destruction des six pontsModèle:Note. Le fleuve est large (de 300 à Modèle:Unité), avec une rive droite souvent élevée, dont les points de passage ont été un peu fortifiés (c'est l'Modèle:Lang, alias ligne Panther-Wotan).
La Stavka ordonne à l'infanterie soviétique de traverser presque partout, dès le 21. Elle forme notamment une tête de pont dans le méandre de Boukrine (qui a l'avantage d'être à Modèle:Unité au sud-est de Kiev, près de Kaniev), mais s'y retrouve bloquée. La nuit du 24 au Modèle:Date-, deux brigades aéroportées sont larguées (Modèle:Unité), mais faute de préparation (pas de photo aérienne, ordres arrivés une heure avant le décollage, pas assez d'équipement, etc.) les hommes se retrouvent éparpillés sur Modèle:Unité, tombant soit près des blindés allemands, soit dans les lignes soviétiques, ou dans le fleuve<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pendant un mois, chaque assaut soviétique partant de la tête de pont échoue : Joukov demande depuis le Modèle:Date- à chaque fois de tenter ailleurs le franchissement, tandis que Staline ordonne systématiquement de relancer l'attaque. Ce n'est que le Modèle:Date-, sur proposition d'Antonov, que Staline accepte de passer plutôt par Liutej, juste au nord de KievModèle:Sfn. La [[3e armée de chars|Modèle:3e de chars]] (de Rybalko) est retirée de Boukrine en secret du 23 au Modèle:Date-, remplacée par un faux trafic radio, des chars et canons en bois, etc. (application de la maskirovka). Le Modèle:Date-, le Modèle:7e d'artillerie de rupture ouvre le feu, puis la Modèle:38e ouvre la brèche, dans laquelle est lâchée le lendemain la Modèle:3e blindée, qui fonce sur Modèle:Unité prendre Fastov. Kiev est reprise le Modèle:Date- ; ce soir là, Joukov visite la ville en compagnie de KhrouchtchevModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Tcherkassy et le Dniestr (1944)
Du 4 au Modèle:Date-, Joukov est à Moscou pour préparer les prochaines offensives soviétiques. Vers le 10 ou le 11, Staline le surprend en déclarant Modèle:Citation En conséquence, Joukov prépare pour l'hiver 1943-1944 deux attaques, le premier front ukrainien (le nouveau nom du front de Voronej de Vatoutine) a pour objectifs Jitomir et Berditchev, tandis que le deuxième front ukrainien (ex-front de la steppe de Koniev) doit reprendre Kirovograd : selon Vassilievski, les deux pinces doivent se rejoindre finalement à Kristynovska (près d'Ouman) pour encercler la [[8e armée (Allemagne)|Modèle:8e allemande]]<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date-, Vatoutine lance son front à l'attaque, suivi le Modèle:Date- par Koniev, les deux encore une fois sous la coordination de Joukov. Un redoux freine les Soviétiques, Jitomir est reprise le Modèle:Date-, Kirovograd le 8, la Modèle:8e allemande (Wöhler) recule, mais les contre-offensives blindées dirigées par Manstein arrêtent les deux pincesModèle:Sfn. Malgré cet échec, les deux attaques ont formé un saillant allemand autour de Korsoun-Chevtchenkivsky (Hitler a interdit leur retraite). Joukov propose donc le Modèle:Date- à l'État-Major général que Vatoutine et Koniev se rejoignent : la double percée est réalisée les 25 et Modèle:Date-, isolant à partir du 27 environ Modèle:Unité (c'est le « chaudron de Tcherkassy » pour les Allemands). Manstein réagit en engageant deux corps blindés du 4 au Modèle:Date-, qui ne réussissent pas à rompre l'encerclement. Le Modèle:Date-, les encerclés de ce « petit Stalingrad » réussissent une sortie, ce qui a pour conséquence la colère de Staline, qui donne le commandement à Koniev. Le Modèle:Date-, c'est Koniev qui est mis à l'honneur dans le communiqué de victoireModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Le Modèle:Date-, Vatoutine est blessé par des partisans ukrainiens (il en meurt le Modèle:Date-) ; Staline nomme Joukov à sa place le Modèle:Date- comme commandant du premier front ukrainien. Les fronts voisins (Rokossovski au nord et Koniev au sud) ne sont plus sous ses ordresModèle:Sfn. Avec les huit armées de ce front, il mène ensuite l'opération Proskourov-Tchernovtsy, appliquant parfaitement les principes des opérations en profondeur : une armée de choc perce le Modèle:Date-, puis Joukov introduit ses [[4e armée de chars|Modèle:4e de chars]] et Modèle:3e blindée de la Garde pour exploiter, surprenant Manstein en débordant sa contre-attaque avec la [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars de la Garde]], traversant le Bug, le Dniestr et le Prut pour arriver fin mars au pied des Carpates, encerclant avec Koniev la Modèle:Lang (de Hube) autour de Kamianets-Podilsky. Manstein, juste avant d'être limogé par Hitler le Modèle:Date-, ordonne à cette armée de s'échapper, non vers le sud où l'attend les chars soviétiques, mais vers l'ouestModèle:Sfn, coupant le ravitaillement de Joukov (du Modèle:Date- au Modèle:Date-). Malgré cet échec, Joukov est rappelé à Moscou le Modèle:Date-, où il reçoit le premier l'ordre de la Victoire, une décoration couverte de diamantsModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Bagration (1944)
La paternité des offensives de l'été 1944 est réclamée par l'État-Major général (c'est-à-dire Antonov et Chtemenko), reprenant partiellement des propositions de Rokossovski et de JoukovModèle:Sfn. La planification occupe le bureau des opérations à partir du Modèle:Date-, puis l'ensemble est discuté devant Staline lors de sept réunions entre Antonov, Chtemenko, Joukov, Vassilevski, Voronov (chef de l'artillerie), Novikov (chef de l'aviation) et Modèle:Lien (pour les blindés), sans parler les membres du Politburo. Il s'agit d'une série d'opérations, commençant par la Biélorussie (opération Bagration), puis le Sud de la Pologne (opérations Lvov-Sandomir et Kovel-Lublin) et se terminant en Moldavie (opération Iassy-Kichinev). Bagration doit servir d'appât pour fixer les réserves mécanisées allemandes, permettant de foncer sans soucis ensuite<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date-, Staline signe les directives fournissant aux fronts leurs missions, les moyens et les horaires. Pour Bagration, quatre fronts soviétiques doivent attaquer le groupe d'armées Centre allemand (du Feldmarschall Busch) sur un arc de cercle de Modèle:Unité : le premier front de la Baltique (Bagramian), le troisième front biélorusse (Tcherniakhovski), le deuxième front biélorusse (Zakharov) et la moitié du premier biélorusse (Rokossovski). Le maréchal Vassilevski coordonne les deux fronts du nord, le maréchal Joukov les deux du sudModèle:Sfn. Du 5 au Modèle:Date-, Joukov visite tous les états-majors d'armée sous sa responsabilité, vérifiant que tout le monde a bien compris son rôle, faisant des reconnaissances du terrain, supervisant la logistique et assistant à des exercices à balles réelles (insistant sur les liaisons interarmes). La maskirovka n'est pas oubliée, cherchant à faire croire à une attaque plus au sud tandis que les unités en Biélorussie se retranchent ostensiblement sur la défensiveModèle:Sfn. L'assaut soviétique commence les 22, 23 ou Modèle:Date- selon le front. En une semaine, la poursuite taille en pièce les ¾ de la Modèle:Lang (qui n'a de blindée que le nom), dont un corps est laissé encerclé dans Vitebsk ; la Modèle:Lang en retraite est presque totalement détruite entre Orcha et la Bérézina puis dans le chaudron de Minsk ; la 9. Armee termine dans les chaudrons de Bobrouïsk puis de MinskModèle:Sfn. Les Soviétiques ont fait Modèle:Unité allemands, dont Modèle:Unité, qui sont envoyés à Moscou pour un [[Défilé des prisonniers de guerre allemands à Moscou|défilé le Modèle:Date-]]Modèle:Sfn. Le rétablissement du groupe d'armées allemand se fait derrière le Niémen, la logistique soviétique étant à boutModèle:Sfn. Modèle:Article détaillé
Le Modèle:Date-, Joukov est à Moscou : Staline lui confie la coordination entre le premier front biélorusse et le premier front ukrainien, à charge pour eux de foncer jusqu'à Lublin et la Vistule. Le 9, il lui fait rencontrer à la datcha de Kountsevo les membres du futur Comité polonais de Libération nationale (Bierut, Osóbka-Morawski et Rola-Żymierski)Modèle:Sfn. Le 11, Joukov rejoint son Modèle:Abréviation à Loutsk, entre les deux frontsModèle:Sfn. Le premier front ukrainien (Koniev) attaque en Galicie à partir du Modèle:Date-, mais les réserves du groupe d'armées Ukraine du Nord contre-attaquent avec efficacité, ce qui permet à Joukov de critiquer KonievModèle:Sfn. Lvov et Peremyshl sont prises seulement le Modèle:Date-, Sandomir (sur la Vistule) le Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'aile gauche du premier front biélorusse attaque à son tour le Modèle:Date- et perce immédiatement, engageant la [[2e armée de chars de la Garde|Modèle:2e de chars de la Garde]] dans la brèche. Lublin est prise le Modèle:Date-, le Bug franchi et deux têtes de pont installées sur la rive gauche de la Vistule. La Modèle:2e blindée de la Garde remonte vers le nord, menaçant les arrières de la Modèle:Lang allemande, mais se fait encercler et en majorité détruire, faute d'essence, au nord-est de Varsovie par cinq Modèle:Lang entre le Modèle:1er et le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Modèle:Article connexe
Pour sa contribution aux opérations Bagration et Lvov-Sandomir, Joukov reçoit le Modèle:Date- sa deuxième étoile d'or de héros de l'Union soviétique. Il reste auprès de Rokossovski et Koniev jusqu'au Modèle:Date-Modèle:Sfn. Rappelé à Moscou le 23, Staline lui fait rencontrer le Bulgare Dimitrov. Le Modèle:Date-, l'Union soviétique déclare la guerre à la Bulgarie ; le 8, Joukov est auprès du troisième front ukrainien (de Tolboukhine), qui franchit la frontière roumano-bulgare ; dans la nuit du 8 au 9, le coup d'État du Front patriotique renverse à Sofia le gouvernement de Mouraviev. Le nouveau gouvernement de Georgiev signe immédiatement un armistice avec les Soviétiques, puis met en place la république populaire de Bulgarie. Le Modèle:Date-, Joukov est de retour à Moscou, avant de passer le mois d'octobre en PologneModèle:Sfn.
Oder-Vistule (1945)
Le Modèle:Date-, Joukov est de retour à Moscou. L'État-Major général prépare les opérations qui doivent terminer la guerre : des attaques aux pays baltes et en Hongrie pour fixer le maximum de troupes allemandes, avec l'offensive décisive au centre sur l'axe Varsovie-Berlin. Dès le Modèle:Date-, Staline annonce par téléphone à Joukov et Vassilevski que les dix (bientôt huit) fronts sont désormais gérés directement, la fonction de « représentant de la Stavka » disparaît<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> car le dictateur estime que les commandants coopèrent mieux désormais et il veut bénéficier du prestige de la victoire finale. Le Modèle:Date-, il nomme Joukov à la tête du premier front biélorusse, à la place de Rokossovski qui est muté au deuxième front biélorusse : le Modèle:1er étant face à Berlin, le maréchal d'origine polonaise doit laisser sa place au maréchal russe, ce qui mit fin à leurs bonnes relationsModèle:Sfn. Le 14 au petit matin, Joukov quitte Moscou dans son train personnel et arrive à Siedlce (à l'ouest de Brest-Litovsk, au Modèle:Abréviation du front.
Le premier front biélorusse est alors le poids lourd de l'Armée rouge avec environ un million de combattants (en face, la Modèle:Lang aligne Modèle:Unité), regroupés dans dix armées (dont deux blindées), sept corps blindés ou mécanisés indépendants, Modèle:Unité d'infanterie et une armée aérienne en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Sa mission est d'avancer par Lodz – Posen – Francfort-sur-l'Oder – Berlin, en deux bonds, le premier jusqu'à la ligne Bromberg-Posen (« opération Varsovie-Posen »)Modèle:Sfn. Sur son flanc droit, le deuxième front biélorusse (Rokossovski) doit prendre Danzig puis la Poméranie orientale jusqu'à Stettin ; sur son flanc gauche, le premier front ukrainien (Koniev) a comme axe Cracovie – Breslau – Dresde. Mais l'offensive doit attendre que la logistique soviétique soit capable de fournir les unités en carburants, munitions, équipements, nourriture et vodka : il faut refaire toutes les voies ferrées, routes et ponts de Biélorussie, détruits par les Allemands en retraite, puis accumuler des stocks dans les trois têtes de pont à l'ouest de la Vistule : autour de Magnuszem et de Puławy pour le Modèle:1er biélorusse, de Sandomir pour le Modèle:1er ukrainien. Il faut entraîner les recrues, préparer les états-majors sur Modèle:Lang et collecter des renseignementsModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Staline fait diffuser auprès de tous les généraux et maréchaux une directive de la Stavka : Modèle:Citation Selon Jean Lopez, Staline commence à faire monter un dossier contre Joukov, pour qu'il ne lui fasse pas de l'ombreModèle:Sfn.
Les fronts attaquent en décalé : Koniev commence le Modèle:Date-, Joukov et Rokossovski le 14 au matin. Le Modèle:1er biélorusse lance cinq armées depuis les têtes de pont : à Magnuszem, les deux premières lignes allemandes sont éventrées par la préparation d'artillerie (un demi-million d'obus et de roquettes de katiouchas sur Modèle:Unité de large et 7 de profondeur : Modèle:Unité délivrés en Modèle:Unité) puis l'assaut se fait dans la brume derrière un barrage roulant. Joukov est au Modèle:Abréviation de la [[5e armée de choc|Modèle:5e de choc]] (de Berzarine) en compagnie du chef de la [[2e armée de chars de la Garde|Modèle:2e de chars de la Garde]] (Bogdanov)Modèle:Sfn : il décide l'engagement des deux armées blindées dès le lendemain. Une contre-attaque de deux Modèle:Lang dans l'après-midi retarde à peine l'entrée en scène de la [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars de la Garde]] (Katoukov), tandis que deux autres armées (dont la Modèle:Lien) attaquent à leur tour à partir du 15, plus au nord, pour prendre Varsovie. Au soir du 15, les deux armées blindées foncent vers le nord-ouest, tandis que les autres armées élargissent la brèche jusqu'à Modèle:Unité de large, rejoignent au sud les forces sorties de la tête de pont de Puławy et encerclent deux divisions allemandes en retraiteModèle:Sfn. Le 16, Varsovie, menacée d'encerclement, est évacuée par les Allemands ; les ordres de Joukov sont de foncer, les Soviétiques abandonnant derrière eux de nombreuses poches allemandes : Lodz est dépassée le 18 ; Posen le 22 ; Bromberg prise dans la foulée le 24 (soit dix jours en avance sur les prévisions) ; l'Oder est atteinte le 31 au nord de KüstrinModèle:Sfn. Modèle:Article détaillé
Les troupes de Joukov s'arrêtent, sans foncer sur Berlin qui est à seulement Modèle:Unité (soit un trajet d'une heure par la Modèle:Lien), avec à ce moment-là presque rien entre les deux. L'arrêt soviétique, qui dure deux mois et demi, donne dans les années 1960 une polémique lancée par Tchouïkov (le chef de la [[8e armée de la Garde|Modèle:8e de la Garde]], qui a établi la tête de pont), qui regrette l'ordre d'arrêt de Staline<ref>Modèle:Ouvrage (édité à Londres chez Macgibbon and Kee sous le titre The End of the Third Reich) ; Modèle:Ouvrage.</ref>. Plusieurs éléments expliquent cette mesure : d'abord le Modèle:1er biélorusse est menacé sur son flanc droit, le Modèle:2e biélorusse (Rokossovski), étant arrêté devant Elbing et GraudenzModèle:Sfn. Pour se protéger contre une contre-offensive venant de Poméranie, Joukov y a déployé quatre armées, qui lui manquent sur l'Oder. Ensuite la logistique ne suit pas, le carburant et les munitions ne pouvant arriver des terminus ferroviaires qui sont encore sur la Vistule, les camions devant rouler sur 500 à Modèle:Unité en plein dégelModèle:Sfn. Enfin, une large partie des militaires soviétiques est hors de contrôle, se livrant au pillage et aux viols de masse depuis leur entrée sur le territoire allemand : il faut du temps à Joukov et ses généraux pour reprendre leurs troupes en mainModèle:Sfn.
Seelow (1945)
Modèle:Article détaillé Les Allemands lancent en Modèle:Nobr une quarantaine d'attaques contre les têtes de pont établies de part et d'autre de KüstrinModèle:Sfn ; la majorité de l'activité de la Luftwaffe se concentre alors face à cette menace, s'en prenant aux camions et aux ponts (y compris une trentaine de missions suicides)Modèle:Sfn, tandis que de Poméranie démarre le Modèle:Date- l'opération Sonnenwende, une contre-offensive qui échoue dès le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov fait attaquer ses armées de droite, puis introduit dans la percée de Modèle:Unité de large ses deux armées blindées : la Modèle:2e blindée de la Garde oblique vers l'île de Wolin et Stettin (sur l'estuaire de l'Oder), tandis que la Modèle:1re blindée de la Garde roule jusqu'à la Baltique près de Kolberg (le Modèle:Date-) puis longe la côte jusqu'à Gottenhafen, Rokossovski se chargeant de DanzigModèle:Sfn. Les villes encerclées tombent tardivement : Schneidemühl le Modèle:Date-, Kolberg le 17, Posen le 23, Gottenhafen le Modèle:Date-, Küstrin le 29, Glogau le Modèle:Date- et Stettin le 26.
Le Modèle:Date-, Joukov est à Moscou, sur convocation de Staline, inquiet de la rapide progression des Anglo-Saxons à l'ouest, lui demandant : Modèle:Citation Modèle:Citation Lors de la réunion du Modèle:Nobr avec Koniev et Joukov, Staline trace sur la carte la ligne de démarcation entre les deux fronts jusqu'à Lübben (au sud de Berlin) mais pas plus loin, mettant ainsi en concurrence les deux maréchaux pour la prise de la capitale. Selon Chtemenko, Staline aurait rajouté Modèle:Citation Mais Joukov manque de temps : il faut regrouper ses forces, les approvisionner (deux lignes ferroviaires sont rétablies fin mars) et planifier l'assaut. Du 5 au Modèle:Date-, il rassemble ses chefs d'armée et de corps à son Modèle:Abréviation, installé au château de Tamsel (au nord-est de Küstrin), utilisant notamment une maquette de Berlin. Le plan de Joukov prévoit une attaque frontale à partir de la tête de pont sur la rive gauche de l'Oder (comprenant Modèle:Lien et Reitwein, mais pas Francfort-sur-l'Oder)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'assaut doit se faire de nuit, deux heures avant l'aube, éclairé par Modèle:Unité de DCA ; ensuite, quatre armées doivent passer au nord de Berlin (Modèle:61e, Modèle:1re, Modèle:47e et Modèle:3e) pour rejoindre l'Elbe de Havelberg à Tangermünde (à l'ouest) ; la Modèle:2e blindée de la Garde doit entrer par les faubourgs nord-est, deux armées ([[5e armée de choc|Modèle:5e]] et Modèle:8e) par l'est de l'agglomération, la [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars de la Garde]] par la banlieue sud-est et deux armées (Modèle:69e et [[33e armée (Union soviétique)|Modèle:33e]]) jusqu'à Zossen, épaulées par trois armées du Modèle:1er ukrainien ([[3e armée de la Garde (Union soviétique)|Modèle:3e]], Modèle:3e et Modèle:4e de la Garde) qui ont pour objectifs Potsdam et Brandebourg (au sud-ouest). Les hauteurs de Seelow doivent être prises dès le premier jour, la banlieue atteinte au Modèle:4e, l'encerclement réalisé au Modèle:6e et l'Elbe atteinte au Modèle:15e, soit le Modèle:Nobr (le jour de la fête des travailleurs)Modèle:Sfn. En face, c'est la Modèle:Lang allemande reconstituée avec des fonds de tiroirs (Volkssturm, Luftwaffe, policiers, marins, écoles militaires, Jeunesses hitlériennes, convalescents, Reichsarbeitsdienst, etc.) et le général Busse (l'ancien chef d'état-major de Manstein) à sa tête ; la supériorité soviétique est de six pour un en chars, sept en infanterie, dix pour l'aviation et onze en artillerie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le tout s'entassant dans la tête de pont (il y a environ Modèle:Unité par km de front)Modèle:Sfn.
Les habituelles reconnaissances en force sont menées par les Soviétiques les Modèle:Nobr, prenant la ligne avancée allemande et déminant les accèsModèle:Sfn. Le 16 à Modèle:Heure du matin, Joukov, qui est au Modèle:Abréviation de la Modèle:8e de la Garde de Tchouïkov, lance son premier front biélorusse à l'attaque : après Modèle:Unité de préparation d'artillerie (massive avec plus de Modèle:Unité, mortiers et katiouchas, mais inefficace car les deux premières lignes allemandes ont été majoritairement évacuées pendant la nuit)Modèle:Sfn, les projecteurs s'allument (aveuglant tout le monde à cause des poussières soulevées par les obus) et l'assaut démarre derrière un double barrage roulant d'artillerie. Mais il s'arrête devant la troisième ligne allemande, s'enlisant dans la vallée (l'Modèle:Lang, un ancien marécage), aux champs inondésModèle:Note et largement minés, au pied des hauteurs de Seelow (de 40 à Modèle:Unité plus haut) d'où les batteries allemandes tirent sur les unités soviétiques alors à découvert. Vers midi, Joukov téléphone à Staline, qui lui annonce la percée de Koniev sur la NeisseModèle:Sfn. Joukov décide alors d'engager la Modèle:1re blindée de la Garde pour prendre la ligne de crêtes, d'où un énorme embouteillage avec les unités de la Modèle:8e de la Garde vers Modèle:Heure ; l'assaut blindé, limité à des routes surélevées, échoue face aux antichars allemandsModèle:Sfn. Ce premier jour, l'avance se limite à quatre (Modèle:69e) jusqu'à Modèle:Unité (Modèle:5e), malgré la consommation de Modèle:Unité d'obus par l'artillerie soviétique<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Au soir, Joukov fait son rapport à Staline par téléphone, puis ce dernier lui annonce qu'il va donner ordre à Koniev d'attaque Berlin par le sud<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:1re, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. L'attaque de Joukov est relancée le Modèle:Date- à Modèle:Heure du matin, grignotant les positions allemandes : Si Wriezen et Neuhardenberg résistent encore, Seelow est prise, ce qui permet aux Soviétiques de se déployer sur le plateau. Le 18, les deux armées blindées de la Garde attaquent péniblement au sud. Mais les troupes de Joukov débouchent le 19, prennent Müncheberg et avancent plus rapidement vers l'ouest.
Berlin (1945)
Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, le chef du [[Front_de_Voronej#Premier front ukrainien|Modèle:1er ukrainien]] envoie un nouvel ordre à ses deux armées blindées ([[3e armée de chars|Modèle:3e]] et [[4e armée de chars|Modèle:4e]]) : Modèle:Citation À Modèle:Heure le même jour, le chef du premier front biélorusse envoie ce télex à ses deux armées blindées ([[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re]] et [[2e armée de chars de la Garde|Modèle:2e]]) : Modèle:Citation Bien qu'aucun des deux ordres ne soit réalisable ce soir-là, la course au Reichstag est lancéeModèle:Sfn.
Joukov modifie son plan : la Modèle:61e doit protéger le flanc droit en s'alignant le long du canal de Finow (reliant la Havel à l'Oder) ; la Modèle:1re polonaise doit aller jusqu'à Oranienbourg ; la Modèle:47e doit éviter Berlin par le nord et aller se positionner de Tegel à Potsdam (à l'ouest, derrière la Havel) ; la Modèle:2e de la Garde doit entrer dans le nord de l'agglomération berlinoise par Pankow ; la [[3e armée de choc|Modèle:3e]] dans le nord-est par Weißensee ; la [[5e armée de choc|Modèle:5e]] dans l'est par Karlshorst et la Frankfurter Allee ; la [[1re armée de chars de la Garde|Modèle:1re de chars de la Garde]] et la Modèle:8e de la Garde doivent foncer sur la Modèle:Lien jusqu'au Modèle:Lang, puis doivent traverser la Spree et la Dahme pour rejoindre la Havel et encercler tout le sud ; les Modèle:3e, Modèle:69e et Modèle:33e doivent participer à l'encerclement des débris en fuite de la Modèle:LangModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, les armées de Joukov entrent dans le Modèle:Lang par le nord et le nord-estModèle:Sfn ; mais celles de Koniev font de même au sud à partir du 22, sans aucune coordination entre les fronts (théoriquement assurée par la Stavka). Le 23, la Modèle:8e de la Garde (de Tchouïkov) entre à son tour dans les faubourgs orientaux, tandis que la Modèle:3e blindée de la Garde (de Rybalko) est arrêtée sur le canal de Teltow. Le 24 au matin, ces deux armées (Modèle:8e et Modèle:3e de la Garde) se rencontrent près de l'aéroport de Schönefeld (au sud-est de Berlin)Modèle:Sfn : la Modèle:Lang est désormais isolée dans une poche entre Storkow et la Spreewald (très peu d'Allemands réussissent à s'enfuir vers l'ouest lors de la bataille de Halbe). Au soir, alors que Tchouïkov engage son armée dans Rudow (dans le district de Neukölln), il reçoit un coup de téléphone de Joukov, qui demande abruptement : Modèle:Citation Modèle:Citation Modèle:Citation Modèle:Citation Joukov lui ordonne alors d'envoyer des officiers au sud du Modèle:Lang pour identifier les unités du Modèle:1er ukrainien qui sont arrivées et leurs missionsModèle:Sfn. Dans la nuit du 24 au 25, Staline change la limite entre les deux fronts : désormais elle passe par Lübben, Teupitz, Mittenwalde, Mariendorf et la gare d'Anhalt, ce qui met le Reichstag dans le prolongement du secteur de Koniev. Le 25, le colonel-général Mikhaïl Malinine (le chef d'état-major de Joukov) donne l'ordre suivant au Modèle:7e de cavalerie de la Garde (qui épaule la Modèle:47e au nord-ouest de Berlin) : Modèle:Citation Sauf que le Modèle:6e mécanisé de la Modèle:4e blindée de la Garde (de Leliouchenko) a déjà pris la ville pour Koniev, ce dernier en informant Staline dès Modèle:Heure du matin. La jonction à l'ouest se fait le 25 au matin, à Ketzin/HavelModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Joukov ordonne à ses Modèle:8e et Modèle:1re de la Garde d'attaquer vers le nord-ouest en passant par le district de Tempelhof, ce qui coupe la route à Koniev (la B 96). Le 26 au matin, Tchouïkov prend la station de Papestraße sur l'anneau du S-Bahn, encore un peu plus à l'ouestModèle:Sfn. Le même jour, le [[9e division mécanisée (Union soviétique)|Modèle:9e mécanisé]] (dépendant de la Modèle:3e blindée de la Garde) de Koniev subit un bombardement aérien par des avions soviétiques, sans pouvoir identifier l'unitéModèle:Sfn. Au nord-ouest, la Modèle:2e blindée de la Garde a atteint Siemensstadt, qu'elle met quatre jours (du 25 au 28) à conquérir. Dans l'après-midi du 25, Joukov annonce à Staline que ses unités (à la limite entre les Modèle:3e et Modèle:5e de choc) ont atteint l'Alexanderplatz, en plein centre-villeModèle:Sfn. Le 26, les hommes de Tchouïkov borde le Modèle:Lang, continuant vers le nord-ouest jusqu'à l'Modèle:Lien (dans le district de Schöneberg), soit devant le Modèle:9e mécanisé qui combat dans Schöneberg, d'où des tirs fratricides : le 28 au petit matin, la moitié de la préparation d'artillerie de la Modèle:3e blindée tombe sur la Modèle:8eModèle:Sfn. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, Koniev contact Joukov par télex, lui demandant d'infléchir la marche de Tchouïkov ; Joukov ne répond pas, mais envoie un rapport à Staline à Modèle:Heure, se plaignant : Modèle:Citation
En fait dès Modèle:Heure le 28, la Stavka annonce que la nouvelle limite entre les deux passe désormais par la station Tempelhof, la place Victoria-Louise, puis les stations Modèle:Lien, Charlottenburg et Westkreuz, ce qui exclut Koniev du district de Tiergarten (alors que les troupes de Rybalko sont arrivées à la gare du zoo)Modèle:Sfn. La compétition pour le Reichstag se fait à partir du Modèle:Date- entre la Modèle:3e de choc, qui arrive du nord par Moabit, et la Modèle:8e de la Garde qui arrive du sud par la Potsdamer Platz, la première arrêtée par le Modèle:Lien, la seconde par le siège de la Gestapo. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, un drapeau rouge est planté sur le fronton du Reichstag par des casse-cousModèle:Note de la [[150e division de fusiliers motorisés|Modèle:150e de fusiliers]] (du Modèle:39e de la Modèle:3e de choc), alors que les combats à l'intérieur du bâtiment se poursuivent jusqu'au Modèle:Date- à Modèle:HeureModèle:Sfn (la photo Le Drapeau rouge sur le Reichstag, prise par Evgueni Khaldeï, date du Modèle:Date-). Modèle:Article détaillé
Capitulations allemandes
Le Modèle:Date-, par radio, la Chancellerie allemande demande un cessez-le-feu pour négocier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, le général Krebs (chef d'état-major de l'OKH, russophone car ancien attaché militaire à Moscou de 1936 à 1939) arrive au Modèle:Abréviation de la Modèle:8e de la Garde, où Joukov délègue son chef d'état-major Sokolovski pour négocier. Krebs leur annonce le suicide de Hitler la veille et propose de négocier la paix. Joukov téléphone à Kuntsevo et fait réveiller Staline : Modèle:Citation Modèle:Citation Modèle:Citation Krebs est ensuite raccompagné, puis les combats reprennent à partir de Modèle:Heure. Le Modèle:Date- au matin, le général Weidling présente à Tchouïkov et Sokolovski la capitulation de ce qui reste de la garnison de Berlin ; le cessez-le-feu est prévu pour Modèle:Heure, effectif quelques heures plus tard. Dans l'après-midi, Joukov va à la Chancellerie, où le SMERSH interdit l'accès aux caves, au Modèle:Lang et au jardin (ils trouvent les restes du cadavre de Hitler le 5 et l'évacuent en secret)Modèle:Sfn ; Hans Fritzsche est interrogé devant lui, racontant les derniers jours. À Moscou, Modèle:Unité sont tirées par Modèle:Unité en l'honneur des deux fronts ayant pris la capitale adverseModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Joukov visite les ruines du Reichstag, gravant son nom sur une des colonnes (au milieu d'une centaine d'autres)Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Staline lui annonce par téléphone la reddition allemande à Reims, au QG des occidentaux, ce qui ne convient pas : Modèle:Citation Le dirigeant décide donc qu'un second acte de reddition doit être signé, à Berlin. Modèle:Citation
Le Modèle:Date-, dans le bâtiment qui abritait le mess des officiers de l'école du génie de Karlshorst, où est désormais installée l'administration militaire soviétique, Joukov accueille à Modèle:Heure les délégations britannique, américaine et française. Aux environs de minuit, la délégation allemande entre à son tour : Wilhelm Keitel salue de son bâton de maréchal et fixe Joukov. Une fois les Allemands assis, Joukov se lève, très droit et demande d'une voie forte (la salle est bruyante) et en russe : Modèle:Citation Après avoir obtenu un Modèle:Lang, Joukov met ses lunettes pour lire le texte de l'acte, puis on passe aux signatures des neuf exemplaires (trois en russe, trois en anglais et trois en allemand) : en haut de la dernière page le maréchal Keitel, l'amiral von Friedeburg et le général Stumpff (pour la Heer, la Kriegsmarine et la Luftwaffe), en dessous le maréchal Joukov (pour l'Armée rouge) avec l'[[Arthur Tedder|Modèle:Lang Tedder]] (pour les alliés occidentaux), enfin tout en bas comme Modèle:Citation le général de Lattre et le général Spaatz<ref>Modèle:Article.</ref>. Une fois les Allemands sortis à Modèle:Heure ce Modèle:Date-, Joukov et ses généraux se congratulent joyeusement ; Joukov reprend la parole, évoquant les morts. Puis a lieu un grand banquet, avec des zakouski, du chtchi, de la vodka, Joukov dansant jusqu'à l'aubeModèle:Sfn. Modèle:Article détailléAprès la capitulation allemande, Joukov devient le premier commandant de la zone d'occupation soviétique. Le 10 juin 1945, il retourne à Moscou pour préparer le défilé de la victoire de 1945. Le 24 juin, Staline le nomme commandant en chef du défilé. Après la cérémonie, dans la nuit du 24 juin, Joukov se rend à Berlin pour reprendre son commandement.
En mai 1945, Joukov signe trois résolutions visant à améliorer les conditions de vie dans la zone d'occupation soviétique : le 11 mai, fourniture de nourriture (résolution 063) ; 12 mai, restauration du secteur des services publics (résolution 064) ; 13 mai, approvisionnement en lait pour les enfants (résolution 080). Joukov demande au gouvernement soviétique de transporter d'urgence à Berlin Modèle:Unité de céréales, Modèle:Unité de pommes de terre, Modèle:Unité et des milliers de tonnes d'autres denrées alimentaires, telles que du sucre et de la graisse animale. Il ordonne à ses subordonnés de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et de faire tous les efforts possibles pour rétablir et maintenir un niveau de vie stable pour la population allemande<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Après-guerre
Apothéose (1945)
Le Modèle:Date-, Joukov est de retour à Moscou. Le soir, il est reçu à dîner avec tous les autres maréchaux et les chefs du Parti, au Kremlin, dans la salle Georgievsky décorée aux couleurs de saint Georges (rayures noires et orange)Modèle:Note ; Molotov porte le premier toast aux militaires, mettant Staline en tête, qui à son tour dédie le sien aux Modèle:Citation, Joukov en têteModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Staline le nomme représentant de l'Union soviétique au Conseil de contrôle allié, l'institution chargée d'administrer les zones d'occupation. Le Modèle:Date-, Joukov est fait pour la troisième fois héros de l'Union soviétique pour la prise de la capitale adverse. La première réunion a lieu à Berlin le Modèle:Date-, avec Eisenhower, Montgomery et de Lattre, les trois autres commandants en chef des armées d'occupation : si l'Américain lui annonce qu'il a été fait Modèle:Lang de la Modèle:Lang par le président Trumann, le Soviétique le fait attendre trois heures à Modèle:Lien avant de venir signer la déclaration commune, le temps que Moscou donne son accord<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La fin d'après-midi se termine par un grand banquet, mais Eisenhower repart pour Francfort dès le premier toastModèle:Sfn.
-
Joukov sert le premier toast le Modèle:Date- : Eisenhower part peu après.
-
Nouveau toast à Francfort le Modèle:Date-, Joukov ayant décoré Ike et Monty de l'ordre de la Victoire ; à sa gauche, Arthur Tedder.
Le Modèle:Date-, Harry Hopkins, le conseiller diplomatique des présidents Roosevelt puis Truman, est de passage à Berlin et rencontre longuement Joukov : il lui annonce la tenue prochaine d'une conférence interalliée dans la capitale occupée ; elle est finalement organisée à Potsdam sur recommandation de JoukovModèle:Sfn (Berlin étant en ruine et la population affamée), mais ce dernier n'y participe pas. Plus tard le 7, Joukov donne une conférence de presse internationale dans sa résidence (au bord de la Wannsee), avec Vychinski à ses côtés : Alexander Werth (correspondant du Sunday Times) lui demande Modèle:Citation Joukov répond Modèle:Citation Un autre journaliste du nom de Parker : Modèle:Citation Joukov : Modèle:Citation Le Modèle:Date-, Joukov est reçu au quartier-général américain à Francfort, Eisenhower lui dédiant un toast : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon Joukov, il est convoqué par Staline le 18 ou le Modèle:Date- ; ce dernier lui annonce qu'il l'a choisi pour passer en revue la grande parade militaire qui est en préparation à Moscou : Modèle:Citation Toujours selon les Mémoires de Joukov, dans un des passages censurés sous Brejnev, le fils de Staline, Vassili, aurait avoué à voix basse à Joukov qu'en fait son père, pas très bon cavalier, venait de tomber de cheval lors d'un entraînement avec le cheval blanc prévu pour le défilé<ref>Joukov, Mémoires, Modèle:10e, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Selon Rokossovski, tous les maréchaux ont proposé le rôle à Staline, qui aurait répondu Modèle:Citation Les jours précédant la parade, Joukov s'inquiète de son embonpoint, il s'entraîne avec Koumir (« idole », l'étalon arabo-Don-kabardin (tersk) blanc sélectionné sur ordre de Boudienny) et répète son discours plusieurs fois devant sa femme et ses fillesModèle:Sfn.
Le Modèle:Date- à Modèle:Heure précise, sous le crachin, Gueorgui Konstantinovitch Joukov sort du Kremlin à cheval par la porte de la tour Spasskaïa (la tour du Saint-Sauveur) suivi par le major-général Piotr Zelensky, puis ils traversent la moitié de la place Rouge au galop, tandis que Modèle:Unité jouent Sois glorifié de GlinkaModèle:Sfn. Arrivé au pied du mausolée de Lénine, le maréchal Rokossovski et le lieutenant-colonel Klykov, sur deux chevaux noirs, les saluent. Le quatuor passe ensuite en revue les détachements, qui poussent chacun à son tour un puissant « hourra ! » Puis, Joukov descend de son cheval et monte à la tribune pour lire, entre Kalinine et Malenkov, son discours, qui se termine par : Modèle:Citation bloc L'hymne soviétique est ensuite joué, accompagné de salves d'artillerie, et enfin le défilé se déroule jusqu'à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
-
Modèle:Date-, Joukov en grande tenue pour la parade de la Victoire, sa poitrine couverte de décorations : trois étoiles de héros, son ordre de la Victoire (un second lui est décerné en août), trois médailles de l'ordre de Lénine, deux de l'ordre du Drapeau rouge, etc. En cravate, l'étoile d'or à cinq diamants de Modèle:Lien.
-
Modèle:Date- : Montgomery (au centre de la photo) vient de décorer devant la porte de Brandebourg Joukov (à gauche, avec l'écharpe de chevalier grand-croix honoraire de l'ordre du Bain : Modèle:Abréviation), Sokolovski (second rang derrière Monty, avec le ruban rose de l'ordre de l'Empire britannique : Modèle:Abréviation) et Rokossovski (à droite, portant la GCB en sautoir).
Le Modèle:Date-, l'ambassadeur des États-Unis William Harriman remet à Joukov une invitation de Truman à venir lui rendre visite en Amérique. Du 11 au Modèle:Date-, Eisenhower est en visite à Moscou et Leningrad, rencontrant Staline : Joukov est chargé de l'accompagner partout. En octobre, ce dernier décline l'invitation des Américains pour raison de santé, puis, une seconde fois, pour surcharge de travailModèle:Sfn.
Disgrâce (1946-1953)
À la fin de l'automne 1945, Joseph Staline décide de reprendre en main la situation, en une sorte de « purge douce », en s'en prenant à ses collaborateurs qui ont pris trop d'assurance et de pouvoir. Le premier à en faire les frais est Viatcheslav Molotov, qui fait son autocritique au début de Modèle:Date- (sa femme Polina Jemtchoujina est arrêtée en 1948). Puis c'est au tour de Lavrenti Beria, qui perd son poste de ministre des Affaires intérieures le Modèle:Date-.
Contre Gueorgui Malenkov et Gueorgui Joukov, Staline confie à Viktor Abakoumov, l'ancien chef du SMERSH et nouveau maître du MGB, le soin de monter de toutes pièces une accusation : l'« affaire des aviateurs ». Le maréchal de l'aviation Sergueï Khoudiakov est arrêté le Modèle:Date- (il est exécuté en 1950) ; sous la torture, il avoue être un espion britannique et dénonce ses « complices » : Modèle:Lien (ingénieur principal des forces aériennes) et Modèle:Lien (commissaire du peuple à l'Industrie aéronautique). Ces deux derniers, arrêtés le Modèle:Date- (et qui finissent au goulag), mettent en cause à leur tour le maréchal Alexandre Novikov, le commandant en chef de l'aviation. Novikov est arrêté le Modèle:Date-, torturé et après menace sur sa famille, il dénonce Modèle:Unité, ainsi que Malenkov et Joukov. Malenkov perd le secrétariat du Comité central du Parti le Modèle:Date-, tandis que Joukov est rappelé à Moscou début Modèle:Date- pour prendre le poste de commandant en chef des forces terrestresModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, au début d'une séance du Haut-Conseil militaire, Staline ordonne au secrétaire du conseil Sergueï Chtemenko (alors adjoint du chef de l'État-Major général) de lire devant les membres du Politburo et tous les maréchaux la « confession » du maréchal Novikov, dénonçant les marques d'irrespect de Joukov (qui aurait dit Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) et son autoglorification (s'attribuant presque toutes les victoires) ; les Mémoires évoquent quant à eux le regroupement autour de lui d'officiers mécontents, pour préparer un coup d'État. Staline lui demande ensuite de se justifier, puis lui annonce sa disgrâce. La directive du Modèle:Date-, signée par tous les présents au Haut-Conseil, rabaisse le rôle de Joukov dans toutes les batailles de la guerre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Odessa (1946-1947)
Le Modèle:Date-, Joukov passe de la fonction de commandant en chef des forces terrestres à celle, subalterne, de commandant du district militaire d'Odessa, qui s'étend sur toute la moitié méridionale de l'Ukraine, où stationnent trois corps d'armée. Il prend son poste le Modèle:Date-. Il inspecte, renforce la discipline et organise en septembre de grandes manœuvres à tirs réels. Il prend des vacances (les premières depuis neuf ans) avec son épouse Modèle:Lien et ses filles à Sotchi, tout en poursuivant sa relation avec sa maîtresse Lida ZakharovaModèle:Sfn.
En 1946, la ville d'Odessa, en ruine et à la population affamée, doit faire face à une vague de criminalité organisée sans précédent. Celle-ci est le fait en particulier d'une organisation surnommée « Chat noir » (Modèle:Lang), qui s'en prenait même aux entrepôts et trains des militaires. La milice étant dépassée, Joukov monte une opération du nom de code « mascarade » (Modèle:Lang : Maskarada) où des petits groupes du GRU, déguisés en civils, sont disséminés à travers la ville pour abattre séance tenante les criminels. Les militaires quadrillent la ville, organisent des rafles parmi la pègre et font exécuter sans jugement les prisonniers dans les carrières qui entourent la ville. En quelques mois, la criminalité chute de 74 % dans le district d'Odessa comme le mentionne un rapport adressé à Staline<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Le Maréchal Joukov contre les bandits d'Odessa, émission de la télévision russe RTR Planeta consacrée à la présence de Gueorgui Joukov à Odessa et à sa lutte contre la criminalité organisée.</ref>. Les autorités civiles de la ville jugent ses méthodes « dictatoriales » et font appel à Nikita Khrouchtchev pour que Joukov soit muté. La série Lykvidatsia (Liquidation) de la télévision russe Canal Rossia<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lykvidatsia, portail de la télévision russe Canal Rossia consacré à la série basée sur la l'action du maréchal Joukov à Odessa.</ref> diffusée en Modèle:Date- raconte de manière romancée l'action de Joukov à Odessa<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les Mémoires de Joukov comme la biographie de Lopez ne mentionnent pas cet épisode.
Mais les poursuites ne s'arrêtent pas là. Le Modèle:Date-, Nikolaï Boulganine, ministre adjoint de la Défense, informe Staline que les douaniers ont saisi à la frontière, près de Kovel, sept wagons chargés de 194 meubles appartenant au maréchal, venant d'Allemagne et qui devaient le rejoindre à OdessaModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov reçoit un blâme public pour avoir fait décorer la chanteuse Lidia Rouslanova de l'ordre de la Guerre patriotiqueModèle:Sfn.
Accusation de pillage (1948)
Staline autorise des perquisitions au domicile (rue Granovski à Moscou) le Modèle:Date- et dans la datcha (à Sosnovka) de Joukov dans la nuit du 8 au Modèle:Date-. De nombreux objets de luxe venant du pillage de l'Allemagne y sont saisis, le rapport de Viktor Abakoumov décrit la datcha comme un musée : au total, ce sont des dizaines de montres en or, plus de 60 tableaux, 323 pièces de fourrures (en lisant ça, Staline aurait dit Modèle:Citation), 50 tapisseries, 740 couverts d'argent, beaucoup de tissus de velours et de soie, une vingtaine de fusils de chasse Holland & Holland, ainsi que des livres précieux (mais aucun en russe). Le Modèle:Date-, sur rapport d'une commission présidée par Andreï Jdanov, le Bureau politique émet une résolution publique humiliante contre Joukov : Modèle:Citation Le même document annonce son renvoi du poste de commandant du district militaire d'Odessa et qu'il doit rendre à l'État tous les biens qu'il se serait illégalement appropriés en AllemagneModèle:Sfn.
Le lendemain, un malaise cardiaque (une angine de poitrine ?) envoie Joukov à l'hôpital. Le Modèle:Date-, il apprend son transfert à la tête du petit district militaire de l'Oural. La Pravda ne mentionne plus une fois son nom aux anniversaires de la Victoire. Ses amis sont aussi frappés dans le cadre de l'affaire des trophées : son chauffeur Boutchine lui est retiré en Modèle:Date- et dégradé, puis il est arrêté le Modèle:Date-, torturé et accusé d'être un espion de la CIA. Le colonel Siomotchkine (un de ses officiers d'ordonnance), puis le général Modèle:Lien (son adjoint politique au premier front biélorusse) sont arrêtés (Téléguine le Modèle:Date-) et torturésModèle:Sfn. La chanteuse Lidia Rouslanova et son époux le lieutenant-général Vladimir Krioukov sont arrêtés le Modèle:Date- et condamnés au camp. Les généraux Vassili Gordov et S. D. Rybaltchenko (le chef d'état-major de Gordov), arrêtés dès le Modèle:Date-, sont fusillés en Modèle:Date- pour avoir vanté Joukov et critiqué Staline.
Isolement dans l'Oural (1948-1953)
Le Modèle:Date-, Joukov s'installe à Sverdlovsk, le siège du district militaire de l'Oural. Ce district est un peu plus modeste que celui d'Odessa : loin de la frontière, seulement deux corps d'armée (soit six divisions) y sont stationnés. Il y rencontre tout de même le médecin militaire Modèle:Lien, qui a Modèle:Unité alors (née en 1926), dont il devient progressivement très amoureux, en faisant son médecin traitant et sa nouvelle maîtresse. Lida Zakharova, compréhensive, laisse la place, tandis qu'Modèle:Lien reste dans l'ignorance. Galina accouche le Modèle:Date- d'une fille, la quatrième de Gueorgui Konstantinovitch, Maria Georgievna JoukovaModèle:Sfn.
Le film La Chute de Berlin, sorti en Modèle:Date-, met largement en valeur l'action militaire de Staline, mais un acteur jouant le rôle de Joukov fait quand même quelques brèves apparitions. En 1950, Joukov est autorisé à se présenter aux élections au Soviet suprême, devenant ainsi le député de Sverdlovsk. En Modèle:Date-, il fait partie d'une délégation en visite à Varsovie et y rencontre le maréchal Constantin RokossovskiModèle:Sfn.
Retour (1953-1957)
Mort de Staline et de Beria (1953)
Le Modèle:Date-, Boulganine, qui est devenu vice-président du Conseil des ministres, appelle Joukov à Sverdlovsk et le convoque à Moscou, refusant de lui dire pourquoi. Arrivé dans la matinée du 5, on lui annonce qu'il est convoqué à une réunion plénière du Comité centralModèle:Sfn. En début de soirée, au Kremlin, les Modèle:Unité apprennent que Staline est victime d'une hémorragie cérébrale et qu'il va mourir. Un nouveau gouvernement est immédiatement formé, proposé par le bureau du présidium et accepté par acclamation du Comité : Malenkov devient président du Conseil des ministres, Beria ministre de la Sécurité (regroupant le MVD et le MGB), Khrouchtchev secrétaire du Comité central du Parti, Molotov aux Affaires étrangères, Mikoyan au Commerce extérieur et Boulganine à la Défense, avec Joukov, Vassilevski et Kouznetsov comme adjoints. Staline meurt à Modèle:Heure ; la nouvelle est annoncée à la radio le lendemain à Modèle:Heure. Le Modèle:Date-, Joukov fait partie de la garde d'honneur veillant le corps de Staline à la Maison des syndicats.
Mais les différents ministres se méfient de Beria, qui concentre trop de pouvoir. En Modèle:Date-, ce dernier passant quelques jours en Allemagne à diriger la répression des émeutes de Berlin-Est, un complot se forme contre lui, mené par Khrouchtchev. Selon les Mémoires de Joukov, Boulganine le convoque avec cinq autres officiers dans le bureau de Malenkov, en présence de Molotov et Khrouchtchev ; Malenkov aurait dit : Modèle:Citation Toujours selon Joukov, le Modèle:Date-, avec deux autres généraux, qui ont un pistolet en main, il intervient comme prévu lors d'une réunion : Modèle:Citation Puis, il faut faire sortir Beria du Kremlin, dont la garnison dépend de son ministère. Modèle:Citation Selon Malenkov et Khrouchtchev, c'est le Modèle:Page h' Moskalenko, commandant la défense antiaérienne de Moscou et chef par intérim du district militaire de Moscou, qui organise l'arrestation de Beria et qui obtient que Joukov en fasse partieModèle:Sfn ; sur ordre de Boulganine, deux divisions de l'armée (la Modèle:4e Kantemirovskaya de la Garde et la [[2e division de fusiliers motorisés de la Garde|Modèle:2e de fusiliers motorisée Tamanskaya de la Garde]]) sont déployées dans Moscou par sécurité. Beria est exécuté ensuite, selon les versions en juin ou en Modèle:Date-.
Vice-ministre de la Défense (1953-1955)
Joukov reste un des adjoints du ministre de la Défense Nikolaï Boulganine, devenant membre complet (il n'était que membre suppléant) du Comité central du Parti. Un buste lui est élevé à Ougodski Zavod, la ville à côté de son village natal, inauguré le Modèle:Date- en présence de ses filles Era (son aînée, née en 1928) et Ella Joukova (sa Modèle:3e, née en 1937). Il fait venir sa maîtresse Modèle:Lien à Moscou, lui obtenant un appartement rue Gorki et un poste (elle est colonel du Corps médical soviétique) à l'hôpital militaire Bourdenko (à Lefortovo), tout en faisant enregistrer son mariage avec Modèle:Lien à l'état civilModèle:Sfn.
Le problème militaire du moment concerne les armes nucléaires, notamment leur usage tactique, dans un contexte où les États-Unis maintiennent une avance importante. À l'automne 1953, Joukov assiste à un exercice dirigé par le maréchal Ivan Koniev simulant (sans explosion) une attaque nucléaire contre les unités du district militaire des Carpates. Mais le ministère de la Défense est perplexe : comment réagissent les militaires et le matériel à une explosion atomique ? Peut-on combattre et communiquer en zone radioactive ? En conséquence, Joukov fait organiser l'opération « boule de neige » (Modèle:Lang : Snejok), avec comme scénario l'attaque d'une position adverse utilisant une arme nucléaire pour se défendre. Un total de Modèle:Unité est rassemblé sur le terrain de manœuvre de Modèle:Lien (à Modèle:Unité de la base aérienne de Totskoïe, ou Totski ou Totskoye), dans l'oblast d'Orenbourg (au sud de l'Oural), avec notamment toute la Modèle:270e de fusiliers, des chars, des transports blindés et des avions. Assistent comme spectateurs (à dix km) Khrouchtchev, Boulganine, Koniev, Vassilievski, Malinovski, Rokossovski et Joukov. Le Modèle:Date-, un Tupolev Tu-4 largue une bombe type RDS-4 qui explose à Modèle:Heure à environ Modèle:Unité d'altitude, soufflant les casquettes des observateurs. Puis vers midi les unités mécanisées, équipées de dosimètres, de lunettes de protection et de masque à gaz sont déployées sur le terrain, certaines jusqu'à Modèle:Unité de l'épicentreModèle:Sfn. La conclusion est que les forces conventionnelles peuvent se battre malgré l'emploi d'armes nucléaires : il faut rendre les véhicules parfaitement étanches et diluer encore plus les formations. Peu après, le commandement des forces nucléaires passe du ministère de l'Intérieur (Beria avait coordonné le projet atomique soviétique) à celui de la Défense. Modèle:Article détaillé
Ministre de la Défense (1955-1957)
En Modèle:Date-, Nikita Khrouchtchev obtient la démission de Gueorgui Malenkov, nommant à sa place Nikolaï Boulganine comme président du Conseil des ministres. Joukov obtient ainsi, le Modèle:Date- le poste de ministre de la Défense. Dans le même temps est créé le Conseil général de défense de l'URSS, dont Khrouchtchev devient président : ce dernier devient le chef suprême des forces armées soviétiques. Joukov soutien souvent Khrouchtchev, qui poursuit la déstalinisation, contre Molotov, qui mène plus ou moins les derniers staliniens. Il assiste au [[XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique|{{#ifeq:congrès | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:congrès| congrès }} }} du Parti]], du 14 au Modèle:Date-, pendant lequel il monte à la tribune le 18 : c'est le seul militaire à y prendre la parole. Joukov apprécie tellement le discours de Khrouchtchev sur le culte de la personnalité qu'il est chargé par celui-ci d'un rapport sur le rôle de Staline pendant la guerreModèle:Sfn.
En tant que ministre, Joukov rétablit en Modèle:Date- l'allocation financière liée aux décorations militaires (concernant Modèle:Unité de personnes), que Staline avait supprimée en 1948. Il propose en 1955 la construction de statues monumentales dans les « villes-héros » de Léningrad, Stalingrad (la statue de la Mère-Patrie), Sébastopol et Odessa ; Mourmansk et Kiev se rajoutent ensuite, avec constructions progressives jusque dans les années 1980. Il organise une commission qui obtient en Modèle:Date- du Comité central la fin des persécutions contre les Modèle:Unité de militaires qui avaient été prisonniers des Allemands (considérés comme traîtres à la Patrie), avec payement des arriérés de solde. En Modèle:Date-, Joukov obtient la réhabilitation, posthume, du maréchal Mikhaïl Toukhatchevski (exécuté en 1937), puis en juillet celle du Modèle:Page h' Dmitri Pavlov (exécuté en 1941)Modèle:Sfn.
En 1955, il fait rétablir le commandement des forces terrestres (aboli par Staline en 1950), qu'il confie à Ivan Koniev, au même titre que l'aviation, de la marine et de la défense antiaérienne ; il crée aussi le poste de vice-ministre de la Défense pour les missiles stratégiques, confié à Mitrofane Nedeline ; c'est sous son ministère que Baïkonour (en 1955) et Plessetsk (en 1957) sont choisis comme polygone de tir (que les Soviétiques appelleront ensuite des « cosmodromes ») des lanceurs spatiales et missiles intercontinentauxModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, le cuirassé Novorossiysk coule après avoir déchiré sa coque sur une mine allemande oubliée en rade de Sébastopol (611 morts) : la « tornade Joukov » (selon le terme de Jean Lopez) frappe alors ceux jugés incompétents, renvoyant un quart du haut-commandement de la marine, notamment Nikolaï Guerassimovitch Kouznetsov qui est rétrogradé du rang d'amiral de la Flotte à celui de vice-amiral et mis à la retraiteModèle:Sfn. C'est aussi un prétexte pour réduire le rôle de la marine dans les forces armées soviétiques. Dans l'Armée de terre, face au grand nombre de manquements à la discipline, accidents, crimes et cas d'alcoolisme qui marquent les forces armées soviétiques, Joukov fait diffuser l'ordre Modèle:N° du Modèle:Date-, qui renforce l'autorité du commandant militaire face à son officier politique (à qui il est désormais interdit de critiquer l'action militaire des commandants), ordonne aux officiers de rétablir une stricte discipline (dont ils sont responsables), d'augmenter le nombre et l'instruction des sous-officiers, d'interdire la vente d'alcool dans les casernesModèle:Sfn, etc. Cet ordre vaut à Joukov l'opposition de la Direction politique principale de l'Armée soviétique (GlavPUR). Dans le but d'améliorer la qualité des forces armées, il est favorable à la réduction des effectifs (qui passent de Modèle:Unité d'hommes en 1955 à trois millions en 1957) et à la réduction de la durée du service militaireModèle:Sfn.
Son poste de ministre de la Défense donne à Joukov un petit rôle dans la guerre froide. Le Modèle:Date-, c'est lui qui signe pour l'Union soviétique à Varsovie au palais Koniecpolski l'alliance militaire appelée le pacte de Varsovie, une réaction à l'entrée de la RFA dans l'OTAN (accords de Paris du Modèle:Date-) : il a contribué avec Molotov à la rédaction du texte, c'est Rokossovski qui signe pour la Pologne populaire et c'est à Koniev qu'est confié le commandement communModèle:Sfn. Ces tensions n'empêchent pas des décisions plus pacifiques, notamment la proclamation de la neutralité autrichienne le Modèle:Date- (traité de Vienne signé au Belvédère) avec application le Modèle:Date-, ainsi que l'évacuation de la base de Porkkala en Finlande annoncée le Modèle:Date- et appliquée le Modèle:Date-. Du 18 au Modèle:Date-, Joukov fait partie de la délégation soviétique (avec Khrouchtchev, Boulganine et Molotov) au sommet de Genève, où il retrouve Dwight D. Eisenhower désormais président des États-Unis : les deux Modèle:Citation s'échangent quelques cadeaux et paroles aimablesModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, l'Armée populaire de Pologne de Rokossovski réprime les manifestations ouvrières à Poznań. En octobre, Gomułka, chef du Parti ouvrier unifié polonais, profite de la déstalinisation et exige le départ du maréchal. Khrouchtchev et Molotov veulent une intervention militaire soviétique pour reprendre le contrôle ; Mikoyan et Joukov finissent par convaincre Khrouchtchev de lâcher RokossovskiModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, c'est au tour de la police politique hongroise d'ouvrir le feu sur des manifestants à Budapest, déclenchant une émeute. Dans la nuit du 23 au 24, Joukov, avec autorisation de Khrouchtchev, fait intervenir le corps d'armée soviétique qui stationne en Hongrie, composé de deux divisions mécanisées (Modèle:2e et Modèle:17e de la Garde) ; trois autres divisions, venues de Roumanie (Modèle:33e de la Garde) et du district des Carpates (Modèle:11e et Modèle:128e de fusiliers de la Garde) passent les frontières en soutien. Mais très dispersées et sans l'aide de l'Armée populaire hongroise (dont quelques unités changent de camps), la démonstration de force se transforme en combat de rue contre l'insurrection. Joukov ordonne un cessez-le-feu le 29 puis l'évacuation des troupes soviétiques pour le 30. Mais le 31, le premier ministre hongrois réformateur Imre Nagy annonce la sortie de la république populaire de Hongrie du pacte de Varsovie, au moment où la crise du canal de Suez commence : le présidium du Comité central penche désormais pour une intervention massive, solution soutenue par Joukov. Le Modèle:Date-, c'est avec Modèle:Unité qu'est lancée l'opération « Tourbillon » (Vikhr'), dirigée par Koniev : désarmement de l'Armée hongroise et reprise de toutes les villes. Vingt jours plus tard, on compte Modèle:Unité et Modèle:Unité, Modèle:Unité sont arrêtés, Modèle:Unité s'enfuient en Autriche, Nagy et son ministre de la Défense Pál Maléter sont pendus pour conduite contre-révolutionnaireModèle:Sfn. La Hongrie, avec désormais János Kádár à sa tête, reste membre du bloc communiste, protégée par les cinq divisions soviétiques du « groupe des forces Sud » (le « GF Nord » en Pologne, le « GF en Allemagne » en RDA et le « GF Centre » en Tchécoslovaquie). En récompense, le Modèle:Date-, à l'occasion de son Modèle:60e, Joukov reçoit un quatrième ordre de Lénine et est fait « héros de l'Union soviétique » pour la quatrième fois : il est le seul à porter les quatre étoiles, jusqu'à ce que Brejnev se les auto-décerne. Modèle:Article connexe
Retraite (1957-1974)
Mise à la retraite (1957)
Les 19 et Modèle:Date- au Conseil des ministres, puis le Modèle:Date- lors du Modèle:Page h' du Comité central, Joukov (avec Serov, le chef du KGB) aide Khrouchtchev à se débarrasser définitivement des staliniens, accusés de former un « groupe anti-Parti » (Molotov, Kaganovitch, Malenkov, Boulganine et Vorochilov)Modèle:Sfn. Mais les militaires, avec à leur tête Joukov, très populaire, ont de plus en plus d'autonomie et de poids politique. La méfiance soviétique envers un coup d'État militaire se base sur le souvenir de l'insurrection décabriste en 1825, sur les écrits de Marx sur le bonapartisme de 1852 et explique la dissolution de l'Armée impériale russe en 1917. L'Armée peut ainsi devenir un danger pour le Parti.
Le Modèle:Date-, Joukov prend l'avion de Moscou à Sébastopol, où il s'embarque le lendemain à bord du croiseur Kouïbychev pour Zadar en Yougoslavie, où le 8 il rencontre le maréchal Tito. Le 17, il quitte Belgrade pour Tirana, en Albanie. Le même jour, le général Modèle:Lien, chef du GlavPUR (la Direction politique principale de l'Armée), dénonce dans un discours devant le présidium (les maréchaux Koniev et Malinovski ont été invités) le comportement de Joukov : culte de la personnalité (il montre un tableau du maréchal en saint Georges sur son cheval blanc devant le Reichstag en flammes), autoglorification de son rôle durant la guerre, réduction de la place des officiers politiques, enseignement du marxisme-léninisme aux militaires devenu facultatif, niant même le rôle du Parti. Le 19, le présidium rend aux officiers politiques le droit de critiquer les commandants : dans tous les districts militaires, des réunions sont menées pour critiquer Joukov. Le 23, Khrouchtchev renvoie le Modèle:Page h' Sergueï Chtemenko (proche de Joukov) de son poste de chef du GRU (la Direction générale du renseignement de l'Armée) pour avoir fondé une école secrète des Spetsnaz (les forces spéciales soviétiques)Modèle:Sfn.
Joukov rentre à Moscou le Modèle:Date-, accueilli à l'aéroport par Koniev ; il est immédiatement convoqué au Kremlin pour faire son rapport lors d'une séance du présidium. Tous les autres membres lui reprochent de vouloir couper les liens entre l'Armée et le Parti. Khrouchtchev propose de le renvoyer du poste de ministre : le vote est unanime. Malinovski le remplaceModèle:Sfn. Les 28 et Modèle:Date-, Joukov se retrouve devant le plénum du Comité central, où Souslov, Zakharov, Sokolovski, Koniev, Rokossovski, Ieremenko, Tchouïkov, Timochenko et Moskalenko le critiquent chacun à son tour, à la fin Khrouchtchev lui reprochant les défaites de l'été 1941. Résultat, Joukov est destitué à l'unanimité du présidium et du Comité centralModèle:Sfn. Le 29 au soir, il se retire dans sa datcha de Sosnovka, où il se gave de somnifère pendant quinze joursModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Koniev signe un long article dans la Pravda sous le titre « La force de l'armée et de la marine soviétiques tient à la direction exercée par le Parti et aux relations indénouables avec le peuple », dont les ⅔ sont une dénonciation des actions de Joukov pendant la guerre et comme ministreModèle:Sfn.
Dernières années (1957-1974)
Joukov conserve le droit de porter son uniforme de maréchal, sa datcha à Sosnovka, son appartement à Moscou (au loyer payé par l'État), sa voiture avec chauffeur et l'accès aux cliniques de la nomenklatura. Le Modèle:Date-, il est mis à la retraite, sans bénéficier d'un poste d'Modèle:Page h' (comme les autres maréchaux et Modèle:Page h')Modèle:Sfn. Il devient pour quelques années une Modèle:Lang, fréquentée par personne d'important ; le KGB met sur écoute sa datcha et ses appartementsModèle:Sfn. Côté vie privée, Modèle:Lien trouve une photo de Modèle:Lien ; elle apprend l'existence de Maria, la fille qu'il a eue avec sa maîtresse, quand il lui demande son accord pour l'adoption de l'enfant. Après une nouvelle scène, Alexandra doit accepter un compromis, Gueorgui Konstantinovitch partageant son temps entre les deux appartements moscovites de la rue Granovski (Alexandra) et de la rue Gorki (Galina), ainsi que les vacances. La situation se dégradant, il demande le divorce à Alexandra, qu'elle finit par accorder le Modèle:Date- ; dès le 22, il épouse GalinaModèle:Sfn.
De 1960 à 1965, sont publiés par les éditions du ministère de la Défense les six volumes de L'Histoire de Grande Guerre patriotique, très critique envers les décisions de Staline, passant sous silence l'aide américaine et mettant en valeur les cadres du Parti, notamment Khrouchtchev en Ukraine et à Stalingrad ainsi que Jdanov à Léningrad ; Joukov n'est presque pas cité, mis à part pour les défaites de l'été 1941. Indigné par cette interprétation de l'histoire, Gueorgui Konstantinovitch se lance dans la rédaction de ses mémoires. Inquiet, le présidium convoque Joukov le Modèle:Date-, le menaçant d'exclusion du Parti et d'arrestation s'il continueModèle:Sfn. Mais le remplacement de Khrouchtchev par Brejnev à la tête de l'État le Modèle:Date- change progressivement la situation. Le soir du Modèle:Date-, Joukov et Galina paraissent lors de la célébration au Kremlin du vingtième anniversaire de la victoire : Brejnev y lit un discours faisant notamment l'éloge de Staline ; la foule répond par une ovation, puis l'on se presse autour de JoukovModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Joukov signe un contrat avec l'agence de presse Novosti (APN) pour la publication de ses mémoires. Le travail est freiné par une crise cardiaque en novembre, mais le manuscrit est livré pendant l'été 1966. Une commission du Comité central modifie massivement le texte, y renforçant la présence du Parti et de ses commissaires politiques, y mentionnant même Brejnev (affirmant que Joukov voulait demander conseil en 1943 à cet obscur colonel...). L'ouvrage sort en Modèle:Date- : les Modèle:Unité sont épuisés en quelques mois, malgré l'absence de publicitéModèle:Sfn.
Alexandra Dievna Joukova meurt le Modèle:Date- ; quelques jours plus tard, un cancer du sein est diagnostiqué chez Galina. Elle est opérée, mais elle est déclarée condamnée sous cinq ans. Gueorgui Konstantinovitch est frappé juste après par un accident vasculaire cérébral<ref>Modèle:Article.</ref>, le laissant paralysé et parlant avec difficulté. Il retrouve un peu l'usage de ses jambes l'année suivante. Galina Alexandrovna meurt à son tour le Modèle:Date-. Il faut l'aide de Hovhannes Bagramian et d'Ivan Fediouninski pour que son mari assiste aux funérailles. Gueorgui Konstantinovitch Joukov tombe dans le coma le Modèle:Date- ; il meurt à l'hôpital le Modèle:Date- sans avoir repris connaissance. Son corps est exposé dans la Maison de l'Armée rouge, puis incinéré le Modèle:Date-. Ses cendres sont placées dans la muraille du Kremlin auprès des autres maréchaux, avec les honneurs militaires. Le lendemain, les documents du maréchal sont saisis dans la datcha de SosnovkaModèle:Sfn. Modèle:Article connexe
La version non-censurée des mémoires de Joukov (la Modèle:10e) est publiée en 1990 ; la quatorzième édition russe des mémoires sort en 2010 : un total de sept millions d'exemplaires ont été vendus, en Modèle:UnitéModèle:Sfn. Les quatre filles de Gueorgui Konstantinovitch lui survivent : Era (née en 1928, fille d'Alexandra), Modèle:Lien (née en 1929, fille de Maria et morte le Modèle:Date-), Ella (née en 1937, seconde fille d'Alexandra) et Maria Georgievna Joukova (née en 1957, fille de Galina).
Hommages
En Union soviétique, les références à Joukov après sa mort ne furent pas spécialement nombreuses, sans être négligeables : nom de voiries, timbres, discours commémoratifs, inscriptions sur une plaque, bustes et statues. Ces hommages marquèrent surtout la période juste après sa mort en 1974. Une chanson des Chœurs de l'Armée rouge lui est dédiée, intitulée Maréchal Joukov et la victoire (en russe Modèle:Lang).
Depuis l'implosion de l'Union, ces références se sont multipliées en Russie, d'abord en 1995 pour marquer les 50 ans de la victoire sur l'Allemagne puis le centenaire de la naissance de Joukov, enfin et surtout au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle comme affirmation de la fierté nationaliste russe. Les monuments en dehors de la fédération de Russie sont rares, mis à part à Minsk (un buste depuis 2007 dans le parc Joukov, à l'intersection de la rue Zheleznodorozhnaya et de l'avenue Zhukov) et à Oulan-Bator (en mémoire de la bataille de Khalkhin Gol). En Ukraine, la majorité des lieux en son honneur ont été renommés, certains bustes retirés.
Le tout premier monument dédié à Gueorgui Joukov fut érigé en Mongolie. Après la dislocation de l'Union soviétique en 1991, ce monument fut l'un des rares à ne pas avoir souffert du mouvement antisoviétique qui attaqua et détruisit les statues commémorant le régime communiste.
En 1974, la chaussée Novokhoroshevskoe (Modèle:Lang), un des axes menant de la banlieue ouest vers le centre-ville moscovite, est renommée Modèle:Lien (Modèle:Lang) : cette perspective de Modèle:Unité de long traverse le district de Khorochiovo-Mniovniki, commençant sur le périphérique MKAD dans le prolongement de la Magistrale A9 et va jusqu'à la limite avec le district de Khorochiovski (au croisement avec la [[Ceinture centrale de Moscou|ligne de métro circulaire Modèle:N°]]), se poursuivant par la chaussée Khoroshovskoe (Modèle:Lang). D'autres Marshala Zhukova Prospekt existent à Donetsk, Irkoutsk, Kamianske, Minsk (dans ce cas c'est la Prospect Joukov), Odessa, Rostov-sur-le-Don, Saint-Pétersbourg et Volgograd. À Kharkiv, la « perspective des 60 ans de l'URSS » (Modèle:Lang) a été renommée en 1994 Prospekt Marshala Zhukova, puis en 2016 Prospekt Petra Grigorenko (Modèle:Lang, en référence au dissident ukrainien Piotr Grigorenko), tout comme la station de métro voisine, Komsomolskaya de 1978 à 1994, Maréchal Joukov de 1994 à 2016, puis Palais des Sports (Modèle:Lang : Palats Sportu). Quant à la rue Maréchal-Joukov (Modèle:Lang), il y en a une à Abakan, Iekaterinbourg, Iochkar-Ola, Joukov, Kalouga, Naro-Fominsk, Nijni Novgorod, Obninsk, Odintsovo, Omsk, Orenbourg, Oufa, Taganrog, Togliatti, Tomsk, Toula, Volgograd et Voronej ; en Ukraine, elles ont été renommées. Il y a aussi une rue Joukov (Modèle:Lang) à Saint-Pétersbourg, Salavat, Sestroretsk et Voronej.
-
Le musée de la ville de Joukov, dont le bas-relief au-dessus de la porte représente saint Georges terrassant le dragon.
-
La perspective Maréchal-Joukov à Moscou, nommée ainsi en 1974, l'année de la mort du maréchal.
-
Buste en haut-relief de Joukov installé en 1994 à Kharkiv (pour les Modèle:Unité de la reprise de la ville).
Encore en 1974, le village d'Ougodski Zavod (dans l'oblast de Kalouga) fut renommé par décret du Præsidium du Soviet suprême « Joukovo » (Modèle:Lang) en l'honneur du maréchal, né dans le village voisin de Strelkovka. En 1997, Joukovo devint Joukov (Modèle:Lang) en accédant au statut de ville (la fusion avec sa voisine Protva lui faisant dépasser la limite théorique des Modèle:Unité). On y trouve le musée d'État Maréchal de l'Union soviétique G. K. Joukov et c'est le chef-lieu du raion Zhukovsky (Modèle:Lang).
Un astéroïde découvert en 1975 par l'astronome soviétique Lioudmila Tchernykh (d'abord appelé {{#switch: 1975 TW | s = | S = S/3 ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}} | {{#expr: 1975 TW*1 }} = (1975 TW) 3{{#if: |{{{3}}}}} | #default = 1975 TW{{#if: 3 |3}} }}) a été nommé (2132) Zhukov en l'honneur du maréchal.
En 1995, pour célébrer l'approche du centenaire de la naissance de Joukov et les 50 ans de la victoire, la Russie a créé l'ordre de Joukov ainsi que la Modèle:Lien. Une statue équestre du maréchal a été installée sur la place du Manège (tout près de la place Rouge) le Modèle:Date-. Le film documentaire Modèle:Lang (Le Grand commandant Gueorgui Joukov) du réalisateur Iouri Ozerov sort en salle la même année.
-
Dans le parc des patriotes, à Odintsovo (banlieue de Moscou).
-
Près du palais de la Culture du district de Severny (Moscou).
Dans la fiction
- 1949 : La Chute de Berlin (Modèle:Lang), film historique soviétique de Mikhaïl Tchiaoureli, Joukov (dont le rôle est très effacé) est joué par Feodor Blaïevitch.
- 2012 : Modèle:Lien (Modèle:Lang), série télévisée russe produite par Pimanov & Partners, avec douze épisodes et l'acteur Aleksandr Baluev dans le rôle-titre<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- 2017 : La Mort de Staline (Modèle:Lang), film comique franco-britannique de Armando Iannucci, rôle de Joukov joué par Jason Isaacs.
Récompenses
Empire russe
Union soviétique
- Modèle:Déco Héros de l'Union soviétique en 1939, 1944, 1945 et 1956.
- Modèle:Déco Ordre de Lénine en 1936, 1939, 1944, 1945, 1956 et 1971.
- Modèle:Déco Ordre de la Victoire en 1944 et 1945.
- Modèle:Déco Ordre du Drapeau rouge en 1922, 1944 et 1949.
- Modèle:Déco Ordre de la révolution d'Octobre en 1968.
- Modèle:Déco Ordre de l'Étoile rouge en 1922, 1944 et 1949.
- Modèle:Déco Ordre de Souvorov deux fois en 1943.
- Fichier:20 years saf rib.png 20 ans de l’Armée rouge des paysans et travailleurs.
- Fichier:30 years saf rib.png 30 ans des Forces armées de l’URSS.
- Fichier:40 years saf rib.png 40 ans des Forces armées de l’URSS.
- Fichier:50 years saf rib.png 50 ans des Forces armées de l’URSS.
- Fichier:800thMoscowRibbon.png En commémoration du Modèle:800e de Moscou.
- Fichier:Soviet 250th Anniversary Of Leningrad Ribbon.jpg En commémoration du Modèle:250e de Leningrad.
- Modèle:Déco Leningrad
- Modèle:Déco Moscou
- Modèle:Déco Stalingrad
- Modèle:Déco Caucase
- Modèle:Déco victoireAll
- Modèle:Déco Berlin
- Modèle:Déco victoireJap
- Modèle:Déco Varsovie
- Fichier:20 years of victory rib.png Vingt ans de la victoire dans la Grande Guerre patriotique 1941-1945.
Décorations étrangères
- Fichier:MN Order Red Banner rib1961.svg Ordre du Drapeau rouge (Mongolie) en 1939 et 1942.
- Fichier:Ribbon Bar of None.svg Ordre de la République (Tannou-Touva) en 1939.
- Modèle:Déco Ordre du Bain (Royaume-Uni) en 1945.
- Modèle:Déco Grand-croix de la Légion d'honneur (France) en 1945.
- Modèle:Déco Croix de guerre 1939-1945 (France) en 1945.
- Modèle:Déco Legion of Merit C en Chef (États-Unis) en 1945.
- Modèle:Déco Grand Croix Virtuti Militari (Pologne) en 1945.
- Modèle:Déco Ordre de la Croix de Grunwald 1C (Pologne) en 1945.
- Fichier:TCH CS Vojensky Rad Bileho Lva 1st (1945) BAR.svg Ordre du Lion blanc « Pour la Victoire » (Tchécoslovaquie) en 1945.
- Modèle:Déco Ordre du Lion blanc 1C old (Tchécoslovaquie) en 1945.
- Modèle:Déco Croix de guerre 1939-1945 (Tchécoslovaquie) (Tchécoslovaquie) en 1945.
- Fichier:Medal for victory over japan rib.PNG Médaille « Pour la Victoire sur le Japon » (Mongolie) en 1945.
- Fichier:POL Za Warszawę 1939-1945 BAR.svg Médaille « Pour Varsovie 1939-1945 » (Pologne) en 1946.
- Fichier:POL Medal za Odrę Nysę i Bałtyk BAR.svg Médaille « Pour l'Oder, Nisa et la Baltique » (Pologne) en 1946.
- Fichier:Sino Soviet Friendship Ribbon.svg Médaille « Pour l'Amitié sino-soviétique » (Chine) en 1953 et 1956.
- Fichier:Orden slobode.png Ordre de la Liberté (Yougoslavie) en 1956.
- Fichier:Ribbon Bar of None.svg Médaille « Garibaldi » (Italie) en 1956.
- Modèle:Déco GC Ordre du Mérite (Égypte) (Égypte) en 1956.
- Modèle:Déco Commandeur étoile Polonia Restituta (Pologne) en 1968.
- Modèle:Déco Ordre de Sukhe Bator (Mongolie) en 1968, 1969 et 1971.
- Fichier:Heroy MNR.jpg Héro de la (Mongolie) en 1969.
- Fichier:Med XXXth anniversary of chalkin gol victory rib.PNG Médaille « 30 ans de la Victoire de Khalkhin Gol » (Mongolie) en 1969.
- Fichier:50 Years Anniversary of the Mongolian Revolution rib.PNG Médaille « 50 ans de la Révolution populaire de Mongolie » (Mongolie) en 1971.
- Fichier:Med 50th anniversary of mongolian people's army rib.PNG Médaille « 50 ans de l'armée populaire de Mongolie » (Mongolie) en 1971.
- Modèle:Déco Commandeur Polonia Restituta (Pologne) en 1973.
- Fichier:Bulgarian25thAnniversaryRibbon.jpg Médaille « 25 ans de l'armée populaire de Bulgarie » (Bulgarie).
- Fichier:Ribbon Bar of None.svg Médaille « 90 ans de Georgi Dimitrov » (Bulgarie).
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Liens externes
- Modèle:Lien web (le Zhukov est un des vaisseaux de Starfleet avec son homonyme le NCC-62136).
- Modèle:Lien web (correspondance et décisions lors de la rédaction de ses mémoires par Joukov).
- Modèle:Autorité