Baume-les-Messieurs
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Commune de France
Baume-les-Messieurs est une commune française, située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle cherche à se différencier par l'obtention de labels touristiques et patrimoniaux dont l'échelle qui va du local à l'international renseigne sur l'importance qu'elle accorde à ces démarches de validation de l'ancrage au territoire : cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté, plus beau village de France, site clunisien grâce à l'Abbaye Saint-Pierre de Baume-les-Messieurs et dont le réseau est reconnu depuis 2005 grand itinéraire culturel du conseil de l'Europe.
Géographie
Modèle:Article détaillé Baume-les-Messieurs se situe au fond d'un cirque, entouré par des falaises hautes d'une centaine de mètres entaillant le premier plateau jurassien : il s'agit d'une des reculées les plus célèbres du Jura.
Communes limitrophes
Rose des vents | Nevy-sur-Seille | Hauteroche (Granges-sur-Baume) | La Marre | Rose des vents |
Lavigny | Modèle:Abréviation discrète | Hauteroche (Mirebel) | ||
Modèle:Abréviation discrète Baume-les-Messieurs Modèle:Abréviation discrète | ||||
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Pannessières | Perrigny | Hauteroche (Crançot){{#if:| | ||
Enclave : }} |
Cadre géologique
La commune de Baume-les-Messieurs s'inscrit dans la grande région naturelle du Jura externe, à la limite occidentale du plateau de Lons-le-Saunier. Ce relief est principalement composé de calcaires datant du Jurassique moyen (bajocien et bathonien), formant en bordure du plateau des corniches escarpées souvent boisées dont les abrupts dominent des pentes plus douces taillées dans des formations sous-jacentes plus tendres (marnes du trias et marno-calcaires du lias). Le village s'est implanté au fond de la reculée jurassienne la plus typique, à l'écart des grandes voies de communication<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Cinq niveaux de replats peuvent être distingués dans les différentes branches de la reculée. Le plus petit est un niveau situé vers Modèle:Unité d'altitude aux sources du Dard. Ce ruisseau issu de rivières souterraines karstiques, a une eau qui s'est chargée en ions calcium Ca2+ bicarbonate Modèle:Fchim−. Ces ions, en précipitant, forment des dépôts carbonatés qui, selon la pente et la vitesse du courant, engendrent la cascade du Dard (également appelée Cascade des tufs de Baume-les-Messieurs), des barrages de travertin (appelé aussi tuf) retenant des gours, ou génèrent des coulées de travertin<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans les sections du Dard présentant une faible pente, se forment des stromatolithes en boule<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Un écroulement ancien<ref group=Note>Une étude lithologique a montré que des blocs calcaires de cet écroulement ont servi de matériau pour édifier l’abbaye de Baume-les-Messieurs. L’écroulement est donc antérieur à cette époque. Cf Vincent Bichet (coordination), Inventaire Régional Patrimoine Géologique de Franche-Comté, septembre 2014, p. 118</ref> provenant de la falaise calcaire, est visible au pied de la falaise qui limite le plateau de Sermu<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le volume de ce chaos rocheux est estimé à Modèle:Unité pour une surface d'épandage de près de 7 hectares<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
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Carte géologique simplifiée des unités structurales du massif du Jura.
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Modèle:Fchim]] vers la droite.</ref>.
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Barrages de travertin et gours en escaliers.
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Coulée de travertin au niveau du saut du Dard.
Urbanisme
Typologie
Baume-les-Messieurs est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lons-le-Saunier, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (68,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (68,6 %), prairies (17,2 %), zones agricoles hétérogènes (13,7 %), terres arables (0,5 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Le nom de la ville repose sur l'appellatif d'origine (pré)gauloise balma désignant une grotte où vivaient peut-être des ermites avant la fondation de l'abbaye de Baume-les-Moines. Ce monastère est appelé Baume-les-Messieurs après sa sécularisation par bulle papale en 1759, le village adoptant progressivement ce nom<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Histoire
Le site de Baume-les-Messieurs est occupé depuis la préhistoire : trace d'abris sous roche néolithiques, mobilier protohistorique et gallo-romain.
Si les fouilles archéologiques menées dans l'abbaye durant l'hiver 2011-2012 laissent envisager des constructions antérieures, ce n'est qu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle que Baume-les-Messieurs entre dans l'Histoire.
En 888, le roi de Provence Rodolphe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} fait don de la cella de Baume à Bernon, aristocrate bourguignon qui a fondé sur ses terres de Gigny-sur-Suran une abbaye dans laquelle il applique sa relecture de la règle de saint Benoît.
Bernon développe le monasterium de Baume et, selon la tradition, c'est de là qu'en 910, à la demande de Guillaume d'Aquitaine, il part, accompagné de six moines de Baume et six moines de Gigny, fonder l'abbaye de Cluny.
L'abbaye de Baume-les-Moines, tel est alors son nom, prospère : sa réputation est grande et, dans le contexte de la réforme grégorienne (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) qui invite les laïcs à abandonner au profit de l’Église les biens religieux qu'ils possèdent, elle reçoit de fort nombreuses donations auxquelles s'ajoutent celles données pour sauver les âmes. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, elle accueille une quarantaine de moines, possède une centaine de dépendances (prieuré, églises) et de nombreuses terres : l'abbaye Saint-Pierre de Baume-les-Messieurs devient une des plus puissantes abbayes du diocèse de Besançon.
Cependant Baume-les-Moines, tout en suivant la règle clunisienne,veut garder son indépendance alors que Cluny voudrait la réduire au rang de prieuré, ainsi qu'elle a fait pour Gigny. Les conflits se multiplient. L'empereur Frédéric Barberousse, comte de Bourgogne, opposé au Pape que soutient Cluny, va même jusqu'à lui décerner en 1157 le titre d'abbaye impériale, titre qu'elle ne garde cependant pas car, en 1177, Frédéric Barberousse se soumet à la papauté et Baume doit revenir dans le giron de Cluny. Néanmoins elle ne s'avoue pas vaincue et ce n'est qu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qu'un compromis est enfin trouvé : elle garde son titre d'abbaye et ses abbés occupent la troisième place après ceux de Cluny et Moissac.
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'abbaye passe en commende. Nombre d'abbés se contentent de toucher les revenus mais certains laissent leur nom dans l'histoire : Amé de Chalon, Guillaume de Poupet, pour l'importance des travaux, mais aussi Jean de Watteville, personnage haut en couleur, connu pour son rôle lors du rattachement de la Franche-Comté à la France.
Mais comme dans d'autres abbayes la discipline se relâche, les moines, ayant obligatoirement seize quartiers de noblesse, abandonnent le dortoir pour des appartements plus confortables, vivent de leur prébende et, en 1759, l'abbaye est sécularisée, les moines prennent le titre de chanoines et Baume-les-Moines devient Baume-les-Messieurs.
À la veille de la Révolution, il ne reste que dix chanoines. En 1790, les bâtiments de l'abbaye, déclarés biens nationaux, sont vendus aux habitants du village qui obtiennent que l'église abbatiale devienne l'église paroissiale en lieu et place de l'église Saint-Jean située à l'entrée du village et jugée trop petite.
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Baume-le-Jura<ref name=Cassini/>.
Économie
Modèle:Section vide ou incomplète L'économie de Baume-les-Messieurs est essentiellement tournée vers le tourisme, chaque année Baume accueille plusieurs centaines de milliers de visiteurs grâce à sa situation géographique exceptionnelle, ses reculées, son patrimoine naturel et religieux hors du commun.
Héraldique
Politique et administration
Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluFin
Démographie
Modèle:Population de France/section
Lieux et monuments
Baume-les-Messieurs possède un riche patrimoine architectural qui lui permet de bénéficier des labels de cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté et de plus beau village de France.
Patrimoine religieux
Nombreux édifices recensés dans la base Mérimée :
- Abbaye Saint-Pierre Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Elle fait l'objet d'un classement partiel au titre des monuments historiques depuis 1862 et d'inscriptions depuis 1929 et 1933<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Chapelle Gindre Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, située au lieu-dit Roche<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Croix de La Peyrouse (cimetière) (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), recensée depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>
- Croix du Pré Saint-Jean (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), classée MH depuis 1907, avec la fontaine attenante<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Croix du Pois (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), recensée depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Église Saint-Jean-Baptiste. Située à l'entrée de la commune, au lieu-dit la Peyrouse. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1998<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Oratoire de la Toupe (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Oratoire du Champ du Bri (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
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L'abbaye Saint-Pierre.
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L'église Saint-Jean-Baptiste.
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La chapelle Gindre.
Patrimoine civil
Nombreux édifices recensés dans la base Mérimée :
- Fermes du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, recensées depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Manoir (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Pont de La Peyrouse, sur la Seille (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle). Recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Pont 1 de Favroz, sur la Seille (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle). Recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Pont 2 de Favroz, sur la Seille (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle). Recensé depuis 1964<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
- Vieux pont sur la Seille (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle). Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1929<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
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Le pont de La Peyrouse sur la Seille.
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Le pont de l'abbaye sur la Seille (1 de Favroz).
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Le vieux pont sur la Seille (XIIIe siècle).
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Panachage entre la lauze calcaire et la tuile creuse mécanique sur une toiture.
Patrimoine naturel
Baume-les-Messieurs est un site classé<ref>http://www.donnees.franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/infos_geo/fiches_cartes/sites/sites_fiches/Fiche_SC0002.pdf</ref> de Franche-Comté qui fait partie de la zone Natura 2000 des reculées de la Haute Seille<ref>https://inpn.mnhn.fr/docs/natura2000/fsdpdf/FR4312016.pdf</ref>.
C'est avant tout :
- Une reculée typique qui se divise en trois entités distinctes formant ce que l'on appelle une vallée d'effondrement en "doigts de gant" comprenant :
- La vallée du Dard qui se termine par le Cirque de Baume-les-Messieurs avec sa grande cascade et sa grotte qui se visite<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- La vallée de la Seille
- Le vallon du Mardasson
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La vallée du Dard.
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Domaine des cascades
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Cascade des Tufs.
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Entrée de la grotte de Baume-les-Messieurs<ref group=Note>L'entrée naturelle se fait le long d’une diaclase élargie par le Dard. La grotte comporte cinq salles hautes et étroites sous 120 mètres de profondeur : « Salle des Chauve-Souris », « Salle des Fêtes », « Salle du Lac » où vivent les Niphargus (petits crustacés cavernicoles aveugles), « Salle du Hibou », « Salle du Catafalque ». Cf Modèle:Lien web.</ref>.
Baume-les-Messieurs dans les arts et lettres
Cinéma
Certaines scènes des films suivants ont pour décor Baume-les-Messieurs et son abbaye :
- Les Misérables (1995), de Claude Lelouch ;
- Le Rouge et le noir (1998), de Jean-Daniel Verhaeghe ;
- Avril (2006), de Gérald Hustache-Mathieu ;
- Quelques scènes tournées par Jean-Pierre Mocky ;
- Bonté divine de Laurent Tirard en 2021<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Chanson
Contrairement à une légende née en 1970 du correspondant de presse Jean Barthelet, « le village perdu au fond de la vallée » de la chanson Les Trois Cloches, écrite en 1939, par Jean Villard dit Gilles, et interprétée par Édith Piaf et les Compagnons de la chanson en 1945, n'a pas été inspiré par Baume-les-Messieurs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Littérature
Le village sert, avec celui de Château-Châlon, à quelques kilomètres, de cadre à une partie du roman christologique, La Cinquième source, de Pierre Desjardins, paru en 2008<ref>Site de l'auteur Pierre Desjardins</ref>. Dans le roman historique Modèle:Lien de Gary Jennings, l'auteur y situe son héros, Thorn, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Personnalités
Nées dans la commune
- Sylvain Sauvage, de son vrai nom Félix Roy (1888-1948), illustrateur.
Liées à la commune
- Carlo Rim (1905-1989), scénariste
- Josette Coras (1926-2008), peintre, graveuse, sculptrice. Elle habita de très nombreuses années le logis abbatial devenu aujourd'hui lieu d'expositions et où l'on peut découvrir les différents aspects de son travail.
- Pierre Gascar (1916-1997), écrivain. Prix Goncourt 1953.
Galerie
- Galerie
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Village depuis le belvédère de Crançot.
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Village.
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Logis abbatial.
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Église Saint-Jean-Baptiste, paroissiale jusqu'à la Révolution.
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Cavités des cascades.
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Grottes de Baume.
Notes et références
Notes
Cartes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- R. Locatelli, P. Gresser, R. Fieter, G. Moyse,J. Courtieu, L'abbaye de Baume-les-Messieurs, ed. Marque-Maillard, 1978
- R. Locatelli, Sur les chemins de la perfection.Moines et chanoines du diocèse de Besançon, 1060-1220, publication de l'Université de Saint-Étienne, 1992
- D. Riche, L'ordre de Cluny à la fin du Moye-Age, publication de l'Université de Saint Etienne, 2001
- Léon A. Roy, L'abbaye de Baume-les-Messieurs, Baume-les-Messieurs, 1928
- M. J. Roulière-Lambert et S.Roy-Lebreton coord., Baume-les-Messieurs, Mère de Clunycoll.Franche-Comté.Itinéraires jurassiens, Centre Jurassien du Patrimoine, 2009
- E. Renauld, Baume-les-Messieurs (sa grotte, ses environs), Le Tour du monde, vol. 67, p. 273-288, 1894 Modèle:Wikisource-inline