Bisphénol A

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Chimie

Le bisphénol A (BPA) est un composé organique de la famille des aromatiques, utilisé principalement dans la fabrication de plastiques et de résines. Obtenue par réaction entre deux équivalents de phénol et un équivalent d'acétone, sa molécule comporte deux groupements fonctionnels phénol. Il est aussi dénommé 4,4'-(propan-2-ylidène)diphénol ou p, p'-isopropylidènebisphénol.

Son écotoxicité a été débattue, mais en juin 2017, après que le Canada l'eut classé comme reprotoxique, le comité des États-membres de l'Agence européenne des produits chimiques (AEPC) a classé à l'unanimité le bisphénol A parmi les Modèle:Citation du règlement REACh, en tant que perturbateur endocrinien<ref>AEPC (2017) MSC unanimously agrees that Bisphenol A is an endocrine disruptor ; The Member State Committee (MSC) supported the French proposal to additionally identify Bisphenol A as a substance of very high concern because of its endocrine disrupting properties which cause probable serious effects to human health. The committee also agreed to identify the substance PFHxS as an SVHC., Communiqué ECHA/PR/17/12</ref>,<ref name=QuotidientMedecin2017>Damien Coulomb (2017) L'agence européenne des produits chimiques classe le bisphénol A dans la catégorie des perturbateurs endocriniens, Le quotidien du médecin | 16.06.2017 </ref>.

Chez l'animal, il affecte l'immunité<ref>|EFSA (2016) Effets du bisphénol A sur le système immunitaire : de nouveaux éléments de preuve utiles mais limités, communiqué </ref> et a des effets transgénérationnels démontrés, même à de très faibles niveaux d'exposition in utero<ref name=Monde2012Foucart>Stéphane Foucart, Le Monde, Les effets du bisphénol A sont transgénérationnels (chez la souris), brève du journal Le Monde, évoquant une étude à paraître dans la prochaine édition de la revue Endocrinology, 22 juin 2012</ref>, avec chez la souris un effet comportemental pouvant être lié à l'inhibition de deux hormones, la vasopressine et l'ocytocine, observé sur 4 générations.

Comme le nonylphénol, c'est un perturbateur endocrinien œstrogéno-mimétique<ref>Le Bisphénol A (BPA) et les biberons ?, article École Normale Supérieure - DGESCO.</ref> capable de se lier, entre autres, aux récepteurs α et β des œstrogènes<ref>Inserm, Reproduction et environnement, Les éditions Inserm, Paris, 2011, Chapitre 29: Bisphénol A</ref>. Son action serait environ 1 000 fois inférieure à celle de l’estradiol, mais il est très présent dans notre environnement —environ trois millions de tonnes de BPA sont produites chaque année dans le monde<ref>« Le concept de perturbation endocrinienne et la santé humaine », Médecine/sciences ; février 2007 ; Modèle:Vol.23 ; Modèle:N°2 ; Voir.</ref>, quatre millions de tonnes en 2015 selon PlasticsEurope, l'association professionnelle des producteurs de plastique européens<ref name=Video2015CC>Vidéo de la partie d'une séance du Conseil constitutionnel consacrée à l'Affaire n° 2015-480 QPC ; Interdiction du bisphénol A</ref>— et dans le corps humain.

Il est notamment utilisé comme monomère de résines époxyde (des polyépoxydes tapissent l'intérieur de certaines boites de conserve et canettes, les principales sources d'exposition pour l'homme) et de polycarbonates. Il a aussi beaucoup servi de révélateur dans l’impression thermique (présent sous forme libre dans un grand nombre de tickets de caisse et reçus de carte de crédit imprimés sur papier thermique). On en trouve aussi dans les billets de banque.

Autrefois très présent dans le plastique des biberons, il est interdit pour raisons de sécurité sanitaire au Canada le 17 octobre 2008<ref name="InfosSante10.02.2009"/>, puis le Modèle:Date en France, après proposition du Sénat en mars 2010 dans le cadre du projet de loi Grenelle II<ref name="LeMonde23.06.2010"/>,<ref name="Loi2010"/>.

Le 19 mai 2011, le Sénat de Belgique propose de l'interdire dans les tickets de caisse et les reçus de carte de crédit<ref name="SenatBelgique2011"/>. Le Modèle:1er janvier 2013, le bisphénol A est interdit en Belgique pour les contenants alimentaires destinés aux enfants en bas âge<ref name="InterdictionBelgique2013"/>.

Le Sénat français vote son interdiction à partir du Modèle:1er juillet 2015 dans tous les contenants alimentaires. Le Sénat vote également l'interdiction non seulement du bisphénol A mais plus généralement de tous les perturbateurs endocriniens et substances cancérogènes pour les dispositifs médicaux destinés aux bébés et femmes enceintes<ref name="LeMonde091012"/>,<ref name="VoteSenatLoi2012"/>. Dans la version définitive de la loi, la date d’interdiction est avancée au Modèle:1er janvier 2015, mais la disposition sur les dispositifs médicaux est limitée au bisphénol A dans les biberons et au DEHP dans les tubulures<ref name="Loi2012"/>. La disposition sur les contenants alimentaires sera partiellement censurée en 2015 par le Conseil constitutionnel, à la suite d'un recours de PlasticsEurope<ref name=ActuEnv2015BPA/>,<ref name=Video2015CC/>. En 2016, une enquête révèle que certaines canettes et boites de conserve contiennent encore du bisphénol A, illégalement<ref name="FranceInfo27042016"/>.

Il est souvent remplacé par le bisphénol B ou le bisphénol S, tous deux aussi nocifs sinon plus<ref>Modèle:Pdf Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Fr+en Modèle:Pdf Modèle:Lien web</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Histoire

La première synthèse chimique du bisphénol A serait due à Alexandre Dianine, chimiste russe, en 1891.

Fichier:Synthesis Bisphenol A.svg

Il a été très étudié dans les années 1930 lors de recherche d'œstrogènes synthétiques, mais n'a jamais été utilisé comme tel du fait de la découverte à la même époque du diéthylstilbestrol aux propriétés jugées plus intéressantes.

En 1960 débute son utilisation massive par l'industrie du plastique, notamment sous forme de polycarbonate.

Dans les années 2000, certaines agences sanitaires s'inquiètent peu à peu de son utilisation<ref name="Doctissimo28042010"/>,<ref name="SciencesEtAvenir28062011"/>, et la réglementation se durcit progressivement<ref name=InfosSante10.02.2009/>,<ref name="Loi2012"/>. En 2017, le bisphénol A est reconnu par l'Agence européenne des produits chimiques (AEPC) comme perturbateur endocrinien Modèle:Citation<ref name=QuotidientMedecin2017/> ; il est interdit en France dès 2015, malgré un recours au Conseil constitutionnel puis à la Cour de justice de l'Union européenne du lobby du plastique<ref name="Mauvais plan B"/>.

Ces évolutions réglementaires semblent marquer le début d'un programme d'élimination et de remplacement de cette molécule:

  • les effets du BPA sur l'homme continueront d'être étudiés ;
  • la production sera réduite ;
  • de nouveaux produits seront mis à l'essai pour remplacer cette substance dans tous les produits de consommation.

Toutefois, les principales alternatives sont de la même famille chimique : le bisphénol S (déjà utilisé par l'industrie à hauteur de 10 000 à Modèle:Unité par an rien qu'en Europe, et suspecté d'avoir des effets aussi délétères que son cousin) et le bisphénol B (déjà classé comme Modèle:Citation, et massivement utilisé dans des pays non européens mais qui exportent vers l'Europe)<ref name="Mauvais plan B">Modèle:Article.</ref>.

Utilisations

Fichier:Plastic-recyc-07.svg
Exemple de code d'identification.
Fichier:Bisphenol and phenol free.svg
Inscription au dos d'un ticket de caisse.

Le bisphénol A est principalement utilisé comme monomère pour la fabrication industrielle par polymérisation de matières plastiques en poly(carbonate de bisphénol A) (PC) et de résines époxyde. Les polycarbonates sont très utilisés dans des produits de consommation courants, des lunettes de soleil et CD aux récipients pour l'eau et la nourriture. En France, en 2008, ils étaient encore présents dans 90 % des biberons<ref>Le Nouvel Observateur, 25 septembre 2008.</ref>.

C'est aussi un antioxydant dans les plastifiants et dans le PVC, ainsi qu'un inhibiteur de polymérisation dans le PVC.

Certains de ces plastiques peuvent être repérés par le chiffre 3 (PVC), 7 (autres) ou PC (polycarbonate) au centre ou en dessous du symbole de recyclage (voir Code d'identification des résines).

Dans les années 1990 et au début des années 2000, il est fréquent sous forme libre dans un grand nombre de tickets de caisse (papier thermique), qui tendent ensuite à être remplacés.

Certains monomères entrant dans la composition des résines composites d'obturation utilisées pour les soins dentaires sont partiellement constitués de bisphénol A : il s'agit du bis-GMA (diméthacrylate glycidique de bisphénol A), du bis-EMA (diméthacrylate d'oxyde éthylène de bisphénol A) et du bis-DMA (diméthacrylate de bisphénol A)<ref>Polydorou O, König A, Hellwig E, Kümmerer K. Long-term release of monomers from modern dental-composite materials. Eur. J. Oral Sci., février 2009 ; 117(1):68-75.</ref>. Parmi eux, les deux composants les plus courants, le bis-GMA et le bis-EMA, de par leurs liaisons éther, ne sont pas hydrolysés et ne libèrent donc pas de bisphénol A. Seul le bis-DMA montre des signes d'hydrolyse et de libération de bisphénol A. En revanche, aucune résine composite ne contient directement de bisphénol A.

Enfin, les résines contenant du bisphénol A sont très utilisées comme revêtement intérieur des boites de conserve<ref>https://www.anses.fr/en/system/files/MCDA2007sa0312.pdf : Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatifs à l’inertie et à l’innocuité chimique des Matériaux aux Contacts des Denrées Alimentaires (MCDA) issus des résines (exemple Modèle:N°1)</ref>.

Réglementation

Évolution de la réglementation

Recours contre la loi française de décembre 2012

En France, après que le bisphénol A ait été interdit dans les biberons en 2010<ref name="Loi2010"/>, une loi plus générale est adoptée le 24 décembre 2012 qui prévoit Modèle:Citation. Cette loi précise que le Gouvernement, après avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail pourrait autoriser Modèle:Citation<ref>Site du Sénat: nouvelle loi interdisant le bisphénol A</ref>,<ref name="Loi2012">Texte de la loi 2012-1442 sur légifrance du 24 décembre 2012</ref>.

Mais PlasticsEurope (lobby des grands fabricants européens de matières plastiques) a attaqué la loi au nom de la Modèle:Citation, la jugeant non conforme aux droits et libertés tels que garantis en France par la Constitution, en déposant une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devant le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel<ref name=ActuEnv2015BPA>Les Sages déclarent inconstitutionnelle la loi qui a suspendu la fabrication et l'exportation des emballages alimentaires contenant du BPA. La suspension d'importation et de mise sur le marché est en revanche validée, publié 17 septembre 2015</ref>.
En audience, l'avocat de PlasticsEurope<ref name=Video2015CC/> a affirmé qu'une interdiction, même provisoire isolerait le marché français, désorganiserait la chaîne de valeur de l’industrie du plastique et de l’emballage plastique, et serait source d'un manque à gagner, d'un risque de délocalisation et de perte d’emplois et de compétitivité pour l'industrie du plastique ; ajoutant que le principe de précaution ne peut être évoqué pour la santé, et que le bisphénol A ne pose pas de problèmes d'environnement<ref name=Video2015CC/>.
Pour le représentant du Gouvernement, la mesure était proportionnée car provisoire et réversible (en lien avec les avancées de la connaissance), ne touchant que les plastiques et vernis de contact alimentaire, et car des doutes significatifs existent encore sur l’innocuité de ce produit quand il est en contact avec des aliments notamment pour certaines catégories de la population qu'on ne saurait autrement protéger d'une exposition à ce produit<ref name=Video2015CC/>.
Après avoir écouté les parties et délibéré, le Conseil d'État a rendu son avis le 17 septembre 2015. Il Modèle:Citation, reconnaissant une certaine atteinte au principe d'entreprendre, mais sans la juger Modèle:Citation <ref name=DecisionCC2015>[www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2015/2015480qpc.htm Décision n° 2015-480] QPC du 17 septembre 2015 - Association Plastics Europe [Suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du Bisphénol A] et communiqué de presse du Conseil Constitutionnel Ref 2015-480 QPC </ref>. Le Conseil constitutionnel a, Modèle:Citation<ref name=DecisionCC2015/> et juge que dans ce cas, si le législateur pouvait interdire l'importation et de la mise sur le marché national, il ne pouvait interdire en France la fabrication pour l'exportation<ref name=DecisionCC2015/>.

Réaction des fabricants aux interdictions

Modèle:Section vide ou incomplèteÀ la suite des différentes interdictions de l'utilisation du bisphénol A et aux craintes des consommateurs, différents fabricants l'ont remplacé par d'autres produits, comme le bisphénol B ou le bisphénol S, et vantent désormais l'absence de bisphénol A, sans préciser la plupart du temps son remplaçant potentiellement plus nocif<ref>Modèle:Article</ref>. Pour les boîtes de conserve et les canettes par exemple, en plus du bisphénol A toujours autorisé dans l'Union européenne, les bisphénols F et S notamment le sont également<ref>Conseil de l'Europe, Résolution-cadre ResAP(2004)1 sur les vernis destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires</ref>.

Au Japon, les fabricants ont réduit de façon volontaire leur utilisation du bisphénol A dans les emballages entre 1998 et 2003. Pour ce faire, ils ont remplacé les résines époxy par un film en PET comme fabriqué par la société Toyo Seikan ou par des résines époxy ayant une migration beaucoup plus faible de bisphénol A dans la nourriture<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le fabricant de boîtes de conserves et canettes Ball Corporation propose à nouveau des boîtes de conserve avec un revêtement en oléorésine, qui était utilisée autrefois avant son remplacement par le bisphénol A moins cher<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce type de revêtement augmenterait le coût des boîtes de 14 %, ce qui reviendrait à une augmentation du prix de vente de 3 à 5 centimes par boîte de haricot<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. Un inconvénient de cette oléorésine est qu'elle ne résiste pas aux aliments acides, comme la tomate<ref name=":1" />.

Le PET et l'oléorésine semblent être les meilleures alternatives au bisphénol A pour les emballages<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Les bocaux en verre, les sachets souples de type Doypack et les emballages de type Tetra Pak (revêtus de PET) sont également des alternatives<ref name=":0" />.

Environnement et santé

Dispersion et omniprésence dans l'environnement urbain

Dans les années 2010, des alkylphénols (AP) et du bisphénol A (BPA) sont retrouvés dans toutes les eaux de ruissellement urbaines. Ils proviennent notamment de la pollution routière (usure des pneus qui en contiennent) et urbaine (lessivage de matériaux utilisés dans le bâti et pour les infrastructures urbaines<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017/>.

Après la pluie les lixiviats de divers des matériaux de construction, peintures et plastifiants et des matières et consommables largement utilisés par l'industrie automobiles contiennent et diffusent des AP, alkylphénols éthoxylés et BPA dans l'eau de ruissellement<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017/>.

Une étude récente (2017) a exposé 36 échantillons de matériaux (neufs et usagés, classés dans sept grandes familles de matériaux de construction : PVC, béton, polycarbonate, bitume modifié SBS, matériaux de drainage) et deux matériaux automobiles (carrosserie, pneumatiques) à des tests de lixiviation au méthanol puis pour certains d’entre eux, à des tests de lixiviation par de l’eau ; en complément trois fluides (liquide de frein, lave-glace et liquide de refroidissement) ont aussi été analysés<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017/>. Résultats : les composés recherchés étaient bien extractible à l'eau et omniprésents dans les matériaux urbains modernes. Les taux d’émission les plus élevés concernaient le BPA et le nonylphénol (NP)<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017/>. Pour le BPA, ce sont le polycarbonate, les pneumatiques, certaines carrosseries de voiture et les PVC qui en relarguent le plus de (10 à 300 ng/g). Pour le NP (lixivié dans l'eau à hauteur de 1 à 10 ng/g) ce sont les PVC, certains bétons, les bitumes modifiés SBS et les échantillons de carrosserie qui en étaient les principales sources<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017/>. Les pneus étaient la seule source importante d'octylphénol (OP) (1 à 10 ng/g). Du BPA (0,3 à 5,5 g/L) et du NP (2,3 à 2,9 mg/L) étaient aussi présents dans les liquides de frein. Et des traces d'AP et de BPA ont été trouvées dans les liquides de refroidissement et de lave-glace<ref name=LampreaPerturbEndocrVille2017>Lamprea K, Mirande-Bret C, Bressy A, Caupos E & Gromaire M.C (2017). Évaluation du potentiel d’émission d’alkylphénols et de bisphénol A par lessivage des matériaux de construction, des pièces et des consommables automobiles. Techniques Sciences Méthodes (7-8), 71-90.</ref>.

Exposition chez l’homme

Modèle:Citation<ref> Ellero S (2010) Conséquences moléculaires de l'exposition du tissu adipeux humain à des xénobiotiques environnementaux, Thèse de toxicologie, AgroParisTech. Voir p 75/256</ref>.

La contamination humaine se fait essentiellement par ingestion, mais un passage par les voies respiratoires ou la peau est possible. Il s'accumule ensuite dans les tissus adipeux.

95 % des échantillons d’urine d'adultes américains contenaient du BPA à dose quantifiable<ref name=Calafat2005>Calafat A.M., Kuklenyik Z., Reidy J.A. et al., Modèle:Lang, Environ. Health Perspect., 2005 ; 113 : 391-5.</ref>.

Au Canada, il était détecté chez 91 % des Canadiens de 6 à Modèle:Nobr selon Santé Canada, à raison en moyenne de Modèle:Unité/2 d'urine, soit un taux proche de ceux relevés (concentrations moyennes ou médianes) ailleurs allant de Modèle:Unité/2. Au Canada toujours, les Modèle:Nobr sont plus touchés (Modèle:Unité/2 en moyenne), alors que les taux les plus faibles sont détectés chez les plus de Modèle:Nobr (Modèle:Unité/2 en moyenne). D'autres études ont donné des résultats similaires : 93 % des urines contiennent du BPA à faible niveau, mais aussi davantage de glucuronide de BPA, qui est le sous-produit de métabolisation, excrété en quelques jours. En Allemagne, le BPA est couramment retrouvé dans l’organisme d’une large majorité de la population, quel que soit l’âge, et notamment chez les enfants<ref>Becker K., Göen T., Seiwert M., Conrad A., Pick-Fuß H., Müller J., Wittassek M., Schulz C., Kolossa-Gehring M.(2009). GerES IV: Phthalate metabolites and bisphenol A in urine of German children, Int. J. Hyg. Environ. Health 212: 685–692.</ref>. Selon l'Anses il serait en France d'environ Modèle:Unité/2.

Le risque induit par cette exposition est controversé, car les concentrations mesurées correspondent à des expositions 1 000 fois inférieures à la réglementation EPA/US<ref name=Geens2012>Geens T. et al., Modèle:Lang, Food and Chemical Toxicology, 2012 ; 50: 3725–3740.</ref>, mais produisent néanmoins des effets avérés chez les rongeurs. Or les rongeurs semblent moins bien métaboliser le BPA et y être de l'ordre de dix fois plus sensibles<ref>Article Scientific America, 2008</ref>. Les nourrissons sont les sujets les plus à risque (Modèle:Refnec). L'exposition moyenne d'un adulte en France, en 2012, est de Modèle:Unité/2<ref>Agence nationale de sécurité sanitaire, environnement, travail, Évaluation des risques du bisphénol A (BPA) pour la santé humaine, Tome 2, Annexes, mars 2013.</ref>, tandis que celle des nouveau-nés est estimée à des valeurs comprises entre Modèle:Unité/2<ref name="MCDA2009sa0270">Agence française de sécurité sanitaire des aliments, Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif à l’analyse critique des résultats d’une étude de toxicité sur le développement du système nerveux ainsi que d’autres données publiées récemment sur les effets toxiques du bisphénol A, document MCDA2009sa0270, 29 janvier 2010.</ref>.

En 2010, des travaux démontrent que le bisphénol A utilisé pour enduire sous forme libre les papiers d’impression thermique (en moyenne 13,3 g BPA/kg de papier), et notamment présent dans un grand nombre de reçus de caisse pénètre l'organisme humain par la peau, notamment quand elle est humide<ref name=Biedermann2010>Biedermann S, Tschudin P, Grob K. (2010), Transfer of bisphenol A from thermal printer paper to the skin. Anal Bioanal Chem ;398(1):571-576. </ref>,<ref>Zalko D, Jacques C, Duplan H, Bruel S, Perdu E. (2010) Viable skin efficiently absorbs and metabolizes bisphenol A. Chemosphere </ref>. Les taux résiduels de BPA étaient les plus importants dans l'organisme d'hôte(sse)s de caisse<ref>Le Bisphénol A pénétrerait l’organisme par la peau</ref>, et la manipulation 10 h/jour de tickets de caisse pourrait correspondre au passage percutané de 71 μg de BPA<ref name=Biedermann2010/>. Du BPA est encore trouvé adsorbé sur l'épiderme après un lavage des mains, même soigneux<ref name=Biedermann2010/>.

Effets environnementaux connus ou suspectés

Le bisphénol A est massivement utilisé par l'industrie des plastiques. Parce que la liaison ester des polymères à base de BPA est facilement hydrolysable, du BPA a été largement disséminé dans l'environnement depuis plusieurs décennies où il a conduit à une exposition généralisée de la population humaine<ref name=Hugues2005/>. Or c'est un xénoestrogène stable et résistant, un leurre hormonal, capable de « mimer » l’effet des hormones sexuelles féminines, qui jouent un rôle dans la fonction de reproduction mais aussi dans le développement d’organes comme le cerveau ou le système cardio-vasculaire<ref name="Braniste2010">Modèle:Article</ref>.

On en trouve maintenant dans presque tous les organismes vivants. Ainsi Park et Choi ont établi le EC50 du BPA à Modèle:Unité et à Modèle:Unité le LC50 pour les larves aquatiques Chironomus tentans<ref>Sun Young Park et Jinhee Choi, Modèle:Lang Modèle:Vol.33, issue 6, 2007, Modèle:P.817-822.</ref>.

Le consensus écotoxicologique est que le bisphénol A est écotoxique au-delà de certaines doses qui varient selon les groupes et les espèces, par des mécanismes qui pourraient être différents de ceux des autres xénoestrogènes<ref name=ANSES2011/>. Des études, notamment faites de 2003 à 2008 sous l'égide de l'Union européenne, ont porté sur les effets du BPA sur divers taxons aquatiques (poissons et mollusques), semi-aquatiques (amphibiens) et terrestres (reptiles, crustacés, insectes, vers de terre, oiseaux et plantes<ref name=ANSES2011/>). Les animaux les plus étudiés sont les poissons, pour lesquels les valeurs de toxicité aiguë du BPA varient entre 1 et Modèle:Unité/2 chez les vertébrés et invertébrés. Chez les poissons, les concentrations létales 50 mesurées entre 48 et 96 heures sont comprises entre 4,6 et Modèle:Unité/2 (voir Tableau XVI de l'étude Anses 2011<ref name=ANSES2011 /> citée en notes de bas de page).

Effets sanitaires connus ou suspectés

Le degré de toxicité et d'écotoxicité du bisphénol A, et secondairement sa dose journalière admissible, sont encore discutés<ref>Beronius A., Ruden C., Hakansson H., Hanberg A., (2009). Modèle:Lang, Reprod. Toxicol., accepted manuscript, doi:10.1016/j.reprotox.2009.11.007.</ref>, et ont surtout été étudiés chez le rat de laboratoire, pour ses effets sur le cerveau<ref>American Chemistry Council (2009). Modèle:Lang, WIL- 186056, septembre 2009, 4796Modèle:Nb p.</ref>, sur la reproduction des mâles<ref>Aydogan M., Korkmaz A., Barlas N., Kolankaya D., (2009) Pro-oxidant effect of vitamin C coadministration with bisphenol A, nonylphenol, and octylphenol on the reproductive tract of male rats. Drug Chem. Toxicol. 1-11. doi:10.3109/01480540903286468</ref>. À hautes doses, ses risques sur la santé humaine sont considérés comme probables<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Bisphénol A: l'EFSA organise une consultation publique sur l'évaluation des risques pour la santé humaine, EFSA, 17 janvier 2014</ref>.

Une association de médecins, l'Association Santé Environnement France (ASEF), a alerté l'opinion publique sur les dangers du BPA présent dans les biberons<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>. Depuis, l'Assemblée nationale a voté le 23 juin 2010 l'interdiction du BPA pour les biberons<ref name="Loi2010"/>. Fin 2012, à la suite d'un rapport de l'ANSES<ref>http://www.anses.fr/fr/content/bisph%C3%A9nol</ref> sur la toxicité du BPA, elle a voté une proposition de loi<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="Loi2012"/> interdisant le BPA dans tous les contenants alimentaires destinés aux bébés dès 2013 et début 2015 pour les autres : boîtes de conserve, emballages plastiques, canettesModèle:Etc.

Le bisphénol A (BPA) est ubiquitaire dans l'eau potable au robinet, et ses dérivés chlorés (Clx-BPA) sont suspectés d’avoir une action de perturbateur endocrinien 100 fois supérieure<ref name=etufeAngers2015/>. Or le chlore est un désinfectant fréquent de l'eau du robinet<ref>DUPUIS A., V. MIGEOT, A. CARIOT, M. ALBOUY-LLATY, B. LEGUBE et S. RABOUAN (2012). Quantification of bisphenol A, 353-nonylphenol and their chlorinated derivatives in drinking water treatment plants. Environ. Sci. Pollut. Res. Int., 19, 4193-4205.</ref>,<ref>FAN Z., J. HU, W. AN et M. YANG (2013). Detection and occurrence of chlorinated byproducts of bisphenol A, nonylphenol, and estrogens in drinking water of China: Comparison to the parent compounds. Environ. Sci. Technol., 47, 10841-10850.</ref> et de piscines. Des BPA chlorés Clx-BPA peuvent être dosés dans l'eau mais aussi dans l'organisme (dans l'urine<ref>Liao C & Kannan k (2012) Determination of free and conjugated forms of bisphenol A in human urine and serum by liquid chromatography-tandem mass spectrometry. Environ. Sci. Technol., 46, 5003-5009.</ref> et plus difficilement dans les tissus adipeux<ref>FERNANDEZ M.F., J.P. ARREBOLA, J. TAOUFIKI, A. NAVALON, O. BALLESTEROS, R. PULGAR, J.L. VILCHEZ et N. OLEA (2007). Bisphenol A and chlorinated derivatives in adipose tissue of women. Reproductive Toxicol., 24, 259-264.</ref>). Une étude (2015) de faisabilité d’une recherche d’exposition hydrique au BPA et aux Clx-BPA dans un groupe de patientes opérées du sein en a trouvé des doses élevées dans les graisses du sein de patientes victimes de cancer du sein, mais une étude avec un nombre d'échantillons et un protocole plus précis est nécessaire pour évaluer d'éventuelles relations de cause à effet<ref name=etufeAngers2015>Rouillon, S., Grignon, C., Venisse, N., Nadeau, C., Albouy-Llaty, M., Migeot, V., ... & Brunet, B. (2015) Exposition hydrique au bisphénol A et à ses dérivés chlorés et liens avec le cancer du sein: étude de faisabilité BREDI I (Breast and Endocrine Disrupter Investigation Part 1). Revue des sciences de l’eau/Journal of Water Science, 28(3), 215-220</ref>.

Effets systémiques possibles

  • Des études ont montré (sans que d'éventuels liens de causalité directe soient déjà identifiés et compris) qu'un taux urinaire élevé de ce produit était corrélé avec un risque plus élevé
- de diabète de type 2 (point encore discuté<ref>Ning G, Bi Y, Wang T et al., Modèle:Lang, Ann. Intern. Med., 2011:155:368-374</ref>),
- de maladies cardio-vasculaires<ref>Melzer D, Rice NE, Lewis C, Henley WE, Galloway TS, 2010, Association of Urinary Bisphenol A Concentration with Heart Disease: Evidence from NHANES 2003/06, PLoS ONE 5(1): e8673. doi:10.1371/journal.pone.0008673</ref>,
- d'anomalies du bilan hépatique<ref>Lang IA, Galloway TS, Scarlett A et al., Association of urinary bisphenol A concentration with medical disorders and laboratory abnormalities in adults, JAMA, 2008;300:1303-1310.</ref>,
- ces affections étant aussi induites par une alimentation déséquilibrée, certains scientifiques jugent que le BPA pourrait être un marqueur de mauvaise alimentation<ref>Are Causal Associations in Epidemiological Studies of BPA Exposure Plausible ?
Saturday, February 16, 2013
Room 302 (Hynes Convention Center) Richard M. Sharpe, University of Edinburgh, Edinburgh, United Kingdom http://aaas.confex.com/aaas/2013/webprogram/Paper8733.html</ref> et non la cause de ces maladies ; Plus on consomme de graisses et de sucres, plus on risque de consommer du BPA et plus on risque de développer ces maladies.
- d'altération de l'émail dentaire en cas d'exposition précoce (démontré<ref>Katia Jedeon, Muriel De la Dure-Molla, Steven J. Brookes, Sophia Loiodice, Clémence Marciano, Jennifer Kirkham, Marie-Chantal Canivenc-Lavier, Sofiane Boudalia, Raymond Bergès, Hidemitsu Harada, Ariane Berdal, Sylvie Babajkoemail (2013), Enamel Defects Reflect Perinatal Exposure to Bisphenol A, en ligne le 12 juin 2013, doi:10.1016/j.ajpath.2013.04.004 (résumé)</ref> chez le jeune rat exposé à de faibles doses journalières de BPA ; avec des effets qui évoquent une pathologie de l’émail récemment observée chez 18 % environ des enfants Modèle:Nobr ; dite MIH (pour Modèle:Lang) et qui n'affecte que les premières molaires et incisives permanentes, qui deviennent hypersensibles à la douleur et plus vulnérables aux caries<ref>INSERM (2013), Les dents seraient-elles les nouvelles victimes du Bisphénol A ? Oui, selon les conclusions des travaux de l'équipe de chercheurs dirigés par Ariane Berdal de l’Université Paris-Diderot et Sylvie Babajko, directrice de recherche Inserm au sein de l’Unité Inserm 872 "Centre des cordeliers" ; 11 juin 2013, d'après une étude publiée dans l'American Journal of Pathology. (communiqué, sur inserm.fr)</ref>).
  • effets sur le sein : cancérogénicité ; les données disponibles sont récentes (post-2000) et en évolution, avec une seule étude épidémiologique chez l'homme, qui a des limites méthodologiques selon l'Anses. Chez l'animal, des effets avérés sont une accélération de la maturation de la glande mammaire à l'âge adulte après exposition prénatale ou périnatale au BPA<ref name=ANSES2011/> et des lésions hyperplasiques intracanalaires (si exposition périnatale ou prénatale), ou des lésions de type néoplasique dites CIS ou carcinomes intracanalaires (si exposition périnatale au BPA). Un risque accru de tumeurs mammaires est suspecté (en cas de co-expositions avec un agent cancérogène) s'il y a eu exposition prénatale ou périnatale au BPA<ref name=ANSES2011/>. In vitro, le bisphénol A réduit l'efficacité des chimiothérapies pour le cancer du sein sur des cultures cellulaires, Modèle:Citation <ref>Barrett J.R (2009) Trumped Treatment ? : BPA Blocks Effects of Breast Cancer Chemotherapy Drugs. Environmental health perspectives, 117(2), A75. (résumé)</ref>, selon les auteurs Modèle:Citation, cet effet ayant été observé quel que soit le produit anticancéreux utilisé dans l'expérimentation (cisplatine, vinblastine ou autres agents chimiothérapeutiques) ;
  • parmi les effets attendus et mieux compris : en tant que perturbateur hormonal<ref>Beronius A., Ruden C., Hanberg A., Hakansson H., (2009). Modèle:Lang, Regul. Toxicol. Pharmacol. 55(2):111-22.</ref>, il s'est montré capable d'affecter la reproduction d'animaux de laboratoire et des preuves scientifiques le désignent comme l'un des facteurs de délétion de la spermatogenèse et d'altération de la santé reproductive chez l'Homme<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014>Peretz J, Vrooman L, Ricke WA, Hunt PA, Ehrlich S, Hauser R, Padmanabhan V, Taylor HS, Swan SH, VandeVoort CA, et al. (2014), Bisphenol a and reproductive health : update of experimental and human evidence, 2007-2013 ; Environ Health Perspect. Aout 2014 ; 122(8):775-86. Epub 4 juin 2014 (résumé).</ref> ;
  • chez le lapin, à faible dose (1 picogramme), il peut inhiber l'érection du pénis à la suite de modifications des tissus du corps caverneux. Plus la dose de BPA est importante, plus les tissus sont dégradés par augmentation de collagène fibreux, dépôts de graisse, hyperplasie et fibrose<ref>DG Moon, HS Park, JB Choi, YS Kim, JJ Kim, Bisphenol a inhibits penile erection via alteration of penile histology in the rabbit Department of Urology, Korea University, Séoul, Corée (Modèle:Pdf Résumé / Voir Modèle:P.33/39 § P5/6 - 128) 3 groupes de lapins de laboratoire mâles (un Modèle:4e servant de témoin) ont été exposés durant 8 semaines à 3 doses différentes de bisphénol A ; Modèle:Unité/2, Modèle:Unité/2 et Modèle:Unité/2. Les échantillons de tissu caverneux du pénis ont été récoltés pour les études pharmacologiques et histologiques. Dans tous les groupes traités, le tissu caverneux ne réagissait pas normalement aux tests par rapport aux témoins (p <0,01) et ce d'une manière dépendante de la dose. Le BPA a entraîné la dysfonction érectile par altération du pénis, même à une dose de l'ordre du picogramme.</ref> ;
  • la souris de laboratoire CD1, exposée in utero à de faibles doses de BPA, accouche de mâles présentant une prostate plus lourde et un épididyme diminué, alors que les femelles présenteront des altérations du développement des glandes mammaires<ref>Markey CM, Luque EH, Munoz de Toro MM et al., « In utero exposure to bisphenol A alters the development and tissue organization of the mouse mammary gland ». Biol. Reprod. 2001 ; 65 : 1215-23.</ref> ;
  • Modèle:Unité/2 par jour induisent chez la souris des anomalies de développement de la prostate fœtale (ce qui rend plausible un risque accru de cancer ultérieur<ref>Timms BG, Howdeshell KL, Barton L et al., « Œstrogenic chemicals in plastic and oral contraceptives disrupt development of the fetal mouse prostate and urethra ». Proc. Natl. Acad. Sci. États-Unis 2005 ; 102 : 7014-9.</ref>) ;
  • effets sur le système reproducteur mâle : selon l'ANSES<ref name=ANSES2011>Effets sanitaires du bisphénol A - Connaissances relatives aux usages du bisphénol A sur www.anses.fr, septembre 2011, 311Modèle:Nb p. et 68Modèle:Nb p.</ref> les conclusions épidémiologiques diffèrent (mais sur la base d'études ayant porté sur des échantillonnages différents (hommes féconds et inféconds). Par contre, le BA est facteur reconnu de délétion de la spermatogenèse après 5 semaines d'exposition au BPA chez l'animal selon deux études aux résultats convergents<ref>Chitra KC, Latchoumycandane C, Mathur PP. Induction of oxidative stress by bisphenol A in the epididymal sperm of rats. Toxicology. 2003 Mar 14;185(1-2):119-127</ref>,<ref>Herath CB, Jin W, Watanabe G, Arai K, Suzuki AK, Taya K. Adverse effects of environmental toxicants, octylphenol and bisphenol A, on male reproductive functions in pubertal rats. Endocrine 2004 Nov ; 25(2):163- 172.</ref>. Les conséquences d'une exposition prénatale, néonatale et post-natale (lactation) sont encore controversées chez l'animal. Pour la période pubertaire, on suspecte une moindre production de testostérone et modification de l’activité sexuelle<ref name=ANSES2011/> ;
  • effets sur le système reproducteur femelle (dont sur l'endomètre, les ovaires polykystiques ou comme facteur de fausses couches et prématurité).
    - En 2011, l'Ansees<ref name=ANSES2011/> appelait à des études complémentaires car les preuves étaient selon l'Agence encore méthodologiquement limitées (faible échantillonnage au sein de la population, participants choisis, manque d'analyse statistique fineModèle:Etc. dans un contexte de confusions possibles, ne permettent pas de conclure avec certitude d'un effet délétère pour la femme.
    - En 2014, une étude visant à mettre à jour les preuves expérimentales de reprotoxicité du BPA a conclu que d'après le modèle animal et le modèle in vitro le BPA est clairement un Modèle:Citation en ce qu'il affecter le début de la méiose (dans le modèles animal comme in vitro)<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>, il interfère avec la rupture du nid de cellules germinales (dans des modèles animaux)<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>, il accélère la transition du follicule (démontré chez plusieurs espèces animales)<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>, il modifie la stéroïdogenèse chez la femelle dans chez plusieurs espèces animales testées<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>, et il diminue la qualité des ovocytes en limitant la maturation ovocytaire dans plusieurs modèles animaux<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>(ainsi que chez les femmes subissant une fécondation in vitro selon 2 études publiées respectivement en 2010 et 2011<ref>Mok-Lin E, Ehrlich S, Williams P., Petrozza J, Wright DL, Calafat AM, Ye X, Hauser R. Urinary bisphenol A concentrations and ovarian response among women undergoing IVF. Int J Andro. 2010 Apr; 33(2):385-393</ref>,<ref>Fujimoto VY, Kim D, vom Saal FS, Lamb JD, Taylor JA, Bloom MS, Serum unconjugated bisphenol A concentrations in women may adversely influence oocyte quality during in vitro fertilization Fertil Steril, avril 2011 ; 95(5):1816-9.</ref> la seconde présentant selon l'ANSES des limites méthodologiques, mais Modèle:Citation.
    Plusieurs conséquences sont confirmées ou Modèle:Citation en exposition prénatale, comme post-natale :
- augmentation de la survenue de kyste des ovaires<ref name=ANSES2011/>,
- modifications hyperplasiques de l'endomètre,
- puberté avancée (pour une exposition pré- et post-natale précoce).
Plusieurs études d'exposition in utero ou post-natale précoce ont montré (effet avéré) une perturbation hormonale hypothalamo-hypophysaire gonadotrope avec variations des taux d’hormones sexuelles, perturbation de l'expression des récepteurs des hormones sexuelles.
Chez l’animal adulte, des effets sont observés (dont remaniement histologique de la paroi utérine, changement morphologique du tractus génital), mais à des doses bien supérieures au NOAEL retenue par l'AESA<ref name=ANSES2011/> ; En 2014, Modèle:Citation<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>.
  • effets sur le cerveau et le comportement : des effets sont suspectés sur la neurogenèse, le Modèle:Citation, l'anxiété, le comportement exploratoire et chez l'animal, sur une altération du comportement maternel. Ils ne peuvent être démontrés chez l'être humain faute de données, mais plusieurs études sur l'animal ont montré un effet sur le développement neurologique en cas d'exposition in utero ou périnatale. Des anomalies de neurodifférenciation et des systèmes aminergique et glutamatergique NMDA sont observés<ref name=ANSES2011/>. Le BPA affecte aussi dans ce cas les récepteurs œstrogènes (ERα et ERß), et le nombre de neurones sensibles à l'ocytocine et à la sérotonine. Dans le cerveau, l'hypothalamus (et en son sein des régions impliquées dans le dimorphisme sexuel) semble le plus affecté. Dans l'hippocampe (lié aux activités cognitives et à l'anxiété), les zones associées aux récepteurs NMDA sont également modifiées. Ces résultats sont néanmoins controversés car des études réalisées avec des niveaux d'exposition différents, concluant selon les cas, à un non-effet<ref>Stump DG, Beck MJ, Radovsky A, Garman RH, Freshwater LL, Sheets LP, Marty MS, Waechter JM, Jr., Dimond SS, Van Miller JP, Shiotsuka RN, Beyer D, Chappelle AH, Hentges SG (2010) Developmentalneurotoxicity study of dietary bisphenol A in Sprague-Dawley rats. Toxicol. Sci. 115, 167-182</ref>, un effet anxiogène chez la jeune souris exposée<ref>Cox KH, Gatewood JD, Howeth C, Rissman EF (2010), Gestational exposure to bisphenol A and crossfostering affect behaviors in juvenile mice, Hormones and Behavior 58, 754-761. Et aussi : Poimenova et al., 2010</ref> ou toujours chez la souris, à un effet anxiolytique associé à un déficit cognitif en cas d'exposition in utero<ref>Tian YH, Baek JH, Lee SY, Jang CG (2010) Prenatal and postnatal exposure to bisphenol a induces anxiolytic behaviors and cognitive deficits in mice. Synapse 64, 432-439</ref>, différences qui pourraient aussi être lié au caractère "hormonal" de ce perturbateur ;
  • effets sur le métabolisme lipidique, glucidique et le système cardio-vasculaire : ils sont suspectés chez l'Homme à la suite d'une étude transversale (Melzer et al., 2010) ayant mis en évidence une corrélation entre problèmes cardio-vasculaires (coronariens et diabète) et teneurs urinaires en BPA<ref name=ANSES2011/>.
    L'exposition de rongeurs au BPA (in utero ou chez l'adulte) affecte le métabolisme du foie, des tissus adipeux et du pancréas, avec selon certains auteurs des Modèle:Citation<ref name=ANSES2011/>. In vivo, la lipogenèse semble affectée, de même qu'in vitro. Des effets sur le métabolisme des glucides ont été signalés à la suite d'une exposition prénatale et périnatale au BPA, mais avec une mauvaise répétabilité des expériences (cet effet reste donc controversé). Par contre, chez l'animal toujours, le BPA, in vivo et in vitro augmente - de manière avérée - la lipémie et le risque de surcharge pondérale en activant la lipogenèse, avec un effet avéré de l'exposition prénatale et périnatale ou chez l’adulte<ref name=ANSES2011/> ;
  • effets thyroïdiens : chez les amphibiens, in vitro, la métamorphose se montre affectée - de manière avérée - selon l'Anses par le BPA qui est alors antagoniste des hormones thyroïdiennes, probablement en augmentant le recrutement de corépresseurs des récepteurs des HT, mais les autres données disponibles en 2010 ne permettent ni de confirmer ni d'infirmer un tel rôle chez l'Homme ou les mammifères (aux doses auxquelles nous sommes exposés)<ref name=ANSES2011/>.
    Les rongeurs, en laboratoire présentent un effet du BPA sur le fonctionnement thyroïdien quand l'exposition se fait durant la maturation finale de l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien<ref name=ANSES2011/> ;
  • effets sur le système immunitaire. Le BPA est un sensibilisant cutané de catégorie B<ref>catégorie B : solid-based indication for contact allergenic effects because of less frequency proven contact allergenic effet in humans taking into account existing positive animal data (Schlede et al., 2003).</ref>,<ref name=ANSES2011/>, associé à une production d'anticorps anti-cytomégalovirus, mais sans que l'on puisse, à ce jour, évaluer l'importance de cette réaction ou ses conséquences immunitaires. Le BPA suscite chez l'animal une production de lymphocytes T et une surproduction avérée de cytokines, avec un déplacement de la réponse immunitaire observée en faveur des Th2, sans que l'on puisse extrapoler de conséquences pour l'Homme<ref name=ANSES2011/> ;
  • effets sur l'intestin : en 2010, ils ne semblaient pas avoir jamais été étudiés chez l'être humain, mais l'animal adulte exposé à de fortes doses de BPA y réagit comme avec l'estradiol, probablement via une action sur les récepteurs aux estrogènes<ref name=ANSES2011/>. Le BPA a eu chez des animaux nés de mères traitées, un effet pro-inflammatoire dans la descendance femelle (évoquant un manque de maturation du système immunitaire). Le BPA pourrait avoir un effet d'inflammation de l'intestin et modifier la perméabilité intestinale (effet suspecté, sur la base d'une seule étude chez l’animal)<ref name=ANSES2011/> ;
  • effets sur le testicule et la prostate (développement et cancérogénicité) : Après une longue période de doute, plusieurs études récentes (2014) ont confirmé que le BPA est aussi un Modèle:Citation, dans le modèle animal et chez l'Homme<ref name=MaJ_preuvesExperimentales2014/>. De même pour ses effets sur la prostate, car jusqu'alors d'éventuels effets prostatiques n'avaient pas été épidémiologiquement vraiment étudiés chez l'Homme ou avec un faible nombre de patients (ex : sur 60 patients traités en urologie, le taux de BPA urinaire (créatinine ajustée) était significativement plus élevé chez ceux des patients atteints d'un cancer de la prostate, avec une corrélation encore plus marquée chez les moins de 65 ans). Une revue d'étude en 2007<ref>Prins GS, Birch L, Tang WY, Ho SM. (2007) Developmental estrogen exposures predispose to prostate carcinogenesis with aging Reprod Toxicol. Avril-mai 2007 ; 23(3):374-82. Epub 2006 Oct 24.</ref> puis une étude de 2008 avaient déjà conclu qu'une exposition au Bisphénol A (à des Modèle:Citation et in utero en période critique de développement de la prostate pouvait altérer l'épigénome de la prostate et augmenter dans le futur (chez l'adulte) sa susceptibilité à la carcinogenèse<ref name=Perinatalexposure2008>GS, Tang WY, Belmonte J & Ho SM (2008) Perinatalexposure to oestradiol and bisphenol A alters the prostate epigenome and increases susceptibility to carcinogenesis. Prins Basic Clin Pharmacol Toxicol. 2008 Feb; 102(2):134-8 (résumé) </ref>, de même ensuite pour une exposition à faibles dose (à des doses Modèle:Citation<ref name=Perinatalexposure2008/>).
    Par contre Modèle:Citation, in vitro notamment, et semble-t-il en générant des Modèle:Citation qui seraient le Modèle:Citation (un phénomène de nucléation des microtubules a aussi été observée. Et l'exposition de lignées de cellules de prostate à de faibles doses (0,01 à 100 nM) de BPA a augmenté très significativement (de deux à huit fois) le taux de cellules touchées par des anomalies du centrosome<ref name=TaraporeProstate2014>Tarapore P, Ying J, Ouyang B, Burke B, Bracken B & Ho SM. (2014) Exposure to bisphenol A correlates with early-onset prostate cancer and promotes centrosome amplification and anchorage-independent growth in vitro ; PLoS One. Mar 3;9(3):e90332. doi:10.1371/journal.pone.0090332. eCollection 2014 (résumé)</ref>,<ref name=CellSoucheProstat2014/>.

On avait déjà montré que chez les rongeurs l'exposition in utero ou à une période précoce de la vie au bisphénol A (BPA) Modèle:Citation <ref name=CellSoucheProstat2014/>,<ref>Prins GS, Ye SH, Birch L, Ho SM, Kannan K. (2011) Serum bisphenol A pharmacokinetics and prostate neoplastic responses following oral and subcutaneous exposures in neonatal Sprague-Dawley rats ; Reprod Toxicol. 2011 Jan; 31(1):1-9. Epub 2010 Oct 8.</ref>, même si (chez les murins) sur plusieurs générations (de souris et rats), le poids de la prostate ne semble pas affecté<ref>Tyl RW, Myers CB, Marr MC, Thomas BF, Keimowitz AR, Brine DR, Veselica MM, Fail PA, Chang TY, Seely JC, Joiner RL, Butala JH, Dimond SS, Cagen SZ, Shiotsuka RN, Stropp GD, Waechter JM (2002), Threegeneration reproductive toxicity study of dietary bisphenol A in CD Sprague-Dawley rats. Toxicological Sciences 68, 121-146.</ref>,<ref>Tyl RW, Myers CB, Marr MC, Sloan CS, Castillo NP, Veselica MM, Seely JC, Dimond SS, Van Miller JP, Shiotsuka RN, Beyer D, Hentges SG, Waechter JM (2008) Two-generation reproductive toxicity study of dietary bisphenol a in CD-1 (Swiss) mice. Toxicological Sciences 104, 362-384.</ref> par le BPA chez l'adulte ; Le poids de la prostate augmente néanmoins, (et avec des hyperplasies détectées dans les cas où des coupes histologiques ont été faites)<ref>Chitra et al., 2003, Herath et al., 2004</ref> s'il y a eu exposition prénatale chez la souris<ref>Nagel et al., 1997</ref>. L'exposition néonatale (rongeurs) a produit des lésions de type PIN, mais pas d'adénocarcinome de la prostate<ref name=ANSES2011/>.
En 2011, l'ANSES considérait encore que les effets sur la prostate, suspectés chez l'animal, étaient encore controversés chez l'homme<ref name=ANSES2011/> ; Des chercheurs ont alors utilisé des cultures de cellules souches épithéliales de prostate humaines provenant de jeunes donneurs exempts de maladie. Ils ont constaté qu'in vitro Modèle:Citation<ref name=CellSoucheProstat2014/>. Des cellules souches prostatiques saines ont ensuite été greffées sur des reins de souris vivantes (qui ont développé un tissu prostatique normal en un mois), pour tester in vivo l'effet d'une exposition au BPA. Ce BPA a été administré par voie orale, à raison de 100 ou 250 µg de BPA/kg de poids corporel <ref name=CellSoucheProstat2014/>. L'incidence de phénomènes de néoplasie intra-épithéliale du tissu prostatique et d'adénocarcinomes a alors nettement augmenté, passant de 13 % chez les souris-témoins (ayant reçu du pétrole au lieu de BPA) à 33 % à 36 % au sein des greffes exposées in vivo au BPA (P <0,05)<ref name=CellSoucheProstat2014/>. Les auteurs ont conclu que in vitro comme in vivo, le BPA Modèle:Citation effectivement les cellules progénitrice prostatiques et Modèle:Citation<ref name=CellSoucheProstat2014>Modèle:Article</ref>. Une altération de l'épigénome des cellules prostatiques exposées in utero, déjà détectée par une étude de 2008<ref name=Perinatalexposure2008/>, puis par deux études en 2012<ref>Singh S, Li SS (2012), Epigenetic effects of environmental chemicals bisphenol A and phthalates. Int J Mol Sci. ; 13(8):10143-53. Epub 2012 Aug 15.</ref>,<ref name=CausePrecoceCancerProst2012> Tang WY, Morey LM, Cheung YY, Birch L, Prins GS, Ho SM. (2012 ), Neonatalexposure to estradiol/bisphenol A alters promoter methylation and expression of Nsbp1 and Hpcal1 genes and transcriptional programs of Dnmt3a/b and Mbd2/4 in the rat prostate gland throughout life Endocrinology. Jan; 153(1):42-55. Epub 2011 Nov 22 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22109888 résumé]).</ref> a été confirmée par une nouvelle étude en 2014 <ref>Perinatal bisphenol A exposure promotes dose-dependent alterations of the mouse methylome ; BMC Genomics. 2014 Jan 17;15:30. doi: 10.1186/1471-2164-15-30. . Kim JH, Sartor MA, Rozek LS, Faulk C, Anderson OS, Jones TR, Nahar MS, Dolinoy DC1 (résumé).</ref>. Toutes ces études plaident pour une cause précoce du cancer de la prostate et montrent que le Bisphénol A peut être l'une des causes de ce cancer<ref name=CausePrecoceCancerProst2012/>.

Sur ces bases, en mars 2014 dans la revue Endocrinology deux endocrinologues (JM Lobaccaro et A Trousson) alertent sur le fait que l'exposition in utero au BPA est une Modèle:Citation pour les futurs cancers de la prostate<ref> JM Lobaccaro et A Trousson (2014) Environmental estrogen exposure during fetal life: a time bomb for prostate cancer. Endocrinology. 2014 Mar; 155(3):656-8</ref>.

Risques in utero

Le placenta ne protège pas l'embryon de l'exposition au bisphénol A. Un passage transplacentaire significatif du BPA (4 % d’une dose de Modèle:Unité/2 donnée à la mère) est avéré chez la souris<ref>Zalko D., Soto A.M., Dolo L. et al., « Biotransformations of bisphenol A in a mammalian model: answers and new questions raised by low-dose metabolic fate studies in pregnant CD1 mice ». Environ. Health Perspect. 2003 ; 111 : 309-19.</ref>. Chez l'humain, il augmente le poids du bébé à la naissance<ref>Modèle:Article</ref>. L'INSERM a publié en 2010 une expertise collective sur ses effets<ref>INSERM, Reproduction et environnement - Une expertise collective de l’Inserm, 14 avril 2011</ref>. Il n'aurait pas d'effets neurologiques sur le développement<ref>BFR, 29 juillet 2010, BisphenolA : Studies (Stump et al. (2010) et Ryan et al. (2010)) provideno indications for adverse effects on neurological development and behaviour (BfR Opinion Modèle:N°035/2010 du 29 juillet 2010)</ref>.

Risques durant l'allaitement et l'enfance

Avec la diffusion de cette molécule, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, que ce soit via une alimentation classique ou via l'allaitement, le bébé puis le jeune enfant ont été de plus en plus exposés au bisphénol A. Au début des années 2000, le lait maternel en contient des quantités significatives<ref>Mendonca, K., Hauser, R., Calafat, A. M., Arbuckle, T. E., & Duty, S. M. (2014) Bisphenol A concentrations in maternal breast milk and infant urine ; International archives of occupational and environmental health, 87(1), 13-20</ref> et il peut combiner ses effets avec d'autres polluants contenus dans les aliments ou dans le lait maternel, dont les phtalates<ref>Kim, S., Lee, J., Park, J., Kim, H. J., Cho, G., Kim, G. H., ... & Choi, K. (2015). Concentrations of phthalate metabolites in breast milk in Korea: Estimating exposure to phthalates and potential risks among breast-fed infants. Science of The Total Environment, 508, 13-19.</ref> ou d'autres polluants organiques persistants<ref>Kim, S., Park, J., Kim, H. J., Lee, J. J., Choi, G., Choi, S., ... & Choi, K. (2015). Association between Several Persistent Organic Pollutants in Serum and Adipokine Levels in Breast Milk among Lactating Women of Korea. Environmental science & technology, 49(13), 8033-8040.</ref>. Le lait maternel reste néanmoins recommandé en termes de bénéfice global pour la santé de l'enfant.

Historique et évolution de la connaissance

Les premières études sur l'action œstrogénique du bisphénol A datent des années 1930 où il fut administré à des rates ayant subi une ablation des ovaires. Une action en tant qu'androgène fut rapidement fortement suspectée<ref>Takeuchi T, Tsutsumi O, Ikezuki Y, Takai Y, Taketani Y, Positive relationship between androgen and the endocrine disruptor, bisphenol A, in normal women and women with ovarian dysfunction, Endocr J, 2004;51:165-169.</ref>. Ces effets pourraient entraîner des problèmes de santé chez l'homme, tels qu'une diminution du taux ou de la qualité des spermatozoïdes. Le bisphénol A peut causer des anomalies de fonctionnement d'autres organes, comme le pancréas<ref>Ropero AB, Alonso-Magdalena P, Garcia-Garcia E, Ripoll C, Fuentes E, Nadal A, Bisphenol-A disruption of the endocrine pancreas and blood glucose homeostasis, Int. J. Androl., 2008 ; 31(2):194-200.</ref> ou la thyroïde<ref>Moriyama K., Tagami T., Akamizu T. et al., Thyroid hormone action is disrupted by bisphenol A as an antagonist, J. Clin. Endocrinol. Metab., 2002;87:5185-5190.</ref>.

L'industrie du plastique a longtemps affirmé que le bisphénol A était sans danger pour l'homme, minimisant ou réfutant les tests donnant des résultats contraires. Onze études effectuées par des industriels ne mettaient aucun risque en évidence tandis que, d'après un rapport de Frederick vom Saal et Claude Hughes, 90 % des 104 études indépendantes montrent un risque possible<ref name=Hugues2005>vom Saal FS, Hughes C. An extensive new literature concerning low-dose effects of bisphenol A shows the need for a new risk assessment, Environ. Health Perspect., 2005;113:926-33.</ref>. Un rapport rendu public par le Centre pour l'analyse des risques de l'Université Harvard<ref>Gray GM et al.. Weight of the Evidence Evaluation of Low-Dose Reproductive and Developmental Effects of Bisphenol A, Human and Ecological Risk Assessment, 2004; 10(5):875-921.</ref> et financé par le Conseil américain du plastique<ref>American Plastics Council</ref> qualifiait le risque de « faible » et « non significatif ». Claude Hughes considère dans le rapport de 2004 que cette publication du Centre pour l'analyse des risques n'est pas fiable parce qu'elle ne prend en compte que peu de travaux publiés depuis 2001 sur l'effet des faibles doses de BPA sur la santé.

En 2005, l'équipe de S.M Belcher démontrait que de faibles taux de bisphénol A peuvent entraîner une altération du développement du fœtus chez le rat<ref>Le HH, Carlson EM, Chua JP, Belcher SM. Bisphenol A is released from polycarbonate drinking bottles and mimics the neurotoxic actions of estrogen in developing cerebellar neurons. Toxicol Lett. 2008 Jan 30;176(2):149-56.</ref>.

En 2006, vom Saal et Welshons<ref>vom Saal FS, Welshons W, Large effects from small exposures. II. The importance of positive controls in low-dose research on bisphenol A, Environmental Research, 2006 Jan, 100: 50-76.</ref> ont publié une analyse détaillée expliquant pourquoi certaines études, principalement menées par des laboratoires financés par l'industrie, n'obtenaient pas des résultats reproductibles sur les effets à faible dose du bisphénol A. Modèle:Refnec.

En 2008, Lang & al. détectent une corrélation entre le taux urinaire de bisphénol et le risque d'apparition de désordres cardiovasculaires<ref name=Lang2008/> et un risque accru de diabète<ref name=Lang2008/> et de certaines anomalies chez l'adulte (concentration anormales d'enzymes γ-glutamyltransferase dans le foie et de phosphatase alcaline)<ref name=Lang2008>Lang, I. A., Galloway, T. S., Scarlett, A., Henley, W. E., Depledge, M., Wallace, R. B., & Melzer, D. (2008). Association of urinary bisphenol A concentration with medical disorders and laboratory abnormalities in adults. Jama, 300(11), 1303-1310</ref>.

En 2009, Stahlhut et al. ont montré<ref name=Stahlhut2009>Stahlhut R.W, Welshons W.V & Swan S.H (2009) Bisphenol A data in NHANES suggest longer than expected half-life, substantial nonfood exposure, or both Biomedical Sciences publications (MU) (résumé).</ref> que les taux urinaires de BPA d'hommes adultes ne diminuaient pas en période de jeûne. Ceci contredit la théorie qui veut que tout le BPA absorbé avec la nourriture soit rapidement métabolisé et virtuellement éliminé en moins de 24h chez l'humain adulte (hypothèse déduite de 3 études expérimentales chez l'homme avec exposition à des doses élevées de BPA, et alors que les études animales aboutissaient généralement aux mêmes conclusions selon Vandenberg et al. 2007<ref>Vandenberg L.N, Hauser R, Marcus M, Olea N & Welshons W.V (2007) Human exposure to bisphenol A (BPA). Reproductive toxicology, 24(2), 139-177 (résumé).</ref>). Cette étude montre soit qu'il existe une voie d'exposition constante au BPA indépendante de l’alimentation, ou que cette molécule peut être accumulée dans des tissus tels que la graisse corporelle (qui est consommée durant le jeûne) plus longtemps qu'on ne le pensait ; ces deux hypothèses explicatives pouvant également coexister.
Depuis plusieurs décennies, le BPA était considéré comme rapidement métabolisé ou dégradé dans l'organisme humain ou animal ; la présence constante de BPA dans les tissus ou liquides du corps humain était donc supposée provenir d'une exposition continue à ce produit, principalement par l’alimentation supposait-on. Cette supposition est remise en question par les travaux de Stahlhut et ses collègues, qui laissent envisager l'hypothèse que certaines cellules pourraient être exposée en continu au BPA durant des périodes plus longues qu'on ne le pensait.

De 2009 à 2011, divers travaux scientifiques conduits au sein de l'INRA concluent (pour la première fois) que l’exposition au bisphénol A a des conséquences sur la fonction intestinale chez le rat : l’appareil digestif du rat se montre très sensible aux faibles doses de BPA, qui affecte la perméabilité intestinale<ref>V. Braniste, M. Leveque, C. Buisson-Brenac, L. Bueno, J. Fioramonti, E. Houdeau (2009 ) “Oestradiol decreases paracellular permeability in the female rat colon through occludin up-regulation and oestrogen receptor β in epithelial cells.” J Physiol. ; 587:3317-28</ref>, la douleur viscérale et la réponse immunitaire à l’inflammation digestive. Les effets du BPA sur l’intestin s'observent dès une dose dix fois inférieure à la dose journalière admissible pourtant considérée comme très sécuritaire pour l’homme. Cette étude montre également que l’exposition pré- et post-natale de ces animaux peut fragiliser la fonction de « barrière intestinale » à l’âge adulte<ref>Modèle:Article.</ref> et avec des différences selon le sexe<ref name="Braniste2010"/> et des variations de perméabilité selon la période du cycle sexuel chez la femelle du rat<ref name=Braniste2011>Braniste V (2011), La barrière intestinale, une nouvelle cible des œstrogènes et des xénoestrogènes : le cas du Bisphénol A (thèse de doctorat/ euro-gastroentérologie et nutrition), Université Toulouse III-Paul Sabatier, PDF, 179pp.</ref>. V. Braniste (2011) juge la propriété (diminution œstrogéno-dépendante du transport paracellulaire) alors méconnue des œstrogènes Modèle:Citation<ref name=Braniste2011/>.

Controverses ou limites des études toxicologiques

Modèle:Section à sourcer

L'industrie finance et fait publier un petit nombre d'études qui ne trouvent jamais rien afin de créer une controverse là où il n'y en a pas et ainsi de retarder les législations restrictives<ref>Modèle:Article</ref>.

Modèle:Référence nécessaire. L'indépendance des experts siégeant au sein de l'Autorité européenne de sécurité des aliments chargée des recommandations en matière de santé publique est elle aussi mise en cause, 59 % de ses experts étant en conflit d'intérêts selon le rapport de la journaliste Stéphane Horel, auditionnée par l'Assemblée nationale française<ref name="AN2014">Rapport d'information déposé par la Commission des affaires européennes sur la stratégie européenne en matière de perturbateurs endocriniens - section « Les oppositions dans la sphère scientifique », sur le site assemblee-nationale.fr, 25 février 2014</ref>. Pour certains, en préférant les études toxicologiques financées par l’industrie, réalisées suivant des protocoles vieux de 60 ans, aux résultats récents des recherches en endocrinologie, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. La commission de l'Assemblée nationale préconise d'éviter que Modèle:Cita<ref name="AN2014"/>.Modèle:Référence nécessaire.

Modèle:Référence nécessaire. Certains auteurs affirment que les études basées sur les rats sont biaisées : les auteurs d'une étude de l'université du Missouri affirment ainsi que les lignées de rats de laboratoire utilisées par les industriels pour les évaluations toxicologiques du bisphénol A sont au moins 25 000 fois moins sensibles aux perturbations hormonales que la moyenne<ref>Judith Duportail, Les tests sur les rats remis en cause après l'affaire Séralini, Le Figaro, rubrique Science, 2012-10-24, consulté 2012-10-28</ref>.

La position des organismes officiels de sécurité sanitaire

En 2006 l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) souligne, en conclusion d'un rapport sur le bisphénol A, sa présence dans les canalisations de transport de l'eau potable et dans divers contenants<ref>Avis du groupe scientifique sur les additifs alimentaires, les arômes, les auxiliaires technologiques et les matériaux en contact avec les aliments [AFC] relative au 2,2-bis(4-hydroxyphényl)propane (bisphénol A), http://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/428.htm</ref>. Elle préconise que soit étudiée une possible propagation de cette substance dans l'eau. De plus, l’AESA fixe alors à Modèle:Unité/2 (= Modèle:Unité/2) de poids corporel la dose journalière tolérable pour cette substance<ref>Point sur le bisphénol A, voir aussi le dossier sur le BPA.</ref> (soit Modèle:Unité/2 maximum par jour pour une personne de Modèle:Unité/2), taux alors retenu par l'Anses.

Le Modèle:Date, un rapport de la Food and Drug Administration concluait que ce produit ne posait pas de problème de santé aux niveaux d'exposition habituels pour l'homme ; ce constat n'est pas partagé par de nombreux scientifiques, y compris au sein d'un groupe consultatif de la FDA qui accuse l'agence de ne retenir que les arguments avancés par les études financées par l'industrie du plastique et d'ignorer une centaine d'études<ref name=WP/>, créant « un faux sentiment de sécurité », alors que d'autres rapports ou études alertent sur les risques liés à ce produit. L'agence s'est engagée à réétudier la question<ref> A false sense of security, Chicago Tribune, 24 janvier 2009 </ref>, ce qui l'a amené à renverser partiellement sa position : si elle n'a pas interdit le bisphénol A, ni contraint les producteurs à afficher la présence de bisphénol A sur les étiquettes (ce dernier étant classé « additif alimentaire ») faute, dit-elle, de preuves suffisantes, elle conseille le public de minimiser son exposition à ce produit<ref name=WP/>. Ayant lancé une enquête dotée d'un budget de 30 millions de dollars sur deux ans pour étudier le bisphénol<ref name=WP/>, elle souligne que 90 % de la population américaine présente des traces de bisphénol dans son urine<ref name=WP/> et se déclare particulièrement soucieuse des effets du bisphénol sur les fœtus, les bébés et les jeunes enfants<ref name=WP/>. L'industrie du bisphénol produit plus de 6 millions de tonnes par an de ce produit<ref name=WP/>.

Le 30 septembre 2010, l'Agence européenne de sécurité des aliments rend un avis concluant qu'il n'existe aucune nouvelle preuve les amenant à reconsidérer la DJA fixée à Modèle:Unité de poids corporel et considère qu'il n'est pas dangereux pour la santé<ref>Modèle:Article</ref>, mais l'Anses en France considère que cette référence n'est plus fiable, la notion de seuil étant selon elle à préférer aux DJT (Doses journalières Tolérables)<ref name=ANSES2011 />, et la DJT fixée par l'EFSA étant 600 fois supérieure à celle préconisée par l’ANSES<ref name="AN2014"/>.

En 2011, l'Anses a publié deux rapports : le premier sur les effets sanitaires du bisphénol A et le second sur ses usages<ref name=ANSES2011 />, avant de lancer un appel à contributions, pour recueillir des commentaires sur le contenu et les pistes de ses travaux et pour recevoir toute donnée scientifique concernant, notamment, les produits de substitution disponibles ou des données relatives à leur innocuité et efficacité<ref>Voir § Appel à projet ; Rapports relatifs aux effets sanitaires et aux usages du bisphénol A sur www.anses.fr</ref>.

En 2013, l'Anses dans un nouveau rapport d'évaluation de la toxicité du bisphénol A<ref name="rapport ANSES 2013">Évaluation des risques du bisphénol A (BPA) pour la santé humaine - Tome 1 sur www.anses.fr, mars 2013, 13Modèle:Nb p. et 282Modèle:Nb p.</ref> estime que l'essentiel du bisphénol A vient de l'alimentation, mais que des situations particulières existent (exposition aux tickets de caisse thermiques, bonbonnes à eau en polycarbonate), et qu'un effet sur les fœtus n'est pas exclu.

En janvier 2014, l'EFSA révise ses chiffres à la baisse, divisant par 10 la DJT ; la ramenant à 5 microgramme par kilogramme de poids corporel et par jour<ref name="AN2014"/>.

Recommandations des agences sanitaires

Bisphénol A et biberons

En 2008, le bisphénol A était très présent dans les plastiques alimentaires et notamment dans les polycarbonates, dans 90 % des biberons qui peuvent en relarguer des quantités significatives dans les aliments ainsi donnés aux bébés<ref>Biedermann-Brem S., Grob K., Fjeldal P., (2008). Release of bisphenol A from polycarbonate baby bottles: mechanisms of formation and investigation of worst case scenarios. Eur. Food Res. Technol. 227: 1053-1060</ref>,<ref>Biedermann-Brem S. et Grob K., (2009). Release of bisphenol A from polycarbonate baby bottles: water hardness as the most relevant factor, Eur. Food Res. Technol. 228: 679-684.</ref>. Face aux risques médiatisés cette année, certains fabricants de biberons (Dodie ; Avent du groupe Philips) ont décidé la même année de fabriquer des biberons sans BPA mais commercialisés plus chers<ref>« Allo, maman bobo ! », dans Le Nouvel Observateur, 25 septembre 2008 et Nouvel Observateur Magazine digital sur nouvelobs.com.</ref>. Ceux-ci ont également publié des questions/réponses sur leurs sites Internet pour rassurer les clients et leur donner leurs avis sur le bisphénol A et leurs recommandations d'utilisation des biberons actuels (notamment la « chauffe<ref>Q/A Dodie et Q/A Avent.</ref> »).

Le Modèle:Date, le Canada est devenu le premier pays dans le monde à interdire les biberons contenant du bisphénol A<ref>Modèle:Article.</ref>. La France les a interdit deux ans après, soit en 2010, dans le cadre du projet de loi Grenelle II.

En France, dans un communiqué du Modèle:Date, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) s'est alignée sur les conclusions de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) selon lesquelles l'exposition des nourrissons au bisphénol A est largement inférieure à la dose journalière tolérable (DJT) et ce, même en cas de chauffage au micro-ondes<ref>Modèle:Article.</ref>. Quelques jours plus tard, le Canard enchaîné dénonçait un conflit d'intérêts en faisant remarquer que de nombreux membres du comité d'experts de l'Afssa étaient également employés par l'industrie du plastique<ref>Modèle:Article.</ref>.

Début 2009, la polémique s'étend. En France, le Réseau environnement santé (RES), qui regroupe associations, ONG et scientifiques, demande aussi « l'interdiction du BPA dans les plastiques alimentaires ». Aux États-Unis comme en France, un certain nombre de fabricants annoncent qu'ils proposent ou vont proposer des biberons « garantis sans bisphénol A<ref>Modèle:Article</ref> ».

Les endocrinologues constatent une augmentation des problèmes testiculaires chez les garçons, de l'obésité précoce (le biosphénol fait partie des composés « obésogènes »<ref name=Leonardi2017>Leonardi, A.; Cofini, M.; Rigante, D.; Lucchetti, L.; Cipolla, C.; Penta, L.; Esposito, S (2017). The Effect of Bisphenol A on Puberty: A Critical Review of the Medical Literature. Int. J. Environ. Res. Public Health 2017, 14, 1044. </ref>) et une avancée de l'âge de puberté des filles (par exemple, selon une étude publiée en 2010, ayant porté sur 1 239 fillettes de trois régions des États-Unis, 15 % d'entre elles ont entamé leur puberté vers Modèle:Nobr, et 20 % avaient de premiers poils pubiens dès Modèle:Nobr, ce qui confirme des résultats danois montrant que la formation des seins est de plus en plus précoce (Thélarche précoce) chez les jeunes européennes<ref>Lise Aksglaede, Kaspar Sørensen, Jørgen H. Petersen, Niels E. Skakkebæk et Anders Juul, Modèle:Lang, mai 2009 ; 123 : e932 - e939 (Résumé)</ref>. Des variations ethniques ou régionales sont constatées, qui pourraient être liées à l'alimentation et éventuellement à l'exposition au bisphénol A ou à d'autres facteurs environnementaux<ref>Germaine M. Buck Louis, L. Earl Gray, Jr, Michele Marcus, Sergio R. Ojeda, Ora H. Pescovitz, Selma Feldman Witchel, Wolfgang Sippell, David H. Abbott, Ana Soto, Rochelle W. Tyl, Jean-Pierre Bourguignon, Niels E. Skakkebaek, Shanna H. Swan, Mari S. Golub, Martin Wabitsch, Jorma Toppari et Susan Y. Euling, Environmental Factors and Puberty Timing: Expert Panel Research Needs Pediatrics, février 2008 ; 121 : S192 - S207 (Résumé)</ref>.
Lors de son colloque annuel (10 juin 2009), la Société internationale d'endocrinologie a de nouveau alerté sur cette question (effet perturbateur endocrinien sur la reproduction, implications dans les cancers du sein et de la prostate, dans certaines pathologies cardio-vasculaires, de la thyroïde et l’obésité). Elle a appelé à réduire l’exposition de la population à ces molécules, au nom du principe de précaution. Elle a publié une « déclaration scientifique »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Diamanti-Kandarakis et al. ; « Endocrine-Disrupting Chemicals: An Endocrine Society Scientific Statement » ; Endocrine Reviews Modèle:Vol.30, Modèle:N°4, Modèle:P.293-342 (juin 2009) (Modèle:Pdf Déclaration, en anglais, 56Modèle:Nb p., consulté le 17 juin 2009)</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Résumé de l'étude EDRV</ref> dans la revue Endocrine Reviews. La déclaration juge le problème préoccupant, et appelle à renforcer la recherche.

Le 5 février 2010, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a rendu son avis sur le bisphénol A<ref name="MCDA2009sa0270"/>. L'Afssa dit « constater des « effets subtils » sur de jeunes rats, ce qui l'incite à poursuivre son travail d'expertise pour comprendre ces signaux d'alertes ». Elle conseille donc de ne pas « chauffer trop fort » les aliments ou biberons au micro-ondes. Une recommandation qui ne satisfait pas du tout les médecins de l'Association santé environnement France, qui disent ne pas savoir ce que « chauffer trop fort veut dire<ref>http://www.lepost.fr/article/2010/02/05/1925498_l-avis-des-medecins-de-terrain-sur-l-avis-de-l-ultra-theorique-afssa-sur-le-bisphenol-a.html</ref> ». Dans le doute, les médecins de l'association appellent à prendre quelques précautions simples, notamment préférer l'utilisation de biberons en verre incassable ou en plastique sans BPA.

En 2017 une revue des études (cliniques ou épidémiologiques) faites dans les 20 ans précédents, sur les liens éventuels entre exposition au BPA et âge de la puberté, n'a trouvé que 19 études sur le sujet<ref name=Leonardi2017/>. Sept de ces études ont conclu à une corrélation, Modèle:Citation<ref name=Leonardi2017/>. Plusieurs études ont trouvé une relation étroite entre le BPA urinaire et le risque d'obésité et de puberté précoce, mais le rôle du BPA n'est pas encore expliqué ; les résultats cliniques et épidémiologiques étant contradictoires<ref name=Leonardi2017/>).

Méthodes analytiques

Plusieurs méthodes de dosage de BPA dans l’eau existent.

Parmi ces méthodes, l’une des plus utilisées est la SPE/GC, SPE/LC avec différents types de détection comme l’UV et la fluorescence. Bien que donnant une bonne limite de détection, les désavantages de cette technique, tels que sa lenteur et sa grande consommation de solvant, ont entraîné la mise au point de plusieurs autres techniques.

La technique de la SPME espace de tête pour détecter le BPA dans l'eau est la plus utilisée actuellement. Elle se déroule comme suit : Modèle:Unité/2 d’échantillon sont prélevés et filtrés avec un filtre fibre de verre de Modèle:Unité/2 de diamètre. Cet échantillon est introduit dans une fiole de Modèle:Unité/2 contenant Modèle:Quoi du NaCl 20 % (poids/volume). On ajoute ensuite Modèle:Unité/2 de méthanol contenant Modèle:Unité/2 de Modèle:Nobr comme étalon interne. On ajoute ensuite Modèle:Unité/2 d’anhydride acétique puis la fiole est immédiatement scellée. Après Modèle:Nobr de dérivatisation, Modèle:Unité/2 d’une fibre de type PDMS sont introduits dans l’espace de tête pendant Modèle:Nobr et à Modèle:Tmp avec une agitation de Modèle:Nobr par minute. Cette fibre adsorbe les analytes d’intérêt dans la phase gazeuse située au-dessus de la matrice. Ces analytes concentrés sont par la suite désorbés dans l’injecteur d'un chromatographe en phase gazeuse à Modèle:Tmp pendant Modèle:Nobr<ref>Intissar Limam, Ang line Guenne, Mohamed Ridha Driss et Laurent Mazeas, Modèle:Lang, Anal. Chem., Modèle:Vol.90, issue 3, 6 janvier 2010, Modèle:P.230-244.</ref>.

La SPME espace de tête/LC/MS/MS a été appliquée par Santé Canada pour détecter le BPA dans l’eau en bouteille.

L’évaluation des risques sanitaires liés au bisphénol A est effectuée sur des matrices de plus en plus complexes telles que les matrices alimentaires. Pour ces dernières, les méthodes de prétraitement d’échantillons jouent un rôle crucial pour obtenir des analyses fiables. Pour répondre à cette demande, des prétraitements par extraction en phase solide<ref>Extraction en phase solide sur www.polyintell.fr</ref> (SPE) utilisant la technologie des empreintes moléculaires en polymère<ref>Les polymères à empreintes moléculaires sur www.polyintell.fr</ref> permettent une extraction sélective et efficace du bisphénol A dans ces matrices complexes. Plusieurs applications ont été développées pour de telles matrices<ref>Extraction spécifique du Bisphénol A dans de nombreuses matrices: eau, lait, bière ou conserves alimentaires sur www.polyintell.fr</ref> (lait infantile en poudre ou liquide, aliments en conserve…). Ainsi cette technologie est utilisée lors des analyses de l’ensemble des matrices alimentaires liquides et solides du rapport d’évaluation des risques sanitaires du BPA de l’ANSES<ref name="rapport ANSES 2013" /> de mars 2013 (méthode décrite dans l’annexe 12 des Annexes du rapport<ref>Annexe 12 : Méthode de mesure quantitative du BPA dans les matrices alimentaires sur www.anses.fr, mars 2013, Modèle:P.132-135</ref>).

Réduire son exposition

L'importance de la toxicité du bisphénol A, de ses substituts et d'autres composants du plastique est encore en discussion entre les scientifiques. Le principe de précaution suggère cependant de réduire l'exposition, en particulier des nourrissons et des femmes qui désirent avoir des enfants. Il est possible de réduire fortement son exposition en adoptant une alimentation variée à base de produits frais et en évitant la vaisselle et les conditionnements en plastiques<ref>La revue Prescrire, mai 2013, 33;35, Modèle:P.376</ref>.

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

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  • Th. Zincke, Mittheilungen aus dem chemischen Laboratorium der Universität Marburg, Justus Liebigs Annalen der Chemie, 343 (1905), Modèle:P.75-131.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press, 76eModèle:Éd. (1995-1996).
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} E. C. Dodds et Wilfrid Lawson, « Synthetic strogenic Agents without the Phenanthrene Nucleus », Nature, Modèle:Vol.137, Modèle:P.996 (1936).
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  • Jean-Yves Nau, « Alerte sanitaire sur les plastiques alimentaires », Le Monde, 14 mai 2008.
  • Mansilha C, Silva P, Rocha S, Gameiro P, Domingues V, Pinho C, Ferreira IM () Bisphenol A migration from plastic materials: direct insight of ecotoxicity in Daphnia magna ; Environ Sci Pollut Res Int. 2013 Sep;20(9):6007-18. doi: 10.1007/s11356-013-1614-0. Epub 2013 Mar 22 ; Modèle:PMID (résumé)
  • Stéphane Foucart, « Bisphénol A, les dessous d'un scandale sanitaire », Le Monde, 29 octobre 2011, Modèle:P.6-7.
  • Barrett JR (2014) BPA and reproductive health reviewing the current state of the science. Environ Health Perspect. 2014 Aug;122(8):A223. Modèle:PMID

Articles connexes

Liens externes

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