Cap Fréhel

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Modèle:Confusion Modèle:Infobox Cap

Le cap Fréhel est une pointe de grès rose au relief tourmenté qui sépare à l'est la baie de Saint-Brieuc de la baie de Saint-Malo, sur la côte de la Manche. Il est situé sur la commune de Plévenon et non sur celle, limitrophe, de Fréhel, comme pourrait le laisser penser le nom de cette dernière, dans le département français des Côtes-d'Armor. Ce cap compte parmi les plus impressionnants de Bretagne : la falaise domine la mer d'environ 70 mètres<ref>Modèle:Article</ref>.

Le cap Fréhel est classé pour son intérêt ornithologique et pour le bon état de conservation des landes côtières.

Depuis septembre 2019, le site Le Cap d'Erquy-Cap Fréhel (Côtes d'Armor) a reçu officiellement le label Grand Site de France pour 6 ans, attribué par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette décision reconnaît le travail accompli pour préserver ses paysages exceptionnels, tout en améliorant l'accueil du public.

Géographie

Localisation

Le cap Fréhel est situé sur la côte nord de la Bretagne, à la limite ouest de la Côte d'Émeraude. Situé à 8,5 km du centre de Fréhel et à 4 km du centre de Plévenon, l'accès se fait par une route côtière, soit en arrivant de l'est, en passant à proximité du fort La Latte, soit depuis Sables-d'Or-les-Pins, à l'ouest. Un sentier entre les bruyères et les ajoncs, intégré au GR 34, fait le tour du cap. Par temps clair, on peut distinguer l’île anglo-normande de Jersey.

Le cap Fréhel a donné son nom au cap de Freels de la côte orientale de Terre-Neuve quand les marins locaux ont commencé à y exploiter la morue<ref>Le Pays de Dinan, 1986, p. 134.</ref>.

Le paysage

Les plages

De nombreuses plages et criques sont accessibles tout au long de la côte de part et d'autre du cap Fréhel depuis le sentier GR34 et/ou par la route. Des exemples notables sont : l'anse des Sévignés (au pied des falaises du cap), la Fosse (accessible en descendant les dunes), ou encore les Grèves d'en Bas (spot de surf reconnu).

Les houles et grottes marines

La côte rocheuse et escarpée du cap abrite de nombreuses grottes marines, appelées localement "houles". Les contes et légendes collectés par Paul Sébillot au XIXe siècle précisent que ces grottes étaient peuplées par les fées des houles.

Les cavités sont accessibles aux piétons, à marée basse, et aux kayakistes de mer, à marée haute. La houle de la Banche est la plus longue de ces cavités marines<ref>Modèle:Article|lire en ligne=https://www.academia.edu/42244177/2019_Grottes_et_houles_du_cap_Fr%C3%A9hel_C%C3%B4tes_dArmor_%7Cconsulté le=2023-02-04}}.</ref>.

Cadre géologique

Fichier:Batholite mancellien.svg
Carte géologique du Massif armoricain, avec au nord-est le batholite mancellien et ses nombreux plutons de granite cadomien (Trégor, Lanhélin, Louvigné, Vire, Avranches…). Ce batholite dessine une ellipse de Modèle:Unité (d'Alençon à la Rance) sur Modèle:Unité (de Vitré à Vire)<ref>Carte géologique de la France au 1/50000 Fougères 13-17, éditions du BRGM, 1981, p. 5</ref>.
Fichier:Formation d'une arche.png
Diagramme illustrant l'érosion des cap, les grottes évoluant en arche puis en stack (pilier, pinacle) et en chicot.

Fréhel est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagne successives. Le site géologique de Fréhel se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien (constitué de formations volcano-sédimentaires) limité au nord-est par un important massif granitique cadomien, le batholite du Trégor, et au sud-ouest le pluton de Lanhélin qui font partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien<ref group="Note">De Modèle:Lang, nom latin de la région du Maine, domaine structural de la partie nord-est du Massif armoricain dénommé en 1949 par le géologue Pierre Pruvost. Il est caractérisé par un Précambrien récent au sein duquel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs antérieurement au dépôt des terrains paléozoïques ; ce domaine surélevé a été épargné par les transgressions marines du Cambrien.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'histoire géologique de la région est marquée par le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens environnants sont fortement déformés, plissés et métamorphisés par l'orogenèse cadomienne, formant essentiellement des schistes et des gneiss<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les massifs granitiques du Mancellien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne ainsi que l'intrusion de diorite de Coëtmieux-Fort-la-Latte (daté de 580 Ma) qui forme le noyau dur d'un horst, entourée de métagabbros moins résistants, plus ou moins hydrothermalisés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dans la région, la reprise de sédimentation à l'Ordovicien inférieur est marquée par le dépôt de séries gréseuses ou argileuses, rouges-violacées souvent immatures (grès feldspathiques) : ces dépôts caractérisent les formations d'Erquy-Fréhel, homologues des séries détritiques rouges du bassin de Plouézec-Plourivo-Bréhec<ref>Modèle:Article</ref>.

Les spectaculaires falaises rouges montrent du grès rouge à pendage faible vers l'Ouest et qui est parfois coupé par de grands filons de diorite qui se dressent presque verticalement. L'érosion marine a découpé ces grès en marches d'escalier et en blocs polyédriques, les failles et diaclases<ref>Le système NE—SW (N 40°) comprend des failles (parfois accompagnées de flexures) et des diaclases qui se répètent parfois tous les 10 cm environ. Suivant la direction NW—SE (N 140°) on observe essentiellement des diaclases qui associées aux joints NE—SW débitent les bancs gréseux en parallélépipèdes réguliers. Modèle:Citation Carte géologique de la France à 1/50 000. 206, St-Cast, BRGM, 1980, p. 25</ref> favorisant le débitage de grands pans de roches aux parois subverticales. Avant de s'effondrer, les blocs diaclasés donnent parfois des piliers ou des pinacles plus résistants, comme le rocher de la Fauconnière<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ce grès appartient à ce que les scientifiques nomment la Série rouge d'Erquy-Fréhel, série sédimentaire du golfe normano-breton issue de l'altération de l'orogène cadomien<ref>Modèle:Article.</ref>. Sous l’effet de l’érosion, des coulées de débris se forment, formant des poudingues à la base de cette série. Un régime torrentiel s’installe transportant et accumulant les débris au pied des pentes dans des cônes alluviaux que l'on reconnaît dans le poudingue d'Erquy et dans la lentille de grès d'Erquy. Puis les torrents laissent place à un réseau de rivières en tresses qui véhiculent dans un immense delta des sédiments plus fins composés de grains de silice et de feldspath qui, par accumulation et cimentation, se transforment en grès un peu arkosiques<ref>Ce grès arkosique contient des grains de quartz gris et des grains de feldspath dont la couleur blanche est due à leur altération en kaolin.</ref>, parfois avec Modèle:Lien (témoins de la présence de filières au fond de ce delta), parfois avec de petits lits conglomératiques<ref>L’étendue du plateau suggère que les grès auraient formé à cette époque un estuaire.</ref>. La couleur rouge<ref>Au cap Fréhel, la teinte rougeâtre prédomine. À Erquy, il est rosé. À Plourivo, la coloration est parfois lie-de-vin. Aux environs de Redon, il offre des nuances rouge violacé.</ref> de la roche provient d’un oxyde de fer qui lors du dépôt des grains de sable s’est mélangé au ciment les unissant, donnant cette coloration si particulière<ref>Les Grès roses d’Erquy et de Fréhel. Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette série sédimentaire de grès feldspathiques roses épais de 400 mètres forme des couches de terrain empilées les unes sur les autres en position quasiment horizontale (pendage d'environ 15°), peu plissées. Ce pendage témoigne d'un mouvement de légère bascule postérieurement à son dépôt mais semble-t-il aucun phénomène de métamorphisme, ni de plissement alors que dans d'autres régions bretonnes, le grès blanc forme des bancs massifs redressés à la verticale, en raison de l'intensité des déformations supportées par ces roches au cours de l'orogenèse hercynienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ce grès a été employé pour ses qualités de résistance à l'usure, essentielles pour la voirie. La société des Carrières de l'Ouest l'exploite toujours pour granulats et enrochements dans d'immenses « fosses » littorales. Une partie de la production est exportée par mer à partir de Port-Barrier, remis en état<ref>Modèle:Article.</ref>.

Patrimoine historique

Phares

Modèle:Article détaillé Le vieux phare (ou tour Vauban), en granite, fut construit sous Louis XIV en 1701 par un des disciples de Vauban, Jean-Siméon Garangeau (1647-1741), qui est nommé « ingénieur en chef et directeur des fortifications de Saint-Malo » en 1691 et le restera jusqu'à sa mort. À l'époque, on brûlait notamment de l'huile de poissonModèle:Référence nécessaire.


Un phare plus moderne et plus haut sera construit entre 1845 et 1847, à la place de l'actuel. Il est électrifié en 1886. Les troupes allemandes le détruiront en août 1944.

Le phare actuel, reconstruit à partir de 1946, sera inauguré en 1950 : haut de 32 mètres, sa lanterne domine la mer de 103 mètres. Par temps clair, son feu est visible à plus de 100 kilomètres.

Vestiges de la Seconde Guerre mondiale

Fichier:Plévenon - Cap Fréhel - Wn La 318 (Bunker type L 479 'Anton' - intérieur) 08b.jpg
Intérieur du bunker « Anton ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale le cap Fréhel a été l'emplacement d'une station radar<ref>Modèle:Lien web</ref>, il n'en subsiste aujourd'hui que quelques blockhaus dissimulés dans les fourrés. Les galeries abritent des chauves-souris.

Le Modèle:Date- une task force de la 28e division d'infanterie américaine fut chargée d'attaquer les forces allemandes qui occupaient le cap Fréhel. Elle arrive le soir à Plévenon. Le lendemain, 15 août, avec l'aide de résistants FFI elle attaque la station de reconnaissance aérienne Frosch. Les Allemands se rendirent vers midi, 293 d'entre eux furent faits prisonniers<ref>Éric Rondel, La libération de la Bretagne, éditions Ouestetcompagnie, 2014, Modèle:Isbn</ref>.

La route illégale du Cap Fréhel

En 1974 Joseph Hourdin, maire de Fréhel et conseiller général, entreprend illégalement la construction d'une route littorale menant au Cap Fréhel ; il se heurte à de vives oppositions de la part d'écologistes alors qu'il est soutenu par les agriculteurs locaux qui craignent que le plan d'occupation des sols alors en cours d'élaboration ne bloque pour eux toute perspective de développement. La route illégale en cours de construction fut abandonnée et le site remis en l'état<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 14 avril 2020.</ref>.

Biodiversité

Ornithologie

Fichier:Uria aalge & Phalacrocorax aristotelis, Fréhel.png
Guillemots de Troïl, nichant sur la falaise du cap Fréhel. On aperçoit également un Cormoran huppé.

L'été, la rocher de la Fauconnière, ainsi que la falaise sous les pieds des touristes venus l'admirer, sert de site de nidification pour les Cormorans huppés, les guillemots de Troïl et plus bas pour les mouettes tridactyles. Selon les années, ce sont 280 à 336 couples de guillemots qui nichent sur ces falaises, ce qui représente environ 85% de l'effectif présent en France. Plus rares, 28 à 31 couples de pingouins torda occupent les lieux pour leur nidification. Les goélands marins, argentés ou bruns nidifient sur les terrains plus plats des îlots des alentours, tandis que les fulmars boréaux se répartissent tout le long des falaises<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les landes notamment, sont un lieu de passage migratoire de nombreux passereaux, tel que le traquet motteux.

À partir de la mi-été 2019, un couple de Craves à bec rouge est observé sur ce site : c'est une première mention départementale.

Landes

Les landes rases, battues par les vents marins, peignent le paysage du rose des bruyères et du jaune des ajoncs. Dans les creux, le long de petits rus ou autour de mares, se développent quelques saules. Les sentiers creusés par le piétinement des visiteurs, forment de petits creux qui servent de refuges à tout un petit peuple des landes : de petits lézards des murailles y paressent au soleil, des abeilles sauvages y creusent leurs abris, tandis que la sauterelle éphippigère ou les araignées traquent leurs proies.

Le cap Fréhel est couvert de Modèle:Unité de landes, un troupeau réduit pâture le site, pour maintenir le milieu et empêcher sa fermeture. La lande est dégradée sur environ 75 ha<ref>Modèle:Article</ref>.

Autres milieux

Les prairies à brachypodium et Peucedanum officinale ne sont présentes que sur le cap, en France.

Espèce invasive - La cinéraire

Désignations et classements

Les landes côtières ainsi que la mer sont couvertes par un site Natura 2000 (à la fois ZPS et ZSC) depuis Erquy jusqu'à Saint-Cast-le-Guildo<ref>Modèle:Lien web</ref>. De plus le Cap d'Erquy et le Cap Fréhel sont tous les deux des sites classés, par une décision du ministère de la transition écologique et solidaire datée du 11 septembre 2019 (puis publiée au journal officiel le 24 septembre), l'ensemble a été labellisé Grand site de France<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le cap Fréhel, séparément du cap d'Erquy devrait faire partie du Parc naturel régional Vallée de la Rance - Côte d'Émeraude quand celui-ci sera créé.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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