Carquebut
Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Ancienne commune de France
Carquebut est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de Modèle:Dernière population commune de France habitants<ref group="Note">Population municipale Modèle:Dernière population commune de France, légale en {{#expr:Modèle:Dernière population commune de France+3}}.</ref>, commune déléguée au sein de Sainte-Mère-Église depuis le Modèle:Date-.
Géographie
Cette commune est au cœur du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. D'une superficie de Modèle:Nobr, elle est divisée entre marais (des Mottes, de la Pigachière, d'Éturville) et les collines environnantes. L'altitude maximale est d'environ Modèle:Nobr.
Les principaux hameaux de Carquebut sont : Éturville, le Petit Hameau, le Grand Hameau, le Port, les Raillières et Vigilant.
La principale route de la commune est la route nationale 13 qui relie Caen à Cherbourg. De même, la voie de chemin de fer Paris-Cherbourg traverse Carquebut.
Toponymie
Le nom de cette commune est le seul du doyenné de Plain qui semble avoir un nom d'origine entièrement scandinave ou anglo-scandinave. Il est attesté sous les formes Querquebu en 1165 - 1173<ref>Léopold Delisle, Recueil des actes de Henri II, revu et publié par Élie Berger, t. I, Imprimerie Nationale, Paris, 1916, p. 540, § CCCCXII.</ref>, Kirkebi en 1204<ref name="Renaud">Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie, OREP éditions, 2009, p. 89.</ref>, Kerkebu en 1228<ref name=NCM>François de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 93.</ref>.
Ce nom est issu de la combinaison des éléments kirkja « église »<ref group="Note">L’ancien norois kirkja « église » représente un emprunt au germanique occidental °kirika (cf. anglais church, néerlandais kerk, allemand Kirche), lui-même tiré du grec médiéval ϰυριϰόν (kūrikón), réfection de ϰυριϰαόν [δῶμα] (kūriakón [dōma]) « [maison] du seigneur »), adjectif (ici neutre) dérivé de ϰύριος (kūrios) « seigneur ». Ce dernier mot est issu d'un radical indo-européen °kū-ro- « puissant » (d’abord « enflé, gonflé »), forme suffixée du degré zéro de °keuə- « enfler » [in Dominique Fournier, Wikimanche].</ref> et bú « maison, ferme; résidence, domaine; village »<ref name="Dauzat">Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de Marie-Thérèse Morlet), p. 150a.</ref>,<ref name="Fournier">Dominique Fournier : « Carquebut » in Wikimanche (lire en ligne) [1].</ref>,<ref name="Renaud"/>, soit « le village de l'église », « le domaine rural (près) de l'église » ou encore « la maison (près) de l'église ». L'ancien norois bú s'est ici très probablement croisé avec l'ancien anglais de même origine bū (forme fléchie bȳ) « résidence », forme sous laquelle il a dû se fixer<ref name="Fournier"/>,<ref group="Note">L'ancien norois bú a comme équivalents modernes l'islandais bú (même sens), le suédois by « village », le danois by « ville », etc. Il se rattache au radical °bū- « habiter, résider » < indo-européen °bʰū-, degré zéro allongé de la racine °bʰeu- « être », initialement « croître, devenir » (cf. anglais to be, breton bout, russe быть (byt’) « être ») [in Dominique Fournier, Wikimanche].</ref>.
Plusieurs villages scandinaves ont le même nom : Kirkeby au Danemark, Kyrkby, Kyrkeby en Suède, et de nombreux Modèle:Page h', Modèle:Page h' en Angleterre (plus d'une quarantaine d'exemples).
- Remarque
De manière assez incompréhensible<ref name="Fournier"/>, le deuxième élément de ce toponyme est expliqué par l'ancien norois buth (variante both) « abri temporaire, cabane; maison » par François de Beaurepaire<ref name=NCM/>, et à sa suite René Lepelley<ref>René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, 1993, p. 86b.</ref>, alors qu'il avait été parfaitement analysé par Auguste Longnon<ref>Auguste Longnon, Les Noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929 ; rééd. Champion, Paris, 1979, p. 283, § 1178-1181.</ref>, Auguste Vincent<ref>Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 159, § 372.</ref>, Albert Dauzat<ref name="Dauzat"/>, Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur<ref>Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les Noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie, XVI (juin 1966), § 586.</ref>, et finalement Ernest Nègre<ref>Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1015, § 18283.</ref>. Or les formes anciennes sont sans appel : nulle trace de dentale à la finale, contrairement aux produits de buth / both qui aboutissent d'ailleurs normalement en Normandie à -bo(t) ou -beu(f) et leurs variantes graphiques diverses<ref name="Fournier"/>.
Le gentilé est Carquebutais.
Histoire
La seigneurie de Carquebut a appartenu à la famille de La Luzerne, qui portait d'azur à la croix ancrée d'or chargée de cinq coquilles de gueules.
Un hôpital militaire a fonctionné pendant le débarquement de 1944.
Politique et administration
Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin
Démographie
Modèle:Introduction population d'article de commune de France
Modèle:Tableau population d'article de commune de France
Modèle:Graphique population d'article de commune de France
Économie
La principale activité économique de la commune est l'agriculture. La déchèterie de la communauté de communes est sur le territoire de la commune. Carquebut compte aussi une maison de retraite.
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny<ref>AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.</ref>.
Lieux et monuments
- Le manoir de Franquetot (Modèle:S mini-, {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIX|-| – | XIX }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècles
}}) appelé Vassy jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn, est inscrit au monuments historiques en 1995<ref>Modèle:Base POP Mérimée.</ref>. Il y avait avant la Révolution une chapelle Saint-Pierre qui était desservie par le curé de Saint-Côme-du-Mont (principal décimateur).
- Le manoir de Courcy. Berceau de la famille de Remy de GourmontModèle:Sfn. Le manoir est du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avec un pavillon central à pilastres surmonté d'un fronton triangulaire. Haut d'un étage sur rez-de-chaussée, seul l'étage, qui s'éclaire par des fenêtres à linteaux droits, sert d'habitation. Les communs, plus anciens, comprennent une charretterie à trois arcades<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Le manoir des Fontaines (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) et son portail avec porte piétonne, transformé en maison de retraite. Dans un aveu du Modèle:Date- par Charles de Gourmont, écuyer, il est fait mention d'une motte au fief des Fontaines Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
- C'est Jacques Perrotte (1806-1844), maire et sans postérité, qui fit don du manoir des Fontaines pour y fonder un hospice devenu maison de retraiteModèle:Sfn.
- L'église (Modèle:S mini-, {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XVII|-| – | XVII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}), avec son cadran solaire (Modèle:S mini-), est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel en 1986<ref>Modèle:Base POP Mérimée.</ref>. Édifice de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de style gothique, placée sous le vocable de saint Ouen. L'ensemble, de plan cruciforme, est composé d'une nef unique, séparée par un arc triomphal du chœur, à trois travées, et chevet plat, et de trois chapelles latérales ajoutées aux {{#switch: XVI
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| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
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| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XVI|-| – | XVI }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
}}
}} communiquant avec le transept. Le clocher du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est coiffé d'une flèche octogonale. Le logis du sacristain est situé au-dessus de la chapelle dite des Hommes. À l'intérieur un maître-autel, avec retable et tableau représentant l'Adoration des mages du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle classé au titre objet aux monuments historiques<ref>Modèle:Base POP Palissy.</ref>,Modèle:Sfn, ainsi qu'une chaire à prêcher (Modèle:S mini-)Modèle:Sfn.
- Le Manoir (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), et son escalier à vis, inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel<ref>Modèle:Base POP Mérimée.</ref>.
- La fontaine Saint-Ouen inaugurée vers 650 par saint Ouen, évêque de Rouen, et qui était réputée pour guérir les yeuxModèle:Sfn.
- La croix de cimetière (1742) inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel en 1987<ref>Modèle:Base POP Mérimée.</ref>.
- If du cimetière.
- Le calvaire de la Mission (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), et calvaire (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).
- Portail du presbytère ({{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XV|-| – | XV }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècles
}}).
- Plusieurs lavoirs.
- Pour mémoire
- Le manoir du Port (dont les dernières traces ont disparu au début des années 1900).
- Le manoir de Martainville (détruit dans les années 1880 pour les pierres).
Personnalités liées à la commune
- Richard de Gourmont (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), né à Carquebut, écuyer. Il s'installa à Paris où ses fils, Robert de Gourmont et Gilles de Gourmont (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) seront des imprimeurs et libraires réputés de la RenaissanceModèle:Sfn. Le troisième dit Modèle:Nobr de Gourmont sera aussi graveur en taille-douce à LyonModèle:Sfn.
- Jacques du Chevreuil (Modèle:C.-1649), né à Carquebut et mort à Paris en pleine chaire, enseignant et principal du Collège d'Harcourt, recteur de l'université en 1622, opposé aux JésuitesModèle:Sfn,<ref>Jacques du Chevreuil sur le site wikimanche.</ref>.
- Émile Frédéric Jean Alexandre Sevestre (1876-1952), né à Carquebut le Modèle:Date- de Frédéric Jean et d’Apoline Désirée qui étaient cultivateurs dans la commune.
- Doué d'une grande intelligence, le jeune Émile rentre au collège diocésain de Valognes où il suit de brillantes études et remporte plusieurs prix d'excellence, notamment le prix d'honneur de la dissertation de philosophie et le prix d'honneur de l'enseignement religieux. En 1895, il sort du collège et le Modèle:Date-, il est ordonné prêtre. Ensuite appelé à sa mission pastorale, il est successivement vicaire de Saint-Sauveur-Lendelin, missionnaire à Notre-Dame-sur-Vire, vicaire à Saint-Nicolas de Coutances, professeur au petit séminaire et au collège de Valognes et vicaire à Saint-Croix de Saint-Lô. Mais finalement, le Modèle:Date-, il se retire à Carquebut pour se consacrer au travail d'historien qui va le rendre célèbre.
- Dès lors, c'est une montagne de travaux d'une grande qualité qui se succèdent. Son domaine de prédilection, l'histoire religieuse de la Révolution française occupe une grande partie de son œuvre. On peut en citer quelques titres (une bibliographie complète est proposée par Remy Villand dans sa monographie sur Carquebut) :
- L'Histoire, le texte et la destinée du Concordat, Angers, Siraudeau, 1903 ;
- Étude critique des sources de l'Histoire religieuse de la Révolution en Normandie, Paris, Picard, 1916 ;
- Le Personnel de l'Église constitutionnelle en Normandie (1791-1795), Paris, Picard, 1925.
- Une autre particularité de l'abbé Sevestre, est qu'il est le seul habitant de Carquebut à avoir été chargé de cours à l'École pratique des hautes études, et professeur à l'école des Sciences sociales de Paris. Il est également l'ami d'Alphonse Aulard, fondateur de la Ligue des droits de l'homme, ce qui lui attira la méfiance des autres prêtres du diocèse.
- Cependant, tout ne va pas pour le mieux pour notre abbé. En effet, son caractère particulier, son âge avançant, l'abbé Sevestre, retiré à Carquebut, se trouve de plus en plus isolé et meurt dans l'indifférence le Modèle:Date- dans sa maison de Carquebut (actuelle maison de Modèle:Mme). Cependant, son œuvre grandissime lui vaut l'hommage de ses pairs. Ainsi, Modèle:M., président de la Société d'Histoire ecclésiastique de la France, dit d'Émile Sevestre en parlant des morts de l'année : « Combien de nos compatriotes ont connu l'histoire religieuse de la Révolution française comme l'abbé Émile Sevestre ? ».
- Émile Sevestre lui-même écrit ces phrases touchantes : « Mes ouvrages ont été pendant ma vie mes meilleures consolations et mes avocats les plus éloquents. Ils m'ont fait oublier les mesquineries et les tristesses de la vie. Ils m'ont vengé des attaques injustement dirigées contre ma personne. À ma mort et après ma mort, ils ne m'abandonneront pas. C'est le seul cortège que je souhaite. »
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Textes de l'abbé Émile Sevestre à propos de Carquebut.
- Archives municipales de Carquebut
- Notice sur Carquebut par Rémy Villand.
- Modèle:La Manche les 602 communes.
- Modèle:601 communes de la Manche.