Clément VII (antipape)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Prélat catholique Robert de Genève, né en 1342 au château d'Annecy et mort le Modèle:Date à Avignon, est un prélat successivement évêque, puis cardinal puis pape Modèle:Incise, ainsi que comte de GenèveModèle:Note de 1393 à 1394. L'Eglise catholique ne s'est pas prononcée quant à savoir s'il est considéré comme antipape.

Son élection comme pape a été acquise avec le soutien de celui qui sera son successeur, le futur [[Benoît XIII (antipape)|Modèle:Nobr]] qui a mis à son profit ses compétences juridiques. La revendication à la papauté et l'installation en Avignon de Clément VII créent le Grand Schisme d'Occident

Biographie

Origine

Robert de Genève est né en 1342<ref name="fmg Robert">Modèle:Harvsp lire en ligne.</ref>, au château comtal d'Annecy<ref name="DHS Robert">Modèle:DHS</ref>,<ref name=Regat-Aubert>Christian Regat - François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Cabédita, 1994 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Il est le fils du comte de Genève Amédée III, et de Mathilde d'Auvergne, dite « Mahaut d'Auvergne », dite aussi « de Boulogne »<ref name="DHS Robert"/>, fille de Robert VII, comte d'Auvergne et comte de Boulogne (1314-1325), et de Marie de Flandres, sa seconde femme<ref name="fmg Robert"/>,<ref name="Duparc p.302">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="PIS p.270">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="IDLA p.270">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il porte le nom de son grand-père maternel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il a quatre frères, Aymon († 1367), Amédée († 1368), Jean († 1370), Pierre († 1393), qui se succéderont à la tête du comté<ref name="PIS p.270"/>,<ref name="fmg Robert"/>,<ref name="Duparc p.302"/>.

Carrière ecclésiastique

Robert est successivement évêque de Thérouanne en Artois, de 1361 (il a alors 19 ans) à 1368, puis évêque de Cambrai de 1368 à 1371, quand il est élevé au cardinalat. Il est cardinal-prêtre Douze Apôtres (1371-1378).

Élection papale

Les papes siègent à Avignon. Cinq papes successifs et 80 % des cardinaux sont français<ref>Le Moyen Âge en Occident, Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Hachette 2003, Modèle:P.</ref> (et généralement proches du roi de France) et nomment des Français comme légats et gouverneurs des provinces ecclésiastiques d’Italie. Or les Français ne sont pas familiers des affaires italiennes. [[Grégoire XI|Modèle:Nobr]] commet l’erreur de perpétuer cette mauvaise habitudeModèle:Refnec. Il entre en conflit avec les Florentins. Poussées par Florence, les villes des États pontificaux se révoltent contre l'administration injuste de légats français.

Au milieu de ces graves troubles, Modèle:Nobr décide de replacer le siège pontifical à Rome car la situation en Italie menace de lui échapper<ref>Vincent Flachaire, Modèle:Nobr - pape d'Avignon de 1370 à 1378</ref>. En dépit des protestations de [[Charles V de France|Modèle:Nobr]] le roi de France et de la majorité des cardinaux, il quitte Avignon le Modèle:Date- et embarque à Marseille le 2 octobre pour l’Italie. Il parvient à Corneto, via Gênes, le 6 décembre. Il y reste jusqu’à ce que les arrangements nécessaires aient été pris à Rome au sujet de son gouvernement et de sa future installation. Le Modèle:Date-, il quitte Corneto, débarque à Ostie le jour suivant et remonte le Tibre vers le monastère San Paolo, d’où il effectue son entrée solennelle dans Rome le Modèle:Date-.

Cette même année, le pape le pourvoit du canonicat et de l'archidiaconat de Lyon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Mais son retour vers Rome ne met pas terme aux hostilités. Robert de Genève devenu cardinal est un homme d'action et se charge de mater la rébellion : le terrible massacre de Césène révolte encore plus les Italiens contre la papauté. Les émeutes romaines quasi-continues conduisent Modèle:Nobr à se retirer sur Anagni vers la fin du mois de mai 1377.

L’accession, au mois d'Modèle:Date-<ref name=Regat-Aubert/>, au titre de pape d’[[Urbain VI|Modèle:Nobr]] (1378–1389), successeur à Rome de [[Grégoire XI|Modèle:Nobr]] (qui avait résidé un temps au Palais des Papes d'Avignon) déclenche le Grand Schisme d'Occident. [[Urbain VI|Modèle:Nobr]] est un pape très autoritaire. Le collège des cardinaux, dominé par une majorité française, lui reproche alors d’avoir été élu à Rome sous la pression de la population en insurrection.

Soutenus par le royaume de Naples, ils organisent un conclave à Fondi, à l'issue duquel ils élisent, le Modèle:Date-<ref>Alain Hourseau, Autour du Saint Suaire et de la collégiale de Lirey (Aube), Books on Demand France, 2012</ref>,<ref>Christian Regat avance la date du Modèle:Date — Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Cabédita, 1994 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, le cardinal Robert de Genève qui prend le nom de Clément VII. Il s’installe à Avignon. Le Sacré Collège dénonce la précédente élection d'Modèle:Nobr, l'Église a maintenant deux papes, c'est le début du Grand Schisme. L'Occident chrétien est alors séparé en deux suivant le clivage de la guerre de Cent Ans : alors que l'Angleterre et le Saint Empire maintiennent leur fidélité à Rome, la France, l'Écosse et les États espagnols soutiennent Modèle:Nobr.

Antipape Clément VII

À Avignon, Modèle:Nobr entreprend de lutter contre [[Urbain VI|Modèle:Nobr]]. Ce dernier perd peu à peu ses alliés, devenant un tyran paranoïaque, allant jusqu'à faire torturer et mettre à mort les cardinaux qui l'avaient élu mais qui songeaient à le remplacer<ref name="horizon-provence.com">Vincent Flachaire, Modèle:Nobr - antipape d'Avignon de 1370 à 1378</ref>.

Mais Modèle:Nobr essuie un échec dans le royaume de Naples où la reine Jeanne est assassinée par Charles de Duras, un partisan d'Modèle:Nobr. Le manque d'initiative et d'opportunisme de ses alliés ne lui permet pas de renverser Modèle:Nobr. À la mort de ce dernier le Modèle:Date de décès-, ses cardinaux lui élisent un successeur, [[Boniface IX|Modèle:Nobr]], perpétuant ainsi le schisme.

La confusion des temps profite à Raymond, vicomte de Turenne, seigneur des Baux-de-Provence, qui emploie des bandes de routiers et écume la régionModèle:Refnec. Le pape est contraint de lui payer une rançon pour qu'il cesse ses exactions<ref name="horizon-provence.com"/>.

Comte de Genève (1392 - 1394)

Fichier:Sceau armorié de Robert de Genève (1393).jpg
Sceau armorié de Robert de Genève (1393) dans un acte de transaction avec Girard de Ternier (sceau en cire apposé sur un manuscrit sur parchemin, Archives départementales de la Haute-Savoie).

À la suite de la mort de son père, trois de ses frères lui succèdent à la tête du comté de Genève. Pierre meurt en 1392 sans descendance. Robert hérite du titre comtal.

Lorsque Robert meurt, c'est Humbert de Villars, de la famille de Thoire et Villars, son neveu, qui hérite du titre<ref name="HdCS p.12">Modèle:Ref-HCS-GE.</ref>. Le second membre de cette famille vendra le titre à la maison de Savoie en 1401<ref name="HdCS p.12"/>.

Le Saint-Suaire de Lirey

Au cours de l'automne 1390, Modèle:Nobr dut s’occuper d'un suaire que l'on faisait passer pour celui du Christ. Une affaire qui était en train de déclencher un beau scandale en Champagne. Le frère du pape, Aymon, comte de Genève, venait récemment de convoler avec Jeanne de Vergy, la veuve de Geoffroi de Charny<ref name="Suaire133">K. E. Stevenson et G. R. Habermas, Modèle:Opcit, Modèle:P.</ref>. Les premières ostensions du suaire avaient commencé en 1357<ref name="Suaire132">K. E. Stevenson et G. R. Habermas, Modèle:Opcit, Modèle:P.</ref>, et s'étaient immédiatement heurtées aux sévères remontrances de Henri de Poitiers, évêque de Troyes, qui les avait interdites<ref name="Suaire133"/>.

Cette belle-sœur avait demandé et obtenu, en 1389, l’autorisation du pontife avignonnais d’exposer à nouveau dans la petite église en bois de Lirey ce suaire. Elle en faisait faire l’ostension lors de la tenue des six foires de Champagne<ref name="Suaire133"/>.

Cet accord pontifical avait provoqué de vives remontrances de la part de Pierre d’Arcis, le nouvel évêque de Troyes, qui avait écrit au pape pour porter, respectueusement mais fermement, à sa connaissance que tout le monde dans le diocèse savait que ce suaire était un faux<ref name="Suaire133"/>. Il précisait même que son prédécesseur, Henri de Poitiers, avait connu la personne qui avait réalisé cette fausse relique<ref name="Suaire133"/>. Assez vexé de s’être ainsi laissé gruger, Modèle:Nobr envoya alors une bulle aux chanoines de Lirey leur enjoignant d’expliquer aux pèlerins que « chaque fois qu’ils montreront le suaire à la foule, ils aient soin de dire à haute et intelligible voix que ce n’est pas le vrai linceul de Notre Seigneur, mais une toile peinte qui représente le Christ ». Mais il ordonnait en même temps à l’évêque de Troyes de garder un « silence éternel » sur cette affaire sous peine d’excommunication<ref name="Suaire134">K. E. Stevenson et G. R. Habermas, Modèle:Opcit, Modèle:P.</ref>. L'évêque ne céda pas. Il fit connaître les faits au roi [[Charles VI de France|Modèle:Nobr]]. Celui-ci parut convaincu, puisque immédiatement, il envoya un bailli pour se saisir de cette relique au nom de la couronne<ref name="Suaire134"/>. Les chanoines de Lirey et leurs paroissiens s'y opposèrent par la force. L'évêque de Troyes, pour faire respecter son autorité et celle du roi, envoya cette fois un mémorandum complet au pape d'Avignon pour lui demander d'interdire l'exposition de ce faux. Il y expliquait : Modèle:Citation bloc

Le pape intervint alors auprès de sa parente pour calmer la tension. Il y resta cependant à Lirey jusqu'en 1418. Le suaire arriva par héritage à Modèle:Nobr de Charny qui le fit transférer à Saint-Hippolyte de 1418 à 1452. Puis il le légua à sa fille Marguerite. Celle-ci en fit don en 1453 à Louis de Savoie. Conservé à Chambéry, il brûla le Modèle:Date-. En 1578, la maison de Savoie le fit déposer à Turin où il prit le nom de Saint-Suaire.

Lorsque Modèle:Nobr meurt le Modèle:Date-, il n'aura pas pu réconcilier l'Église divisée, ni prendre un avantage décisif sur son concurrent Modèle:Nobr puis Modèle:Nobr.

Titres

  • 1378-1394, pape d’Avignon.
  • 1392-1394, comte de Genève, en succédant à son frère Pierre décédé sans postérité.

Modèle:Grand Schisme d'Occident

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Carrière ecclésiastique

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  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Chapitre
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  • J. Chantrel, Les papes d'Avignon et le Grand Schisme ({{#switch: XV
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   {{#switch: XV
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles

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}}) Modèle:T. in Histoire populaire des papes, Paris, 1895.

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  • N. Valois, La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896 - 1901.

Comte et comté de Genève

Articles connexes

Bibliographie complémentaire

Banques de données, dictionnaires et encyclopédies

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