Concerto pour la main gauche

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Modèle:À sourcer Modèle:Titre en italique Modèle:Infobox Musique classique (œuvre)

Le Concerto pour la main gauche en ré majeur de Maurice Ravel est un concerto pour piano et orchestre en un seul mouvement composé entre 1929 et 1931 et créé à Vienne le Modèle:Date par son dédicataire, le pianiste autrichien Paul Wittgenstein qui a perdu son bras droit au cours de la Première Guerre mondiale. L'originalité de cette œuvre, à la Modèle:Citation et à la virtuosité considérable, réside dans sa partie pianistique, écrite pour la seule main gauche de l'exécutant.

L'œuvre porte la référence M.82, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Marcel Marnat.

Histoire de l'œuvre

En 1929, un an après l'achèvement du Boléro, Ravel reçut presque simultanément deux commandes de concerto : la première vint du chef d'orchestre Serge Koussevitzky, qui s'apprêtait à célébrer les cinquante ans de l'Orchestre symphonique de Boston, pour qui il allait composer le Concerto en sol ; la seconde du pianiste Paul Wittgenstein, frère du philosophe Ludwig Wittgenstein, qui avait perdu le bras droit durant la Première Guerre mondiale sur le front russe. Ce pianiste, qui n’avait pas renoncé à son art malgré cette infirmité, commanda des œuvres pour la main gauche à quelques-uns des plus grands compositeurs du moment : outre Ravel, il sollicita Erich Wolfgang Korngold, Franz Schmidt, Benjamin Britten, Richard Strauss et Sergueï Prokofiev (le Quatrième concerto pour piano).

Le Concerto pour la main gauche fut composé presque en même temps que le Concerto en sol, réclamant à Ravel des mois de travail acharné. Le compositeur n’entendit jamais son œuvre jouée dans sa version pour piano et orchestre<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il assista à la création par Paul Wittgenstein, dans une version arrangée pour deux pianos, à Vienne en novembre 1931. Cette création pour le moins houleuse mit un terme à la collaboration entre les deux hommes. Le pianiste avait en effet pris la liberté d’effectuer quelques Modèle:Citation dans l’œuvre (en fait de profonds remaniements) pour que celle-ci soit mieux à sa convenance. Modèle:Citation, avait-il déclaré à Ravel pour justifier ces libertés. Ravel répliqua : Modèle:Citation Le compositeur quitta précipitamment Vienne.

La première audition parisienne initialement prévue le 25 mars 1932 fut annulée en raison de la contrariété de Maurice Ravel quant aux libertés excessives prises par Paul Wittgenstein par rapport à la partition. Différée, cette audition eut lieu toutefois le Modèle:Date avec Paul Wittgenstein et l’Orchestre symphonique de Paris (OSP) sous la direction de Maurice Ravel.

Paul Wittgenstein ayant l'exclusivité du Concerto pour six ans, il était beaucoup trop tard pour Ravel lorsque l’œuvre fut créée à Paris dans sa forme originelle par Jacques Février sous la direction de Charles Munch, le Modèle:Date.

Bien plus tard, Wittgenstein regretta ses paroles et rendit justice à Ravel :

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Structure

Fichier:Jacques Février & Maurice Ravel, Concerto pour la main gauche, 1937.jpg
Jacques Février jouant le Concerto pour la main gauche en présence de Maurice Ravel à Paris en 1937

Le concerto est construit en un seul mouvement, qui comprend plusieurs épisodes :

Instrumentation

Instrumentation du Concerto pour la main gauche
Cordes
1 piano soliste, 1 harpe, premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses

Bois
1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais,

1 clarinette en mi ♭, 2 clarinettes (en la et si ♭),

1 clarinette basse (en la et si ♭),

2 bassons, 1 contrebasson

Cuivres
4 cors en fa, 3 trompettes en ut,

3 trombones, 1 tuba

Percussions
timbales, triangle, caisse claire, cymbales,

grosse caisse, wood-block, tam-tam

Analyse

Modèle:Section travail inédit Le Concerto pour la main gauche est la plus connue des quelque Modèle:Unité pour la main gauche, originales ou transcrites que comporte ce répertoire spécifique<ref>Marie-Aude Roux, La puissance du gaucher Maxime Zecchini, dans Le Monde du 20 février 2018 Modèle:P.</ref>. Il s’agit d’une œuvre violente, grandiose et dramatique, peinture d’une querelle fatale entre le piano et la masse orchestrale. Ramassée sur le plan de la longueur (le Concerto est d’un seul tenant, bien que l’on puisse y distinguer trois mouvements), cette œuvre est l’une des plus rythmées et des plus énergiques de Ravel.

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Ravel analysa au cours de la composition de cette œuvre des études de Saint-Saëns pour la main gauche, et s'inspira du Deuxième concerto de Liszt qu'il admirait volontiers. Le compositeur a introduit de nombreuses touches de jazz dans la seconde partie, et les percussions jouent dans l’ensemble de l’œuvre un rôle fondamental et obsédant. Le concerto donne lieu par ailleurs à des déferlements sonores comme il en existe peu chez Ravel. Pour le soliste, affronter ce monument peut relever de la gageure: la partie solo est extrêmement ardue, la main gauche seule devant couvrir le territoire des deux mains.

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Cette musique est la plus noire écrite par Ravel (avec celle de Gaspard de la nuit et de La Valse). Modèle:Référence nécessaire, le Concerto pour la main gauche s’inscrit dans la lignée de La Valse et du Boléro. À leur image, il est une œuvre exaltante et fataliste à la fois, il est un tourbillon d’inquiétudes, de perplexité face à un monde qui, à l’orée des années 30, semble à nouveau promis au désastre. À leur image, il s’achève par une véritable mise à mort musicale. La fin de ce chef-d’œuvre est réellement inoubliable : le piano, qui vient d’achever une cadence en clair-obscur, intensément poétique, d'une difficulté technique redoutable, est finalement rejoint et avalé par l’orchestre, pour mourir sous un ultime pilonnage des percussions. L’œuvre ne comporte aucun programme particulier, pourtant on peut considérer que Ravel y a placé tout ce que les horreurs de la guerre pouvaient lui inspirer (par le triste sort qu’avait subi son dédicataire, et par son vécu personnel en tant que soldat).

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Enregistrements

Les captations des interprétations de pianistes ayant reçu l'enseignement direct de Ravel, tels Alfred Cortot, Robert Casadesus, Jacques Février ou Vlado Perlemuter, ou l'enseignement de l'entourage de Ravel, tel Samson François élève de Marguerite Long, sont traditionnellement considérées comme des enregistrements de référence.

Bibliographie (ordre chronologique)

Notes et références

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Liens externes

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