Concerto en sol de Ravel

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Modèle:Infobox Musique classique (œuvre)

Le Concerto en sol majeur de Maurice Ravel est un concerto pour piano et orchestre en trois mouvements composé de l'été 1929 à novembre 1931. Il a été créé à Paris, salle Pleyel, le Modèle:Date par sa dédicataire, la pianiste Marguerite Long, avec l'Orchestre des Concerts Lamoureux dirigé par le compositeur.

Il est l'avant-dernière œuvre achevée de Ravel qui, à partir de 1933, perdit la faculté d'écrire sa musique. Construit sur un modèle classique, inspiré d'après son auteur de Mozart et de Saint-Saëns, il partage avec le Concerto pour la main gauche, dont il est l'exact mais très dissemblable contemporain, de nombreux emprunts au jazz. Succès public et critique dès sa première, il fut enregistré dès 1932 et compte aujourd'hui parmi les œuvres les plus jouées et les plus étudiées de Ravel.

L'œuvre porte la référence M.83, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Marcel Marnat.

Histoire

Contexte

Fichier:Serge Koussevitzky.jpg
Le chef d'orchestre américain d'origine russe Serge Koussevitzky commanda le Concerto en sol à Ravel en 1929.

Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, jusqu'à la Première Guerre mondiale, le concerto était un genre tombé en désuétude et dédaigné du public français<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Mozart était alors peu joué, et en dehors des concertos de Beethoven et Chopin, les goûts allaient davantage à la « musique pure » incarnée par la symphonie<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le concerto pour piano revint à la mode dans les années 1920. Dans la mouvance néoclassique de l'après-guerre, Bartók (dont le Premier concerto date de 1926), Stravinsky (Concerto pour piano et instruments à vent, 1924) et Gershwin (Concerto en fa, 1928), notamment, s'y consacrèrent. En France, depuis Saint-Saëns, dont le Cinquième et dernier concerto pour piano datait de 1896, le champ était resté vierge. Si on excepte Francis Poulenc, dont le Concert champêtre a été créé avec piano en 1929 mais composé primitivement pour clavecin et orchestre, Ravel fut le premier compositeur français à s'attaquer à ce genre au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp</ref>.

L'idée d'une œuvre concertante pour piano était ancienne chez Ravel. Dès 1913 il avait projeté une composition rhapsodique d'inspiration basque pour piano et orchestre, qu'il comptait baptiser Zazpiak Bat<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et dont il ébaucha des esquisses pour trois mouvements<ref>Modèle:Harvsp : Marguerite Long se souvient que pour deux de ces mouvements, les esquisses étaient Modèle:Citation.</ref> tandis qu'il travaillait au Trio en la mineur<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La guerre survenant, ce projet fut ajourné<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Élie Robert Schmitz, 25 mars 1922 : Modèle:Citation.</ref>. Ce n'est qu'au début des années 1920, sur les propositions d'Élie Robert Schmitz, futur organisateur de sa tournée américaine de 1928, que Ravel revint au projet d'une « fantaisie » pour piano et orchestre inspirée cette fois du Grand Meaulnes<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Élie Robert Schmitz, 25 mars 1922 : Modèle:Citation.</ref>, dans laquelle il comptait se produire comme soliste en Amérique du Nord. Mais, accaparé par sa Sonate pour violon et jugeant son idée première inadaptée, il renonça à ce projet<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Élie Robert Schmitz, 18 janvier 1927 : Modèle:Citation.</ref> et Modèle:Citation<ref name="Gil-Marchex1938">Modèle:Harvsp</ref>.

C'est finalement à partir de 1929 que Ravel composa sur commande non pas un, mais deux concertos pour piano et orchestre. Le Concerto en sol répondit à une commande de Serge Koussevitzky, qui voulait célébrer le Modèle:50e de l'Orchestre symphonique de Boston au cours de la saison 1930-1931 avec un festival d'œuvres nouvelles<ref>Le Concerto en sol fut écrit parmi d'autres partitions commandées à quelques-uns des compositeurs les plus éminents du moment, dont Hindemith (Konzertmusik pour orchestre à cordes et cuivres), Stravinsky (Symphonie de Psaumes) et Roussel ([[Symphonie nº 3 de Roussel|Symphonie Modèle:Nº]]).</ref>. Après avoir envisagé le titre de Divertissement, Ravel opta finalement pour celui de Concerto, l'estimant Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp, entretien accordé par Maurice Ravel au London’s Daily Telegraph, 11 juillet 1931.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp : Roger nichols voit aussi dans le choix de ce titre une volonté de Ravel de « rentrer dans le rang » (« rejoin the mainstream ») après le Boléro et la plupart de ses œuvres depuis Le Tombeau de Couperin.</ref>. Commencé le premier, il fut achevé et créé après celui pour la main gauche<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il est l'avant-dernière œuvre achevée par Ravel : seules les trois chansons de Don Quichotte à Dulcinée lui sont postérieures.

Conception

Composition

Fichier:Ravel Montfort.jpg
Maurice Ravel, ici sur son balcon du Belvédère en 1930, composa l'essentiel du Concerto en sol à Montfort-l'Amaury entre 1929 et 1931.

La composition du Concerto en sol dura plus de deux ans. Ravel s'y attaqua au cours de l'été 1929<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Marie Gaudin, 19 août 1929 : Modèle:Citation</ref> et les travaux avancèrent durant toute la seconde moitié de l'année<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à M. D. Calvocoressi, 3 octobre 1929 : Modèle:Citation</ref>. À cette époque, le compositeur projetait de laisser à Koussevitzky le soin de la première mondiale puis de jouer le Concerto lui-même « dans les cinq parties du monde »<ref name="AO269">Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Serge Koussevitzky, 20 décembre 1929 : Modèle:Citation</ref>. Cependant, dès le mois de décembre il commença à travailler simultanément au Concerto pour la main gauche pour le pianiste Paul Wittgenstein, ainsi qu'à un poème symphonique baptisé Dédale 39 qui ne devait jamais dépasser le stade d'ébauche<ref name="AO269" />. Jusqu'à son achèvement au début de l'automne 1930, le Concerto pour la main gauche fut traité en priorité<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Charles Mapou, 24 septembre 1930 : Modèle:Citation</ref> au prix d'un surcroît d'activité dont les effets se firent rapidement sentir sur la santé déjà fragile du musicien. Épuisé<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Georges Vriamont, 5 décembre 1930 : Modèle:Citation</ref>, Ravel renonça à achever le Concerto en sol dans les délais prévus et ne reprit le travail qu'en février 1931<ref>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Modèle:Mme Alfred Madoux-Frank, 5 février 1931 : Modèle:Citation</ref> pour finalement achever son œuvre en novembre de la même année<ref name=Orenstein276>Modèle:Harvsp, lettre de Ravel à Henri Rabaud, 20 novembre 1931 : Modèle:Citation</ref>.

Ravel, habituellement peu prolixe sur l'élaboration de ses œuvres, s'exprima à plusieurs reprises sur le Concerto en sol durant sa composition, alors qu'il ne révéla presque rien du Concerto pour la main gauche. Le 31 mars 1931 il confia au journal hollandais De Telegraaf<ref>Modèle:Harvsp</ref> : Modèle:Citation

Le 11 juillet 1931, il s'entretint avec Calvocoressi dans le Daily Telegraph, confirmant son style et ses sources d'inspiration<ref name=TDT1931>Modèle:Harvsp</ref> : Modèle:Citation

Le 30 octobre 1931 enfin, il rendait publiques, dans Excelsior, la forme et l'instrumentation du concerto à venir en omettant, comme le remarque Arbie Orenstein, les clarinettes, la harpe et les huit instruments de la batterie<ref>Modèle:Harvsp</ref> : Modèle:Citation

Dédicace

Fichier:Marguerite Long.jpg
Marguerite Long, dédicataire et première interprète du Concerto en sol qu'elle présenta en Europe en 1932.

Ravel dédia le Concerto en sol à la pianiste Marguerite Long, alors au faîte de sa réputation, avec laquelle il avait déjà collaboré pour la création du Tombeau de Couperin en 1919. Celle-ci témoigna que, lors d'un dîner, Ravel lui déclara soudain : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>

Préparatifs

Comme en témoignent sa correspondance et les entretiens qu'il a donnés à ce sujet, Ravel pensait au début créer son Concerto lui-même comme soliste, mais il avait sous-estimé l'exigence de sa partition. Sa technique au clavier étant insuffisante, il essaya de combler son retard en travaillant les Études de Chopin, celles non moins redoutables de Liszt, mais aussi, pour l'indépendance des doigts, la Fugue de son propre Tombeau de Couperin<ref name="Gil-Marchex1938"/>. Marguerite Long rapporta : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ravel se décida donc, au dernier moment, à laisser Marguerite Long être la première interprète de son œuvre : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Renoncer à se produire comme soliste ne fut pas la seule concession à laquelle Ravel fut contraint. Au début des années 1930, le compositeur commençait à présenter des signes alarmants d'épuisement physique, que son acharnement à composer les concertos rendit d'autant plus patents. Ses amis comme ses médecins jugèrent donc totalement déraisonnable son projet de présenter le Concerto en sol dans une immense tournée mondiale qui l'aurait fait passer, envisageait-il, par Modèle:Citation<ref name=TDT1931 />. On lui ordonna le repos complet pour la fin de 1931<ref name=Orenstein276 />, et il se résolut à ne conduire sa nouvelle œuvre qu'à travers une tournée européenne.

Premières auditions

Création

Fichier:Ravel Londres 1932.jpg
Maurice Ravel à Londres en octobre 1928, à l'occasion de la cérémonie de remise de son doctorat honoris causa à l'Université d'Oxford.

Le Concerto en sol fut créé à Paris, salle Pleyel, le Modèle:Date, au cours d'un festival assuré par l'orchestre Lamoureux et entièrement consacré à la musique orchestrale de Maurice Ravel. Le concert comportait la Pavane pour une infante défunte, la Rapsodie espagnole, la seconde suite de Daphnis et Chloé, La Valse, le Boléro et enfin le tout nouveau Concerto. Le jeune chef d'orchestre portugais Pedro de Freitas Branco, chef des concerts symphoniques de Lisbonne, assura la direction du concert, sauf pour la Pavane, le Boléro et le Concerto, qui furent dirigés par Ravel en personne, Marguerite Long assurant la création au piano<ref name=VJ195>Modèle:Harvsp</ref>. L'affluence fut considérable<ref>Modèle:Harvsp : Pierre-Octave Ferroud commenta : Modèle:Citation</ref> et le concert, Modèle:Citation<ref name="Paris-Soir 21 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>.

Tournée européenne

Sitôt le Concerto créé, Ravel et Long entamèrent une tournée européenne de 3 mois<ref name="Nichols322">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp, avec chronologie de la tournée du 18 janvier au 18 avril 1932</ref> qui les mena à Anvers (18 janvier), Liège (19 janvier), Bruxelles (21 et 22 janvier), à nouveau Paris (24 janvier, avec les Concerts-Pasdeloup, où le Presto final fut bissé<ref name="Ménestrel 29 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>), Vienne (2 février), Bucarest (14 février), Prague (18 février), Londres (25 février), Varsovie (11 mars), Lwów (16 mars), Berlin (21 mars), Haarlem (5 avril), Rotterdam (6 avril), Amsterdam (7 avril), La Haye (9 avril), Arnhem (11 avril), Budapest (18 avril), puis, de retour en France, à Lyon (début mai)<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Aux programmes figuraient notamment, outre la nouvelle œuvre, le Boléro, La Valse, la Pavane pour une infante défunte et Le Tombeau de Couperin. Ravel fut invité à conduire les orchestres, se limitant généralement à la direction du Concerto, sauf au concert d'Anvers où il dirigea également le Boléro, la [[Symphonie nº 102 de Joseph Haydn|Symphonie Modèle:N°]] de Haydn et l'ouverture des Maîtres chanteurs de Wagner<ref name="Nichols322" />.

Partout le compositeur et la pianiste connurent un vif succès public, et spécialement en Europe centrale<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le troisième mouvement fut régulièrement bissé<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp</ref>. À Bucarest la reine de Roumanie assista au concert et Ravel fut décoré par le roi Carol II en personne<ref name="Nichols325">Modèle:Harvsp.</ref>. La princesse Juliana et le prince consort des Pays-Bas à Amsterdam<ref name="Nichols325" />, le président Miklas à Vienne<ref>Modèle:Harvsp</ref> honorèrent les concerts de leur présence. À Berlin, Wilhelm Furtwängler, qui souhaitait impérativement que Ravel interprète le Concerto lui-même quitte à attendre la saison suivante, avait déprogrammé le concert et attribué la date à Paul Hindemith, ce qui avait entraîné un bref incident diplomatique fin 1931<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : Aristide Briand, alors ministre des Affaires étrangères, fut saisi par l'ambassadeur de France à Berlin.</ref> ; pour finir, le concert ne fut décalé que d'une soirée. Wilhelm Kempff et Paul Kletzki y assistèrent<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ravel avait refusé de jouer en Russie soviétique, expliquant : Modèle:Citation<ref name=TDT1931 />.

Premières américaines

Aux États-Unis, le Concerto en sol fut joué pour la première fois le 22 avril 1932, simultanément par l'orchestre symphonique de Boston (direction de Serge Koussevitzky avec Jesús Maria Sanromá au piano), et par l'orchestre de Philadelphie (direction de Leopold Stokowski avec Sylvan Levin au piano)<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À New York le concerto fut donné en première audition au Carnegie Hall le 8 novembre 1932, toujours par l'orchestre de Philadelphie dirigé par Stokowski<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Accueil critique

En France

Fichier:Critique concerto Ravel Figaro 18 jan 1932.jpg
Critique du Concerto en sol par Robert Brussel dans Le Figaro, 18 janvier 1932<ref name="Le Figaro 18 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>.

Le Concerto en sol, très attendu<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation, écrivait Florent Schmitt.</ref>, fut reçu très favorablement par la critique française et salué comme le retour de Ravel à une forme traditionnelle, après la parenthèse quelque peu déroutante du Boléro. Robert Brussel, dans Le Figaro, y vit ainsi « le consolant témoignage du retour d'un grand musicien à sa vraie nature et à la musique »<ref name="Le Figaro 18 jan 1932" />. Selon Florent Schmitt, dans Le Temps, cette œuvre nouvelle était « estimable et charmante, à cent pics de tous les boléros passés, présents et futurs, une œuvre digne de l'auteur de Daphnis, Scarbo, des Valses nobles, une œuvre, enfin, où il y a de la musique et une musique authentiquement retour-à-Ravel »<ref name="Le Temps 30 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>.

Par-delà la seule critique de la nouvelle œuvre, les articles de presse qui parurent dans les semaines qui suivirent la création du Concerto donnèrent la mesure du prestige de Ravel au début des années 1930. Le 29 janvier 1932, quelques jours après la seconde audition parisienne, on pouvait lire dans Le Ménestrel<ref name="Ménestrel 29 jan 1932" />: Modèle:Citation bloc

Émile Vuillermoz<ref name="CSM1932">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp, traduit en français dans Modèle:Harvsp.</ref> jugea le Concerto Modèle:Citation et estima que Ravel gardait Modèle:Citation. Il regretta cependant que le second mouvement soit, selon lui, d'une Modèle:Citation, et écrivit qu'il aurait préféré Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Concerto fut noté en particulier pour sa clarté et pour l'équilibre de sa forme. Pour Robert Brussel<ref name="Le Figaro 18 jan 1932" />, Modèle:Citation ; pour Paul Le Flem<ref name="Comœdia 25 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>, Modèle:Citation ; pour Paul Bertrand<ref name="Ménestrel 22 jan 1932">Modèle:Harvsp</ref>, Modèle:Citation ; selon Alfred Bruneau<ref>Modèle:Harvsp</ref>, Modèle:Citation ; pour Pierre-Octave Ferroud enfin<ref name="Paris-Soir 21 jan 1932" />, Modèle:Citation.

En Europe

L'accueil critique des places européennes fut plus varié. La question fut posée de savoir s'il s'agissait ou non d'un véritable concerto. Le chroniqueur de La Nation belge<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : d'après un article paru dans La Nation belge le 23 janvier 1932.</ref> préféra le qualifier de Modèle:Citation. En Grande-Bretagne, Constant Lambert<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : traduit d'après un article paru dans Sunday Referee le 28 février 1932.</ref> livra un compte-rendu incisif : Modèle:Citation. L’Adagio assai cristallisa la réaction des opposants à la tendance néoclassique. Le Times<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : traduit d'après un article paru dans The Times le 26 février 1932.</ref> jugea que Ravel semblait y Modèle:Citation. Olivier Messiaen, âgé de Modèle:Nobr, avait déclaré dans un entretien avec José Bruyr<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp</ref> à la fin de 1931 : Modèle:Citation. Messiaen affirma dans le même entretien ne plus rien entendre dans la musique de Stravinsky.

D'autres chroniqueurs tempérèrent ces reproches. Le musicologue roumain Constantin Brăiloiu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : traduit d'après un article paru dans Calendarul le 17 février 1932.</ref> écrivit que Ravel Modèle:Citation. Sur la question de la nature de l'œuvre, le critique belge Maurice Brillant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Harvsp : traduit d'après un article paru dans L'Aube le 5 avril 1932.</ref> considéra qu'Modèle:Citation.

Critique de l'interprétation

Le jeu de Marguerite Long, dont furent soulignés notamment « l'autorité technique »<ref name="Ménestrel 22 jan 1932" />, le « perlé inégalable »<ref name="Paris-Soir 21 jan 1932" /> et le « fini de l'exécution »<ref name="Le Figaro 18 jan 1932" />, fut unanimement loué. En revanche, la direction d'orchestre de Ravel fut critiquée avec beaucoup plus de nuances<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation.</ref>, Marcel Belvianes écrivant à ce sujet qu'« un auteur n'est pas nécessairement son meilleur interprète »<ref name="Ménestrel 29 jan 1932" /> et Marguerite Long elle-même se souvenant plus tard : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Émile Vuillermoz, tout en considérant le festival du 14 janvier comme Modèle:Citation, exprima ouvertement son hostilité à la direction d'orchestre de Ravel dans le Christian Science Monitor du 13 février 1932<ref name="CSM1932" /> :

Modèle:Citation bloc

Musique

Structure

Le concerto est divisé en trois mouvements présentant, selon Antoine Goléa, Modèle:Citation :

  1. Allegramente
  2. Adagio assai
  3. Presto

Instrumentation

L'instrumentation du Concerto en sol est remarquablement légère, avec un seul instrument par pupitre des bois et cuivres, cors et bassons exceptés, Modèle:Nobr violons, Modèle:Nobr violons, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr. Malgré cet effectif réduit, Ravel parvient à obtenir des effets orchestraux puissants, démontrant son talent d'orchestrateur.

Instrumentation du Concerto en sol
Cordes
1 piano soliste,
1 harpe,
premiers violons, seconds violons,
altos, violoncelles, contrebasses
Bois
1 piccolo, 1 flûte,
1 hautbois, 1 cor anglais,
1 petite clarinette en miModèle:Musique, 1 clarinette (en siModèle:Musique et en la),
2 bassons
Cuivres
2 cors en fa,
1 trompette en ut,
1 trombone-ténor
Percussions
Timbales, triangle, cymbales, fouet, wood-block,
caisse claire, grosse caisse, tam-tam

Analyse descriptive

I. Allegramente

Le premier mouvement, Allegramente, long de 323 mesures, est divisé par Ravel en trente-sept sections numérotées de [0] à [36] (la section [0] étant implicite). Il débute par un clap de fouet sous lequel, sans préambule, le piccolo expose le premier thème, accompagné pianissimo par un roulement de caisse claire, un trémolo des violoncelles, des accords syncopés pizzicato des violons et des altos, et surtout par le « grésillement au piano de petits arpèges superposés », l'un en sol majeur et l'autre en fa dièse majeur. Le premier thème, vif et alerte, a été noté pour sa couleur basque<ref>Modèle:Harvsp</ref> et son caractère Modèle:Citation<ref name=VJ58>Modèle:Harvsp</ref>.

Cinq premières mesures du Concerto en sol de Ravel.
Concerto en sol, premières mesures.

Charles Koechlin observe, dans son Traité de l'orchestration, que le registre du medium de la petite flûte Modèle:Citation dans ces premières mesures du Concerto : Modèle:Citation.

Une cadence du piano, Modèle:Citation, déroule de grands arpèges et marque le chant avec le pouce par-dessous les trilles de la main droite<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

II. Adagio assai

Modèle:… Dans l'Adagio assai en mi majeur Modèle:Incise Ravel développe Modèle:Citation. L'auteur prétend l'avoir composé Modèle:Citation. La mesure à trois temps recouvre une organisation rythmique complexe, où Modèle:Citation pour suggérer un mouvement de valse à la main gauche, contredit par la main droite : Modèle:Citation.

Six premières mesures du second mouvement du Concerto en sol de Ravel.
Concerto en Sol — Adagio assai, premières mesures.

Le piano Modèle:Citation. Vladimir Jankélévitch s'étonne que cette Modèle:Citation, qui paraît Modèle:Citation ait pu être Modèle:Citation. La réaction du compositeur est caractéristique. Dès qu'on évoquait devant lui cette Modèle:Citation : Modèle:Citation

Marguerite Long rapporte l'émotion dont elle fut saisie dès la première lecture de ce mouvement Modèle:Incise de sorte qu'Modèle:Citation.

III. Presto

Modèle:… Le Concerto en sol se termine par Modèle:Citation, qui Modèle:Citation, avec Modèle:Citation, selon Vladimir Jankélévitch, Modèle:Citation.

Ce mouvement fut bissé lors de la création du Concerto en public, Modèle:Citation durant la tournée de concerts aux États-Unis<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Ravel et son œuvre

Le compositeur adopta en définitive la forme plus traditionnelle d'un concerto conçu Modèle:Citation, tout en conservant certains motifs d'allure populaire précédemment écrits<ref name=PP304>Modèle:Harvsp</ref>. Songeant au Concerto pour la main gauche, exactement contemporain du Concerto en sol, Marguerite Long demanda un jour au compositeur Modèle:Citation. La réponse fut immédiate : Modèle:Citation.

Discographie

Parmi les très nombreux enregistrements du Concerto en sol, on peut retenir les suivants :

Le compositeur et chef d'orchestre Leonard Bernstein a réalisé à plusieurs reprises la « performance » d'interpréter comme soliste et de diriger le Concerto en Sol, notamment avec le Philharmonia Orchestra en 1946 (Naxos) et avec l'Orchestre national de France en 1975 (DVD ArchivMusic).

Le pianiste de jazz Herbie Hancock joue le deuxième mouvement de cette œuvre dans son album Gershwin's World, pour lequel il obtient en 1999 le Grammy Award dans la catégorie Best Jazz Instrumental Performance, Individual or Group.

Divers

Ce concerto a été joué lors du premier gala d'ouverture de la Philharmonie de Paris le 14 janvier 2015. Hélène Grimaud était accompagnée par l'Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi<ref>LeMonde.fr, « La Philharmonie orchestre avec maestria sa partition », 16 janvier 2015</ref>.

Annexes

Ressources documentaires

Éditions

Ouvrages généraux

Monographies

Correspondances et entretiens

Articles de presse et chroniques

Articles et analyses

Références

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Liens externes

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