Condominium

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Autres projets Modèle:Autre

Un condominium est, en droit international public, un territoire sur lequel plusieurs États souverains exercent une souveraineté conjointe au terme d'un accord formel. Les seuls territoires terrestres historiquement connus sous cette dénomination sont le condominium anglo-égyptien sur le Soudan (1899-1956) et le condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides (1906-1980). Les condominiums existant encore au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ne concernent que des territoires fluviaux ou maritimes, avec parfois des ponts et des îlots.

Le droit international public distingue le concept de condominium, dont le territoire ne dispose pas d'une « personnalité internationale », du co-imperium (par exemple les zones d'occupation de l'Allemagne en 1945-1949), qui constitue une forme de tutelle provisoire exercée par plusieurs États souverains sur un autre État, qui continue à exister en tant qu'entité de droit international<ref>Alina Kaczorowska-Ireland, Public International Law, Routledge, 2015 Modèle:ISBN Modèle:P.</ref>.

En règle générale, l'accès aux condominiums existant au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est interdit au public. C'est le cas par exemple de l'île des Faisans, située entre la France et l'Espagne, qui n'accueille des visiteurs qu'exceptionnellement<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Historique

Le concept est attesté dès 1682 dans un traité publié à Tübingen, Modèle:Langue, par Ulrich Thomas<ref>Ulrichus Thomas, Tractatio de condominio territorii, Tübingen, 1682 [1].</ref>, suivi en 1776 de De Condominio, à cette époque du Saint-Empire romain germanique il désignait la copropriété de type féodal d'un territoire, ville ou terres, par plusieurs princes souverains. C'est seulement au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qu'il est détaché de la notion de propriété pour désigner la gestion par deux États souverains ou plus<ref>S. Akweenda, International Law and the Protection of Namibia's Territorial Integrity: Boundaries and Territorial Claims (Volume 9 de International Yearbook for Legal Anthropology Series), Martinus Nijhoff Publishers, 1997 Modèle:ISBN</ref>.

Le premier cas de ce type selon le Manuel de droit international public de Fauchille et Bonfils (1912<ref>Paul Fauchille, Henri Bonfils, Manuel de droit international public (Droit des gens), Éditeur Рипол Классик, 1912 Modèle:ISBN, 1121 pages; Modèle:P.</ref>) est le condominium des trois duchés de Schleswig, du Holstein et du Lauenburg administrés conjointement par l'Autriche et la Prusse, pour compte de la Confédération germanique, en vertu du Traité de Vienne de 1864<ref>texte original en français et en allemand</ref>, condominium qui a pris fin après la guerre austro-prussienne de 1866 par le traité de Prague de 1866<ref>texte original en allemand</ref>.

Fauchille et Bonfils citent également le « condominium spécial » de l'archipel de Samoa établi en 1889-1890 entre l'Allemagne, l'Angleterre et les États-Unis, qui a pris fin avec le traité de Samoa de 1899 qui divisent les îles Samoa entre l'Allemagne et les États-Unis en échange de la renonciation par l'Allemagne de ses droits sur les îles Tonga et sur une partie des îles Salomon<ref>Fauchille et Bonfils, 1912, Modèle:P.</ref>.

Ils ne mentionnent toutefois pas les Nouvelles-Hébrides dont le statut défini par la Convention franco-anglaise du Modèle:Date- ne fait pas explicitement mention du terme « condominium », mais celui-ci lui est appliqué dès 1907 par la Revue générale de droit international public et par la Revue des sciences politiques, et dans le titre d'un ouvrage de 1908 écrit par le juriste Nicolas Politis<ref>Nicolas Politis, Le Condominium franco-anglais des Nouvelles-Hébrides, Éditeur A. Pedone, 1908</ref>.

Théories

Les théories du condominium sont nombreuses : dans une étude de 1964, un professeur australien en dénombrait 25, qu'il divisait en trois catégories « selon qu'elles se rattachent au concept de souveraineté de l'État, sujet unique du droit international, ou au concept de compétence, ou enfin à l'idée d'une communauté internationale partielle »<ref name="bp4">Benoist (1972), Modèle:P.</ref>.

Dans le premier cas, la définition du condominium est malaisée, car « la souveraineté […] est un superlatif<ref>Coret (1960), Modèle:P.</ref> » : elle ne s'accommode pas d'un partage<ref name="bp4" />. Hormis le cas où la souveraineté est alternée (comme sur l'île des Faisans), « l'analyse de la notion de condominium doit donc dépasser le postulat classique de la souveraineté de l'État, sujet unique du droit international<ref>Benoist (1972), Modèle:P.</ref> ». Dans le second cas, le condominium est « une modalité de la compétence territoriale, à côté d'autres cas de compétences territoriales limitées (protectorats, territoires sous mandat, territoires sous tutelle, cession à bail)<ref name="bp7">Benoist (1972), Modèle:P.</ref> ».

Le troisième cas permet de donner au condominium « une place spécifique dans la théorie générale du droit international »<ref name="bp7" />. Accordant la souveraineté sur un territoire donné à au moins deux États, un condominium implique une communauté internationale<ref>Pour la suite du paragraphe : Benoist (1972), Modèle:P.</ref>. Qu'elle soit dite « partielle » n'indique pas que ses compétences sont réduites par rapport aux États mais que ce n'est pas une communauté internationale à vocation universelle (comme l'ONU). Sur le territoire du condominium, c'est la communauté qui exerce le pouvoir. Cependant, par rapport à d'autres communautés de ce type (protectorat, Union française, etc.), « le condominium se caractérise par l'égalité juridique et fonctionnelle des États qui en sont membres<ref>Benoist (1972), Modèle:P.</ref> ».

Alain Coret, dans Le Condominium (1960), distingue trois types de condominiums : frontaliers, coloniaux et successoraux, ces derniers résultant de solutions adoptées par le biais de traités de paix pour des zones contestées. Il le définit dans un article de 1962 comme « le régime applicable à un territoire à l'égard duquel la jouissance et l'exercice des compétences reconnues aux États par le droit des gens appartient à une communauté internationale partielle caractérisée par l'égalité juridique et fonctionnelle des États qui en sont membres »<ref>Alain Coret, Le statut de l'île Christmas de l'océan Indien, Annuaire français de droit international, volume 8, 1962. Modèle:P.</ref>.

Condominiums actuels

Territoires fluviaux ou maritimes

Fichier:Kondominium Sauer.JPG
Panneau sur la passerelle franchissant la Sûre, entre le Luxembourg et l'Allemagne. À gauche, territoire luxembourgeois ; à droite, condominium entre l'Allemagne et le Luxembourg.

Territoire lacustre

Territoires terrestres

Anciens condominiums

Formes féodales

Formes démocratiques

  • le « Congrès-débat du peuple français ».
  • l'entente « Sécession de l'Espagne ».
  • le « Congrès-débat des États des Pyrénées ».

Formes fédérales

  • l'entente « Sécession de la Hongrie ».
  • le « Congrès-débat du peuple roumain ».
  • le Condado de Lérida, avec des statuts anciens.
  • le Condado de Trévise, avec un ordre ancien.
  • le Condado d'Artois, avec un statut antérieur.
  • le Condado de Toulouse, avec des statuts antérieurs.

Condominiums historiques

Condominiums du Moyen Âge

  • Saintonge
  • Poitou
  • Guyenne
  • Lorraine
  • Toulouse
  • Condominiums entre Portugal et Angleterre, les seigneurs de l'épée et les ducs de Brabant
  • Condominium de Guines, sous le règne de Philippe II, entre l'Angleterre et la France.

Formes modernes

Autre utilisation

En Amérique du Nord, le terme « condominium », ou « condo » dans le langage courant, désigne un appartement en copropriété, divise ou indivise (selon qu'il s'agisse de lots distincts ou non distincts).

En Asie du Sud-Est, ainsi qu'au Brésil, il désigne un groupe d'appartements dans un immeuble ou un lotissement clos et sécurisé.

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Hubert Benoist, Le Condominium des Nouvelles-Hébrides et la société mélanésienne, Éditions A. Pedone, 1972. Thèse pour le doctorat en droit présentée le 2 février 1970 à la Faculté de droit et des sciences économiques de l'Université de Paris.
  • Alain Coret, Le Condominium, Librairie générale de droit et de jurisprudence de Paris, 1960.

Articles connexes

Modèle:Colonne

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Portail