Effet placebo

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

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Un placebo (du latin placebō : « je plairai », de placeō : « je plais »<ref group="N">Le terme apparaît dès le Moyen Âge dans l'expression « Placebo Domino» (du latin, je plairai au Seigneur), tirée d'une traduction biblique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle {{#if:|{{#ifeq:|l|{{#if:|[[| apr. J.-C.]]|apr. J.-C.}}| Modèle:Abréviation discrète}}|Modèle:Abréviation discrète}} Cfr Modèle:Lang, Minerva Med, avril 2005, 96(2), 121-124.</ref>) est un procédé thérapeutique n'ayant pas d'efficacité propre ou spécifique mais agissant sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques. Il existe diverses formes de placebo (médicamenteuses, physiques, chirurgicalesModèle:Etc). Dans le domaine du médicament, un Modèle:Cita est un traitement sans aucune substance active ; un Modèle:Cita est un produit actif sur le plan pharmacologique mais dépourvu d’effet sur la pathologie traitée, ou bien dont l’efficacité a été insuffisamment démontrée.

Les placebos sont utilisés en recherche médicale dans les groupes contrôles pour l'évaluation de traitements médicaux. Un médicament efficace est défini par son efficacité supérieure à celle d'un placebo ou par son efficacité supérieure au médicament de référence. Tout traitement peut cependant à la fois avoir un effet spécifique et un effet placebo (voire nocebo)<ref>L'effet placebo. Un voyage à la frontière du corps et de l'esprit. Ivan O. Godfroid, Charleroi, Socrate Éditions Promarex, 2003.</ref>.

L’effet placebo correspond au résultat psycho-physiologique positif (bénéfique) constaté après l'administration d'une substance ou la réalisation d'un acte thérapeutique, indépendamment de l'efficacité intrinsèque attendue du traitement. Il a été observé chez des patients ou sujets d'expérience pour un groupe varié de symptômes et maladies<ref>Modèle:Article.</ref>. Cet effet serait de l’ordre de 30 % et pourrait atteindre 60-70 % dans les migraines ou les dépressions. Néanmoins, globalement, l'effet placebo comparé à une absence de traitement ne se traduit par aucun effet clinique important. Dans les cas où les patients rapportent une diminution de douleur, il est difficile de distinguer les effets rapportés d'un possible biais de notification<ref name="RS Cochrane 2010"/>. Une diminution de symptômes après traitement par placebo pourrait aussi s'expliquer par une guérison spontanée ou une régression naturelle de la maladie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La réponse placebo varie en fonction de plusieurs facteurs : contexte thérapeutique, personnalité du médecin, attentes du patient, nature de la relation médecin-patient, forme, coût et complexité du traitementModèle:Etc. Cette réponse n'est pas uniquement psychologique mais a des réalités biochimiques<ref>Modèle:Article</ref>.

L'effet psychologique ou physiologique lié à la prise d'une substance inerte n'est pas toujours bénéfique, il peut être dommageable pour l'individu : c'est l'effet nocebo (du latin : « je nuirai »), terme introduit en 1961 par Walter Kennedy.

Aspects historiques

Modèle:Loupe

Le placebo

Classification : Placebo pur et impur

On peut faire la différence entre deux types de placebos<ref>Modèle:Harvsp</ref> :

  • Placebo pur : il s’agit d’un traitement dénué de toute substance ou effet actif, mais ayant l'aspect et le goût de celui qu'il substitue. Le placebo pur n'est pas un médicament. Par exemple, il peut être trouvé sous forme de comprimés d’amidon, de sucre, de lactose ; des injections de sérum physiologique.
  • Placebo impur : il s’agit d’un traitement ayant des principes actifs démontrés mais qui est inefficace dans le cadre de la pathologie pour laquelle il a été administré ; ou bien un produit qui contient des molécules plus ou moins actives mais dont l'efficacité n'a pas été scientifiquement démontrée. Par exemple des vitamines pour soigner une maladie non liée à des carences alimentaires.

Efficacité

Le placebo a une efficacité prouvée chez le sujet sain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rosenweig G, Brohier S, Zipfel A. « The placebo effect in healthy volunteers : influence of experimental conditions on physiological parameters during phase Modèle:Rom-maj studies » Br J Clin Pharmacol. 1995;39(6):657-64. Modèle:PMID</ref>, avec une moyenne de patients ressentant un effet quelconque de 15 à 30 % selon les études. Selon Jean-Marie Besson, directeur de l'unité de neurobiologie de la douleur à l'Inserm, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il pourrait atteindre 60-70 % dans les migraines ou les dépressions. L'état de certains patients souffrant d'affections réputées « incurables » se trouve parfois objectivement amélioré<ref>Modèle:Pdf Mémoire universitaire consacré au placebo dans les essais cliniques (2002).</ref>.

Le placebo agit non seulement sur des signes subjectifs (douleur, anxiété, dépression, etc.), mais également sur des signes mesurables cliniques (fréquence cardiaque, pression artérielle) et biologique (ionogramme sanguin, cortisolémie, numération leucocytaire). Selon Alain Autret, neuro-psychiatre<ref>Modèle:Article</ref>, il a été Modèle:Citation pour les douleurs, les nausées, l’asthme et les phobies<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

La durée d'action d'un placebo est plus courte que celle d'un médicament, et la réponse au placebo nettement plus variable que celle au médicament<ref>Modèle:Article</ref>.

L’effet d’un médicament actif comporte pour une part un effet placebo, par exemple si le patient ressent une baisse de douleur alors que la substance ingérée n'est pas encore active.

L'effet placebo peut fonctionner quand le patient est informé qu'il prend un placebo. Néanmoins, des effets plus importants sont observés quand les patients ne sont pas informés de l'utilisation d'un placebo<ref name="RS Cochrane 2010"/>.

Comparatif entre intervention placebo et absence de traitement

Une revue systématique publiée par Cochrane en 2010 sur les effets des traitements placebos a étudié 202 essais comparant un traitement placebo à une absence de traitement dans 60 problèmes de santé<ref name="RS Cochrane 2010">Hróbjartsson A, Gøtzsche PC. Placebo interventions for all clinical conditions. Cochrane Database of Systematic Reviews 2010, Issue 1. Art. No.: CD003974. DOI: 10.1002/14651858.CD003974.pub3. Modèle:Lire en ligne</ref>. Les conclusions des auteurs rapportent : Modèle:Citation.

Utilisations

L’utilisation d’un placebo est indispensable dans les essais cliniques pour obtenir un groupe contrôle avec une analyse en simple aveugle (le patient ne sait pas ce qu'il reçoit) ou en double aveugle (ni le médecin, ni le patient ne connaissent ce qui est donné). Le premier essai de ce style date du début des années 1950.

Le placebo peut être également utilisé à titre d’aide au diagnostic dans les troubles fonctionnels, quoique l’efficacité symptomatique du placebo ne soit pas un argument suffisant pour conclure à l’absence de pathologie organique.

Le placebo peut aussi être utilisé pour sevrer progressivement un patient de façon explicite : Modèle:Citation.

Des techniques médicales non efficaces (simulacres d’interventions chirurgicales, de traitement par radiations, ionisantes ou non, de prise en charge psychologique) sont également appelées placebos. Ils peuvent être utiles en évaluation d'une chirurgie : dans une « chirurgie placebo », appelée aussi « chirurgie blanche », on fait croire au patient qu'on l'a opéré en ouvrant simplement le site opératoire pour laisser les cicatrices de la chirurgie testée<ref>Modèle:Article.</ref>. Après l'anesthésie, il ne doit pas pouvoir savoir s'il a été opéré ou pas. Des placebos existent dans l'évaluation de « mesures physiques ». Par exemple, un placebo d'acupuncture fait en piquant des points non utilisés en acupuncture traditionnelle.

Effets indésirables

Les placebos amènent des effets latéraux, voire des effets négatifs. Ce phénomène a été regroupé sous le nom d’effet nocebo.

Profil du placebo-répondeur

Chez l'être humain

Il n’a pas été mis en évidence un profil type et spécifique de patient répondeur au placebo, que ce soient des critères intellectuels, culturels, ethniques ou psychopathologiques. Néanmoins, un certain nombre de gènes et de conditions qui touchent le patient ont été identifiés comme influant sur la réponse placebo (et sont désignés par le terme « placebome »)<ref name="LM-2019-06-18">Modèle:Article</ref>. Les pathologies répondant au placebo sont celles dont la charge émotionnelle et la part psychosomatique sont les plus grandes, telles que dépression, douleur chronique, asthme, troubles digestifs, etc.

Des différences entre individus sont observées<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=Placeb2012/>, déterminées en partie par le gène COMT, et qui ont mis en évidence un mécanisme neurologique impliquant le système dopaminergique du cerveau chez l'ensemble des patients qui répondent à l'effet placebo<ref>Zubieta JK, Stohler CS (2009), Neurobiological mechanisms of placebo responses. Annals of the New York Academy of Sciences 1156: 198–210. doi: 10.1111/j.1749-6632.2009.04424.x.</ref>,<ref>Scott DJ, Stohler CS, Egnatuk CM, Wang H, Koeppe RA. Modèle:Et al. (2008) « Placebo and nocebo effects are defined by opposite opioid and dopaminergic responses » Archives of general psychiatry 65: 220–231. Modèle:DOI</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Zubieta JK, Bueller JA, Jackson LR, Scott DJ, Xu Y. Modèle:Et al. (2005) « Placebo effects mediated by endogenous opioid activity on mu-opioid receptors » The Journal of neuroscience, the official journal of the Society for Neuroscience 25: 7754–7762.</ref>.

Il existe un effet placebo chez l'enfant et même le nourrisson<ref name="Pharmacologie du placebo">Pharmacologie du placebo. Cours de P. Lemoine mis à jour le 2 décembre 1998, en ligne sur www.med.univ-rennes1.fr.</ref>,<ref name="Chast2012" />. Il peut jouer un rôle plus important chez l'enfant que chez l'adulte<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rheims S, Cucherat M, Arzimanoglou A, Ryvlin P, « Modèle:Lang » PLoS Med. 2008;5(8):e166.</ref>.

Comme le précise Luana Colloca, professeure à l'université du Maryland : Modèle:Citation<ref name="LM2-2019-06-18"/>.

Chez l'animal

L'effet placebo existe chez l'animal<ref>Modèle:Article</ref> et est expliqué notamment par le conditionnement<ref>Modèle:Harvsp</ref> : Modèle:Citation<ref name="Haour2005">Modèle:Harvsp</ref>.

D'autre part, le stress induit par les procédures expérimentales peut suffire à induire une réponse chez l'animal<ref>Modèle:Article</ref>.

Déterminants de l'effet placebo

Plus que le placebo lui-même Modèle:Incise ce sont des facteurs liés au contexte de traitement du patient qui déterminent l'effet placebo, lesquels peuvent être regroupés sous les appellations de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref> ou Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Contexte thérapeutique

Les attentes et les convictions du patient, le contexte thérapeutique, et la nature de la relation médecin-patient influencent de façon importante l'effet placebo<ref name="Chast2012"/>,<ref name="Bruxelle1988">Bruxelle, J., Marquez, C. & Valade, D. Doul. et Analg. (1988) 1: 19. Modèle:Lire en ligne</ref>. Tout traitement médical actif comporte également un effet placebo du fait de ces facteurs contextuels<ref>Modèle:Lien Web Modèle:Citation</ref> ; ainsi, selon Jean-Yves Nau, Modèle:Citation<ref name="Nau2010"/>.

La réponse placebo est liée à l'environnement médical, et aussi à l'attitude et la personnalité du médecin prescripteur : ses compétences, son charisme, sa conviction<ref>Jean-François Bergmann, spécialiste de thérapeutique à l'hôpital Lariboisière, à Paris mentionne que Modèle:Citation. Source : Modèle:Article.</ref>, son pouvoir de suggestion, imprègnent tout traitement d'un effet placebo<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. On parle d'Modèle:Citation, suscité également en consacrant du temps au patient, avec sollicitude, écoute active, empathie, et un discours rassurant<ref>Modèle:Article</ref>. Si le médecin est froid et distant, on aura l’effet inverse. L’effet placebo sera inefficace, mais augmentera également le stress chez le patient<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En 1970, le docteur Arthur K. Shapiro, Modèle:Cita<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Formes et voie d'administration

L'effet placebo est plus important pour les actes techniques, en particulier chirurgicaux.

Le placebo a, comme tout médicament, une pharmacocinétique et une pharmacodynamie. Notamment, la voie d’administration influe sur l’intensité de l’effet et la rapidité d’action. Les injections ont un effet placebo plus fort que les pilules. Pour les pilules, l'effet placebo sera proportionnel à la taille, la quantité ou le prix<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="ty1">Modèle:Ouvrage</ref>.

L’administration sous forme de gouttes ou de granules augmenterait également l’efficacité du placebo, probablement en nécessitant une participation et une attention soutenue (compter les gouttes, avaler les granules un par un). Une personne prenant 10 cachets d’1 mg d’une substance donnée risque fort de ressentir une amélioration plus importante de ses symptômes que si elle prend une seule pilule de 10mg<ref name="ty1"/>.

Les chercheurs ont aussi observé que plus un remède a mauvais goût, plus il a d’effet sur la maladie, particulièrement dans le cas des allergies. De même, plus une thérapie ou un traitement est élaboré, coûteux, sophistiqué et difficile d’accès, plus il a d’effets curatifs<ref name="ty1"/>.

Outre la forme et le goût, la couleur peut également influencer les résultats. Certaines couleurs de médicament provoquent des réactions spécifiques. Il est constaté que les préparations de teinte bleue ont des effets calmants et tranquillisants. Celles de teintes rouge, rose ou jaune provoquent des effets excitants et stimulants ; le jaune et l’orange seraient quant à eux antidépresseurs. La couleur lavande fait plus souvent l’expérience d’hallucinations et la couleur blanche ou verte ont des effets plus neutres. La couleur blanche a quant à elle, des effets analgésiques. Concernant la teinte grise, elle semble produire des effets confus au point qu’ils empêchent parfois la personne de ressentir les effets d’un vrai médicament. Si l’on veut que le patient ressente un effet grâce au placebo, il est préférable de ne pas produire des cachets de couleur grise<ref name="ty1"/>.

Coût

Une étude de 2006 sur 82 patients montre l'influence du coût du placebo sur l'efficacité. Dans cette expérience, la moitié du groupe reçoit un comprimé présenté comme similaire à la codéine et d'une valeur de Modèle:Unité, la seconde moitié se voit informé que le prix du comprimé fait l'objet d'une remise et a une valeur de Modèle:Unité. Chaque participant reçoit une décharge électrique dosée en fonction de son seuil de tolérance à la douleur, prend ensuite le comprimé et reçoit à nouveau après un moment une décharge. 85 % des participants du premier groupe contre 61 % du second notent une réduction de la douleur<ref>Modèle:Article.</ref>. Le docteur en économie Dan Ariely explique à la suite de cette étude qu'il a dirigée que Modèle:Citation.

Une étude de la revue Neurology de 2015 sur 12 patients atteints de la maladie de Parkinson montre que l'effet placebo est plus efficace si les patients croient que le produit administré est cher : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Comme l’explique Nathalie Guichard, maître de conférences en sciences du management à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, dans son livre Comportement du consommateur : « Cela prouve que le prix a un effet psychologique sur le consommateur qui associe souvent une image de mauvaise qualité à un prix bas et une imagine de qualité supérieure, à un prix élevé. »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Déterminants génétiques

Au moins un gène est déterminant dans la réponse aux placebos<ref name=Placeb2012>Modèle:Article.</ref>. Le gène en cause est le gène COMT (pour Catéchol-O-méthyltransférase). Il avait déjà été repéré dans le traitement de la douleur et de nombreuses affections (maladie de Parkinson) ainsi que dans le Modèle:Citation<ref name=Placeb2012/>. L'activation de ce gène modifie la production de dopamine (un neurotransmetteur qui est aussi une neurohormone, impliqué dans les circuits neuronaux de la récompense et de la douleur), semble-t-il via le contrôle d'un enzyme (Catéchol-O-méthyltransferase<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yavich L, Forsberg MM, Karayiorgou M, Gogos JA, Mannisto PT. « Modèle:Lang » The Journal of neuroscience: the official journal of the Society for Neuroscience 2007;27:10196–209. Modèle:DOI.</ref>). La dopamine participe aux voies neuronales impliquées dans l'anticipation (qui est en jeu dans l'effet placebo<ref name=Placeb2012/>). Ce gène COMT conditionne ainsi l'ampleur de la réponse au placebo pour chaque individu ; certaines variantes de ce gène comprennent 2 copies de l'allèle «méthionine» (Met), 2 copies de l'allèle « valine » (Val) ou 1 copie de chaque. Le cortex préfrontal des personnes disposant de ces formes de ce gène semble produire 3 à 4 fois plus de dopamine que chez les porteurs de la forme simple du gène<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Meyer-Lindenberg A, Kohn PD, Kolachana B, Kippenhan S, McInerney-Leo A. Modèle:Et al. « Midbrain dopamine and prefrontal function in humans: interaction and modulation by COMT genotype » Nature neuroscience 2005;8:594–6. Modèle:DOI</ref>. Or, le cortex préfrontal est la zone du cerveau associée à la cognition, à l'expression de la personnalité, à la prise de décision et au comportement social<ref name=Placeb2012/>. Cette découverte renforce l'importance du rôle de la dopamine dans le cerveau. Elle confirme aussi l’influence de l'environnement médical et clinique (incluant la relation médecin-patient) dans les soins pour les patients sensibles à l’effet placebo<ref name=Placeb2012/> (lesquels pourraient à l'avenir être repérés par un marqueur génétique, présenté comme utile pour mieux adapter les stratégies thérapeutiques aux patients, de même que la distribution des soins et la conception des essais cliniques<ref name=Placeb2012/>). Par exemple, chez des patients atteints du syndrome du côlon irritable expérimentalement soumis à des médicaments habituels ou à un placebo, ce dernier était d’autant plus efficace (fonction linéaire de type effet-dose) que la disponibilité de dopamine était élevée chez les patients, en lien avec leur profil génétique. Modèle:Citation<ref name=Placeb2012/>.

Selon un article du Monde de juin 2019 : Modèle:Citation<ref name="LM-2019-06-18"/>.

Mécanismes de l'effet placebo

L'effet placebo est complexe et le résultat de multiples phénomènes psychologiques et physiologiques qui interfèrent entre eux<ref name=Placeb2012/>. Cet effet illustre et implique l'influence du mental sur l'organisme (psychosomatique).

Mécanismes psycho-physiologiques

Plusieurs mécanismes psycho-physiologiques peuvent expliquer l’effet placebo : la suggestion, le conditionnement<ref>Modèle:Article</ref> et l'attente quant aux résultats du traitement<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1987, le Modèle:Dr, médecin généraliste à Southampton, fit une expérience sur 200 de ses patients qui se plaignaient de céphalées, mal de dos ou fatigue sans que des examens eussent pu les expliquer. À une première moitié, il fit un diagnostic précis et affirma que leur état s'améliorerait rapidement (et il donna un placebo à la moitié d'entre eux) ; à l'autre moitié, son diagnostic resta vague et il proposa à chacun de revenir si la situation perdurait (et il donna un placebo à la moitié) : l'état des malades s'améliora pour 64 % patients ayant reçu un diagnostic positif et seulement 39 % pour ceux ayant reçu un diagnostic négatif. Mais on ne constate aucune différence significative selon qu’ils recevaient ou non un placebo. L’amélioration constatée serait donc due à la suggestion créée par le médecin et n’est pas liée à la prise ou non d’un placebo<ref name="Brissonnet2011">Brissonnet J. La médecine postmoderne prend le pouvoir. BoD - Books on Demand France, 2013, 170 p.</ref>. Ce pouvoir de suggestion est tel que dans certains cas on peut obtenir un effet de soulagement de la douleur comparable entre un placebo et une substance active ; ceci en présentant au patient la substance active comme étant peu efficace et le placebo comme étant un puissant analgésique<ref>Goslin D. L’effet placebo : les travaux de F. Benedetti, implications pour la relation patient-acteur de santé. 19 sept 2016;130.</ref>.

Le mécanisme du conditionnement est connu depuis Pavlov, et il s'applique aussi lors de la prise d’un placebo : l'effet placebo est particulièrement notable chez les sujets ayant déjà reçu un traitement actif<ref name="Haour2005" />. Le chercheur Peter C. Gøtzsche a écrit dans The Lancet en 1994 : Modèle:Citation<ref name="Brissonnet2011" />. À la suite de travaux ayant étudié l'impact du conditionnement dans l'effet placebo, une possibilité thérapeutique est apparue Modèle:Incise de combiner par alternance la prise d’un placebo avec celle d’un médicament, afin de réduire les effets secondaires et les coûts<ref name="LM2-2019-06-18">Modèle:Harvsp</ref>.

De façon étonnante, les placebos peuvent avoir un effet positif chez des patients qui sont informés qu'ils prennent un placebo comparés à un groupe contrôle qui ne prend pas de placebo et qui le savent<ref name="Kaptchuk et al">Modèle:Article.</ref>. Plusieurs études, effectuées auprès de patients ayant des symptômes résistants à des traitements antérieurs, semblent confirmer ce fait ; selon Modèle:Lien, professeur à la faculté de médecine de Harvard, ces patients avaient un espoir d'amélioration même s'il savaient pertinemment prendre un placebo : Modèle:Citation<ref name="LM2-2019-06-18"/>.

Mécanismes neurobiologiques

Modèle:... Il existe des facteurs génétiques<ref name=Placeb2012/> d'activation plus ou moins importante du système dopaminergique. Une libération de dopamine dans le noyau accumbens a pu être montrée par PET-scan chez des personnes ayant reçu un placebo supposé avoir un effet antalgique. L'attente d’un soulagement pourrait être similaire à l’anticipation d’une récompense<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Une attente produite par l'annonce d'un effet positif à venir grâce au produit placebo entraîne une libération d'endorphines chez le sujet placebo-répondeur. Une expérience menée en 1978 par John Levine, neuroscientifique, a montré qu'on peut bloquer l'effet placebo d'une injection de sérum physiologique annoncé comme antalgique en administrant de la naloxone qui empêche la liaison entre les endorphines et leurs récepteurs spécifiques morphiniques<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Une autre étude a montré que le seul fait d’annoncer à des volontaires qu’ils allaient absorber un analgésique puissant active la libération d’endorphines lors d’une stimulation douloureuse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wager TD, Rilling JK, Smith EE, Sokolik A, Casey KL, Davidson RJ, Kosslyn SM, Rose RM, Cohen JD. « Placebo-induced changes in FMRI in the anticipation and experience of pain » Science 2004;303(5661):1162-7. Modèle:PMID</ref>. L’effet semble également corrélé au prix du comprimé<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Waber RL, Shiv B, Carmon Z, Ariely D. « Commercial features of placebo and therapeutic efficacy » JAMA 2008;299(9):1016-1017 Modèle:DOI</ref>.

L'effet placebo entraîne Modèle:Citation<ref name="Chast2012">Modèle:Lien web</ref>.

Une méta-analyse publiée en 2018<ref>Modèle:Article</ref> suggère que les placebos ont un effet analgésique par l'intermédiaire de mécanismes cérébraux autre que nociceptifs<ref>Modèle:Article</ref>.

Distinction entre effet placebo et efficacité réelle

Recherche biomédicale : le test en double aveugle

Modèle:Loupe Elle nécessite une évaluation de l'efficacité de nouveaux produits pharmaceutiques rigoureuse. C'est la raison pour laquelle les tests sont effectués par la méthode dite en double aveugle. Celle-ci consiste à composer plusieurs groupes identiques (tirés au hasard) dans lesquels ni le patient, ni le médecin, ne savent si le produit administré est un médicament ou un placebo, permettant ainsi d'avoir un avis objectif sur l'efficacité réelle de la molécule étudiée par comparaison statistique des deux échantillons. Les patients savent qu'ils peuvent recevoir un placebo ou un médicament actif mais ils ne savent pas dans quel groupe ils sont. Pour être mis sur le marché, un médicament doit prouver qu'il est significativement plus efficace qu'un placebo.

En 2015, aux États-Unis, il a été constaté qu'il est de plus en plus difficile pour les entreprises pharmaceutiques de passer avec succès les essais cliniques face au placebo pour prouver l'efficacité de leur médicament. Cela serait possiblement dû au fait que les essais sont de plus en plus longs, avec des moyens apparents, ce qui serait susceptible d’augmenter les attentes et donc la réponse placebo des participants. Un autre facteur avancé, spécifique aux États-Unis, est l'utilisation autorisée de publicité concernant les médicaments (Modèle:Lien), laquelle pourrait avoir comme effet de renforcer les attentes de la population sur les bénéfices de la prise de médicament<ref>Modèle:Article</ref>.

Homéopathie : une efficacité prouvée non supérieure au placebo

Modèle:Méta bandeau de section Les études cliniques en double aveugle ont montré que l'effet obtenu de l'homéopathie n'était pas meilleur que le placebo ; le consensus scientifique est que la plupart des médecines parallèles, comme l'homéopathie, relèvent uniquement de l'effet placebo.

Une étude menée par un groupe de huit chercheurs de nationalités suisse et britannique dirigés par le docteur Aijing Shang (département de médecine sociale et préventive, université de Berne) a effectué une analyse des publications médicales de 19 banques électroniques, comparant l'effet placebo à l'homéopathie et l'effet placebo à la médecine conventionnelle ; les études portaient en moyenne sur 65 patients (10–1 573). Les résultats de cette étude, publiés dans The Lancet (Modèle:Date) n'ont mis en évidence aucune supériorité de l'homéopathie sur l'effet placebo, contrairement à la médecine conventionnelle<ref>Modèle:Article.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Articles

Thèse

Ouvrages

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Portail

en:Placebo#Mechanism of the effect