Gene Vincent
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Vincent Eugene Craddock, dit Gene Vincent, né le Modèle:Date (ou le 17 d'après sa mère, la date officielle viendrait d'une lecture fautive de l'état civil) à Norfolk, Virginie (États-Unis) et mort le Modèle:Date à Newhall, Californie, est un chanteur américain de rock 'n' roll et de rockabilly, qu'il contribue à populariser. Il est le créateur de Be-Bop-A-Lula, l'un des plus fameux succès du genre.
Biographie
Premières années (1935-1955)
Gene Vincent est le fils d'Ezekiah Jackson Craddock et de Marie Louise Cooper. Son père, surnommé Kie, enrôlé dans la marine côtière pendant la Seconde Guerre mondiale, surveille l'approche éventuelle d'U-Boot allemands. Sa mère tient un commerce. La famille déménage très tôt à Munden Point, dans l'État de Virginie, près de la frontière avec la Caroline du Nord. Ses parents y deviennent gérants d'une épicerie. Auditeur régulier de l'émission Grand Ole Opry, le jeune Eugene (qui porte à cette époque déjà le surnom de Gene) montre un intérêt pour la musique. Il écoute de la country, du hillbilly, du bluegrass. Mais il se familiarise aussi avec le blues et le gospel, car la communauté noire est importante dans le quartier pauvre où il vit<ref name=Thouryp2078>Jean-William Thoury, « Vincent, Gene », in Michka Assayas (dir.), Dictionnaire du rock, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2002, Modèle:T.II, Modèle:P.2078.</ref>. Il reçoit sa première guitare à l'âge de douze ans<ref name=Addictifzine>Boris The Spider, « Gene Vincent story », sur addictif-zine.com, Modèle:Nobr 2010.</ref>. Il joue régulièrement pour les passants, perfectionnant ainsi son style vocal et son jeu de guitare. Très vite, on le reconnaît dans les rues, et ses amis le surnomment The Screamin' Kid<ref>Jacques Barsamian, François Jouffa, Histoire du rock, Tallandier, 2008, Modèle:P.127.</ref>.
En 1948, ses parents décident de quitter Munden Point et de retourner à Norfolk où ils tiennent un magasin d'alimentation générale et de vêtements de marins. Chétif et souvent sujet aux taquineries de ses camarades d'école, Gene Vincent quitte assez tôt les études et s'engage dans l'US Navy à dix-sept ans, le Modèle:Date, pendant la guerre de Corée. Comme il est trop jeune, ses parents signent pour lui l'acte d'engagement. Il travaille principalement sur l'USS Chukawan, navire pourvoyeur de carburant. Gene navigue dans les eaux coréennes mais ne participe jamais directement aux combats, contrairement à ce que prétendent certains articles plus tard qui attribuent sa blessure à la guerre. En mars 1955, après trois années de service, Gene signe pour six années supplémentaires afin de percevoir la prime de réengagement, avec laquelle il s'achète une moto Triumph. En juillet, il est heurté dans Norfolk par une Chrysler conduite par un ivrogne qui « brûle » un feu rouge<ref>Selon la version donnée par le livret du coffret Gene Vincent: Rock 'n' Roll Legend, édité en France par Capitol en 1977. Gene, dans une interview accordée à Mick Farren, parle d'une blessure reçue en Corée. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Gene Vincent », sur funtopia.pwp.blueyonder.co.uk, International Times, mars 1971.</ref> : il est grièvement blessé à la jambe gauche. À l'hôpital, les médecins veulent l'amputer, mais Gene refuse que sa famille signe les documents d'autorisation. Il passe les six mois suivants en de nombreux séjours à l'hôpital naval de Portsmouth. C'est pendant un de ces séjours qu'il s'exerce à écrire des chansons. On lui enserre finalement la jambe dans une armature métallique<ref name=Rockabillyhall>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Gene Vincent & The Blue Caps: Biography », sur rockabillyhall.com.</ref>. Il est réformé peu après. Il est toutefois réincorporé très vite, à la suite d'une erreur de frappe dans son CV.
Débuts musicaux (1955-1956)
En septembre 1955, à Norfolk, il voit sur scène Elvis Presley, encore peu connu<ref name=Mazzoleni>Florent Mazzoleni, Les Racines du rock, Hors Collection, 2008, Modèle:P.19.</ref>. Le Modèle:Nobr, Gene passe une audition lors de l'émission de Teddy "Bear" Crutchdield, DJ local<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} «1935.1955 », sur gene.vincent.fanclub.voila.net. En novembre et décembre 1956, les Blue Caps n'ayant plus de lead guitar, Teddy "Bear" Crutchdield tiendra cette place sur scène.</ref>
Il se marie le Modèle:Date avec Ruth Ann Hand<ref name=Importantdates>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Important Dates », sur rockabillyhall.com.</ref>.
Le même mois, il participe à un concours de chant dont un membre du jury est Sheriff "Tex" Davis<ref>William Douchette, dit William Beauregard Davis, dit Bill Davis, dit Sheriff "Tex" Davis, né en 1914 dans le Connecticut, mort à Nashville le Modèle:Nobr 2007. Spencer Leigh, « Sheriff Tex Davis Rock 'n' roll manager », sur independent.co.uk, Modèle:Nobr 2007.</ref>, animateur de WCMS, une radio de Norfolk. Gene fait sa connaissance et, dès lors, se produit chaque week-end dans le « Country Showtime » de WCMS, accompagné par le trio The Virginians, qu'entourent d'autres musiciens. C'est ainsi qu'il interprète pour la première fois en public Be-Bop-A-Lula, chanson qu'il aurait écrite à l'hôpital<ref>Certains attribuent la paternité du morceau à Sheriff "Tex" Davis et à Gene Vincent, venant d'écouter la chanson Don't Bring Lulu sur un [[Disque 78 tours|Modèle:Unité]] ; d'autres à Gene Vincent et à Don (Donald) Graves, un compagnon d'hôpital ; d'autres enfin au seul Don Graves : il aurait cédé les droits, Modèle:Nobr ou Modèle:Unité (selon les sources), à Gene Vincent, lequel en aurait cédé à son tour une partie à Sheriff "Tex" Davis. « "Sheriff Tex" Davis died », sur gene-vincent-forum.niceboard.com. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Song: Be-Bop-a-Lula », sur secondhandsongs.com.</ref>, et qui serait inspirée de Little Lulu, une héroïne de bande dessinée<ref>« Be bop a lula petite histoire mais grand standard », sur yepcatspassion.centerblog.net, Modèle:Nobr 2008.</ref>.
En ce début de 1956, le phénomène Elvis Presley explose avec Heartbreak Hotel, sorti en janvier. Le succès foudroyant de ce disque met en émoi tous les labels : chacun est en quête de « son » Presley<ref>« Gene Vincent & The Blue Caps: Be bop a lula », sur rockabillyhall.com.</ref>, et Sheriff "Tex" Davis le sait. Il décide de miser sur Gene. Il devient son directeur artistique<ref>Le management est assuré jusqu'en juillet par Roy Lamar, gérant de la radio WCMS, et l'agent Victor Blumenthal.</ref>, et l'entoure de quatre musiciens jouant pour WCMS : Cliff Gallup (guitare solo), Willie Williams (guitare rythmique), Jack Neal (contrebasse), Dickie Harrell (batterie)<ref>Plusieurs sources précisent que les quatre musiciens sont issus des Virginians, ce qui n'est pas tout à fait exact. Cette formation en tant que telle (formation attitrée de la station WCMS) n'est composée que de Willie Williams, de son épouse Robbie et de Dave Dalton. Tous trois chantent, et Willie les accompagne à la guitare. Divers musiciens les entourent, parmi lesquels Cliff Gallup et Jack Neal, qui jouent sans être payés. Le batteur Dickie Harrell joue également, « après l'école », dans une formation de WCMS. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Blue Cap "Wee Willie" Wiliams », sur rockabillyhall.com. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ken Hancock, « Jumpin' Jack Neal », sur rockabillyhall.com. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} King Kaufman, « Drummer, Dickie "Be-Bop" Harrell », sur rockabillyhall.com, Modèle:Nobr 2001.</ref>. Le Modèle:Nobr, Gene et son groupe, les Blue Caps (référence à la casquette des marins) enregistrent dans les studios de WCMS une démo de trois titres : Be-Bop-A-Lula, Race With The Devil et I Sure Miss You. Elle est adressée à Ken Nelson, record producer (qu'on peut traduire par « réalisateur artistique ») et A&R man chez Capitol. Trois semaines plus tard, Ken Nelson convoque le groupe en studio pour réenregistrer les titres de la démo.
Années de succès (1956-1958)
Période Cliff Gallup (1956)
Le Modèle:Date, le groupe arrive au studio d'Owen Bradley, à Nashville, où Buddy Holly et Johnny Carroll ont déjà enregistré. Ce dernier avait suggéré d'exagérer l'écho. L'ingénieur Mort Thomasson avait alors mis au point un nouveau son<ref name=Rockabillyhall/>, lequel est repris pour Gene et ses musiciens, dont il parvient à traduire l'innocence, la spontanéité<ref name=Mazzoleni/>, le tempérament adolescent et sauvage<ref name=Thouryp2079>Jean-William Thoury, Modèle:Opcit, Modèle:P.2079.</ref>. Les trois titres de la démo sont enregistrés, ainsi que Woman Love, une adaptation d'une chanson hillbilly déjà interprétée par Jimmy Johnson. À l'issue de la séance, Vincent Eugene Craddock devient Gene Vincent, et le groupe prend le nom de Gene Vincent and His Blue Caps, en hommage à l'éternelle casquette bleue de son facétieux benjamin, Dickie Harrell<ref name=Thouryp2079/>, quinze ans<ref>Entretien de King Kaufman avec Dickie Harrell, « Interview de Dickie Harrel », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.</ref>.
Le single sort le Modèle:Nobr<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Fontenot, « Top 10 Rockabilly Songs », sur oldies.about.com.</ref> avec, en Modèle:Nobr, Woman Love, et, en Modèle:Nobr, Be-Bop-A-Lula. Les passages à la radio de la Modèle:Nobr ne rencontrent guère de succès.
Les programmateurs proposent alors la Modèle:Nobr<ref name=Addictifzine/> : Modèle:Unité se vendent, dans le seul mois de juin<ref>« Gene Vincent - Be bop a lula / Woman Love », sur rockin-records.over-blog.fr, Modèle:Nobr 2010.</ref>. Be-Bop-A-Lula, rockabilly syncopé, devient un tube légendaire. Il sera repris par de nombreux artistes.
Du 24 au Modèle:Date-, le groupe enregistre son premier album dans des conditions de live.
Du jour au lendemain, Gene et ses quatre musiciens se voient propulsés au sommet du nouveau show business rock 'n' roll. Le Modèle:Nobr, le groupe entame sa première tournée américaine. Le Modèle:Nobr voit la sortie de l'album Bluejean Bop, et le Modèle:Nobr celle du deuxième single, Race With The Devil.
Le Modèle:Nobr, le guitariste rythmique Willie Williams quitte le groupe. Il est remplacé par Paul Peek. Le Modèle:Nobr, c'est au tour du lead guitar Cliff Gallup de s'en aller. Marié, il apprécie peu la vie de tournée. Il est remplacé par Russell Wilaford. Le Modèle:Nobr, la tournée prend fin.
Le Modèle:Date-, sort le troisième single, Bluejean Bop. Le Modèle:Nobr, une séquence pour le film The Girl Can't Help It (La Blonde et moi) de Frank Tashlin est tournée. Les deux nouveaux du groupe, Paul Peek et Russell Wilaford, sont les guitaristes que l'on y voit mimer l'interprétation de Be-Bop-A-Lula. Pris par d'autres engagements, Russel Wilaford quitte bientôt le groupe<ref name=Rockabillyhall/> sans avoir jamais enregistré.
Le même mois, Gene et Ken Nelson arrivent à convaincre Cliff Gallup de faire un bref retour, le temps de participer à la session d'enregistrement du deuxième album, qui a lieu du 15 au Modèle:Nobr, toujours au studio d'Owen Bradley, à Nashville.
Les solos d'un Cliff Gallup à la guitare « plus rapide et aveuglante que la lumière »<ref name=Mazzoleni/> ont nettement contribué aux premiers succès de Gene Vincent<ref name=Rockabillyhall/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tony Maygarden, « A Rarity From Gene Vincent's Guitarist Cliff Gallup », sur endlessgroove.com.</ref>. Le départ de ce guitariste joue en partie un rôle dans l'évolution ultérieure du style du chanteur<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richie Unterberger, « Cliff Gallup », sur hotguitarist.com.</ref>.
En novembre, Gene effectue sa première tournée au Canada.
La fin de l'année 1956 est difficile. Gene souffre énormément de sa jambe malade, éprouvée par les concerts. Il doit faire un nouveau séjour à l'hôpital. Jack Neal, le contrebassiste, part à son tour. Et le directeur artistique Sheriff "Tex" Davis se sépare également du groupe.
Blue Caps remaniés (1957)
Le deuxième album, un des plus sauvages de Gene Vincent, un des meilleurs aussi<ref name=Addictifzine/>, sort le Modèle:Date sous le nom de Gene Vincent and the Blue Caps. Il contient notamment Red Blue Jeans and a Pony Tail, Cruisin', Double Talkin' Baby, You Better Believe, Cat Man...
Un nouveau groupe est constitué pour les tournées, avec Johnny Meeks en guitariste solo. La guitare rythmique acoustique et la contrebasse sont remplacées par une guitare électrique et une guitare basse. Le groupe se renforce de deux choristes-clappers-danseurs chargés de soutenir le chant et d'animer les prestations scéniques.
Le Modèle:Date- a lieu un concert à Chicago, au Howard Miller Show, devant plus de 30 000 personnes en délire. Gene reçoit alors son premier disque d'or, celui de Be-Bop-A-Lula.
Les 19 et Modèle:Date-, le studio de Nashville n'étant pas disponible, Gene enregistre Lotta Lovin' et Dance to the Bop dans les studios du Capitol Records Building, à Hollywood. L'environnement de travail est approximatif. Le son change.
Le Modèle:Date-, Gene divorce<ref name=Epouses>« Gene's wives - les épouses de Gene », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.</ref>. La chanson Lotta Lovin' sort le Modèle:Date-. C'est un succès. En octobre<ref>« Programs & Tickets », sur eddie-cochran.info.</ref>, Gene effectue une tournée de trois semaines en Australie, en compagnie de Little Richard et d'Eddie Cochran, qui devient son grand ami.
Mais Gene a un caractère difficile, et les Blue Caps sont constamment remaniés.
Le Modèle:Date, Gene et son groupe participent à la fameuse émission de télévision The Ed Sullivan Show et y reçoit son second et dernier disque d'or de sa carrière pour Lotta Lovin'. Il y interprète Dance to the Bop, qui sort le lendemain et sera son ultime succès avec les Blue-Caps. Du 6 au Modèle:Nobr, le groupe est de retour aux studios Capitol, où les conditions de travail laissent plus que jamais à désirer. Quinze morceaux sont enregistrés, en vue d'un album et de divers singles.
Fin des Blue Caps (1958)
Le troisième album, Gene Vincent Rocks And The Blue Caps Roll, sort le Modèle:Date. Gene est alors au sommet de son succès. De nombreux adolescents américains se reconnaissent dans son style, celui d'un rebelle torturé, à la jambe fracassée par un accident de moto. Les résultats des ventes, sans atteindre ceux du premier disque, tiennent bon.
Gene obtient un rôle caméo dans le film Hot Rod Gang, où il va chanter notamment Baby Blue<ref>Serge Dumonteil, Rock & Folk, décembre 1971, Modèle:P.40.</ref>. Les chansons du film sont enregistrées du 25 au Modèle:Nobr, en même temps que d'autres, destinées à un quatrième album. Les séquences sont filmées le Modèle:Nobr. En mai, Baby Blue sort en single et n'a pas de succès aux États-Unis <ref name="Rockabillyhall" /> (alors qu'il sera l'un de ses plus grands en France). Le même mois, Gene se marie une nouvelle fois. L'heureuse élue est Darlene Hicks, qui lui inspirera un célèbre slow-rock.
Une session d'enregistrement, en vue d'un cinquième album, a lieu du 13 au Modèle:Nobr 1958<ref name=Chantdumonde>« Gene Vincent », sur chantdumonde.com.</ref>. Déjà vocaliste lors de la session de mars, Eddie Cochran assure la basse et participe aux arrangements de façon anonyme<ref name=Rockabillyhall/>. C'est le dernier enregistrement des Blue Caps en tant que tels. Le groupe se sépare. Gene doit honorer sa fin de contrat avec des musiciens de studio. En novembre, sort le single Say Mama. Le même mois, le quatrième album, intitulé A Gene Vincent Record Date est mis en vente. Il ne rencontre pas le succès<ref name=Addictifzine/>.
Fin d'une époque (1959)
Le Modèle:Date, Darlene et Gene ont une petite fille, Melody Jean<ref name=Importantdates/>. Gene part en été pour une tournée de trois semaines au Japon, où il reçoit un accueil délirant. Il sort un cinquième et un sixième albums, Sounds Like Gene Vincent (Modèle:Date) et Crazy Times (Modèle:Date).
Mais la fin des années 1950 marque la fin d'une époque : au grand soulagement de l'Amérique conservatrice et puritaine<ref>Jean-Marie Leduc, Le Dico des musiques, coll. « Les dicos de Point Virgule », Seuil, 1996, Modèle:P.547.</ref>, le rock « pur et dur » commence à être boudé par les radios, qui lui préfèrent des créations moins « sauvages ». C'est la montée des chanteurs « pretty faces »<ref name=Addictifzine/>. Après six albums et une poignée de 45 tours, Gene Vincent est désormais en dehors de la mode. Il n'a pas le physique de Frankie Avalon, ni celui de Fabian, encore moins celui d'Elvis Presley — lequel glisse à ce moment-là vers un style de plus en plus mélodique et pop.
Alors Gene se tourne résolument vers l'Europe. Au Royaume-Uni, les succès de « pionniers », comme Tommy Steele et Johnny Kidd, ouvrent un chemin prometteur au rock 'n' roll dur.
Succès en Europe (1960-1962)
Gene est invité au Royaume-Uni par le producteur de télévision Jack Good, qui lui demande d'effectuer un certain nombre de passages dans l'émission Boy Meets Girls. Gene arrive à Londres le Modèle:Date. Il est accueilli en héros du vrai rock. Sa carrière est relancée. Jack Good, s'attendant à voir débarquer un voyou briseur de mobilier, est un peu décontenancé de rencontrer un jeune homme affable et déférent, qui l'appelle « Sir ». Aussi suggère-t-il à Gene un costume de scène (inspiré de celui que Vince Taylor a adopté depuis 1957 et qu'il a lui-même tiré de celui de Marlon Brando dans L'Équipée sauvage) qui sera désormais le sien, et qui sera copié par quantité d'autres rockers (dont Elvis pour le come-back du rock 'n' roll en 68) : blouson, pantalon, et gant(s), de cuir noir, médaillon au cou<ref>Christian Larrède, « Gene Vincent », sur music-story.com.</ref>. Le Modèle:Nobr, Gene apparaît dans l'émission.
Il chante pour la première fois en France le Modèle:Nobr, à l'Olympia de Paris<ref name=Importantdates/>.
L'accident
Eddie Cochran le rejoint au Royaume-Uni le Modèle:Date<ref name=Chantdumonde/>. Ensemble, ils entament une tournée dans le pays. Dans la nuit du Modèle:Date, Eddie Cochran trouve la mort dans un accident de voiture, à Chippenham, dans le Wiltshire. Présent dans le véhicule au moment de la collision, Gene, quant à lui, a la clavicule et des côtes cassées, ainsi que des blessures à sa jambe déjà meurtrie. Il ne se remet jamais tout à fait de la perte de son ami. Il ne sort d'ailleurs qu'un seul single cette année-là. En hommage à Eddie Cochran, depuis cet accident, il porte toujours un gant de cuir noir à la main gauche.
Le Modèle:Date, Darlene et Gene ont un garçon, Gene junior<ref name=Importantdates/>.
Gene ne reprend le chemin des studios qu'à partir de février 1961. En avril, il divorce une deuxième fois<ref name=Thouryp2080>Jean-William Thoury, Modèle:Opcit, Modèle:P.2080.</ref>. Il effectue un tour de galas en terre britannique, accompagné par l'orchestre Sounds Incorporated, puis par les Shouts, avec lesquels il enregistre un de ses rares albums des années 1960.
Aux États-Unis, Gene Vincent est oublié petit à petit, tandis qu'il est très populaire en Europe, notamment en Angleterre. Des groupes français comme Les Chaussettes Noires ou Les Chats Sauvages contribuent à sa notoriété en adaptant ses morceaux en français<ref name=Thouryp2080/>.
Le Modèle:Date, Gene se marie pour la troisième fois, avec Margie Russell. Le Modèle:Nobr, le couple a une petite fille, Sherri Ann<ref name=Importantdates/>.
Années tragiques (1963-1971)
Gene doit affronter, en cette année 1963, le déferlement de la nouvelle génération du british beat, dont les plus éminents représentants, les Beatles, sont pourtant ses admirateurs (on a beaucoup spéculé sur une offre de Gene de produire leur premier album). Le contrat de Gene avec Capitol n'est pas renouvelé<ref name=Thouryp2080/>. En délicatesse (?) avec le fisc américain, en manque d'un contrat sérieux (il a des liaisons éphémères avec de petits labels, comme Challenge, Dandelion, Kama Sutra), Gene ne conserve qu'une poignée de fans. Ses disques ne se vendent plus<ref name=Barsamianp130>Jacques Barsamian, François Jouffa, Modèle:Opcit, Modèle:P.130.</ref>. Il doit se lancer dans des tournées harassantes pour vivre<ref name=Addictifzine/>. Le rocker embarque alors pour le vieux continent. Il multiplie les tournées en Europe. Il garde de fidèles admirateurs, en France notamment (où ses fans le surnomment affectueusement « Gégène »<ref name=Barsamianp130/>), mais aussi aux Pays-Bas et en Allemagne.
En 1964, en tournée en Afrique du Sud, il noue une liaison avec Jackie Frisco, chanteuse locale<ref name=Jackiefrisco>« Jackie Frisco - épouse de Gene », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.</ref>. En 1965, il quitte Margie<ref name=Jackiefrisco/>. À la fin de l'année, sa santé et sa carrière sont au plus bas. Mal dans sa peau, torturé, Gene Vincent pousse de plus en plus l'« esprit rock » à son paroxysme, multipliant les abus d'alcool. Intransigeant, il n'accepte aucun compromis, et peut parfois se montrer violent<ref>Serge Dumonteil, art. cit., Modèle:P.43.</ref>,<ref>Jacques Barsamian, François Jouffa, Modèle:Opcit, Modèle:P.132.</ref>. « Personnage attachant et instable », il use « amours, amitiés et bonnes volontés avec une constance suicidaire »<ref name=Thouryp2078/>. Son talent cependant reste entier, tout comme sa passion pour le rock 'n' roll pur et dur<ref>Jacques Barsamian, François Jouffa, Modèle:Opcit, Modèle:P.129.</ref>.
En 1966, Gene et Jackie Frisco se marient à Mexico<ref name=Jackiefrisco/>. Gene revient en Europe en 1967, mais c'est pour retomber dans le même style de vie autodestructeur<ref name=Rockabillyhall/>. En 1970, il se sépare de Jackie Frisco, dont il ne divorce pas<ref name=Jackiefrisco/>. Sa dernière tournée en France, en juin, tourne au désastre.
Criblé de dettes, miné par l'alcool et le désespoir, Gene trouve la mort le Modèle:Date, à Modèle:Unité, victime d'une hémorragie stomacale. Il est enterré à l'Eternal Valley Memorial Park, à Newhall (Californie).
Style
Très doué, sensuel, Gene est considéré comme « un des plus merveilleux chanteurs de l'histoire du rock<ref name=Thouryp2078/> ». Sa voix est « limpide, juvénile<ref name=Anneetjulien>Anne et Julien, Le Guide du rock, Hors Collection / Presses-Solar, 1994, Modèle:P.49.</ref> », son chant « fébrile, faussement essoufflé, noyé d'échos<ref>Nicolas Dupuy, Le Rock pour les nuls, First, 2009, Modèle:P.28.</ref> », son vibrato totalement maîtrisé. « Ses intonations sont éraillées avec mesure, souvent plaintives<ref name=Anneetjulien/> ». Capable de passer de la douceur extrême à l'expression la plus frénétique de l'agressivité sur les tempos rapides, sa voix est devenue celle de la révolte d'une génération frustrée « et l'expression ultime de la pureté du rock 'n' roll<ref name=Addictifzine/> ».
Gene garde tout d'abord son style personnel, qu'il appelle « bop »<ref>ou « hillbilly bop », nom parfois donné au rockabilly. Paul Du Noyer (dir.), L'Encyclopédie illustrée de toutes les musiques, Hachette, 2004, Modèle:P.18.</ref> » : un hillbilly boogie aux accents syncopés, bien soutenu par cette voix étonnante, aux aigus perçants et aux basses de crooner. Ce style est le trait distinctif de ses premiers tubes.
En 1957, Gene inclut une saveur de doo-wop, avec l'appui de deux voix de chœur, et de « clapping » (Git it).
Ensuite, Gene Vincent vire de plus en plus vers le rhythm and blues, enregistrant des versions de tubes R&B des années 1940 et 1950, ainsi que des classiques de country et de western swing (comme des succès de Hank Williams<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Patrick Wall, « Gene Vincent Biography », sur sing365.com, Modèle:Nobr 2000.</ref>, et la célèbre Pistol Packin' Mama d'Al Dexter).
À partir de 1957, Gene — tout comme Buddy Holly — contribue au succès des guitares Fender Stratocaster dans le monde rock, en s'affichant avec des instruments aux couleurs custom (d'abord blancs, et ensuite noirs), qui vont séduire les guitaristes débutants.
Mémoire
Gene Vincent laisse derrière lui un héritage musical qui influence la branche la plus puriste du rock 'n' roll et du rockabilly revival de la fin des années 1970.
Sa fille Melody Jean Vincent, chanteuse, perpétue sa mémoire.
Ses derniers titres enregistrés en 1971 pour le label Rollin' Rock de Ronnie Weiser sont pleins d'émotion, avec une superbe reprise du Bring it on home de Sam Cooke, Rose of Love, et une version de Party Doll, de Buddy Knox.
En 1977, Ian Dury lui consacre la chanson Sweet Gene Vincent<ref>Jean-William Thoury, Modèle:Opcit, Modèle:P.2081.</ref>.
Oublié aux États-Unis, Gene ne rentre au fameux Rock and Roll Hall of Fame qu'en 1998, douze ans après Elvis Presley, onze ans après son ami Eddie Cochran.
Le Rockabilly Hall of Fame, lui, n'a pas oublié la contribution du chanteur au rockabilly : c'est Gene qui, en 1997, entre le premier dans son classement.
Principaux succès
Discographie
Albums
CD
DVD
- At Town Hall Party, Bear Family, 2003
- The Town Hall Party TV Shows 1958-1959, Rocksta, 2003
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Reprises
De nombreuses chansons popularisées par Gene Vincent sont reprises ou adaptées par d'autres artistes. Citons principalement : Modèle:Colonnes
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