Germaine Poinso-Chapuis
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien
Germaine Poinso-Chapuis née Germaine Chapuis, est une avocate et femme politique française, née le Modèle:Date de naissance à Marseille et morte le Modèle:Date de décès dans la même ville.
Résistante, elle exerce les fonctions de députée après la Seconde Guerre mondiale avant d'être nommée ministre de la Santé de Modèle:Date à Modèle:Date, ce qui fait d'elle la première femme ministre de plein exercice dans l'histoire de la République française et la seule jusqu'à la nomination de Simone Veil en Modèle:Date. Elle concentrera son activité politique principalement dans le domaine juridico-social.
Biographie
Enfance et études
Germaine Marie Joséphine Chapuis naît à Marseille le Modèle:Date- dans une famille de négociants catholiques ardéchois<ref name=FB>Modèle:Lien web.</ref>.
Elle obtient une licence de droit<ref name="La Provence">« Germaine Poinso-Chapuis, première femme ministre », laprovence.com, 6 août 2013.</ref> puis un doctorat de droit romain, et se forme comme avocate, devenant la première femme lauréate de la conférence du stage marseillaise<ref name=Syco/>. Elle devient avocate au barreau de Marseille en 1921<ref name=FB/>. Elle est cofondatrice, en 1929, du club Soroptimist de Marseille, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle épouse l'avocat Henri Poinso en 1937 ; le couple a deux enfants<ref name=Syco>Modèle:Lien web.</ref>. Elle adhère, par féminisme<ref name="FI82">Femmes info Modèle:N°, printemps 1998.</ref>, au Parti démocrate populaire<ref name=Syco/> et devient membre de son comité directeur<ref name="z">MagazineLe Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 86.</ref>. Elle est aussi secrétaire d'une association défendant les enfants poursuivis en justice.
Engagement dans la Résistance
Elle participe à la Résistance au sein du Mouvement de libération nationale (MLN)<ref name="z" />. Elle est une proche de Gaston Defferre. Elle s’occupe de son cabinet d’avocat alors qu’il prend le maquis et gère une caisse de résistance du Parti socialiste. Elle est membre du comité départemental de Libération. Grâce à ce dernier, elle devient vice-présidente et déléguée de quatre commissions de la délégation municipale provisoire<ref name="FI82"/>.
Cet engagement lui vaut la considération des Marseillais. Elle est ainsi conseillère municipale à Marseille, sans interruption, de 1945 à 1959. Elle dirige, de 1946 à 1979, l'Association régionale de sauvegarde de l'enfance et l'adolescence inadaptée marseillaise<ref>Modèle:Article. </ref>.
Députée et ministre
Germaine Poinso-Chapuis est élue députée MRP de la première circonscription des Bouches-du-Rhône en 1945 (elle se présente le Modèle:Date-) jusqu’à fin 1955, lors des première et seconde Assemblées nationales constituantes, et à l'Assemblée nationale lors des Ire{{#if:| }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} législature. Elle est alors membre de la commission de la famille, de la population et de la santé publique et dépose plusieurs propositions de loi visant notamment à lutter contre l'alcoolisme et à développer la protection de l'enfance.
Elle compte parmi les premières femmes députées de l'histoire française<ref>Fiche de Germaine Poinso-Chapuis sur le site de l'Assemblée nationale.</ref>.
Ministre de la Santé publique et de la Population
Elle est ministre de la Santé publique et de la Population dans le premier gouvernement de Robert Schuman du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref name="La Provence"/>. C’est la première fois en France qu’une femme est ministre de plein exercice<ref name="lgadp">Modèle:Ouvrage</ref> et l'une des rares fois où une femme est membre d'un gouvernement de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} République, à l'instar d'Andrée Viénot et de Jacqueline Thome-Patenôtre. Il faudra attendre Simone Veil en 1974 pour retrouver une femme ministre de plein exercice<ref name="Sénat">« Les femmes et le pouvoir », senat.fr, consulté le 26 mars 2021.</ref>.
Elle fait alors face à la question de la reconstruction du pays dans le domaine social ainsi qu'aux problématiques des épidémies et du ravitaillement : son expérience dans ce dernier domaine alors qu'elle était à Marseille entre en compte dans sa nomination au ministère. Elle ambitionne alors la création d'un grand ministère de la Santé mais se heurte aux caisses vides de l'État, au trop grand nombre de délégations rattachées à d'autres ministères et au manque de soutien politique.
En qualité de ministre, elle dépose dix projets de lois<ref name="lgadp" /> et fait voter celles sur la santé publique et la protection de l'enfance<ref name="Sénat"/>. Elle s'attaque aux ravages de l'alcoolisme, à la vaccination obligatoire du personnel hospitalier, à la construction de nouveaux hôpitaux et à la défense des personnes handicapées, de l'adolescence et de l'enfance<ref>Fiche biographique.</ref>.
Le décret Poinso-Chapuis du Modèle:Date- subventionne des associations pour l'éducation des familles n'ayant pas les moyens d'assurer financièrement cette obligation et en particulier les associations tenant des écoles confessionnelles pour mineurs du Nord et du Pas-de-Calais dont les mines mais aussi les écoles ont été nationalisées à la Libération. Les socialistes membres du gouvernement critiquent ce décret, au nom de la laïcité, ce qui vaut à Germaine Poinso-Chapuis d'être remplacée par Pierre Schneiter le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Poursuite de la députation
Elle reprend son activité parlementaire et s'illustre tant par le nombre de textes qu'elle dépose (28) que par ses deux élections au poste de vice-présidente de l'Assemblée nationale (les Modèle:Date- et Modèle:Date-). Elle est réélue deux fois et est membre des Commission des Affaires économiques et à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (elle est, de 1953 à 1955, secrétaire de la première). Les soixante-quatorze propositions de lois et les rapports parlementaires qu'elle fait durant son mandat concernent alors surtout les domaines de la santé, du social et des droits qui vont avec. Elle vote la confiance au second gouvernement Faure mais est l'une des seuls députés de son groupe à s'abstenir lors du vote suivant.
Germaine Poinso-Chapuis n'est pas réélue aux élections législatives de 1956. Elle fait les frais de la baisse de popularité du MRP et de la montée de la SFIO et des poujadistes. Elle continue alors d'œuvrer dans le domaine juridico-social et garde jusqu'en 1959 son poste de conseillère municipale de Marseille. Elle est membre de l'Organisation des femmes des professions libérales et commerciales, de l'Organisation des femmes juristes et du Haut Comité d'information sur l'alcoolisme. En 1973, elle devient présidente du Centre technique national de l'enfance inadaptée<ref name="z" />.
Elle meurt le Modèle:Date de décès à Marseille<ref>État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970</ref>.
Postérité
L’Association « Les Femmes et la ville » organise un colloque « Germaine Poinso-Chapuis, témoin de son temps » (20-22 novembre 1997), dont les actes sont édités en 1998<ref>Yvonne Knibiehler (dir.), Germaine Poinso-Chapuis. Femme d'État, Aix-en-Provence, Edisud, 1998.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Plusieurs lieux et institutions sont nommés en son honneur :
- le lycée professionnel Germaine Poinso-Chapuis, dans le [[8e arrondissement de Marseille|Modèle:8e]] de Marseille<ref name="La Provence"/> ;
- l'espace Germaine Poinso-Chapuis, à Le Plessis-Trévise ;
- la résidence Germaine Poinso-Chapuis, à Belcodène ;
- la rue Germaine Poinso-Chapuis, à Poitiers ;
- l'amphithéâtre Poinso-Chapuis à l'université Aix-Marseille III ;
- la salle G. Poinso-Chapuis (3), du palais de justice de Marseille ;
- la rue Germaine-Poinso-Chapuis, dans le Modèle:18e arrondissement de Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
- la Modèle:60e promotion des élèves directeurs d'hôpital de l'EHESP a pris le nom de promotion Germaine Poinso-Chapuis.
Décorations
- Modèle:Déco Officière de la Légion d'honneur<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Modèle:Déco Médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947<ref name="Sénat" />
- Modèle:Déco Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Modèle:Déco Commandeur de l'ordre de la Santé publique
- Fichier:Medaille de l’education surveillee ribbon.svg Médaille d'honneur de l’éducation surveillée
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Article.
- Yvonne Knibiehler (dir.), Germaine Poinso-Chapuis. Femme d'État, Aix-en-Provence, Edisud, 1998, Modèle:Nb p., préface René Rémond, Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage.