Gonfanon
Le gonfanon ou gonfalon (en ancien français, confenons) est un morceau d'étoffe quadrangulaire, comme la bannière, ou terminé par des pointes. Il était attaché à la hampe ou au fer d'une lance et pouvait y être enroulé. On disait, « fermer » le gonfanon, pour l'attacher à la hampe. L'orthographe gonfalon — et gonfalonier ou gonfalonnier pour le porteur — est également très fréquente, bien que l'étymologie fasse préférer gonfanon.
Étymologie
Le terme est attesté pour la première fois vers 1050 sous la forme gunfanun « bannière de guerre » (Alexis, éd. Chr. Storey, 414)<ref name="cnrtl">Modèle:CNRTL</ref>.
Il associe deux racines franciques<ref name="cnrtl" /> :
- gund : bataille ;
- fano : pièce d'étoffe, terme qui a donné Modèle:Page h' et peut-être Modèle:Page h'.
En vieux haut-allemand, gundfano est un étendard de combat.
Fano a donné en allemand Fahne, drapeau ou étendard.
On trouve dans la Chanson de Roland, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : De cels de France virent les gunfanuns.
Histoire
Le terme a d'abord été utilisé pour désigner un étendard ou une enseigne<ref name="Galbreath1942">Modèle:Harvsp</ref> réunissant autour de ses plis les vassaux d'un seigneur suzerain. Il pouvait également être utilisé lors du rassemblement de l'ost.
L'objet pouvait avoir une signification religieuse et l'étendard que le pape envoie à Guillaume le Conquérant, avant son expédition d'Outre-Manche, est qualifié de gonfanon dans le Roman de Rou de Wace.
Les gonfalons (en italien, gonfalone ou confalone) étaient également utilisés très largement dans les communes italiennes du Trecento – à l'instar de Sienne, Milan, Padoue – et par la suite ils furent appliqués aux quartiers (vicinanze à Florence ou piviere), compagnies armées ou d'armes et corporations (Arti) de ses communes. Plus tard et jusqu'au Modèle:S mini-, il vint à désigner, comme à Florence, des subdivisions intermédiaires entre la paroisse et le quartier, aux fonctions fiscales, électorales et administratives. Les gonfaloni étaient leurs représentants et étaient responsables de la surveillance des rues et de leur éclairage mais aussi de rendre la justice.
Le gonfalon a été utilisé lors de la cérémonie d’intronisation des papes pour afficher l’emblème de la papauté, du Moyen Âge jusqu’à l’abandon de celui-ci par Modèle:Souverain2 au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans l’esprit du [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile œcuménique du Modèle:Nobr rom]].
De nos jours Gonfanon est souvent synonyme de Bannière de procession.
Gonfanons, bannières et héraldique
Même si les auteurs des {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIII|-| – | XIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècle
}}s paraissent employer indifféremment les mots gonfanon (Fig 1. à 6.) et bannière, la caractéristique du gonfanon est que son axe est à l'angle droit de la hampe et ne semble pas avoir été destiné à être porté à l'horizontal mais à la verticale à l'instar de l'oriflamme comme figure de ralliement fixe ou portée à pied au bout d'une lance (Fig 1. & 2.). C'est par commodité que le gonfanon fut porté à l'horizontale par les cavaliers des Modèle:S mini et Modèle:S mini siècles. Il ne fallait pas que le gonfanon soit très grand, puisque l'on combattait avec la lance à laquelle il était fixé et que l’étoffe pouvait gêner les mouvements du porteur ou se prendre dans les jambes du cheval. Ainsi une aigle y paraît donc la tête vers la hampe et la queue au large (Fig. 5)<ref name="Galbreath194229">Modèle:Harvsp</ref>. Les études sigillographiques<ref name="Galbreath194229" />,<ref name="DA18637">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Demay1877">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Demay1880">Modèle:Harvsp</ref> ont démontré que la bannière rectangulaire s'est imposée dans le dernier quart du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en même temps que les premières figures véritablement héraldiques (Fig. 7.)<ref name="Galbreath194229" />.
Un des plus anciens gonfanons subsistants (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) est conservé au château de Blonay<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Cependant, comme l'a démontré dès 1942 D.L. Galbreath dans son Manuel du blason, ce serait commettre une erreur d'affirmer que la bannière héraldique reprenait exactement le(s) meuble(s) et couleurs de l'écu. « Notons que ces bannières, dont nous postulons l'existence, diffèrent entièrement des armoiries […] Les grandes familles du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, propriétaires d'alleux et de fiefs très nombreux, doivent avoir rassemblé un grand nombre d'enseignes, proportionné au nombre de leurs seigneuries, dont sans doute une partie seulement resta en usage et dont une partie moindre encore paraît dans nos sources »<ref name="Galbreath194230">Modèle:Harvsp</ref>. Un cas d'« école » est celui des seigneurs de Monfort(-L'Amaury) dont l'émanché de la bannière (Fig. 9) diffère radicalement de l'écu (Fig. 10)<ref name="Galbreath194236">Modèle:Harvsp</ref>. Comme l'avait également souligné André Steyert<ref name="Steyert1860">Modèle:Harvsp</ref> dès 1860, il est indispensable de conserver un regard critique sur les érudits de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qui, se recopiant les uns les autres, ou citant des sources antérieures non vérifiables, se sont permis de faire remonter les origines de l'héraldique bien avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ainsi, par exemple, faire remonter le lion de la ville de Lyon dès le Modèle:S mini siècle n'est pas scientifiquement acceptable. On peut tout au plus proposer à titre d'axe de recherche, quelques suppositions jamais antérieures au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à partir de blasons datant au plus tôt du dernier tiers du Modèle:S mini siècle en émettant de sérieuses réserves quant aux couleurs proposées (Fig. 8).
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Fig.1 : Gonfanon à trois pans de l'abbaye de Saint-Géraud d'Aurillac Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Fig.2 : Gonfanon à deux pans de la même abbaye Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Fig.3 : DA Modèle:N° : sceau équestre de Modèle:Souverain3, au gonfanon orné d'un échiqueté, daté de 1135 et non 1116<ref name="Demay1880p111">Modèle:Harvsp</ref>, reproduit dans M. Pastoureau, daté également de 1135<ref name="Pastoureau2008p31">Modèle:Harvsp</ref>.
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Fig.4 : "sceau non daté de Modèle:Souverain3 présentant l'échiqueté sur le gonfanon, sur la cotte d'arme et sur la couverture de la selle"<ref name="Galbreath1942p25">Modèle:Harvsp</ref>. Et également sur l'écu semble-t-il.
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Fig.5 : Sceau au gonfanon de Modèle:Souverain3 v. 1190.
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Fig.6 : Sceau au Gonfanon de Modèle:Souverain3 (1193).
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Fig.7 : Contre sceau à bannière de Philippe d'Alsace 1162<ref name="Galbreath194229"/>.
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Fig.8 : Bannière supposée des comtes de Lyon.
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Fig.9 : Bannière d'Modèle:Souverain3
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Fig.10 : Ecu d'Modèle:Souverain3
Le gonfanon est aussi un meuble héraldique, qui peut être frangé, et qui est généralement représenté par trois fanons arrondis. Celui des comtes d'Auvergne (Fig. 11) est le gonfanon primitif de Saint-Géraud d'Aurillac (Fig. 1) utilisé selon la légende lors de la Première croisade. En héraldique il est fréquent de désigner l'agneau pascal par un agneau porte-étendard qui tient par ses pattes de devant (la patte dextre) la bannière du Christ (normalement frappée d'une croix de gueules sur fond d'argent) mais le terme exact devrait être Gonfanon à deux pans (Fig. 12).
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Fig.11 : Armes des comtes d'Auvergne : d'or au gonfanon de gueules frangé de sinople.
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Fig.12 : Blason de Bennwil : d'azur à l'agneau pascal nimbé (ou auréolé) d'or .
Références
Bibliographie
- Andrea Zorzi, « Contrôle social, ordre public et répression judiciaire à Florence à l'époque communale : éléments et problèmes », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1990, v. 45, Modèle:N°, Modèle:P..
- François-Olivier Touati (sous la direction de), Vocabulaire historique du Moyen Âge (Occident, Byzance, Islam), Modèle:3e, Boutique de l'Histoire, 2002.
Sources
- Eugène Viollet-le-Duc
- Giovanni Villani, Cronica, VI, 39.
Articles connexes
- Vexillologie
- Oriflamme
- Bannière de procession
- Gonfalonnier
- Banneret
- Étendard, tel qu'introduit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
- Les gonfalons italiens de procession des grands maîtres.
- Drapeau de saint Odon
Liens externes
- {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/{{{n}}}%7C{{ #if: |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}} Agneau portant un gonfanon, Moutonnet d'or de Modèle:Souverain3, 1356
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