Gueorgui Plekhanov

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Modèle:Redirect Modèle:Infobox Biographie2 Gueorgui Valentinovitch Plekhanov (en Modèle:Lang-ru), né le Modèle:Date de naissance- et mort le Modèle:Date de décès-, est un révolutionnaire et théoricien marxiste russe qui fonda le mouvement social-démocrate en Russie et contribua à l'expansion du marxisme dans ce pays. Il participa également aux réflexions sur la présence de l'art et de la religion dans la société.

Biographie

Né dans une famille aristocratique, Plekhanov est élève au corps des cadets de Voronej. Il milite d'abord auprès des narodniki, un mouvement agraire actif depuis 1860 fondé par des populistes russes, notamment dans l'organisation Terre et Liberté (Zemlia i Volia), puis après la scission de ce mouvement en 1879, il fonde avec d'autres militants l'organisation Tcherny Peredel, (en russe : Чёрный передел ; en français : le Partage noir), mouvement populiste russe.

Sa rencontre avec Engels l'année suivante est déterminante et va faire de lui le fondateur incontesté du marxisme en Russie. Mais, poursuivi par la police tsariste, il est contraint de s'enfuir à l'étranger pendant trente-sept ans, principalement à Paris, en Angleterre et en Suisse.

En 1883, il fonde à Genève le groupe Émancipation du Travail avec Pavel Axelrod, première cellule marxiste de Russie. La lecture des textes de Plekhanov contribue fortement à gagner Lénine au marxisme bien que Friedrich Engels reprochera en 1893 à Plekhanov de « beaucoup écrire et peu construire », contrairement aux populistes qui, eux, agissent en Russie même<ref>Jean-Jacques Marie, Lénine, Balland, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. De fait, il se livre à son penchant d'intellectuel. Possédant en effet une culture encyclopédique (philosophique, historique littéraire, sociologique), Modèle:Citation

Premier Russe à établir une synthèse de la pensée de Marx, il en pourfend par ailleurs les adversaires en Russie : tout autant les anarchistes qui sont à ses yeux des terroristes et des utopistes — qu'il différencie des "grand utopistes" du socialisme utopique mais néanmoins orienté vers la fondation d'un socialisme — que les narodniki, qu'il a pourtant soutenus autrefois<ref>Ellul, op. cit., Modèle:P..</ref>.

En 1893, il est délégué au premier congrès de la [[Internationale ouvrière|{{#ifeq:internationale | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:internationale| internationale }} }}, dite « Internationale ouvrière »]], qui se tient à Zurich.

En 1898, il participe à la fondation du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.

De 1900 à 1903, il collabore à la création du journal Iskra, avec Martov et Lénine, dans lequel il développe largement sa pensée. C'est à cette occasion qu'émergent les premiers différends avec Lénine. On peut essentiellement en retenir trois :

  • Plekhanov refuse un article de Lénine selon lequel la révolution doit émerger d'un parti politique quand, selon Marx, elle doit se fonder sur la dictature du prolétariat ;
  • Plekhanov conteste une autre idée de Lénine, selon laquelle, en cas de révolution, il faudrait immédiatement procéder à une nationalisation des terres car, en système capitaliste, l'élément déterminant n'est pas la terre ;
  • enfin, alors que Lénine estime qu'il faut s'opposer à un nouveau mouvement, le libéralisme démocratique, Plekhanov affirme qu'une alliance est préférable pour des raisons tactiques<ref>Ellul, op. cit. p. 136.</ref>.

Au congrès de 1903, qui se tient à Londres et où naît la séparation entre bolchéviks (Lénine et Trotski) et mencheviks (Martov), il se situe du côté bolchéviks, donc de Lénine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Toutefois, le désaccord avec Lénine se creuse. Celui-ci attend du congrès un mot d'ordre fondé sur le déclenchement d'une grève générale alors que Plekhanov est hostile à ce principe aux motifs qu'il relève plus de l'anarchisme que du marxisme et qu'une grève générale ne peut être efficace que dans un pays industrialisé<ref>Ibid.</ref>. Le débat entre Lénine et les autres congressistes est si violent que les mencheviks menacent de quitter le parti. Plekhanov, soucieux de concilier les adversaires, leur propose d'entrer dans la rédaction de l'Iskra. En revanche intransigeant, Lénine quitte alors le journal.

En 1905, Plekhanov soutient la première révolution russe mais, après son échec, il rejoint les mencheviks<ref>- réponse à Mme Plekhanov.</ref>, estimant qu'elle a échoué précisément parce que Lénine a refusé l'alliance avec les mencheviks. En revanche, il soutient Lénine contre ceux qu'il appelle "les liquidateurs" : des membres du parti qui veulent abandonner toute activité illégale pour fonder un parti socialiste officiellement reconnu. Dans le même temps, il attaque les intellectuels qui s'intéressent au socialisme sans y adhérer vraiment (Les Questions fondamentales du marxisme, 1910).

En 1914, un nouvel événement divise à nouveau les deux hommes : la Première Guerre mondiale. Alors que Lénine s'est opposé à son déclenchement, Plekhanov la juge souhaitable. Selon lui, en effet, si la Russie s'efface devant l'Allemagne, la social-démocratie allemande, qui — selon lui — a trahi le marxisme authentique, imposera ses vues sur l'ensemble de l'Europe.

En 1917, Plekhanov revient en Russie, après 37 ans d'absence. Sans être ouvertement adversaire de la révolution d'Octobre, il en prévoit des conséquences catastrophiques. Dans le journal Iedinstvo (Единство) du Modèle:Date-, il publie un article intitulé « Lettre ouverte aux ouvriers de Pétrograd », dans lequel il écrit : Modèle:Citation bloc

Après le renversement du tsarisme, il reste sur des positions patriotiques mais, cette fois, au nom de la défense de la démocratie russe, se positionne contre l'impérialisme allemand.

En 1918, il meurt de la tuberculose et est enterré au cimetière Volkovo, dans la partie méridionale de Saint-Pétersbourg, à la Passerelle des écrivains.

Réception en URSS après sa mort

Au début des années 1930, dans son Histoire de la révolution russe, Trotsky écrira que Plékhanov, « se survivant lamentablement », a publié à la veille de la Révolution de Février 1917, dans un journal américain, un article déclarant qu'il serait « criminel » pour les ouvriers russes de se mettre en grève au risque d'affaiblir militairement la Russie<ref>Léon Trotski, Histoire de la révolution russe, tome 1, Éditions du Seuil, Points politique, Modèle:ISBN, p. 272.</ref>. Raison pour laquelle il le qualifie alors de chauvin et le classe à l'extrême droite de la social-démocratie russe.

En revanche, en dépit de sa rupture avec Lénine et la révolution communiste, Plekhanov conservera une certaine estime en Union soviétique en tant que fondateur du courant marxiste russe. Il est d'ailleurs cité par Staline dans un discours à l'occasion du vingt-quatrième anniversaire de la révolution d'octobre. Prononcé en Modèle:Date-, ce discours promet de soumettre les armées nazies, Modèle:Citation.

Philosophie

Alors que Karl Marx semble mettre de côté la philosophie à partir de L'Idéologie allemande, texte où il règle ses comptes avec le mouvement philosophique des jeunes hégéliens de gauche, pour se consacrer de plus en plus à l'étude scientifique des lois de l'évolution de la société, Plekhanov consacre plusieurs de ses œuvres à expliciter les bases philosophiques de la doctrine de Marx.

Il écrit notamment en 1897 La Conception matérialiste de l'histoire, où il montre l'évolution de notre conception de l'histoire depuis la conception théologique jusqu'à la conception de Marx, la conception matérialiste de l'histoire. Œuvre plus connue, Les Questions fondamentales du marxisme explicite les bases philosophiques de la conception marxiste du monde ainsi que sa méthode d'analyse de la société.

Le Matérialisme militant, recueil de trois lettres publiées entre 1908 et 1910, est une défense vigoureuse du matérialisme dialectique contre les conceptions idéalistes qu'Alexander Bogdanov cherchait alors à répandre au sein de la social-démocratie russe. Cet ouvrage procède de la même démarche que Matérialisme et empirio-criticisme, publié par Lénine à la même époque.

La citation suivante résume les critiques de Plekhanov envers Bogdanov : Modèle:Citation bloc

Écrits

  • Le Socialisme et la lutte politique (1883)
  • Anarchisme et Socialisme (1895)
  • Essai sur le développement de la conception moniste de l'histoire (1895)
  • Modèle:Ouvrage. Recueil d'articles publiés dans la revue social démocrate allemande Die Neue Zeit entre 1892 et 1893.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage. Recueil des conférences prononcées à Genève en Modèle:Date-.
  • Les Questions fondamentales du marxisme. 1ère édition en 1910.
  • Le matérialisme militant, 1910. Voir aux Éditions Sociales.
  • L'art et la vie sociale

Pseudonyme

Il a utilisé le pseudonyme de « Volguine », en référence au grand fleuve Volga, ce qui est peut-être à l'origine de choix du pseudonyme de « Lénine », par analogie à la Léna, le fleuve de Sibérie, car le futur Lénine était alors très influencé par Plekhanov.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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