Hélène (mère de Constantin Ier)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint Hélène, née vers 248/250 à Depranum et morte probablement le Modèle:Date- à Nicomédie, est une impératrice romaine, concubine ou épouse de Constance Chlore et mère de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Elle est considérée comme sainte par l'Église catholique et les Églises orthodoxes.

Biographie

Sa biographie doit être lue avec précaution car les auteurs d'apologétique chrétienne et son fils [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] ont certainement voulu, dans un programme de propagande chrétienne et impériale, donner d'elle, ou exagérer, l'image d'une femme pieuse et charitable. La littérature la concernant relève donc plus du panégyrique impérial et de l'hagiographie<ref>Modèle:Article</ref> que de la réalité de son caractère et de sa vie.

Premières années

Selon la tradition<ref>Cette tradition incertaine explique que des légendes médiévales placent son lieu de naissance à Yorck, Colchester, Trèves, Édesse.</ref> par l'historien Procope (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), elle serait née à Drépanum dans la province de Bithynie en Asie Mineure, bourg dont le nom est modifié après sa mort, par son fils Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} , en Hélénopolis<ref name="Drijvers p11">Modèle:Ouvrage</ref>. D'après l'évêque et historien Eusèbe de Césarée, elle aurait eu environ Modèle:Unité lors de son retour de Palestine vers l'année 327 et donc serait probablement née entre 248 et 250<ref>Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, 3.46.1</ref>. D'origine très modeste, d'après Ambroise de Milan, elle est stabularia<ref>Ambroise de Milan, Oratio de Obitu Theodosii, 42.</ref>, ce qui peut se traduire comme « servante d'auberge » mais peut s'interpréter aussi comme une prostituée qui recrutait ses clients dans les étables (stabula) près des auberges<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

On ne sait avec certitude où elle rencontre Constance Chlore, mais c'est peut-être en Asie Mineure lorsque Constance, officier de l'empereur Aurélien, participe à la campagne contre la reine Zénobie (271-273). Certaines sources la mentionnent comme son épouse, d'autres comme sa concubine, ce dernier statut étant plus probable étant donné leur différence de condition sociale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Avoir une mère honorablement mariée à Constance Chlore entre dans le cadre de la reconstruction propagandiste de Constantin après son accession à l'empire, légitimant dans le même temps son propre pouvoir pour qu'il ne puisse être contesté par ses demi-frères<ref name="Drijvers p11" />.

Elle donna naissance à Constantin vers 272 à Naissus, en Mésie (l'actuelle Niš, cité militaire de Serbie). À l'époque de l'établissement de la Tétrarchie, en 293, Constance Chlore, devenu César, a probablement déjà épousé Théodora, fille de l'Auguste Maximien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Hélène ne se marie – ou ne se remarie – pas, et vit alors dans l'ombre, cette période de sa vie étant inconnue.

Mère de l'empereur Constantin

Fichier:Trier fresco, 310 CE.jpg
Fresque supposée représenter Hélène, v. 310, musée de la cathédrale Saint-Pierre de Trèves.

Après l'avènement de Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} en 306, Hélène retrouve une vie publique. La tradition incertaine<ref>Modèle:Ouvrage</ref> la fait séjourner à la cour impériale à Trèves (Constantin en fait sa capitale jusqu'en 316). Elle vit à partir de 312 principalement à Rome (dans le complexe résidentiel du Sessorium) où elle se convertit au christianisme et exerce un apostolat actif de la foi nouvelle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À l'automne 324, Constantin fait proclamer « Augusta » (impératrice) sa mère que Constance Chlore avait répudiée, ce qui montre son influence grandissante à la cour et au sein de la dynastie constantinienne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle est reconnue comme Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref>Inscription Modèle:CIL.</ref>.

L'historien Zosime fait apparaître l'influence d'Hélène lors des exécutions en 326 de son petit-fils Crispus et de sa belle-fille Fausta, sur ordre de Constantin Modèle:Citation

Fichier:Elena Colosseo Rome Italy.jpg
Statue de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont la tête a été transformée en portrait d'Hélène à l'époque constantinienne, musées du Capitole, Rome.

Hélène est connue dans la tradition pour avoir organisé la première restauration des lieux saints chrétiens de Jérusalem, mais c'est en réalité son fils, l'empereur Constantin, qui ordonne cette restauration<ref>Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, 3.46.2-46.</ref>. Elle se rend en Terre sainte vers 326-328, voyage que présente Eusèbe comme un pèlerinage mais qui relève certainement plus de raisons politiques en sa qualité d'augusta, par exemple selon K. G. Holum pour expliquer la politique de christianisation de son fils<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} K.G. Holum, « Hadrian and St. Helena: Imperial Travel and the Origins of Christian Holy Land Pilgrimage », dans R. Ousterhout (éd.), The Blessings of Pilgrimage, Urbana, 1990, Modèle:P..</ref>. D'autres historiens notant que ce voyage suit de peu les exécutions de Crispus et de Fausta, interprètent ce voyage comme un pélérinage d'expiation pour les crimes de son fils, avis que ne partage pas Pierre MaravalModèle:Sfn. Hélène fonde l'église du Pater Noster et la basilique de la Nativité<ref>Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, 3.43.</ref>, et selon la tradition<ref>Modèle:Article.</ref>, découvre à Jérusalem les reliques de la Passion du Christ, donnant une impulsion importante aux pèlerinages en Terre sainte, et à l'aménagement des lieux.

La découverte légendaire la plus importante d'Hélène est l'invention de la Vraie Croix par l'entremise de rabbi Judas ben Simeon, d'abord torturé puis converti en Cyriaque, sur le site du Saint-Sépulcre où l'empereur Hadrien avait fait construire un temple à Vénus qu'Hélène fait abattre. C'est le dernier Juif qui sera évêque de Jérusalem.

Elle meurt vers 330, son fils à ses côtés<ref>Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, 3.46-47.</ref>. Constantin fait transformer sa résidence, le palais de Sessorium, en une église, la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sible de Blaauw, « Jerusalem in Rome and the Cult of the Cross », in Pratum Romanum. Richard Krautheimer zum 100. Geburtstag, R.L. Colella, M.J. Gill, L.A. Jenkens et al., Wiesbaden, 1997, Modèle:P..</ref>.

Postérité

Un ouvrage médiéval du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Roman de Constantin et Hélène, est une traduction latine d'un original grec datant probablement du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il reprend des personnages authentiques dans un récit légendaire<ref>Jean-Pierre Callu, Le Roman de Constantin et d'Hélène (XIe-XIIe siècles), Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1990, 1992. pp. 321-322 lire en ligne.</ref>.

Canonisée, elle est considérée comme sainte par les églises catholique et orthodoxe, sa fête est fixée au Modèle:Date- pour les catholiques et au Modèle:Date- pour les orthodoxes, qui fêtent le même jour Hélène et Constantin (« Fête des très Grands Souverains Constantin et Hélène, égaux aux apôtres »).

La ville d'Elne, ancienne Illiberis, tire son nom de l'impératrice Hélène. Constantin a en effet renommé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle la ville en Castrum Helenae, devenu Helna, puis Elna et enfin Elne en français.

À l'instar des empereurs chrétiens se proclamant comme « nouveau Constantin », plusieurs reines et impératrices (Pulchérie, Eudocie) sont présentées comme de « nouvelles Hélène »<ref>Modèle:Article</ref>.

Reliques

Selon la tradition légendaire, le corps de sainte Hélène est ramené à Rome et placé dans un sarcophage en porphyre rouge dans un mausolée de Tor Pignattara, un quartier de Rome. En réalité, le commerce des reliques durant le haut Moyen Âge est si lucratif que les corps des grands saints sont démembrés et partagés pour un culte privé (reliques dans des oratoires, des petits reliquaires portatifs) ou public (reliques insignes dans des sanctuaires qui favorisent les pèlerinages). Les reliques d'Hélène et de Constantin ont subi le même sort et rien ne permet d'affirmer que le mausolée d'Hélène en contient une<ref>Modèle:Article</ref>.

Vers 840, un moine nommé Theutgise dérobe à Torpignattara les restes d'Hélène qu’il rapporte à l’abbaye bénédictine d’Hautviller dans le diocèse de Reims. Les reliques sont placées dans une châsse derrière le maître-autel de l'église et favorisent opportunément les pèlerinages, permettant probablement à l'abbaye de « sortir de difficultés financières, de réaffirmer le pouvoir d'un évêque ou de défendre le bien-fondé d'une réforme<ref>Modèle:Article</ref> ».

En 868, l'archevêque de Reims charge le moine Hincmar de Reims (v. 830 - 889) de composer une vie d'Hélène (Vitae Helenae). Altmann (Altmannus) écrit également à son sujet un récit de translation et un recueil de miracles, manipulant les textes biographiques précédents pour élaborer une hagiographie. C'est lui qui compose un récit inventant l'authenticité des reliques<ref>Selon Altmann, à Hautvillers, on aurait d'abord douté qu'un moine si simple, si chétif, eût pu s'emparer d'un pareil trésor, du corps d'une véritable impératrice. Les moines auraient effectué plusieurs expertises, menant notamment une analyse historique pour s'assurer que sainte Hélène fût bien à Rome puis y auraient envoyé une commission compétente pour constater la disparition des reliques. Enfin, on aurait fait subir à Teutgis l'épreuve de l'ordalie. En présence de l'évêque de Reims Hincmar, du roi Charles le Chauve et de sa cour, Teutgis serait passé par l'eau bouillante et, ayant fermement foi que sainte Hélène l'épargnerait, serait resté sain et sauf. Toujours selon Altmann, à la prière d’Hincmar, le pape voulut bien régulariser le transfert.</ref> et l'origine aristocratique de Trèves d'Hélène<ref name="Drijvers">Modèle:Ouvrage</ref>. L'abbaye honore depuis la sainte, principalement au jour anniversaire de sa mort, le Modèle:Date-, ainsi qu’aux fêtes de la Sainte Croix qui voient la célébration d'un office solennel suivi d’une procession.

À la Révolution, le dernier procureur de l’abbaye, dom Jean-Baptiste Grossard sauve les reliques en les transmettant en Modèle:Date- à l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Les reliques sont translatées dans l'église Saint-Leu-Saint-Gilles par cet ordre. Sur la réclamation de son curé et de ses paroissiens, l'église d'Hautvillers peut récupérer, grâce à la compréhension du clergé de Saint-Leu, une partie des reliques de sainte Hélène qu'elle accueille avec ferveur le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

L'incertitude sur la tombe d'Hélène (Rome, Constantinople), différentes traditions sur les translations et le partage de ses reliques font que d'autres villes revendiquent détenir les restes de la sainte : Trèves, Rome, Venise<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gilles Constable, « Troyes, Constantinople, and the relics of St. Helen in the thirteenth century », in: Constable, Religious Life and Thought Pt. XIV, 1979, Modèle:P.</ref>.

La chapelle du château de Genech aurait abrité la tête de sainte Hélène jusqu'à la Révolution ; des traditions concurrentes la font reposer dans la cathédrale de Trèves ou la basilique Santa Maria in Aracoeli, cette dernière revendiquant posséder les principales reliques de la sainte depuis 1140<ref name="Drijvers" />.

Iconographie

Hélène est représentée déjà âgée, en costume d'impératrice, tenant une croix ou les clous de la Crucifixion. Elle est parfois associée à son fils Constantin. On la représente aussi tenant à la main une maquette d'église.

Notes et références

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Voir aussi

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Sources et bibliographie

  • J. Maurice, Sainte Hélène, 1930.
  • H. H. Lauer, Kaiserin Helena, Leben und Legende, 1967.
  • Jacques de Voragine, La Légende dorée, chapitre 64
  • Edgarda Ferri, Imperatrix, Elena, Costantino e la Croce, Mondadori, 2010.
  • A. M. Rouillon (Ord.Praem.), Sainte Hélène, Paris, 1908.
  • J. W. Drijvers, Helena Augusta. The Mother of Constantine the Great and the Legend of her Finding of the True Cross, Leyde, Brill, 1991.
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Liens externes

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