Hématite

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Modèle:Infobox Minéral

L’hématite est une espèce minérale composée d’oxyde de fer(III) de formule Modèle:Fchim avec des traces de titane Ti, d'aluminium Al, de manganèse Mn et d'eau Modèle:Fchim. C'est le polymorphe α de Modèle:Fchim, le polymorphe γ étant la maghémite.

C’est un minéral très courant, de couleur noire à gris argenté, brun à rouge, ou rouge, avec de nombreuses formes cristallines. Les cristaux peuvent atteindre Modèle:Unité<ref>The Handbook of Mineralogy. John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, et Monte C. Nichols, published by Mineral Data Publishing Volume III, 1997.</ref>.

Historique de la description et appellations

Inventeur et étymologie

Son existence est rapportée par Pline l'Ancien dès 77. Le nom de l’hématite est emprunté au latin haematites, lui-même emprunté du grec αἱματίτης, dérivé de αἷμα qui signifie « sang »<ref>Modèle:Lien web</ref>. La poudre d’hématite était d’ailleurs utilisée comme pigment rouge.

Topotype

Non défini pour cette espèce.

Synonymes

  • anhydroferrite<ref>Cours de minéralogie. Par Albert Auguste Cochon de Lapparent, 1908</ref>
  • fer micacé (Brochant)<ref>Jean André Henri Lucas, René Just Haüy, Tableau méthodique des espèces minérales, volume 2, 1813, Modèle:P.</ref>
  • fer oxydé rouge (Haüy 1801)<ref>Traité de minéralogie, volume 4 par René Just Haüy, France. Conseil général des mines 1801</ref>
  • fer spéculaire<ref>Description méthodique du Cabinet de l'École royale des Mines par M. Sage 1784 Balthasar-Georges Sage p.280</ref>
  • hématite brune <ref>Annales des mines, ou Recueil de mémoires sur l'exploitation des mines, et sur les sciences qui s'y rapportent; Chez Treuttel et Wurtz, 1828; P324</ref>
  • hématite rouge<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>
  • hematitogelite (Tućan 1913)<ref>Tućan (1913), Centralblatt für Mineralogie, 65.</ref>, forme colloïdale présente souvent dans la bauxite
  • oligiste (fer) (Haüy 1801) : du grec oligos = peu nombreux, pour le faible nombre de faces du cristal

Caractéristiques physico-chimiques

Critères de détermination

Sa légère solubilité dans l'acide chlorhydrique permet de la distinguer de l'ilménite.

Composition chimique

Variétés

  • alumohématite : variété riche en aluminium de formule idéale : Modèle:Fchim
  • crucilite ou crucite (Thomson 1835) : pseudomorphose d'arsénopyrite en hématite ou en goethite décrite d'après des échantillons de Clonmel, comté Waterford, Irlande ; l'aspect cruciforme des cristaux a inspiré le nom<ref>Robert Dundas Modèle:Pc, "Chemical analysis of Crucilite, a new form of peroxide of iron", in [[:en:Robert Thomson (physician)|Robert Dundas Modèle:Pc]] et [[Thomas Thomson (chimiste)|Thomas Modèle:Pc]], Records of General Science, volume 1, John Taylor, Londres, 1835, p. 142-144</ref> ;
  • mine de fer spéculaire ou fer spéculaire ou spécularite : variété d'habitus tabulaires à faces lisses, utilisables comme miroirs ; dérivant d'un mot grec signifiant « je regarde attentivement », le latin specere « regarder » a donné speculum (miroir)<ref>Histoire naturelle, générale et particulière. Par Georges Louis Leclerc Buffon, Modèle:P., 1799</ref>
  • martite (Breithaupt) : pseudomorphoses de magnétite en hématite<ref>Nouveau cours de minéralogie, volume 3. Par Gabriel Delafosse, Modèle:P., 1862</ref>
  • rose de fer : variété d'habitus qui désigne l'assemblage de plusieurs cristaux tabulaires qui rappelle l'aspect d'une rose<ref>Précis de minéralogie. Par Guy Aubert, Claude Guillemin, Roland Pierrot, 1978</ref>.

Cristallochimie

L’hématite est le chef de file d’un groupe avec le corindon, le groupe du corindon-hématite, contenant des matériaux ayant tous la même structure cristalline et une formule générale du type Modèle:Chem où A peut être un cation tel que le fer, le titane, l'aluminium, le chrome, le vanadium, la magnésium, l'antimoine, le sodium, le zinc et/ou le manganèse.

Groupe corindon-hématite

Cristallographie

L'hématite a une structure notée D51 en notation Strukturbericht. C'est une structure rhomboédrique, de groupe d'espace R3c (Modèle:N°). Un motif est composé de deux pentaèdres Modèle:Fchim inversés qui se répètent aux nœuds du rhomboèdre. Ses paramètres de maille sont :

Les ions O2− forment un réseau hexagonal compact, avec donc une alternance de plans A-B ; les ions Fe3+ occupent les deux-tiers des sites interstitiels octaédriques, avec trois types de plans a, b et c en alternance. On a donc une alternance A-a-b-B-c-a-A-b-c-B-a-b-A-c-a-B-b-c-A-a… Les paramètres de maille dans cette description hexagonale sont :

Par rapport à la description précédente, la distance entre les plans de O2− des pentaèdres est c/2.


Gîtes et gisements

Gîtolologie et minéraux associés

Minéral très commun dans des contextes géologiques très variés. D'origine primaire, formé à haute température. Produit de fumerolles, il peut donner des concentrations dans des gîtes de contact. Il peut être un élément des roches éruptives. Parfois en dépôt important avec limonite et sidérite dans les roches sédimentaires.

Les minéraux qui lui sont souvent associés sont :

Gisements producteurs de spécimens remarquables

  • Brésil
Miguel Burnier (São Julião), Ouro Preto, Minas Gerais; Variété Rose de fer<ref>Modèle:Dana I</ref>
  • France
Mines de Batère (Corsavy, Arles-sur-Tech), Pyrénées-Orientales, Languedoc-Roussillon<ref>Berbain, C., Favreau, G. & Aymar, J. (2005) : Mines et Minéraux des Pyrénées-Orientales et des Corbières. Association française de microminéralogie éd., 39-44.</ref>
Faucogney-Saphoz, Haute-Saône, Franche-Comté<ref>Cario, P. et Perinet, F. (1976). « Les gisements métalliques de Saphoz (Hte Saône) », Minéraux et fossiles, 23, 29-37.</ref>,
Mines de Rancié (Ariège)
  • Italie
Bacino, Miniera di Rio (Miniera di Rio Marina), Rio Marina, île d'Elbe, Toscane, Italie<ref>Orlandi, P., & Pezzotta, A., 1997. I minerali dell'Isola d'Elba. I minerali dei Giacimenti metalliferi dell'Elba orientale e delle Pegmatiti del Monte Capanne, éd. Novecento Grafico, Bergame, 245 p. </ref>

Hématite sur Mars

On a trouvé, sur la planète Mars, en 2004, des sphères qui pourraient être intégralement ou en partie composées d'hématite. L'hématite se forme habituellement par l'action érosive de l'eau, ce qui suppose la présence, à une époque, d'eau sur Mars.

Exploitation des gisements

Fichier:Hématite intaille.jpg
Hématite - intaille, travail du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Utilisations

L'hématite est le minerai de fer le plus abondant.

  • Elle fait partie des minéraux pouvant être utilisés pour fabriquer du Tamahagane.
  • Elle peut être utilisée comme granulats (taille comprise entre 0 et Modèle:Unité) dans les bétons dits lourds, destinés à la fabrication de contrepoids et d'écrans de protection anti-radiations.
  • Broyée finement, elle peut servir de pigment et entre dans la composition d'émaux et d'engobes pour la céramique.
  • Certaines pierres peuvent être taillées comme pierres fines.
  • On la trouve notamment – sous forme de fines particules – dans le déchet métallurgique de l'industrie aluminière (boue rouge).

Histoire, usages de l'hématite

Fichier:Altamira Ocre MHNT.PRE.2012.0.611.jpg
Altamira, Hématite ayant servi de pigment. Muséum de Toulouse

L'hématite a été utilisée comme pigment (rouge) dès le Paléolithique moyen, en Afrique et peut-être en Asie mais aussi en Europe (site du Belvédère à Maastricht, Pays-Bas) par nos ancêtres Homo sapiens. Au Paléolithique supérieur elle est pulvérisée puis mélangée à l'eau ou (plus rarement) aux huiles végétales et animales, et appliquée sur la roche des murs pour dessiner et peindre les grottes et cavités<ref>Marcel Otte, La Préhistoire Modèle:3e, Modèle:P.</ref>. Elle était aussi appliquée sur les objets, dont probablement les vêtements mais aussi les outils et armes.

Dans l'Égypte ancienne, l'hématite était considérée comme ayant le pouvoir de guérir les maladies du sang : ce minéral composé principalement de fer a la particularité de teinter l'eau en rouge et les Égyptiens pensaient qu'il favorisait la production de sang.

Elle a été utilisée dans l'Antiquité - comme le plomb (sous forme de céruse, toxique) - dans certains cosmétiques (Modèle:Citation)<ref>Académie de Nice, L’Hématite, la goethite, ingrédients utilisés dans la réalisation de cosmétiques sous l’Antiquité, FICHE Modèle:N°</ref>, dont en Afrique du Nord<ref>Alatrache, A., Mahjoub, H., Ayed, N. et Ben Younes, H. (2001), Les fards rouges cosmétiques et rituels a base de cinabre et d'ocre de l'époque punique en Tunisie : analyse, identification et caractérisation. International Journal of Cosmetic Science, 23: 281–297. doi:0.1046/j.1467-2494.2001.00095.x (Résumé)</ref> et dans l'Égypte antique prédynastique<ref> BADUEL Nathalie (doctorante à la Maison de l'Orient, université Louis-Lumières Lyon-II, ), La collection des palettes prédynastiques égyptiennes du muséum (Lyon) = The Collection of Egyptian Predynastic Palettes of the Museum (Lyon) ; Cahiers scientifiques - Muséum d'histoire naturelle de Lyon ; Modèle:ISSN ; 2005, n°9, Modèle:P. [8 page(s) Fiche Inist/CNRS</ref>

L'hématite était aussi utilisée chez les Mayas, par exemple dans le masque de Pakal<ref>Le Figaro, Paulin Césari, Les prisons de jade des Mayas, 27 janvier 2012</ref>.

L'hématite est devenue le plus important minerai de fer (pour la production de fontes, aciers, alliages).

Plus récemment, elle est utilisée dans les fluides de forage (boues lourdes, pour forer, colmater ou « tuer » les puits HP/HT (haute température, haute pression) notamment<ref>Henry C. H. Darley, George Robert Gray, Composition and Properties of Drilling and Completion Fluids ; Modèle:5e, (fundamental principles of geology, chemistry, and physics that provide the scientific basis for drilling fluids technology) ; Modèle:ISBN, voir chap I, Introduction to Drilling fluids, 1 Composition of drilling fluids </ref>.

L'hématite est utilisée aussi pour le brunissage des dorures au mercure<ref>https://search-antiques.com</ref> et comme patine liquide à froid qui permet de vieillir l'acier : elle lui donne un aspect noir bleuté et donne de la profondeur à la surface<ref>https://www.produits-dantan.com</ref>.

Les solutions de brunissage à froid pour l'acier sont surnommées "hématite" quelquefois dans le jargon des ferronniers, antiquaires etc. mais ne sont pas constituées d'hématite. Elles créent par un jeu de réactions d'oxydo-réduction un ton métallique sombre à la surface rappelant celui de l'hématite, également qualifié de "canon de fusil" (en référence au brunissage à chaud des canons d'armes), et de nombreuses variantes chromatiques sont possibles selon la composition chimique de la solution de brunissage et le mode d'application ainsi que d'autres paramètres (température, acidité, temps de réaction, temps de séchage, nombre de couches, essuyage ou non, application d'un neutralisant spécial pour éviter la corrosion ultérieure ...).

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

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