Henri-Gatien Bertrand

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire

Henri-Gatien Bertrand est un général du Premier Empire, né le Modèle:Date de naissance à Châteauroux (Indre) et mort le Modèle:Date de décès dans cette même ville. Il fut le compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène.

Biographie

Jeunesse

Issu d'une famille bourgeoise<ref>« […] mais de ces bourgeois en route pour la noblesse et déjà vivant noblement » (Frédéric Masson, Napoléon à Sainte-Hélène, tome I, p. 87).</ref>, Henri-Gatien Bertrand naît au château Raoul à Châteauroux, logement de fonction de son père, Henry Bertrand, maître particulier des eaux et forêts, subdélégué de l'intendance de Bourges au département de Châteauroux. La mère de Bertrand, Henriette Boucher, était la fille d'un inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Il est élève chez les pères de la Doctrine chrétienne au Collège royal de La Flèche, où Descartes l'a précédé. Le Modèle:Date-, il entre comme sous-lieutenant à l'École royale du génie de Mézières, et il en sort major de sa promotion.

Lieutenant, il est promu capitaine le Modèle:Date- et, à vingt-deux ans, il remplace pendant près d'un an (Modèle:Date--Modèle:Date-) l'illustre Monge à la chaire de stéréotomie et de géométrie descriptive de l'École polytechnique, ce qui témoigne de sérieuses capacités en mathématiques.

Carrière militaire

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Gloire nationale : Henri-Gatien Bertrand.

Il sert d'abord dans la garde nationale de Paris. Le Modèle:Date-, son bataillon se porte aux Tuileries pour défendre la royauté constitutionnelle. À ce moment-là, il sauva la vie du député Viénot-Vaublanc en s'interposant face à un coup de sabre.

Sous-lieutenant dans la guerre des Pyrénées en 1795 et 1796, il fait partie l'année suivante de l'ambassade envoyée à Constantinople. Il est alors attaché à la mission du général Aubert du Bayet, ambassadeur extraordinaire auprès de la Porte, afin d'aider les Turcs à organiser la défense des Dardanelles. Après bien des péripéties, la mission parvient à Constantinople où elle se heurte à une fin de non-recevoir des Turcs. Bertrand prend alors le chemin de l'armée d'Italie, qu'il atteint en 1797.

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Henri Gatien Bertrand, général français et comte du Premier Empire.

C'est là qu'il rencontre Bonaparte, qu'il suit en Égypte, où il se distingue aux Pyramides et reçoit alors le grade de chef de bataillon. Il est nommé sous-directeur des fortifications. Légèrement blessé à la tête à Aboukir le Modèle:Date-, son cheval tué sous lui, le général en chef l'appelle pour remplacer son chef de brigade et Bertrand, la tête enveloppée d'un bandage, s'élance à l'attaque du fort d'Aboukir, prend un drapeau et est blessé à la cuisse. En récompense, il est promu chef de brigade. Le Modèle:Date-, il est promu général de brigade et le Modèle:Date-, directeur des fortifications d'Alexandrie.

L'Empereur en fait son aide de camp le Modèle:Date-. À la suite de l'Empereur, il participe à toutes les grandes batailles de l'Empire : il est à Austerlitz<ref group="alpha">Bertrand fait preuve de talent et de courage à Austerlitz, et, après la bataille on le vit, à la tête d'un faible corps, ramener un grand nombre de prisonniers et 19 pièces de canon.</ref>, à Iéna, obtient la capitulation de Spandau le Modèle:Date-. Il est à Eylau et au siège de Dantzig. Il est élevé au grade de général de division le Modèle:Date-, et il est créé comte de l'Empire en Modèle:Date-.

Le Modèle:Date- de la même année, le général comte Bertrand, âgé de trente-cinq ans, épouse, à la mairie du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} arrondissement, Élisabeth-Françoise Dillon, dite Frances ou Fanny, âgée de vingt-trois ans, fille du général Arthur Dillon (guillotiné en 1794) et de Laure Girardin de Montgérald (1764-1816), créole de la Martinique, petite cousine de l'impératrice Joséphine. Le mariage religieux eut lieu le lendemain à Saint-Leu chez Hortense de Beauharnais, parente de la mariée.

Le couple aura six enfants :

Henri Bertrand est envoyé en Espagne, puis construit les ponts de l'île Lobau sur le Danube qui permettent à la Grande Armée de traverser ce fleuve et de remporter la bataille de Wagram<ref group=alpha>Il rend le service le plus essentiel de la campagne à Essling les 21 et 22 mai 1809, par la rapide construction des ponts hardis établis sur le Danube. Sans l'active habileté de Bertrand, l'armée française renfermée dans Unter-Lobau (une île du Danube), ne peut se porter sur le champ de bataille de Wagram</ref>. Il est fait grand aigle de la Légion d'honneur le Modèle:Date-<ref name="Almanach1810">Modèle:Ouvrage</ref>. Le Modèle:Date-, il succède à Marmont comme gouverneur général des Provinces illyriennes. C'est un demi-échec, Bertrand, peu à l'aise dans ce rôle nouveau pour lui, semble hésiter à prendre des décisions. À la fin de 1812, Napoléon doit lui retirer ses fonctions, mais il lui donne le commandement du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} corps de la Grande Armée. Bertrand n'y fait pas merveille, notamment lorsque ses troupes sont battues par Blücher et Yorck devant Wartenburg le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il est nommé grand maréchal du palais et s'installe aux Tuileries le 20.

Après l'Empire

[[Fichier:Napoléon Ier dictant ses mémoires.jpg|vignette|gauche|[[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] dictant ses mémoires aux généraux Montholon et Gourgaud en présence du grand-maréchal Bertrand et du comte de Las Cases. École française, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, musée napoléonien de l'île d'Aix.]]

C'est tout naturellement qu'il suit l'Empereur à l'île d'Elbe où il exerce les fonctions de ministre de l'Intérieur et gouverneur des affaires civiles. Il y est rejoint par son épouse Fanny, qui mit au monde un petit Alexandre, mort à quelques mois à la suite d'une erreur médicale.

Pendant les Cent-Jours, il se réinstalle aux Tuileries. Il redevient grand maréchal du Palais et le conseiller militaire de Napoléon pendant cette période.

Après Waterloo, il suit l'Empereur à la Malmaison. Il demande alors à Napoléon l'autorisation de le suivre dans son exil. Napoléon accepte et le choisit pour dicter sa lettre au Prince Régent dans laquelle il demande le droit d’asile à la Grande-Bretagne le 13 juillet 1815<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Il suit ensuite l'empereur dans le reste de son périple jusqu'à Sainte-Hélène<ref group="alpha">Modèle:Citation, tranche la comtesse de Boigne. Modèle:Citation.</ref>. Là-bas, il s'installe avec sa famille dans une extrémité de l’enceinte de Longwood. Napoléon le choisit pour dicter ses mémoires des Lettres du Cap et de La campagne d’Égypte. Lorsque la santé de son épouse décline et qu'elle donne naissance à un cinquième enfant, Bertrand demande à Napoléon la permission de rentrer en Europe, mais ce dernier refuse<ref name=":0" />.

Le Modèle:Date-, Bertrand est condamné à mort par contumace pour trahison envers le roi Louis XVIII, à cause d'une lettre secrète qu'il a écrite au duc de Fitz-James dans laquelle il déclare : Modèle:Citation, et promet de quitter Napoléon en échange d'un retour chez sa famille en France<ref name="BENH_1">Albert Benhamou, L'Autre Sainte-Hélène, 2010.</ref>. Bertrand revient à Paris en Modèle:Date-. Amnistié de sa condamnation à mort par contumace le Modèle:Date-<ref group="alpha">Louis XVIII annule le jugement et le réintègre dans tous ses grades.</ref>, triomphalement accueilli à Calais, il se partage entre ses terres de Laloeuf, près de Nohant-Vic, et son petit hôtel parisien de la rue de la Victoire.

La monarchie de Juillet le nomme recteur de l'École polytechnique en Modèle:Date-. Élu député de l'Indre en 1831, il siège à gauche. Il est battu en 1834, et se retire de la vie publique.

Sa femme meurt d'un cancer du sein le Modèle:Date-. Ses deux fils aînés lui causent bien des soucis, à tel point qu'il s'éloigne d'eux pendant trois ans à la Martinique, avec le titre de gouverneur, sous le prétexte d'exploiter les plantations de canne à sucre léguées par sa belle-mère : les Coteaux (284 ha) et les Salines (116 ha) ; on y compte près de 250 esclaves<ref>https://amismuseechateauroux.files.wordpress.com/2013/11/le-fils-de-sainte-hc3a9lc3a8ne-pdf.pdf</ref>.

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Bertrand dans les dernières années de sa vie.

Revenu en France en 1840, il remet à Louis-Philippe l'épée de l'Empereur. Cet acte n'est pas sans soulever l'indignation de la famille Bonaparte qui réclamait ce legs que leur illustre parent leur avait laissé par testament<ref name="BENH_1"/>.

Avec son dernier fils Arthur, Bertrand embarque sur la Belle Poule le Modèle:Date- et participe à l'expédition organisée pour ramener les cendres de l'Empereur Napoléon restées à Sainte-Hélène depuis Modèle:Date-<ref name="BENH_1" />. Arthur a d'ailleurs raconté ce retour des cendres dans un ouvrage intitulé Lettres sur l'expédition de Sainte-Hélène en 1840<ref>Arthur Bertrand, Lettres sur l'expédition de Sainte-Hélène en 1840, Paulin, 1841.</ref>.

À l'automne 1842, le général Bertrand gagne à nouveau la Martinique où il séjourne quelques mois. Après un périple maritime dans les Caraïbes, il débarque à la Nouvelle Orléans et visite les États-Unis du sud au nord-est (Modèle:Date- - Modèle:Date-) : c'est l'occasion pour lui de découvrir un pays où il a failli accompagner Napoléon en 1815. Il bénéficie d'un accueil très chaleureux dans toutes les villes où il passe et rencontre plusieurs personnalités politiques américaines de premier plan <ref>Modèle:Article</ref>.

Fichier:Plaque Général Bertrand - Châteauroux.jpg
Plaque apposée sur le lieu de sa mort.

À son retour en France, victime d'un refroidissement, il meurt brutalement à Châteauroux le Modèle:Date-, à l'âge de soixante-dix ans. Son enterrement, suivi seulement par son fils Arthur, fait contraste avec son ultime destinée : le Modèle:Date-, sur la proposition du colonel et député Bricqueville, on ramène sa dépouille à Paris pour l'enterrer aux Invalides, vis-à-vis de Duroc. Son tombeau se situe à gauche derrière le maître-autel du Dôme des Invalides, au niveau du palier intermédiaire par lequel on accède à la crypte ouverte où se trouve le tombeau de Napoléon.

Publications

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Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est, Modèle:13e et Modèle:14e colonnes.

Ses fils ont publié en 1847 les Campagnes d'Égypte et de Syrie (2 volumes in-8 et atlas), qu'il avait écrites à Sainte-Hélène, sous la dictée de Napoléon. Son dernier fils, Arthur, a également publié Lettres sur l'expédition de Sainte-Hélène en 1840, chez Paulin Éditeur en 1841.

Parmi les autres écrits de Bertrand, on trouve :

  • Sur la détresse des colonies françaises en général, de l'île Martinique en particulier… chez Firmin Didot frères, 1838.
  • Lettres à Fanny (1805-1815), annotées et présentées par Suzanne de la Vaissière-Orfila, Paris, Albin Michel, 1979.

Le général Bertrand est également l'auteur des Cahiers de Sainte-Hélène, une relation scrupuleuse, cryptée, au jour le jour des moindres mots, faits et gestes de Napoléon Modèle:1er, en exil à Sainte-Hélène, du Modèle:Date- à Modèle:Date-.

Les Cahiers de Sainte-Hélène se composent de trois volumes publiés longtemps après la mort de Bertrand<ref>Cahiers de Sainte-Hélène, décryptés et annotés par Paul Fleuriot de Langle :

  • Journal 1816-1817, éd. Sulliver, Paris, 1951 ;
  • Journal 1818-1819, éd. Albin Michel, Paris, 1959 ;
  • Journal janvier-mai 1821, éd. Sulliver, Paris, 1949.</ref>, et correspondent à la cote 390 AP 25 du Centre historique des Archives nationales, à Paris. Le premier volume commence le Modèle:Date- et ne comprend pas le Journal de Sainte-Hélène coté 390 AP 24, qui commence le Modèle:Date-. Celui-ci reste donc à ce jour, inédit. En revanche, les « dates et notes pouvant servir de suite au journal du comte Las Cases », également cotées 390 AP 24, ont été intégrées à ce premier volume par l’éditeur. D’autre part, ces Cahiers ne restituent pas le texte original de façon intégrale. Les documents publiés comptent en effet de nombreuses lacunes certainement dues aux difficultés de lecture du manuscrit. Sous la cote 390 AP 32 sont répertoriés les transcriptions des manuscrits de Bertrand : Dossier 1. « Notice pour mes enfants ». Dossier 2. « Dates et notes pouvant servir de suite au journal du Comte Las Cases ». Dossier 3. Cahiers de Sainte-Hélène. Cette transcription est l’œuvre d’Ernest Razy, conseiller à la Cour des Comptes à qui la fille du général Bertrand, Hortense, devenue Modèle:Mme Thayer, avait légué le manuscrit des Cahiers de Sainte-Hélène reçu en héritage, avec mission de le publier après sa mort<ref>Source et citations : Fonds du général Bertrand 390 AP 1-34, Archives nationales, Paris.</ref>.

Armoiries

Figure Blasonnement
Modèle:Armoiries avec ornements communs Armes du comte Bertrand et de l'Empire (décret du Modèle:Date-, lettres patentes du Modèle:Date- (Château-Roux))

Écartelé : au premier des comtes militaires ; au deuxième d'or, à l'ombre de soleil rayonnant d'azur, au troisième d'or, au palmier de sinople, issant de la pointe et fruité du champ, trois à dextre, trois à sénestre, posés deux et un, au quatrième d'azur au créquier d'or issant de la pointe.<ref name="PLEADEHGBertrand">PLEADE, Archives nationales.</ref>,<ref name="RIETSTAP">Armorial de J.B. Rietstap et ses compléments.</ref>,<ref name="heraldique-europeenne">Source : heraldique-europeenne.org.</ref>

Livrées : bleu, rouge, jaune et vert ; le vert dans les bordures seulement<ref name="PLEADEHGBertrand"/>.

Postérité

L'hôtel particulier où a résidé le général Bertrand à Châteauroux a été transformé en un musée, le musée Bertrand, qui abrite des fonds napoléoniens ainsi que des collections d'archéologie, d'art et d'histoire<ref name="museofile">Fiche du Musée Bertrand sur la base Museofile (répertoire des musées de France, sur le site du Ministère de la Culture). Page consultée le 11 février 2019.</ref>.

La rue du Général-Bertrand (Paris) lui rend hommage.

Sources

Bibliographie

  • Jacques de Vasson, Bertrand, le Grand Maréchal de Sainte-Hélène, Issoudun, 1935
  • Le Général Bertrand, fils du Berry, catalogue de l'exposition du bicentenaire, musée Bertrand, Châteauroux, 1973
  • Michel Berthelot, Bertrand, grand-maréchal du Palais. Dans les pas d'un fidèle, Châteauroux, Chez l'auteur, 1996
  • Annette Surrault, De la Campagne d'Égypte au Berry. Le général Henri-Gatien Bertrand et le savant Hervé Faye, Issoudun, Alice Lyner Ed., 2012
  • Philippe Loiseleur des Longchamps Deville, « À Beauregard et La Jonchère, Bertrand et Fanny », Revue de l'Histoire de Versailles, 1983.
  • Arthur Bertrand, Lettres sur l'expédition de Sainte-Hélène en 1840, Paulin Éditeur 1841

Liens externes

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Notes et références

Notes

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Références

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