Hydre (constellation)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox/Début Modèle:Infobox/Titre Modèle:Infobox/Image Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre Modèle:Infobox/Ligne Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Sous-titre Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Sous-titre Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Ligne mixte Modèle:Infobox/Notice Modèle:Infobox/Fin L'Hydre (parfois nommée « Hydre femelle » pour éviter la confusion avec l'Hydre mâle) est la plus vaste et la plus longue des 88 constellations, s'étendant sur plus de Modèle:Unité carrés. La tête de l'Hydre se trouve au sud du Cancer et son corps sinueux s'étend jusqu'à la Balance. Malgré sa taille, elle ne contient que deux étoiles réellement brillantes.
Aux latitudes septentrionales moyennes, elle met plus de six heures pour se lever<ref group="note">C'est plus de 6 heures si on considère que la constellation commence à la « Tête de l'Hydre » et finit à π Hya. Mais la constellation met environ 10 heures à se lever si l'on considère toute sa surface.</ref>.
Nomenclature, histoire et mythologie
en Mésopotamie
la constellation de l' Hydre est une création mésopotamienne. Le nom mul.MUŠ [= ṣeru], « le Serpent », apparaît identifié à Zeta Hydrae dans des listes de Nippur datant de la IIIe dynastie d’Ur, soit 2112-2004 av. J.-C. <ref>Modèle:Lien web</ref>. Un ou deux siècles plus tard, nous apprenons que cette étoile se nomme aussi MUŠ.ḪUŠ = Mušḫuššu<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Nous apprenons par les Séries MUL.APIN, le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. è. c., il est écrit à propos de ζ Hya, disposée sur le chemin d’Anu, soit la zone équatoriale, que dans la mythologie mésopotamienne : mul.MUŠ d.nin-giš-zi-da EN er-ṣe-tu4, i.e. « Le Serpent » est « Ningišzida, Seigneur du Monde d’En-bas »<ref>Modèle:Lien web</ref>. L’étymologie de Ningišzida pourrait être « le Seigneur du bon arbre, ce qui en ferait une divinité de la végétation et de la fertilité, dont la mort et la renaissance sont rattachées au cycle des saisons, et possède des attributions proches de celles de Dumuzi<ref> Jeremy Black & Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, an Illustrated Dictionary, London: British Museum Press, 1992, pp. 138-139.</ref>. L’image de MUŠ = ṣeru est invoquée pour sa protection sur un kudurru, ou stèle de donation foncière, de Meli Šipak II / Melišiḫu, entre 1186 et 1172 av. è. c.
Déjà à l’époque de MUL.APIN, le ciel est déjà contexturé en constellations et, dans un document du milieu du 1er millénaire av. è. c., 3 étoiles de la figure de MUŠ, « le Serpent » sont désignées, à savoir : GABA, MURUB4, et SAG, soit « la Poitrine », le « Milieu » et la « Tête » (ζ Hya)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
en Grèce et à Rome
Les Grecs héritèrent de la figure mésopotamienne en la nommant Ὓδρα, ce qui est attesté chez Eudoxe, et l’on trouve la forme Ὓδρη chez Aratos<ref>Les Phénomènes : Modèle:Citation</ref> et Ὓδρος chez Ératosthène<ref>André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, pp. 142-145.</ref>. Et ils l’acclimatèrent à leur propre imaginaire. Si en effet cette figure est liée en Mésopotamie à la figure de mul.UGA = Aribu, le Corbeau »<ref>Modèle:Lien web</ref>, ils ajoutèrent à ce couple la figure de Κρατήρ, « la Coupe ». Si l’on en croit Ératosthène, en effet, l’hydre, faussement accusé par le corbeau d’avoir bu l’eau de la source où les dieux l’avaient envoyé puiser pour faire faire une sacrifice, fut puni par Apollon et pour laisser un souvenir de ce sacrilège, celui-ci plaça parmi les constellations l’Hydre, la Coupe et le Corbeau qui ne peut y boire ni s’en approcher<ref> Ératosthène, Le Ciel, mythes et histoires des constellations, Pascal Charvet (dir.), Paris : Nil Éditions, 1998, p. 185.</ref> (voir la constellation du Corbeau). Chez d'autres auteurs, eElle représenterait l'Hydre de Lerne, tuée par Héraclès dans le cadre de ses Douze travaux.
Quant aux Latins, ils firent de Ὓδρα, Hydra à partir des Aratea, c'est-à-dire les versions latines des Φαινόμενα d’Aratos, à commencer par celle de Ciceron. Mais Germanicus a préféré Hydros et Hydrus, et l'on rencontre les synonymes Anguis chez Vitruve et, plus rarement, Serpens, notamment Pline et Avienus<ref>André Le Bœuffle, Les Noms latins…, op. cit, pp. 142-145.</ref>.
Chez les Arabes
Nous avons, de façon habituelle deux représentations du ciel parallèles et non exclusives, le ciel arabe traditionnel formaté à partir des des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », et le ciel formaté par les Grecs et adopté par les astronomes arabes au IXe siècle, ou ciel gréco-arabe.
En héritant du ciel formaté par les astronomes grecs du IXe siècle, les Arabes traduisirent l’Ὓδρος ptolémaïque par d’al-Šuğāᶜ, un des noms du « Serpent », mais qui signifie, au sens commun, « brave, courageux », mais aussi « violent ». De cette figure gréco-arabe, viennent plusieurs noms figurant aujourd’hui dans les catalogues internationaux : Dhanab al Shuja (γ Hya), Lisan al Shudja (δ Hya), Minchir [Hydrae] (σ Hya) et Ukdah (ι Hya).
Mais les Arabes voyaient aussi, dans leur ciel traditionnel, à côté d’al-Fard, « l’Isolée », un groupe nommé الشراسيف al-Šarāsif, « les Chameaux entravés », et un ensemble situé au nord-est de ces figures, décrit comme العزل من min al-aᶜzal, c’est-dire « à l’écart ». Toutes ces figures on donné des noms qui se retrouvent aujourd’hui dans le catalogues internationaux : Alphard [Hydrae] (α Hya), Al Sharasif [Hydrae] (κ Hya), Min Azal I à V (δεζρσ Hya, et Sharasiph (ν Hya).
En Europe
Au haut Moyen Âge, les clercs latins connaissaient le nom d’Hydra par les encyclopédies et les quelques manuscrits des Aratea disponibles, et ils employèrent dès l’an mil le nom qu’ils trouvèrent dans les textes arabes. Dans sa version arabe de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée effectuée au IXe siècle, Isḥāq b. Ḥunayn écrivait : kawkab Idrus wa-huwa nūᶜ min al-ḥayāt wa-qad yusamī al-Šuğāᶜ<ref>Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. Op. Cit, p. 199.</ref>, ce que Gérard de Crémone rend ca. 1175 par : Stellatio Ydre, et est spes serpentis, et nominatur Asiua, en ajoutant cette traduction étrange: i.e. Securus<ref> Gérard de Crémone, Almagestum Cl. Ptolemei Pheludiensis Alexandrini astronomorum principis…, Venise : ex. Officina Petri Liechtenstein, 1515, fol. 87v.</ref>. Fort opportunément, le securus de Gérard de Crémone sera corrigé grâce aux philologues de la Renaissance en fortis et furiosus, repris dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), qui donne encore : in asterismis Almagesti,n Asuia<ref> (la)Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 44r. </ref>. Ce n’est qu’avec la nomenclature approuvée en 1930 par l’Union astronomique internationale (AUAI) que ces appellations venus de l’arabe disparaîtront définitivement.
Observation des étoiles
La constellation ne peut être repérée que par morceaux. C'est une constellation d'étoiles peu brillantes et assez éparses, dont les formes sont rarement suggestives.
Tête de l'Hydre
La tête de l'Hydre est située à mi-distance entre Procyon du Petit Chien et Régulus du Lion. On repère assez facilement (mag 3) ses deux yeux, ε Hya et ζ Hya, assez proches et de luminosité sensiblement équivalente. Quand les conditions de visibilité sont bonnes, on voit se dessiner les deux narines parallèles aux yeux, et une cinquième petite étoile qui ferme la tête.
Dans l'alignement des deux yeux, du côté de Procyon, on trouve à 10° une étoile moyenne (mag 3) qui est la plus brillante de la constellation du Cancer. Le corps de l'hydre se prolonge de l'autre côté de cet alignement, vers l'est.
À angle droit de cette première direction, dans l'alignement de la tête qui part des yeux vers les narines, on trouve également à 10° une étoile moyenne (mag 4) qui est ζ Mon, quatrième de la Licorne, suivie à 10° dans la même direction (un peu à gauche) par α Mon, et cet alignement se poursuit jusqu'à Sirius (α CMa), du Grand Chien, 15° plus loin.
Cœur de l'Hydre
Le cœur de l'Hydre est Alphard, étoile relativement brillante (mag 2) et isolée située au sud de Régulus, sur le chemin de Canopus. Alphard sert de point de repère central pour cette région du ciel. Elle est à mi-distance sur l'alignement entre Régulus et le début de la boussole, γ Pyxidis.
Tronc supérieur de l'Hydre
Le début du corps de l'Hydre suit en deux morceaux la direction générale de l'axe Procyon - Alphard. Partant de la Tête, on rencontre deux petites étoiles moyennement brillantes (mag 4), à intervalle régulier, puis le corps fait un angle droit vers la gauche en direction d'Alphard. Si au lieu de bifurquer on continue tout droit sur la longueur d'un troisième intervalle, on tombe sur une zone peu étoilée qui est la constellation du Sextant, située entre Alphard et la constellation du Lion.
La suite du corps de l'Hydre continue suivant l'axe Procyon - Alphard, en direction du Corbeau. On rencontre sur cet axe deux étoiles moyennes, λ Hya et ν Hya. À ce niveau, le corps de l'hydre « disparaît » pour céder la place à la constellation de la Coupe. La zone de la constellation se poursuit plus au sud, mais sans guère d'étoile brillante pour guider le regard.
Queue de l'Hydre
La queue de l'hydre sort de la figure. Elle peut être admirée autour de la constellation du Corbeau, petite constellation facilement repérable au sud de la Vierge. γ Hya, relativement brillante et π Hya terminent la constellation, sous la Vierge et la Balance.
Étoiles principales
Alphard (α Hydrae)
Modèle:Article détaillé L'étoile la plus brillante de l'Hydre s'appelle Alphard (α Hydrae) et se trouve au cou du monstre. C'est une étoile géante orange distante de 180 années-lumière, Modèle:Nobr plus brillante que le Soleil, large d'une moitié d'ua.
Autres étoiles
ε Hydrae est une étoile multiple possédant au moins cinq membres : au centre se trouve un couple formé d'une géante jaune et d'une sous-géante blanche distantes de 10,5 ua et orbitant en 15,05 années. À 190 ua du couple, une étoile jaune effectue une révolution en 900 ans. Il s'agit également d'un couple d'étoiles, extrêmement proches l'une de l'autre (environ 0,09 ua et elles tournent l'une autour de l'autre en 9 jours). Enfin, 800 ua plus loin, une petite étoile rouge ferme la marche.
σ Hydrae, la Modèle:18e de la constellation, porte curieusement un nom propre : Al Minliar al Shuja.
R Hydrae est une étoile variable de type Mira (ο Ceti) et évolue entre les magnitudes 4,97 et 10,9 sur une période de 388,87 jours.
Deux étoiles de l'Hydre au moins possèdent deux planètes : HD 74156, avec deux planètes 1,86 et 6,17 fois plus massives que Jupiter, orbitant à 0,294 et 3,40 ua en 51,643 et 2 025,0 jours, et HD 82943, avec deux planètes également, 0,88 et 1,63 fois plus massives que Jupiter, orbitant à 0,73 et 1,16 ua en 221,6 et 444,6 jours.
Objets célestes
À cause de sa longueur, la constellation de l'Hydre contient plusieurs objets célestes notables. On y trouve notamment trois objets du catalogue Messier : M48, un amas ouvert distinguable à l'œil nu dans d'excellentes conditions et située à l'extrémité Est de la constellation ; M68, un amas globulaire et M83, une galaxie spirale barrée vue de face et située à la frontière avec la constellation du Centaure.
La constellation abrite également la nébuleuse planétaire NGC 3242, surnommée le « Fantôme de Jupiter ». Sa magnitude apparente de 7,7 la rend observable dans un petit télescope.
En outre, on trouve également les galaxies NGC 3621 (spirale) et NGC 2936, une galaxie spirale en interaction gravitationnelle avec une galaxie elliptique (NGC 2937) et déformée par les effets de marrée. Notons aussi la galaxie lenticulaire NGC 4993, source du signal d'ondes gravitationnelles GW170817 associé à une contrepartie électromagnétiques détecté le Modèle:Date et interprété comme une fusion d'étoiles à neutrons<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La constellation de l'Hydre contient aussi MRC 1138-262, d'abord connu comme une source radio due à un trou noir supermassif puis comme un amas de galaxies. Le Superamas de l'Hydre-Centaure s'y trouve également.