Jacques Hadamard
Modèle:Redirect homophones Modèle:Infobox Biographie2 Jacques Salomon Hadamard, né le Modèle:Date à Versailles et mort le Modèle:Date à Paris, est un mathématicien français, connu pour ses travaux en théorie des nombres, en analyse complexe, en analyse fonctionnelle, en géométrie différentielle et en théorie des équations aux dérivées partielles<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Biographie
Famille et années de formation
Jacques Salomon Hadamard est né, en 1865, dans une famille juive française. Son père, Amédée Hadamard (1828-1888), originaire de la Moselle, était professeur d'histoire, de grammaire et de littérature classique au lycée impérial de Versailles, puis au lycée Charlemagne à Paris. Sa mère Claire Marie Jeanne, née Picard, donnait des leçons de piano. Il a trois sœurs, nées après lui, Jeanne Hortense, Suzanne Jeanne et Germaine Consuelo<ref>Germaine se marie en 1902 avec Paul Samuel Hinstin</ref> (1875-1946). Jeanne, née en 1869, décéda en 1870, avant le siège de Paris. Suzanne Jeanne, née en 1871, décéda en 1874. L'épisode de la guerre de 1870 fut désastreux pour la famille.
Jacques étudia au lycée Charlemagne, où il excellait, sauf Modèle:Incise en mathématiques. En 1875, son père, Amédée, devint professeur au lycée Louis-le-Grand où il continuait ses études<ref>Modèle:Lien web</ref>. Jacques fut reçu premier au concours général en algèbre et en mécanique en 1883.
L'année suivante, il entra premier à l'École normale supérieure. C'est Émile Picard qui y dirigea ses travaux de recherches.
Il se marie, en 1892, avec Louise Anna Trénel<ref>Louise était la fille d'Isaac et Cécile née Ennery. Isaac Trénel (1822-1890) était le directeur du Séminaire israélite de France, et descendant d'une vieille famille juive de Metz.</ref> (1858-1960), avec qui il aura trois fils, Pierre Amédée Isaac (1894-1916), Étienne (1897-1916) et Mathieu Georges (1899-1943), et deux filles, Cécile Mariette et Jacqueline.
Il est le beau-frère du grand-rabbin David Haguenau et du grand-rabbin Simon Debré<ref>Hadamard (Jacques, Salomon) [Note biographique. Les Professeurs du Collège de France. Dictionnaire biographique 1901-1939. Année 1988/3/pp.95-97.</ref>.
Débuts dans la vie active
En 1889, il enseigna au lycée Saint-Louis, puis à partir de 1890 au lycée Buffon. Il eut comme élève Maurice Fréchet et eut des contacts avec Émile Borel à l'École normale, jusqu'au départ de ce dernier pour la faculté des sciences de Lille en 1893.
Il obtint son doctorat en 1892, sous la direction de Picard, pour des recherches sur les fonctions définies par séries de Taylor<ref>Modèle:MathGenealogy</ref>. La même année, il se maria avec Louise-Anna Trénel (1858-1960)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation.</ref>.
Carrière d'universitaire
Il enseigne tout d'abord à la faculté des sciences de l'université de Bordeaux en tant que chargé de cours d'astronomie et mécanique rationnelle de Modèle:Date- à février 1896 puis professeur titulaire (successeur de Gaston Lespiault<ref>Gaston Lespiault (1823-1904), professeur d'astronomie et doyen honoraire de la faculté des sciences de Bordeaux, voir IdRef.</ref>). Il y subit l'influence de Pierre Duhem. Il retourna ensuite à Paris en tant que maître de conférences (oct. 1897) (en remplacement de Paul Painlevé à la Faculté des sciences de l'université de Paris, et obtient le titre de professeur adjoint en Modèle:Date-. En Modèle:Date-, il devient également suppléant de Maurice Lévy à la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste du Collège de France (à la suite de Paul Painlevé).
À la suite de l'affaire Dreyfus (la femme de Dreyfus était la fille de David Hadamard, un cousin du père de Jacques), il s'engagea politiquement dans la reconnaissance juive à partir de 1897.
En 1906, il devient président de la Société mathématique de France<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1909, il obtient la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste au Collège de France. Trois ans plus tard, il succède à Henri Poincaré à l'Académie des sciences et à Camille Jordan à l'École polytechnique. En 1920, il créa le séminaire « Analyse de mémoires », dit « séminaire Hadamard », premier séminaire de mathématiques à Paris. En 1920, il devient également professeur à l'École centrale Paris. Jacques Hadamard fut aussi président d'honneur de l'Union rationaliste de France.
Fin de vie
Ses deux premiers fils, Pierre<ref>Le sous-lieutenant Pierre Hadamard, né le 5 octobre 1894, est mort pour la France, le 18 mai 1916 à Esme-en-Argonne près de Verdun.</ref> et Étienne<ref>aspirant d'artillerie, mort pour la France à Verdun le 3 juillet 1916.</ref> meurent au front en 1916<ref>Jacques Salomon Hadamard, sur le site Geneanet.</ref>.
En 1940, il fuit l'Occupation avec sa famille grâce à Varian Fry et s'installe aux États-Unis. L'accueil n'est pas des plus chaleureux. On raconte que Jacques Hadamard ne parvient même pas à se faire reconnaître comme mathématicien auprès des universitaires américains<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Pour subsister, il donne des conférences à la Free French University (École libre des Hautes études qui, à la fin de la guerre, sera relocalisée en France pour devenir l'École des Hautes études en sciences sociales (EHESS)<ref>Modèle:Article</ref>), une école créée à l'initiative de Claude Lévi-Strauss pour permettre aux intellectuels français exilés à New York de continuer à s'exprimer. Elle est financée par la Fondation Rockefeller. Jacques Hadamard apprend la mort de son troisième et dernier fils, le lieutenant Mathieu Hadamard, en 1943, en Libye<ref>Français libres</ref>. À la fin de la guerre, il retourne s'installer à Paris.
Il reçoit en 1956 la médaille d'or du CNRS pour l'ensemble de son œuvre<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 1962, la mort de son petit-fils, Étienne Picard, le fils de sa fille Cécile, dans un accident de montagne l'affaiblit considérablement. Il meurt l'année suivante à l'âge de 97 ans.
Postérité scientifique
Son résultat le plus célèbre est la démonstration obtenue en 1896 du théorème des nombres premiers (démontré indépendamment la même année par Charles-Jean de La Vallée Poussin). Il a aussi établi la notion de problème bien posé dans le domaine des équations différentielles.
Il a laissé son nom aux matrices de Hadamard utilisées dans la transformée de Hadamard dont le champ d'application est vaste : algorithmes quantiques (porte de Hadamard), traitement du signal, compression de données, etc. ainsi qu'au développement d'une fonction méromorphe en produit de Hadamard, au produit de Hadamard de deux séries et aux variétés de Hadamard. La pseudo-transformation de Hadamard est également utilisée en cryptographie.
De plus, on retrouve son nom dans le théorème de Cauchy-Hadamard, énoncé par Cauchy, mais redécouvert et popularisé par Hadamard. Ce théorème dit sur quel disque une série entière converge.
Célèbre pour sa distraction, il aurait servi de modèle principal pour le personnage du savant Cosinus.
Publications
Ouvrages
- Essai sur l'étude des fonctions données par leur développement de Taylor. Étude sur les propriétés des fonctions entières et en particulier d'une fonction considérée par Riemann, 1893
- « Sur la distribution des zéros de la [[Fonction zêta de Riemann|fonction Modèle:Math]] et ses conséquences arithmétiques », Bull. Soc. Math. Fr., vol. 24, 1896, Modèle:P.
- Leçons de géométrie élémentaire (géométrie plane), Paris, Colin, 1898
- Leçons de géométrie élémentaire (géométrie dans l'espace), Paris, Colin, 1901
- Leçons sur la propagation des ondes et les équations de l’hydrodynamique, Paris, Hermann, 1903
- Leçons sur le calcul des variations, vol. 1, Paris, Hermann 1910
- Henri Poincaré, l'œuvre scientifique, l'œuvre philosophique, par Vito Volterra, Jacques Hadamard, Paul Langevin et Pierre Boutroux, Librairie Félix Alcan, coll. «Nouvelle collection scientifique», 1914.
- Cours d’analyse professé à l’École polytechnique, 2 vols., Paris, Hermann 1925/27, 1930 (vol. 1 : Compléments de calcul différentiel, intégrales simples et multiples, applications analytiques et géométriques, équations différentielles élémentaires ; vol. 2 : Potentiel, calcul des variations, fonctions analytiques, équations différentielles et aux dérivées partielles, calcul des probabilités)
- La Série de Taylor et son prolongement analytique, Modèle:2e éd., Gauthier-Villars, 1926
- Le Problème de Cauchy et les équations aux dérivées partielles linéaires hyperboliques, Hermann, 1932
- Essai sur la psychologie de l'invention dans le domaine mathématique<ref>Modèle:Article.</ref>, A. Blanchard, 1959 Modèle:ISBN, réimpr. Gauthier-Villars (1975), J. Gabay (2007) Modèle:ISBNModèle:Commentaire biblio SRL
- La Théorie des équations aux dérivées partielles, Éditions scientifiques, 1964
- Hadamard, Jacques (1968), Maurice Fréchet, Paul Lévy, Szolem Mandelbrojt Modèle:Et al., eds., Œuvres de Jacques Hadamard (4 tomes), Éditions du CNRS, Paris
Distinctions
Décorations
- Modèle:Déco Il est fait officier le Modèle:Date, promu commandeur en Modèle:Date. Il est élevé à la dignité de Grand officier le Modèle:Date, et de grand-croix le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Prix et récompenses
- 1883 : concours général
- 1892 : grand prix des sciences mathématiques
- 1898 : prix Poncelet
- 1903 : prix Petit d'Ormoy, Carrière, Thébault, avec Marcel Alexandre Bertrand
- 1908 : prix Estrade-Delcros pour l'ensemble de ses travaux de mathématique
- 1920 : Modèle:Lien
- 1951 : prix Antonio-Feltrinelli<ref>Modèle:Lien web.</ref>
- 1956 : médaille d'or du CNRS
Honneurs
- Doctorat honoris causa de l'Université hébraïque de Jérusalem en 1957
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
- Étudiants
Liens externes
- Fondation mathématique Jacques Hadamard
- Modèle:Lien web
- Le séminaire de mathématiques (1933-1939), sur le site du Cedram.
Bases de données et dictionnaires
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
Modèle:Succession/Début Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Fin Modèle:Portail