Jacques Roubaud

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Jacques Roubaud, né le Modèle:Date à Caluire-et-Cuire (Rhône), est un poète, écrivain et mathématicien français.

Membre de l'Oulipo<ref>Jacques Roubaud sur oulipo.net.</ref>, il a développé une œuvre abondante, qui comprend des ouvrages de prose, de poésie, des écrits autobiographiques et des essais. Il s'est également intéressé à l'utilisation des mathématiques et de l'informatique pour l'écriture à contraintes oulipienne.

Jacques Roubaud a reçu plusieurs prix littéraires couronnant l'ensemble de son œuvre, notamment le grand prix national de la poésie (1990) et le grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française (2008)<ref>Grand prix de littérature Paul-Morand, Académie française, consulté le 26 décembre 2019.</ref>.

Biographie

Fils de Lucien et Suzanne Roubaud, Jacques Roubaud a une sœur et deux frères, dont Jean-René, qui s'est suicidé en 1961, à 22 ans. Il passe son enfance à Carcassonne puis à Paris après la Seconde Guerre mondiale ; il se dit un élève moyen<ref>Autobiographie chapitre X, p. ?</ref>. Reconnu très tôt par Louis Aragon, il publie un premier recueil de poésies en 1944 sous le titre Poésies juvéniles, puis un second en 1952, intitulé Voyage du soir.

Véritablement fasciné par les formes fixes des poèmes comme le sonnet (il dit en avoir lu plus de cent cinquante mille), le renga et la sextine (L'Oulipo qualifie de « n-ine » ou encore « quenine » les généralisations de la sextine à des nombres autres que 6<ref>Voir l'article sur les sextines.</ref>), il apprend depuis tout jeune des milliers de vers et des centaines de poèmes par cœur<ref>Le Grand Incendie de Londres, p. ?</ref>. En 1961, il se consacre exclusivement à la composition de sonnets, entamant dès lors une démarche expérimentale dans la plupart de ses travaux littéraires. La série des « pseudo-romans » autour du personnage de « la Belle Hortense », de même que ses nombreux livres de poèmes pour enfants, ou la majeure partie de ses contes, pour enfants ou adultes, ne relèvent cependant pas à proprement parler, ou seulement à la marge, de cette démarche.

Étudiant en hypokhâgne, l'expérience ne lui plaît pas. Il y met fin à la suite d'un commentaire d'un poème des Chimères de Gérard de Nerval. Il dit détester les concours et les examens. Vouant une grande admiration à l'œuvre du groupe Bourbaki, aux études de lettres il préfère les mathématiques, qu'il enseigne à partir de 1958, Modèle:Citation, comme assistant délégué puis maître assistant à l'université de Rennes.

À Rennes, il rencontre le mathématicien Jean Bénabou (cousin de l'oulipien Marcel Bénabou), avec qui il se lie d'amitié et qui apparaît dans plusieurs de ses textes poétiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ensemble, ils démontrent un théorème important de théorie des catégories, qui porte leur nom<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est professeur de mathématiques à l'université Paris-Nanterre<ref>Notice d’autorité de la Bibliothèque nationale de France.</ref> de 1970 à 1991<ref>Jacques Roubaud, Mathématique :, Seuil, 1997 (aperçu sur Google Livres).</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1990, il publie ses travaux destinés initialement à une thèse non soutenue<ref>Modèle:Article.</ref> : Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Une Anthologie en sera également publiée la même année chez P.O.L sous le titre Soleil du soleil : Le sonnet français de Marot à Malherbe Modèle:ISBN.</ref>.

Les mathématiques ont une grande influence sur son activité littéraire, poétique (comme dans ) ou de fiction (voir la série des Hortense<ref name="Hortense">Alain Schaffner, « Le romanesque dans la trilogie d’Hortense de Jacques Roubaud », revue temps zéro, Modèle:N°.</ref> basée sur la sextine - 6 volumes prévus dont 3 publiés). Il serait l'auteur d'un passage d'inspiration mathématique de La Disparition, de Georges Perec, qui cite notamment Jean Bénabou sous les traits du « cousin d'Ibn Abbou »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En décembre 1965, il fait partie des six poètes pour lesquels Louis Aragon organise une soirée baptisée « Six poètes et une musique de maintenant » au théâtre Récamier, à Paris<ref>Carré d'Art, Jean-Pierre Thiollet, Anagramme éditions, 2008, Modèle:P..</ref>.

En 1966, Jacques Roubaud devient membre de l'Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), pour lequel il est coopté par Raymond Queneau. Il devient l'inventeur de nombreuses contraintes telles que le « baobab » et le « haïku oulipien généralisé ». Il est le cofondateur, avec Paul Braffort, de l'Atelier de littérature assistée par les mathématiques et les ordinateurs (Alamo) en 1981<ref>Les premières réalisations de l'ALAMO sont présentés dans la revue Action poétique, no 95.</ref>.

En 1968, il est, avec Jean-Pierre Faye et Maurice Roche, le cofondateur de la revue Change, qui accueillera des textes d'oulipiens. Auparavant, il avait fourni de nombreuses contributions à la revue Action poétique. En 1969, il est à l'origine de la création du Cercle Polivanov, qui publiera les Cahiers de poétique comparée<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il épouse en 1980 la photographe et écrivaine d'origine canadienne Alix Cléo Roubaud ; gravement asthmatique depuis l'enfance, elle meurt à trente et un ans en 1983 d'une embolie pulmonaire. Jacques Roubaud évoque sa disparition dans Quelque chose noir et Le Grand Incendie de Londres.

Jacques Roubaud obtient le prix France Culture en 1986. En 1989, il publie Le Grand Incendie de Londres, début d'un cycle en prose qu'il appelle son « projet ».

Jacques Roubaud a été directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) jusqu'en 2001. Il a travaillé en collaboration avec de nombreux artistes, notamment Micaëla Henich, Christian Boltanski et le compositeur français François Sarhan, pour lequel il écrit la Grande Kyrielle du sentiment des choses en 2002.

Il a présidé le Centre international de poésie Marseille de 1992 à 1997.

En mai 2021, il reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre<ref name="VO">Valérie Oddos, « Emilienne Malfatto prix Goncourt du premier roman pour Que sur toi se lamente le Tigre », AFP-France TV Info, 4 mai 2021.</ref>.

Analyse de l'œuvre

Jacques Roubaud revendique plusieurs influences à travers ses nombreux et divers centres d'intérêt : littérature médiévale, en particulier l'énorme corpus de la matière de Bretagne, en français et en anglais<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; poésie des troubadours, dont il est sans doute un des plus grands connaisseurs en France (reprise par exemple de la forme extrêmement complexe de la sextine dans Quelque chose noir) ; poésie japonaise ancienne ; prose japonaise ancienne (le Genji Monogatari) ; jeu de go (il a publié un traité sur ce sujet en collaboration avec Pierre Lusson et Georges Perec) ; ou encore littérature de langue anglaise : écrivains britanniques, notamment Lewis Carroll et Trollope, poètes britanniques jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, parmi lesquels Gerard Manley Hopkins ; poètes américains du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Il est ainsi réputé pour ses nombreuses traductions, dont il a rassemblé une partie dans un volume intitulé Traduire, journal, où ne figure aucun des poèmes en version originale : il estime que le poème cible est une œuvre à part entière, distincte du poème-source et autonome. Pourtant, son anthologie de la poésie des troubadours parue chez Seghers comporte les œuvres originales en langue d'oc.

Il a déclaré : Modèle:Citation bloc

Les Principes de Roubaud

Il est l'auteur de deux principes oulipiens qui portent maintenant son nom :

Œuvres

Poésie

  • ∈ poèmes, Gallimard, Paris, 1967
  • Trente et un au cube, Gallimard, Paris, 1973.
  • Les Animaux de tout le monde, Paris, Ramsay, 1983 ; réédité en 1990 par Seghers.
  • Les Animaux de personne, Paris, Seghers, 1991.
  • La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains. Cent cinquante poèmes (1991-1998), Gallimard, Paris, 1999
  • Churchill 40 et autres sonnets de voyage, Gallimard, Paris, 2004
  • Quelque chose noir, recueil de poèmes, Gallimard, Paris, 1986 Modèle:Commentaire
  • Poésie, etcetera, ménage, Stock, Paris, 1995
  • La Fenêtre veuve. Prose orale, Théâtre Typographique<ref>Voir sur thty.fr.</ref>, Courbevoie, 1996
  • Ode à la ligne 29 des autobus parisiens, Attila, 2012 Modèle:ISBN<ref>Modèle:Article.</ref>
  • Je suis un crabe ponctuel. Anthologie personnelle (1967-2014), Gallimard, Paris, 2016 Modèle:ISBN.
  • Chutes, rebonds et autres poèmes simples, Paris, Gallimard, 2021<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>

Prose

  • Trilogie d'Hortense<ref>Modèle:Lien web</ref> (3 volumes publiés sur 6 prévus) :
  • Le Grand Incendie de Londres<ref>Modèle:Article.</ref>
    • Le Grand Incendie de Londres. Récit avec incises et bifurcations, Seuil, Paris, 1989
    • La Boucle, Seuil, Paris, 1993
    • Mathématique :, Seuil, Paris, 1997
    • La Bibliothèque de Warburg. Version mixte, Seuil (Modèle:Coll), Paris, 2002 (branche 5 du Projet)
    • Impératif catégorique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Présentation d'Impératif catégorique sur le site de la revue Culture a confine.</ref>. Récit, Seuil (Modèle:Coll), Paris, 2008
    • La Dissolution. Récit, Nous, Paris, 2008 Modèle:Commentaire biblio
  • L'Abominable Tisonnier de John McTaggart Ellis McTaggart, et autres vies plus ou moins brèves, Seuil, Paris, 1997
  • Ma vie avec le docteur Lacan, L'Attente, 2004

Essais

  • La Fleur inverse. Essai sur l'art formel des troubadours, Ramsay, Paris, 1986
  • Quel avenir pour la mémoire ?, avec Maurice Bernard, Gallimard, Modèle:Coll ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|Modèle:Nº]]), Paris, 1998
  • La Vieillesse d'Alexandre. Essai sur quelques états récents du vers français, F. Maspero, Paris, 1978 (rééd. éditions Ivrea, 2000)
  • Lire, écrire ou comment je suis devenu collectionneur de bibliothèques, Presses de l'Enssib, 2012 Modèle:ISBN ; également disponible en ligne
  • Poétique. Remarques. Poésie, mémoire, nombre, temps, rythme, contrainte, forme, etc., Seuil, Modèle:Coll, Paris, 2016 Modèle:ISBN<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Conte

  • La Princesse Hoppy ou le Conte du Labrador, Hatier (Modèle:Coll), Paris, 1990 (rééd. Absalon, Nancy, 2008)

Écrits autobiographiques

Bibliothèque oulipienne

Préface

Traductions

  • Lewis Carroll, La Chasse au Snark, Paris, Garance, 1981 (réédition : Paris, Ramsay, 1986).
  • Charles Reznikoff, Testimony : the United States, 1885-1890 / Témoignage : les États-Unis, 1885-1890 : récitatif, Paris, hachette, 1981.
  • Traduire, journal, Paris, éditions NOUS, 2000 Modèle:ISBN.
  • « Yhwh convoque » et « Dans le désert » (avec Marie Borel et Jean l'Hour), « Livre de Joël » (avec Jean l'Hour), « Paroles de Qohélet » et « Esther (grec) » (avec Marie Borel et Jean l'Hour), dans La Bible, Paris, Bayard, 2001.

En collaboration

Thèses

  • Morphismes rationnels et algébriques dans les types d'A-algèbres discrètes à une dimension, thèse de doctorat, Université de Rennes, 1967, Publications de l'Institut de statistique de l'université de Paris, vol. XVII, no 4, 1968, Modèle:P..
  • La Forme du sonnet français de Marot à Malherbe. Recherche de seconde rhétorique, thèse de doctorat d'État, université de Paris IV-Sorbonne, 1990.

Distinctions

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Bibliographie

  • Cahiers Jacques Roubaud, université de Poitiers, lire en ligne
  • Robert Davreu, Jacques Roubaud, Paris, Seghers, 1985.
  • Véronique Montémont, Jacques Roubaud : l'amour du nombre, Villeneuve-d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, Modèle:Coll, 2004, 410 p., Modèle:ISBN.
  • Jean-Jacques Poucel, Jacques Roubaud and the Invention of Memory, Chapel Hill, University of North Carolina Press (collection "North Carolina studies in the Romance languages and literatures", 85), 2006, 287 p.
  • Christophe Reig, Mimer, Miner, Rimer : le cycle romanesque de Jacques Roubaud, préface de Bernard Magné, Amsterdam, Rodopi, Modèle:Coll no 275, 2006, 470 p.
  • Roubaud — Rencontre avec Jean-François Puff, Paris, éditions Argol, 2008, 145 p.
  • Modèle:Article.
  • Jacques Jouet, « Lire Jacques Roubaud », pages 40, 41 et 42 de la revue Les Nouvelles d'Archimède no 52, octobre 2009
  • Agnès Disson et Véronique Montémont (dir.), Jacques Roubaud, compositeur de mathématique et de poésie, Nancy, Éditions Absalon, 2011, 434 p.
  • Hélène Giannecchini, « Paris, en tranches comme une orange », Area Revue, Modèle:N°, page 177-190, 2011.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Lien web.

Articles connexes

Liens externes

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