La Roque-en-Provence
Modèle:Infobox Commune de France
La Roque-en-Provence, précédemment nommée Roquestéron-Grasse (jusqu'en 2015)<ref name="Décret16112015">Décret n° 2015-1487 du 16 novembre 2015 portant changement du nom de communes</ref>, est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Géographie
Modèle:Section vide ou incomplète Dans les Préalpes de Grasse, la commune se situe au nord de la chaine du Cheiron et au sud de la rivière Estéron qu'elle borde et qui forme une courbe où se jette le ruisseau Riou au goulet du Peïroulet.Modèle:Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
La Roque-en-Provence est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (99,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (95,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>.
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Appelé à l'origine Roccasterone, la Rocca ou Rocha, la Roccha de Sterono, Roca-Staroni3 ou Rocca Steronis, le village est nommé « la Roque-en-Provence » lors du partage de 1760 ou « Roque d'Estéron » « devenue française »<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il est fait mention dans les actes civils de la « Roque Estéron ». Le nom définitif passe en 1793 de « la Roque Stéron » à « la Roquestéron », l'article disparaissant l'année suivante, en l'an III de la République. Dénommé la Roque-Var au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ou à nouveau Roque d'Éstéron<ref name=":1" />, il devient Roquestéron-Grasse en 1860.
Il n'est pas rare de lire le vocable Roquesteron désigner ce village dans son histoire, ce qui peut entraîner des confusions mais n'est pas en contradiction avec son passé : il n'y a qu'un seul village jusqu'en 1760, de plus l'actuel Roquestéron porte officiellement le nom de Roccasterone sous l'administration sarde. Par ailleurs, les deux communautés portent le même gentilé. Un texte littéraire et historique parle de la période de la division de la communauté en deux<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.
Dans la langue occitane parlée des deux côtés de l'Estéron, le village s'appelle Sa Ròca en graphie occitane, Sa Roco en graphie mistralienne avec l'article "sa" typique de la région (ou La Ròca, La Roco avec l'article provençal commun)<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.
L'étymologie est assez claire : le rocher (fortifié) de/sur l'Estéron, selon une onomastique classique à préfixe oronymique roque-, avec les dérivés rochette, roquette... L'étymologie de la rivière demeure plus obscure. Celle du Peïroulet est rattachée selon Giauffret au sens de chaudron (peiroulet en niçois<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, pairol en occitan<ref>Modèle:Lien web</ref>), à moins que la notion de pierre, rocailleux, n'y soit présent comme pour les communes de Peyroules ou Modèle:Page h'.
Un décret du Modèle:Date-, paru au Journal officiel du Modèle:Date- modifie le nom officiel de la commune, qui passe de Roquestéron-Grasse à La Roque-en-Provence<ref name="Décret16112015"/>.
Histoire
La présence antique
Si la présence humaine est attestée dans la vallée dès le Néolithique (pierres polies à Sigale), elle l'est éventuellement dès l'Age du Bronze sur le site même du village qui a révélé des objets de ce métal<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Octobon y répertorie un site protohistorique, tandis de G. Bretaudeau y voit un « emplacement logique » de camp ligure avec enceinte « possible, sinon probable »<ref name=":6">Modèle:Ouvrage</ref>. Peut-être la peuplade ligure des Velauni, mentionnée sur le Trophée des Alpes, a-t-elle habité le terroir.
La présence romaine est au moins assurée, comme en témoignent un cippe<ref group="Note">Très altérée, elle ne présente plus qu'un glaive et un croissant de Lune. Elle est ainsi similaire à la stèle de Lucius Abricius Viato, conservée au Musée archéologique de Cimiez (voir aussi celle de Titus Annius Firmus). Il est donc possible que des terres du pagus Staroni aient été accordées à des auxiliaires vétérans de la cohorte des Gétules (peuplade africaine). Jean-Pierre Cassely, dans Côte d'Azur insolite et secrète, ed. JonGlez, mentionne de façon peu précise que la stèle porte, en sus, les sigles d'un centurion et d'un décurion.</ref> bordant probablement la route carrossable secondaire (dite de nos jours Voie romaine, rue de Roquestéron), en rive gauche, qui reliait Vence à Castellane (ou au moins une bifurcation secondaire menant à Glandèves<ref>Modèle:Ouvrage</ref>), un mortarium découvert à Entrevignes<ref name=":6" />, ainsi qu'un épigraphe encore visible sur une façade du village, en bordure de la route départementale. À présent quasiment illisible, Giauffret note que l'inscription lapidaire d'un certain Titus mentionne : Parsius Capitus paternus (son père), décurion âgé de 75 ans. L'auteur cite aussi une inscription trouvée dans les contreforts du Cheiron, après Gerbières : Caius, Secondus pasternus [sic], fils de Caius du hameau de Valocie, guéri d'une grave maladie s'est acquitté de son vœu en dédiant son offrande au dieu Hêtre<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>.
Un siècle avant l'auteur roquérois, Edmond Blanc fit une description plus précise des deux gravures dans la Revue archéologique<ref>Modèle:Article</ref>. Après le récit de sa découverte à Gerbières, il transcrit les lettres « peu soignées » FAGO DEO C SECVNDVS CF.PATERNVS EXPAG.STAR VIC.VEL GRAV.INF.[?] V S L M, interprétées ainsi : « Fago deo, Caius Secundus Caii filius paternus ex pago Star(oni), vico Vel(acio), gravi infirmitate liberatus, votum solvit libens merito ». À proximité est gravée une dédicace à une source : BIBE MVLTOS ANNOS BIBAS<ref group="Note">L'auteur ajoute : « Au dieu Hêtre, Caius Secundus Paternus fils de Caius, du hameau de Velacie ou Velostino au canton de Staron, guéri d'une grave maladie, s'est acquitté selon son vœu. Cette curieuse inscription, contient, comme on le voit, deux noms géographiques, ce qui en fait une des plus précieuses de ce recueil. Je traduis star par staro dans lequel je vois Roque-Esteron et Vel par Velacie ou Velostine, qui sont deux localités, ou mieux, deux quartiers des environs de Roque-Esteron. On verra, par l'inscription qui va suivre, que cette ville a été habitée par les Romains. Cette inscription, dont l'importance n'échappera à personne, nous apprend que c'était un pagus ou bourg qui commandait à un certain nombre de rici, qui étaient des villages et des hameaux ; cela ne peut mieux se comparer qu'aux chefs-lieux de cantons de nos jours. [...] BIBE MVLTOS ANNOS BIBAS Bois, et puisses-tu boire de longues années. Cette curieuse inscription est gravée sur un mur de rochers, à côté de la précédente, au-dessus de la petite source qui sort de là. Cette inscription complète celle du Cheiron qui nous avait appris que la Roque-Esteron existait, comme ville, du temps des Romains ; elle nous apprend qu'il y avait un ordre de décurions, c'est-à-dire que la ville possédait une organisation municipale complète. [...] Cette pierre [le cippe], malheureusement hors d'état d'être lue complètement, est encore une preuve de l'importance de la Roque-Esteron sous les Romains. On y voit le sigle du duumvir à la quatrième ligne, et l'on peut lire à la dernière vivi posuerunt. C'est donc un monument funéraire élevé probablement à un soldat, un centurion peut-être (car il me semble reconnaître le sigle du centurion à la fin de la deuxième ligne), par quelques-uns de ses parents ["vici (?) posuerunt" : "(qu'ils) placèrent sur la voie", ou "(s')établirent en ce bourg"]. Je ne me hasarderai pas dans une lecture plus complète qui nécessairement ne serait qu'hypothétique ». L'auteur mentionne comment il transcrit le VEL en Valocie, « Velacie ou Velostine » (« quand au mot vel, il me semble pouvoir être appliqué indifféremment à deux quartiers qui se trouvent au nord-est de ce village, l'un se nomme Vélacié, l'autre Velostine »), qui n'évoquent aucun toponyme sur les cartes régionales actuelles de l'IGN (Pays du Cheiron, Val d'Estéron), en dehors du Végay proche. L'annuaire des Alpes-Maritimes de 1869 ([1]-p.90) mentionne toutefois deux lieux-dits, Velaclé et Velostine, qui semblent donc avoir une onomastique très ancienne. Velaci semble aussi être un patronyme indigène (L'occupation militaire de Cemenelum, p.170 ; et sur une stèle - CIL V, 7897 - du château de Nice mentionnant les frères Maxsimus et Lucius Sucius, soldats de la cohorte des Ligures, fils de Velacus - VELACI.F). Par ailleurs, ce préfixe fait écho à la peuplade celto-ligure (Velauni) habitant probablement la vallée à l'Âge du Fer final. On trouve également un Velabus de la « cohorte des Alpins » au Broc. </ref>.
L'inscription du village (du susdit Titus, fils du décurion Marcus Cupitus<ref>Il est à noter que les patronymes semblent indiquer une origine proprement romano-italique, et non locale.</ref> ?) est transcrite ainsi : M.CVPITI.PATERNI.DECVRIONI. A LXXV TVTVS [sic] FIL. Enfin, il décrit le cippe de la rive gauche : Modèle:Citation blocEnfin, plus monumental mais de datation incertaine, une pile-culée de pont (base d'aqueduc pour Giauffret) est visible dans le coude du Peïroulet, sous l'actuelle passerelle.
Pour les auteurs sus-mentionnés, ces vestiges, la mention de décurion et de duumvir, voire de patronymes latins, attestent d'une organisation municipale conséquente avec une administration pouvant placer le bourg à la tête du Pagus staroni.
Au Moyen Âge, un territoire tripartite
Après les siècles « obscurs » du Haut Moyen-Âge, où les sources font défaut<ref group="Note">Selon B. Giauffret et E.Rossi, la tradition orale rapporte le passage du roi wisigoth Alaric en route vers Rome, et le stationnement de son armée au lieu-dit Champalaric. Si l'étymologie est sujette à caution et le relief peu propice à un tel fait, l'épisode fut jugé suffisamment crédible pour qu'une fouille archéologique du site soit entreprise, sans résultat probant. Giauffret ajoute que certains patronymes de l'époque moderne (Salamite, Maurel, Alzias) peuvent rappeler une présence sarrazine, mais là encore, cela reste essentiellement du domaine de l'interprétation. A.Compan (Histoire de Nice et de son comté, p.45) mentionne toutefois qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle furent chassés des « vallées du Var, du Verdon et de l'Estéron » les Provenço-Sarrazins par les Franco-Lombards. Plus assuré, diverses sources mentionnent que la paroisse (existante, donc...) est rattachée au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à l’évêché de Glandèves.</ref>, le premier seigneur connu de « l'ancien castrum de la Rocca »<ref name=":2" />, Raymond Rostaing, donne en 1025 et 1046 des terres (« du ruisseau Albas - le Blanc - et Incisius - l'Entaille - jusqu'au fleuve Estéron »<ref name=":2" />), des biens et l'église Saint Jean-Sainte Marie à l’abbaye de Lérins qui fonda un prieuré<ref name=":7">Modèle:OuvrageModèle:Citation blocModèle:Commentaire biblio</ref>. Cet édifice, modeste, se tenait peut-être sur l'emplacement de la chapelle Sainte Pétronille, en haut de la colline portant le village, à moins qu'il ne s'agisse du futur prieuré de la Haute-Olive. En 1074, Laugier (Laugerie) le Roux, inféodé aux comtes de Provence, devient par mariage le seigneur de la Rocca. Les Laugier-Rostaing de Thorame-Castellane conserveront le fief jusqu'à la dédition à la Savoie. Ils érigent un castrum de la Rocha<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref> au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un poste de guet avec enceinte<ref group="Note">Les fortifications, de même que la vocation militaire du village, paraissent toutefois relativement légères (bien qu'à double parement et mortier), moindres que celles des villages voisins, tels Sigale, Cuébris, Pierrefeu, Ascros, Gilette. Certains (Octobon, Brétaudeau, 1996), on put parler de castellaras, murailles davantage destinées à protéger des prédateurs, voire des petites bandes de pilleurs, en plus de fournir un point de guet. Autour de l'église fut aménagé, après 1760 ou peut-être avant, un chemin de ronde (l'actuel ancien cimetière) destiné à surveiller le stratégique passage du Peiroulet, le plus aisé et un des seuls reliant la haute et la basse vallée. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle existait encore un capitaine de place commandant le « fort » de Roquestéron.</ref> (cité en 1252<ref name=":6" />) et une chapelle, l'actuelle église Sainte Pétronille. Un autre castrum fut érigé dans le hameau de Gerbières<ref group="Note" name=":0">Le castrum de Garberii est cité uniquement pour la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La chapelle Saint-Laurent de ce village fantôme en fût l'église paroissiale, peut-être dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (ecclesia de Garberiis). Il ne demeure que des vestiges du modeste château féodal reconstruit aux {{#switch: XIV
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}}. Le site est abandonné après la dédition, et ne sera réoccupé qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (bastide de Gerbières).</ref> (castrum de Garberii<ref name=":0" />,<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>). Vers 1211, le village se peuple et plusieurs familles Alziari viennent d'Italie s'y installer<ref group="Note">Alziari ou Alziary, Elzeari ou Elzear/Alziar ailleurs dans les Alpes-Maritimes, le nom proviendrait de l'hébreu 'El'azar, Dieu a aidé, et pourrait être originaire d'Afrique du Nord, éventuellement issu de familles israélites converties ; Eugène Tisserand raconte dans Histoire et géographie des Alpes-Maritimes qu'en 1211, des Alziari de Bologne durent s'expatrier devant la faction des Pepoli (pourtant influente plus tardivement), douze frères arrivant à Roquestéron. Leurs ancêtres auraient débarqués à Ravenne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Simone Cateland-Masséna, op. cit.) ; la légende relayée par le site officiel de Roquestéron les fait provenir d'Inde.</ref>. Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle encore, l'aristocratie locale s'étant rebellée contre l'autorité du comte de Provence, celui-ci prend Gerbières, y maintient une garnison, et établit un autre castrum/hameau (« bastide de siège » pour Edmond Rossi) à la Haute-Olive, dans les montagnes au sud du village, le « castrum de Sancti Johannis de la Rocha »<ref name=":0" />. Un prieuré Saint Jean de Moustiers (ou de Mousteyret<ref name=":3" />, « du monastère »<ref>Modèle:Lien web</ref>, ou encore Moustier de Saint Honorat) y est fondé et donné là encore à Lérins. Une famille de petite noblesse, les Saint Jean, développe le lieu au cours du Moyen-Âge. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Raymond Féraud, illustre prieur, troubadour lettré affilié à l'aristocratie locale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, y écrit une partie de La Vida de Sant Honorat<ref name=":0" />,<ref name=":2" />. Il l'introduit puis l'achève en 1300 par ces mots<ref name=":4">Modèle:Article</ref>,<ref name=":2" /> :
L'archéologue médiéviste Jean-Claude Poteur présente une lecture plus hardie des sites médiévaux : selon lui, le vaste domaine de la Haute-Olive, d'origine antique, accueillait depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au plus tard un prieuré dédié à Notre Dame et Saint Jean (Moustiers de Saint Honorat). Le château, « la Rocca », des seigneurs du lieu aurait été construit à Gerbières. Ce fut le premier castrum, avant qu'ils ne se replient sous le siège du Comte de Provence (vers 1230-1240) pour construire les fortifications sises à l'église (milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) qu'il nomme Saint Arige, future Sainte Pétronille, et surtout y fonder un nouveau village. Le donjon/tour de guet est complété par une enceinte dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, alors qu'est construit une nouvelle forteresse à Gerbières, délaissée après 1388. Il est vrai qu'un texte mentionnent « l'ancien castrum de la Rocca » et un cartulaire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que l'église Saint Jean (le prieuré de l'Olive ou Saint Arige/Sainte Pétronille) est située entre le castrum de la Rocca (à Gerbières donc) et celui de Cuébris<ref name=":7" />. Des textes de 1351 et de 1376 mentionnent à la fois Saint Jean de la Roque et l'église Saint Erige de Roquestéron<ref name=":4" />. Il semble toutefois difficile d'imaginer l'absence d'occupation du site stratégique du Peïroulet entre l'époque gallo-romaine et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, d'autant qu'un texte des environs de 1232 distingue le castrum de Garberiis de celui de la Rocca, et que le site de Gerbières ne paraît pas propice à accueillir toute une communauté villageoise. Féraud, demeurant « à la Roque », semble à la fois « prieur dans la vallée de l'Estéron » et à l'Olive, ce qui peut suggérer l'union de deux prieurés « Saint Jean », de toute façon faiblement habités (jusqu'au minimum de deux religieux)<ref name=":4" />, auxquels sera adjoint le prieuré des Ferres, en 1325<ref name=":2" />. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le premier registre de catholicité mentionne aussi un prieur et le nom de l'église : « Hiou, Jan Frances Arnaud, prior de la gliso parrochialo de Sant Eriei... »<ref name=":5" />.
Jusqu’en 1388, la Rocha demeure provençale. Cette année-là, Grimaldi de Bueil se rallie aux durassiens contre la Provence angevine et dédie le comté de Nice à la Savoie. La frontière apparait sinueuse, le village fait partie d'une avancée savoyarde (jusqu'à le Mas/Aiglun) en terre provençale. Inversement, Saint Antonin et la place-forte de Cuébris voisine forment une pointe étrangère. Ainsi, la Rocca devient territoire frontalier (et plus encore en 1760) pour un demi-millénaire. Le castrum de Gerbières est abandonné lors de la dédition. Les Laugerie-Rostaing, fidèles aux angevins, sont écartés et les biens de la Rocca sont attribués à la famille de Glandevès et d'autres terres au chevalier des Ferres, avant de revenir aux Grimaldi au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":2" />. La seigneurie est accordée à André Acchiardi en 1598, à Balthazar Siméon en 1672.
Extension et séparation à l'époque moderne
À la fin du Moyen-Âge, le village accroché au flanc du rocher qui domine l’Estéron sur la rive droite, descend vers la rivière, la franchit et peu à peu, le faubourg rive gauche cultivé se couvre de bâtisses, certaines construites par les familles de notables Saint Jean (« borgho Sangian »<ref name=":5" />) et Alziari ; le fils du notaire Claude Alziari, Jean, est investi en Modèle:Date- du nouveau comté de Malaussène<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les Roverizzio de Pianova, ou Pianavia Roverizio, de San Remo, deviennent comtes de la Rocca Sterone en 1722 (Roverizzio di Roccasterone)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'église Sainte Pétronille est fortifiée, les combles surélevés pour créer un corps de garde avec meurtrières pour armes à feu.
C'est avec le traité de Turin de 1760 que l’Estéron devint la frontière entre la France et les États de la Maison de Savoie (royaume de Sardaigne)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Une frontière au tracé simplifié<ref group="Note">Le découpage antérieur a semble-t-il favorisé la contrebande, largement pratiquée par les rouqueirols, selon Giauffret. L'épisode du plus célèbre des contrebandiers, Louis Mandrin, recherché par les fonctionnaires royaux qui passèrent discrètement la frontière, entre-autres à Roquestéron, a peut-être favorisé sa simplification (A.Ruggiero, la population du comté de Nice de 1693 à 1939, lire en ligne).</ref> mais qui sépare le village en deux : le berceau originel revient en territoire provençal (Royaume de France depuis 1481) et prend le nom de La Roque en Provence/La Roque d'Estéron. Séparé par la rivière et le « Pont de France »<ref>Modèle:Lien web</ref>, le faubourg rive gauche acquiert une identité administrative sarde et conserve le nom de Roccasterone, le futur Roquestéron qui sera rattaché à la France en 1860 avec le toponyme de Roquesteron-Puget. Les habitants continuent de jouir de leurs biens de part et d'autre du tracé, la paroisse et ses registres, souvent en français, demeurent uniques jusqu'en 1774. La titulature Saint Arige, ainsi que des objets du culte et une cloche, ont été transférés dans la nouvelle église en construction depuis 1735, rive gauche<ref name=":4" />,<ref name=":5">Modèle:Ouvrage</ref>. La communauté subit les remous des guerres de la Révolution : le village est occupé, voire saccagé par les troupes austro-sardes ou les milices barbets<ref name=":1" />, des troupes républicaines sont encasernées dans l'église Sainte Pétronille durant six mois en 1792<ref name=":5" />.
Après un pic démographique au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, moment où le village français accueille un « cabaretier », une tuilerie et des moulins<ref name=":3" />, un poste des douanes royales et plusieurs orphelins de l’Hospice de Grasse<ref name=":1" />, sa démographie chute des cinq sixièmes en un siècle.
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Le village après le Pont de France.
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Vue actuelle du village.
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Vue du village au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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L'église Sainte Pétronille.
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La passerelle enjambant l'Estéron.
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Fontaine-lavoir sur la D1.
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Place Saint François, ornée des armoiries municipales.
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Vue générale, depuis le Nord.
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Borne frontière sur le pont : la fleur de lys de la France (reconstitution). La borne originelle, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, était un poteau de bois, à la différence de celle du pont de Sigale, toujours visible.
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Borne frontière sur le pont : la croix de la Maison de Savoie.
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Armes du royaume de France.
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Armes de la Maison de Savoie.
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Le département des Alpes-Maritimes utilise un logo où l’on retrouve le lys et la croix de ce type de borne frontière.
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Carte française de la région de Roquestéron, en 1760, illustrant la nouvelle frontière. Le village n'est encore mentionné que sous un seul nom.
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Plan de la Roque-Estéron en 1841.
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Plan général de la commune avec lieux cités, 1841.
Politique et administration
Liste des maires
Modèle:ÉluDébut Modèle:ÉluDonnées Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluFin
Intercommunalité
Depuis le Modèle:Date-, La Roque-en-Provence fait partie de la communauté d'agglomération de Sophia Antipolis. Elle était auparavant membre de la communauté de communes de la vallée de l'Estéron, jusqu'à la disparition de celle-ci lors de la mise en place du nouveau schéma départemental de coopération intercommunale. Elle fait partie de la CASA (Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis).
Démographie
Les habitants s'appellent les Roquois
Modèle:Population de France/section
Économie
Modèle:Section vide ou incomplète
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Sainte-Pétronille (chapelle du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) dominant le village, inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1941<ref>Modèle:Base Mérimée</ref>. Cette église était l'ancienne église Saint-Jean du prieuré dépendant de l'abbaye de Lérins constitué en 1028 et 1046 dans la vallée. Après le traité de Turin, l'église a été rehaussée à partir de l'ancien cordon qui fait le tour de l'édifice pour construire un chemin de ronde permettant de surveiller la frontière<ref>Philippe de Beauchamp, L'art religieux dans les Alpes-Maritimes, Modèle:P.118, Édisud, Aix-en-Provence, 1993 Modèle:ISBN</ref>.
- Mur d'enceinte du castrum très altéré, en partie visible et restauré ; tour supérieure de guet non accessible.
- Pont de France.
- Chapelle de l'Olive.
- Chapelle Saint-Laurent près de Gerbieres<ref name=":0" group="Note" />.
- Projet de parc départemental de l'Estéron sur Roquestéron et Roquestéron-Grasse.
- Épigraphe en latin intégré dans une façade, face à la fontaine.
Héraldique
Armoiries enregistrées à l'Armorial général de France dressé suivant l'édit de 1696. La devise notée est Mai dur que lei dur (« Plus dur que les durs<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> »).
Personnalités liées à la commune
- Raymond Féraud, moine troubadour
- Le village est le berceau de la famille Alziary de Malaussène (anoblie en 1723), dont l'un de ses représentants en particulier, François Régis, sera maire de la ville de Nice.
Notes et références
Notes
Cartes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Yves Bernard, L'annuaire Touristique et Culturel des Alpes-Maritimes et de Monaco, p. 209, Éditions Campanile, 1997 Modèle:ISBN
Articles connexes
- Liste des communes des Alpes-Maritimes
- Liste des anciennes communes des Alpes-Maritimes
- Église Sainte-Pétronille de Roquestéron-Grasse
Liens externes
- Modèle:Site officiel
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- Étude de la commune de Roquestéron-Grasse, Jean-Claude Poteur, Inventaire départemental du patrimoine culturel, n°160, 2001.
- Etudes archéologiques du château de Roquestéron