Lucien Fabre

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Paronyme Modèle:Infobox Biographie2 Lucien Fabre, né le Modèle:Date de naissance à Pampelonne dans le Tarn en France, et mort le Modèle:Date de décès à Modèle:Arrondissement, est un industriel et écrivain français. Personnage marquant de la Troisième République, industriel, ingénieur et artiste, ami des poètes Paul Valéry et Léon-Paul Fargue, il est un homme d'affaires qui sillonne l'Europe d'avant-guerre, quittant un conseil d'administration pour rejoindre un salon de littérateurs. Il a l'image d'un amateur cultivé qui sait être un homme d'affaires et intervenir dans des domaines très variés qui vont de la science (théorie de la relativité) à la poésie en passant par le théâtre, le roman (prix Goncourt 1923), la théologie<ref>Paul Valéry, « Avant-propos à Connaissance de la Déesse », cité par Henri Rambaud, Pierre Varillonet, Enquête sur les maîtres de la jeune littérature, Librairie Bloud et Gay, 1923, Modèle:P..</ref> et l'ingénierie.

Biographie

Lucien Siméon Fabre naît près de Carmaux dans le Ségala tarnais, de parents marchands drapiers<ref group="Mo" name="Mo02">Modèle:P.</ref>. C'est à Carmaux qu'il rencontre Jean Jaurès qui lui obtient une bourse<ref>Modèle:Article</ref> pour préparer l'École centrale dont il sort diplômé en 1913. Il garde toute sa vie des liens d’affection et de conviction avec les cercles socialistes - il adhérera à la SFIO en 1931<ref>« La saga des Fabre de Pampelonne », entretien avec Jòrdi Blanc, Le Tarn libre, Modèle:Date-.</ref>. Il est incité par Léon Blum à être candidat de ce parti aux élections législatives de 1932 à Limoux face à Jean Bousgarbiès<ref name="Destin">Modèle:Lien Web.</ref>.

Guerre de 1914-1918

Lucien Fabre est engagé volontaire pour cinq ans comme sous-lieutenant au [[Régiments d'artillerie français|Modèle:52e régiment d'artillerie]] (1909-1914). Grièvement blessé aux deux jambes dès les premières semaines à la bataille de la Marne (1914)<ref name="Destin"/>, il est cité à l'ordre de l'armée<ref>Modèle:Citation In dossier de légion d'honneur, cote 19800035/140/17790, notice n° c-303360.</ref>, décoré de la Croix de guerre avec palme de bronze et de la Légion d'honneur pour faits de guerre en 1915. Il est promu lieutenant et mis hors cadre en 1917 pour blessures de guerre, puis nommé officier honoraire en 1918. De 1916 à 1919, Lucien Fabre est chargé de missions pour le ministère de l'Armement (chef des travaux pour la construction de la poudrerie de Saint-Médard, des installations d'acide nitrique synthétique, des voies ferrées et organisation des tourbières du Finistère, organisation de la fabrication des pièces de moteurs d'avions dans les petits ateliers de France)Modèle:Refsou.

1920-1931 : période productive

En 1919, il est administrateur de la Compagnie de chemins de fer Armoricains, puis entre comme secrétaire-général à la société Lorraine-Dietrich, fabricante de moteurs d'avions qui avait racheté les Chemins de fer Armoricains<ref>Lucien Naves (Revue du Tarn, Modèle:N°, 1966)</ref>. C'est pour cette société qu'il part fonder en Roumanie en 1925 une société d'industrie aéronautique<ref group="Mo" name="Mo07">p. 7</ref>. Il conquiert l'amitié de la princesse Marthe Bibesco<ref name="Rochefoucauld"/>, dont le mari George-Valentin Bibesco était passionné d'aviation.

Cette période d'après guerre est une période prolifique pour la production littéraire et scientifique de Fabre. Il publie entre 1920 et 1931, des recueils de poèmes, des essais, des romans dont le premier Rabevel ou le Mal des ardents est couronné par le Prix Goncourt, et une des premières présentations en français de la théorie de la relativité restreinte et générale d'Einstein.

Après avoir également fondé en Roumanie une banque Fabre et Hassner, il rentre en France en 1930 à la suite d'événements politiques en Roumanie<ref group="Mo" name="Mo07"/>.

Suite de sa carrière

L'activité industrielle ou littéraire de Fabre semble faible entre 1930 et 1940 et n'est pas connue avec précision<ref group="Mo" name="Mo07"/>. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1933.

En 1937, il devient président du conseil d'administration de Pathé-Cinéma, jusqu'à 1939 (il reste administrateur par la suite).

Pendant l'occupation, de 1940 à 1944, il est cadre dirigeant des établissements Multiplex à Carmaux, fondés par son frère André Fabre. Membre du Comité de la Société des gens de lettres, il en devient le vice-président en 1948. Lucien Fabre est promu commandeur de la Légion d'honneur et reçoit ses insignes le Modèle:Date- des mains de Vincent Auriol, président de la République.

Il meurt à l'âge de 63 ans et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (Modèle:88e division).

Science et ingénierie

Livre sur la théorie de la relativité d'Einstein

Fichier:Lucien Fabre Les Theories dEinstein 1921.jpg
Première édition du livre de Lucien Fabre.

Lucien Fabre publie en 1921 un ouvrage de vulgarisation scientifique, intitulé Les Théories d'Einstein : Une nouvelle figure du monde<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce livre, parmi les premiers en langue française sur la relativité, présente les découvertes du physicien.

L'ouvrage se veut accessible à un large public et comporte une large partie consacrée à l'histoire de l'idée de la relativité de Newton à Einstein. Cette partie est considérée comme assez remarquable et faisant preuve d'une grande érudition. Einstein lui-même juge ainsi cette partie Modèle:Citation<ref group="Mo" name="Mo04">Modèle:P..</ref>.

S'ensuit un exposé sur les principes logiques fondamentaux de la relativité, puis leur application à la relativité restreinte et générale. Pour finir, Fabre expose les expériences, les vérifications et également certaines critiques de la théorie, notamment celles du Suisse Édouard Guillaume et du Français Henri Varcollier, deux ingénieurs tout comme Lucien Fabre, ce qui aura une certaine importance dans l'histoire de cet ouvrage.

L'affaire de la préface d'Einstein

La première édition de 1921 paraît avec une Modèle:Citation. Lucien Fabre avait entretenu une correspondance avec Albert Einstein, par personnes interposées, afin de lui faire connaitre son projet de publier en français un ouvrage sur ses théories, et lui demander avis et conseils. Trois lettres en tout sont échangées d'avril à Modèle:Date-. Einstein accueille favorablement le projet et répond aux deux premières, mais la troisième qui lui demandait une préface pour son livre, reste sans réponse<ref group="Mo" name="Mo04"/>. Voici en quels termes Fabre demande la préface :

Modèle:Citation bloc

En l'absence de réponse, Fabre prend unilatéralement la décision de publier en tant que préface des éléments de correspondance préalablement échangés. Il n'en informe Einstein que dans une lettre accompagnant un exemplaire de l'ouvrage déjà publié, le mettant devant le fait accompli<ref group="Mo" name="Mo04"/>.

Modèle:Citation bloc

Il s'avère qu'Einstein a très mal pris cet état de fait. Selon Alexandre Moatti, les raisons tiennent au contexte politique et scientifique en Allemagne à l'époque<ref group="Mo" name="Mo07"/>, que Fabre ne pouvait que difficilement imaginer et anticiper<ref group="Mo" name="Mo06">Modèle:P..</ref>. De son côté, il en était probablement resté sur une phrase qu'Einstein lui avait répondu, via Paul Oppenheim, dans la première réponse Modèle:Citation<ref group="Mo" name="Mo06"/>.

Les raisons de la colère d'Einstein semblent être les suivantes. D'une part, une préface d'Einstein à un ouvrage mentionnant des critiques des ingénieurs Guillaume et Varcollier, non issues d'un milieu scientifique, pouvait donner l'impression au public qu'Einstein leur répondait et accordait une certaine importance à leur critique. Or Einstein, à la suite de polémiques en Allemagne concernant la relativité, où il s'était embourbé à répondre à des critiques non scientifiques, s'était juré de ne plus jamais répondre à ce genre de critiques<ref group="Mo" name="Mo07"/>.

D'autre part, la « préface » reprenait des éléments biographiques qu'Einstein avait communiqués à Fabre, se présentant comme un Modèle:Citation (juif) et Modèle:Citation. Ces éléments tombent à une époque où Einstein se voit également pris dans une polémique à la suite d'un article qu'il avait écrit le Modèle:Date- (en réponse au meeting du Modèle:Date- dirigé contre lui), où il écrit une phrase entre parenthèses restée célèbre : Modèle:Citation. Cette passe d'armes conduit les amis d'Einstein à lui conseiller de ne pas mélanger science et politique, ce que fait Modèle:Incise la préface du livre de Fabre, avec une phrase qui rappelle l'article du Modèle:Date-<ref group="Mo" name="Mo07"/>.

Einstein demande donc instamment à l'éditeur de retirer la préface ; une seconde édition parait en 1921, expurgée de la préface où un Fabre amer écrit une phrase qui a pu lui être reprochée<ref group="Mo" name="Mo05">P. 5.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Inventions scientifiques

Dans le cadre de sa mission d'officier pendant la Première Guerre mondiale, on lui doit un certain nombre d'inventions scientifiques<ref group="Lh">Modèle:P..</ref> :

  • formules de tir d'artillerie adaptées à la guerre ;
  • formes de résistance aux châteaux d'eau, appliquées aux constructions de l’État ;
  • formes de stabilité pour construire sur la vase, appliquées par les services publics à l’entrepôt du port de Bordeaux ;
  • formes de carène optima pour hydroglisseurs, adaptées par les ministères de la guerre français et alliés ;
  • perfectionnement aux machines-outils, organes et moteurs d'avion ;
  • gazogènes avec ou sans compresseur.

À l'exception du gazogène, Lucien Fabre a livré à l’État l’ensemble de ces inventions.

Œuvres littéraires

Poésie

Fabre commence sa carrière littéraire en 1920 avec la publication d'un recueil de poèmes Connaissance de la Déesse. Ce recueil reste remarqué par la préface de Paul Valéry, avec lequel Fabre entretenait des relations étroites et complexes à l'époque. Fabre était venu trouver Valéry en 1919 pour l'achat d'un manuscrit, et Valéry semble avoir été charmé par la grande culture générale du jeune ingénieur et par les discussions de physique et de mathématiques qu'il pouvait avoir avec lui<ref name="oeuvres">Avant propos de Paul Valéry Œuvres Complètes, Tome 1, Livre de Poche, 2016 Modèle:Lire en ligne.</ref>. D'après Louis Aragon, qui s'est éloigné de Paul Valéry à la suite de cette affaire, Fabre a lourdement insisté auprès de Valéry, qui n'appréciait pas particulièrement les vers de Fabre, pour obtenir la préface<ref name="oeuvres"/>, au point que celui-ci aurait qualifié Fabre d'Modèle:Citation et de Modèle:Citation<ref name="Peeters">Benoit Peeters Paul Valéry : une vie Flammarion, Modèle:P. [1]</ref>,<ref>Bernard LEUILLIOT «Hommages, tombeaux, reconnaissances dans Les Lettres françaises...» Annexe 1, lettre d'Aragon [2]</ref>. Ayant été témoin de ces propos, Aragon fut stupéfait de constater l'existence d'une préface aussi louangeuse, et rapporta les propos de Valéry à Fabre, ce que Valéry ne pardonnera jamais à Aragon<ref name="Peeters"/>.

Cette préface est restée célèbre car elle contient la définition de Valéry du Symbolisme en poésie, une Modèle:Citation<ref name="oeuvres"/>, que Valéry semble appliquer à la poésie de Fabre.

Il est question de cette préface dans des lettres échangées entre Paul Valéry et André Fontainas, qui avait publié au Mercure de France un compte-rendu de Connaissance de la Déesse. Dans une lettre du le Modèle:Date-, Fontainas s'indigne d'un courrier Modèle:Citation, dans lequel Fabre le Modèle:Citation. Fontainas estime pourtant avoir fait preuve, dans sa critique, par considération pour Valéry, d'un Modèle:Citation. Il n'a Modèle:Citation, etc.<ref>Paul Valéry - André Fontainas - Correspondance (1983-1945) - Éd. du Félin, 2002 - Index.</ref>.

Edmée de La Rochefoucauld, pour sa part, apprécie les vers de Fabre qu'elle qualifie de Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref name="Rochefoucauld">Edmée de La Rochefoucauld, Courts métrages II, chapitre sur Lucien Fabre [3]</ref>. Elle remarque particulièrement le poème Inconnue de la Seine, inspiré du fait divers éponyme, paru à titre posthume dans la Revue des Deux Mondes<ref>Modèle:Lien web. Poème de Lucien Fabre avec présentation biographique.</ref>.

Fabre publie un autre recueil de poèmes, Vanikoro en 1923 dédié au navigateur La Pérouse, natif du Tarn comme Lucien Fabre, et inspiré par ses voyages et sa disparition sur l'île de Vanikoro. Selon le critique belge Paul Fierens, ces poèmes montrent Modèle:Citation<ref name="RAM">Modèle:Lien Web</ref>.

Romans

Lucien Fabre: Roman Jeanne d'Arc, édition Tallandier. Volume déposé le 1er trimestre 1948. Modèle:Loupe Prix Goncourt 1923.

Essais

Théâtre

Publications

Modèle:Colonnes

Annexes

Diplôme

Distinctions

Prix

Décorations

Bibliographie

Modèle:Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Modèle:Liens

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Portail