Mani (prophète)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Sources Modèle:Infobox biographie2 Mani (en persan : مانی), aussi appelé Manès<ref>Appelé aussi dans les textes grecs Manikhaios, Manichæus, « originellement » et dans les textes syriaques, Manī ḥayyā, « Mani le Vivant ». Source : Modèle:Ouvrage.</ref>, né probablement le Modèle:Date (Modèle:Date- de l'ère séleucide) à Mardinu, près de Ctésiphon<ref name=":0"/>, et mort selon les sources le Modèle:Date- ou le Modèle:Date-<ref name=":0" /> à Gundishapur<ref>Alexander Böhlig, « Manichäismus », revue théologique 'Theologische Realenzyklopädie' tome 22, 1992, Modèle:P..</ref>, est un théologien connu pour être le fondateur du manichéisme.
Parmi les étymologies possibles de son nom figure le sanskrit maṇi : pierre, perle précieuse, joyau, que l'on retrouve dans le mantra Om mani padme hum<ref>Modèle:Citation. (François Favre, Mani, Éditions du Septénaire, 2002. Un extrait est disponible à cette adresse : http://www.unisson06.org/dossiers/religion/ecrits_spirituels/manicheisme/mani_unite-spirituelle.htm).</ref>.
Biographie
Il est judéo-chrétien par son père et zoroastrien par sa mère iranienne, né infirme de la jambe droite (dans un passage de son Kitab-al-Fihrist, l'historien arabe Ibn al-Nadim parle de difformité des deux jambes)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son père Pātik (du persan Pattūg<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}D. N. MacKenzie, A Concise Pahlavi Dictionary, Routledge Curzon, 2005.</ref>, en grec Παττικιος, en arabe Futtuq), né à Ecbatane<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Mani (Iranian religious leader) », dans Encyclopædia Britannica, 2011.</ref>, est un noble qui se convertit très tôt au courant des elkasaïtes. Sa mère (plusieurs noms lui sont attribués, dont Mariam) appartiendrait à une famille princière issue de Kamsarakan<ref name=":0">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lien web.</ref> et apparentée à celle des Arsacides, les souverains parthes alors régnants<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}W.B Henning, The Book of Giants, BSOAS, Vol. XI, Partie 1, 1943, Modèle:P.52–74.</ref>. D'après les textes manichéens, son père aurait reçu l'injonction par un ange trois jours de suite dans le temple de Ctésiphon, au moment où sa femme était enceinte de Mani, de s'abstenir de vin, de viande et de tout rapport sexuel. Après ces visions, il aurait abjuré son paganisme et rejoint la secte des « baptistaï »<ref>Appelés « baptiseurs » ou « baptistes » dans les documents grecs et coptes, al-mughtasilah (« ceux qui se lavent ») par les auteurs arabes, menaqqedē (« ceux qui purifient » ou « sont purifiés ») et ḥall ḥewārē (« vêtements blancs ») dans la tradition syriaque.</ref> identiques non pas aux mandéens, mais aux elkasaïtes<ref>« Manichéisme. Les origines : la vie de Mani », Universalis.</ref>. Ayant quitté sa femme pour rejoindre sa communauté dans le Characène, Pātik vient rechercher son fils alors âgé de 4 ans pour l'emmener dans sa communauté ascétique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Mani aurait deux révélations placées respectivement le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, correspondant aux âges symboliques de 12 et 24 ans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès sa première vision, Mani affirme être en contact avec son jumeau, le Syzygos, en parthe yamag rōšan, ou "jumeau de lumière", qui lui révèle les secrets de l'univers, à la suite de quoi il doit quitter la secte hostile des elkasaïtes pour enseigner la parole du Christ.
Se considérant comme un imitateur de la vie de Jésus, Mani se met à prêcher vers 240, année de son voyage dans le royaume indo-grec sur les traces de la communauté de l'apôtre Thomas, où il est probablement influencé par le gréco-bouddhisme. De retour en 242, il rejoint la cour du roi sassanide [[Shapur Ier|Shapur {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], fidèle au zoroastrisme, à qui il dédicace son premier ouvrage en perse, Shabuhragan et lui présente sa doctrine du manichéisme. Le monarque conçoit tout l'intérêt d'une religion nationale pour unifier son empire, et lui donne alors le droit de répandre librement son enseignement dans tout l'Empire perse où il prêche en araméen. La foi nouvelle progresse rapidement et les communautés se multiplient sous son regard bienveillant<ref>Modèle:Article.</ref>.
Vient le règne de [[Vahram Ier|Bahrâm {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], en 272, qui favorise un retour au mazdéisme. Persécuté, Mani se réfugie au Khorasan où il fait des adeptes parmi les seigneurs locaux. Inquiété de voir cette influence grandir, Bahrâm {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} le remet en confiance et le rappelle à Ctésiphon. Mais c'est la prison et les mauvais traitements qui l'attendent. La consigne est de le faire mourir lentement sous le poids de ses chaînes<ref>D'un poids d'environ Modèle:Unité selon les Actes d'Archelaüs d'Hegemonios, LXIV, 9.</ref>. Son agonie dure 26 jours, puis il meurt d'épuisement à Gundishapur<ref>Citée sous son nom araméen de Beth Lapat dans le roman d'Amin Maalouf.</ref> aux alentours du Modèle:Date-, à l'âge de soixante ans environ. Selon la tradition, sa tête est coupée et clouée à une porte de la ville. Pour Abû Mansûr at-Tha‘âlibî, son corps est écorché et sa peau, remplie de paille, suspendue à une entrée de la ville tandis qu'Ibn al-Nadim relate dans le Kitab-al-Fihrist que son cadavre coupé en deux est exposé à deux portes de la ville<ref name=decret71>Modèle:Harvsp.</ref>. La passion de Mani sera perçue comme une transposition de la Passion du Christ par ses adeptes.
Peintre visionnaire et philosophe, poète, musicien, médecin, Mani a transmis une vision du monde et de la vie si puissante que son enseignement se répandit, de manière totalement pacifique, de l’Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique<ref name=decret71/> (voir l'article détaillé : Manichéisme en Chine).
Il influencera jusqu'à saint Augustin, qui fera partie quelque temps des manichéens<ref>Augustin d’Hippone : du manichéisme au néoplatonisme et au christianisme.</ref> avant de se convertir au Catholicisme.
Notes et références
Bibliographie
Textes
- Amin Maalouf, Les Jardins de lumière, Lattès, 1991 Modèle:ISBN.
- Nahal Tajadod, Mani le bouddha de lumière, catéchisme manichéen chinois, Cerf, 1991 Modèle:ISBN.
Études
- Modèle:Ouvrage.
- Michel Tardieu, Le manichéisme, coll. Que sais-je ? no 1940, Paris, Presses Universitaires de France, 1981, 128 p.Modèle:Commentaire biblio
- Michel Tardieu, « Mani et le manichéisme. Le dernier prophète », dans l'Encyclopédie des religions, Bayard Éditions, 1997, Tome 1, Modèle:Pp. Modèle:ISBN.Modèle:Commentaire biblio
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Manichaean Writings : The Psalms to Jesus, The Psalms of the Festival of Bema, Separate Psalms, The Kephalia of the Lord Mani, Parthian Hymns and Prayers, Hymns and Writings Ascribed to Mani, Parables, Miscellaneous Manichaean Scriptures.
- Émission « Les Racines du Ciel » du 16 septembre 2012 consacrée à Mani sur France Culture (Frédéric Lenoir, Leili Anvar, François Favre).